Je ne suis qu'une rose flétrie ... Etoile triste ... [PV Roxel]

Un doux soir d’hiver. L’eau était gelée et me faisait frissonner de sa caresse froide. Mes vêtements me collaient à la peau et ne ressemblaient plus à rien. Déformé à cause du liquide qui paraissait non pas bleu, mais noir à cause du ciel étoilé. C’était de doux frissons qui parcouraient mon corps, je me sentais apaisé, oui. Je ne le dirais jamais assez. L’air frais rentrant dans mes bronches par mon nez, venait se réchauffer au cœur de mes poumons, dans mes alvéoles puis finissait par repartir aussitôt. J’étais un monstre à apparence humaine. J’étais constitué comme eux, mais je n’en avais que l’apparence. Je n’avais pas le même état d’esprit qu’eux. Je n’étais que leur ombre, après tout, je ne suis qu’une ombre. Celle de mes défunts parents, ceux des humains. Une ombre noire, froide et sans avis, sans mot à dire pour changer. J’étais ainsi jusqu’à ma mort ? Qui viendrait me tuer ? Moi qui n'avais jamais rien fait ? Peut-être que je devais me mettre à transformer des humains ? Non ! Je ne faisais pas parti de ces eaux-là. J’étais donc voué à vivre encore longtemps …

Je lâchai un soupir pendant que mes oreilles et mon âme sentirent un malaise de la part de la personne qui se trouvait proche de moi. Des larmes venaient de tomber dans l’eau, provoquant un léger bruit que je pus très facilement entendre. La tête basse, la frange couvrant ses yeux, c’était signe de tristesse. Je ne me trompais jamais sur ce genre de chose. Je n’avais jamais bien pleuré, mais cela me marquait à chaque fois que cela m’arrivait. Étrangement, je me trouvais faible lorsque cela m’arrivait. Avoir fui ainsi ma famille, oui j’étais faible. Un bon à rien, un trouillard ! Un flemmard ! Mais comment me changer ? Cela m’était impossible. Je n’avais pas envie de revenir vers ma seule famille. Cela aurait une signification négative. Les autres penseraient de moi les pires choses que pourrait recevoir un sang pur. Je serais la risée de tous. Comment changer en ayant ses pensées en tête ?

Je lâchai à nouveau un soupir, je me redressai complètement, secouant ma tête de droite à gauche pour chasser mes idées noires. Je nageai à présent jusqu’à la rive, m’asseyant à même le sol. Un vent glacial parcouru et vint se frotter à moi, me laissant pousser un petit éternuement que je tentai de faire taire avec mes deux mains. Je ne risquais pas d’attraper froid. Mon corps entier n’était qu’un morceau de glace, tout comme mon cœur blessé. Je finis tout de même par me redresser et, sans adresser de regards a jeune homme un peu plus loin, j’enlevai ma chemise qui me collait trop à la peau et je vins la déposer sur une branche d’arbre. Soupirant à nouveau, me trouvant un peu plus loin de la seule présence aux alentours, je me rassis sur le sable, en tailleur, je refermai mes yeux, le nez levé, j’essayai de me calmer et de retrouver la sérénité du tout début de la nuit.

L'Hybride avait entendu un bruit, un soupire même mais ne bougea pas d'où il était, regardant par terre. La nuit, quoique légèrement éclairé par la lumière des étoiles et de la lune, l'entoura comme un couverture de ténèbres, le jeune homme fermant lentement les yeux en laissant aller sa tête dans ses bras, son front sur ses mains. Il n'avait pas froid. Non son corps était tout le temps chaud, mais qu'en était - il de sa tête ? Il n'arrivait qu'à garder la tête froide que quand l'on demander. Un dragon était fait pour être solitaire, être taillés au combat et avoir un caractère rageur. Roxel était loin de tout ça tout de même. Son corps était frêle, pouvant se faire laminer a tout instant en lambeaux. Seul sa force qu'il utilisait souvent le protéger, même si une erreur pouvait lui être fatal. Il n'aimait pas la solitude, préférant être entouré, mais des moments de solitudes au milieu de nul part lui faisait du bien, son esprit se remettait en place. Son caractère n'était pas du tout rageur en temps normal, un peu fonceur mais jamais en rage. La rage, il savait ce que c'était, mais il ne s'en souvenait plus. Cette sensation qui vous prend et ne fait plus de vous qu'une brute qui essaye de frapper tout ce qui l'entoure pour défouler ce trop plein d'agressivité, il l'avait oublié. En dormant, il ne rêva de rien. Après tout, a quoi rêver si on a tout perdu ? Peut - être même avait - il perdu le vrai lui ? Ou sa couverture ? ... Qu'était - il vraiment, qui sont et où sont ses parents ? Chaque question avait une réponse, mais les clefs du destin, seules eux les détenaient. Il était comme entrain de couler dans un océan, s'éloignant peu a peu de la surface. Un océan de questions pour un seul sol de réponses.

