Lost and Found ft. Dylan I. "Dust" Anderson

Non, elle n’était pas perdue. Pas du tout. Absolument pas. C’est juste que… C’est simplement que… Le chemin à droite semblait plus intéressant que le chemin de gauche. Cela ne faisait pas longtemps que la jeune femme vivait sur l’île. C’était en fait la première fois qu’elle retourna en bas de la montagne depuis que Ketra l’avait gentiment hébergée chez elle. Le froid lui rappelait sa maison sur terre. Depuis ce temps, Tessa n’a pas eu le choix de croire que l’île était bien réelle. Après trois jours sur le sanctuaire, il fallait bien admettre qu’elle ne rêvait pas. Alors, si elle était pour être coincé ici, il serait bien de connaître un peu plus les environs. Sur sa liste, elle avait déjà barré la montagne. Cependant, elle voulait retourner à Chloris. Bien qu’elle ait atterrit là-bas, elle voulut y retourner. Pour sa part, elle préférait Chloris à la montagne. Bien qu’elle était habituée au froid, elle aimait bien pouvoir regarder les arbres constamment en fleurs. C’est donc pour cette raison qu’elle descendit pour s’aventurer dans sa ville préférée, pour le moment. Mais, à un moment elle du tourner au mauvais endroit, car elle ne se souvenait pas qu’il y avait une forêt.  Et celle-ci semblait infinie ! Peu importe le nombre de fois qu’elle tournait, elle n’arrivait jamais à sortir. Non seulement elle ne trouvait pas la sortie, mais elle n’avait encore croisé personne. Pas une seule personne depuis deux heures. Elle aurait dû demander à Ketra de l’accompagner… Mais l’idée de voler encore et de tomber lui donnait froid dans le dos.

La forêt était si dense, le vent était à peine présent au niveau du sol. La lumière passait entre les feuilles dessinant des petites parcelles de lumière qui éclairait son chemin. C’était aussi son seul repère pour indiquer qu’il était encore jour. Puis, elle entendit un bruit. Elle essaya de se détendre et de respirer profondément en se disant que ce n’était que le vent, ou un animal qui passait par là, mais juste pour être certaine, elle se retourna. Comme un chat apeuré, elle se tourna lentement et regarda furtivement les alentours. Rien. Absolument rien. Elle soupira et laissa ses épaules tomber.

« Allons allons, garde un peu ton sang-froid. Il ne t’arrivera rien, » se dit-elle en claquant ses joues pour se ressaisir. »

Mais, à peine deux pas plus tard, elle sut que quelqu’un était dans la forêt avec elle. Elle n’entendit pas bien, mais elle savait qu’elle avait entendu comme un écho de pensée. Son visage devint blême et toutes couleurs s’étaient enfuies d’elle. Elle était déchirée entre devenir invisible ou rester visible et demander de l’aide. Mais, elle refusa de rester perdue dans cette forêt jusqu’à sa mort. Elle prit son courage à deux mains et demanda à haute voix :

« Pas besoin de se cacher, je ne te ferais pas de mal. »

Si seulement elle savait au moins se défendre… C’est dans ces moments que l’autodéfense serait utile.

Les secondes semblaient s’écouler si lentement. Tout se déroulait au ralenti dans la tête de la jeune femme. Elle était sûre et certaine qu’il y avait quelqu’un dans les bois avec elle. Pourtant, dès qu’elle leva la voix, le silence revint. Avait-elle imaginé l’écho ? Non. Elle n’était pas folle tout de même. Elle savait qu’il y avait quelqu’un… Ou peut-être était-ce quelque chose ? Avant même qu’elle ne se questionne plus, elle aperçut une ombre à travers les arbres. C’était une silhouette d’humain. Mais, plus la silhouette avançait, plus elle avait peur. Bien qu’elle fût un peu soulagée de trouver quelqu’un qui pourrait l’aider à sortir de cette forêt, plus elle portait attention aux détails de la personne, plus elle se sentait intimidée. Intimidée par sa grandeur, son regard, sa beauté, bref par tout. Tout chez cette personne faisait dresser ses poils sur sa peau. Premièrement, il était si grand, elle devait lever la tête pour le regarder dans les yeux. En fait, elle n’était plus sûre si c’était car il était grand ou car elle était petite. Sûrement un peu des deux. Puis, lorsque son regard croisa le sien, elle fût captivée par sa beauté. Pourtant, malgré la beauté presque surnaturelle de l’homme, elle sentait que quelque chose n’allait pas. Il était trop… Trop beau. Cela devait sûrement cacher quelque chose.

- Laissez-moi rire. Aucune chance qu'une petite femme comme vous puisse me faire le moindre mal.

Visiblement sa beauté cachait une langue sale. Elle attendit un moment pour voir s’il allait dire quelque chose d’autre, mais il ne dit rien. Absolument rien. Pas un mot. Il ne faisait que la fixer, ce qui rendait la jeune femme encore plus inconfortable. Ses joues devinrent de la même couleur que ses yeux et elle voulut lui répondre quelque chose, mais elle mâchouilla ses mots et ce qui sortit fut quelque chose complètement incompréhensible. Mais, elle se reprit. Elle n’allait pas le laisser croire qu’elle était sans défense. Même s’il avait tout à fait raison de dire que jamais elle ne réussirait à lui faire un mal. Elle le regarda droit dans les yeux avec un air qui était presque confiant.

- Vous saurez que vous ne me faites pas peur et que je sais très parfaitement me défendre.

C’était faux. Faux sur toute la ligne, mais elle n’allait tout de même pas se laisser faire. Elle se félicita mentalement de ne pas avoir bégayé cette fois-ci. En réalité, sa posture était imposante et cela intimidait la pauvre Tessa. La façade de la jeune femme n’était pas très solide malgré ce qu'elle venait de dire. Un pas de plus vers elle et elle allait devenir invisible juste pour pouvoir se cacher de son regard à la fois magnifique et effrayant. De plus, ses habits sombre n’aidaient en rien pour qu’elle puisse se sentir en sécurité. Elle avait envie de se cacher et se s’enfuir de lui, mais elle réussit à garder un semblant de sang-froid. Puis, elle n’avait aucune idée de comment se battre… Enfin, si, un peu, mais elle n’avait aucune force. Même si elle voudrait frapper quelqu’un, son coup ne ferait sans doute pas très mal. Tant que l’homme ne décide pas de tester si ce qu’elle venait de dire était vrai, tout devrait bien aller. En fait, elle espérait surtout qu’il ne teste pas ses paroles, car même si cet homme lui faisait peur, elle avait besoin de lui. Mais, elle ne savait pas comment lui dire. Allait-il même l’aider ? Il n’avait pas l’air d’aimer la compagnie. En fait, elle pouvait sentir qu’il ne voulait pas socialiser. Malgré tout, il était hors de question qu’elle reste perdue plus longtemps.

- Donc… Est-ce que vous savez comment faire pour sortir de la forêt ?

Avec un peu de chance la sortie serait proche et elle allait pouvoir se rendre à Chloris en un rien de temps. Mais, avec sa maladresse, même si la sortie était proche, avant qu’elle s’y rendre, elle savait qu’elle allait trébucher sur chaque racine.

Tessa avait l’air d’une souris qui essayait de faire peur à un lion. Jusqu’à maintenant, ça ne fonctionnait pas… Et plus le temps passait, moins elle avait l’air crédible, car à chaque fois qu’elle ouvrait la bouche pour parler, l’homme semblait bien amusé. Elle n’essayait pourtant pas d’être drôle. Ce n’était pas sa faute si elle était aussi petite et chétive. Après tout, elle n’avait pas décider de son apparence. Alors qu’en face d’elle se trouvait quelqu’un incroyablement magnifique, elle était complètement ordinaire. Jamais elle n’attirait le regard des autres. Elle se fondait toujours dans la masse et n’avait rien de particulier. La petite joaillière n’était pas laide, mais on ne peut pas non plus dire qu’elle était très jolie. Elle était toutefois, maigre, ce qui pouvait rendre quelqu’un envieux de sa taille. Mais, c’est aussi à cause de cette petite taille qu’elle n’a aucune force. Il n’y a que de la peau et des os. Et un peu de muscle pour ne pas qu’elle ait l’air anorexique. Elle n’était pas non plus gracieuse, visiblement les dieux voulaient qu’elle soit l’incarnation de la maladresse. Au moins, elle n’était pas un porte-malheur.

Non seulement elle était maladroite avec son corps, mais elle était maladroite avec les mots. Visiblement elle dû dire quelque chose qui énerva l’homme, car soudainement elle senti une vague de haine. Si elle n’avait pas été attentive, elle n’aurait pas remarqué qu’il avait grincer des dents. Une colère noire lui pinçait le cœur. Il ne s’aimait pas. Mais pas de tout. D’un côté elle sentait les émotions négatives de la personne devant elle, de l’autre elle se sentait triste pour lui. Le visage de l’homme était crispé et ses lèvres étaient pincer. Peut-être qu’elle n’aurait pas dû dire quoi que ce soit. La jeune femme n’avait jamais été très bonne pour lire les gens. Bien qu’elle puisse ressentir leurs émotions et lire leurs pensées, elle ne sait jamais quoi faire et quoi dire. Elle baissa la tête et murmura une excuse. Elle ne voulait pas le blesser. