Just give me a reason ▬ Dracula

Just give me a reason

Dracula & Chain

I'm probably gonna break your heart so just fuck off

Dès que la fin de son cours fut annoncée, Gretel rangea son ordinateur dans son sac et disparut dans les couloirs. Depuis qu’elle avait retrouvé Hänsel, ses journées se divisaient en heures de cours, quelques heures de travail à la taverne et la grosse partie de la journée était passée sur le bateau. Elle n’avait pas voulu changer les habitudes qu’elle avait acquises, sans oublier qu’elle avait convaincu son frère que ses cours d’histoire-géographie n’étaient pas sans intérêt : elle rassemblait des informations pour retrouver l’Atlantide qui évidemment était redevenue la première chose dans leur liste des priorités. Son être n’était plus divisée en deux, sa tristesse avait quasiment disparut. Toute cette période de souffrance n’était plus qu’un mauvais souvenir qu’elle devait oublier. Elle était tout simplement heureuse et pour l’instant rien ne pouvait changer cela.
Par contre, son après-midi allait être dédié à autre chose. Elle devait passer à la bibliothèque pour emprunter de nouveaux livres. Il lui avait fallu moins de 48h pour lire ceux qu’elle avait dans son sac. Ils parlaient tous de la même chose : l’Atlantide. Mais aucun d’eux ne parlait de sa localisation. Elle n’avait aucune piste, aucune chance de trouver un indice. Et ses recherches internet n’avaient donné aucun résultat. Evidemment, elle n’abandonnait pas pour si peu, elle n’allait pas arrêter pour autant. Elle aurait pu continuer ses recherches sur le bateau mais elle savait qu’elle n’allait pas pouvoir se concentrer, surtout avec son frère à côté. Ils allaient encore finir par se chamailler ou alors par jouer à un jeu ou à faire la fête et elle n’avancera pas dans son travail donc elle allait s’accorder quelques heures à la bibliothèque puis retournera chez elle. Il y avait toujours une ambiance festive sur le navire, depuis son retour. C’était comme le paradis après l’enfer. Elle ne s’était jamais sentie aussi bien. Elle avait retrouvé sa famille, son bateau et son jumeau. Alors pourquoi est-ce qu’elle avait l’impression que quelque chose manquait dans cet ensemble majestueux ?
Pénétrant dans l’énorme bibliothèque, Chain salua la bibliothécaire avant de lui rendre les livres.
▬ Déjà ?
Pour toute réponse, la louve lui adressa un haussement d’épaule accompagné d’un petit sourire puis partie se perdre entre les rayons. Elle avait passé tellement de son temps libre dans cet endroit qu’elle aurait pu y travailler. L’ambiance toujours calme et les milliers de livres la mettaient à l’aise. Elle se sentait toujours bien dans cet endroit. Traversant la bibliothèque en saluant quasiment tous les employés qui la connaissait, elle freina lorsqu’elle se trouva près du rayon qui l’intéressait. La bibliothécaire lui avait fait toute une liste de livres susceptibles de l’aider dans ses recherches et Gretel lui en était reconnaissante, elle lui faisait gagner un temps fou. Lâchant un minuscule éternuement lorsque la poussière des livres arriva à ses narines, la louve se mit au travail, prenant différents ouvrages de sa liste avant de les poser sur son bras droit. Ca commençait à faire lourd quand même, surtout ceux qui dataient de plusieurs lustres. Il ne lui en manquait qu’un. Le livre de Platon : Critias. Levant les yeux vers la dernière étagère, Chain poussa un soupire lorsqu’elle aperçut le bouquin.
Regardant autour d’elle et voyant qu’elle n’avait personne à qui demander de l’aide, la louve retint une grimace en voyant la masse de livre qu’elle avait dans les bras. Pas moyen qu’elle les pose, il fallait qu’elle fasse avec. Sur la pointe des pieds, elle s’étira pour essayer d’atteindre l’ouvrage mais elle ne réussit qu’à le frôler du bout des ongles. Poussant un gémissement de désespoir, Gretel changea de méthode. Après avoir calculé quelques probabilités pour voir combien de chance elle avait de se casser la gueule contre une étagère, elle se dit que c’était jouable. Prenant son élan, la louve sauta haut pour rester dans les airs assez longtemps pour attraper le livre. C’était pas si terrible d’être agile en fait. Retombant sur ses pieds, elle perdit l’équilibre une demi-seconde ce qui lui fit lever les sourcils.
