Gods' blades ft Alice

Ces pas l’avaient conduit bien loin de chez lui, bien loin de tout en fait. Lui qui adorait observer la masse mouvante et coloré que formait une foule compact d’inconnu en plein centre-ville, le voila au milieu du jardin géant que l’on nommait forêt, sans presque aucun souvenir de ce qui l’avait pousser à venir ici. Et cela le mettait en rage. Comment oubli t-on la moitié d’une journée sans raison ? Comment se retrouve t-on à l’autre bout de l’île sans savoir comment on en était arriver là ?
En perdant le contrôle de soit même pardi !

Cela signifiait qu’elle avait encore repris le contrôle, comme elle arrivait à le faire si souvent (bien trop à son goût en tout cas) ces temps ci, et qui plus est sans qu’il arrive à savoir ce qu’elle avait pu faire, sans qu’il parvienne à observer quoi que ce soit avant de reprendre le contrôle. Il avait été effacé, enfermé, mis en cage, et ce pendant plusieurs heures ! Inacceptable ! Il fulminais, passant sa main dans ses cheveux pour se calmer, et rencontra la masse longue et ondulé qu’elle s’amusait à faire repousser à chaque fois qu’il avait le dos tourné. Serrant les dents, s’empressa de reprendre son apparence normale, un mélange improbable de couleur sur un ensemble relativement masculin. Au moins avait-elle eut la décence d’utiliser ses vêtements, et pas l’une de ces choses mornes qu’elle aime porter.

Il aurait adorer passer ces nerfs sur quelque chose, quelqu’un, là tout de suite, mais va trouver une victime à ses farces dans cette saloperie de verdure immense et vide ! Qui aurait pu subit ses moqueries ici, hein ? Un écureuil ? Sur, qu’elle riche idée. Il ravale sa frustration et commence à marcher dans la première direction qui se présente à lui, se laissant guider par on ne sait qu’elle boussole interne pour sortir de là, ou à défaut trouver un chemin. Il avait toujours été doué pour ça.

Mais il n’a pas à marcher si longtemps avant que la chance lui sourie, quelques dizaines de minutes tout au plus. Au milieu de ses injures internes, ses sens l’alerte du changement, et il perçoit la présence proche d’un autre habitant de l’île.
Vif, il se perche dans un arbres, et observe autour de lui. S’il était stupide, il aurait pu dire que les dieux l’avaient entendu et lui avaient envoyé une victime, mais il n’était pas con au point de croire qu’un seul de ses être « si parfait » en avait quoi que ce soit à carrer de leur personne, ou plus encore qu’ils pouvaient entendre leur supplique interne, et mieux, y répondre.

Lorsque la silhouette auréolé pénètre son champ de vision, un sourire inquiétant éclaire son visage en même temps qu’il comprend à qui il a affaire, et sa propre silhouette apparaît au pied de son arbre, adossé au tronc, le mimant à la perfection alors qu’il lui lance en guise de salut moqueur :

« Alors la chasseresse, on est perdu ? Je pensais pas que votre laisse était si longue, je suis épaté ! »

Adorable. Au moins ça avait eu le mérite de commencer à le défouler, pourrait-on dire.

« Je te demande pardon ? »

Maintenant qu’elle était totalement à découvert de l’autre coté du petit espace – formé par la clairière – les séparant, il pouvait la détailler un peu mieux. Jeune, jolie, mais avec un regard énervé et un style un peu sauvage, son arc dans une main, une flèche dans l’autre, et certainement venue dans le but de s’en servir sur un truc dans cette forêt (un truc vivant théoriquement).
Yep, c’était bien une chasseresse, une copie conforme de celle qu’il avait croisé dans son ancienne vie et dont il voulait bien se souvenir, pour être sur de ne pas les recroiser. Le genre à suivre les règles de la « Grande et Divine Artémis » jusqu’au bout du monde, et à se croire meilleur que tout le monde car ayant été choisit par l’un de ces abrutis mystique. La bonne blague. A quel moment vendre sa vie et son libre arbitre à quelqu’un qui n’en avait rien à foutre de vous et qui souhaite juste gonfler son gigantissime égo est une idée valable ? Ça, il ne le comprendrai jamais. Rien ne valait la liberté absolue de son point de vue (ce qui était plutôt ironique venant du mec qui avait choisit de rejoindre un cirque maudit pour y être coincé pour l’éternité)

Bref, vous l’aurez compris, elle représentait un concept qu’il méprisait au plus haut point.
Et de toute évidence elle n’avait pas l’air d’avoir apprécié son salut.
Parfait.
Il allait pouvoir s’amuser un peu.

« À qui ai-je l'honneur ? »

Oh, jolie.
On sentait dans sa voix toute la retenue qu’elle avait du déployer. Et ce n’est que le début trésor, jusqu’où tu peux tenir sans craquer ?
Il laissa sa petite illusion prendre un air mystérieux parfaitement calculé. Pas question de lui donner la satisfaction d’une réponse, ça serait trop facile.

« Oh, juste un mec qui passait par là, il éluda l’information d’un vague geste de la main, sans importance, Dis moi plutôt, il récupéra son petit sourire en coin parfaitement horripilant, ça fait quoi de devenir une esclave divine de son plein gré ? Ça doit pas être reposant non ? J’veux dire, c’est pas comme si les "Dieux" étaient connu pour en avoir quoi que ce soit à carrer ...  »

Il ne lui laissa même pas le temps d’en placer une, juste de quoi prendre un petit air faussement désolé avant d’enchaîner :

« Ça doit être tellement chiant à la longue : Artémis par ci, Artémis par là …. Vous devez respirer sur commande aussi ? »

Ok, il pouvait faire mieux, mais fallait bien s’échauffer et commencer quelque part. Le meilleur restait à venir.