Un courant d'air glacial sur sa peau chaude le fit se réveiller, redressant la tête lentement en cherchant l'homme rapidement, qu'il retrouva assit sur le sable en tailleur, regardant les étoiles en songeant surement encore. Un peu comme lui. Roxel passa une main dans son dos, descendant un peu son maillot en frôlant les cicatrices qui formaient des nombres romains, incrusté dans sa peau. Secouant légèrement la tête il alla s'installer a côté du blond, levant aussi la tête pour regarder le ciel étoilé, parcourant l'immensité bleu nuit en quelques minutes, laissant reflétait la lumière de la lune dans ses yeux. Puis finalement il rebaissa la tête, regardant le sable devant lui avant de commencer dessiner n'importe quoi, des croix, des traits raides qui finalement représenté "21" en chiffres romains, qu'il effaça rapidement avant de soupirait, replongeant son regard sur l'étendue d'eau devant lui, presque invisible si les faibles lumières n'y étaient pas. Il tourna la tête vers le Blond, penchant légèrement la tête. Il lui demanda son nom. Après tout, il savait le sien, pourquoi pas lui ?

Mon regard qui semblait perdu dans le ciel prenait quelques arrêts chez ce Roxel. Je me sentais intrigué par ce personnage qui semblait chercher ma compagnie. À vrai dire, c’était bien la première fois que quelqu’un voulait rester auprès de moi, ne serait-ce que pour quelques heures perdues. Je me demandai beaucoup de choses. Des questions qui restaient sans réponses. Le monde était fait ainsi et je devais essayer de trouver moi-même les réponses à mes questions. Je devais trouver les dernières pièces à ces puzzles encore inachevés. À peine j’en finissais un que je devais en recommencer un autre : cet homme. Ou plutôt, ce jeune homme à l’allure si particulière, avec ce désir de me parler. Je ne savais pas vraiment quoi faire, quoi penser. Tout se bousculait dans ma tête et nourrissait ma soif de connaissances. Malgré tout, je ne pouvais pas non plus devenir quelqu’un d’extravagant. Une personne n’ayant aucun mal à communiquer avec d’autres races. Je n’étais pas comme ça, et ce n’était pas un claquement de doigts que j’allais le devenir. Moi et mon caractère taciturne, ce côté qui me rendait distant avec les autres. Une ombre qui ne fait que suivre les personnes, tournant en fonction de la lumière. Lumière que je ne pouvais pas toucher puisqu’elle me rendait à l’état de poussière. Une lumière cruelle et qui rejetait ma race. J’étais une créature de la nuit, pâle copie humaine. Une ombre. Un mot qui m’allait très bien. Une ombre, ça ne parle pas, ça ne bouge pas comme elle veut, ça disparaît avec le jour…

Alors que je regardai à nouveau le ciel, celui du nom de Roxel, à l’allure humaine, vint s’asseoir à côté de moi. Regardant le ciel étoilé puis se plongeant dans la noirceur du sable légèrement mouillé à cause de moi. L’eau glissait le long de mon corps et venait mourir à la surface de la terre. Un courant d’air passa à nouveau, ma tête retomba entre mes deux mains pendant que Roxel me demandait mon nom. Me voilà devant un dilemme. Était-ce réellement mon vrai nom « Chihiro » ? Après tout, une ombre n’avait pas de nom … Je secouai ma tête de droite à gauche, comme pour chasser des idées noires. Je tremblai un peu même si je n’avais pas froid.

