{PV avec Naoki} Les Ailes de Poussières

Mince, elle referma la porte derrière elle. Comme à son habitude, elle trouva une maisonnette de bois. Vide. Naoki nul part à l'horizon. Poussant un soupir de découragement, la jeune fille partit à sa recherche. Combattant d'horribles toiles d'araignée pour traverser l'entrée, elle déboula gracieusement dans le salon, où Sodom dormait tranquillement. Ouvrant de grands yeux naïfs, elle s'approcha de la petite créature et la souleva. Elle inspecta son coussin sans le réveiller et appela dans un chuchotements maladroit:

- Naoki?

Avec une mine déçue, elle reposa l'animal puis reprit ses recherches. Malgré toute la poussière enfermée dans cette maison ancienne, elle réussi tout de même à atteindre la cuisine. Elle souleva d'abord délicatement une chaise puis la nappe sombre de la table et répartit, attristée, vers le hall où elle inspecta et releva chaque cadre et chaque statue. Inutile de dire que la recherche ne fut jamais son fort.

- Naoki?, elle appela de nouveau, complètement perdue dans cette maison où elle avait pourtant passé des semaine entières. Où es-tu?, répéta-t-elle, de plus en plus impatiente et craintive.

Cette cabane n'était que ténébreuse et mal entretenue. Partout, la poussière s'accumulent tandis que les insectes s'amusent à tisser des toiles un peu partout. Révoltée par l'état désastreux de la maison de son meilleur ami, Sora fut prise dans un dangereux dilemme. Nettoyer le tout, au risque de se faire écorchée vive par Naoki? Ou bien continuer à le chercher comme une dingue? Hum. Elle décida de jouer avec le feu.

Elle attrapa un plumeau, suspendu contre le mur du salon, et s'approcha de la cuisine avec un sourire angélique aux lèvres. Mais celui-ci disparu bien vite. Devant elle, une petite créature tout bonnement abominable l'a fixait de ses demi-douzaine de paire de yeux. Affolée, Sora tomba sur le derrière.

- UN MONSTRE!, hurla-t-elle, totalement terrorisée.

Un grand fracas se fit entendre au deuxième étage, mais Sora garda les yeux rivés sur la bestiole mutante qui semblait prendre de l'ampleur de minute en minute. Elle se promit d'acheter une trousse de ménage à Naoki, puis la bestiole lui sauta à la gorge.

Naoki avait une fois de plus passé quelques jours sur le toit  de sa petite maison en pierre blanche et noire. Il avait passé ces journée là à regarder le ciel en se posant des questions qu’ont pouvait se poser tout les jours et parfois trop dépressive au goût de certain. Comme ce qui serait arrivé si je n’étais pas née et plein d’autre chose dans ce genre. Naoki ferma les yeux, sentant un sommeil l’engloutir. Il rêva du jour où il avait été sur terre et qu’il en avait ramené Sora. Un petit ange qui se faisait attaquer par des sans cœur et ça de tout part. Il allait l’aider quand un portail c’était brusquement ouvert sous leur yeux. Il avait prit Sora par le bras et l’avait tiré vers SkyWorld. Il l’avait ramené dans ce qui lui servait de maison et était resté à ses côtés pendant des semaines le temps que ses blessures guérissent. D’un coup pendant se merveilleux sommeil, il entendit un cri de terreur venant de l’intérieur. Il se leva d’un coup et descendit au deuxième étage. Il passa la tête à travers la trappe qui menait à la cuisine et vit Sora sur le derrière avec une araignée sur le ventre. Il soupira et descendit sans grand effort et prit l’araignée par une patte pour finalement lui dire d’un ton désespéré accompagner d’un soupir :

- Tu as peur d’une petite araignée faucheuse maintenant?

