••• feeling the loneliness ; Atsuo

Il faisait beau ce soir-là et le soleil était encore haut malgré l'heure tardive. Il y avait des milliers de choses à faire en ville mais trop peu de gens à rencontrer. Ils étaient tous dans des groupes d'amis, à rire, à rester plantés dans un parc, en couple à manger une glace ; moi j'étais seul. Et je ne voulais pas le rester. Ce n'était pas vraiment mon genre de traîner dans les rues et encore moins dans les bars. Je préférais y entrer accompagné et me prendre des cuites dans la bonne humeur générale qui avait toujours caractérisé la plupart de mes soirées. Mais aujourd'hui, chacune de mes compagnes habituelles -ou compagnons- avait été occupé ou ne répondait pas aux messages, si bien que je me retrouvais à me diriger, solitaire, vers la taverne.

L'endroit était plaisant, autant pour son ambiance festive que pour l'allure en générale. J'avais toujours aimé ce genre de pubs où il suffisait de rire un peu pour que tout le monde suive. Je m'étais installé au bar, où plusieurs hommes y étaient déjà. De l'autre côté de la salle, un groupe de jeunes étudiants se détendaient -la fin des examens, certainement. J'avais souri à cette idée et avais commandé une bière, en commençant à parler avec mon voisin, de tout, de rien. Il avait un discours agréable, c'était déjà ça.

Sauf que d'un coup, derrière moi, deux hommes se mettent sur la gueule. Pour rien, comme ça, il suffisait d'un coup de coude et le plus violent des deux s'était retourné, mettant l'autre à terre. Je hausse les sourcils et ris à gorge déployée. Le serveur avait fait une remarque, assez brève, comme pour prouver qu'il ne trouvait pas ça drôle, lui. Mais il avait fini par rire à son tour. Les insultes qu'ils s'envoyaient étaient tellement ridicules qu'ils étaient comparables à des enfants de maternelle.

Un garçon s'approche du bar et je dépose cinq drachmes sur le comptoir. Je lui lance un regard, un sourire collé aux lèvres et l'aborde d'une phrase lancée en l'air.

« Cinq drachmes sur le gros, qu'est-ce que t'en dis ? »

Je m'adosse au bar et observe le combat, d'un air de savoir ce que je disais. Sauf que je n'avais aucune idée de qui allait gagner. Le gros gagnait de par son poids et le second gagnait de par ses muscles. Je souris. Ce pari n'avait aucun sens. Mais l'ennui en avait encore moins. Alors à l'accoutumée, j'avais trouvé un prétexte stupide pour rire encore quelques minutes de plus.

Il manquait quelque chose, à ce plat, il manquait une dimension. J'avais beau ajouter des épices, rien n'y faisait. Il fallait de l'alcool. Et rien que d'y penser, je sentais déjà mes poils se dresser. L'alcool ne faisait pas bon ménage avec moi. Vraiment pas. J'étais le pire loup du monde avec ce genre de chose dans le sang. Je détachais le tablier bleu ciel qui ceignait mes hanches. Je le mettait pendre sur un crochet avant de ranger le plat inachevé dans un des grands frigo qui sont dans la cuisine de mon restaurant, vu l'heure, je pouvais encore traîner un peu. Pas trop. J'ai une personne qui m'attends. Cette pensée m'apaisais.

Après avoir fermé la porte à double-tour, car cet argent que je gagnais m'aidait à assumer mon côté gourmand. Je marchais vers le bar le plus proche. Je sentais les effluves toxiques de cette chose. Je serrai les dents et entrait dans la bâtisse. Ce que je voyais me laissais sans voix. Deux mecs étaient en train de se chamailler. Quand j'entendais ce qu'ils se disaient. Je me mettais à rire, même moi, j'avais plus de répartie. Bon ce n'était pas encore naturel, mais bon. Je m'approchais du bar, réprimant un rire. La dernière réplique était digne d'un mauvais film copiant Disney. Aucune originalité dans ce genre de divertissement. Mais la bagarre était plus passionnante que ces navets. Que j'avais finis par jeter comme des frisbees à la poubelle.

« Dites-moi, je devrais prendre quel alcool pour un de mes plats, je sens qu'il manque ça, une touche acidulée, mais pas trop amère, avec une teinte fruitée et aussi que l'alcool se sent pas trop après cuisson. »

Je riais un peu, j'aurai pu aller au magasin, mais je me disais qu'un bar pourrait m'indiquer de quoi prendre. Mais les mots des gens se bagarrant couvrait ma question. Je me posais sur le comptoir, commandant un verre de soda à l'orange. Pourquoi ? Parce que j'en avais simplement envie, regardant le combat. C'était désordoné. Sans aucun style.

« Le gros devrais profiter de sa masse musculaire pour placer des coups puissants quand l'autre baisse sa garde. Mais vu l'ivresse des deux, je dirais plus que c'est le petit qui va gagner, il est vif et ses coups frappent où ça fait mal. »

Je souriais, faisant mon pronostique sans vraiment le vouloir ; c'est là que je disais que j'avais eu de la chance d'avoir un maître d'arme. Il m'avait appris à me battre correctement,avant d'entendre une réplique, là j'en pouvais plus. Je riais. Qui pouvait dire ce genre de choses même complètement à l'ouest. Il riait jusqu'à sentir une pointe sur le côté, se pliant sous l'effet de la légère douleur due à son hilarité. Il essuyait une larme au coin de l'oeil et sourit un jeune homme, un blond. Il semblait pas si inconnue que ça...

« Ta tête ne m'est pas inconnue, Atsuo, enchanté de voir ou te revoir. »

Je tendais la main en signe de paix.

A sa remarque, je plisse les yeux, comme un signe de reconnaissance. Je souris vaguement, sans vraiment me remémorer un quelconque moment où l'on aurait pu se rencontrer. Qu'importe, à une soirée, dans la rue, au marché, il y avait tellement de possibilités de rencontres que je ne m'attardai pas plus dessus, tant la tâche me paraissait impossible. A dire vrai, je n'avais pas le moindre espoir de me rappeler quoi que ce soit, mais au moins, je pouvais imaginer l'avoir déjà croisé. Et puisqu'on ne se rappelle souvent que des mauvaises choses, alors j'en avais conclu qu'il s'agissait d'un bon signe. Je tends la main, prends la sienne, et la serre, rien qu'un peu. Un sourire se dessine sur mes lèvres.

« Krystian. »

Le bruit d'un coup violent, une estocade ou un coup de poing, qu'importe, me fait hausser les sourcils. Je tourne la tête vers nos deux singes occupés de combattre et grimace. Le gros avait pris de sérieux dégâts et étaient maintenant complètement assommé, le plus svelte se relevant en riant. L'ambiance était sinistre, mais amusante. Parce que si l'autre se révélerait avec un coquard et une bonne migraine, au moins les autres se réveilleront avec un bon souvenir. Celui d'un pauvre obèse dominé par un maigrichon. L'ironie du lièvre et de la tortue.

Je repose mon attention sur mon interlocuteur et fais glisser les pièces vers lui. Il avait gagné et moi, j'avais perdu un pari ridicule. Je regarde l'alcool que lui tend le serveur et papillonne des yeux.

« Un alcool à cuisiner ? Qu'est-ce que ce sera ? Un tiramisu ? »

En réalité, je crevais de faim. Rien que de penser à une bonne crème brûlée ou même à une soupe de champignons, je pouvais en saliver. Mais je me retins, parce que la politesse l'avait obligé, et je finis par poser mon coude sur le bar, commandant un second verre. En observant celui de mon voisin, je hausse les sourcils. Un soda à l'orange ; ce n'était pas habituel de commander ce genre de rafraîchissement dans une taverne, mais je m'en accommodas. Et puisque son verre était vide, j'en avais commandé un second pour lui ; promettant ainsi de lui offrir. Je souris. Sans moquerie, aucune.