Je fus soudain pris d’une crise qui me fendit presque le ventre. Je joignais mes genoux vers mon ventre, serrant alors de mes bras le tout, la tête enfouit au milieu de tout ça. Mes yeux devenaient rouge sang, caché par mes paupières closes. Je n’avais pas bu de sang depuis un certain temps maintenant. Après tout, je n’en avais pas ressenti le besoin. Et cela venait d’arriver d’un seul coup. Cela tombait réellement mal. D’un seul bond, je me retrouvai sur mes pieds, le dos légèrement rond, les mains recadrant ma tête, je pris à nouveau la fuite. M’éloignant à nouveau de ce jeune homme. Je devais résister à cette bête qui sommeillait en moi. Je vins m’écrouler au pied d’un arbre, arrachant par la même occasion l’une des branches qui se trouvaient malheureusement à cet emplacement. Je savais qu’il allait me suivre, je créai alors une barrière de roses dorées autour de moi. M’étant mon dos contre le tronc de l’arbre, je suai sous l’effet de mon côté vampirique, je devais attendre que cela passe …

Ou alors il avait un réel problème, ou alors il a trouvait une excuse pour partir. Mais ce comportement soudain caché quelque chose de lourd comme conclusion, comme réponse. Il avait agit comme s'il voulait caché quelque chose. Roxel connaissait bien ce comportement aussi, et pencha la tête avant de le regardait prendre la fuie, mais comme la première fois, cela serait facile de le retrouver, surtout s'il courait. Les vibrations dans le sol était grande, et quand quelqu'un marchait ou courait on le sentait. L'Hybride revu dans une seconde Soku passait près de lui, partant a la trace du "fuyard", comme une flèche, "son maître" lui ayant ordonner par pensé dans un court instant.

Le dragon se releva, dépoussiérant ses vêtements d'un léger coup de main et partit en courant vers l'endroit où il avait vu pour la dernière fois se faufiler l'étrange créature qui pourtant, au fond de lui, paraissait comme un aimant. C'était bizarre, mais quelque chose chez lui n'était pas comme les autres. Son regard, sa neutralité était comme presque un aimant a curiosité, mais aussi de compassion. Ce sentiment de compassion il l'avait comme ... déjà ressentit. C'est pour ça surement que ce blond l'attirait, mais restait encore a voir pourquoi encore après ça il y avait encore quelque chose.

Son rythme s'accéléra au moment où il vu Soku courir a ses côtés, légèrement devant pour lui montrer le chemin. Il ne devait plus être très loin car les deux ralentir, voyant une tâche dorée qui se révéla être des fleurs. Roxel les regarda un moment, légèrement étonné de voir des roses dorées comme ceci, avant de s'approcher. Brûler les fleurs ne lui viendrait même pas a l'idée, tellement le fait de brûler des êtres vivants d'aussi belle présence le repoussait. Il empoigna doucement les ronces et avec sa force d'hybride les écarta, car en tant que barrière cela n'était pas vraiment très facile de les écartés ... Les épines lui rentèrent dans la peau, mais il ne broncha pas, laissant des petites bulles de sang se formait dans les plaies. L'hybride passa dans le trou avec agilité, s'accroupissant à côté du Blond, le fixant

- Qu'as - tu ? Tu as besoin de quelque chose ?

J'étais assez loin de cet homme pour essayer de reprendre mes esprits. Les yeux encore rouges sans , les jambes recroquevillées contre mon ventre, les mains entourant le tout, je venais à présent de poser mon corps à terre. Respirant bruyamment, encore et toujours en sueur, je tentai de me libérer de cette emprise vampirique. Je n’étais point une bête sauvage ! Je devais, depuis le temps, maîtriser cet animal qui sommeille encore en moi ! Je n’étais pas soumis à elle ! J’étais fort … Ou du moins, c’était ce que je voulais faire croire et être. Mais ce n’était point le cas. Ou du moins, pas en cette soirée qui virait au cauchemar. L’idée qu’il y avait quelqu’un dans les parages me faisait saliver. Je lâchai un petit hurlement sauvage qui finit par se perdre au bout de mes lèvres et dans le ciel. C’était comme si mon ventre se déchirait en deux, ma gorge sèche me brûlait lourdement. Rien ne pouvait m’abreuver si ce n’était du sang. Ce liquide chaud, ce liquide de vie. Essentielle à toute personne vivante. Mais mordre quelqu’un devenait une tâche impossible pour moi. Surtout dans mes moments de folies. Il suffisait que je plonge mes crocs dans le cou d’une personne pour la rendre vampire à son tour. Cette idée m’était insupportable.