Il lui sourit en écrasant la petite bestiole et la releva de l’autre main. Elle avait dû le chercher, car le ménage était fait de haut en bas, y comprit sa chambre. Un long soupir lui échappa en regrettant la poussière sur le plancher plus gris que noir. Enfin bon, il jeta le cadavre qu’il avait dans  la paume. Naoki remarqua de la chaleur sur son bras avant de se rendre compte que le soleil touchait sa peau de neige. Il fixa son bras plusieurs minutes sans réagir. Il secoua un peu la tête et ferma tout les rideaux que disposait le peu de fenêtres. Ensuite il tira Sora vers le salon, poussa Sodom de son coussin et ça sans pitié ou peur de la réveiller. Il assit Sora posa  la tête sur les genoux de la jeune fille. Les yeux fermés la fatigue dans  l’âme, il lui demanda dans un bâillement :

- Alors, pourquoi tu es venue me voir?

Après un tel événement, la jeune fille se laissa entraîner par Naoki vers le canapé. Il l'y installa puis vient s'étendre en posant sa tête sur ses genoux. Sora laissa échapper un petit rire, le jeune homme avait un esprit enfantin malgré ses grands airs de monstre à la belle gueule éternelle. Toujours en quête d'attention de sa part et toujours aussi cynique. En se pensant désormais en sécurité, elle se radoucit.

Rassurée, Sora caressa les doux cheveux de son ami. Celui-ci ronronnant d'aise, le visage serein et les yeux clos. Elle se laissa entraîner par sa respiration douce et clame. Sa dernière question concernant sa venue, lui restait en tête. Elle gémit à la pensée de la bestiole sur elle. Ces horribles créatures lui rappelant les monstres l'ayant pourchassée dans les rues de Paris, elle en avait désormais la phobie furieuse.

- J'ai très peur des araignées, elle frissona en agitant légèrement la tête. Surtout les faucheuse, celle-ci était si grosse et si horrible. C'était une mutante, j'en suis sûre. Comme dans le film que tu m'as fait écouter. Tu sais, Harry Potter?

Toujours à attendre, Naoki poussa un grognements grincheux. Il s'impatiente. Avec un doux sourire, elle lui répondit. Sa voix claire en répercussion dans l'habitacle.

- En fait, elle tremble légèrement, de peur que la réaction de son ami soit exagérée. En me baladant dans la forêt, il y a un type super bizarre s'est mis à me suivre. Il ne me lâchait plus d'un pouce. Il m'a paru tellement étrange, surtout quand il a tenté de soulever ma robe.

Sur ses genoux, Naoki ouvrit brusquement les yeux. Sora fut surprise de voir son ami si agité. Il n'y avait rien là, pourtant. Juste un elfe pervers à qui elle avait ordonné Fallen d'arracher la tête. C'était la réaction que lui avait justement suggéré son ami dans ce genre de situation. Fallen s'était bien amusé, jusqu'à ce que les amis de l'elfe la pourchasse à leurs tour. Bien sûr, elle garda ce détail sous silence. Inutile qu'il ne s'inquiète plus.

- Je me suis sauvée jusqu'ici, bref. J'ai eu tellement peur, il avait l'air complètement cinglé.

En entendant sa meilleure amie dire que quelqu'un lui avait remonter la robe, il ouvrit de grand yeux ronds pour se relever prendre son épée noire et mettre son long manteau noir. Se dirigeant vers la porte, il lui dit en criant ( ce qu'il faisait rarement ):

- Où il est, ce connard ?

Sodom s'approcha de lui, prit sa forme de loup et grogna. Naoki senti une certaine colère monter en lui. Il se sentirait coupable à jamais s'il arrivait quelques chose à se pauvre ange fragile qu'était sa meilleure amie. Dans tout les cas, le fait qu'elle soit aussi innocente ne l'aiderait pas en cas de viol ou autre de ce genre. Il allait sortir de la petite maison dans le but de boire le sang de ce pervers pour finalement le tuer. Ainsi, il ne poserait plus jamais ses sales pattes sur cette jeune fille, mais Sodom le retient et le tira vers la cuisine pour ne pas qu'il sorte dehors. Naoki voyait rouge, il se mit à feuler. Comme un chat pour que Sodom le lâche, la menaçant de lui percer la gorge de ses crocs acérer. Parfois il aimerait bien remplacer sa super vitesse par de la super force. D'un coup il pensa à sa vision perçante, s’il était dans les environs il le trouverait facilement. Il tourna la tête vers Sora et lui demanda un peu comme paniqué:

- À quoi il ressemblait celui qui t'a remonter la robe?

