Je ne suis qu'une rose flétrie ... Etoile triste ... [PV Roxel]

Je ne savais pas vraiment comment réagir. Je me sentais bizarre. Je me sentais bien auprès de lui et ce sentiment-là, je ne l’avais pas ressenti depuis fort longtemps. Je refermai mes yeux qui gardaient encore et toujours cette couleur rouge étincelante. Son sang … Ce sang qu’il m’avait offert … Son goût … Était-ce le meilleur que j’avais goûté ? Ou peut-être point. Cela faisait longtemps que je ne m’étais pas nourri ainsi, cela devait mettre à confusion mes papilles gustatives. Je ne voyais pas autre chose que cela. Ma main caressa ses cheveux pour se figer en un instant avec ce qu’il laissa s’échapper de sa bouche. Comment vouloir mourir si jeune ? Cela me semblait si … Invraisemblable ? C’était sûrement le bon mot. Et pourquoi être désolé alors que toute cette misère et ces emmerdes provenaient de mon simple contact ? Décidément, je n’étais bon à rien. Je n’apportai aucune joie, seulement des accusations et des protestations. J’avais l’impression de me cacher derrière des personnes et ne jamais faire face à ce qu’il se passait devant mon nez.

Brusquement, je le pris par les épaules, et, sans le lâcher, je le repoussai en arrière pour rechercher son regard fuyant, trempé. Je voulais qu’il fasse face à mes yeux de vampires, aux yeux de la mort, aux yeux du démon. Il ne devait pas fuir, je ne le supporterai point. Il avait décidé de me faire vivre encore, soit. Mais à présent il devait faire à la vérité. Il savait que j’étais un vampire, OK. Mais savait-il seulement que j’apportai une transformation à ceux que je mordais ? Savait-il pourquoi je n’avais pas envie de son sang ? Il ne fallait pas voiler la face. Je n’étais pas fréquentable et je ne voulais pas de son malheur. Je n’avais pas envie qu’il suive mes pas, je n’avais pas envie de l’entraîner dans mon cauchemar d’oiseau de nuit. J’avais envie qu’il reste oiseau de jour. Là était sa place, pas auprès de moi. Il fallait qu’il me quitte ou je craignais le pire. J’avais à mon tour envie de pleurer. Mes yeux me piquaient et cela me faisait battre des paupières plusieurs fois de suite. Je n’arrivai plus à le regarder alors qu’il le fallait. Mon visage s’assombrit et mon regard fuyait. Je devais le lui dire … Mais quelque chose au fond de moi m’y empêchait.

Se sentir indécis, lâche, fuyard … Tant de choses enfermées dans mon tiroir, s’accumulant chaque nuit. Je me sentais mal, très mal. Encore plus que tout à l’heure. C’était un sentiment que je connaissais très bien : la culpabilité. Je m’en voulais tellement pour lui. À ce sentiment, s’ajoutait autre chose que je connaissais beaucoup moins, créant un mélange explosif. Je me retrouvai sans même m’en rendre compte, debout, face à lui. À la fois déterminé et fuyant. Il fallait … Je le devais … Ne rien cacher … Le faire fuir … Ne plus qu’il m’approche … Ne pas lui faire de mal … Le protéger ?

- Tu n’aurais pas dû… Tu ne devrais pas … Être désolé … C’est moi qui devrais m’excuser ! Je ne suis pas un gentil vampire ! Loin de là ! Je vis depuis à peu près deux mille ans ! Sais-tu ce que cela veut dire ? Cela veut dire que je suis l’un des premiers vampires à avoir bercé ce monde ! Lorsque je … Mords … Je répands mon monstre en ceux qui ont le malheur d’avoir mon baiser de mort. Lorsque je goûte à un sang et que celui me plait, je ne puis plus m’arrêter … C’est comme si tu avais signé ton arrêt de … Mort ? Je ne veux point t’emmener avec moi, je ne veux point que tu deviennes un montre de la nuit. Je ne veux point que tu demeures comme moi. Profite de ta chance et pars ! Pars loin de moi ! Et je disparaîtrai de ta vie à la tombée de la nuit ! Oublis moi …

Une larme coula le long de ma joue, vint alors mourir à la commissure de mes lèvres, puis une deuxième et ainsi de suite. Je pleurais cette fois-ci de tristesse ou de peur. Je tremblai de tous mes membres. Mon cœur me disait stop, mais ma raison demeurait la plus juste. Je lui fis dos, je me trouvai juste à côté de la porte et je laissai le libre passage pour qu’il s’en aille …