En particulier quand un homme ou plutôt un hybride, s’approche et écarte mon barrage que j’avais fait pour ne pas être approché. Ce geste ne fut pas en vain. Le petit espace d’air que je m’étais fait fut envahi par l’odeur du sang frais. Des gouttes virent se perdre sur le sol frais de la nuit, dans un bruit qui fracassa mes oreilles. L’odeur devenait trop oppressante. Il fallait que je sorte de là, et d’un seul mouvement de main que je voulais bien libérer de ma position, je fis disparaître chacune des fleurs en paillettes dorées, tournantes en fonction du vent, et dansante autour de nous deux. Elles partirent comme par magie, certaines d’entre elles laissèrent leur marque de passage sur le sol et sur nos vêtements. J’avais de plus en plus de mal à respirer ce sang, et l’animal qui sommeillait en moi reprenait le dessus petit à petit. Me redressant, les jambes bien droites sur le sable où j’avais demeuré quelque temps. La tête baissée, la frange couvrant mes yeux rouges. Je ne bougeais plus. J’étais immobile. J’attendais. J’avais encore ma raison. Cela me permettait de patienter. J’appelai mon lion, il fallait qu’il vienne …

D’un geste, j’écartai ma masse de cheveux blonds qui me couvrait le visage et je fis apparaître mes deux yeux rouges, étincelants, apeurants, mais si envoûtants. Une petite parcelle de tristesse s’y était logée et une larme vint à nouveau se perdre entre mes lèvres entrouvertes. Et, alors que j’allais lui sauter dessus, mon lion se jeta sur moi et je fis un vol planer pour finir par me rouler au sol, faisant voler la poussière autour de moi. Mon lion se plaça juste au-dessus de moi, me recouvrant de son épaisse fourrure et ainsi, je ne pouvais plus bouger. Mes yeux se refermèrent comme si j’allais dormir …

Ce jeu de cache - cache et de fuite ne l'amusait plus, mais cela se voyait qu'il résisté contre quelque chose. En un geste de mains les fleurs disparurent, et des choses bizarres brillantes en voletant dans l'air. Ces choses il ne l'avait jamais vu, après tout, tout le monde ne possédait pas des paillettes sur soi. Ces choses brillantes captèrent le regard méfiant du jeune hybride, reculant légèrement en essayant de s'en éloigner sans quitter l'humain mal a l'aise. D'ailleurs il s'était relevait rapidement, restant planté droit comme un arbre, la tête basse. L'air se fit comme plus ... Dangereuse. Cette sensation lui serra la gorge, qu'il n'ouvrit même plus en restant sur les fesses, juste devant le Blond. Le sentiment de déjà vu lui monta peu a peu, sans encore une fois pouvoir décelé ses ombres.

Quand d'un geste il écarta ses mèches, le regard qu'il croisa dans ceux rouges maintenant lui donna envie de lui .. sauter a la gorge. C'était pas une blague, son instinct et son corps lui disait de le faire, mais il resta sur place, en se répétant qu'il ne fallait faire de mal a personne. Qui plus est la tristesse et cette larme le fit se sentir mal a l'aise encore plus. Qui voudrait attaquer une personne dans cet état là !? Mais finalement le Blond commença a bouger, alors que Roxel avait envie de fermer les yeux. Quelque chose passa proche, un lion. Le lion. Celui du Blond. Il lui fit faire un vol plané dans la terre. Il se coucha dessus, l'empêchant de bouger.

Ces yeux rouges, ceux qui l'avait fixait un instant, il se rappela de ça. Après tout, les livres n'étaient pas si mal, on pouvait apprendre beaucoup de choses. Il chercha dans sa mémoire vide l'information qu'il avait sur ça, ce comportement. Le seul mot qui lui vint fut "Vampire" puis "Démons". Lequel choisir ? Il ne savait pas. Roxel baissa la tête, regardant ses mains légèrement sanglantes. Finalement, il allait dire Vampire. Après tout c'était sa faute. Il l'avait tenter, malgré qu'il faisait tout pour résisté a cet appel. C'était a cause de lui qu'il souffrait. Il avait fait du mal a quelqu'un... Un dragon n'était pas fait pour être sociale. Solitaire. Dans un coup de colère (contre lui même) il se leva d'un bond, se mettant a courir les yeux vitreux dans la direction opposé a celle du vampire et son lion, ne lançant même pas un regard en arrière. Il accéléra un grand coup, courant aussi vite qu'il volait. Il devait s'éloigner pour ne plus faire de mal, comme lui avait dit une voix encore inconnu mais familière.

