Baba rencontre un travestie et en est intriguée. [PV : Hanae Fukuda]

Ce matin, Baba Yaga sortit de sa demeure accompagnée de son familier pour rechercher un ver luisant des neiges afin de terminer l’une de ses potions. Habituellement, la vieille femme se tient éloignée du soleil qu’elle ne supporte pas ; mais voilà qu’hier, l’un de ses fidèles clients lui parla de cet étrange insecte qui pouvait être un ingrédient important pour les potions de la vendeuse. Baba, folle d’envie de rencontrer cet être qui pouvait changer la vie de sa nouvelle mixture, n’hésita pas à mettre les pieds dehors alors que le soleil battait son plein dans la cité de l’île.

Afin d’éviter tout contacte avec ses êtres répugnants et enfantins de la ville, la mégère pris un raccourcis par les ruelles sombres croisant quelques vampires qui se retirèrent dans la Taverne Dionysos au fur et à mesure que la personne âgée marchait vers eux. Enfin, elle arriva au abord de la forêt où la larve glacée n’attendait plus que d’être attrapée par Baba.

Le silence de la forêt plaisait énormément à la vieille femme, qui habituellement entendaient les chansons crispantes des oiseaux qu’elle ne pouvait supporter. Parfois, elle donnait vie à une plante carnivore qui dévorait d’un seul coup le malheureux animal qui, avec de la chance avait le temps de prendre son envole afin d’éviter de se faire engloutir par le monstre. Enfin, il faut dire que depuis quelques temps, Baba n’avait pas pris de douche et qu’elle sentait aujourd’hui comme un rat mort depuis quelques mois. C’était peut-être pour cela que les animaux avaient disparus, inhalant de loin l’odeur forte que dégageait la dame.

C’était un fait, Baba Yaga se trouvait presque bien dans le froid. Elle avait revêtit sa fidèle cape noire qui recouvrait tout son corps jusqu’en bas de ses fesses grasses, laissant apparaître un bout de sa longue robe d’une couleur verte vomie que personne a part elle pouvait porter avec fierté. C’était le genre de « vert caca d’oie » qui ressemblait étrangement aux potions moisies depuis des lustres qu’elle gardait dans son placard parce que pour elle, rien n’était plus appétissant qu’un mélange moisi. Ses chaussures marrons étaient tout aussi laides, mais heureusement elles étaient cachées par cette robe des plus horrible. Tout en marchant difficilement en s’appuyant sur sa canne, la vieille s’enfonçait dans la forêt et à son passage, tout arbres semblaient être pétrifiés par cette odeur nauséabonde qui émanait de la maitresse des potions…

Baba avait finalement trouvée un point d’eau, et elle savait combien nombreux vers aimaient se camoufler dans des endroits mouillés. C’est comme cela que la vieille femme, essoufflée par sa longue marche, s’assit sur un rocher qui était placé pile à l’endroit où elle voulait chercher le ver des neiges. D’après la description de son informateur, l’insecte voulu dégageait une aura frigorifiée, comme un sanctuarien qui maniait l’élément de la glace. La femme savait très bien à quoi s’en tenir, et commençait à éparpiller des bocaux plus ou moins gros autour de l’emplacement où elle avait posée son derrière.

Pendant ce temps, son félin noir observait les alentours comme prêt à bondir sur la moindre feuille bougeant au gré du vent. Ses dents jaunes et aiguisées et ses griffes pointues n’attendait qu’un faux pas pour se planter dans la première chose anormale dans le silence de cette nuit. Il était comme le gardien de la vieille depuis qu’il était allé la chercher sur Terre pour lui offrir une meilleure vie, et Nikolaï n’appréciait que Baba Yaga. Tout deux étaient liés, car les deux n’avait d’amour que l’un pour l’autre et se moquaient du monde les entourant.

Après un instant, le chat grogna d’un air furieux. La maîtresse des potions le caressa afin de le calmer en lui adressant quelques mots :

- Allons, Nikolaï. Que se passe t-il ? As-tu senti l’odeur d’un individu suspect ?

En vérité, la seule odeur qui se sentait par ici était l’atroce senteur de la vieille qui ne se lavait pas. Mais le chat avait apparemment un odorat qui était adapté à ceci, car l’arôme nauséabond ne le dérangeait pas le moins du monde. L’animal avait dans sa vie, inhalé des substances bien pire : les mélanges de potions. Le parfum de Baba était doux et délicat par rapport à celui de son chaudron.

