Mais quelle galère ! [PV Alice Mizu et William Van Drake]

« Alors que Alice la blonde allait payer la totalité de leur commande, l'autre paya sa part et partit en direction de la Taverne. Liddell n'eut pas d'autre choix que de suivre sa nouvelle amie. Storm avait décidé de se dégourdir les ailes et volait au dessus de sa liée. Cette dernière le soupçonnait plutôt d'avoir envie de surveiller discrètement l'Affilié d'Alice Mizu afin qu'il ne tente pas un coup foireux. Elle ne fit cependant aucun commentaire et lorsque les deux Alice et leurs Affiliés traversèrent les ruelles qui menaient à la célèbre Taverne de Dionysos, beaucoup de personnes louches s'écartèrent de leur chemin. C'était sûrement à cause de leurs Auras réunies, qui étaient très peu réputées pour être du genre à acheter de la marchandise telle que celle qui était vendue là. Elles arrivèrent enfin dans le bâtiment délabré qui était sûrement la bâtisse la plus en travaux depuis la création de l'île. Tellement de combats, tous aussi violent les uns que les autres, avaient eu lieux dans cette Taverne qui avait été reconstruites maintes et maintes fois pour se faire détruire par la suite. Un espèce de cercle vicieux, sans doute.

Alice Liddell poussa la porte de la Taverne qui s'ouvrit sur ce qui ressemblerait plutôt à un saloon, et l'ange ne devait pas être habituée à se retrouver dans ce genre d'endroit. D'après les manières dont elle avait fait preuve et la façon dont elle buvait son thé pouvait laisser croire qu'elle serait plutôt dans le genre "petite fille modèle qui n'est pas habituée à la saleté" que dans le genre de son amie Alice. La blonde pouvait faire preuve de sérieux mais les combats et la saleté de la Taverne étaient plutôt agréables lorsqu'on a tant d'énergie à revendre. Son sang de déesse lui obligeait, tous les jours, à devoir se battre afin d'évacuer tout le flux de combat qui était en elle.
Aucune trace de démon blond, évidemment.


Effectivement, le démon était assis à une table et paraissait s'ennuyer à mourir. Beaucoup de sacs de courses étaient posés négligemment à ses pieds et il n'avait pas l'air de faire attention à ce qu'il se passait autour de lui. Une attitude désinvolte qui faisait partie de sa personnalité, dont Alice s'était habituée depuis un moment. Elle fit mine de ne pas le voir et attendit la réponse d'Alice, croisant les doigts pour qu'elle ne l'ait pas remarqué elle aussi. Enfin, il devait être la tête la plus claire au milieu de tous ces hommes encapuchonnés, et ses cheveux blonds paraissaient tellement soyeux et propres à coté des chevelures grasses et sales des clients de la Taverne. Impossible de le louper. »

Non mais pour qui se prenait-elle ?!
Me laisser seul comme ça pendant une heure, alors qu'elle savait pertinemment que je connaissais rien à cette maudite ville. Cette Taverne puante me rappelait les Enfers, et le seul fait de me rappeler de mon environnement natal me répugnait. Il était donc inutile de préciser que ce qu'on appelait Taverne ici était extrêmement chiant.
Assis au milieu de sacs de courses, ça faisait au moins une heure que j'attendais, planté sur cette table commen un imbécile heureux. Tout le contraire de moi, évidemment. Pendant cette heure, je m'étais ennuyé à mourir, attendant que l'autre idiote vienne me chercher afin de me ramener directement à la maison. Je commençais à perdre espoir lorsque j'entendis des battements d'ailes. Une silhouette familière survola ma table avant de se poser sur mon épaule et, relevant la tête, j'aperçus deux visages, dont un que je ne connaissais que trop bien.
Deux filles, en vérité. Une blonde, plus petite que l'autre qui avait des cheveux blancs, et elles possédaient respectivement les yeux bleus et rouges. Alice Liddell et... Alice également. Maudit prénom que je ne cessais d'entendre à longueur de journée, sans cesse prononcé par tout le manoir Relyse. Je soupirai et enfouis mon visage dans mes mains, avant de les passer dans mes cheveux. Alors bon, Alice la blonde, en compagnie de Alice à la double personnalité... quel duo affligeant.

- Bonjour Alice et... Princesse, déclarais-je d'un ton ironique. Tu sais à quel point c'est désagréable de se faire laisser en plan comme tu l'as fait il y a... une heure ?

Je souris alors avec un air à la fois irrité et sarcastique, sourire que toutes les deux avaient sûrement pu voir des tas de fois sur mon visage, et Storm battit des ailes avant de se poser sur la table. Deux Alice pour un William... Tu parles d'une chance.

« Storm s'était envolé immédiatement après qu'Alice Mizu ait repéré le démon, et s'était immédiatement posé sur son épaule. Écartant les mèches qui lui tombaient sur le visage, Alice fit signe à sa nouvelle amie de la suivre en direction de William. Ce dernier les avait apparemment repérées car, en esquissant un sourire plutôt ironique, il avait déclaré.


Elle avait invité Alice Mizu à s'asseoir à ses côtés et s'était gardée d'appeler un serveur. Elle avait déjà pris son thé et n'avait plus envie d'en prendre plus qu'elle n'en avait bu. La blondinette toisa son colocataire d'un air dédaigneux, et un souvenir effleura d'ailleurs son esprit, souvenir qui datait de la dernière fois où ils avaient déjeuné dans un restaurant. Ce fut une grosse erreur car elle de souvint que le demi-démon qui habitait également avec eux avait violemment poussé William sur Alice, les faisant s'embrasser. Situation sortie tout droit d'un livre et qu'Alice n'aurait jamais cru possible, et qui pourtant était bel et bien arrivé. Elle sentit le rouge lui monter aux joues et tourna le regard vers le bar. La vue de l'hideux serveur ne lui fis pas penser à autre chose qu'à leur journée au parc d'attraction et elle sentir Storm se poser sur ses genoux. Elle lui fit remarquer qu'il n'était pas un chat et qu'il ne devait donc pas se poser comme ça sur ses genoux. Il répliqua qu'il faisait ce qu'il voulait et elle ne répondit rien. De toute façon, elle aimait beaucoup quand son aigle était blotti contre elle, et trouvait son plumage extrêmement doux.


Hikari devait sans doute être sortie faire un tour avec son abruti de petit ami, et connaissant Roxas, ils ne rentreraient pas de si tôt. Elle n'avait pas envie de déranger sa sœur de cœur en invitant quelqu'un dans son manoir mais Hikari avait toujours été d'un naturel avenant et ne verrait donc aucun inconvénient à ce qu'elle vienne chez eux. »

« William ne parut pas enchanté de l'invitation qu'Alice venait de faire à son amie mais la demi-déesse n'y prêta pas attention.
Après un moment de silence durant lequel Alice se demandait que pouvaient-ils bien faire à attendre dans cette taverne, mais William interrompit le flux de pensées de la blonde afin de poser une question à Alice Mizu. Il parla d'une certaine Amara Mizuno, et cette fois-ci, Liddell sursauta. Alors comme ça, il avait rencontré deux filles ?


Tout s'expliquait, maintenant que Storm lui avait éclairé un peu la voie. William vit quand même l'expression étonnée qui avait éclairé le visage d'Alice durant un court instant, et lui affirma que ses colocataires n'étaient pas les seules personnes qu'il avait rencontrées. La réaction puérile d'Alice fut de lui tirer la langue et d'appeler un serveur. Maintenant que le thé était passé, elle avait besoin d'une boisson fraîche et ce fut avec une allégresse certaine qu'elle commanda une limonade. Se tournant vers Alice, elle lui proposa une seconde boisson. Sans doute allait-elle refuser, mais elle lui demanda tout de même, par politesse. Maintenant qu'elle en était là, elle demanda, plus froidement, à William s'il désirait boire quelque chose. Storm, blottit sur les genoux de sa compagne d'âme, commença à remuer.


Il décida de s'envoler en direction de William et de s'installer sur son épaule. Alice ne fit rien, car de toute façon, ça l'arrangeait puisque si Aguaa décidait de sauter sur son aigle, ce serait William qui en paierait les frais. Croisant les bras sur la table, elle enfouit sa tête dedans et ferma les yeux. L'odeur âcre de la Taverne commençait à lui donner mal à la tête mais elle essaya de supporter, puisqu'elle mourrait de soif. Même si elle venait tout juste de prendre une tasse de thé, Alice avait rapidement eu envie de se désaltérer.»