Sa course s'arrêta progressivement, lentement alors qu'il était au milieu de la forêt, plongeait dans un cercle de lune au barrière d'arbre, celle ci, ronde juste au dessus de lui. Il leva la tête, un air anormal encré dans son visage. Celui de la tristesse, mais aussi celui quand on a pris un autre tournant. Il avait remis son masque. Une goutte tomba sur sa joue, puis une autre sur le front. Le ciel s'était couvert, et une légère pluie tombait maintenant sur la forêt. L'hybride lui resta là, fermant ses yeux en laissant l'eau couler, tout comme une larme bien camoufler. Ses vêtements se mouillés peu a peu, alors qu'un drôle de frisson le parcourut de tout l'échine alors qu'il ouvrit des yeux vides, légèrement le regard agressif, de mauvais poil en tournant la tête, fixant le noir des arbres. Mais maintenant l'aura qu'il dégageait était bel et bien agressive, comme s'il redoutait qu'il ne fasse du mal encore a quelqu'un d'autre. Sa marche reprit lentement, ses pas résonnant. La pluie continuait en petit vague forte mais jamais une averse, alors que le dragon lâcha un soupire. D'un geste il grimpa dans un arbre, par divers acrobaties. Soku le suivait, alors que son maître s'assit sur la plus haute branche, contre le tronc les jambes repliés contre lui, les bras entourant ses genoux alors qu'il mit sa capuche rouge, laissant juste ses yeux vairons se voir pour regarder la pluie tombait, avec le ciel en arrière plan, ainsi que le cime des arbres. Le tout plongeait dans le noir, avec des rayons fins de lumière. Ses pupilles se rétractèrent pour mieux voir, la vue légèrement floue de fatigue, posant sa tête sur ses genoux alors qu'il resserra ses bras autour de ses jambes, tremblotant discrètement.

Plaqué au sol comme je l’étais, le ventre se laissant tendrement blesser par les quelques cailloux, je ne bougeai plus. Les yeux clos, j’essayai de me calmer. Mon lion vint me lécher affectueusement, de sa grosse langue rappeuse, mon visage presque endormit. Et, lorsque j’ouvris les yeux, l’odeur du sang commençait à disparaître, tout comme celui qui venait de me rendre fou une minute plus tôt. Malgré tout, je le sentais encore proche, son sang avait laissé son empreinte dans le sable. C’était encore tout frais. Mais, en attendant, je devais me calmer. Je refermai mes yeux rouges, je restai patient. Une goutte vint disparaître sur le sable, puis deux. Le ciel s’était assombri et on ne voyait plus les étoiles. Elles ne rigolaient plus, elles pleuraient. Et les larmes qui tombaient venaient mourir sur le sol. Provoquant un doux son pour mes oreilles. Les yeux toujours clos, ma respiration qui était saccadée jusque-là devenait beaucoup plus stable. J’aimais entendre la pluie tomber. L’entendre se réfugier au creux des feuilles et rester ainsi jusqu’à ce que la feuille soit trop pleine et déverse son contenu.

Mes paupières clignèrent plusieurs fois pendant que le rouge laissait de nouveau sa place au joli doré habituel. Ce doré si beau et si réconfortant. Je fis signe à mon lion de se pousser, il hésita un peu, mais lorsqu’il rencontra mon regard sérieux et doré, il se poussa. Je quittais le menton de mon doux compagnon pour embrasser celui du vent frais qui caressait tendrement ma peau nue. L’eau se frottait également à moi, livrant une bataille contre l’autre élément pour y arriver. De nouveau sur pied, j’écartai mes bras pour recueillir les deux éléments, le visage face au ciel, je me lavai de tous ces évènements. C’était agréable d’être seul et de ne plus avoir l’odeur du sang. Je fis un bref câlin à mon lion afin de le remercier et je le regardai de nouveau me quitter dans le silence de la nature ou plutôt dans le chant de la pluie. Je ne savais pas quand j’allais le revoir, et au fond de moi, je savais qu’il n’était jamais loin de moi. Toujours là à me surveiller comme une mère le ferait avec son fils. C’était ainsi que je l’avais élevé.