▬ Oops.
Alors que les livres étaient sur le point de quitter les bras de Gretel pour tomber à terre, une seconde paire de main apparut pour aider la louve à garder les ouvrages bien en main. Retrouvant un certain équilibre, Gretel se redressa. Sauvée !
▬ Mer…
Elle ne finit pas son mot car quand elle releva la tête, la dernière personne qu’elle voulait et s'attendait à voir était face à elle. Oh merde. Un frisson traversa son corps. Elle ne l’avait pas revu depuis un bout de temps et pour tout dire elle n’en avait pas vraiment envie. Elle avait évité tout contact, n’avait donné aucune nouvelle ni signe de vie, bref elle s’était quasiment fait passer pour morte. Sans vraiment s’en rendre compte, Gretel fit un pas en arrière en serrant ses livres contre sa poitrine. En une seconde, ses barrières étaient de retour.
▬ Bonjour, Dracula.

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▬ C'est bon, tu peux le dire que tu ne veux pas me voir. Mais salut quand même.
Chain se sentit presque mal quand elle vit le sourire forcé qui étira ses lèvres. Tiens, tendu le phénix ? Impossible, ça ne pouvait pas être elle qui avait cet effet sur lui. Elle aurait préféré ne pas avoir à vivre cette rencontre, vraiment. C’était plutôt bizarre, tellement qu’elle ne savait ni quoi dire ni quoi faire. Ils n’était pas amis donc elle n’allait pas s’excuser pour ne pas avoir donné de nouvelle parce qu’elle était occupée et elle ne le détestait pas au point de lui dire d’aller se faire foutre. Du moins pas pour l’instant. De plus, il avait tort, mais seulement en partie. Elle avait pensé plusieurs fois à lui pendant les jours qui avaient suivit leur petit…accrochage. Elle avait eu envie de le voir, juste pour savoir s’il allait bien mais elle avait abandonné l’idée quand son frère était à nouveau rentré dans sa vie. Si Spencer voulait vraiment la voir, il aurait cherché à la voir. Après tout, peut-être qu’il l’avait fait. Mais elle n’était allée que rarement dans son appartement ces derniers temps alors s’il était passé la voir, il avait sûrement cru qu’elle ne voulait pas lui ouvrir.
▬ Je sais que c’est réciproque, inutile de jouer les hypocrites, on est loin de l’être.
Et puis que faisait Spencer à la bibliothèque? C'était vraiment le dernière endroit où Gretel s'attendait à le trouver. Si elle avait su qu'elle allait le rencontrer ici, elle ne serait jamais venue. Beaucoup de choses avaient changé depuis la dernière fois qu'ils s'étaient vu et Gretel ne comptait pas le dire à Spencer, ça ne le regardait pas. Elle n'avait rien à lui dire et n'était pas venue pour faire la conversation, elle n'avait pas beaucoup de temps avant de devoir retourner sur le bateau sinon on viendrait sûrement la chercher. Son frère avait sans aucun doute pris ses précautions pour qu'on ne la perdre pas de vu. Être séparé une fois c'était déjà trop. Raison de plus pour qu'elle ne perdre pas son temps à se chamailler avec Spencer. Si lui comptait toujours sur leur jeu de provocation, elle non. Elle n'était pas venue pour ça et en réalité elle n'en avait pas envie. Elle voulait juste partir à l'autre bout de la bibliothèque, loin de lui, et faire comme si elle ne l'avait jamais rencontrer mais quelque chose l'obligeait à rester en place. En regardant Spencer, elle releva qu'il était très... Dark. Période look emo? Il contrastait littéralement avec elle qui pour une fois ne portait pas de noir mais un jean gris délavé et une chemise blanche. Les couleurs faisaient ressortir la pâleur de sa peau et on aurait presque pu la prendre pour un ange. Anyway, le style motard allait bien à Spencer mais elle n'allait pas être celle qui allait le lui dire.
▬ Alors c'est toi qui emprunte tous ces livres sur l'Atlantide. Ça t'aide, au moins?
▬ Plus ou moins.