« La gueule de bois ? Ou une répulsion pour l'alcool ? Ce n'est pas courant de commander un soda à l'orange à cette heure-ci. »

Au moins, je savais comment il s'appelait. C'était déjà ça de pris. Krystian, un nom qui sonnait d'une région froide. Mais il ne semblait pas être frigide. Je riais un peu, ce que je pouvais être stupide parfois. Ce genre de choses ne voulait rien dire après tout le maître était quelqu'un de négatif et moi non. Il me demandait pourquoi je demandais de l'alcool avant de proposer le tiramisu. Je souriais grandement.

« Pour du Tiramisu, il faut traditionnellement du vin sec d'Italie, je dirais blanc ou rouge qu'importe, certains préfère un peu de rhum. Mais non, ce n'est pas ça que je cuisine. C'est une recette de mon propre cru. Et il manque quelque chose. Je le sens. »

Il avait été surpris par ma commande de soda à l'orange. J'en avais envie et l'alcool, à part pour cuisiner, je préférai l'éviter autant que possible. Je plissais un peu du nez.

« Une répulsion pour l'alcool, je le supporte assez mal et il est aisé de me rendre ivre. Je devrais faire attention à mes dosages dans ma future recette au risque de faire une bêtise que je risque de regretter. Tu as l'air d'avoir faim. »

J'avais l’œil pour ce genre de choses. Il faut dire que travailler dans un restaurant c'était s’habituer à ce genre de regard qui disait en sous-titre qu'il leur fallait quelque chose. Ce même éclat que je voyais dans mes yeux. Il avait rien sur lui, même s'il avait l'habitude d'avaler en grande vitesses les restes de ses plats. Froids, la saveur n'était pas toujours au top niveau. Mais c'était mangeable et bon.

« J'avais dis qu'il gagnerait. Donc, je disais. Si vous connaissez un alcool correspondant plus ou moins à la description que j'ai faite, je pourrai tester et je vous ferai manger une partie de ma nouvelle recette en exclusivité. »

J'étais de bonne humeur, malgré la bagarre, à part quelques éraflures, rien de grave, mais l'odeur du sang aurait sûrement attirés quelques vampires, dont l'odeur me répugnai comme m'attirai. Je laissais ces être buveurs de sang se démerder. Je préférai me concentrer sur l'homme qui me parlais, d'après l'odeur, un hybride, comme moi. Pas le même animal seulement.je ne cherchais pas vraiment à savoir pour le moment. La politesse disait d'accepter la boisson qu'il avait prise pour moi, un autre soda à l'orange, ce qui m'avait rassuré, pas d'alcool. Au moins, je pourrais rentrer comme je le voulais.

« Merci pour le verre, je vous dois en retour, à moins vous préférez une autre option, haha. »

Je riais franchement avant de poser à mon tour les coudes sur le bar ce qui aurait sûrement valu pas mal d'ennuis en temps normal. Je pouvais le faire, puis c'était rare que je rentre dans un bar, seul. Je devais faire attention à mon verre, mais aussi à pas me laisser tenter par le diable qu'était l'alcool. Je gardais mon sourire la bagarre avait agités certains esprit, un petit groupe s'occupait du plus massif et le maigrichon, il était hors de ma vue, peut-être parti.

Répulsion à l'alcool. Ceci expliquait cela. Là était probablement la raison de son choix de boisson qui m'avait paru plus ou moins étrange. Et sa présence alors n'avait de sens que sa cuisine. Mais pourquoi créait-il une recette alcoolisée s'il n'aimait pas ça ? Je me laisse tomber contre le rebords du bar, l'air pensif ; peut-être un peu perplexe. Je ne m'y connaissais pas vraiment en alcools, je savais quelles bières je préférais et quel rhum était le plus sucré ; ou le plus amer. Mais au-delà de ça, j'en connaissais autant sur l'alcool qu'une truite en savait sur les marques de voitures. Je soupire, le regard ailleurs. En fait, qu'il ait gagné ou perdu ne me dérangeait pas plus que ça. C'était plutôt le fait de voir la gueule du gros perdant comateux au sol. Il fut vite emmené par ses amis, d'ailleurs. S'ils étaient des amis, en tous cas. Je repose mon attention sur mon interlocuteur et hausse les sourcils.

