Tears and Blood {Wolfgang} [NC-16 pour cause de violence]

Cela faisait exactement trois jours que Nayla avait failli perdre la vie. Car elle l’admettait, à présent. Sans l’intervention de Wolfgang, elle se serait très certainement vidée de son sang, sans eau à proximité pour se soigner. De nature fière et indépendante, elle avait eu du mal à accepter qu’elle pût un jour avoir besoin de l’aide d’autrui, surtout d’un parfait inconnu. Pourtant c’était exactement ce qu’il s’était produit. En plus de l’avoir aidé, il lui avait payé une nouvelle robe, ainsi qu’un repas… Elle devait à présent le lui rembourser, car c’était à elle, au départ, de payer une dette. Pour cette raison, elle parcourait l’Océan afin de retrouver l’une de ses cachettes, qui contenaient de nombreuses trouvailles, humaines pour la plupart. Elle n’y attachait pas une quelconque importance, mais elle n’aimait pas jeter inutilement. Elle s’était toujours dit qu’elle leur trouverait un jour une utilité, et elle avait eu raison. Elle ne s’en rendait pas compte, mais les trésors qu’elle avait entreposés pouvaient valoir une fortune aux yeux de certains collectionneurs ou apothicaires. AU bout de quelques heures de recherches, elle finit par retrouver la petite grotte qui, elle le savait, contenait exactement ce dont elle avait besoin.

Reprenant forme humaine, elle se dirigea vers le fond, où se trouvait, dans une anfractuosité de la roche, l’objet de sa visite. Un petit coffre d’aspect assez ancien, rouillé à divers endroits, recouvert de mousse. Lorsqu’elle l’avait trouvé, de nombreuses décennies auparavant, elle y avait découvert de vieilles pièces de monnaies, ainsi que quelques pierres précieuses. Cela devrait lui convenir. Il lui suffirait de prendre ce qu’il souhaitait, même plus que ce qu’il avait dépensé pour elle. Elle ouvrit le coffret en forçant un peu sur l’ouverture, qui avait souffert au cours des dernières années. Satisfaite de son contenu, elle le referma, puis se transforma en kirin avant de le prendre dans une patte. Elle regagna l’Océan et invoqua alors un portail qui la conduisit au lac, son précieux petit coffret calé entre une patte et son torse écailleux. Elle émergea près de la rive en regardant attentivement les alentours, histoire d’être sûre qu’aucun visiteur non désiré ne viendrait l’espionner. Elle rejoignit la terre ferme et déposa son paquet sur le sol.

A cet instant précis, un bruit suspect attira son attention. Elle fit volte-face en montrant les crocs, incapable de reconnaître une odeur familière car le vent était contre elle. Ses yeux reptiliens fouillèrent la faune autour, avant de découvrir une silhouette humaine, accompagnée d’un étrange animal, une sorte d’oiseau gigantesque. Elle les reconnut aussitôt, l’un pour être celui qui l’avait sauvée, et l’autre pour l’avoir déjà vu se baigner dans le lac à plusieurs reprises. Oh, ce devait donc être l’affilié de Wolfgang ! Elle comprenait à présent pourquoi il ne s’aventurait pas en ville. La kirin se détendit aussitôt et adopta une attitude plus pacifique.

« Bonjour Wolfgang. Tu es ponctuel à ce que je vois. Je viens justement d’arriver. Et c’est ton affilié je présume ? »

Sa voix mentale cristalline s’était élevée dans les airs. Contrairement à ce que tout le monde croyait, elle ne leur parlait pas directement dans l’esprit. En réalité, tout le monde pouvait l’entendre en étant à proximité, comme si elle parlait normalement. Elle n’avait simplement pas besoin d’articuler pour s’exprimer. Elle tourna sa tête vers l’oiseau extraordinaire en l’observant attentivement. Puis elle reporta son attention sur le petit coffret à ses pattes. Elle retrouva sa forme humaine, frêle et délicate, et ouvrit le contenant en forçant encore sur la serrure, dévoilant son contenu au démon.

« Prends ce que tu souhaites » lui indiqua-t-elle en le fixant. « ça devrait suffire à payer ma dette, je pense. »

Pendant qu’il se servait, elle détailla l’animal qui l’accompagnait. Ses ailes avaient vaguement la forme de bras, c’était très intriguant. Elle n’en avait jamais vu auparavant. Son corps blanc et mauve tranchait sur le paysage. Elle se demandait d’où il pouvait provenir. Etait-ce une création des dieux ? Cette hypothèse lui semblait la plus probable. Enfin, elle n’était pas ici pour découvrir l’origine d’un oiseau d’aspect fantastique. Lorsque Wolfgang eut pris ce qu’il désirait, elle se baissa pour refermer le coffret. En se redressant, elle se souvint d’un détail. Elle le fixa de ses prunelles couleur océan.

« Il me semble que tu avais une proposition à me faire, lorsque nous nous sommes quittés il y a quelques jours. De quoi s’agit-il ? »

Elle s’en était souvenue sur le moment. A présent, elle se remémorait l’air énigmatique de l’ange déchu lorsqu’il avait prononcé ses paroles. La curiosité la repiqua. Que pouvait-il avoir à lui proposer qui pût l’intéresser, elle ? Elle patienta, les mains croisées sur sa nouvelle robe, celle-là même qu’il lui avait achetée. Elle portait juste par-dessus une veste légère confectionnée par sa mère, n’étant pas habituée à avoir les bras à l’air. Elle l’avait portée en se disant qu’il s’agissait là d’un signe de reconnaissance. Et puis, elle ne lui déplaisait pas.

Trois jours s'étaient écoulés. Depuis quoi d'ailleurs ? Ben. Depuis qu'il avait sauvé quelqu'un, c'est un fait assez rare pour être notable en fait. Du coup. Ben.. non en fait il ne l'avait pas noté sur un calendrier. D'ailleurs heureusement qu'il avait noté dans un coin de sa tête où et quand il devait la retrouver, le pauvre avait parfois l'impression d'avoir plein de trous dans sa tête, lui permettant alors parfois d'oublier des choses. Pour s'en souvenir juste un poil trop tard. C'est un don j'vous dis. En tout cas, il lâcha ce qu'il était en train de faire. C'est à dire a être penché sur le cas d'un client. Parce que oui, cela lui arrivait de travailler hein, fallait bien gagner sa vie, même si. Du coup, il devait enquêter sur une affaire des plus ennuyeuse. Une femme qui se demandait si son mari le trompe. Du coup il était obligé de noter les habitudes du dit monsieur pour pouvoir le suivre et dire où il allait, ce qu'il faisait avec qui et tout. Bref. Rien de bien passionnant. Si elle a des doutes elle a qu'à lui demander. Quand on est quelqu'un sans tact comme lui, fallait pas s'attendre à mieux. Mais en même temps. Payer quelqu'un pour ça... Bref. Ce n'est pas le sujet du jour, revenons à son rendez-vous de la journée, qui serait certainement plus intéressant que ça. Quoiqu'il en soit. Il s'était rendu en forêt. Appelant alors son compagnon depuis.. non pas depuis toujours depuis cinq quand à le rejoindre. Il n'était pas allé le voir depuis. Boulot, et tout oblige quoi. Il avait l'habitude. C'était une grande bêbête hein. Il savait se débrouiller tout seul. Mais voilà, il fût visiblement des plus ravi en voyant son lié enfin. Allant même jusqu'à le charrier, lui demander s'il n'était pas mort depuis et tout. Ah ah très drôle. Wolf l'ignora d'ailleurs, repoussant juste la tête de son affilié qui était venu se coller à lui. Digne d'un pote trop collant qu'on dit chiant mais qu'au fond, on apprécie énormément. En tout cas, il se contenta de lui expliquer ce qu'il allait faire et donc, lui proposait de venir. De toute façon c'était au lac, c'était son élément ça ne devrait pas poser de problème non ? Il accepta.

Soupirant, il prit alors son envol, suivit de près par son ami. Il ne cessait de l'inonder de questions, parfois pas très utile. Et notre homme soupirait juste à chaque fois. Ahlala. Pourquoi les Dieux lui avaient collé un affilié si vif, plein de vie, et joyeux. Tous le contraire de ce qu'il affichait les trois quart du temps. Au moins, ils partageaient une passion commune. Le vol. Et c'est avec ce moyen de transport des plus rapide qu'ils arrivèrent au lac. Entament alors une chute lente, profitant de la hauteur pour observer les alentours et voir s'il ne pouvait pas la voir. Et en fait... Ce ne fût pas une frêle demoiselle blanche qu'il trouva sur la rive du lac. Mais une immense créature. De son point de vu, cela ressemblait à un immense dragon aquatique dépourvu de nageoire. Mais il n'était pas un spécialiste des créature mythologiques. Loin de là. Il resta d'ailleurs pendant un bref instant en suspends devant la prestance de l'impressionnante bête. La regardant juste. Comme pour jauger et savoir si c'était bien elle déjà. Et. Juste pour regarder aussi parce que ce n'est pas le genre qu'on croise tous les jours. Et ce, malgré le manque de réaction sur son visage pâle, notre homme était impressionné... L'attitude tantôt agressive puis pacifique de la créature lui mit la puce à l'oreille. Mais surtout son regard, allez savoir. Il trouvait le moyen de se dire que oui, du coup c'était bien la bonne grosse bête des environs. Même si faut avouer qu'il n'y en avait pas trente-six milles. Juste elle et Ghost. Ainsi. Il atterrit devant elle. Doucement, repliant ses immenses ailes de démon dans son dos pour alors lever la tête pour pouvoir la regarder. Quel étrange sensation c'était de regarder une telle créature dans les yeux mais il ne bougea pas. Elle s'exprima. Il resta un instant silencieux. Comme s'il était trop occupé à la regarder de haut en bas, ce qui était un peu le cas faut l'avouer. Avant de subitement se souvenir ce qu'il était venu chercher. Ah oui. Elle lui devait de l'argent c'est vrai... Clignant des yeux. Il se reprit.