Je repris mon chemin jusqu’à là où j’avais laissé ma chemise que je ne mis point vu l’état où elle se trouvait. Reprenant à nouveau mon chemin que je suivais aveuglément. Je ne savais pas où aller, je suivais juste mon cœur, c’était ma seule carte. Je ne risquais point de me tromper de route ainsi. Après tout, je n’avais point de but précis. Juste être seul et de ne pas m’attacher aux autres, ou du moins essayer, car je ne savais pas ce que l’avenir me réservait. Radieux ou malheureux ?

Je fis un arrêt devant un arbre, relevant la tête, je retrouvai la personne de tout à l’heure, son sang séjournait tranquillement tout le long de l’arbre qui avait subi quelques coups de griffes pour arriver tout en haut. D’un geste gracieux, sans même me comprendre, je fis apparaître une rose dorée juste à côté de lui, entourant la branche où il séjournait. Je reprenais ensuite mon chemin …

Un baillement prolongé vint s'étendre sur le visage du jeune homme a moitié endormi, bercé par le son de la pluie qui s'écrasait sur le sol, se laissant couler le long des objets, plantes et personnes alentours. La nuit était avancé, mais loin d'être finie. Les dragons dormait la nuit, mais comment s'endormir seul, dans le froid et l'humidité ? Quelque chose le tenait éveillé, sans savoir vraiment quoi. Une envie peut - être, mais quelque chose le coulait sur place. Le sentiment d'être coupable, d'avoir fait quelque chose de mal, renforçait du sommeil et de ses yeux vitreux, sombres sans lumières faisait penser qu'il pouvait fondre en larme à tout moment. L'image du Blond lui revint alors en tête, celui qui l'avait rendu fou, obliger de se faire presque mal pour s'arrêter. C'était de sa faute. Il plongea sa tête encore plus profondément dans ses bras, s'endormant de moitié, les yeux mi clos a regardait la branche humide ainsi que les arbres.

Des petits souvenirs, des blessures lui revinrent dans la tête, revivant la scène. Sa cuisse se chauffa légèrement, les yeux vairons transmettant un brin de douleur. Cela faisait longtemps, mais au moment où il s'amusait a être chasseur de coeurs, encore aujourd'hui d'ailleurs, on lui avait tiré dans la jambe, directement dans la cuisse avec un drôle d'engin métallique, qui tirer des sortes de petits bouts de fer solide qui faisaient mal. Très mal. Assez pour ne plus pouvoir se relevé dans son apparence humaine.

Quelque chose attira son attention, tournant la tête on se concentrant sur cette petite chose dorée qui lui était si rare a sa vue. Une rose dorée. Celle du Blond. Finalement se fut a ce moment que les larmes montèrent, remplissant ses yeux humides et légèrement rouges, venant rouler nombreuses sur les joues blanches, masquée par la pluie qui roulait sur sa capuche en venant se logeait sur son visage. Pleurer faisait du bien, il en avait besoin. Mais sa tête se tourna vers le chemin en bas de l'arbre, meurtri d'une envie soudaine d'aller voir l'homme a fleurs et lui présentait ce qu'il avait sur le coeur. Plantant ses ongles (tenant des griffes presque) dans l'arbre il se laissa glisser, le visage fouettait par le petit vent et la brime. Ses pieds se posèrent sans bruits sur le sol, ôtant sa prise sur l'arbre et retournant sur le chemin en marchant rapidement, a la suite du blond qu'il reconnut après quelques instants.

- A-Attend ! Dit - il d'une voix légèrement tremblante.
Je m'en veux de t'avoir causés des ennuis. Excuse moi ... Je voulais pas. Je voulais juste rester un peu avec quelqu'un.

