no reason to be proud ─ Zeus | Sam 30 Aoû 2014, 23:56
no reason to be proud
Le feu. Encore, et encore, du feu, à perte de vue. Il s'étend, s'éloigne, se rapproche et te brûle sans te dévorer. Jamais. Ses mains arrachent ta gorge mais tu ne sens rien, ses flammes embrasent tes doigts mais tu n'as pas chaud, ses lèvres se détachent des tiennes mais tu ne regrettes rien. Eva. Toujours cette hantise, ce cauchemar ou ce rêve, qui se pavane dans ton esprit vide de sens. Tu tournais en rond, douce Roxanne, tu ne t'en rendais même pas compte. Tu tournais toujours autour de cette vieille histoire, sans jamais en éprouver la moindre tristesse, sans jamais qu'elle t'arrache le moindre sourire. Tu demeures impassible et ton âme abattue s'évapore au fur et à mesure que tu sentais entre tes doigts ses souvenirs glisser.
Tu devais sortir. La sortir elle, de ta tête, te sortir toi, de ta monotonie. Vingt siècles que tu répétais en boucle les mêmes actions et paroles, sous prétexte qu'il n'y avait rien de plus ou de moins à faire. Tu avançais toujours au même rythme, pensais à la même cadence et ne réfléchissais qu'à ce qui pourrait bien t'arracher un dernier souffle. Tu papillonnes des yeux, les pieds avançant sans ton consentement. Où étais-tu arrivée ? Tu reconnaissais pourtant l'endroit, tu y avais déjà mis les pieds. Si là avait été ta destination, tu n'y aurais même pas cru. Qu'est-ce que tu pouvais bien faire dans pareil endroit ? Un soupire t'échappe alors que Minuit, la chatte qui te sert d'affiliée, te suivait d'un pas rapide et saccadé, peut-être épuisée par l'effort que tu lui demandais de faire. Elle pouvait aussi s'accrocher à ton épaule, après tout. Qu'elle n'ait pas choisi de le faire était son problème.
Encore une fois, tu soupires. Décidément, tu te demandais encore comment tu étais arrivée là. Qu'est-ce que tu en avais à faire, après tout, des Dieux et de leur hommage ? Ils ne t'avaient jamais aidée, toi. Brr.
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Re: no reason to be proud ─ Zeus | Dim 31 Aoû 2014, 05:19
Roxanne Ψ Zeus
« Une bien sombre jeune femme. »
ΨΨ
J’observais le peuple se prosternant face à mon effigie en déposant délicatement des offrandes de goûts variés. Le seul objectif de ma visite, ramasser ces cadeaux au plaisir de les utiliser pour mon bon plaisir. À ne pas croire que j’avais un plaisir de répondre aux prières du peuple, mais je ne pouvais cracher sur des présents. Être vénéré du bout à l’autre n’était pas chose facile, souvent, je vaguais à d’autres occupations tellement des souhaits improbables m’y étaient destinés. Bien même que je suis tout puissant, je ne pouvais pas tout répondre. Certains souhaits me dégoutaient au plus haut point ou me choquaient, l’esprit des mortels est si sale et futile. Ils avaient la capacité de réaliser eux-mêmes leur souhait s’ils faisaient un peu plus d’efforts, la paresse que voilà! C’est beaucoup plus facile de s’appuyer contre un dieu pour réaliser nos propres envies que se bouger un peu pour remédier à la situation. J’étais loin d’être un puits à souhait. La situation des autres Dieux se ressemblait assurément, mais moi, je battais tous les records de souhaits puérils. Le vœu de leur avouer ce que je pense de leurs stupides désirs me brûlait les lèvres. Apparaitre devant ces prieures ignobles et leur remonter les bretelles me soulagerait inévitablement. Le problème, je n’étais pas assez fou pour descendre ma popularité. Je faisais simplement le sourd d’oreille et passait à autre chose.
Un de ses fameux admirateurs se releva après avoir consacré une prière à ma statue. Chaque parole adressée à cette pierre n’échappa pas à mon oreille. Son désir que sa petite fille guérit de sa maladie était répétitif. À mon souvenir, cet homme prenait toujours la peine de marcher jusqu’à mon sanctuaire et s’exécutait immédiatement à la prière. Croulant jusqu’à la fatigue de ses genoux sur le sol lui insufflant de la douleur. Beaucoup l’admiraient et se donnaient du mal pour le soutenir dans cette épreuve, mais je connaissais déjà le dénouement de cette histoire. La petite succomberait à la maladie. Il aurait beau prier des tonnes de fois, jamais je n’exaucerais son souhait. Ça peut paraitre inhumain, mon insensibilité à la situation, mais si j’offrais à tous le plaisir d’échapper à la mort, tout le cycle de la vie et leur destin seraient modifiés. Sans oublier qu’Hadès aurait moins de boulot, je ne pouvais me permettre de lui offrir ce plaisir.
L’homme en question s’approchait de moi sans se douter que j’étais ce fameux Zeus. Mon apparence était différente de la normale, ma chevelure aussi dorée que le blé était qu’une masse d’un noir corbeau, mes prunelles brillantes de chaleur étaient aussi glaçantes que la glace. Je paraissais à un inconnu perdant son temps libre à regarder des gens aux visages déconfits de tristesse inconsolable. J’abordais une grande prudence lorsque je fréquentais mes sanctuaires, surtout sur l’île. Beaucoup pouvaient connaitre ma véritable apparence et si l’on découvrait mon identité, un ramassis de pauvres mortels s’écraseraient à mes pieds en suppliant d’améliorer leur situation de vie. Le malheureux passa son chemin sans me jeter un regard, en évaluer sa mine terrible, sa fille était plus proche de la mort. J’aurais pu lui souffler un désolé, mais aucun mot ne sortait de mes lèvres, qui étais-je pour espérer le rétablissement de cet enfant plus qu’un autre? Ça ne serait qu’un caprice d’égoïsme de ressentir une préférence pour tel individu fidèle. Lorsque cette âme quitta le bâtiment, l’air me semblait plus respirable, l’air déconfit avait le don de me faire perdre le sourire, si seulement je trouvais quelque chose pour passer le temps.
Comme si un autre dieu avait entendu ma prière, une femme fit son entrée. Mon éternelle attirance pour les belles jeunes femmes me portait à jeter un coup d’œil à la dame. Une chute de fils noirs rattachés à un élastique bougeait à ses déplacements, ses yeux rouge rubis, perdus dans le vide me firent distinguer une vague de mélancolie. Ses habits noirs rajoutaient un certain aspect morne et à la fois particulier. Surtout l’absence de chaussure lui donnait un air de vagabonde, comme si cette femme insupportait le confort d’une chaussure. Certes, une femme que tout homme aurait évité d’adresser la parole, mais un petit quelque chose hypnotisa mon regard. De belles jambes finement dessinées de la blancheur immaculée me provoquaient un sourire. Celui qui ne poserait pas ses yeux sur cette belle paire de jambes n’était pas un homme. Selon moi. L’éternel chasseur de femmes faisait immédiatement surface sans prévenir, mais je n’y pouvais rien, c’était dans ma nature. J’appuyais mon dos contre un des murs de la salle en haussant le ton de ma voix pour qu’elle m’entende.
-Êtes-vous venue pour prier? Si tel est le cas, je vous suggère de bien choisir votre vœu. Les Dieux sont très sévères.
Re: no reason to be proud ─ Zeus | Dim 31 Aoû 2014, 17:48
no reason to be proud
Sa voix résonne contre les murs de la pièce et se brise au creux de tes oreilles attentives.Tes pas silencieux se brusquent et s'arrêtent. Tes cheveux volent au rythme de ta rotation tandis que ton regard de flammes embrasait la provenance de la voix. Quelques secondes à peine et déjà tu analysais le moindre de ses mouvements. Du maigre spasme au clignement de ses paupières, des mouvements de ses lèvres au fin tremblement d'un de ses doigts, tu l'observais, sans un mot, pas même un souffle. Ses cheveux étaient noirs, autant que les tiens, mais ses yeux n'avaient rien à voir. Ton regard était gelé, depuis des siècles, dans une même expression de lassitude malgré leur couleur pourpre alors que lui, même leur teinte était froide, glaciale. Qu'est-ce qui le poussait à t'aborder ? Était-il de même nature que toi ? Non, il n'avait pas de crocs. Ou alors les dissimulait-il ? Tu descends ta capuche sur tes épaules. Il n'avait pas peur de toi; il avait au moins ce mérite.
Prier les Dieux était ta dernière des occupations. Si tu avais imaginé le faire dans tes jeunes jours, tu avais vite abandonné l'idée lorsque tu avais remarqué la détresse sur les visages détruits des personnes qui se rassemblaient ici. De pauvres mortels, qui attendaient d'une divinité superficielle des dons que jamais ils ne feraient. S'ils avaient été généreux, la misère, jamais ne se serait installée dans leurs pupilles déconfites et ça, ça n'avait rien à voir avec le fait qu'ils soient sévères. Pourtant, tu ne sourcilles pas, tu demeures impassible car de toute évidence, aucune rancœur ni la moindre amertume ne hantait ton cœur de glace. Même la pitié avait renié ton existence et jamais n'avait osé s'aventurer vers toi. Quelle douce ironie.
─ Sévères ? Ce n'est pas être sévères que de faire semblant de ne rien entendre, si ?
Tu touches le problème du doigt mais ne le montres pas. Tu n'avais jamais eu besoin des Dieux et il n'en serait jamais autrement. Une corde au cou, les veines ouvertes et un pieux dans le cœur, tu avais déjà tout essayé pour te donner la mort. Pourtant, tu étais toujours là, à discuter d'une hypothétique prière avec un inconnu qui, décidément, n'accordait pas plus de crédit aux offrandes des temples.
Tu te grattes la joue, du bout des ongles, le regard perdu alors que la boule de poils qui te suivait agrippait tes jambes, te griffant au passage. Mais qu'importe, les plaies se refermaient à vue d’œil et tu n'avais même pas grimacé. Aucune douleur, pas de sang, pas de plaies. Tu n'étais rien d'autre qu'un monstre qu'on dévisageait lorsque même une balle dans la tête ne l'avait pas fait sourciller. Doucement, tu relèves les yeux vers ton interlocuteur. Ce n'était pas la peine de lui expliquer que tu n'avais besoin de rien, il devait déjà l'avoir compris.
─ Les prières sont l'apanage des faibles et des inconscients. Ils appellent ça le destin, j'appelle ça la fatalité. Que deviendrait le monde, si les Dieux étaient en mesure de rendre santé aux malades et richesse aux miséreux ?
Tu esquisses un bref soupire lorsque Minuit caresse ta tempe du bout de ses moustaches. Elle se niche sur le haut de ta tête, les plaies sur ton visage se refermant aussitôt. Encore une fois, tu n'avais même pas bougé le petit doigt. S'il n'avait pas eu peur de tes iris de sang, tu n'avais pas besoin de cacher ta cicatrisation, si ? Peut-être n'aurais-tu pas du parler et l'ignorer mais le fait était là. Aucune colère, aucune tristesse, tu parlais avec détachement de ta voix brisée, comme si plus rien ne pouvait te casser. N'était-ce pas la vérité ?
─ Généralement, les prières sont exécutées pour rendre la vie plus facile ou au moins possible. Or, je suis incapable de mourir. J'ai déjà essayé, ça ne marche pas. A partir de là, je n'ai rien à demander que je ne puisse pas obtenir moi-même.
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Re: no reason to be proud ─ Zeus | Dim 31 Aoû 2014, 20:16
Roxanne Ψ Zeus
« Une bien sombre jeune femme. »
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Elle s’arrête non loin de moi, indiquant que ma voix avait réussi à l’atteindre. Elle aurait pu m’ignorer et continuer son chemin, mais le destin avait choisi autrement. Une satisfaction transparaissait sur mes lèvres, j’aimais bien attirer l’attention des femmes et converser tout et de rien. Elles étaient toutes si intéressantes et différentes les unes aux autres, mon plaisir en était décuplé. Elle me fit l’honneur de m’y présenter son visage resplendissant et à la fois glacial. Mes yeux sourieurs se donnaient à cœur joie de souligner chaque détail au peigne fin. Que ce soit ses joues creusées, ses lèvres pulpeuses aguichantes, son nez fin et ses longs cils caressant sa peau au moindre clignement. Aucun détail n’échappait à mon regard, même son aspect de femme frigide. Son apparence bien même jolie était quelque peu négligée. Mon entourage de tous les jours, se consistait à de belles femmes qui chaque jour, offraient une importance cruciale à la beauté, se sentir beau de l’extérieur nous donne toujours beaucoup plus de confiance, mais chez cette beauté mystérieuse, sa confiance était minime. Par ce qu’elle dégageait, je devinais qu’il y avait une part de noirceur dans ce cœur mort depuis bien des années. Sa voix, aussi dure, n’imprimait aucune chaleur, tout de cette femme était froid, et ce à quel prix? D’une attention sans borne, sa question m’arrachait un rire bas, cette demoiselle avait du cran! Elle avait vu juste, nous les dieux ne passions pas notre temps à réaliser leurs vœux, nous étions en somme que là pour leur donner un quelconque courage. On pouvait tout aussi bien répondre à quelques-uns, mais ça n’en finissait plus des désirs égoïstes.
La petite bête qui dès lors m’avait échappé agrippait de ses griffes acérant la chair de ses merveilleuses jambes. Si j’agissais comme un vrai gentleman, je lui aurais demandé si elle souffrait. Je ne fis rien de tel, car la suite ne me troubla point. Les cicatrises, dont le chat se permettait de faire sur cette belle chair, se refermait sous mes yeux, une réalité peu envisageable chez un homme, mais chez un vampire, tout à fait naturel. Aucun cri de douleur ne s’exhortait de ses lèvres rouges, elle restait figée dans la même position depuis le début. Ses femmes aux sentiments cachées derrière un voile sombre m’échappaient. J’avais beau courir de droite à gauche, les femmes restaient encore une étude impressionnante. Surtout celles où les sentiments se réfugiait derrière une porte close, soit, j’arrivais en crocheter quelques-unes, soit, je m’en lassais et passait à autre chose. Et cette femme était l’heureuse élue de la journée. La suite aboutissait à une admiration. Ses pensées concernant les prières étaient bien cherchées et reflétaient ce que j’avais toujours vu. Même si son aspect de femme au bord du gouffre en était un peu dégradant, son intelligence délectable. C’est une des particularités que j’aimais chez une femme, celle qui a du cran et émet des pensées brillantes. Autant difficile de les faire tomber dans mes bras.
Le même chat assez entreprenant me fit part d’une nouvelle démonstration vampirique de sa maitresse, des cicatrices fraiches se refermaient sans y laisser de marques. Elle n’était pas loin de ressembler à nous les dieux, le temps et l’espace ne nous faisaient rien, à part nous faire réfléchir sur nos erreurs et requérir de nouvelles connaissances. Un seul point me séparait d’elle, son cœur tenait au sang tandis que moi, je ne m’accrochais à rien. Elle était l’emblème de la noirceur, moi, celle du soleil. Tout était contraire et c’est ce qui était intéressant.
-Vous êtes la première à me faire part de telle pensée. Certes, les gens ont besoin de s’accrocher à quelque chose pour avancer. Sauf, ils n’ont pas tous compris que pour remédier au malheur, il faut aller de l’avant.
Je croisais mes bras sans laisser mon sourire s’évanouir. Bien qu’elle restait dans son image de marbre, je lui ferais le plaisir d’admirer ma bonne humeur. Pourquoi devrais-je me sentir dépressif dans ce lieu où j’en étais l’invité d’honneur? Je tournais dès lors mon regard sur ma statue gigantesque et je prenais mon temps d’y observer les cadeaux, il me tardait d’en savoir leur contenu.
-Je suis un peu comme vous, je ne cherche pas à prier qui que ce soit, je pense que seules mes actions influenceront mon avenir. À quoi bon m’appuyer sur un des dieux, s’il ne m’écoute pas!
Il y avait du mensonge dans mes mots, la seule raison que je ne priais pas est mon statut de dieu. J’étais lui qui exauce les vœux et non le contraire. Toute ma vie et celle des deux planètes se résumait par mes actions, j’étais leur guide et je les guidais du mieux que je pouvais. Fatigué d’y observer la marchandise, je reportais mon regard vers le plafond, comme si je m’attendais à voir apparaitre une illumination.
-Ne croyez pas que je déteste les Dieux, au contraire, je n’ai seulement rien à leur demander et leur offrir. Et vous? Quelle est votre opinion sur les Dieux? Peut-être pourrait-il vous offrir la mort que vous désirez.
Re: no reason to be proud ─ Zeus | Dim 31 Aoû 2014, 21:00
no reason to be proud
S'accrocher à quelque chose, avoir du courage, une raison de vivre, sans doute. Peut-être un peu de tout. L'espoir, de toute évidence. Sauf qu'il ne t'apprenait rien, tu savais déjà tout ça, tu connaissais les mortels, leurs faiblesses, leurs peut-être forces. Tout, tu savais toute la théorie qu'il était possible de savoir parce que tu y avais passé trop de temps. Dans des bibliothèques, dans la contemplation du monde, des humains, des elfes, des fées, même des Dieux, aussi hypocrites soient-ils. Tu avais tout vu, tout entendu, tout lu, plus rien ne t'échappait, plus rien ne te goûtait. Plus de saveur, plus de douleur, plus d'odeur, plus de couleurs. Le monde était devenu trop transparent, sans secrets, sans mystères à élucider, aucune énigme qui puisse lui résister. Aucune, sauf Eva.
La douce qui se baladait dans tes songes, la belle qui fuyait ton regard sous sa chevelure blonde. Eva qui disparaissait une fois le soleil se levant. Eva qui te détestait, comme elle le disait si bien. Je te hais, Roxanne. Je te hais. Ces paroles résonnaient en toi comme un poison mais jamais ne te faisaient sentir le moindre pincement au cœur. Tu ne comprenais pas. Elle qui avait partagé ses nuits auprès de toi, qui t'avait ouvert ses lèvres et son cœur, qui t'avait tendu les bras, offert sa tendresse et sa douceur. Cela faisait si longtemps et pourtant, tu n'avais toujours pas trouvé la réponse à son énigme. Elle était la seule chose qui échappait à ton savoir infini.
Même le sourire en face de toi semblait superficiel à côté de ce que tu en devinais. Il ne savait rien, n'avais rien compris. Tu n'étais là que par obligation, parce que tu obéissais à ton corps vagabond et tu ne lui avais répondu que parce que ta voix résonnait d'elle-même. Tu ne réfléchissais plus, tu n'avais plus besoin de ça. Tu te grattes la joue du bout des ongles. Encore cette manie.
─ Aller de l'avant ? ou juste accepter l'évidence ?
Comme accepter que plus jamais tu ne prendrais goût à la vie, comme accepter que plus jamais tu ne reverrais le doux visage d'Eva, que plus jamais tu ne pourrais te délecter de son parfum si précieux. Tu avais accepté, tout ça, déjà. Parfois tu ressassais son souvenir parce qu'il te hantait, mais en éprouvais-tu la moindre tristesse ? Pas le moins du monde. En toi, tu sentais juste parfois la fatigue. Le reste n'avait existé que dans le passé. Tu ne cachais rien, pas tes sentiments, pas tes émotions. Il n'y avait juste rien à cacher. Ils s'étaient éteints d'eux-même, au même titre que ton bon-sens.
Ton regard se perd à travers la foule lorsqu'il s'arrête sur une silhouette en détresse. Tu hausses les sourcils. Un vieil homme, peut-être muet vu l'absence de sons qui sortait de sa gorge, se faisait violenter par ce que tu estimais être des adolescentes, un peu trop rieuses à ton goût. Tu papillonnes des yeux, tes pas te menant entre les jeunes filles et l'homme. La main de la gamine claque contre ta joue mais aucune trace ne se voit. C'est elle, qui se plaint d'avoir mal à la main par ta faute. Tu plisses les yeux, elle prend peur et s'enfuit, accompagnée de ses copines.
Le vieil homme se relève, t'attrape la main et te remercie, chaleureusement, avant de partir lorsque tu lui indiques que tu ne faisais pas ça pour l'aider. Tu retournes auprès de l'autre tignasse noire, d'un pas lent et cassé. Ta voix résonne contre les murs du temple. Tu n'avais pas besoin d'être remerciée, pas besoin d'offrandes ou de cadeaux pour faire ce que tu faisais. Tu avais pris l'habitude de te faire justice à toi-même, ce n'était pas une raison pour être vénérée.
─ Le monde n'a pas besoin de Dieux. Juste d'espoir.
Les morts étaient incapables de te donner la mort. Parce qu'ils n'étaient pas assez généreux, ou sûrement parce que même eux ne pouvaient lutter contre la fatalité. Tu entre-ouvres les lèvres, laisses passer ton souffle froid. Aucune émotion, juste une morosité lassante et complète dans laquelle tu avais fini par te plonger bien bas. Tu le regardes, sans froideur, sans douceur, pas de chaleur, pas de colère.
Pourquoi est-ce que tu parlais avec lui ? Ou plutôt, pourquoi lui était-il venu te parler ? Que voulait-il se prouver ? Avait-il d'ailleurs quoi que ce soit à prouver ? Admettons seulement qu'il te dévorait du regard et déjà ça, ça prouvait qu'il avait une raison de t'aborder. D'autres l'auraient méprisé pour ça, toi tu te contentais de continuer à lui parler.
─ Je ne désire pas mourir. Je suis déjà morte. Et ça, même les Dieux n'y peuvent rien.
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Re: no reason to be proud ─ Zeus | Lun 01 Sep 2014, 00:10
Roxanne Ψ Zeus
« Une bien sombre jeune femme. »
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Je n’avais que plaisir à discuter en sa présence, le temps semblait moins lourd et plus rapide. J’étais lasse des jours où je me coltinais les prières à attendre que le lieu soit déserté. Il me tardait de reprendre ma forme originelle et fuir avec mes présents, pour quelle raison je fuyais comme un voleur? La question ne se pose même pas. En prenant mes présents, je donnais la chance aux démunies un petit espoir quelconque qui augmentait la croyance en moi. Croire que le roi des Dieux a écouté ta prière et fera tout son possible pour te sauver. Hélas, ce n’était pas tout à fait ceci, oui je portais une grande importance aux prières sans pour autant les réaliser. Leurs problèmes conjugaux ou encore financièrement, n’était pas de mon calibre ou je voyais l’inutilité d’y imposer mon pouvoir. Je prenais le plus grand soin de maintenir l’ordre sur les deux mondes et leurs protections, pourquoi chercher à recevoir plus? Par mon manque d’intervention, plusieurs fidèles développèrent une haine sans pareil sur ma personne, ils commençaient par ne plus prier et ensuite, autoproclamait que les dieux étaient des égoïstes. Et puis quoi encore? Leurs caprices ne nous faisaient ni chauds ni froids, car sans nous, jamais ils ne seraient au monde. Cette constatation leur échappait à tous et le vampire n’était pas une exception.