Toujours. Les gens en retard font perdre du temps. C'est agaçant.

Commença-t-il à dire. Parce qu'il.. avait envie de le faire en fait. Avant de finalement hocher la tête en guise de salutation avant de désigner son affilié qui s'était posé et s'approchait sans crainte d'elle.

Et je te présente-

Ghost ! J'sais pas pourquoi il a décidé de m'appeler ainsi mais bon. J'aurais dût me douter que c'était toi. On s'est déjà croisé, à pêcher le poisson dans le lac !

… et voilà...

Ouais. Il ne savait que dire de plus le pauvre. On l'avait coupé dans ses présentations si ce n'est pas triste quel idée d'avoir donné la parole même mentale à cette bête hein ahem. Le démon resta un instant un peu dubitatif, avant de finalement hausser les épaules et se tourner. Pour voir finalement apparaître à nouveau la silhouette qu'il connaissait. Celle de Nayla. Pendant un bref instant. Il reste comme un gros débile à la fixé. Dans sa tête, il tentait de faire le comparatif entre elle et la créature qu'il avait sous les yeux y a genre trente secondes. Allez savoir pourquoi. Au moins il pût constaer qu'elle portait la robe qu'il lui avait offert, elle devait être à son goût au moins. Avant de finalement avoir un léger sursaut, à peine perceptible et hocher la tête. Fixant alors le coffre qui avait trouvé le moyen de lui sortir de l'esprit une nouvelle fois depuis tout à l'heure.

Ah oui. Merci.

Bravo, il n'avait pas oublié la formule de politesse au moins. Même si faut avouer. Autant Wolfgang pouvait être profiteur et manipulateur. Autant l’appât du gain ne l’intéressait pas plus que ça. Mais on en va pas cracher dessus hein c'est pourquoi il se pencha. Évaluant alors la valeur de ce trésors. Mais... en fait ça avait bien plus de valeur que ce qu'il avait bien pût lui payer... Il leva un bref instant les yeux vers elle, avant de finalement hausser les épaules. Oh ben tant pis et de prendre une poignée. Y avait plus, mais c'était pas la mort. Ça lui permettrait d'être tranquille tient. Il rangea le tout dans une bourse. Avant de se redresser. Eh bien... Voilà ? Heureusement que non . Cela aurait été bref sinon.

Quelque chose qu'il voulait lui proposer ? Vraiment ? Sur le coup. L'ange déchu tira une drôle de tête. Comme s'il se demandait réellement de quoi elle parlait et.. Ben en fait c'était vraiment le cas. Le pauvre. Il était déjà passé à autre chose entre deux. Et il eut un moment de flottement. Totalement. Il échangea même un regard avec son affilié. Comme si ce dernier allait pouvoir l'aider avant de se rappeler que non il n'était pas là ce jour-là et ne pouvais pas savoir. Ce dernier ne manqua pas de ricaner mentalement de façon à être entendu des deux. Ce qui lui fit lui donner un coup de coude qui n'eut aucun effet... Finalement il se souvint. Il lâcha d'ailleurs un.

Ah... Oh.

Ok, tu le sent un peu le mec à l'Ouest Nayla tu le sens ? Bah c'était totalement ça oui. Il lui avait fallut quelques instants pour se remettre dans le bain. Il était capable de passer à tellement de choses différentes c'est dire... Il se planta alors juste devant elle. Baissant alors légèrement la tête pour pouvoir plonger son regard pourpre dans le sien.

C'est vrai. En fait... Je voulais te proposer. Désires-tu que je t'aides à retrouver ce type qui t'as séquestré pour lui faire la peau ? Je suis à peu près certain que j'adorerais faire la rencontre de ce type.

S'il fallait un peu enquêter, c'était dans son rayon après tout. Avec les informations qu'elle devait avoir, ils auraient bien un piste. Son affilié sembla surprit. Après tout, il n'offrait jamais son aide, encore moins à titre gratuit. Mais là. Il n'attendait rien en échange. C'est qu'il y trouvait sur le fond une certaine satisfaction. En tout cas. Un sourire en coin était apparut sur son visage rien qu'à l'idée de pouvoir tuer une personne semblable à lui. Attendant alors sa réaction. Tout simplement. Oui. Il lui proposait une vengeance. Quelque chose qui selon lui est mérité. Au même titre que lui était satisfait d'avoir au moins pût faire la sienne. Cela ne sert à rien, ce n'était pas ça qui allait le reconstruire. Mais putain. Ça fait du bien.

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Apparemment, Nayla et Wolfgang partageait plus qu’une histoire en commun. La ponctualité semblait également précieuse chez lui, ce qu’elle appréciait. Elle devait bien avouer que parmi le peu de gens qu’elle avait croisé sur l’île, le jeune démon se démarquait de loin. Il n’avait pas ce comportement exubérant de la jeune génération, bruyante et en sérieux manque d’éducation. Certes, Nayla les jugeait un peu sévèrement, mais que voulez-vous, après autre siècle d’existence cloisonnée dans son monde, on ne pouvait guère lui en vouloir. L’ange déchu était arrivé presque en même temps qu’elle, à quelques dizaines de secondes près. Elle l’avait vu en l’air, accompagné de l’oiseau géant, et il lui avait semblé distinguer une certaine surprise sur son visage. Il ne devait certes pas s’attendre à trouver, à la place de la frêle humaine, une bête qui faisait 50 fois sa masse. Elle était habituée à ce genre de réaction, mais elle trouvait cela amusant de voir le jeune homme impressionné. Elle sentit son regard perçant même après son atterrissage. Il la détaillait comme elle le faisait chez les inconnus. Ce n’était pas ce genre de regard qui pourrait la mettre mal à l’aise, non, et encore moins la déstabiliser.

« Oui, c’est très agaçant. » appuya-t-elle en hochant la tête. « Les jeunes d’aujourd’hui ne semblent pas connaître le sens du mot ponctualité, c’est navrant. »

Il la salua d’une brève inclinaison de la tête, à laquelle elle répondit pareillement, avant de vouloir introduire son affilié. Mais il n’en eut pas l’occasion car l’oiseau géant prit la parole, surprenant Nayla qui n’avait pas l’habitude d’entendre des animaux parler. Elle écarquilla légèrement ses yeux reptiliens –autant que faire se peut sous cette forme en tout cas - en fixant la créature de ses prunelles bleues, fendues d’une pupille verticale. Elle le laissa s’exprimer, à peine attentive au désarroi de Wolfgang, pris de court. Une fois l’instant de surprise passé, Nayla inclina la tête en direction de Ghost pour le saluer convenablement.

« Enchantée, Ghost. Il t’a sans doute appelé comme ça à cause de ta couleur. Ghost signifie fantôme en anglais, et dans les légendes humains ils sont blancs presque transparents. Et il est vrai que je t’ai déjà croisé à plusieurs reprises. J’ignorais que tu étais un affilié cependant. »

Après cette longue déclaration –n’oublions pas que la kirin parlait peu, d’ordinaire – Nayla reprit sa forme humaine, petite et d’aspect si fragile. Elle désigna le coffre au démon et l’invita à se servir comme il le souhaitait. Elle estimerait alors sa dette payée… du moins concernant l’argent dépensé par le jeune homme à l’attention de la mythologique. Une vie sauvée, selon elle, ne pouvait se solder que par un juste retour des choses : sauver la vie de l’intéressé. Ses yeux observateurs notèrent son sursaut pourtant presque imperceptible, mais elle ne releva pas, jugeant le détail comme superflu.

« Je t’en prie » répondit-elle à sa formule de politesse.

Il se pencha sur le coffre et sembla hésiter pendant un moment, contemplant le contenu, avant de prendre une poignée du trésor et de le ranger à l’abri dans une bourse. Ceci fait, Nayla referma l’objet avant de lui poser une question à laquelle il ne s’attendait absolument pas. Elle fut quelque peu surprise d’ailleurs, elle qui avait bonne mémoire était persuadée de ne pas s’être trompée. Il lui avait bien fait par d’une proposition intéressante pour elle, mais… En fait, il avait l’air de ne pas s’en souvenir. Nayla haussa un sourcil, de plus en plus haut en apercevant l’échange de regard. Elle cligna une fois des yeux, stupéfaite. Si elle avait été un peu moins… coincée dirons-nous, elle aurait même pu en rire. Ghost ne se priva pas de moquerie en revanche, elle l’entendit clairement, et à dire vrai elle était partagée entre l’amusement et la consternation. Comment pouvait-on oublier une proposition énoncée seulement trois jours plus tôt ? Certes, Wolfgang avait traversé de durs épreuves, mais, à ce point ? L’exclamation du démon lui apprit qu’il se souvenait enfin de ce « léger » détail. Nayla haussa le deuxième sourcil, mais ne commenta pas, déjà presque sur le point d’esquisser un sourire tant elle le trouvait… dépité. Mais son expression changea complètement lorsqu’il lui fit part de ce qu’il avait en tête. La kirin ouvrit légèrement la bouche, stupéfaite. Elle ne se serait jamais attendue à une telle chose. Un court instant de silence se déroula, pendant lequel elle fixa le jeune homme, son masque impassible quelque peu altéré.

