Hey beau gosse t'as une clope ?

And these promises broken, deep, below...

« Ahah bah écoute, je suis né ici dans un village de fées paumé. Et je vis chez mes cousins, avec ma petite soeur Mia -qui a presque la même couleur de cheveux que toi au passage. Et toi tu viens d'où? 'fin de quel pays de la Terre?»

Je vois. Donc ici il n'y a pas que des humains « normaux ». C'est bon à savoir en fait. Mais cela veut aussi dire que je ne dois pas être la seule à être tombée du ciel comme cela. Ou plutôt à être montée au ciel. Je l'imaginais pas comme ça le paradis. Je pensais que c'était un endroit chiant avec un mec  à l'entrée, St Pierre je crois, qui  demande à qu'on signe sur un  Ipad en marbre en disant « bienvenue au Paradis ! ». Ensuite on rentrait  dans un lieu chiant genre maison de retraite avec la prière 5 fois par jour.
Comme quoi, la religion des fois ça raconte n'importe quoi.

Je mime la terre avec mes deux mains, désigne la gauche :
"Là ça doit être l'Europe, la Grèce ici. Moi j'suis de ce côté là -je désigne la droite-, en Amérique. Près de la capitale, Washington -je désigne approximativement la ville-. Après le nom tout le monde s'en branle. 
Pour ce qui est de mes cheveux, sache que c'est une coloration hein ! Il en est de même pour les yeux. Un jour si tu veux je te montrerais ce à quoi je ressemble sans percings ni coloration ni lentilles. »

Quel honneur il a. Je crois que personne ne m'a jamais vu sans tout mon attirail -je ne dis pas à poil, j'ai dis sans mon attirail. Vous comprenez ce qui vous arrange en fait.- Enfin, j'ai dis un jour, pas demain, pas maintenant, et ça se trouve il oubliera.  Depuis mes 13 ans je crois, je me maquille, ai des percings et me colore les cheveux. Le psychologue avait dit à ma mère que « je me cachais derrière un personnage, des vêtements, un style, afin de ne pas être blessée ». Les psychologues fument tous la moquette j'ai l'impression.

Je me tourne vers lui, son visage paraît s'être assombri tout d'un coup. Je n'ose pas lui poser de questions, mais j'imagine qu'il a du penser à un truc triste -putain quelle logique je m'impressionne chaque jour-.

Je continue à balancer mes jambes, assise confortablement sur les genoux d'Ethan quand je vois une main passer sous mon nez. Je lève la tête et voit une sorte de grand blond me tendre une liasse de billets. Je ne comprends pas. Il a de grandes oreilles, comme Legolas dans le seigneur des anneaux. Sauf que lui est répugnant et moche à souhait.

« .. euh.. c'est quoi le problème? » Il m'ôte les mots de la bouche.

Je sens une certaine haine dans la voix de mon nouveau pote. Et à en voir sa surprise, il ne se connaissent pas.  L'autre répond sur un ton de dédain :


« Ta gueule la fée c'est à mon tour, lâche un peu ta pute que je m'amuse aussi avec elle faut que je me vide les couilles. T'as pas entendu? Casse-toi sale petite fée de mes deux. »


J'écarquille les yeux et un frisson vient parcourir l'intégralité de ma colonne vertébrale. On m'a déjà traité de pute, mais de là à venir me voir directement, me tendre de l'argent et me le proposer aussi vulgairement.. Non, jamais.

Ethan me soulève avec une aisance presque surprenante -je sais que je suis légère mais à ce point ça en est incroyable- et me repose sur le banc. Je n'aurais donc pas le privilège de pouvoir mettre un coup de pied bien placé à l'autre connard, du moins pour l'instant.

« Eh oh, crétin de sauvage aux oreilles pointues j'ai juste un truc à te dire; ta gueule. »

Tout va très vite. Trop vite. Je n'ai pas le temps de dire quoique ce soit qu'Ethan se retrouve par terre, et se relève, et lui remet un poing dans sa face. En un rien de temps, l'autre imbécile détalle comme un lapin.