-L’évidence dite vous? Disons plutôt qu’il faut accepter ce qui nous arrive et tenter d’y changer par nos propres forces. Il est vrai que certaines situations sont irréversibles, mais c’est en les surmontant qu’on devient plus fort. J’ai voyagé d’un pays à l’autre et découvert le bon comme le mauvais et pourtant, certains restent bien droits. C’est les gens comme eux qui sont admirables.
Je quittais pour une fois mon appui et m’étirais pour ainsi dégourdir mes muscles. L’attention de la jeune femme vaguait vers un homme en détresse, voilà une représentation hideuse du côté des mortels, le plaisir de s’acharner sur les plus faibles. Moi-même, étant le plus puissant des dieux, j’étais incapable de les changer, ils avaient eux-mêmes développé leurs défauts comme leurs qualités. J’étais le spectateur de leurs progressions, mais plus aucun pouvoir sur leur acte. Encore une fois, je restais à ma place, regardant d’un regard vide cette bousculade. Je ne savais plus combien de fois j’ai été présent à une scène de la sorte, cette haine déformant le visage des harceleurs prenant un grand plaisir de voir le pauvre vieil homme au sol. De la cruauté gratuite, à mon jeune temps, j’aurais immédiatement ordonné qu’il laisse le vieil homme tranquille. Cependant, les nombreuses années à insister à la violence des hommes m’ont fatigué et ont fait que je ne m’en préoccupais plus. On aurait beau crier à voix haute mon prénom pour échapper à la tyrannie, je ne descendrais pas plus. Un dieu ne signifie pas essentiellement être un super héros à la rescousse de tous!
À quoi bon intervenir, puisque la si jolie vampire allait le faire pour moi? Son déplacement vers la scène dite horrible changeait un peu ma perception sur cette dernière. Elle, dont les yeux ne reflétaient que fatigue de la vie, se portait volontaire à s’occuper des plus démunis. Son intervention provoqua chez l’adolescente une colère et une claque sonnante sur la joue de la vampire. Un individu avec un bon sens aurait rectifié la jeune fille en lui criant ses calomnies, la vampire, elle restait immobile, n’ayant pas une seule fois flanché sous la claque. La petite prétentieuse ne trouva guère comme solution de quitter les lieux à la course, moi, toujours aussi distant du spectacle, j’exhibais mon contentement à cette scène dans un sourire d’amusement. Pas moyen de s’ennuyer avec cette femme. Lorsqu’elle reporta de nouveau son attention à moi, je me promenais vers la statue de Zeus. Mes doigts frôlaient l’immensité et ses traits finement sculptés.
-Ce que vous avez fait à l’instant prouve inévitablement que les Dieux n’ont pas besoin d’intervenir, on s’aide déjà mutuellement. Je crois que vous n'avez pas totalement tort sur la capacité de leurs pouvoirs. Il serait facile de te retirer la vie, mais pourquoi le ferait-il? Voilà la question!
Une dame, cette fois-ci, me jeta un regard méprisable sur mon irrespect d’y poser ma main sur la statue de Zeus. C’était assez ironique qu’on m’en voulût de toucher mon propre corps… même si ce ne l’était pas au sens propre. Elle ne saurait comment réagir si elle savait qui j’étais et sur le coup, je ferais fuir mon interlocutrice. Les dieux n’étaient pas aimés de tous, dure réalité pour des êtres puissants comme moi. Ennuyé de cette distance nous séparant, je m’approchais lentement d’elle tout en croisant mes bras derrière mon dos. Je n’oubliais pas d’échanger un clin d’œil taquin à la dame, on ne dit pas à un dieu ce qu’il ne doit pas faire.
-J’y pense, nous parlons et parlons sans connaitre le nom de l’autre. Il serait convenable de se présenter où vous préférez garder le silence. De mon côté, je n’ai aucun problème. Je me nomme Shadow, oui je sais, pas très original! Faut croire que ma mère était en manque d’idées.
Encore des mensonges par-dessus d’autres. Je pouvais m’estimer le plus grand des menteurs que le monde est connu. Je m’offrais n’importe quelle identité et tous gobaient sans chercher plus loin! Personne n’avait l’étoffe d’un champion aux devinettes d’identité, je jouissais de leur naïveté. Seuls ceux qui possédaient un sens aiguisé à sentir les auras sauraient inévitablement mon identité. Je lui tendis la main, je voulais évaluer si elle allait me la serrer ou se dérober. Était-elle de ses vampires évitant le contact physique? C’est dans de petits gestes que j’étudiais leurs personnalités.
-J’oubliais, ma curiosité me pousse à me demander pourquoi avoir aidé cet homme. Vous n’étiez pas concerné dans cette histoire et pourtant, vous l’avez secouru, à quel prix?
Re: no reason to be proud ─ Zeus | Lun 01 Sep 2014, 20:32
no reason to be proud
Il avance ses propos sur la vie, se défend d'avoir son avis. Tu commençais à décrocher, ton attention se portait sur tout.. sauf sur ce qu'il disait. Tu avais déjà saisi ses phrases avant même qu'il ne les ait prononcé. Prévisible. Comme à peu près toutes choses qui t'entouraient, comme toi, comme tous les êtres capables de paroles. Ils avaient tous un certain aspect qui faisait d'eux des êtres normaux. Sans diversité, juste à suivre un même chemin tout tracé, choisi parmi d'autres. Ils étaient tous uniques.. mais le simple fait de savoir que tous avaient cette même spécificité d'être unique faisait qu'ils ne l'étaient pas vraiment, dans un sens.
Et toi, tu vagabondais à travers tout, sans te rendre compte de ta place. A quoi servais-tu ? Qui étais-tu ? Pourquoi vivais-tu ? Vivais-tu ? Tu te grattes la joue du bout des ongles, pensive, peut-être absente mais toujours assez attentive pour remarquer qu'il avait changé de sujet.. entre autre. Ce que tu as fait ne prouvait rien du tout. Combien auraient fait pareil ? Trop peu, malheureusement. Ces gens autour avaient regardé et avaient fui, tournant la tête comme si de rien n'était, de quoi garder un bout de fierté. Toi, tu n'avais aucun mérite à t'interposer. Tu avais simplement envie de voir comme elle réagissait. Le sort du vieil homme ne t'importait que trop peu.
Tu étais égoïste, certes. Mais ton égoïsme te faisait faire ce que le commun des mortels appelait des bonnes actions, pendant que tu estimais ne rien mériter en retour. C'était la vérité et ils l'acceptaient ainsi, jamais tu n'avais reçu le moindre temple, la moindre offrande ou le moindre hommage sous prétexte que tu avais une influence particulière sur quiconque. Tu leur apportais un brin d'espoir, parfois de la peur, parfois un sourire, rarement le bonheur. Ton but n'était pas de faire régner l'ordre. Ton but était juste de te tester, toi, et tes capacités.
Un Dieu pourrait te tuer. Sauf que s'ils ne l'avaient pas fait, en tellement de temps, c'est qu'ils n'en avaient aucun profit. Ils étaient égoïstes, au même titre que toi. Chacune de leurs actions était vouée à leur propre image, toujours pour se voiler la face quant à leur générosité. Ils sont beaux, les Dieux. Ils sont grands, les Dieux. Ils sont puissants, les Dieux. Mais jamais ils n'ont été bons.
─ Sans doute les Dieux ne trouvent-ils aucun profit à m'éliminer.
Cela faisait bien longtemps que tu avais accepté l'éventualité de passer ta vie à vagabonder. Et c'était exactement ce que tu faisais, d'ailleurs. La question, c'était surtout pourquoi est-ce que cet homme s'intéressait à savoir pourquoi. Tu n'aurais pas du venir dans ce temple, finalement. Après tout, quoi de plus éreintant que de parler d'hypothétiques Dieux qui se rient de ton agonie ? Pourtant, tu n'avais pas mal. Tu n'étais pas triste, pas en colère. Mais tout cela ne t'apportait visiblement aucun intérêt. Comme eux, tu ne voyais pas le profit que tu pouvais tirer de ce dialogue de sourds dans lequel tu comprenais déjà tout avant qu'il n'ait dit quoi que ce soit.
Shadow. Quel vilain nom. Tu clignes des yeux, plusieurs fois, les yeux dans le vide. Tu ne réponds pourtant pas à sa question. Sceptique et pensive, tu songes à énoncer le nom de Light, mais ce serait de mauvais goût, tu te plonges donc dans le mutisme.
La vérité, c'est que tu aurais aimé que la gamine réagisse. Qu'elle fasse autre chose que ce que tu avais prévu. Qu'elle te surprenne, te fasse sursauter, au moins hausser un sourcil. Mais non, elle a fui, comme tu l'avais prédit, et te voilà de nouveau à t'ennuyer, à parler d'une scène autrement plus ennuyeuse avec un inconnu complètement fou. Ou alors juste hypnotisé. Par quoi ?
─ Avant même d'avoir avancer, je savais déjà que la gamine allait fuir. Tu marques une pause. J'aurais aimé être surprise. Mais il faut croire que tous les êtres de ce monde sont aussi prévisibles les uns que les autres, moi y compris... Tu relèves les yeux vers lui. Shadow. Tu insistes sur le nom. Vraiment, c'était ridicule.
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Re: no reason to be proud ─ Zeus | Mer 03 Sep 2014, 04:38
Roxanne Ψ Zeus
« Une bien sombre jeune femme. »
ΨΨ
Je ne pouvais rien en retirer de cette femme sombre qui rien ne la faisait agir et ses réponses manquaient de piquant. Elle divulguait seulement des évidences que moi-même je connaissais depuis tant d’années de règne. Je croyais pouvoir m’approprier un plaisir anodin pour passer le temps, mais sa non-réaction à ma présentation et qu’elle reste fixée sur le nom que j’avais moi-même choisi me décevait. Pour m’amuser comme je l’avais espéré, il faudra que j’use de mon pouvoir, mais je trouvais ça puéril d’avoir recours à mes petits tours de passe-passe. Je retirais ma main, abandonnant l’idée qu’elle éclaire un peu mon ignorance sur sa personne. Cependant, je ressentais une immense allégresse sur son erreur qui mettait dans le même bateau tout le peuple de cette île. Rien en moi n’était prévisible ou du moins, mon côté divin. J’agissais sous mon costume de mortels, des actions si bien étudiées au fil du temps. De l’imprévisible, je pouvais lui en offrir si réellement j’en avais envie. Il me suffisait de lui montrer un de mes tours de passe-passe… facile. Tous les mortels devenaient presque gagas quand je venais à eux sous ma véritable forme. Leur sens de la parole se brouillait en ma présence. Ils ne voyaient plus que moi, leur souverain divin ou encore, la marque de leur malheur. Rester sous l’aspect mortel ne me donnait rien, à part l’attraction des femmes et les quelconques jeux de l’île. Cette île était l’un de mes chefs-d’œuvre où je permettais à quiconque, doté de pouvoirs, d’y vivre en paix. Seulement, mon cœur restait attaché aux humains. La terre m’avait toujours plus fasciné que l’île elle-même, car ce peuple refermé sur l’aspect de la magie et vivant qu’une courte durée savait comment profiter de la vie. À quelques exceptions près. Tandis que sur l’île, tel que les créatures de légendes et de vampires me déplaisaient. Leur espérance de vie était presque commune aux dieux, mais contrairement à nous, beaucoup supposaient avoir tout vu et vécu. Tout ce qui les entourait n’avait plus rien d’impressionnant, les rendant mornes. Cette femme se tenant droite devant moi n’était pas une exception à la règle.
-La prévisibilité des actes des gens est une routine désobligeante. Vous devez avoir tout vu à vous entendre parler. Ce monde n’a plus de secret… c’est ce que vous croyez.
Pour une fois, mon sourire s’évaporait sous un voile sérieux. Étant donné les circonstances de la conversation, on cavalait sur la réalité de la vie. Si ce temple avait autre chose que des statues plus grandes que nature, notre conversation aurait beaucoup plus de couleurs. Je me sentais engouffrer dans un conflit sur qui de nous deux en savait plus sur le monde.
-Vous avez beaucoup d’expériences, je peux le croire, mais je suis sûr qu’encore plusieurs réponses vous échappent. Vous aurez beau avoir vécu des années, il y a toujours quelque chose qui peut nous surprendre.
Derrière la jeune femme se dressait une jeune femme pleine de pureté se regroupant vers les prieures accroupies, leur chuchotant quelques mots avant qu’ils ne quittent le temple. Je la connaissais cette dame à l’allure d’ange, je l’avais mainte fois observé à nettoyer les statues et donner à ce temple, son plus bel aspect. Elle se donnait cœur et âme à servir les dieux sous sa fonction de servante divine. Pas une fois je ne lui avais montré ma reconnaissance des soins particuliers qu’obtenait le temple de ses mains. Un remerciement ne faisait de mal à personne ni même à un dieu. Était-ce par pur égoïsme de ma part? Peut-être, et pourtant, elle continuait de prendre soin des lieux même sans reconnaissance de notre part. À sa place, j’aurais éclaté en colère qu’on ne me récompense pas de mon travail acharné à garder ce lieu représentable à tous, non, elle était satisfaite avec si peu. C’est l’un des côtés adorables chez les mortels, ne rien chercher en retour. Je connaissais des immortels incapables d’endosser le peu de remerciement de leurs fidèles. Ils discernaient ceci comme un outrage qu’on devait immédiatement remédier, moi, je prenais ce qu’on m’offrait sans commenter sur les cadeaux. Rares étaient les offrandes que je gardais près de moi, je ne savais pas non plus où les mettre. Et ce jour-là, une nouvelle montagne a transporté en ma demeure pour le bon plaisir des citoyens. Je lui désignai de la tête la jeune femme indiquant aux fidèles de sortir.
-Je crois que nous sommes proches de la pause des Dieux. Les Dieux doivent se reposer les oreilles!
Mon sourire refit surface à l’idée que je quitterais très bientôt les lieux avec mes présents. Certes, cette joie ne serait que plus comblée quand je provoquerais chez ma compagne de conversation, l’imprévisible de sa vie. Personne ne peut deviner que l’homme devant soi est le dieu des dieux. Pourquoi cette subitement envie de lui montrer mon vrai moi? Simple, curieux de voir sa réaction et ainsi provoquer quelque chose d’autre. Qu’elle me voie tel que je suis ne changeait en rien à mon futur. Je pouvais prendre l’apparence de n’importe qui et de ce dont je voulais, de plus, nos chemins ne se croiseront surement plus. À moins qu’elle n’eût en tête de me pourchasser d’un bout à l’autre, ce qui m’étonnerait. La jeune fille du temple s’approchait de nous deux pour nous dire de quitter le temple. Chose qu’elle n’eut pas le temps d’exprimer que déjà, je plongeais mon regard glacé dans ses yeux rosés.
-Ça va être bon pour nous, vous pouvez disposer.
Sans rétorquer, elle s’inclina et quitta le temple laissant les deux individus seuls dans le temple des prières. La vampire ne devait rien comprendre aux agissements de la propriétaire du temple. Pas surprenant, ce n’était pas tous les jours qu’un inconnu dicte aux autres quoi faire. Continuellement dans mon apparence de mortels, je quittais temporairement ma place aux côtés de la vampire et me dirigeais à mon but premier de ma présence, mes offrandes. À première vue, on aurait dit un voleur qui pille un endroit sacré!
-Serait fou de ne pas profiter de tous ces cadeaux!
Je sifflotais un air gai, je ne sais pas si la gente demoiselle allait comprendre la situation où elle me prendrait pour un effronté de toucher les cadeaux d’un dieu. Nous verrons bien.
Re: no reason to be proud ─ Zeus | Mer 03 Sep 2014, 18:42
no reason to be proud
Tout vu. Tout entendu. Tout connu. Depuis quand avais-tu affirmé tout savoir ? Pourquoi t'inventait-il tes propres pensées ? Même ton nom, il ne connaissait pas. Qu'est-ce qui pouvait lui faire croire que tu avais la prétention d'être au-dessus du monde ? au-dessus de la connaissance elle-même ? Tu te grattes la joue du bout des ongles, le regardes de sous tes longs cils sans relever la remarque. De toutes façons, il semblerait que jamais vous ne tomberiez d'accord et ton intention n'avait jamais été de plaire à quiconque. Tu te tais donc, l'observes s'amuser.
Elle lui obéissait. Tu notais dans un coin de ta tête qu'il ne fallait pas le regarder dans les yeux. Quitte à demeurer dans l'agonie et la lassitude, tu voulais pouvoir rester maîtresse de toi-même. Tu le regardes chipoter aux présents. De toutes évidences, Shadow n'était pas son nom. Tu gonfles les joues. Tu n'avais aucune envie de t'éterniser aux côtés des Dieux qui, de toutes évidences, ne t'avaient jamais aimée. Restait plus qu'à espérer qu'il n'en soit en fait qu'un vil voleur de présents dotés des bons dons. Mais s'il avait été le dit voleur, n'aurait-il pas un minimum peur des Dieux ? brr.
─ Acceptez donc de répondre honnêtement à une seule et unique question, monsieur..