« Tu… tu ferais ça ? Pour quelle raison ? »

Bien évidemment la kirin devait toujours trouver une logique à l’aide qu’on lui proposait. Elle partait du principe que tout le monde avait sa propre motivation. Pour elle, c’était le devoir, en général. Mais bien sûr, elle ne pouvait se douter que Wolfgang pouvait prendre des décisions sans raison particulière. Nayla baissa légèrement les yeux, pensive, et fronça un peu les sourcils.

« A dire vrai, j’ignore où il pourrait se trouver. Je n’ai pas eu beaucoup de temps pour mener l’enquête. J’ai dû rattraper dix ans d’absence en quelques mois… »

Nayla se tut un instant. Elle replongea son regard océan dans celui de Wolfgang, couleur de sang, si différent du sien, et qui pourtant s’exprimait avec la même intensité.

« … Néanmoins, j’imagine qu’une aide extérieure ne pourra être que profitable. »

Elle était un peu réticente à cette idée. Elle lui devrait encore une fière chandelle, et si elle se fichait éperdument de l’aspect financier, elle ne souhaitait pas abuser de sa générosité… si c’en était réellement. Elle avait du mal à le cerner, et non pas parce qu’ils se connaissaient depuis trois jours seulement. Son esprit suivait une logique différente de la sienne qu’elle avait du mal à appréhender. OU alors… il ne suivait aucune logique. Nayla s’humecta les lèvres en réfléchissant, avant de reprendre.

« Ta proposition est intéressante, cependant j’aimerais savoir quelle est ta motivation ? Et que demandes-tu en échange ? »

Nayla avait du mal avec le concept du « je te rends juste service, je ne veux rien en échange ». Elle le faisait par devoir, ou elle ne le faisait pas. Il n’y avait qu’Allen pour qui elle ne comptait plus le nombre de services rendus, et réciproquement. Alors, nécessairement, la motivation de Wolfgang l’intriguait. Par contre, elle ressentait un certain espoir remonter. Celui de faire payer à cet individu tout ce qu’il lui avait fait subir. Et au centuple.

Ils formaient un drôle duo non ? En tout cas, on ne pouvait nier leurs différence. Visuellement, Wolfgang et son affilié, c'est un peu comme si on comparait la Kirin à lui. Elle était blanche, d'une pureté immaculée. Alors que lui, il était si sombre, à tel point qu'on ne trouverait pas ça étonnant qu'il ait du sang sur la joue en fait. Avec son regard injecté de sang. Et pourtant, il était calme, quelque peu étrange, voir avec l'esprit qui s'évade un peu trop, mais très calme. Elle lui avait rappelé qu'il avait eut une idée, ce qui n'était pas une mauvaise idée en soit. Trois jours se sont écoulés, je crois que c'est un peu beaucoup lui demander de garder ses propres idées en place dans son esprits. Elles vont et viennent. Il finit toujours par s'en rappeler. Après si c'est au bon ou au mauvais moment a dépend de sa chance. Et faut avouer qu'il s'en fichait un peu, et ne faisait donc rien pour corriger ce comportement. En même temps, quand on lui faisait une remarque sur son comportement ou éducation, on s'en sortait avec un regard digne d'un tueur au moins. C'était quelque chose qu'il faisait naturellement. Il passait du calme plat à la tempête, à l'amusement, à tout. Mais la présence de la Kirin et le bleu de ses yeux lui rappelait qu'il savait être calme et posé pendant cinq minutes d'affilés sans s'évader. Enfin, quand il ne partait pas dans des comparaison physique entre sa forme de Kirin et sa forme humaine hein. Mais en fait, elle l'avit remit au goût du jour. Il voulait lui proposer quelque chose qui lui plairait en premier à lui-même. Autant l'avouer directement, Wolfgang n'était pas des plus compatissant ni même des derniers à avoir le scrupule de tuer. Surtout les humains. Les innocents il en avait souvent pas grand chose à faire. Mais alors si la personne est coupable, c'est donner d'autant plus raisons à ses gestes. Alors voilà. Si elle l'acceptait, il allait l'aider, ne serait pas venu que pour rapporter une poignée de pièces chez lui. Non non réellement l'aider. À la plus grande surprise de son affilié. Ce dernier semblait d'ailleurs apprécier la Kirin, ils partageaient un peu le même mode de vie ou presque. Et le calme que ce dernier affichait semblait parfaitement en accord avec elle. Il n'était pas aussi changeant que son lié. En même temps, c'est pas bien difficile...

Sous la surprise de Ghost, il désirait réellement l'aider. Se rendre sur Terre, pouvoir remonter la piste et après la laisser le tuer. De façon certainement atroce, mais ça, c'était bien le cadet de ses soucis. La pauvre, elle semblait quelque peu déstabilisé par sa proposition. Et comme il n'allait pas réagir pour rien. Il garda le silence, la laissant digérer. Réaliser la chose. Peut-être se disait-elle tout simplement qu'elle allait enfin pouvoir lui mettre la main dessus ? Comme je l'ai déjà dis, ça ne sert à rien, mais ça fait terriblement du bien la vengeance... Bien sûr. Pour quelle raison ferait-il ça. À titre gratuit. Comme ça, par bonté ? Peut-être. Ou peut-être pas. On ne sait pas trop, certainement que non, il suivait une logique qu'il ignorait lui même. Comme si une partie de lui en avait envie. Une partie qui devait certainement être lié à une autre, ses violences parfois passagères. Son affilié avait déjà décidé de le balancer dans le lac pour le calmer. Parfois ça lui prenait. Il suffisait d'un élément déclencheur. Heureusement que ce n'était pas souvent. Il serait certainement bon pour un passage dans un asile, endroit où on l'y enverrait certainement sur Terre mais bon. Il la laissait réflexion. Seule. Montrant sa méfiance, ses interrogations. Mais aussi les points positifs à cette association. Lorsqu'elle affirma qu'un peu d'aide serait certainement utile. Il ajouta d'ailleurs juste derrière elle.

Je suis Détective Privé de profession. Suivre et interroger les gens. Au final c'est un peu mon rayon.

Non. Il ne mettait pas du tout en avant qu'il pouvait plus que largement l'aider hein. Mais bon. Puisqu'il fallait une justification... Qu'il n'avait pas. Autant le faire savoir. Soufflant alors du nez, son sourire s'élargit légèrement d'un côté. Tandis que son regard exprimait quelque chose de différent. C'était moins calme, plus... Comme envie, une pulsion qui se reflétait mais qu'il contenait en lui. Restant du coup immobile.

Rien. Je ne désire rien. La mort et la souffrance me conviendront parfaitement.

Un sale type qui fait des expériences et humain. Autant dire que c'est le parfait combo des trucs à éliminer d'après lui. D'ailleurs à ces mots qui étaient plutôt dur, bien que pas à l’encontre des personnes ici présentes. Ghost s'exprima alors. Il tendit son cou immense pour pencher sa tête entre les deux, et regarda son lié. Ce dernier lâcha alors les yeux de la femme blanche pour le regarder, sans tourner la tête.

Tu ne devrais pas. Enfin, tu devrais carrément arrêter d'aller sur Terre Wolf.

Il ne lui répondit pas. Il avait simplement pousser sa tête de sa main faite de chaire. Comme pour lui exprimer sur sur ce coup, son avis ne comptait pas. Il avait eut la ferme idée de l'aider à se venger. De voir cet homme baigner dans son propre sang. Et ça, ça le défoulerait et lui ferait plaisir. Il le sentait, bien qu'il ne l'admettrait certainement pas de vive voix. Il pivota sur lui-même, pour se retrouver à côté de la frêle demoiselle. Son aile gauche se déploya légèrement, effleurant légèrement le dos de la jeune femme. Au moins, s'il avait retenu une chose, c'est qu'il ne devait pas la toucher. C'est donc ainsi qu'il l'invita à emboîter le bas. Ayant un peu l'attitude de quelqu'un qui l'invitait à danser. Disons... Que c'est une danse macabre qu'il désirait engager avec elle.

… et voilà...

Ouais. Il ne savait que dire de plus le pauvre. On l'avait coupé dans ses présentations si ce n'est pas triste quel idée d'avoir donné la parole même mentale à cette bête hein ahem. Le démon resta un instant un peu dubitatif, avant de finalement hausser les épaules et se tourner. Pour voir finalement apparaître à nouveau la silhouette qu'il connaissait. Celle de Nayla. Pendant un bref instant. Il reste comme un gros débile à la fixé. Dans sa tête, il tentait de faire le comparatif entre elle et la créature qu'il avait sous les yeux y a genre trente secondes. Allez savoir pourquoi. Au moins il pût constaer qu'elle portait la robe qu'il lui avait offert, elle devait être à son goût au moins. Avant de finalement avoir un léger sursaut, à peine perceptible et hocher la tête. Fixant alors le coffre qui avait trouvé le moyen de lui sortir de l'esprit une nouvelle fois depuis tout à l'heure.