Un pur sang, alors c'était pour ça qu'il ne voulait pas mordre. Tout s'expliquait mieux a présent, mais pas le fait qu'il se dévalorise autant. Que voulait - il dire par gentil vampire ? Aux yeux du Dragon il l'était, et se n'est pas ce propos dit a la va vite pour l'éloigner. S'il croyait qu'il aurait peur de ça ! Non, il était sûr que s'il avait était "méchant" il ne se serait pas retenu jusqu'à pour le mordre, c'est bien qu'il avait quelque chose au fond de lui. Et il avait pas envie de rester seul, ça se voyait comme le nez au milieu de la figure, et ses larmes n'étaient pas là pour faire jolie, enfin logiquement. Il lui fit encore dos, au moment où il fronça les sourcils. Il savait très bien qu'il ne pourrait pas l'empêchait de partir, mais aussi s'il faisait ça le soleil ne lui pardonnerai pas dehors, hors il n'avait alors pas beaucoup de moyen de s'échapper, puis de toute façon, Roxel le suivrait alors a quoi bon...

L'hybride prit le bras de Chihiro et le retourna face a lui, regardant ses yeux sans dévié de trajectoire, avant d'entrouvrir la bouche, mais réfléchit d'abord a ce qu'il allait dire. Après tout, il ne devait pas dire n'importe quoi ni faire n'importe quoi, car son sang pur d'hybride était tout de même en jeu... En faite il en avait rien a foutre. C'est pour ça qu'il serra doucement le bras tremblant du vampire, essayant de ne pas lui enfoncer ses ongles dans sa peau, ne voulant point le blesser. Il regardait ses larmes. Quel beau tableau, deux gars qui pleurent. Posant sa main chaude sur la joue froide et humide, il enleva l'humidité accumulé d'un lent coup de pouce, pui fit pareil sur l'autre avec l'index. Il avait envie de le serrer contre lui, et d'ailleurs c'est ce qu'il fit en lâchant son bras, le serrant doucement, la tête sur son torse en clignant des yeux, les larmes moins nombreuses mais toujours présente.

- J'ai rien signé du tout, puis j'en ai est rien a foutre de ce que tu peux me faire. Tu es quelqu'un, a quelques différences prêt comme les autres, et de toute façon ce n'est pas une raison pour que je disparaisse, ou que tu disparaisse. Rester seul n'est pas une solution, surtout si tu ne le supporte pas, et je ne compte pas partir de sitôt. Il murmura pour lui seul, dans un léger soupire. De toute façon j'ai nul part où aller ...

Inconsciemment, il repensa au petit endroit qu'il avait découvert, mais quittait très vite a cause d'un accident. Il "couina" légèrement, alors que ... Une queue de dragon apparu, rouge avec un dessin noir au bout, qui partait du bas de son dos juste en dessous des chiffres romains tatoués jusqu'au sol. Elle rasait celui ci légèrement, près de la jambe droite du jeune hybride qui fourrait son front dans la chemise de Chihiro, évitant de ronronner dans une situation assez tendue. Après tout, peut - être qu'il le repousserai... Il ne savait pas sa réaction, et cela l'inquiétait. Il ne voulait pas qu'il parte, et pourtant, si c'était ce qu'il avait envie de faire, il ne pourrait pas l'en empêché. Et il resterait seul, encore une fois, ou une de moins.. Bien qu'il pensait que cela ne serait pas si grave, il restait le coeur serré a l'idée qu'on le repousserait.

Je ne savais pas ce que je faisais, je ne savais plus où j’en étais. Mon petit cœur de vampire s’agitait trop à mon goût. Et ce bruit résonnait à mes oreilles. J’avais chaud, puis froid. Je pleurais et je tremblais. Puis je le sentis proche de moi. Il me retournait afin que j’affronte son regard. Je ne voulais pas ! Je me sentais si faible... Vacillant sans m’en rendre compte, je manquai de chuter. Mais il me tenait fermement le bras et son regard recroisa de nouveau le mien, ma vue brouillait ne m’offrit pas une vision parfaite, mais juste assez pour le voir pleurer à son tour avant de se blottir dans mes bras. Je me sentis humide. Je gardai mes bras le long du corps, un peu sonné, ne comprenant pas ce qu’il se passait encore une fois à la ramasse. Je levai mes bras pour les redescendre aussitôt. Je ne comprenais pas … Je ne savais plus ce qu’il se passait. Tout s’embrouillait dans ma tête, créant un petit trou noir. C’était bien la première fois que quelqu’un restait à mes côtés après avoir entendu la cruelle vérité. On avait beau être des inconnus, il n’y avait plus qu’un mystère qui nous séparait : qui était-il ? La réponse apparut sous mes yeux. Mais rien ne transpira de mon visage. J’avais en face de moi un hybride, sûrement un dragon par élimination ou un dinosaure ?J’encadrai mes bras autour de ses épaules comme pour répondre à son « câlin ». Je le plaquai contre moi en fermant les yeux.

- Pourquoi ? Je ne comprends pas … Je ne comprends plus rien … Je … Je suis un inconnu, un parfait inconnu alors pourquoi, souhaite tu tellement rester avec moi ? Surtout après ce que je viens de te dire … Je ne souhaite pas te faire de mal …Tu risques gros si tu restes à mes côtés … J’ai beau ne pas aimer la solitude, je fais cela pour la bonne cause. Éclaire ma lanterne, je t’en pris …

Je le serrais un peu plus dans mes bras, ne voulant point le lâcher avant de tout savoir. Était-il triste lui aussi ? Il paraissait comme moi … Seul. Il était pourtant si gentil, attentionné alors pourquoi était-il seul ? Je ne savais que dire de plus. De plus, je sentis ma tête tourner et je suai un peu. Mes jambes flanchèrent un peu et je finis par me retrouver à terre, au-dessus de Roxel. La tête contre son torse, la main sous sa tête pour amortir cette chute non désirée. Les yeux mis-clos, je plongeai mon regard dans le sien. J’étais fatigué, extenué après cette journée inhabituelle et extrêmement mouvementée. Mais ce ne fut pas pour autant que je m’enlevai de dessus l’hybride …

- Gomen ...

Non, pas de repoussement, mais plutôt une nouvelle sensation de bien être, encore une fois. Un sourire intérieur se dessina au plus bas, bien qu'il fut cacher par les battements cardiaque du coeur de Roxel, qui s'accélérèrent légèrement en écoutant les questions du vampire, ainsi que ces autres phrases qui résonnèrent aux oreilles de l'hybride. L'étreinte se resserra un peu plus, fermant les yeux au moment où son corps tomba sous celui du vampire, bien que cela fut beaucoup plus doux que celle de d'habitude. Aucun craquement, rien de plus que quelque chose sous sa tête, le protégeant. C'est bien la première fois que quelqu'un faisait ça pour lui. Il rouvrit les yeux pour voir, croisé celui de Chihiro qui plongea dans le sien. Il s'était excusé, de plus.

Un sourire, malgré les joues encore humide se dessina sur les lèvres du Dragon, alors que sa queue d'écailles vint balayer lentement le sol, alors que les bras de Roxel passèrent sous ceux de Chihiro, le remontant légèrement pour le serrer contre lui, soupirant légèrement en réfléchissant. C'est vrai ça, pourquoi il faisait ça ? Pourquoi il se sentait bien avec lui ? Ses sentiments le trompait ou quoi ? Il n'était plus celui qu'il avait était. Il avait autre chose en tête, ressentait autre chose qu'il redoutait, mais quoi ? Des mots lui brûlait les lèvres, mais c'est comme si on lui avait enfoncé un couteau en travers de la gorge.

- Je ... comprends ta douleur, c'est la première fois que quelqu'un reste avec moi quand je reviens et qui me ressemble. Enfin je sais plus quoi penser, j'arrive pas a dire ce que je pense, j'ai l'impression que ma poitrine va éclaté..

Il venu plaçait ses mains sur les omoplates de Chihiro, le serrant un peu plus contre lui, fermant les yeux en soupirant légèrement dans le cou du vampire, ses joues se teintant légèrement de rouge.

Il me prit dans ses bras. Je le sentis me serrer contre lui et il vint me glisser quelques mots qui ne m’aidèrent point à comprendre la raison qui le poussait à rester auprès de moi. Était-ce seulement parce que je lui ressemblais qu’il tenait temps à marcher derrière moi ? Cela me paraissait si improbable … Après tout, je ne pouvais que le répéter encore et encore, je n’étais qu’un inconnu parmi tant d’autres. De plus, je n’étais qu’un pauvre oiseau de nuit, presque un phénix, mais en beaucoup moins élégant. Un corbeau ? Ou plus caractériel, une chauve-souris. Ces petites bêtes noires, avec des ailes laissant paraître leur squelette. Étant tel des sangsues. Oui, je n’étais rien d’autre qu’une vilaine et affreuse sangsue, une vilaine bête de la nuit. Un truc raté et sans aucun avenir si ce n’était celui d’une pauvre ombre. Pourquoi voulait-il de moi comme … Ami ?

Qu’est-ce donc un ami … Je ne ressentais point de l’amitié à son égard. Mon cœur semblait ne plus être à chaque fois que je regardai ses yeux. Être dans ses bras était comme être enveloppé d’un doux voile blanc, protégeant ceux qui s’y trouvaient dessous, dans notre cas, moi et Roxel. Je ne savais pas que faire de mes bras et, après une grande hésitation, je vins les déposer derrière son dos, le serrant un peu plus contre moi. Habitude, quand tu nous tiens, mon visage restait de marbre devant ce tableau. Mes fenêtres donnant vers mon âme –si j’en avais vraiment une- semblaient perdues, un peu livides, en soif de savoir ce qu’il se passait en ce moment même, dans la tête de l’hybride qui se trouvait dans mes bras.

Mes mains continuaient de trembler quelque peu. Je finis par le repousser un peu afin de rechercher ses yeux. Je voulais savoir ce qu’il se passait, cela me perturbait énormément. Mes yeux dans les siens, nos joues encore humides, je marquai un temps de silence.

- Nan'de ?

Oui, pourquoi ? Pourquoi tant de mystères, pourquoi tant d’énigme sans réponse. La vie était un jeu et les jeux n’étaient d’autres que des charades impossibles à élucider. Pour couronner le tout, je ne n’avais même pas remarqué que je parlais en japonais. Tout s’embrouillait en moi. Ce sentiment qui m’était inconnu était bien étrange à mon goût. Sûrement bien trop sauvage à dompter et difficile à nommer …

Pourquoi ? Difficile a dire en faite, mais il savait très bien ce qu'il ressentait, mais il ne voulait pas le dire, de peur que tout éclate sous ses yeux. Que tout s'enfuit sous ses yeux, alors qu'il ne faisait qu'avoir un sentiment ... Un sentiment anormal. Pour eux. Il ne devrait pas. C'était .. Mal ? On lui avait toujours dit ça, du moins les paroles qui hantait la brume noire autour de son coeur ne faisait qu'empirer en sentant qu'il allait éclater. La musique qui composait ses battements de coeur s'accélérait en croisant le regard de Chihiro, qu'il en cru perdre l'allure pour de bon. Le thème n'était plus celui normal du quotidien. Tout ses sentiments d'un coup, il serra doucement la chemise du vampire entre ses mains, fuyant légèrement son regard alors que ses joues se teintaient encore de rouge. Il se retenait de faire des gestes déplacés, qu'il en comprendrait surement pas, même si son instinct lui finit par fixer ceux dorés de Chihiro. Il soupira doucement, se relevant sur ses coudes en le regardant toujours pendant de longues secondes.

Son coeur éclata littéralement dans sa poitrine au rythme d'une voix qui se mit a chanter, au moment où il déposa un fin baiser aux coins des lèvres du vampire sans comprendre vraiment pourquoi il ne s'était pas plus retenu que ça. Maintenant il le craignait, il voyait le repoussement gros comme la chapelle où il était. Les larmes revinrent a la charge, rendant ses yeux vitreux sans rouler sur les joues du dragon pour autant, alors qu'il laissait sa tête retomber sur le sol, portant avec rapidité ses mains sur son visage, comme pour le cacher d'un éventuel coup. D'un voix étranglée, il réussi a articuler des « Pardon, pardon, pardon, pardon ... » a répétition, cachés sous ses mains.