Court, clair, direct, elle n’était pas du genre à donner ses projets et encore moins à une personne dont elle se méfiait. Elle ne faisait pas du tout confiance à Spencer. Elle passa une main dans ses cheveux avant de se rappeler qu'elle les avait attaché en chignon pour arrêter de jouer avec pendant les cours. Son geste ne fut donc utile que pour détacher quelques mèches et les faire retomber le long de son visage. La flemme de les remettre à leur place, le moment était mal choisit. Levant un sourcil quand elle remarqua que Spencer rangeait les livres, elle comprit. Se mettant sur la pointe des pieds et sans donner d'explications pour le moment, elle attrapa l'un des livres qu'il venait de ranger puis partit le mettre entre deux livres plus loin.
▬ Ce n'était pas le bon endroit. Qu'est-ce que tu fais à travailler dans un lieu pareil? C'est le dernier lieu où...
"Où je m'attendais à te trouver"
▬ Où tu pourrais travailler, se reprit Chain à la dernière seconde.
Sa franchise allait provoquait créer des épines si ça continuait. Déjà que Spencer se sentait non-désiré et c'était en partit le cas, elle ne voulait pas empirer les choses. En réalité elle voulait juste partir avant que ça ne s’enflamme. Elle avait beau se dire qu’elle le détestait, il y avait toujours un truc entre eux qui la faisait hésiter. Heureusement qu’elle ne savait pas encore ce que c’était sinon elle se serait tirée en courant. Ils n’allaient pas pouvoir rester plus de dix minutes sans s’entre tuer et c’était compréhensible. Elle avait fait son possible pour supporter son arrogance et son caractère de…pas très commode mais là elle en avait marre de faire des efforts. Et puis elle avait autre chose à faire. En vérité toutes les excuses étaient valables pour qu’elle ne reste pas seule avec lui. C’était soit ils s’engueulaient comme un couple soit l’un d’entre eux se penchaient comme s’il allait embrasser l’autre. There was no inbetween. Et c’était ça le problème, cette ambigüité commençait vraiment à déranger Chain. Et donc dans ce cas là, la seule solution c’est de nous frustrer encore plus.
▬ Bon, j’ai du travail, il vaudrait mieux que j’y aille, je te laisse bosser.

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▬ Attends.
Chain s’attendait à tout. Vraiment à tout. Mais pas à ça. Elle ne s’attendait pas à ce qu’il soit aussi calme et posé, à ce qu’il ait cette lueur triste dans le regard et surtout, elle ne s’attendait pas à ce qu’il la retienne. Dans son esprit, il allait lui balancer une réplique qui allait avoir l’effet d’une lame et il attendrait patiemment qu’elle réponde à sa provocation ce qu’évidement elle n’allait pas faire. Elle se figea pour relever la tête vers lui, ne sachant plus quoi penser. Pitié, dit quelque chose, n’importe quoi, même une connerie mais trouve une raison pour la faire rester. Les livres que Chain avaient dans les bras commençaient à poser lourd et elle n’avait aucune autre idée en tête que d’aller les poser sur une table pour s’en débarrasser à et se mettre à travailler. Mais il y avait eut un léger imprévu qui avait pris comme but de changer tous ses plans.
▬ Pourquoi? Pourquoi tu agis comme ça avec moi? Si nous ne sommes pas assez amis pour que tu me donnes signe de vie, alors qu'est-ce que je suis? Ça me semble idiot que tu sois venu chez moi l'autre jour. Je veux juste comprendre pourquoi tu me repousses comme si j'étais la plus grande menace à ta vie. Tu l'as dis toi-même l'autre jour, tu ne te fous pas de moi. Alors pourquoi j'ai l'impression que ça n'est qu'un mensonge en ce moment?
Il ne fallait pas qu’elle réponde. Elle ne devait pas répondre. Répondre signifiait donner des explications et elle-même n’en avait pas. Elle ne savait pas quoi dire, en réalité. Elle n’en avait aucune putain d’idée. Elle qui se démerdait toujours pour trouver les bons mots quand les personnes en avaient besoin, là elle se heurtait à un mûr et franchement, le moment était très mal choisit pour ça. Elle avait envie de le plaquer contre une étagère et lui foutre une claque avant de lui hurler qu’il ne comprenait rien à rien. Lui dire qu’elle ne lui avait pas mentit et qu’elle pensait toujours les mots qu’elle lui avait dit cette matinée là. Lui dire qu’elle regrettait de ne pas avoir donné de nouvelles et s’excuser pour être aussi conne ET AUSSI FRUSTRANTE POUR LA TERRE ENTIERE Y COMPRIT LA FAUNE ET LA FLAURE.