Le chat se calma à la voix râpée de son amie. Il reprit sa position initiale et lança un regard méchant à l’ombre qui était tapis dans le feuillage des buissons. Si Baba ne l’avait pas retenu, il serait en ce moment en train de planter ses crocs dans les cuisses de l’inconnue, tout en déchirant ses habits de ses mouvements de griffes rapides.

- Euh ... excusez moi, savez vous où nous trouvons nous ? Je me suis réveillé ici et je ne sais absolument pas où je suis.

La vieille femme laissa tomber à terre l’un de ses bocaux et se tourna vers l’étranger qui avait dit ces phrases. Un rictus se dessina sur ses lèvres alors qu’elle aperçut une jeune fille dont la beauté rivalisait avec le visage affreux de Baba Yaga.

- Me laisses-tu t’examiner, jeune demoiselle ?

La puanteur se dressa sur ses deux jambes tremblantes et avança vers le visiteur, alors que son familier restait allongé sur le rocher qu’elle venait de quitter comme pour lui garder la place. Elle tourna deux fois autour de l’inconnu et l’examina partout avant d’empoigner fermement son entre-jambes.

- Tiens donc, il y a quelque chose par ici. Comment cela se fait-il qu’un garçon se déguise en fille ?! Tu es donc un espion de la concurrence ! Je suis peut-être une vieille femme laide, mais j’ai quand même toute ma tête.

Cette fois, Nikolaï courra vers le garçon travestie et s’apprêtât à l’attaquer.

Baba Yaga posait des regards assez étrange sur l'ange. Se pourrait-il qu'elle ne croit pas ce que Hanae lui a dit ? C'est probablement ça. Après tout, cette vieille dame semblait être une "tête de mule", ces pensées devaient surement être basée sur "Ce que je dis est vrai, tout le reste est faux !".

Le pauvre poisseux était encore plus traumatisé par ses regards. Il n'osait plus lâcher cet arbre qui lui permettait de protéger sa partie lui étant réservée par peur d'être de nouveau attaqué. Hanae commençait à regretter amèrement d'avoir adressé la parole à Baba. Il avait meilleur temps de s'enfuir dès l'instant où il avait croisé l'hybride ... bien sûr si son chat Nikolaï le lui permettait.

La grand-mère forçait son visage, semblable à celle que l'on tire quand on se retient de rire. Haut les coeurs ( Oh l'écoeure* ) ! Un puissant courant de frisson avait traversé le corps fin du travesti, non préparé à voir une telle figure. Quand au panda, lui, roulait de rire sur le sol humide recouvert de feuilles mortes. Hanae restait sans mots en voyant les réactions du panda totalement contradictoire aux siennes.

Le félin noir sauta sur le garçon à un instant où il ne s'y attendait pas. L'animal à quatre pattes avait réussis à attraper de ses dents jaunes une partie moelleuse du corps de la victime. Le poisseux s'était mis à courir dans tous les sens en criant de douleurs, jusqu'à ce que le panda, toujours en train de se moquer du malheur des autres, attrapa l'animal noir par la queue pour lui faire lâcher sa proie. Hanae s'était mis à frotter son derrière qui lui faisait mal ; un instant durant lequel il réalisa que la vieille n'avait rien fait pour empêcher son chat de faire une telle chose. Une étrange relation liait ce chat et cette tortue. En essayant de calmer l'atmosphère désagréable engendrée par les regards désagréables de l'hybride ainsi que de l'attaque surprise de Nikolaï, le soumis ajouta :

- Comment pourrais-je être de la concurrence alors que je ne sais même pas qui vous êtes !

En parlant de présentation, Hanae trouvait cela malpolie de ne pas s'être présenté à la vieille. Il ferma ses yeux puis les ré-ouvrit au bout de deux secondes, respira un bon coup et lança :

- Excusez moi d-de ne pas m'être présenté. Je m'appelle Fukuda Hanae, r-r-ravie de faire votre connaissance !

Ce qui effrayait le plus l'adolescent n'était pas Baba Yaga mais, plutôt son chat ainsi que cette forêt noire dans laquelle il se trouvait. En tout cas, Hanae ne savait toujours pas ce que la maîtresse des potions mijotait sous sa cape noire dans cette nuit bien étoilée.

*[ Je tiens à préciser que ce jeu de mot n'est autre que la devise de Baba Yaga, je ne suis en aucun cas la source de ce jeu de mot très recherché ! o'/ ]