Tu avances à travers le temple, le regard un peu perdu. Si tu étais face à un Dieu, il était cruellement temps de partir. En revanche, si c'était un voleur, il était temps de le mordre. Tu allais prendre un pari, celui qu'il était un immortel. Tu n'avais pas vraiment soif, tu avais juste envie de savoir.
─ Quel est votre nom ?
Entre lui et la porte de sortie, tu l'observes, prête à te retourner. Tu n'avais pas peur, tu évitais juste les problèmes. Quitte à vivre éternellement, tu aimerais ne vivre des moments que lorsque tu étais seule dans la forêt ou à voler pour une jolie blonde. Ceux-là étaient des bons moments. Pas ceux où tu rencontrais des Dieux.
Great Thief pour Eva ♥
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Re: no reason to be proud ─ Zeus | Sam 24 Jan 2015, 06:04
Roxanne Ψ Zeus
« Une bien sombre jeune femme. »
ΨΨ
Je lui tourne le dos, je m’attendais à recevoir cette question, qui pourrait être idiot à croire que Shadow est bien mon prénom? Moi, au départ qui désirait garder mon identité secrète, se voyait prêt à dévoiler son identité. Assez surprenant, mais à quoi bon le cacher à cette femme, j’étais prêt à faire face à sa réaction devant tel que je suis. Zeus, le grand, celui dont le titre est connu de l’ile et à la fois, le plus rejeté. Rien ne me portait à en vouloir au peuple caressant une piètre opinion sur mes actes et mes décisions, ils ne m’avaient jamais fait de mal, à part me détester pour des stupidités. Certes, ça paraissait ennuyeux, voire même malheureux, mais un roi ne peut pas plaire à tous, et qu’avais-je à occasionner de leurs colères dévastatrices? J’aurais beau me démener pour leur faire plaisir, jamais le peuple ne serait satisfait, alors j’abandonnais! Je soupirais à moi seul, cette fille, je sentais que ma révélation n’allait pas du tout lui plaire. Elle prendrait ses jambes à son cou et ne reviendrait pas. Les joies d’être un Dieu, fuir les gens en raison du sang divin qui coulait dans nos veines. Non, il ne fallait pas croire que tous fuyaient, certains se collaient à vous telles des sangsues pour admirer ou toucher l’éclat des êtres divins, tels des objets qu’on voudrait posséder. Je me souvenais de certaines personnes s’écrasant à ma vue, et d’autres me lançant des éclairs par les yeux et pour certains, une envie folle de me tenir compagnie et même d’aller plus loin. Soit, j’étais craint aimé ou détesté. C’est une de ses raisons que j’appréciais peu le fait de me déplacer sur l’ile sous mon apparence de dieu. J’adorais qu’on me traitât comme tout autre individu, un inconnu cherchant le simple plaisir de ce monde. Bon, il est vrai qu’être Dieu était plaisant, surtout lorsque les gens vous glorifiaient, mais tous les jours, ça horripilait. Je n’étais pas comme Héra, dont tous sur son passage devaient se prosterner et la traiter comme une vraie petite princesse, moi, je voulais m’amuser sans penser à mon titre. Me laisser porter par le rire et faire tout ce qui me passait par la tête sans m’inquiéter de mon statut de Dieu. J’en étais presque jaloux d’Hermès, mon jeune fils à la fougue étonnante et dont rien ne démolissait sa bonne humeur. Ceci dit, si je faisais toutes ces idioties devant mon peuple sous mon aspect de roi… adieu le roi qu’on prenait au sérieux! Hermès … très mauvais exemple, mais ses folies ne cesseraient de m’amuser.
Enfin, je me tournais en sa direction pour admirer ne serais-ce une dernière fois ce visage magnifique. J’étais un peu déçu que notre conversation puisse prendre fin, même si notre sujet de conversation ne me divertissait guère. Mais la seule compagnie d’une femme éveillait de la joie chez moi et ainsi que les jeunes hommes séduisants. Je possédais une réputation sans pareil sur la drague, l’invocation de Zeus éveillait la pensée d’un dévergondé au goût sucré pour le sexe. Le plaisir de l’existence charnelle entre deux individus surpassait n’importe quoi et c’est à cette évidence que je me serais donné à cœur joie de la prendre dans mes filets. Ce n’est pas que ce corps aux nombreuses formes n’éveillait pas la bête sauvage en moi, simple fait, qu’elle n’appréciait surement pas les dieux et la façon qu’elle répondait à mes questions, ça porterait mal à y infiltrer de la drague.
-Bien, je vais vous révéler mon identité.
Je posais mon derrière auprès de mes précieux cadeaux dont leur contenue m’était encore si inconnue. Sans trop presser la détente et crier haut et fort mon identité, je me contentais de retirer lentement mon costume. Le noir corbeau de mon déguisement disparaissait peu à peu de mes fils d’or effleurant mon visage, mes yeux véritables dévoraient cette couleur glacée, se métamorphosant en un liquide or brillant.
[color=#e0b800]-Voilà, je suis autre que Zeus, impressionnant non?[color]
Un sourire séducteur s’immisçait sur mes lèvres pâles, j’exhibais un soudain plaisir à me révéler devant cette demoiselle. Une impression que tous mes soucis sur mon comportement s’évaporaient en une seule action. Surprenant et délivrant!
-N’ayez crainte si ma présence vous terrifie, je n’ai pas l’intention de vous attaquer. Je n’en trouverais pas plus satisfaction
Ma main traversa ma forêt d’or, dévoilant mon visage illuminé de béatitude. Je lançais une toute nouvelle invitation, arrêt sur la comédie du gentil homme qui lui suffisait de parler des dieux pour combler sa satisfaction.
-Je vous laisse la liberté de partir comme bon vous semble. Je suis fort habitué d’être laissé derrière juste pour mon statut. C’est même l’une des raisons pour lesquelles je hais me présenter sous mon vrai jour. Je suis un dieu et après tout?! Cela est-il une raison pour m’éviter? Pourriez-vous répondre à cette question gente dame?