Je me lève, m'avance vers Ethan, le retourne dans ma direction, prend son col et le tire vers moi -car sinon je perds toute crédibilité- :

« T'es totalement con ou quoi ? Tu sais c'pas parce que je suis bonne que je suis totalement conne et faible ! - En vrai je mens juste un peu, il suffit qu'on tire un  peu sur mes bras vers l'avant pour me faire flancher. C'est là un des rares inconvénients de mon régime quotidien- Tu aurais pu te faire mal ! Et puis tu vas avoir des ennuis ! Et puis et puis puis j'ai plus d'arguments mais tu fais chier ! »

Je le tire vivement vers le banc, l'assied, le bloque en mettant ma jambe entre les siennes -à nous voir de loin on pourrait croire à une scène SM- et le regarde dans les yeux, yeux roses fushia à yeux violets :

« Peu importe ce qu'on me dit ou on me fait, t'as pas à partir en couilles comme ça, après je te suis redevable et j'aime pas devoir des trucs aux gens.  Je m'habille comme je veux et j'assume qu'on me voit comme cela, et si y a besoin d'en coller 4 à une personne, je le ferais moi même, d'accord ? ♥ » Dis-je sur un ton de reproche.
Sur le coup, j'ai su rester calme, mais c'est vrai que ça m'a énervée qu'on me prenne pour une pute, et ensuite pour une fille sans défenses.  J'aime pas qu'on me sous estime.

Je me penche ensuite au dessus de lui, le regarde dans les yeux, remet une mèche rebelle derrière une oreille et viens l'embrasser doucement sur les lèves :
« Et comme je l'ai décidé, maintenant je ne te dois plus rien car je t'a fais l'honneur de t'embrasser. »


Comme si cela était tout à fait normal, je me rassieds ensuite sur ses genoux, croise les jambes, et demande :

« En fait, je crois que tu voulais me dire ou me demander un autre truc non ? »

And these promises broken, deep, below...

«  J'ai pas fais ça pour toi hein. 'fin si un peu mais c'est surtout parce que la gueule des elfes me revient pas. Rien qu'à voir ta dégaine j'me doute bien qu'il aurait pas fait long feu.  »

Un sourire victorieux se dessine sur mon visage.  Il avait donc compris à quelle putain de nana il avait affaire -moi-. Non pas que j'ai une haute estime de moi même loin de là, mais je sais qui je suis et ce que je veux. Je crois en moi et en ce que je fais. De toute façon il vaut mieux vivre une vie ponctuée ça et là d’échecs plutôt que se dire une fois dans ta tombe « putain je regrette  de pas avoir fais ça ». La seule chose que je regrette, ça doit être ne pas en avoir collé trois à mon ex'. Et peut  être avoir pu en coller une à mon père que je n'ai jamais connu. Mais ce ne sont pas deux paires de claques qui font que j'ai raté ma vie.


Il me sort de mes pensées, d'un coup, en se remettant  à blablater. Pire qu'une meuf ! Enfin c'est vrai, je l'ai incité à continuer à parler en même temps, mais normalement c'est pas bon de me couper  dans mes pensées ou réflexions. Il faut dire que ça ne m'arrive pas souvent. Je suis plutôt du genre à agir PUIS réfléchir. Généralement le temps qu'on pèse les pour et les contre, il est déjà trop tard pour faire un pas de plus et on se retrouve con.


« Et je voulais te demander si tu savais pourquoi tu étais là? Enfin, est-ce que tu sais ce que tu es? Enfin, ça va peut-être te paraître bizarre mais tu sais quelle 'race' tu es? (Par exemple moi j'suis une fée)(Oui, c'est pas viril je sais c'est bon qabncfhedbfz) »

Je me laisse tomber en arrière -en ayant préalablement retiré les débris de mégots qu'il avait laissé volontairement tomber ici- les cuisses sur ses genoux, le dos bien calé contre le banc froid.  Il est rare que je fasse confiance comme ça aux gens. En vrai je n'aime pas me montrer vulnérable. Bon. Déjà, je suis chatouilleuse puissance 10, là qui voudrait pourrait se jeter sur mon ventre. De deux, si je veux partir vite, je peux pas, je risque de me vautrer. J'ai plus qu'à prier.
Je cale mes longs cheveux sur ma poitrine et regarde le ciel comme si celui-ci pouvait m'aider à ressasser le passer. Bien évidemment qu'il n'en sait rien ! Ou alors il m'a jamais parlé. Enfin. En même temps y a un proverbe qui dit « si tu parles à Dieu tu es croyant. Si il te répond tu es schizo' ».  J'imagine que c'est le même pour le ciel.

Je prends la parole :
« Boarf, tu sais, je crois ce que je vois. Le coup du portail, ton allumage de clope ou le putain de hudzoz au dessus de ma tête, ou bien le chat roux volant qui me couve comme le père que j'ai pas eu, ça a suffit pour que je sois plus surprise. Sinon, non, je sais pas. Fée c'est pas viril mais c'est rigolo, à te voir tu n'as rien de la fée clochette. Tout ce que je sais pour le moment, si j'ai tout compris, c'est que je suis au dessus de la.. Grèce, dans un endroit qui s'appelle Sanctuary Of Heart, y a des « sans coeurs » qui volent les cœurs des gens et que toi tu fumes et est une fée, que moi quand je m'énerve et que je touche les gens ils se prennent un coup de jus et... -je marque une pause, autant pour reprendre ma salive que pour réfléchir, je lui dis pour le tatouage ? Je regarde Coussin, il hoche la tête, comme si nous avions une relation télépathique. Aller, à moitié. - Et il semblerait que je puisse marquer des choses sur mon corps du moins, juste en touchant, modifier les tatouages quoi. »

Je me tais, il risque pas de me prendre pour une cinglée en fait ? Parce que.. bah déjà j'ai dévoilé le ¾ de ma vie  à un inconnu, donc de une c'est mal, de deux il m'arrive des trucs chelous.  Cependant, je sens comme une sorte de confiance en lui, je me décide à lui poser encore quelques questions. Je serais ciblée au moins :

« Mhh. J'vais te poser encore 2 / 3 questions, pour voir si tu peux m'aiguiller sur certains trucs. Après j'te fais plus chier. Du moins jusqu'à que je trouve d'autres trucs à dire 
The first : Tu sais si je devrais un jour retourner chez moi ? -Soudain, comme un flash-back, cette phrase que ma mère m'a lancé avant que je me retrouve ici- Et aussi, ma mère avant que je tombe là, m'a lancé un « dis bonjour à ton père de ma part ! » ça veut dire quoi ?
The second : C'quoi cette histoire de races ? Et vu que tu sembles ne pas aimer les elfes, ça veut dire que quoique je fasse, y a des « querelles entre races » et je devrais automatiquement en avoir après des inconnus ? 'fin, te fais pas d'idées hein, c'pas que je veux être gentille avec tout le monde loin de là, mais.. j'me comprends.
The third : C'pas une question, mais vu ton air, chez toi je me comporterais poliment et normalement. Le psychologue a dit une fois « que je me cachais derrière un personnage », il racontait n'importe quoi -comme tous les psy'- mais le mot personnage est bien utilisé, je sais changer en fonction des gens. Je mettrais même si tu veux mon rôle de princesse de côté pour aider si vous voulez.  Mais commence pas à croire que j'ai un bon fond, hein. »

Après ce monologue, je fixe Ethan. Je sais pas si c'est parce que j'ai parlé trop vite ou quoi, mais il semble y avoir un certain temps de réaction. C'est bien connu, les hommes sont longs à la détente, mais là j'aimerais bien avoir mes réponses de suite.

Je profite du moins de ce blanc pour fixer le ciel, encore une fois. Il est bleu, bleu, bleu. Bleu comme l'océan, les nuages blancs comme du coton.  Le vent frais s'engouffre dans mon décolleté, il fait froid.
Je vois mon ex', je vois ma mère, je vois ma maison aussi. Le tatoueur, ce vieux puant la clope, qui me dit de faire gaffe avec l'amour. Je vois aussi ma chambre de princesse. Ma maîtresse de CE2. Qu'est-ce qu'elle fout là ? Le regard vague,  mon cerveau a du décrocher. Revenez plus tard. Je n'ai même pas remarqué le griffon qui se pose à côté de nous deux.

And these promises broken, deep, below...

« Alors j'vais répondre à tes questions dans l'ordre.
Primo; euh, tu peux retourner chez toi dès maintenant, 'fin à partir du moment où tu arriveras à matérialiser des portails (le truc lumineux qui t'as ramené ici)(au cas où tu n'aies pas capté) mais à condition que tu ne dévoiles pas tes pouvoirs aux humains. Et euh attend deux minutes eh bien, en ce qui concerne la phrase de ta mère ton aura me dit que tu es une démone et.. une fille de Dieu. Je ne sais pas lequel, c'est tout ce que je peux te dire désolée.
Segundo; oui il y a des querelles entre races (elfes/fées, hybrides/vampires et, évidemment démons/anges), mais personnellement ma profonde haine pour les elfes 'na rien à voir avec ces histoires de races.
Tercero; huhu je vois, très bien j'te fais confiance pour ça.»


A chacune de ses affirmations,  je cligne les yeux en signe d'acquiescement -au cas-où il douterais de mon intelligence. Je suis rose, pas blonde, mais pas mal de personnes pensent qu'on ne peut pas allier beauté et intelligence. En fait trop de gens pensent tout court, mais passons.-

« D'autres questions ou pas? »

Je secoue la tête, aucune question. Je sais déjà si oui ou non je retournerais sur terre, il en est pour l'instant hors de question.  Déjà de une pour que mon ex se fasse un sang d'encre en voyant que je ne suis plus là. Parce que dans ce monde, je suis celle que je veux, personne ne connaît rien de moi.  Bref, la belle vie.  Et je dois vous faire chier avec mes idées de nouvelle vie en fait. *générique pourri*

Je renverse ma tête vers l'arrière, entre ses deux jambes, afin de voir la tête d'Ethan. Si il est pas content et qu'il estime que je suis trop près de ses parties il se démerdera car là maintenant tout de suite je ne vois aucune autre alternative. J'aime bien voir les gens quand je leur parle :
«  Merci, mais en ce qui me concerne, ma « race » -je fais le signe des guillemets avec mes doigts-, je m'en fous un peu.  Démone, c'est sûr que ça me colle mieux à la peau qu'ange, mais demi-dieu... Si mon père est un dieu, et qu'il a largué ma mère, c'est qu'il y a une raison. Ca va te paraître horrible mais si j'avais eu un gosse et que j'en voulais pas, j'aimerais pas qu'il me retrouve. Et si j'ai un tant soit-peu hérité de lui, il doit penser pareil. Puis de toute façon le jour où j'aurais besoin d'un père, d'un frère, ou toute autre connerie masculine du genre pour ma santé mentale, j'irais le chercher, pas avant.

Je le fixe, il me fixe. Ah oui merde je crois que c'est un mec aussi ! Je m'empresse de réparer ma connerie :
«  Ah mais, toi t'es pas tout à fait pareil, hein. 'fin j'me comprends, prends pas tout ce que je dis pour ta poire, ce sont des généralités.

Je remets ma tête correctement, c'est à dire face au ciel. Je le fixe, tout doucement les nuages blancs dans ce ciel bleu-rose avancent à la queue-leu-leu. Ils font chier à s'auto-sucer les uns après les autres. Ces nuages, de vrais lèches culs.

Je sens la fatigue, je sais pas trop pourquoi. Il doit être 11 heures à tout casser. Le portail ? J'en sais rien en fait.
Je reste le dos couché  à plat contre le banc, tandis que par soucis de jupe, je mets mes jambes en chien de fusil.

Rapidement, toujours la tête sur le coussin que me prodiguent les jambes d'Ethan, je m'endors. Aucun rêve, le noir complet. Je n'arrive pas  à penser, ou à bouger. Ca faisait longtemps que je n'avais pas dormi aussi paisiblement.  Je sens une main dans mes cheveux, je ne sais pas si c'est un rêve ou pas, mais j'aime bien ça. Oui j'aime bien qu'on touche à mes cheveux.


Je frotte mes yeux par mécanisme, comme à chaque réveil. Je me lève d'un coup et jure « Merde, notre Rendez-v. ». Un violent choc me fait repartir en arrière. La tête d'Ethan. Qui était juste au dessus de moi. Je ne sais pas si c'est parce qu'il a piqué de nez lui aussi, qu'il me regardait pioncer  ou alors parce qu'il ne sait pas tenir sa tête -et je ne tiens pas à le savoir.
Je frotte mon front endoloris par le choc aussi violent qu’insensé -Quel rendez-vous ? - « J'sais pas c'lequel de nous deux qui a un front en béton armé mais c'est du lourd putain ».

J'attends quelques secondes, la tête en arrière, regardant involontairement la tête d'Ethan (il est devant moi, que voulez vous que je regarde d'autre ?), puis entreprends de me lever, plus doucement cette fois, en prenant soin d'éviter la tête de mon interlocuteur.

Je pose mes pieds par terre, me lève avec autant de grâce que mon corps à peine réveillé me le permet.  Je dépoussière ma jupe en tirant à plusieurs reprises.

Coussin vient se déposer sur mon épaule, tout léger, il ironise
« Tu te transformerais donc en chat ? T'as vu tout ce que tu as dormi ! Au moins 5 heures quoi ! »
Je râle « Bah j'ai pas dormi des masses cette nuit, t'sais.  » Je ne souhaite pas donner plus de détails.

Je scrute les alentours, le parc est parsemé de ces petits êtres répugnants que sont les enfants. J'aime pas les enfants, ça crie, ça pleure, et quand ça fait pas tout ça ben ça pionce.

Je me retourne vers Ethan qui semble être un peu moins sonné, et lui annonce, une main sur la hanche :
« So.. Mhh, t'as envie de faire un truc en particulier ? -Je vois un marchand de glaces par loin,. Oh, fuck mon régime, j'ai la dalle là, on a sauté l'heure du déjeuner- Je marche avec aisance jusqu'au marchand, achète  trois glaces (deux chocolats et une vanille) et reviens. Oh Shiet. Putain de réflexes  à la con. D'habitude je prenais 3 glaces, une pour moi ; une pour mon copain, une pour nous deux. Sauf que là ben on est que 2. Mon regards se pose sur l'espèce de gros truc qui accompagne Ethan depuis que je l'ai rencontré. Ca bouffe les glaces ce truc là ? - Prends-en deux,  fais ce que tu veux avec, j'en ai prise une de trop et j'ai pas l'estomac assez puissant pour ingurgiter deux glaces au goûter. »

J'attends qu'il prenne deux des glaces et enfourne celle qui reste dans ma bouche avant de la sucer consciencieusement. Il me semble que cette phrase porte fortement à confusion, je parle ici bien d'une glace à l'Italienne.

Je me rassied sur le banc, croise ma jambe droite au dessus de la gauche, et continue de manger ma glace, en attente d'une réponse de la part du jeune violet.

And these promises broken, deep, below...

« Donc si j'ai bien compris, tu ne veux pas.. 'savoir' qui est ton père et attendre qu'il te fasse signe? »


Je hausse un sourcil « Non. Avant d'ironiser : Tu comprends vite mais faut t'expliquer longtemps toi »
Un gamin s'avancer vers lui. En pleurant. Rah je déteste les enfants, ça pleure tout le temps, ça bouge trop et ça parle trop aussi. Comprenez que j'aime avoir une certaine place dans les discutions, quand le petits enfants rappliquent plus personne ne me regarde. C'est vrai qu'un truc geignard et couche pleine et plus attirant qu'une putain de bombasse. Et le pire dans tout ça c'est que eux ils viennent vers moi ! « Tu t'appelles comment ? T'as quel âge ? T'es jolie madame. Tu veux jouer avec moi ? Pourquoi tu serres les dents ? T'as bobo ? ». Ils me courent sur le haricot que je n'ai pas. -Ouais j'ai appris récemment que le haricot de cette expression en vrai ben c'était pas un vrai haricot.-


« Hey bonhomme, c'est pas grave regarde t'as rien! -Il lui montre son genoux qui est visiblement très peu amoché - Ouais bon ça fait peut-être mal mais ça va passer! Allez, retourne jouer avec tes amis tu verras dans quelques secondes tu ne sentiras plus rien! »

J'admire son sang froid, moi j'aime pas les gosses. Enfin vous l'avez compris je pense. Celui-ci repars en courant, tout joyeux, vers ses amis. Tous des mythos, ils font juste ça pour qu'on s'occupe d'eux ! Ethan se rassied sur le banc afin de terminer sa glace.  Il ajoute :

« Raah ces gosses toujours à hurler de douleur là où il n'y à rien.» Ah. Sur ce point je suis entièrement d'accord. Bon, je suis peut être un peu comme ça, mais pas autant !

Je m'assieds aussi, remonte mes pieds sur le banc, entreprends de finir le cornet de ma glace à la vanille et regarde le ciel. Une main tirant ma jupe me réveille. Je regarde aux alentours, rien, je baisse la tête afin de voir si ça n'est pas Coussin qui essai de monter sur mes genoux. Non. Un mioche. Il fout quoi ? Ah merde pourquoi il pleure ? Putain putain putain, les gens risquent de croire que c'est moi qui l'ai fait pleurer. J'vais encore avoir des problèmes avec les parents alors qu'encore une fois j'aurais rien fait. TOUJOURS MA FAUTE. En fait, il n'y a pas grand monde, ils foutent quoi  tous là ? Les parents, eh oh, vos gosses, vous les avez voulu, vous les gardez.

Il renifle, dégueulasse, avant de prendre la parole « Y. Y. Y a un g. gr. Groupe de méchants qui a viendu, i. i. Il ont poussé mon a. ami et. et. Et il veut pas partir. » Je soupire, descends du banc, m'accroupis devant lui avant de le regarder dans les yeux et en profiter pour lui tendre un mouchoir «Il est où ton groupe de méchants ? »

Il n'a pas le temps de me répondre qu'une voix beaucoup plus masculine, virile et roque me réponds « Ils sont derrière toi princesse ♥ »

Je me relève,  doucement, prends le gamin dans mes bras avant de le reposer sur le banc avec un sourire hypocrite collé aux lèvres, j'aime faire des câlins, mais aux gamins je m'en passerai volontiers. Je fais le tour du banc, m'adosse au dossier, croise les bras et relève la tête :
« Bon, 'coutez les mecs, vous êtes bien gentils, mais si vous voulez faire chier le monde, évitez de le faire dans les parages, après c'est chez moi qu'ils viennent pleurer. »
J'entends le gamin me crier un truc pas compréhensible, avant de me faire soulever du sol sans qu'il me touche. Lévitation c'est ça ? Ils auraient pu me prévenir quand même, c'est pas du jeu ça.

« En fait, on a pas trop l'intention de t'écouter poulette, ici on fait ce qu'on veut, c'est notre territoire » riposte-il avant de me plaquer au sol, au dessus de moi. Putain j'en ai marre je suis pas une pute ! Arrêtez de me prendre en grippe peace and love les mecs, moi j'ai rien demandé ! Toujours à moi de faire le boulot tss.

Je prends son col entre mes doigts, les serre et approche ma bouche de son oreille en le tenant fermement : «  Dans le rôle racaille de bac à sable t'es plutôt pas mal darling ♥ Mais sache que c'est pas comme ça que tu réussiras à obtenir quoique ce soit. En plus t'es plutôt un faible, pour t'attaquer aux gamins. » un rictus sort de ma gorge, tandis qu'il me regarde, sourire aux lèvres. Je sais pas trop ce qui m'attends mais je suis plutôt confiante. Dans le genre je pète plus haut que mon cul y sont plusieurs, et à ce jeu là c'est à celui qui aura le plus confiance en lui. Or j'ai une confiance démesurée envers moi même.