Je t'aide et en échange, tu élimines un type de son genre. C'est tout ce que je demande. Alors. Qu'en dis-tu ? … Il faut éliminer ces gens-là. De toute façon.

Attendant dans cette position. Si elle acceptait ou non cette danse avec lui. De partir sur Terre et commencer la traques aux indices. Ils n'y arriveraient pas aujourd'hui ça non. Il faudrait certainement élaborer des plans ou autre. Qu'importe. Cela lui rappelait dans un sens son travail en tant que Yakuza. Sauf qu'il avait cette fois-ci un Kirin en guise d'allier. Ce n'est pas rien. Il ajouta.

Pour commencer, il suffit de trouver quelqu'un qui peut potentiellement nous en apprendre sur lui. Peut-être. Là où tu te trouvais ?

Il eut un instant de pause. En fait, il l'observait. Autant il se jouait du malheurs des autres, autant, il sût au fond de lui trouver une compassion et une envie de soutient pour Nayla. S'ils devaient se rendre-là bas, cela lui ferait remonter de bien mauvais souvenir. Autant vous dire qu'il n'était pas des plus certains de sa réaction s'il devait remettre les pieds dans cet hôpital. En tout cas. Son affilié, bien que réticent, se contenta d'informer mentalement qu'il faisait ce qu'il voulait, mais d'être prudent. Comme toujours Ghost. Comme toujours... Son regard pourpre attendait. Soudainement, il c'était légèrement adoucit. Retrouvant alors l'azur qui le captive et le calme souvent de suite. Était-elle prête à affronter ça ou pas ? Certainement que oui. Si elle ne désirait pas sa présence en revanche, il n'insisterait pas. Mais bon, une histoire si semblable à la sienne, c'est aussi malheureux qu'inédit. Comme quoi parfois le sort ne s'acharne pas que sur une seule personne. Bien que le brun avait lui finit par en mourir. Mais ça. C'est une autre histoire...

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Nayla fonctionnait sur le principe du donnant donnant. Autrement dit, lorsque ce n'était pas son devoir qui la guidait dans une entreprise, elle s'attendant à recevoir quelque chose en échange, ou à donner lorsque c'était elle qui nécessitait un service. Le reste du temps elle agissait par devoir et alors n'attendait ni ne demandait rien en retour. Alors forcément la proposition de Wolfgang la prenait au dépourvu. Et ce depuis le début. De toutes les personnes qu'elle avait croisées lors de sa longue vie, aucune ne lui ressemblaient, du point de vue psychologique et comportemental. On ne peut appréhender ce que l'on ne connait pas. C'était pour cette raison que chacun de ses gestes, chacun de ses mots, chacune de ses réactions la surprenait ou la laissait songeuse. Le démon l'informa sur son activité professionnelle. Nayla avait une image floue du concept de "détective privé", mais elle comprenait qu'il s'agissait d'enquêter sur diverses choses pourpe compte d'une clientèle de l'ordre privé.

« Tu es donc un enquêteur. Deux valent mieux qu'un je te l'accorde. »

Cependant avant de conclure un accord, elle devait s'enquérir de ses motivations. Et la réponse de son interlocuteur la laissa perplexe. Certes elle aussi méprisait les humains, et combien de fois n'avait-elle pas souhaiter les châtier pour leurs crimes et leurs insolence ? Mais agissant au nom de Poséidon, elle avait toujours mis ses sentiments et ses envies de côté, faisant passer en premier son devoir, même devant son propre bien être. Rares furent les fois où elle se laissait dominer par ses sentiments, submerger par la rage, la haine, la colère. Elle haïssait les humains, mais elle me souhaitait par pour autant semer mort et destruction sur son passage dès qu'elle s'emportait. Parce que Poséidon ne l'aurait pas permis, et pour rien au monde elle ne souhaitait lui déplaire. Ainsi cette motivation la mettait presque mal à l'aise, mais que risquait-elle ? Elle saurait le contenir.

« Soit. Cependant je te demanderai de te contenir. Je n'y vais pas pour exterminer une communauté mais pour retrouver la trace d'un militaire. »

Elle avait posé ses conditions et elle serait prête à les lui rappeler le moment venu. Et s'il se laissait emporter elle saurait trouver des arguments de taille -dans tous les sens du terme- pour le rappeler à l'ordre. Mais elle n'allait pas non plus le brider et le priver d'une quelconque satisfaction de vengeance. Alors elle s'empressa d'ajouter :

« Mais si nous sommes menacés d'une quelconque manière je n'aurai aucune objection à te soumettre. »

C'était sa façon de lui dire qu'il pourrait se faire plaisir si jamais des humains lançaient les hostilités, armés et menaçant. Elle ne pourrait tolérer qu'ils pussent frapper en premier. Elle les devançait toujours. C'était de la légitime défense après tout, et ils n'avaient qu'à y réfléchir deux fois avant de foncer tête baissé sur un adversaire dont ils ignoraient tout. Nayla s'apprêtait à conclure leur accord lorsque Ghost émit une objection. Nayla posa ses yeux bleus sur lui. Elle comprenait son sentiment, mais il ne pouvait pas empêcher son lié d'aller sur Terre si tel était son désir.

« Ne t'inquiète pas Ghost. Je veillerai à ce qu'il ne lui arrive rien.... Et à ce qu'il ne fasse pas de dérapage. Je te donne ma parole. »

Nayla ne manquait jamais à sa parole lorsqu'elle la donnait. Elle était digne de confiance sur ce point. Elle sentit quelque chose la frôler. C'était une aile de Wolfgang qui l'incitait visiblement à avancer, tout en évitant le contact. Il avait compris qu'elle n'aimait pas être toucher et le respectait. La kirin prit donc les devant, amusée de son manque de répondant sur la fin. Cela ne pouvait se voir bien sûr. Elle s'arrêta presque aussitôt et se tourna vers Wolfgang lorsqu'il reprit la parole. Formulé de cette manière, c'était un marché qui ne pouvait se voir refusé. La blanche acquiesça.

« Oui il faut les éliminer. Je ne lui laisserai pas l'occasion de faire à d'autres ce qu'il m'a fait. Et je ne laisse jamais un affront impuni. Nous avons un accord en ce cas. »

Elle ne savait trop par où commencer cependant. Comme devinant ses pensées, Wolfgang proposa de retourner sur les lieux de sa captivité. Elle le fixa intensément dans les yeux sans rien dire. Remettre les pieds sur cette île de malheur... Il la regardait avec compassion. Il savait donc ce qu'il lui demandait et ne s'en réjouissait pas. Elle ferma les yeux. Tant de souvenirs douloureux s'y trouvaient ! Pourtant ce n'était pas illogique de retourner là où tout avait commencé... Si elle pouvait y trouver les réponses qui la conduirait jusqu'au criminel, alors soit. Elle rouvrit les yeux pour le fixer.

« c'est une bonne idée. Mais l'île a été désertée, je suppose... Cela mérite de vérifier. Allons-y. »

Sur ces mots elle s'écarta de lui pour invoquer le portail qui les conduirait sur les lieux. Elle rassembla ses souvenirs et y songea avec force pour ouvrir le bon passage. Un cercle lumineux apparut devant eux. Fidèle à elle même elle passa le portail la première, sans se retourner pour voir s'il la suivait. Arrivée là-bas, elle inspecta consciencieusement le terrain, mais ne découvrit aucun danger potentiel. L'île semblait bien déserte. Dire qu'elle s'en était échappée moins d'un an auparavant ! Rien n'avait changé. Elle reconnut au loin l'endroit où elle avait quitté les deux jeunes gens qui l'avaient libérée de sa cage. Elle le pointa du doigt.

« La base était souterraine. L'accès se trouve là-bas. »

Elle prit les devant et se dirigea vers l'entrée en repoussant fermement les sombres souvenirs qui remontaient à la surface. Ce n'était pas le moment de se laisser submerger par tout ça. Elle avait une mission à accomplir. Non... une mission à terminer. Retrouver le monstre qui lui avait fait ça. Le punir. Se venger. Et l'empêcher une bonne fois pour toute de récidiver.

TTuer était une occupation comme un autre, pour quelqu'un qui n'a aucun scrupule, en quoi cela serait dérangeant ? Bien sûr. Nayla semblait d'un tout autre avis. Elle semblait être tombée bien moins loin que lui. Dans une folie meurtrière. Pourtant, il savait se maîtriser, il n'était pas un tueur en série loin de là, la preuve il était capable d'avoir une vie relativement normale, d'avoir un métier.. normal aussi. Métier qui serait fortement utile pour enquêter et retrouver l'origine du mal de la demoiselle. Ce type qui aurait très bien pût être à la place du médecin de l’hôpital pour lui vu son genre... Raison de plus pour se laisser aller à tuer ? Moui. Non, elle ne semblait pas en démordre. S'il n'y avait pas de la légitime défense, ils ne tueraient pas sans raison. Alors qu'être humain était à ses yeux presque une raison pour passer ses nerfs. Chose qu'il avait fait il y a peu, dans les transports. Il était juste fâché, il y avait des humains dans le coin, alors voilà, ils sont là pour qu'il puisse se détendre. Elle s'en était au final mieux sortit que lui au final. Cela signifiait-il qu'elle était plus forte que lui ? Peut-être. Lui avait été brisé il y a longtemps, il ne semblait que légèrement émerger à la surface de la raison, l'empêchant de devenir complètement un gros cas social, bien plus qu'il ne l'est déjà. Ou alors le mode de vie de la jeune femme aide à la garder saine d'esprit. Allez savoir... Pourtant, elle n'avait pût avoir sa vengeance alors que lui si. Mais aussi, lui avait été brisé pendant l'enfance et l’adolescence. Le moment où on se forge, où on est apprend... La seule chose qu'il avait pût retenir de cette époque c'était subir et haïr, pour au final vouloir se rebeller face à ce monde qu'il trouvait cruel depuis sa petite chambre. Hm. Mais je crois que je m'éloigne du sujet. On va juste dire que soit. Il ne tuerait pas. Du moins. Il n'en savait rien mais se disait qu'il ne le ferait pas. Jusqu'à ce que sur le fait il change d'avis pour une raison x ou y, il était plutôt doué pour ce genre de chose.

Il hocha cependant très légèrement la tête, pour ne pas dire que c'était carrément le regard qui s'exprimait pour lui. Il n'allait pas dire non de toute façon. Ce serait idiot. Jetant simplement un regard en coin à son affilié, puis à la jeune femme, le démon ne comprenait pas trop l'intérêt de cet accord, il savait se tenir il n'avait besoin de personne, mais n'en dit rien. Ghost semblait juste un peu soulagé, comme s'il savait qu'il pouvait avoir une confiance aveugle en elle qu'elle saurait quoi faire en cas de pépin sur terre. Ce dernier avait hoché la tête, lâchant simplement un « d'accord ». Quand bien même ce n'était pas le cas, hélas, il devait très certainement savoir que son lié ne laissait que rarement le choix. Quand il voulait quelque chose Wolfgang faisait tout pour l'obtenir, même quand c'est comme dans le cas présent pour aider une demoiselle à se venger. Ce serait presque mignon et gentil, s'il n'était pas question de faire couler du sang au final. L'invitant à se décidé en proposant une piste, Nayla avait finit par accepter. Le poing métallique de notre homme se serra, comme s'il s'imaginait déjà en train de l'enfoncer dans un de ces enfoirés. Mais se calma dans la foulé. Il fallait rester zen allez. Suit donc Nayla au lieu de penser à n'importe quoi.

Je te suit.

Avait-il juste dit. Lui emboîtant bel et bien le pas. Traversant la portail qu'elle venait de faire apparaître, pour se retrouver alors sur une île, dont il ignorait en fait totalement l'emplacement. Il resta quelque instant à regarder autours de lui, pour se rendre compte qu'il n'y avait pas grand chose ici. C'était une île désertée pour sûr. Un endroit parfait pour y faire des trucs louches en sommes. C'est pourquoi il la suivit en silence, tel son ombre, la laissant prendre son temps pour ouvrir la porte de la base souterraine. On se croirait presque dans un film glauque là. Le genre d'endroit qu'on avait absolument pas envie de visiter en somme. L'endroit était en partie ravagé par la végétation qui reprenait ses droits, mais pas assez, montrant alors encore des traces de passages selon lui, ce qui était bon signe. Quelqu'un à interroger serait toujours bien. Bien silencieux jusqu'à tout à l'heure. Ce n'est qu'au bout d'un certain temps qu'il tourna la tête vers la Kirin pour simplement demander.

Ça va ?

Oui c'était bien un élan peut-être gentillesse de demander ça, croyez-le ou non. C'est déjà beaucoup d'y penser en fait, il était du genre égoïste et plutôt personnel comme type. Il comprenait ce qu'elle ressentait, ou du moins pensait pouvoir l'imaginer, en transportant la même situation sur lui. Pas sûr qu'il réagisse pareil... Enjambant les débris de verre et diverses choses sur le sol. Notre homme regardait, parfois soulevait un truc ou ouvrait un tiroir, trouvant alors souvent des produits, des logos, parfois des armes complètement obsolètes. Il n'arrivait pas à saisir le but de ces gens... C'est alors que du bruit se fit entendre, un sacré bruit, pour ne pas dire un vacarme monstre. Suivit de paroles et de bruits d'humain. Et de pas. Ni une ni deux, notre homme bougea, pour finalement croiser la route d'un d'eux. Ces misérable choses dénué de tous pouvoirs. Il l'attrapa au vol, ce dernier semblant vouloir plus fuir qu'autre chose, l'air un peu paniqué. Comme si quelque chose l'avait effrayé. Même si au final la vision d'un homme munis d'un bras mécanique qui le plaque un peu violemment sur le mur ne devait pas être des plus rassurant hein. Là. Il le regarda dans les yeux.

Ok. Donc, je t'ordonne de répondre à toutes les questions que la demoiselle à côté de moi te posera. Tu n'omets aucun détail, et ne ment pas.

Il avait usé de son pouvoir de suite. Évitant alors de le menacer trop fort et risquer de le tuer. L'envie de resserrer ses doigts sur sa gorge était déjà bien trop forte. Cependant le ton de l'homme changea complètement, comme dénué de toute personnalité. Pour finalement hocha la tête. Il tandis alors le mec devant Nayla, comme s'il lui tendait un vulgaire bout de chiffon à bout de bras.

Tiens. Tu peux lui poser toutes les questions que tu désires. Tu seras forcément plus précise que moi.

Ce qui attira son attention. Était cette tâche de sang que l'homme avait sur son uniforme. Silencieusement. Il passa son doigt dessus. Pour en récupérer une trace, et passer sa langue dessus et le cracher dans la foulé. Ce n'était pas du sang humain, c'est tout ce qu'il pouvait dire. Il n'était pas un vampire, mais avait parfaitement retenu le goût du sang de ces derniers. Une créature magique. Il était incapable de savoir laquelle, mais c'était totalement différent. Qu'est-ce qu'il s'est passé...

DEV NERD GIRL

Revenir en ces lieux n’était pas une épreuve facile à surmonter. Toutes sortes d’images et de sensations remontaient à la surface, et elle devait se faire violence pour ne pas se laisser aller. Elle avait conscience qu’elle devait en passer par là pour retrouver l’auteur de tous ces crimes. Du moins, l’instigateur. Car elle savait qu’ils étaient nombreux à avoir exécuté ses ordres. Elle se doutait aussi qu’il n’avait pas agi de façon complètement isolée. Il faisait très certainement partie d’une organisation secrète qui prenait ses ordres d’un membre haut placé d’un quelconque gouvernement. Enfin, du gouvernement américain en l’occurrence. Nayla s’arrêta devant la trappe qui menait au couloir souterrain. Elle se souvenait de sa libération comme si c’était la veille. Elle se tenait à quelques pas de Wolfgang, encadrée des deux jeunes gens, lorsqu’elle avait pu reprendre un souffle d’air frais. Quel jour salvateur, en dix ans de captivité ! Elle ferma les yeux, sensible à ses souvenirs. La question inquiète de Wolfgang la sortit de sa torpeur. Elle posa son regard céleste sur lui.

« Oui. Ça ira, merci. »

Quatre mots, quatre simples mots. La kirin retrouvait son mutisme habituel. Son esprit aiguisé se mit en activité. Elle observa attentivement l’environnement. La végétation commençait à reprendre ses droits, mais pas assez pour masquer les traces des anciens occupants. Elle nota cependant une irrégularité sur une jeune tige de lierre, comme si quelque chose avait perturbé sa croissance paisible. Nul doute… cette île avait beau être déserte, quelque chose, ou quelqu’un était passé par là, il n’y avait pas si longtemps. Peut-être il ou elle était toujours ici… Le meilleur moyen était encore de le vérifier. Remettre les pieds sous terre ne l’enchantait guère, mais elle devait se montrer forte pour accomplir la justice des dieux. Elle pénétra dans l’espace exiguë à la suite du démon, le laissant prendre la tête pour cette fois-ci. Elle n’était guère enthousiaste à l’idée de revivre tout ça, en même temps. Aussitôt, les odeurs rances du renfermé, de la sueur et d’une autre fragrance trop diffuse pour être identifiée l’assaillirent. Elle réprima une grimace de dégoût. Sans lumière, et avec ces odeurs insupportables… elle ne comprenait même pas comment on pouvait y demeurer. L’expédition menée par ses libérateurs n’avaient pas fait de quartiers. De nombreux débris de verre jonchaient le sol, à perte de vue. Ils marchèrent pendant quelques minutes avant d’arriver dans une sorte de grande place souterraine. Quel chemin prendre alors ? Elle laissa Wolfgang choisir, ne pouvant se fier à son odorat pour l’instant. Ils arrivèrent dans un ancien bureau, sur lequel des papiers demeuraient encore étalés, sales et à moitié déchirés pour certains. Nayla était surprise que tous ces éléments n’aient pas été emmenés pour une quelconque investigation. Enfin… Nayla nota cependant la présence d’une arme qui lui paressait familière, dans le couloir. Elle se pencha pour la détailler. Son but n’était pas de tuer, mais d’envoyer des seringues. Comme pour sa propre capture… Elle frissonna en se redressant. Elle avait soudain un mauvais pressentiment. Un son attira étouffé attira son attention, grâce à son ouïe fine.

« Wolfgang, il y a… »

Un vacarme prodigieux la coupa net dans son avertissement. Sur ses gardes, sourcils froncés, elle se dirigea vers l’origine du bruit, sur les pas du démon. Aux bruits variés, elle déduisit que plusieurs personnes se trouvaient dans les locaux, mais impossible de les dénombrer… ni de les localiser. Les couloirs amplifiaient trop les sons pour pouvoir être précis. Un homme surgit soudain au bout du couloir, l’air effrayé, cherchant visiblement à fuir quelque chose. Le visage de la kirin se ferma. Elle reconnaissait sa tenue. Alors, certains étaient revenus, n’est-ce pas ? Ce fut toutefois l’ange déchu qui réagit en premier. D’une poigne puissante, il attrapa l’humain par le col et le plaqua contre le mur, lui coupant le souffle. Puis il le fixa d’une façon étrange dans les yeux, avant de lui donner un ordre. Nayla doutait que ce fut suffisant mais… Aussitôt, le prisonnier changea d’attitude, et acquiesca d’une voix atone. La kirin haussa un sourcil. Serait-ce l’un de ses pouvoirs qu’elle voyait à l’œuvre ? … très pratique, pour un enquêteur, elle le reconnaissait de bonne grâce.
« Merci. Je pense en effet que c’est à moi de l’interroger en premier. »
Nayla darda alors ses yeux porteurs du poids des âges sur ce misérable humain. Ce regard écrasant qui ne tolérait aucune insolence. Qui impressionnerait le plus brave des guerriers. Car ce n’était pas normal, pour une femme si jeune et si frêle. Nayla nota le geste de son camarade enquêteur. Elle plissa le nez. Du sang… elle s’approcha pour renifler. Cette odeur lui disait vaguement quelque chose… Elle fronça les sourcils, encore plus impressionnante, et porta son attention sur l’humain.

« Que sais-tu à propos de cette base ? »
« Elle a été déserté il y a moins d’un an à cause d’une descente de flics. Elle renfermait un prisonnier. Je n’y étais pas. Je ne sais rien de plus.»
« Pourquoi être revenus dans ce cas ? »
« Pour des informations importantes. »
« Lesquelles ? »
« Les plans de la base secondaire, ainsi que des ordres signés »

Une base secondaire ! C’était probablement là que se terrait leur chef, celui qui se nommait Général. Voilà la piste dont elle avait besoin. Il leur suffirait de retrouver ces fameux plans. Ils lui donneraient très certainement la localisation précise de cette fameuse base secondaire, et alors, elle pourrait le retrouver ! Ce nouvel espoir renforça sa détermination. Elle réfléchit un instant, et alors ses yeux se posèrent sur la tâche de sang.

« D’où vient ce sang ? A qui appartient-il ? »
« D’une créature que nous avons capturée. »
Nayla retint son souffle. Ils avaient recommencé ! Elle sentit la rage monter progressivement. Son ton se fit bien plus sec et menaçant.
« Qu’avez-vous fait d’elle ? »
« Nous avons voulu l’interroger, comme l’autre, mais apparemment elle ne parlait pas. »

Comme l’autre… Les événements prenaient une tournure qui lui déplaisait de plus en plus. Elle lui demanda où se trouvait cette créature, avant de lui donner un prodigieux coup qui envoya sa tête cogner contre le mur, et l’homme s’affala par terre. Oh, cela ne le tuerait pas. Elle aurait sans doute encore besoin de lui. Il était simplement assommé, et pour un bon moment. Elle jugerait plus tard de son sort. Pour l’instant…

« Nous devons trouver ces plans. Mais d’abord j’aimerais tirer cette histoire au clair… Je n’aime pas ça du tout. »

Nayla était soucieuse de savoir une autre créature entre leurs mains. Et il avait dit « comme l’autre ». Il y en avait une deuxième ? Qui parlait ? Ces détails flous ne l’avançaient guère. Elle prit la direction indiquée par leur prisonnier. Elle se doutait qu’à l’approche de la salle en question, ils rencontreraient des sortes de gardes. Et alors, elle ne ferait pas de quartier. Comme elle s’y attendait, deux hommes armés se trouvaient dans un couloir juste à gauche. Un seul regard à Wolfgang suffit pour lui indiquer la marche à suivre. Elle les désarma d’un puissant jet d’eau, qui les cogna contre le mur. Le temps qu’ils se relèvent et comprennent ce qu’il se passait, la blanche et le démon étaient sur eux. Une fois débarrassée d’eux, elle se tourna vers Wolfgang.

« Je pense pouvoir me débrouiller. Tu peux aller chercher ces plans, ils ne doivent pas être loin. Je t’appelle en cas de besoin. »

Si elle avait su ce qu’elle trouverait à l’intérieur, elle n’aurait pas été si indulgente avec les gardes, ni avec l’homme qu’ils avaient interrogé. Mais hélas, elle n’était pas devin. Et bien que dotée de capacité hors norme, elle n’était pas non plus toute puissante. Et elle allait s’en rendre compte d’une douloureuse manière.

Ele disait que tout allait bien, mais ça, le démon en était tout sauf aussi certain qu'elle semblait vouloir l'affirmer. Une réponse courte. Comme d'habitude, rien d'étonnant, mais ça, il était tout de même certain qu'elle n'allait pas si bien que ça. Être ici était une épreuve pour elle, difficile à surmonter mais qu'elle faisait en silence. De temps à autre il était certain d’apercevoir des réactions qui la trahissait à certaines découvertes. Comme des armes. Ces dernières il les avait examiné, mais rien de bien intéressant qu'il pourrait utiliser. Faut avouer que quelque chose qui a besoin d'un produit pour fonctionner très peu pour lui. Un fusil ou autre serait bien plus efficace. Mais bon, il ferait avec hein. Jusqu'à maintenant la recherche n'avait pas donné grand chose de bien intéressant. Que des restes de leurs anciennes activités et des traces de passages, mais aucune possible raison de pourquoi ils revenaient ici, si c'étaient bien les même personne. Et surtout où ils avaient déménagés. C'est pourtant là la question principale de leurs venue. Le destin devait décidé qu'ils avaient besoin d'un petit coup de pouce... Du bruit et des bruits de pas. Autant dire qu'il n'avait pas vraiment attendu un ordre ou une indication pour agir. On pouvait peut-être l'oublier à cause de son attitude quelque peu flegmatique au quotidien, mais il était un homme très vif quand il le fallait. Surtout sur Terre en fait, c'est ça le secret de la chose... Pour pouvoir intercepter l'origine des bruits de pas en question. Au vol, sans le moindre scrupule et délicatesse. Pour user de son pouvoir de manipulation. Ce n'est qu'un humain et un ordre des plus simple, ce ne serait guère fatiguant pour lui derrière. Attendant qu'elle l’interroge, notre homme resta parfaitement silencieux et immobile. Lui laissant le loisir de disposer de sa petite et misérable personne. Guettant les réactions autours de lui. Mais ne percevant rien. N'arrivant du coup pas à déterminer l'origine du sang d'être magique sur ses vêtements.

Il écouta. Attentivement. Les bras croisés. Ainsi ils purent apprendre que l'endroit était déserté, mais possédait encore des informations importante, les plans de la nouvelle base ? Visiblement où se trouvait le bourreau de Nayla. Semblant étrangement un peu ailleurs, comme s'il ne réalisait pas ce qu'il se passait autours de lui, pour ne pas dire qu'on pourrait croire qu'il était en train de somnoler. Notre homme notait pourtant chaque information dans son esprit. Même cette histoire de créature. Au final, il allait falloir voir par eux même ce qu'il en retournait de toute cette affaire. Avant d’assommer violemment leur fournisseur d'information, l'envoyant alors dire bonjour de façon un peu trop précipité avec un mur. Égal à lui même, Wolfgang était bien sûr des plus affecté par ce geste... Ou pas. Baissant le regard vers le corps maintenant inerte mais vivant de l'homme. L'ange déchu se demanda alors s'ils devaient l'achever, mais finalement le laisser avec de possible séquelles cérébrales irréversibles était certainement plus amusant. Il haussa les épaules se redressant pour reprendre leur route.

Cette histoire me paraît des plus évidente. Mais je n'affirmerait rien.

Il avait voulu exprimer le fond de sa pensée. Peut-être trop crue, la dure réalité. Cette créature, peut-importe au final ce qu'elle était. Si elle était incapable de parler, on pouvait pencher d'avantage pour un hybride ou un mythologique capable de se transformer, certainement torturé à mort pour essayer de lui faire décrocher un mot. Ou alors tuer. Mais ils verraient bien assez tôt ce qu'il en est. Mieux valait reprendre pour mettre la main sur ce qu'il faut et avancer. Rester sur place ne servirait à rien. C'est pourquoi ils s'enfoncèrent d'avantage alors sous terre. Quelques rencontres au passage rien de bien alarmant en somme de toute façon ce n'était pas quelques balles qui allaient lui faire peur. Un regard en coin à sa partenaire. Avant de se mettre à courir cette fois-ci. Il ne reçut aucun dégât, le jet d'eau envoyé par sa partenaire du moment ayant quelque peu déconcentré et empêché toute réelle attaque. Lorsqu'il fût à sa porté, le brun s'était contenté d'empoigner sa tête fermement pour la tourner avec violence. Au moins, il avait eut le plaisir d'avoir une mort des plus rapide. Un craquement se fit entendre, il lâcha alors le corps sans vie, ne se préoccupant pas du deuxième. Arrivant ensuite à une porte. C'est là qu'elle lui demanda de trouver les plans, voulant vérifier par elle-même le fin mot de cette histoire de créature qui était ici. L'homme resta un instant à la regarder sans rien dire.