Un large sourire se dessine sur mes lèvres. Il n'aimait pas les dettes, alors ? Une lueur de malice s'allume dans mes iris et je réfléchis, un instant. Quelle autre manière pouvait-il y avoir de rembourser un verre ? - et également ma grande et incroyable générosité ? Un souffle siffle entre mes lèvres. 

« Une autre option ? C'est d'accord. En nature, ça me donne le droit de profiter de toi combien de temps ? »

Je ris, à gorge déployée et je balaye ma proposition d'un revers de la main, comme pour oublier ce que je venais de déclarer. Je préférais largement les demoiselles bien roulées, avec des yeux verts et une longue tignasse brune. Elles étaient les plus belles qui soient. Avec Nate. Et décidément, il n'avait pas du tout l'allure d'une jolie brune ou de ma jolie blonde. Je penche la tête.

En fait il n'y avait pas grand chose qui pouvait me faire plaisir. Même rembourser ce que j'offrais était bien piètre. Pourquoi devrait-il rembourser un cadeau , Douterait-il de la sincérité de mon cadeau ? Bah. Je hausse les épaules, comme pour passer à autre chose, sans transition, parce que je n'en trouvais pas. Et j'avais fini par suivre du regard des yeux bleus qui m'avaient à peine incité à sourire à la demoiselle qui les portait. Je me mords la langue, prêt à dire une connerie. C'était pas la première de la soirée au moins. Je m'étais mis à penser à voix haute, comme un murmure au bout des lèvres.

« Les yeux verts. Si elle avait eu les yeux verts, elle aurait été parfaite. Il ne manquait que ça ! »

Un air déçu s'était coincé sur mon visage. J'aimais les femmes. Je ne repoussais pas spécialement les hommes non plus -j'en avais visiblement déjà fait l'expérience de toutes façons. Mais les femmes avaient quelque chose de plus. Une élégance particulière, une douceur dans leurs courbes ; dans leurs voix -certaines seulement. Et les quelques femmes qui avaient le malheur de ne pas être très gracieuses avaient toujours un petit quelque chose, une sorte de charme, qui faisait qu'elles étaient magnifiques malgré tout. Alors moi, je m'étais mis en quête de la perfection.

« La plupart des alcools fruités que je connais sont des cocktails. A base rhum, pour la plupart. Je crains que mon aide ne soit pas fort utile.. »

Je m'amusais de petits détails odorant. Cherchant de moi-même un alcool fruité, le vin semblait être de cet acabit. Mais il manquait quelque chose. J'avais testé avec du vin italien, pourquoi Italien, par pure envie. Ça n'avait aucune importance vu que ça n'avait pas fonctionné. Il me parlais de cette autre option. Je me mettais à rire quand il parlait de profiter de moi.

« Dans quel sens profiter de moi ? Cuisiner, avec grand plaisir. Mais pour des choses interdites aux mineurs, passez votre chemin. »

J'étais un peu taquin, devait-on remercier Logan d'avoir améliorer ma répartie. Peut-être. Je haussais simplement les épaules. Il n'était pas sûrement de ce genre. Un si joli garçon ne pouvait qu'être hétéro. D'ailleurs il confirmait mes soupçons en parlant des serveuses. Je pouffait un peu. Peut-être avait juste offert son verre sans vraiment le vouloir, pour faire plus ample connaissance. Ce que c'était con la vie parfois. Je riais un peu tout seul.Je ne vais pas pleurer.

« Les yeux verts, vous les aimez donc de cette teinte, certaines dames en possède sur cette île, je suis sûr que vous trouverez de quoi séduire cette demoiselle. Pour l'alcool, ce n'est pas bien grave. Je crois que je vais mariner des fruit, un peu comme les prunes que mon maître affectionnait sûrement. Vu comment il les regardait. Sinon tu penses qu'on se serait croisé quand. Parce que voilà juste ton humour Krystian, je trouvais ça dommage qu'on se connaisse pas plus que ça. »

C'était sincère, je mentais assez peu, sauf quand j'étais triste, mais bon, c'était devenu rare, depuis que j'étais plus un loup solitaire. Je posais mes mains sur le bar. Il fallait trouver matière à s'amuser, surtout s'il voulait lier des liens avec ce garçon aussi particulier, mais que faire. Les fléchettes étaient prise par des gars qui portait une veste en cuir. À l'odeur, une était fausse. Mais le dire, le vexerait, haha. Même si c'était tentant. Il y avait encore le billard, j'étais pas le plus doué du monde, mais ce n'était pas important.

« Tu dirais quoi d'un billard ? Où de sortir d'ici ? Je pense que la bagarre de tout à l'heure était juste un bon passe temps. As-tu parier ? »

Je souriais, ce n'était pas une moquerie de ma part. Je me demandais juste pourquoi parier. Ça n'avait aucun sens. Je ne faisais pas attention à mon argent, certes, surtout quand il s'agissait de nourriture. Mais jamais il me serait venu à la tête de mettre de l'argent sur une victoire et une défaite de l'autre. C'était un peu les encourager indirectement dans leur stupidité. M'enfin c'était le choix des personnes qui déposaient négligemment du pognon dans la main sale et envieuse de ceux qui soulevait ce genre de choses. Des opportunistes qui voyait là qu'un moyen d'obtenir de quoi remplir leur pense de cette boisson toxique qu'est l'alcool. Simple question pour relancer le sujet. Les odeurs de l'alcool me rendait tout chose. Mon flair, je le maudissais dans ce genre de cas.

Cet homme avait une façon particulière de passer outre les détails. Mais bon, je ne disais pas non à une partie, vu que c'était moi qui l'avait proposé, hahaha. Je suis parfois un peu bête. Qu'il casse donc, moi je ne sais pas ce que je vaux dans ce sport. J'avais eu que peu d'occasions de pratiquer ce drôle de divertissement. J'avais vite compris que jouer seul avait quelque chose d'assez ennuyant. Je me levais doucement. Je n'étais pas particulièrement pressé. Pourquoi courir en ce moment. Ça ne servirait absolument à rien du tout. Mais ce garçon était joueur. Il lançais un défi qui me fit rire doucement. Gênant, dans quel sens. Je me demande ce qui est véritablement gênant pour moi seul. Hum, j'y réfléchirai plus tard. C'est un coup pour me faire rater la suite de son discourt. Je prenais un long bâton, j'avais un léger sourire en prenant l'objet. Ça ne valait pas mon katana. Mais avant que je puisse faire un geste, il repartait rechercher à boire. Je lui faisais confiance, c'était sûrement bien naïf de ma part ; mais c'est comme ça.Je ne vais pas passer mon temps à me méfier de mon prochain. De toute façon, j'avais un flair plus développé que les autres. Il ajoutait une règle qui parlait d'argent. Je ne suis pas particulièrement près de mes sous.

« Je suis partant pour vos défis. Je suis d'humeur joueuse. »

Sa queue de loup avait même confirmé ses dires en apparaissant en s'agitant tel un chien qui jouait. Bien sûr, je la faisais disparaître avant qu'elle casse quelque chose. C'était déjà arrivé un bon nombre de fois. Puis, j'avais l'intention de s'amuser. À défaut de trouver l'alcool qui me fallait pour ma recette. Qu'est que je ne ferais pas pour surprendre mes clients. On se posait la question par moment. Avec une prise digne du manieur de lame que je suis je jouais avec un sourire. Je tentais de viser avant de frapper dans la boule. Elle roulais vers son but. Je la regardais, elle poussait la boule que je voulais dans la direction que j'espérais, puis celle qui se faisait frapper par la suite entre dans un trou. Bon, ça c'était pas prévu. Par contre, la balle n'avait pas fait que j'avais prévu, pas grave. Seul le résultat compte. Bien que ça doit lui donner un avantage pour son tour. Mah, on verra.