Sur mon trajet, un caillou se frotta contre mon pied que j’avais laissé traîner. Je le regardai s’éloigner aussitôt le choc, dans un petit bruit de rebond pour se cacher dans les hautes herbes qui quittaient le chemin en terre, légèrement recouvert par la mousse. Je m’arrêtai un instant, le visage se frottant à nouveau aux éléments. L’eau lavait un peu mes blessures qui me brûlaient. Après tout, lorsque je fus entre les pattes de mon cher ami, ma peau dépourvue de tissu avait embrassé le sol sur plusieurs mètres, laissant alors sa marque rouge avec quelques cailloux pour décorer le tout. Cela me brûlait encore et je devais attendre encore un peu avant de voir ses blessures cicatriser. En attendant, le vent m’apportait l’eau nécessaire pour patienter. Mes cheveux blonds commençaient à se coller à mon visage, les yeux clos, la tête toujours levée vers le ciel, je m’apaisai.

Toute fois, je repris le chemin, mais une voix m’interpella de nouveau. Je n’avais pas besoin de me retourner pour savoir qui cela pouvait bien être. Il n’y avait presque personne qui habitait cette forêt et cette voix, je ne pouvais pas la confondre avec d’autres. À cette demande, je mis fin à mon avancement, les pieds parallèles, j’attendais, tel un soldat qui attendait les ordres de son chef. Et sans me retourner, il venait de me rejoindre, à nouveau. Mes poings serraient, je finis par lui faire face de nouveau, le regard neutre sur un visage neutre. Je ne pouvais plus l’éviter. Il fallait que je fasse face à ma peur. Mon regard se plongea de nouveau dans le sien.

Ma bouche s’ouvrit pour se refermer et de nouveau, mon regard finit par de nouveau fuir. Je ne pus m’empêcher de me mordre la lèvre, provoquant une petite perfusion qui laissa goûter un peu de mon sang. Ma langue passa dessus pour le faire disparaître en un rien de temps. Il m’était si difficile de parler avec d’autre personne que cela me rendait maladroit. Que fallait-il faire pour ne plus être ainsi ? Je me sentais si … Faible !

Non ! Je secouai ma tête de droite à gauche, faisant virevolter mes cheveux collés qui dansèrent lourdement et mon regard re croisa le sien. Je devais parler à présent. Renfermer mon côté timide et taciturne.

- Je … Non, c’est ma faute. J’aurais dû me nourrir comme il le faut, je ne prends pas bien soin de moi en ce moment … Et … C’est à moi de m’excuser de mon comportement. Chihiro.

Je ne pouvais pas en dire plus, déjà, tout ce que je venais de dire était bien plus que l’anormal. Je venais de m’étonner moi-même …

Il sembla gêné de parler. Cela se voyait étonnement bien, contrairement à ces autres expressions. Il finit par secouait la tête, se qui mit affreusement mal a l'aise l'hybride qui croyait avoir mal fait de descendre jusqu'à là, le suivre ... Mais il devait s'excuser, c'était obligé, puis finalement cela lui avait permis de passer un autre moment avec une personne qui, au moins ne l'avait pas encore frapper. Roxel fixa encore le Blond qui pour la deuxième fois se mit a parler. Un petit sourire éclaira le visage devenu blanc neige du dragon, avant que celui ci finit. Chihiro devait être son prénom. Mais maintenant qu'il savait un peu près tout ce qu'il voulait savoir, ou ce qu'il voulait entendre le sourire disparut légèrement pour léger place à un infime sourire triste, secouant sa tête légèrement en la baissant, avant de la redresser et cessait de la bougeait.

- Ce n'est rien. Ce n'est pas ta faute après tout, Chihiro.

Il recula d'un pas, le tremblement qui le gênait aussi depuis tout a l'heure se renforçant en sentant la pluie s'arrêtait mais un fébrile vent se lever. Même si il avait le sang plus chaud qu'à la normale des autres, il avait froid facilement. Un vrai calvaire. Croisant le regard doré de Chihiro, il sourit doucement, ne sachant pas trop quoi dire, ni trop quoi faire. Il avait envie de le suivre, mais bien sûr c'était impossible, vu que d'après ce qu'il avait vu il aimait être seul. Puis la compagnie d'un animal qui peut vous arracher un bras en jouant n'était pas apprécier, alors bon.

- Dis ... Tu compte partir ? ... Si tu ne veux pas répondre c'est pas grave, après tout tu fais ce que tu veux..