Je doute de la bonne idée. Mais soit. Fais comme tu veux.

Il avait un pressentiment, il était presque certain qu'elle n'allait pas garder le visage impassible qu'elle arbore si souvent une fois à l'intérieur. Une certitude qui n'avait pourtant aucune preuve. Et donc, il n'allait pas insister, parce qu'il n'en avait tout simplement pas envie. Il était venu pour l'aider à se venger avant tout. C'est ce qu'il disait. C'est pourquoi il finit par se détourner, tournant alors pour fouiller dans les salles sur le côté. Bon. Par où commencer ? Que c'était ennuyant. Il soupira, roula même un coup des yeux avant de se mettre à ouvrir un peu les tiroir n'importe comment... Jusqu'à entendre le bruit d'une respiration saccadée dans un placard. Se plantant alors devant celui-ci. Il eut un sourire en coin.

Y a quelqu'un ?

Question débile oui. Mais il voulait voir s'il y avait une réponse. Et bien sûr, non. Aucune réponse... Alors il se mit à foutre un coup de pied dans le métal maintenant abîmé du placard qui devait servir autrefois. Et comme mis à part un pitoyable « Aie » il ne fût rien dit de plus. Notre homme poussa l'armoire de façon à ce qu'elle tombe tout simplement sur le côté. Ouvrant alors la porte, pour voir un cloporte roulé en boule dans son coin tremblant. Là il posa son pied sur l'armoire et se pencha les bras croisés.

Oh parfait. Bon alors dis moi. Où sont vos fichus plan, j'ai la flemme profonde de chercher.

Tu peux toujours courir pour que je te le dise, c'est en gros... Ce qu'il avait voulu lui dire. Il le sortit alors sans vergogne de sa cachette pour le lancer dans une vitre déjà fragilisé avec le temps. Avant de le rejoindre pour s'appuyer alors sur lui, dans les bouts de verre. Peut-être qu'il avait juste besoin de se faire rafraîchir la mémoire qui sait ? Eh bien oui bingo ! D'une main tremblante et ensanglanté. Il lui indiqua alors un coffre, qui était fermé par un code. Et c'est visiblement à cause de ce code que ces plans étaient encore là et eux aussi d'ailleurs. La belle affaire... Il soupira une fois de plus d'agacement. Et puisqu'il avait la flemme de faire quelque chose, il frappa à plusieurs repris de son bras mécanique le gros cadenas. Ce n'est qu'au bout de plusieurs coup et d'une main en sang qu'il se brisa. Quelques filets pourpres coulant alors sur le métal doré de sa main. Il n'aurait plus qu'à nettoyer, sa main va rapidement se soigner toute seule. Cependant il usa de sa main normale pour prendre l’enveloppe marron. Bon ben. Demi-tour... C'est le rire du type qui l'arrêta.

Y a quoi de drôle ?

Avait-il demandé. Le fixant alors d'un regard mauvais. Il semblait bien désespéré ce pauvre homme pour se mettre à rire subitement.

Eheh. Vous ne pourrez pas le sauver.

De quoi donc...

Votre ami... ! Ahah. C'est trop tard.

…

Il est déjà mort ! De façon atroce, il ne voulait pas parler, vous ne pourrez pas le sauver, il est déjà trop tard eheh. Votre ami le reptile géant des mers !

… Sans dire un mot de plus. Notre homme avait tout simplement décidé de donner un coup de pied des plus violent sur la gorge de cet homme. Condamné à mourir étouffer de son propre sang à l'intérieur... Autant le dire. Wolfgang ne compris pas de suite de quoi il parlait. Avant soudainement se rappeler de la forme de la Kirin plus tôt -oui il a du mal à se souvenir de truc d'il y a trente minutes il est fort...-. Ah. Merde.

Demi-tour d'un pas un peu plus pressé. Il entra alors rapidement dans la pièce où Nayla c'était rendu. Là. La première chose qu'il fit, c'était interpeller la jeune femme. Voir le spectacle et surtout. Si tout allait bien. Il avait un mauvais pressentiment depuis le début, était-ce justifié... ?

Nayla... !?

Il s'était arrêté. Assistant alors à un spectacle. Aussi rare que déroutant certainement...

DEV NERD GIRL

Nayla sentait à l’attitude de Wolfgang qu’il était dubitatif quant à sa forme actuelle. Mais il n’insista pas, à son soulagement. Elle n’aimait pas qu’on soulignât une quelconque faiblesse chez elle. Certes, elle avait le droit d’avoir ses points faibles, mais elle mettait un point d’honneur à les masquer, et surtout, elle n’aimait pas s’étaler sur son ressenti intérieur. En fait, elle ne parlait jamais d’elle tout simplement, que ce fut sur sa vie ou sur sa personnalité. Elle était réservée et secrète. Wolfgang était le seul, Arwenn et Allen exceptés, à qui elle se fut confiée autant. Surtout qu’elle ne le connaissait pas au final… on pouvait affirmer des choses, prétendre être quelqu’un, mais la vérité pouvait être toute autre. Enfin, elle sentait qu’il n’avait en rien menti sur son existence. Elle n’irait pas jusqu’à dire qu’elle lui faisait entièrement confiance, mais… elle savait qu’elle pouvait compter sur lui sur certaines choses. Et croyez-moi, pour la kirin, c’était un exploit. Wolfgang émit son opinion quant à cette histoire de créature retenue prisonnière. Nayla pinça les lèvres, contrariée par cet avis, mais resta muette. Elle prit les devants jusqu’à arriver dans un couloir gardé par deux hommes. Ils ne firent pas long feu, le premier noyé par ses soins, le second tué net par le démon, la nuque brisée. N’importe qui aurait grimacé au craquement sec. Mais pas Nayla. Elle avait assisté à bien pire. Elle avait fait bien pire. Alors ce n’était pas ça qui la ferait flancher. La blanche proposa alors de se séparer pour gagner en efficacité. Wolfgang exprima sa désapprobation, sans pour autant refuser.

« Je te remercie de ta sollicitude, mais je t’assure que ça ira. »

Nayla ne manquait pas d’assurance, ni de confiance en soi. C’était ça qui la montrait si déterminée, si inflexible malgré sa petite taille et son aspect fragile. Malheureusement, cela ne suffisait pas toujours pour aller de l’avant, et elle allait l’apprendre à ses dépens. Elle laissa le démon investiguer de son côté et ouvrit lentement la porte, qui grinça sinistrement, comme annonciatrice d’un mauvais présage. Aussitôt, elle sentit une odeur âcre et métallique lui monter au nez et nouer son estomac. Du sang. Beaucoup de sang. Et il n’était pas humain… Nayla eut raison de se montrer si prudente, car elle entendit une détonation et le ricochet d’une balle. Sans vergogne, elle désarma l’humain qui avait osé lui tirer dessus et le laissa se noyer dans une trombe d’eau impitoyable. Un suivant se présenta devant elle, lui bloquant le passage exiguë qui menait vers une seconde salle, d’où provenait l’odeur d’hémoglobine. Son mauvais pressentiment se renforçait de minute en minute. Passablement agacée par ces obstacles vivants, elle soupira et, revêtant sa forme hybride, attrapa l’imprudent par la gorge, enfonçant ses griffes dans sa peau. Il faisait déjà moins le fier, face à une jeune femme cornue et griffue. Elle sentit sa pomme d’Adam bouger, comme s’il cherchait à dire quelque chose. Elle relâcha légèrement la pression pour lui permettre de parler.

« Trop tard, vous arrivez trop tard ! »

Le visage de Nayla se tordit en une grimace, déformé par la rage, et d’un geste sec elle lui trancha la gorge. Voilà qui lui apprendrait à tenir sa langue. Indifférente au sang qui coulait du corps sans vie, elle enjamba le cadavre pour se diriger vers la deuxième pièce. A chaque pas, son estomac se contractait un peu plus. Elle tourna sur sa droite pour passer entre les deux morceaux de mur qui formaient un encadrement de porte, mais beaucoup plus large. C’était ce qui avait masqué sa vue. C’était ce qui l’avait épargnée jusqu’à présent. Mais il n’y avait plus d’obstacle maintenant. Il n’y avait plus rien pour cacher le terrible spectacle qu’elle découvrit. Elle ouvrit la bouche, mais aucun son n’en sortit, le souffle coupé par l’horreur de la scène.

Une créature reptilienne, aux écailles bleues et à la crinière blanche, se trouvait étendue dans son sang, mutilée à de nombreux endroits. La peau à vif parfois, une oreille tranchée, la queue brisée. Où que son regard se porta, du rouge, partout. Elle porta une main fébrile à sa bouche. Un cri de détresse s’étrangla dans sa gorge. Son masque inexpressif vola en éclat. Elle ne pouvait rester impassible. Elle n’avait pas la force de maîtriser ses sentiments devant ça. Elle fit un pas vers la créature. Elle ne voyait pas son flanc se soulever. Elle ne distinguait pas de pouls non plus avec son ouïe fine. L’horreur peinte sur le visage, elle s’approcha lentement du corps sans vie. Sur son museau, on pouvait voir les vestiges d’une corne, certainement coupée à l’aide d’un chalumeau vu les traces noires. Elle n’arrivait pas à y croire. C’était trop dur. Ce n’était pas possible. Et pourtant… Elle se laissa tomber à genoux devant ce qu’il restait du jeune kirin.