Il lui avait dit ses mots sur un ton peut-être un peu trop brusque, car maintenant elle baissait la tête. Il soupira et lui caressa les cheveux doucement pour la réconforter. Parfois Naoki avait l’impression d’être le seul à ne pas avoir des pensées mal saine ou perverse. Si un jour il avait une petite amie, il irait à son rythme à elle ou lui et non au sien. Rien ne l’enrageait plus que de voir à quel point les gens avait changé. Il se comptait bien chanceux d’avoir eut des parents qui lui ont apprit le respect des autres et lui avait aussi apprit à ne pas être un pervers né. Il avait reprit son calme. Il déposa l’épée et se recoucha. Il soupira et dit d’une voix plus douce :

- Si ça t’arrive encore, dit le moi s’il te plaît. J’irais lui régler son compte…

Sa voix était empreinte d’une certaine fatigue suite à ses nombreuses nuits blanches. Enfin bon, il ne s’en préoccupa pas et regarda Sora depuis ses genoux. Il tendit la main vers ses cheveux et les enroula autour de ses doigts. Il se demanda où elle habitait maintenant qu’elle était parti de sa maison à lui. Il lui prit le bras et le câlina et dit :

- Dit moi, tu habite où? Enfin, maintenant que tu n’est plus ici.

Elle soupira profondément. Elle qui craignait une réaction abusive de son ami, elle n’avait pas été déçu. Naoki avait cette manie étrange d’exagérer les choses, jusqu’à vouloir réparer un affront par la mort. Aspect de sa personnalité faisant naître la peur chez quiqu’onque, et plus précisément chez Sora.
Voyant son ami se calmer et reprendre place, elle cessa de trembler. Soupirant, elle tapa la main baladeuse de sur son bras. Elle n’avait pas besoin d’être materner de la sorte, elle pouvait bien se débrouiller toute seule. Non? De nouveau, Naoki grogna, souhaitant entendre la réponse à sa question. Avec un sourire triste, elle laissa tomber les mots qui lui perçaient l’âme depuis un moment.

- Je ne vis nulle part, elle laissa tomber, fuyant le regard du jeune homme. Depuis quelques jours, Fallen et moi nous déplaçons dans la forêt. Il est tellement énorme, je peux me permettre de dormir sur sa fourrure fauve.

Fuyant toujours le regard perçant de son ami, elle se remémora les nuit d’épouvantes qu’étaient celles passées dans cette forêt, si lumineuse le jour mais terriblement sombre la nuit. Frissonnante, elle tourna son esprit vers Fallen. Elle le devina aisément en plein batifolage dans les environs. Elle surprit le regard perçant du Lier de son ami, de nouveau couché sur son petit lit.

Gênée, elle chercha un perchoir à son regard, refusant d’affronter le regard de son ami. Sans abri et sans le sou. Voilà une brève description de ses moyens. C’est ainsi qu’elle vivait depuis quelques temps, et elle avait hâte de trouver sa chance d’obtenir un toit où vivre, comme elle avait autrefois l’habitude de vivre. Au chaud et au sec. Un rien ne lui suffirait, un toit et du pain. Voilà un vœu qu’elle formulerait très bien à un génie, si seulement ceux-ci pouvaient avoir droit à une existence autre que dans ses rêves les plus fous.

Laissant tomber, elle se décida à affronter le regard de son ami. Elle baissa les yeux et croisa ses prunelles de braises. Usant d’un courage dont elle croyait la dernière flamme éteinte, elle lui offrit un petit sourire filasse. Espérant qu’il y voit un réconfort et une promesse que tout allait bien pour elle. Ce qui n’était, malheureusement, pas le cas.