« Donc je vais savoir ce que vous entendez par gênant. »

Si j'avais qu'une vague idée de ce qu'il voulait dire. Je suis pas l'homme le plus prude qui soit. Ce que j'avais plus ou moins honte, c'était ma phobie. Qui n'était pas très pratique pour mon travail. À part ça, je ne voyais rien. J'entendais que faiblement les murmures des gens du bar qui sentait l'alcool à plein nez, comme l'indiquait mon odorat quand il passait à mes côtés. Certains transportais même ces choses qui font perdre la tête. Je ne préférai pas penser à ces substances.

Je me disais que gênant, c'était quelque chose qui n'était pas agréable à raconter en toute innocence. Vu les gestes qu'il faisait. J'avais l'impression d'être devant un client timide. Mais bon, cet homme n'avait rien de ces personnes. Après tout, il était différent. IL racontait qu'un gars l'avait embrassé. Pour un hétéro, oui, c'était peu habituel. Mais l'alcool a fait des choses impensable. Je me grattait le menton, cherchant une chose à dire dans le style. Alors que les boules roulaient avec entrain. Il était plus doué que moi à ce jeu. J'ai intérêt à avoir des secrets, ahaha. Qu'il me considère comme un ami était quelque chose que j'appréciais beaucoup. Alors raconter une chose un peu stupide mais qu'on ne pouvait pas dire à la légère était qu'un faible prix à payer.

« Je vais vous raconter un souvenir donc. Une fois, je suis allé sur terre. Je n'ai pas pu traverser la rue parce que ça puait de trop. L'île a des véhicules que j'évite comme la peste. Satisfait ? Ou il faut un souvenir alcoolisé ? »

Joueur, je ne savais pas dans quoi je me lançais. Mais je ne pouvais que compter sur mon habilité ou non de rentrer une boule. Mais bon, il était plus doué que moi, il finirait par rentrer deux que j'aurai rien vu. Je prenais la queue de billard avant de regarder la table. Qu'est que je devait faire pour rentre une boule. M'aidant de ma vue. J'avais peut-être une solution pour lui faire avouer un autre secret. Je riais, on pouvait parler des heures comme ça. Ça serait plaisant, mais il ne fallait pas abuser des bonnes choses, c'est ce que disais le maître. Toujours en vadrouille, si bien que malgré tout, c'était mieux qu'il soit loin. Logan n'avait pas besoin de sa présence. Je partais du principe qu'elle allait rentrer. Alors que mes yeux étaient posé sur la balle qui avançait à un certain rythme. Elle écartait une boule pas prévue déviant de sa trajectoire. La boule s'éloignait du trou, l'autre était sur le bord et entrait. Je sautais, content de mon effet. Bien que la balle sur laquelle je frappait était pas en bonne position pour moi et mes soit-disant secrets. Ils étaient pas si bien planqué que ça. Après tout. Peut-être que je lui parlerait de chose plus personnelles. J'avais pas honte de ma vie. J'ai eu des moments d'hésitation comme nombre d'adolescent. Mais j'étais un adulte responsable, maintenant.

« Tu es plus doué que je le suis. J'accumule les gaffes, ahaha. »

Mon sourire s'était affiché sur mon visage. Il était franc et loin de tous les soucis que j'avais pu avoir. Qui n'avaient pas été si nombreux que ça. Il y a toujours pire et mieux que soi. Mais c'était pas quelque chose qui me ferait complexer. Je haussais les épaules, le jeu ne faisait que commencer. Puis, j'avais bien assez pour payer nos verres. La bière n'était pas l'alcool le plus onéreux. Certaines recettes se faisait à la bière. Ça donnait un goût particulier, un peu gras, mais agréable pour certains palais. Voilà que je pensais encore à mon boulot.