« Tu sais pas à qui tu te confrontes. Je le coupe :
-Non, mais je m'en fous mon amour ♥  Dis-je avant de le tirer un peu plus vers moi, et de l'embrasser. Je sais user de mes points forts féminins. Je profite de ce moment d'inadvertance pour lui coller un coup de pied bien placé dans les couilles (tout en poésie), et me relever. Je dépoussière ma jupe : Tu fais un peu chier darling tu sais, elle était propre. »

Il se relève, un peu sonné (quand je dis que leur cerveau est trop bas je ne dis pas que des conneries), et vient me plaquer dos au banc. Oui bon je l'avoue je suis pas en position de force. Surtout quand ils sont sous l'effet de la colère ça rajoute un truc comme +25% de chances de faire un coup critique. C'est mal pour ma poire.

Je glisse au gamin, qui semble s'être réfugié comme  il peut sur le banc. Les yeux cachés par ses deux mains.
Je lui glisse « Tu sais, c'est pas parce que tu nous vois plus qu'on te voit plus. Va un peu plus loin, je te promets ils te laisseront jouer. Aller file !  Il s'exécute et détale comme un lapin. Je l'aime un peu ce gosse, il m'obéit.  

« T'as pas l'air de comprendre que vous êtes pas en position de force toi et ton petit copain, on est 20 vous êtes deux. Ca fait.. beaucoup de différence. En un rien de temps il sera à l'hosto et toi dans  mon lit, ce qui devrait fortement lui déplaire... »
Je grimace, l'idée de me retrouver dans le lit de ce gros macho' ne me fait pas plus bader que ça. Non pas qu'il soit moche, mais son attitude à me prendre pour une demeurée commence à m'exaspérer.
« Bon, déjà 20 -2 ça fait 18, donc déjà dans ta gueule Einstein. Deuxièmement, c'pas mon copain, donc si je couche il s'en branle, et troisièmement, on le fait quand tu veux mon pote. » Je déboutonne un bouton de ma chemise, il s'empresse d'y jeter un œil. Je profite de ce moment d'inadvertance de sa part pour lui attraper l'oreille d'une main, reboucher le bouton de l'autre et ajoute «  On ne touche qu'avec les yeux darling ♥  »

Je tire son oreille vers le bas, afin de le mettre  à terre

« Répète après moi : « Sur mes couilles je jure d'arrêter d'emmerder le monde. » Si tu jures, le jour où tu ré-emmerdes le monde je m'assure personnellement que tu sois stérile à vie. Soyons clairs. »

Je croyais être en position de force, en fait, mais non. Il n'arrive pas  à ricaner, mais  il est tombé assez bas pour demander à un de ses subordonnés de m'arrêter. Il s’exécute, et en un rien de temps me voilà collée dos  à un mec qui me tient fermement contre lui, trop fermement pour que je puisse bouger les bras, je suis contrainte  à lâcher l'autre gros beauf. Ma fierté vient de prendre un coup dans ses dents.

Je bouge légèrement, rien à faire, mis à part ma tête et ma grande gueule je peux pas faire grand chose.  Je sens ses vilaines papates trop remonter, non mais casses-toi là c'est mes nibards ! Je recule ma tête d'un coup sec et paf dans ses dents. Au sens propre cette fois-ci !
Quoiqu'un peu sonnée, j'arrive à tituber jusqu'au banc afin de reprendre mes esprits, un de sonné, plus de 9 par définition. Je dis bien par définition, car Ethan n'a pas l'air d'être resté là sans rien faire.

Il n'y a pas photo, si lui me met un kick je suis sonnée pour au moins 5 heures.

Je sens une main s'agripper sur ma jupe, c'est le petit. Ils l'ont retrouvé les autres connards, là, ils commencent  à me saouler.
« C'est mieux si il nous voit faire! » Sort l'un d'eux, sourire aux lèvres. Je mords ma lèvre inférieure, j'ai pas envie de me faire mettre  à terre par une bande de gros cons et encore moins devant un gamin, mon honneur de princesse est en jeu.