En voyant le regard fuyant de sa meilleure amie et en entendant  sa réponse, il soupira. Il s’assit et la câlina pour la réconforter et lui montré qu’il était calmer. Il lui dit d’une voix douce avec un sourire tendre :

- Si tu veux tu peux vivre ici! J’aimerais bien avoir ta compagnie dans cette maison sombre!

C’est vrai qu’avoir la compagnie de cet ange lui ferait le plus grand bien. Il se sentait bien avec elle et une chose était sur, elle avait toute la confiance qu’il pouvait avoir. Il la câlinait toujours par ailleurs. Il ne la lâchait pas, comme si un mode koala était activé. Il accota son menton fin sur la tête blonde de sa chère Sora et ferma les yeux. Ses cheveux étaient doux et sentait bon. Il se sentait bien avec cette petite entre les bras. Sans y penser il lui bécota la tête avec affection et la serras un peu plus fort. Il senti d’un coup mélancolique en pensant au fait qu’elle n’était pas immortel comme lui. Alors un jour, il allait la perdre comme bien de ceux qu’il aimait. À cette pensée il soupira et versa une larme. Cette larme tomba sur la tête de son amie qui ne bougeait plus. Il se coucha emportant son amie avec lui. Il s’endormait peu à peu auprès d’elle. Secouant un peu la tête pour éviter de s’endormir, le sommeil devenait plus fort. À chaque minute il se sentait plus lourd. Il versait toujours un peu plus de larmes en pensant qu’il perdrait un jour, tout ceux qu’il aimait et qu’au finale, il se retrouverait seul au monde. Au finale ses yeux gris fixaient le vide devant lui avec Sora dans les bras. Il pleurait doucement. Il se sentait mélancolique et fatiguer. L’odeur de Sora le réconfortait tout de même dans un  moment comme ça. Sodom vient se joindre au câlin, ne sachant quoi faire. La petite boule de poils se faufila entre les bras de Naoki pour se rendormir. Naoki renifla un peu sous l’effet des larmes et de la tristesse qui pouvait lui peser sur le cœur. Sans vraiment s’en rendre compte, il serrait toujours Sora un peu plus fort. Comme si il allait la perdre d’un moment à l’autre. Juste pensé à elle pouvait le faire chaviré et le mettre dans tout ses états. Il lui dit encore une fois, la voix enrouillé;

- Reste avec moi, Sora…

- Reste avec moi, Sora…

À ces mots, son cœur bondit. Naoki demandait qu’elle reste avec lui. Cela lui semblait irréaliste. Aussi utopiste que de le voir pleurer, quelques minutes plus tôt. Jamais il n’avait ainsi laissé tomber les barrières de ses sentiments devant elle. Toute chamboulée, et toujours dans les bras de son ami, elle cacha timidement son petit visage d’ange dans le creux du cou de celui-ci. Sa respiration tranquille l’a calma peu à peu.

- Tu es sûr de vouloir d’un fardeau dans ta maison?, elle demanda, la voix tremblante. D’une personne de plus à s’occuper, une bouche de plus à nourrir? Je crois que la fatigue, la tristesse et la solitude te fait dire n’importe.

Elle respira doucement puis, sentant Naoki revenir à l’attaque, elle reprit avec chagrin son monologue.

- Je ne souhaite être un poids pour personne, Naoki. Je ne peux t’imposer ma présence dans ces lieux. Tu es une créature d’ombre et moi de lumière. Toute cette sombre maison est ton sanctuaire. J’aime cette maison, mais la noirceur me terrifie.

Elle s’éloigna tout doucement de lui, refusant de croiser son regard remplis de larme. Elle ne souhaitait être un boulet pour personne, et surtout pas pour son meilleur ami. Voyant son inutilité, elle était certaine de le voir se lasser et se débarrasser d’elle. Comme ses parents. Ne s’accordant pas le monopole de la douleur, elle ressentait tout de même celle –ci tandis qu’elle tournait le dos à Naoki. Désormais debout, dos à lui et son Lier elle laissait librement les larmes dégringoler ses joues diaphanes.