La Princesse nous offrit à boire, boisson que je ne refusai pas. Je n'avais pas spécialement envie de me désaltérer mais quelque chose d'une rapace comme elle, ce n'etait pas tous les jours.
Alice Mizu avait alors répondu que sa diabolique "jumelle" allait bien, ce qui me fit sourire. Je n'avais pas spécialement aimé la compagnie d'Amara Mizuno, mais je commençais sérieusement à m'ennuyer, un peu d'action ne serait pas de refus. Cette occasion de sortir un peu de la monotonie qui régnait dans la Taverne depuis le départ de la Princesse allait avoir raison de moi, un jour, et la phrase d'Alice Mizu m'avait donné un moyen de titiller sa partie démoniaque.

- Dis-lui de venir la chercher, proposai-je en réajustant le col de la chemise que je portais, ne quittant pas des yeux les pupilles d'Alice Mizu qui, je l'espérais, allaient vite virer au bleu.

J'avais pris cette chemise uniquement parce qu'elle était au dessus de la pile de vêtement propres et repassés que les domestiques posaient dans mon armoire durant la journée, et la demi-ange m'avait rappelé le fait que cette chemise lui appartenais. Je sentais bien qu'au fond d'elle, Amara Mizuno avait envie de sortir, et j'allais lui offrir cette opportunité, ce qui nous arrangeais tous les deux. Je n'avais jamais vraiment combattu contre une démone, puisque toutes celles qui vivaient en Enfers avaient trop peur dense mesurer au Prince, ce que je n'étais pas, évidemment. Toutes les personnes ici ne connaissaient pas mon rang au sein des Enfers, puisque personne ne connaissait mon nom. Ces détails m'arrangeaient beaucoup puisque j'etais moins craint que dans mon univers natal, et j'avais donc plus d'adversaires à taper, si je puis dire.
Jetant un coup d'oeil vers la Princesse, je vis que son regard était insistant, sûrement parce qu'elle ne voulait pas que je titille ainsi le coté démoniaque de sa nouvelle amie. Je soutins un instant le regard qu'elle me lançait, et je me rendus soudainement compte que Storm avait été également présent lors de mon arrivée chez Mizu. Ce cher aigle avait du raconter l'histoire qu'il s'était passé, et si c'était le cas, il avait bien fait puisque je n'aurais jamais eu la foi de conter cette aventure.

Alice n'aimait pas ce petit jeu. Storm lui avait expliqué qu'une partie démoniaque pouvait être très agressive, surtout si elle avait été canalisée dans un corps qu'elle ne pouvait contrôler. C'était précisément le cas de la demi-ange, et le ton que William avait pris indiquait clairement ses pensées: "Viens te battre". Ce sale macho se croyait plus puissant qu'Alice Mizu, sous prétexte qu'elle était une femme, sûrement. De toute façon, cet exécrable démon se croyait supérieur à tous, ce qui avait le don d'irriter la demi-déesse. Alice devina que la chemise qu'il portait n'appartenait pas au manoir Relyse, mais au père d'Alice Mizu. Elle avait dû lui en prêter une lors de son excursion chez elle, et ainsi, il avait oublié de lui rendre. Peut être s'était-il attendu à ne plus la revoir, eh bien c'était raté.

Lorsque le serveur arriva avec nos boissons, la demi-déesse sirota doucement sa limonade en observant la réaction d'Alice. Ses étranges yeux rouges paraissaient changer de couleur, mais peut être n'était-ce qu'une futilité de l'imagination de la blonde. Cette dernière était un peu perplexe du fait que deux personnes pouvaient être dans un seul corps, même s'il s'agissait en fait du même être. Alice avait juste une légère double personnalité, dans le fait que la partie humaine prenait des décisions plus pacifiques que la partie divine, seulement, il s'agissait toutes les deux d'Alice Liddell, puisque ce n'était que des moitiés. Étrange fait, il fallait l'avouer. Alice soupira et se tourna vers Alice Mizu et William.


Elle était certaine que, si elle n'intervenait pas rapidement, il y aurait sûrement une bagarre. Les clients de la Taverne n'attendaient que ça, et ils avaient parfaitement senti l'envie que William avait de démolir cette Amara Mizuno. Même Alice le sentait, et ce n'était pas bon. »