Mais elle ne dit rien. Strictement rien. Aucun foutu mot ne sortit de sa bouche. Les sentiments n’avaient jamais été son truc et c’était pire lorsqu’il s’agissait de Spencer. Elle refusait d’y réfléchir, consciente qu’elle risquait de découvrir quelque chose qui la bouleverserait complètement. C’était trop compliqué. Il valait mieux qu’elle…
▬ Laisse tomber. A plus.
Exactement, qu’elle laisse tomber. Sans répondre à aucune de ses questions, Chain passa près de lui avant de quitter le rayon pour rejoindre l’allée. Son cerveau était en mode off. Complètement. Elle ne savait plus quoi faire. Elle ne pensa même pas à ce que son geste et ça réaction pourrait avoir comme effet sur Spencer. Rejoignant l’une des tables vides, Chain laissa tomber sa pile de livre sur la table avant de se frotter les yeux. Posant son sac sur la table, elle était sur le point d’en sortir son ordinateur quand un nœud se forma dans son estomac. Secouant la tête, elle tendit la main pour attraper un des livres et passa quelques secondes à tenter de se concentrer.
▬ Oh et puis merde !
Sans faire attention aux « chuuuuuut » qui suivirent ses dires, Chain poussa sa chaise en arrière et se releva. Elle allait le tuer, le trucider, le couper en morceau, le faire sortir de sa tête par tous les moyens possibles. Bref, elle allait trouver un moyen de l’éloigner. Non seulement parce que les choses devenaient sacrément encombrantes et qu’Hänsel n’hésiterait pas à accompagner personnellement Spencer jusqu’aux enfers s’il remarquait que quelque chose de louche se tramait mais surtout parce que Gretel savait mieux que personne à quoi s’en tenir avec sa personne. L’un d’eux allait finir en morceaux et ça n’allait pas être elle. Rejoignant Spencer, elle ne lui laissa pas le temps de parler lorsqu’il tourna la tête vers elle et décida de prendre les devants.
▬ Ca fait des semaines. Je n’ai pas à être celle qui te donne des nouvelles tu aurais pu chercher à en avoir. Tu es la plus grande menace de ma vie parce que je n’ai pas envie d’être arrêtée pour meurtre ce qui ne va pas tarder à arriver si tu veux mon avis. Tu es putain de frustrant, arrogant et je ne parle même pas de ton égo. Je ne t’ai pas menti et je ne sais pas ce que nous sommes mais je sais que nous ne sommes pas amis parce que nos caractères sont tout simplement incompatibles. Une nuit avec toi et tu as vu le nombre de fois où on a voulu s’arracher la tête alors pourquoi essayer alors qu’on sait que c’est perdu d’avance? Je n’aime pas jouer quand je sais que je vais perdre.
Gretel s’arrêta pour reprendre sa respiration. Décidément, ça lui demandait plus d’énergie qu’elle s’imaginait, de l’affronter face à face. Mais c’était pour leur bien à tout les deux. (Par pour le mien, en tout cas parce que si ça ne tenait qu’à moi elle serait déjà morte)
▬ Tu n’as pas le droit de te pointer et tout chambouler en jouant au gars mélancolique parce que maintenant ça t'intéresse de savoir pourquoi je t'ai pas donné de nouvelles? Sérieusement, donne-moi une seule bonne raison pour ne pas quitter cet endroit et faire comme si je ne t’avais jamais rencontré.
Elle savait qu’il n’allait pas répondre tout simplement parce qu’elle pensait qu’il n’y avait pas de bonne raison. Peu importe ce qu’il allait dire, sa décision était prise: Spencer devait rester loin, très loin d’elle avant qu’ils ne se détruisent mutuellement. Peu importe ce que ça devait lui en couter.

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Chain croisa les bras sur sa poitrine, soutenant le regard de Spencer quand ce dernier planta son œil rubis dans le sien. Evidemment, il allait répliquer, il n’allait pas fermer sa gueule et la laisser se tirer. Il fallait qu’il la contredise, qu’il trouve un moyen de l’ennuyer, comme toujours. Pourtant, le ton sérieux et dénué d’expression qu’il avait adopté fit lever un sourcil à Chain : quelque chose avait changé. Mais quoi? Elle n’en avait aucune idée et c’était sûrement ça qui l’embêtait le plus. Aucune arrogance. Aucune. Ok, qu’est-ce qu’il s’était passé? Qu’est-ce qu’elle avait loupé, encore? Ou qu’est-ce qu’elle avait fait? Pourquoi est-ce qu’elle ne comprenait pas? Qu’est-ce qui était arrivé au chieur qu’elle connaissait?
Malgré son cerveau qui marchait plus rapidement que la moyenne, Chain eut besoin de quelques secondes pour assimiler la tirade de Spencer lui avait sortit. Quelque chose clochait mais elle n’eut pas le temps de comprendre. Trop occupée à réfléchir, elle n’eut pas le temps de réagir quand Spencer la plaqua contre les étagères. Retenant une grimace, elle se retrouva rapidement immobilisée. Les battements de son cœur s’accélérant dangereusement, la louve haussa un sourcil en voyant le sourire arrogant qui refaisait son apparition. Pas de panique, pas de panique, ils s’étaient déjà retrouvés dans cette position auparavant, il n’allait rien se…
▬ Qu’est-ce que tu…
Encore une fois, elle ne termina pas sa phrase. Elle cessa complètement de bouger quand elle réalisa à quel point leurs lèvres étaient proches. Non, il n’allait pas oser, il en était incapable. C’était Spencer, les femmes avaient toujours été inintéressantes pour lui, Gretel faisait exception à la règle seulement pour quelques points. Elle avait posé ses mains sur le bas de son torse comme si elle allait le repousser mais franchement, on sait tous que ça n’allait pas arriver tout simplement parce qu’elle pensait qu’il n’allait rien faire et que c’était simplement pour la faire flipper. Chain réalisa son erreur dès qu’elle sentit les lèvres du phénix se poser sur les siennes. Ecarquillant les yeux de surprise, Chain eut besoin de quelques secondes pour réaliser ce qu’il se passait:
Il venait de signer son arrêt de mort.
Mais ce qui était pire c’est que son corps avait réagit sans même qu’elle ne s’en rende compte, tellement qu’elle était plus surprise de son geste que de celui de Spencer. Cigares, fut le premier mot qui traversa l’esprit de Chain quand elle lui rendit son baiser. Elle ne le fit que durant six secondes mais c’était largement suffisant pour se demander pourquoi ce gars était encore puceau. /FRAPPEZMOIAPRESOK/. Elle avait déjà embrassé des gars, évidemment mais là c’était différent. C’était léger, tendre, presque doux. Pourquoi? J’en sais rien, je sais pas tout, je suis pas Jesus!
Quand Spencer se décala, Gretel resta immobile pendant les trente cinq secondes et demie qui suivirent. C’est ce qu’il lui fallut pour que les battements de son cœur se calment, que ses lèvres cessent de trembler et que ses pensées reprennent leur place. Mais à pars les réactions physique, c’est ce qu’il lui fallut pour établir une certaine marche de manœuvre dans son esprit. C’était clair: là, ils avaient littéralement passé la limite et c’est tout ce que Chain voulait éviter depuis la soirée. Peut-être que si Spencer avait été le seul à la passer, ça l’aurait un peu rassuré mais elle avait un pas de l’autre côté et se retrouvait divisé entre deux décisions qui allaient tout faire foirer dans tous les cas. Elle n’était pas faite pour ce genre d’ambiguïté, pas faîte pour ce genre de relation et surtout, pas faîte pour ce genre de sentiment. Une minuscule partie d’elle voulait ressentir les lèvres du phénix sur la sienne mais la plus grande partie voulait ne pas le voir souffrir. Et pour ça, l’option « on s’embrasse encore? » n’était pas présente.