- Telle la lumière, je te tuerai à petit feu. Et ce n’est pas ce que je veux, jamais je ne voudrais te blesser! Jamais . . .
 
N’osant pas le regarder, elle jeta cependant un regard à la pièce. Pas une fenêtre. Telle une tombe. Elle connaissait l’état des fenêtres de ce logis, toute scellées et condamnées. Elle connaissait l’état dans lequel serait Naoki si, par mégarde, elle ouvrait une fenêtre en sa présence. Cette seule pensée lui glaça le sang jusqu’au cœur.

- J-je…

Elle ne termina pas sa phrase, avec un cri de douleur, elle tomba au sol. Le dos en feu et voyant rouge, elle vit la noirceur l’envelopper doucement tandis que Naoki s’élance vers elle. Se roulant littéralement de douleur sur le sol, elle le supplie de l’aider. Les larmes aux yeux, elle le regarde, impuissante et dévasté par la douleur.

L’envol est proche.

Je regardais Sora se lever et dire qu’elle serait un fardeau pour moi. L’entendre dire ses choses là me déchirait le cœur, mais pas autant que le cri de douleur qu’elle poussa avant de finir une phrase à peine commencer. Je me précipité vers elle et la prit dans ses bras regardant son dos pour essayer de trouver se qu’elle avait pour avoir si mal.  Ses yeux plein de larmes me fixaient et elle me suppliait de l’aider. Mon cœur se fendait dans ma poitrine. Mes larmes aussi coulaient de plus en plus, voir ma meilleure amie dans cet état était pire que tout. Surtout le fait que je me sente impuissant face à ce qu’il lui arrivait. Ne pouvant l’aider je la serrais dans mes bras pour ne plus la lâcher et espérer qu’elle aille mieux au plus vite. Je senti des bosse dans son dos, je senti du sang couler doucement dans son dos. Sa robe bleue se tachait de rouge, la panique montait en moi, du sang. Le pire moment pour en avoir sous le nez. Je n’en avais pas bu depuis que j’étais monté sur le toit. Je me mis à trembler et senti la bosse dans le dos de Sora grandir. Je déchirais l’arrière de sa robe pour voir ce qui se passait. Dès que je regardais son dos je vis des plumes blanches en sortir peu à peu. Ses ailes sortaient. Ce serait douloureux pour elle, mais je ne pouvais rien faire à part rester à ses coter, jusqu’à ce que se soit fini. Il prit Sora et l’assis avant de l’accoter sur lui. Il la câlina et lui dit d’une voix plus douce que jamais :

- Ne t’en fait pas, ce seras bientôt fini, tes ailes pousse en se moment même.

J’avais l’impression de sentir sa douleur dans ses cris et ses larmes. Mais la vraie douleur de ce moment était que j’étais impuissant face à ce qu’il lui arrivait. Je la serrais un peu plus fort dans mes bras, tentant d’ignorer le sang qui me coulait sur le torse. Sodom était devant Sora et tentait elle aussi de la réconforter du mieux que cette petite boule de poils pouvait faire.  J’espérais de tout cœur que se soit bientôt fini.

Les minutes passèrent, devinrent des heures puis s’éternisèrent. Jusqu’à ce raccourcir et cesser brusquement. En une seconde, plus que le temps venait de s’arrêter, mais la douleur aussi. Toujours dans les bras de son ami, Sora sentit la douleur émanant de son dos s’évaporer peu à peu pour soudainement disparaitre. Laissant derrière elle, la sensation étrange d’une masse volumineuse. Sans même oser regarder ce qui venait tout juste d’éclore dans son dos, elle se rappela les paroles de Naoki : « […] tes ailes poussent en ce moment même […] ». Des ailes? Elle qui croyait les fantaisies entourent le phénomène angélique, elle s’en retrouva subjuguée. En à peine quelques jours, voire quelques semaines, elle s’était fait poursuivre par des créatures sorties de ses pires cauchemar, elle s’était fait annoncée ses racines angéliques, elle avait rencontré un vampire et, pour ne pas laisser la boucle vide, elle venait de se faire attribuer une paire d’ailes. Et d’après le duvet de celles-ci dans son dos, elles étaient faites de plumes.