Je remonte mes longs cheveux en queue-de-cheval, prends le gamin dans mes bras et dégaine un coup de pied bien placé et plutôt violent à l'autre chieur qui a rameuté le gamin. Il recule, courbé en deux. Bah oui j'suis rose mais pas conne malheureusement pour toi, je sais comment avoir le dessus. Tss.

Il est inutile de vous décrire l'issue du combat. Il est évident que j'ai, enfin nous avons gagné. Puis ça n'est pas digne d'une princesse de se battre. C'la dernière fois, la prochaine fois ce gamin je le laisse dans sa merde.

And these promises broken, deep, below...

« Putaiiin mais ils se sont fait passer le mot aujourd'hui? Bordel on est pas des sauveurs de gosse!»

Je hoche la tête. J'aime pas les enfants.Les enfants m'aiment mais moi non. J'aurais jamais de gosse ça crie ça chiale ça pue, bref un chien mais en pire ! Je préfère les chats. En parlant de chat, Coussin rapplique, saute dans mes bras. Une fraction de seconde, je songe à reculer et ne pas le rattraper afin qu'il se vautre dans les règles de l'art. Cependant, la réalité me rattrape trop vite : Effectivement (ce mot je l'aime pas, ma prof de physique chimie de l'année dernière le disait tout le temps ! Bref, trêve de mondanités.). Donc je disais, effectivement, avec mon peu de chance habituelle, Coussin allait réussir à s'agripper à ma chemise et à la dégueulasser encore plus.

J'attrape donc Coussin, qui ronronne à foison. Ce chat a toujours été un putain de profiteur, il est gentil avec moi uniquement quand il a faim. Et quand je menace de le jeter par la fenêtre aussi. Ah qu'il est chiant. Enfin je peux difficilement parler, je suis aussi casse-couilles. MAIS PAS QUE QUAND J'AI FAIM.

Je caresse allègrement le doux pelage roux de mon chaton. Ses ailes sont blanche et semblent disparaître quand il ne les utilise pas. Ca veut dire en gros que je pourrais plus menacer de le jeter par la fenêtre. Car maintenant il vole. La vie c'est trop injuste en fait.


« Bon, ça te dit que je te fasse visiter mon chez-moi avant qu'une autre merde nous arrive?»

Je plussoie. Totalement. Mais j'irais pas lui dire, manquerait plus qu'il prenne la grosse tête parce qu'une beauté telle que moi pense un peu comme lui. Je me contente donc d'hocher la tête en signe d'acquiescement. Puis j'ai envie de voir sa piaule aussi. Si j'en crois mes clichés totalement cons et infondés, les fées ça vit dans les fleurs, ça aime le fleurs, ça pue la rose et l'amour de la nature tout ça. Chacun son trip hein, j'ai rien contre les écolos tant qu'ils ne font pas sauter l'eau chaude de la douche.

Vu la taille d'Ethan, je doute cependant fortement. Ou alors je suis dans la merde car je ne sais pas me rétrécir pour vivre dans une fleurs. J'ai rien contre le fleurs hein, me collez pas un procès au cul, je suis pas raciste ! Mais toutes les bêtes qui grouillent dedans me font frisonner, j'aime pas du tout les insectes.

Il m'enboîte le pas, je le suis. Je n'aime pas suivre les gens, être derrière, mais là je n'ai pas le choix car je ne sais pas où il habite, et ça serait con de nous perdre. Et avec notre chance combinée (car je crois que dans notre cas les emmerdes ça se multiplie par deux) on serait tombés sur un mort-vivant, un chat qui parle ou une baston entre ados pré-pubères. Très peu pour moi, j'ai assez donné pour aujourd'hui.

Je laisse Coussin s'enrouler autour de mes épaules comme une écharpe, fourre mes mains dans mes poches (oui, ma chemise à des poches), et cela jusqu'aux coudes, et suis donc Ethan.