Il pensait, a ce moment là que il aurait peut - être put sourire sincèrement, car il entendait déjà sa voix chanter haut et fort a l'intérieur de lui. La sienne. Il chantait dans son coeur, en essayant de percé la voûte qui s'était caler autour de ses sentiments, autour de son histoire. Il chantait bien fort, la preuve qu'il pouvait depuis des années le réentendre chanter, mais qui se stoppa doucement. Il avait surement compris, et il ne voulait pas voir sa réaction au fond de ses yeux qui ne mentait pas. Il ne voulait pas voir ce regard méprisant, il ne voulait rien voir, rien d'autres qu'encore ce regard neutre qu'il avait tout le temps, qui l'attirait tellement sans vraiment comprendre pourquoi. Il portait bel et bien sa nature, une rose qui se défendait a coups d'épines, qui renfermerait peut - être a jamais le secret de sa création, de sa beauté. L'or était précieux. Sa queue d'hybride, sous les sentiments confus et tristes arrêta tout mouvement, venant se caler contre sa jambe, comme peureuse. Ses écailles rouges luisaient légèrement sous la faible lumière qui flottait dans la salle, même si elles essayaient de se cacher contre le tissu du pantalon du jeune hybride.

Si un jour, on m’avait dit que mon cœur allait rater un battement, je ne l’aurais jamais cru. Mis à part le jour de mon dernier souffle, je ne voyais pas franchement quand cela serait possible. Je ne le croyais pas, mais à présent, je devais bien me faire une raison : mon cœur venait de rater un battement ! Me chamboulant complètement. Ne savant encore moins que faire fasse à cela. J’étais déjà pas mal embrouillé, mais là, c’était comme un trou noir, ou pire, une pelote de laine. Il fallait absolument que je retrouve le bout et que j’y tire un bon coup afin de démêler tout cela. En attendant, je restai comme à mon habitude, neutre. Je me contentai d’observer ses gestes, se mettant en position de « défense » en cas d’un quelconque coup mal placé, comme si j’étais capable de faire cela à quelqu’un que … J’aimais ? Oui ? Non ? Peut-être ? Je ne pouvais point en être sûr, mais il y avait une chose de vraie : il ne m’était point indifférent. C’était tout ce que je pouvais identifier malgré ma longue vie. Tous les sentiments que l’on pouvait ressentir, je n’en connaissais que très peu, dont certains vaguement, et lorsque j’observai cet homme, mon cœur ne pouvait s’empêcher de battre d’une façon rapide, vraiment anormal, comme si je m’étais amusé à courir. J’aimais le regarder droit dans les yeux, j’aimais le prendre dans mes bras, sentir son odeur …

L’espace d’un instant, il y eut comme un silence et un vent matinal s’infiltra dans la pièce et régna un instant dans le vieux bâtiment abandonné. Je venais de m’arrêter de penser un instant afin de me remettre en état. Même si cela ne transpirait pas de mon visage, l’intérieur n’était pas capable de faire ce genre de chose. Lorsque mon cœur eut fini de s’emballer autant, je me rapprochai de lui et je vins l’enlacer de nouveau. J’enfouis alors mon visage dans ses cheveux colorés et je laissai une larme perler le long de ma joue et mourir dans le coin de mes lèvres. Je collai sa tête contre mon corps, l’entourant de mes bras, sans rien prononcer. Je ne savais que faire, que répondre à ce genre de chose. Pour tout dire, je n’avais jamais eu de tel « baiser ». Dans cette position, un souvenir vague me revint en mémoire : ma mère et moi, assis tout deux sur un grand canapé de velours. Je dessinai tranquillement et ma chère mère me regardait. J’avais dessiné mes deux parents, enlacés. Il fallait dire que ce dessin était complètement raté, mais ma mère le prit et me fit des louanges sur ce « chef d’œuvre ». M’asseyant sur ses genoux, elle me raconta la première rencontre avec mon cher père. D’après elle, c’était un coup de foudre et que ce genre d’éclair était très présent au sein de notre famille. Elle me racontait que son cœur s’était affolé au premier coup d’œil. Tout comme le mien, en ce moment même, encore.

De nouveau, je l’écartai de moi et je vins poser mon regard doré dans les siens. Ses joues étaient incroyablement rouges un peu comme les miennes qui avaient pris une petite teinte rosée sous l’effet d’une chaleur imaginaire. Mes mains sur ses épaules, fermant mes yeux je me mis à sa hauteur et j’approchai mes lèvres des siennes. Un doux frôlement qui me fit frémir. Un doux frissonnement, agréable. Lorsque je me retirai, mon visage, un peu plus rose, se trouvait toujours un peu neutre sauf mes yeux qui traînèrent dans la pièce sans rencontrer les siens. Je n’en étais plus capable …

Encore, un frissonnement parcouru le corps de Roxel qui s'hérissa légèrement, tel un chat énervé. Mais là c'était autre chose. Il n'y eu pas de coup, pas de fuite, non rien a part un nouveau frôlement. Un poids sur les épaules de l'hybride s'envola a ce moment là. Finis ? Pas totalement sûr. Il restait plein d'autres trucs a voir, a expliquer, mais pour l'instant, Roxel comprit quelque chose. Cette manie de suivre quelqu'un, de se sentir bien, de ne plus vouloir le quitter. Il l'avait déjà éprouver, mais pas aussi .. Fort ? Oui, aussi fort que ça. Il était tomber .. Comment on dit déjà .. Amoureux, c'est ça ? En quelques heures, c'était fort, mais il avait bel et bien trouver ce sentiment qui manquer a l'appel, finalement. Il ne l'avait jamais trouver, celui là. Non, jamais. Et maintenant il se révélé dans toute sa grandeur, dans toute sa beauté, comme une rose qui éclore au grand jour de plein soleil, encore avec une tendre humidité sur ses pétales de la rosée du matin. Aussi, c'était bien la première fois qu'il voyait les joues de Chihiro se tintait de rose, véritablement bien du moins. Son regard fuyait, alors que Roxel rester quelques secondes comme immobile, avant de tourner la tête légèrement vers Chihiro, lentement.

Il l'enlaça. Non je dis rien de travers, il le câlina encore, repensant a toute ces années sans affection. Comment pouvait - il les supporter ? Il devait être bien triste comme ça ... Clignant des yeux, l'hybride ouvrit la bouche, enfin entrouvrit la bouche pour libérer les mots qui lui brûler la bouche.. Et après quelques infernales secondes a pousser des petits soupirements, il se décida enfin a dire « Ai shiteru » en petit ton de parole, fourrant son né dans la veste du vampire, encore plus rouge que d'habitude. Malgré qu'il était plus très gêné et timide a ce moment là, il en était heureux de l'avoir enfin dit. Agrippant la veste, il releva doucement la tête vers le vampire, juste du moins le regard, collant son torse contre celui du jeune homme, enfin jeune, d'apparence, ne sachant plus trop comment bougez ni trop quoi faire, voulant juste rester tranquille un tout petit moment.

Et une fois de plus, mon cœur manqua un battement. Aishiteru ? Ses mots résonnèrent dans ma tête telle une cloque que l’on venait de taper. Ou plutôt, un doux carillon, car le son était doux et adorable. Ce mot, je ne l’avais pas prononcé depuis si longtemps … Encore fallait-il que je l’ai entendu, peut-être pas de ma bouche, cela était sur, mais de la bouche de mes parents, cela était fort probable. Je le sentis de nouveau proche de moi, les joues rouges, je le trouvai si mignon. Ma main vint se poser sur le sommet de son crâne, lui caressant alors son cuir chevelu. Sans m’en rendre compte, un léger sourire se dessina sur mes lèvres, c’était une sensation si ancienne, j’en avais perdu l’habitude. C’était comme un agréable souvenir qui venait me prendre dans ses bras pour ne plus me lâcher, m’enveloppant de son beau voile pailleté de mille sensations. Telle une protection inviolable. Je me sentais si apaisé.

Ma bouche s’entrouvrit, mais se referma presque aussitôt. J’aimerais tellement lui dire la même chose, mais une force m’en empêchait. J’avais peur. Peur de le voir partir un jour, à cause de mon caractère. Peur de le voir souffrir, peur de le voir pleurer. Peur de faire disparaître son sourire… J’avais mille peurs voir plus. Un frisson frais me parcourus tout le long de mon corps pendant que je le serrais encore plus fort contre moi en imaginant le futur cruel qui pouvait m’attendre au tournant. Chaque fleur s’épanouit librement. A son rythme certes, mais s’épanouit. Passant de l’état d’un simple bouton de rose à une belle fleur ouverte, attrapant les gouttes d’eau tombées du ciel afin de continuer de s’épanouir. Mais chaque chose à une fin. Chaque vie à une mort. Les pétales s’envolent une par une, emportaient par le vent, dansant alors, libre et à la fin, la fleur ne se retrouve habillé que d’une seule pétale rouge. Morte jeune, c’est avec un dernier coup de vent que la fleur disparaît complètement. Voilà comment je voyais les choses pour les personnes « normales ». Pour moi et ma race, je voyais une belle fleur s’épanouissant doucement. Tapis dans l’ombre, les pauvres fleurs crèvent. La nuit les engloutit et les emporte dans les ténèbres : elles fanent en gardant leurs pétales. Plus jamais elles n’auront la chance de voir le jour, habitué à la douce lumière des ténèbres. Le jour où le vent soufflera sur la carasse de ces roses, elles tomberont en poussière et perdront toutes ses terribles épines bien plus puissantes que leurs confrères roses du jour.

Mes yeux se fermaient un peu. Combattant contre le sommeille, je créai des ronces parsemaient de roses dorées autour de nous deux, envahissant la pièce de sa belle couleur. Le gardant dans mes bras, je vins cueillir l’une d’entre elles que j’avais spécialement choisis. Pourquoi celle-ci et pas une autre ? Tout simplement parce que celle-là était la plus belle que j’avais jamais faite, la plus claire, la plus brillante. Celle qui reflétait parfaitement bien mon cœur. A l’heure qui est, je ne pouvais encore prononcer ces mots alors je tentai de le faire comprendre à ma façon. Il fallait bien me comprendre, je n’avais jamais connu pareille chose auparavant, c’était comme scellé au fond de mon cœur, commençant tout juste à fleurir. Il fallait du temps au temps et je me disais que peut-être, cela pourrait avoir un « happy end ». Je pouvais toujours rêver, car je n’en étais point convaincu … Je lui tendis donc la rose après l’avoir enlevé de mes bras, mon tout petit sourire était toujours présent au milieu de ma figure et mes pommettes roses commençaient à disparaître un peu.

- Pour toi … Garde là, si jamais je dois m’absenter un jour, tu sauras si je suis encore vivant, tu ne te feras pas de soucis ainsi. Mais s’il doit m’arriver malheur, les pétales commenceront à tomber jusqu’à ce qu’il y en a plus. Et la fleur se fanera aussitôt …

Ce sourire, un oui ? Un non ? Un oui d'après ce qu'il voyait, ce qu'il sentait. Un sourire tendre se dessina sur les lèvres de l'hybride, il se sentait a nouveau bien, depuis bien longtemps. D'où remonte ce temps ? Au temps où il était né, avec ses parents peut - être, ou non. Quand avait - il connu ça ? Il n'en savait rien, tout ce qui lui revient c'est encore cette larme qu'il n'avait pas encore était retrouver, mais pourquoi a ce moment là ? Bah, il n'en savait rien, et c'était peut - être mieux comme ça, non ? Surement. Des roses remplirent la pièce, alors qu'il suivie du regard les ronces avant de regarder la rose devant lui. Elle était magnifique, et il ne crut pas de suite que c'était pour lui, avant de regarder le visage de Chihiro et d'écouter ses explications. S'il lui arrivait malheur .. Roxel prit délicatement la rose entre ses doigts, l'observant quelques instants avant de relever le regard vers le vampire, amenant la rose vers lui en le tenant entre ses doigts toujours de ses deux mains, clignant des yeux avant d'ouvrir la bouche.

- Tu pourras toujours compter sur moi pour être là.

Il sourit a nouveau en penchant la tête, avant de se redresser légèrement, embrassant le vampire pendant quelques secondes avant de se retirer, les pommettes redevenant légèrement roses. Il s'allongea complètement par terre, la rose dans les mains toujours en regardant le plafond, puis les roses présentes un peu partout. C'était beau, plus beau qu'il ne l'aurait imaginer et crut voir un jour.

Un vent filtra dans l'air, alors qu'il regardait Chihiro en souriant toujours tendrement. Au début il n'aurait surement jamais cru qu'il tomberai si vite sous son charme. D'ailleurs, pourquoi ? Parce qu'il lui ressemblait ? Non il n'y avait pas que ça, surement pas. Sa façon de dire, de pensé lui était propre, il n'avait jamais vu ça autre part. C'est ça différence, son allure, tout chez lui qui l'attirait. Sa queue d'hybride se remit a remuer, frottant ses écailles rougeâtres par terre, sans bruit. Le petit Dragon répondant au nom de Soku devait être bien occupé pour n'être pas venu quand tout s'la s'est passer, mais tant mieux. Il cligna rapidement des yeux, soupirant d'aise discrètement en appréciant l'odeur de rose qui planait dans l'air.