Dans sa tête son cœur battait à tout rompre. Quelle peur elle avait eue. Maintenant, elle avait la tête dans un étau, les habits dans un état déplorables et une paire d’ailes dans le dos. De ses omoplates, ces deux choses monstrueuses venaient de surgir. Encore sous le choc, elle tenta de se relever, mais une vive brûlure l’en dissuada. Peine perdue, Naoki l’a serrait beaucoup trop fort, impossible de se relever. Lui-même semblait en état de choc. Sa belle gueule éternelle, était maintenant figée dans un masque inquiétant. Et là elle comprit. Elle remarqua le flot incontrôlable de sang coulant dans son dos, et du même coup, sur son ami. Mince. Elle venait d’offrir une proie tout bonnement donnée à un vampire assoiffé de sang.

Soudainement terrifiée, elle garda son regard sur le visage figé de Naoki. Ses pupilles dilatés et la férocité soudaine de son regard voulait tout dire. Dans un dernier espoir, elle tenta de se relever, de s’éloigner de la menace qu’elle avait elle-même crée par inadvertance. Mais la poigne de celle-ci était trop puissante, trop protectrice et beaucoup trop possessive.

- Naoki?, elle demande d’une voix faible et tremblante.  

La faible de sa meilleure amie le tira de  ses pensés. Il se rendit compte à quel point il la serrait fort et la lâcha d’un coup et lui tenait le dos pendant qu’il se levait. Son torse plein de sang le fessait trembler. Il allait tenter l’impossible, ne pas mordre une proie facile. Il ne pouvait pas lui faire de mal. Il la prit dans ses bras comme une princesse et l’amena dans sa chambre pour qu’elle se repose.  Il la coucha sur le ventre et mit une compresse d’eau sur son dos endolorie.  Il dit à Sora la voix tremblante :

- Je reviens, je vais prendre une douche.

Son cœur débattait dans sa poitrine et son sang lui tapait aux tempes. Il avait nettoyé le sang du dos de son amie et allait se laver à son tour. Avant de sortir il donna un baiser dans le front de celle-ci. Il sorti par la suite et se dirigea vers la salle de bain. Il enleva sa veste, son chandail, ses gants, son pantalon et ses sous- vêtement et sauta dans la douche. Comme toujours, il avait gardé ses colliers, perçage et bracelet. L’eau froide coulant sur sa peau le fessait frissonner. Naoki se posa plein de question. Pourquoi il sentait si étrange dès qu’il était à ses coter?  Pourquoi son cœur se serrait dès qu’il passait près d’elle? Tant de chose qu’il ne comprenait pas. Trop de chose en fait. Naoki frappa le mur de la douche. Ça l’énervait de savoir qu’elle était dans cet état déplorable. Il sorti se sécha le corps, mit un autre pantalon et retourna auprès de Sora. Il s’assit auprès d’elle et regarda le mur pendant de longue minute. Il dit d’une voix tremblante par la peur de sa réaction si elle ne dormait pas :

- Sora, il faut que je te dise quelque chose que je ressens depuis quelque semaine… À chaque fois que tu es avec moi mon cœur me fait mal, je me sens bizarre et j’ai envie de te garder dans mes bras. Je… je crois que je suis amoureux, mais j’ai peur que ce ne sois pas pareille pour toi…

Son inquiétude augmentait doucement et ses larmes montaient à ses yeux. Il se recroquevilla et mit sa tête sur ses genoux le cœur serré. Il avait froid, mais il n’avait pas le goût d’aller mettre un chandail, il ne voulait juste plus bouger et juste s’enfoncer six pied sous terre.