« … Non… »

Elle comprenait à présent de qui s’agissait l’autre. C’était à Nayla elle-même que le prisonnier avait fait référence ! Ils avaient cru que l’animal, comme elle, pouvait parler, et l’avaient torturé pour obtenir des réponses, comme ils l’avaient fait sur elle… Elle passa une main au-dessus de la tête du kirin. Ce n’était pas un mythologique, sans quoi il aurait repris sa forme humaine. Non. Elle le reconnaissait. Ce jeune qui avait disparu un peu plus d’une semaine auparavant. Ce jeune qu’elle avait côtoyé. Les kirins originaux, les vrais, étaient si rares qu’ils se comptaient sur les doigts des mains. Elle se sentait profondément liée à ces créatures mystiques. Alors, la perte de l’un d’eux la plongea dans une détresse aux profondeurs abyssales. Elle se prit la tête entre les mains, ravagée par le chagrin. Elle entendit vaguement quelqu’un hurler son nom. Elle tourna ses yeux vides vers Wolfgang. Mais sa vision ne lui apporta aucun changement. Elle reposa ses yeux sur ce qui fut une magnifique créature. Elle avait l’impression d’avoir perdu un membre de sa famille. Son cœur se serra, à tel point qu’il se fissura. Et par les fentes dévoilées, se déversa son chagrin. Des larmes perlèrent aux coins de ses yeux.

« Pourquoi… » murmura-t-elle entre deux sanglots, la voix étranglée.

Pour la première fois depuis longtemps, elle ne put retenir ces larmes assassines qui coulaient sur son visage, qui lui brûlaient les joues. La gorge serrée dans un étau, la poitrine écrasée par la détresse, elle contemplait, impuissante, l’œuvre de la cruauté humaine. Elle agrippa ses cheveux, incapable de gérer l’afflux de tant de chagrin. C’était la goutte d’eau en trop. Elle avait subi bien des choses sans broncher, mais ça, c’était au-dessus de ses forces. Alors, elle laissa ses larmes l’emporter. Elle lâcha les rennes, et ses pleurs déchirèrent le silence. Secouée par les sanglots, elle ne faisait plus attention à ce qu’il se passait autour d’elle. Elle ne voyait plus que le corps sans vie d’un kirin, et dans les yeux voilés de la bête se reflétait son chagrin insondable.

Wolfgang n'avait jamais été doué pour aider les gens. Certainement parce qu'il s'en fichait avant tout. Qu'il se disait souvent que ça ne le regardait pas. Que ça ne changeait rien à sa vie. Et c'était plutôt vrai. Il se fiche presque de tout sauf de lui même. Certainement avait-il perdu toute foie en autrui lorsqu'il était seul et abandonné de tous. Pourquoi se soucier des autres? Eux même ne le feront pas pour lui. Et d'ailleurs il ne désirait pas la pitié d'autrui. Incapable de songer ressentir une telle affection pour quelqu'un et d'accepter l'équivalent de l'autre côté, son esprit fissuré semblait pourtant pour une fois être le plus stable. Il était venu ici par soif ee sang. Pas pour aider Nayla pour une vengeance quelconque. Du moins pas personnellement. Ce n'est qu'une excuse, un moyen de justifier ses actes pour une fois, chose qu'il ne faisait pas forcément. Par flemme. Oui manque profond de moral. Nayla l'avait plaint qu'en a son statut de déchu mais il était loin d'être l'innocent de l'affaire au contraire. Il en était perverti. Le pendant alors capable d'avoir une telle attitude devant cette scène sur le coup.

Il était juste planté là. A les regarder. Tenant dans sa main l'enveloppe qu'il rangea par réflexe en la glissant dans sa ceinture. Avant de laisser retomber son bras le long de son corps. Il l'avait interpellé. Elle n'avait pas répondu, il pouvait la voir plantée au milieu de cette pièce l'air complètement absente, comme si quelqu'un venait de passer pour aspirer son esprit et sa personnalité. Et lui. Il était juste la. Debout devant elle. Et la seule différence entre eux c'est que lui ne semblait pas déphasé, lui ne se mit pas à pleurer... Son esprit ne semblait pas vouloir comprendre le caractère inédit de la chose, voir même rare. Pourtant il le savait, pourtant il avait rapidement apprit à cerner la jeune femme. Et là, elle était détruite.

Dans un premier temps il ne fit rien du tout. Il avait simplement baissé son regard qui s'accordait si bien avec la couleur de la salle sur le cadavre. L'origine de cette scène. Oui cette scène était atroce. Tant pour sa cruauté que pour le lien qu'il pouvait leur deviner. Et pourtant il ne détournait pas les yeux, ne semblant pas vraiment affecté. Pourtant la mort qu'il avait connu aurait put etre la sienne. Mais la vision de la blanche en pleurs le détournait.

...

Fut la seule chose qui sortit de sa gorge. Il venait soudainement de se dire qu'il devait faire quelque chose oui. À commencer par ouvrir la bouche. Du moins tenter. Un pas en avant arrêté par des bruits de pas se précipitant derrière lui. Certainement qu'on avait dut les voir rentrer. Il fit volte-face, provoquant alors une barrière avec ses ailes de ce qui se trouvait derrière lui. Il ignora la douleur des premières balles qui se logèrent alors dans la membrane de ses ailes, et de la suivante qui lui efflaura alors le crâne, provoquant une coulée de sang, certainement bien misérable comparée à l'odeur déjà présente dans la pièce. Il se pencha alors rapidement pour s'emparer de l'arme d'une des victimes sur le sol pour se dépêcher de les descendre avant d'attendre bêtement d'y passer. Rah, bon sang, fallait pas rester ici à pleurer. Il se tourna alors vers la jeune femme une fois de plus. Elle était toujours en bien piteux état, elle donnait l'impression qu'elle allait s'effondrer d'un instant à un autre. Alors quoi ? On laisse tomber ? Non. Il n'en avait pas envie. C'est pourquoi il s'approcha rapidement d'elle et là, ignorant un peu le fait qu'elle désire ou non être touché et qu'elle aime ça ou non, son bras se plaça autours de sa taille pour la tirer vers lui. De là, sa main faite de chaire avait alors attrapé le menton de la jeune femme, ainsi proche de lui, et le visage levé, il pouvait la regarder droit dans les yeux. Son regard ? Il n'exprimait pas grand chose. Du moins, il avait du mal le définir, il semblait être compatissant... D'une certaine façon. Peut-être que la vision qu'il lui offrait était bien trop misérable et qu'il se disait qu'il préférait que cela s'arrête. Mais en tout cas, il sût enfin ce qu'il voulait dire depuis tout à l'heure.

Nayla... Nayla !

Il avait haussé le ton, pour espérer la sortir de sa torpeur, se disant certainement que juste parler n'allait pas la ramener sur terre la pauvre fille.

Cesse de pleurer, tu es ici pour te venger. Tu es ici pour que cela n'arrive plus, arrête de pleurer... Ce n'est pas ce qu'il faut faire, ce n'est pas ça qui va arranger les choses, ce... Il faut agir. J'ai promis de t'aider, mais je ne peux te pousser à le faire. Alors... Reprend toi.

Son ton était peut-être dur au début, comme s'il était en train de la secouer à chaque propos. Pourtant, au fur et à mesure, son ton avait baissé. Comme s'il ne percutait que lui-même ses pmropres propos... C'était dur. Comment aurait-il réagit lui si la source de sa haine s'en était pris à sa famille, son frère par exemple ? Mal, très mal. Différement d'elle certainement, mais tout aussi mal. Au final, il avait alors tenté de lui rendre du courage, avec de belles paroles qui sont pourtant une réalité. Il avait dit qu'il l'aiderait. Et parce que c'était elle, cela ne le dérangait pas de l'aider. Nayla n'était pas une pleurnicheuse qui a besoin de quelqu'un pour avancer, non elle est forte. Physiquement bien plus que pouvait l'être Wolfgang. Alors quoi, il devait l'aider mentalement ? Tout de suite oui. Ce qui est presque ironique venant de quelqu'un qui n'est plus saint d'esprit depuis longtemps. Pourtant, il pût se rendre compte d'une chose, il avait décidé de l'aider et il s'y tenait. Son esprit n'était pas partit ailleurs entre deux. Et ça. C'était déjà beaucoup.

D'un geste protecteur et instinctif, son aile gauche fit alors barage entre elle et le monde extérieur, l'enroulant qu'à moitié dedans, ne faisant alors qu'une moitié de protection, assez peu désireux de l'enfermer, cela eut pour effet de faire un barage. Un barrage pour les nouveau arrivant. Si elle ne bougeait pas il allait devoir sérieusement la porter dehors. Mais impossible de rester là, ses ailes faisait une bonne protection, mais de un c'est douloureux et de deux, une fois pleines de troues, elles ne serviront plus à grand chose. C'est pourquoi il lâcha le menton de la blanche pour chercher alors l'arme à feu qu'il avait laissé tombé sur le sol. Se préparant à réagir. En cas de non réaction de sa part.

Vous êtes pompeux sérieux.

Avait-il lâché, sur un ton de suite beaucoup plus froid à l'intention des nouveaux arrivant. Avec un air qui semblait carrément blasé. Deux, avec des armes à feux. Le premier n'eut pas le temps de faire quelque chose qu'il fût abatut d'une balle dans la tête. Quant au deuxième...

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