« Checkmate » [Pv Matthew]

Ce soir là, Judith avait fait la connaissance d’un jeune homme qu’elle n’avait jamais pensé pouvoir rencontrer sur cette île - et surtout pas dans la taverne appartenant au Dieu que cette ange déchue s’amusait à nommer ” l’obsédé de Dido “. Après avoir terminé sa conversation téléphonique avec un ami à elle, la belle était sortie de sa chambre pour se rendre à la salle de bain et sortir de la grande armoire qui s’y trouvait deux draps propres que cette dernière avait pliée la veille après être rentrée de chez son meilleur ami Jasper. Une fois ça de fait, la jeune femme s’était dirigée jusque le salon où elle était censée retrouver le Harrington éveillé qui l’attendait assis à terre, mais en fait il était allongé de tout son long sur le canapé les yeux clos, assoupi depuis un bon moment déjà l’on aurait dit. Son regard s’était alors posé sur le visage du mage, qui lui était déjà dans le royaume des rêves depuis elle ne savait combien de temps. En un geste très doux et en essayant au maximum de ne pas faire de bruit, la Levy avait posé sur la table basse face à la télévision les deux draps pliés en quatre qu’elle tenait auparavant dans ses mains. Quelques secondes plus tard cette dernière s’était retournée, avait enlevé ses chaussures, lavé rapidement son corps, avait mis un pyjama, avait éteint toutes les lumières et s’était allongée à son tour sur son lit. Environ une quinzaine de minutes plus tard, elle était encore en train de penser à leur petite escapade nocturne - enfin pas tant que cela à bien y penser - qui était loin d’être prévue. En fait qui aurait su ? Qui aurait pu deviner que ces deux jeunes adultes auraient passé plusieurs heures ensemble ? Qui aurait pu prévoir que Matthew allait passer la nuit chez elle ? Personne, si ce n’est l’une des divinités peut-être, et encore … Ça n’était pas sûr à deux cent p.-cents. Dans des moments pareils la dite Judy préférait se dire que pour une fois, c’était l’oeuvre du hasard, de telle sorte à croire que celui-ci faisait quelques fois bien les choses. C’était une façon pour cette ange déchue de se persuader de cela. C’était con, mais for one time, elle avait décidé d’agir comme une pauvre idiote remplie d’espoir. Un soupir s’échappa de sa bouche, tandis que cette femme qui avait toujours été prête à tout pour obtenir ce qu’elle souhaitait et qui n’avait pas froid aux yeux s’était retournée, histoire d’être allongée sur son ventre. Ses fines mains blanches croisées en dessous de l’oreiller sur laquelle était posée sa tête, ses grands yeux ambrés s’étaient ouverts environ une dizaine de secondes pour ensuite se refermer pour de bon. La petite soeur de celui qui avait réussi à faire son propre business en quelques années s’était endormie. Cette fois-ci cette dernière n’avait pas fait de cauchemar. Ni de rêve, d’ailleurs. Rien du tout. C’était signe qu’elle avait passé une bonne nuit qui lui avait permis de se reposer un peu. Les songes avaient toujours eu le “ mérite “ - quel grand mot - de la fatiguer. C’était étrange, mais c’était comme cela.

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Avant de m’assoupir, je m’étais remémorée toutes les scènes passées avec monsieur Harrington. Il a l’air d’être un homme sûr de lui, très franc -donc pas toujours très soft dans ce qu’il peut dire- , loin d’être un lèche botte, dupe, voir niais … Certaines filles trouvent sans doute que ça n’est pas vraiment une bonne chose qu’il ait un caractère pareil - du moins c’est ce que j’ai pu déduire en les quelques heures que j’ai pu passer en sa compagnie ce soir -, qu’il ne soit pas aux petites attentions avec elles ... un gros minet quoi. Et bah moi je trouve que celles là, ce sont des débiles profondes pour la simple et bonne raison que selon elle, tant que tout gravite autour de leurs propres personnes et que ça n’est pas elles qui tournent autour des autres, tout est dans l’ordre. Ces idiotes ont peur d’êtres blessées, trahies, tout le bordel … Mais en fait c’est juste qu’elles manquent d’attention et qu’il leur faut quelqu’un de flexible à souhait pour leur donner confiance en elles-mêmes. Pauvres imbéciles. Moi je sais pas vous, je suis peut-être anormale, pas très fifille, tout ce que vous voulez … Mais je préfère les mecs qui agissent envers moi, comme ils agissent envers n’importe qui d’autre. J’veux dire que c’est pas parce que je suis ci ou ça pour eux qu’ils sont censés me mettre sur un piédestal et me traitent comme une princesse parfaite. Pour faire plus court : j’aime les connards.

Problème ? Oh et puis je vois même pas pourquoi je pense à ça moi, c’est totalement… J’en ai aucune idée. Pour en revenir à l’affaire de ce soir, j’ai pu faire connaissance avec un mage qui se nomme Matthew Harrington, maintenant pour la suite, notre relation future, tout cela … Affaire à suivre.

« Échec et mat Judy, à vouloir trop faire la meuf t'as fini par agir comme une minette avec un inconnu sans même t'en rendre compte. »