Faisant un pas vers Spencer et se mettant sur la pointe des pieds comme si elle voulait reprendre possession de ses lèvres, elle posa une main à l’arrière de sa nuque et attendit que son corps se détende avant de faire glisser ses doigts jusqu’à son cou pour les serrer autour de son cou. La lueur de douceur dans ses yeux avait disparut en quelques secondes, si bien qu’en un clignement de cils, elle avait plaqué Spencer à terre et le gardait immobile avant sa main toujours prête à comprimer sa carotide pour lui couper le souffle et faire en sorte qu’il perdre connaissance. Se mesurer au fils du dieu de la guerre c’était en partie un suicide mais Chain s’en foutait complètement. Elle ne comptait pas lui faire de mal. A vrai dire tout ce qui allait suivre c’est pour lui éviter une souffrance assurée. Physique, du moins. Psychologique, Chain ne savait pas encore lequel des deux allait en ressortir avec des séquelles mais c’était toujours mieux que de ne rien faire. Elle était en position de force et n’était pas dupe au point de se dire que ça allait rester comme ça toute l’après-midi, alors il fallait mieux en profiter.
▬ Ne te méprend pas. Surtout, n’oses pas croire que je ne peux pas me passer de toi. J’ai vécu plus d’un an sans la personne qui compte le plus pour moi alors si tu crois que faire comme si tu n’existais pas allait me poser problème alors tu es encore plus arrogant que ce que je ne le croyais.
Chain se baissa juste assez pour poser un genou à terre, se penchant assez sur Spencer pour que les mèches qui s’échappaient de son chignon lui caressent la joue. La violence n’avait jamais été son truc mais il ne faisait rien pour l’aider.
▬ Je ne veux même pas comprendre ce à quoi tu t'attendais en m’embrassant mais n’essaie pas de me prendre par les sentiments parce que c’est tout ce que je n’ai pas en ce moment. Et j’espère que c’est la même chose pour toi. Rassure-moi et dit moi que tu es drogué parce que là je ne te reconnais plus. Réveille-toi Spencer, tu es censé me détester, je te déteste, à la base m’embrasser c’est pas me montrer que tu me déteste.
Les choses ne se passaient pas du tout comme elle l’avait prévu. Mais qu’elle idée foireuse –géniale- de l’embrasser tout de même, qu’est-ce qui tournait pas rond chez lui ? Il l’avait prise de cours et elle se croyait bien trop déviante pour accepter un tel geste. Si ça allait plus loin, il allait souffrir, c’était clair dans l’esprit de Chain. Souffrir émotionnellement était le pire de tout, elle était bien placée pour le savoir. D’une certaine façon, c’était cette angoisse perpétuelle de le blesser qui la fit tilter. Quelque chose clochait dans son comportement. Avec quelqu’un d’autre, elle ne se casserait pas autant la tête à faire tout ça. Un second point devenait clair, second point qui était totalement impossible. Elle allait trucider Eros. Elle allait vraiment le trucider et lui faire bouffer ses flèches. Et si elle devait personnellement appeler Judas pour qu’il s’occupe de Spencer et le faire réaliser que se rapprocher d’elle c’était pire qu’énerver Hadès, elle allait le faire. Enfin, on va quand même éviter d’en arriver jusque là, hein, parce qu’il y a des limites à la torture physique, même pour un phénix…

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Feu, eau, froideur, chaleur, explosif, calme. Chacun avait ses attributs. A la base et dans tous les cas, ça explose. Pour le mettre à terre, Chain n’avait utilisé aucun de ses pouvoirs. Si bien que quand elle sentit une chaleur non naturelle traverser son corps, elle lança un regard haineux à Spencer avant de se résoudre à le lâcher. Elle serra les dents et retint un gémissement de douleur quand elle se retrouva à terre à son tour. Ah, elle le retrouvait, le fils d’Arès. Il était bien caché mais au moins il avait un peu du talent de son père. Le contraire l’aurait inquiété. Tentant de se redresser, Chain sentit un choc électrique traverser son corps. Pas le genre de choc que tu reçois quand t’embrasses quelqu’un, non, ça c’était le genre de choc qui te donnait envie de crier de douleur. Enfin, pas crier mais vous voyez le topo, on est dans une bibliothèque quand même. Gretel n’aurait eu aucun mal à se transformer en louve pour se détacher de son emprise et lui arracher la tête par la même occasion et franchement c’était tentant mais elle n’en fit rien. Tout simplement parce qu’elle avait remarqué que ses dernières paroles avaient touché un point sensible. Elle s’attendait au pire. Mais ce que s’apprêtait à dire Spencer était pire que pire.
▬ Pardon si tu te crois si importante. Mais tu ne l'es pas. Tu penses que je suis assez égocentrique pour penser que je te suis indispensable? ça prouve simplement que tu ne me connais pas, mais que tu penses me connaître. Gretel, malheureusement, tout le monde est remplaçable d'une façon ou d'une autre. Ça me dégoutte que tu penses être le centre de mon monde en disant ça.
Pire que tout, parce que Gretel voyait bien qu’il ne comprenait absolument rien. Tout devait être chamboulé dans son esprit ou alors il était tout simplement con. Parce qu’il semblait oublier qu’elle avait un jumeau et que dans ces cas là, cet être est irremplaçable. Et en plus de ça, cerise sur le gâteau, il lui disait que c’était elle qui se prenait pour le centre du monde. Il commençait à perdre les pédales. Vraiment. Chain ne comprenait absolument pas son point de vue ce qui ne fit que confirmer ses pensées qui disaient qu’ils étaient comme…Marge Simpson et Moe. Pas possible. C’était Homer, point barre. Bref. Chain se redressa légèrement en grimaçant quand il appuya son genou dans le creux de ses reins. Ca commençait sérieusement à la faire chier cette position, elle avait l’impression d’être attachée et s’il y a bien une chose que Chain déteste, c’est de ne pas être libre dans ses mouvements. Elle resta cependant calme pour ne pas rajouter de la douleur à sa frustration et attendit patiemment que Spencer finisse de déballer ses conneries. Il avait une minute. Après ça, s’il ne la lâchait pas, elle s’en occuperait personnellement. Il avait beau être le fils d’Arès, elle était la fille de Poséidon et ça, fallait pas l’oublier.
▬ Certes, on est sensé se détester. Mais ça n'est qu'une pure plaisanterie. Tu ne veux simplement pas l'avouer. Je ne peux pas dire que je t'aime, ça, non, mais quoi qu'il en soit, je suis irrémédiablement attiré par toi. Et toi aussi. N'ose même pas le nier, ton corps a parlé pour toi pendant notre échange. Tu as aimé ça, Gretel. Oh oui, tu as aimé ça. Je sais que te le dire n'arrangera pas les choses, mais ça me fait du bien. Parce que je peux enfin retourner quelque chose contre toi. T'auras beau crier sur tous les toits que tu me hais de toute ton âme, ça ne changera rien.
En entendant ces dires, Gretel faillit éclater de rire. J’ai bien dis elle faillit. Ca aurait été pratique, tiens. Spencer, l’aimer, elle ? Ca devait être une blague. Il avait fumé, c’était certain. Ok, elle était peut-être, un tout petit peu, attiré par lui. Mais aucune chance pour qu’elle l’avoue, elle préférait encore se voiler la face en se disant que Spencer était simplement fou à lié. Elle n’allait pas nier qu’elle n’avait pas aimé, par contre. Un baiser reste un baiser et c’encore mieux quand il est donné par une personne canon. Par contre c’est moins appréciable quand la personne en question est sensée vous détester et vis versa, là ça crée ce qu’on appelle, un putain de bordel. Dès qu’il se releva, Gretel attendit quelques secondes avant de faire de même, retirant une poussière imaginaire de sa chemise blanche. Ce n’est que quand il passa près d’elle et la frôla qu’elle eut un flash de ses dernières paroles comme une flèche en plein cœur. « je suis irrémédiablement attiré par toi. Et toi aussi. »
C’était trop. Trop en trop peu de temps. Il fallait qu’elle se pose quelque part pour réfléchir à tout ça. Il ne pouvait pas avoir raison, elle n’était pas attiré par lui, quelle idée absurde, ce n’est pas comme si elle l’avait embrassé en retour ou si…Ah, merde. Si, elle l’a fait. D’elle-même, elle comptait s’en aller. Elle n’avait plus rien à dire à Spencer, il ne l’écoutait pas. Il s’en foutait. Il ne voulait pas comprendre alors pourquoi se casser la tête ?
▬ Fiches le camp. Je n'ai plus rien à te dire. Je n'ai plus aucune raison de t'adresser la parole. Parce que de toute façon, tu me détestes plus que tout. Alors vas rejoindre la personne la plus importante pour toi et vis bien.
Il avait à peine prononcé ses derniers mots que Chain se tourna vers lui et le propulsa contre un mûr grâce à un jet d’eau assez fort pour qu’il sente bien ses os de sa colonne vertébrale craquer contre les briques. Ouais, faut éviter de la saouler. Le choc fit tomber quelques livres mais à ce moment, Gretel n’en avait plus rien à faire, de la bibliothèque et du reste. Ca n’avait plus rien n’à voir avec Judas et sa possessivité (en partie si mais bref) mais c’était surtout Spencer tout court et il commençait sérieusement, très sérieusement à lui taper sur le système. D’un pas calme et mesuré, Chain s’approcha de lui tandis qu’il s’effondrait au sol. Sortant littéralement les crocs, la louve dû se retenir pour ne pas lui sauter dessus et en faire un barbecue. Ses paroles résonnaient encore dans sa tête tandis qu’il reprenait lentement ses esprits.
▬ Tu n’es ni mon père, ni mon frère pour me parler de la sorte. Mais tu vois la douleur que tu ressens en ce moment, quelle soit physique ou emotionelle, ça va empirer. Alors tu vas rester bien calme et m’écouter parce que je ne le redirais pas une seconde fois.
Elle était assez loin de lui pour ne pas avoir à craindre qu’il tente quelque chose. Et s’il y pensait, il valait mieux pour lui qu’il oublie cette idée parce que vu la lueur de colère qui flambait dans les yeux de Chain, elle n’attendait qu’une bonne raison de le tuer.
▬ Je ne sais pas ce qu’il se passe entre nous. Mais quoi qu’il y ait, tu vas te sortir ça de la tête et te calmer parce que ce n’est pas en me donnant des ordres que ça va s’arranger. Je ne veux pas te faire souffrir, c’est la seule et unique raison pour laquelle tu n’es pas contre une étagère. Tu sais déjà pas mal de chose sur moi mais tu ignores encore le plus flippant. Alors je vais être simple : je ne te déteste pas au point de vouloir te briser le cœur. Par contre, c’est autre chose qui va se briser si tu t’approches trop près de moi et ce ne sera pas moi qui vais te faire du mal. C’est d’accord si tu ne veux plus me revoir, d’ailleurs c’est un peu ce que je veux, mais je ne vais pas m’en aller sans que tu n’ais les idées claires. Parce que te connaissant un minimum, tu vas te repasser cette scène pendant des semaines.
Et moi aussi d’ailleurs, pensa t’elle. Poussant un petit soupire en se demandant comme ils avaient bien pu en arriver là, Chain s’approcha doucement de lui tandis qu’il se relevait. Avant qu’il ne réalise, elle prit sa main pour lui montrer quelque chose qui devrait lui faire comprendre.
▬ Crée une étincelle, s’il te plait.
Elle avait décidé d’adopter un ton plus doux d’habitude. Elle voulait qu’il comprenne son point de vue. Evitant son regard pour se concentrer sur sa main, elle attendit de voir l’étincelle apparaître avant de créer une minuscule goutte d’eau. Faisant en sorte qu’elle rejoigne l’étincelle, Gretel se mordit la lèvre quand elle vit les deux éléments disparaître en une fumée à peine visible.
▬ Tu vois ça? C’est nous. On a beau s’attirer, quand on rentre en contact, ça part en fumée. Et je n’ai pas envie que tu partes en fumée.
Pourquoi est-ce qu’il ne comprenait pas qu’elle le faisait pour lui, bon sang. Le regard de Gretel glissa une secondes vers les lèvres de Spencer avant de remonter vers ses yeux à nouveau. Il devait comprendre, même s’il la détestait ou qu’il l’aimait ou qu’elle l’attirait ou peu importe. Si elle devait ne plus jamais le revoir, autant se quitter sur…une bonne base. Enfin, plus ou moins bonne.
▬ Je n’ai vraiment rien de spécial, Spencer. Tout serait plus simple avec quelqu’un d’autre.

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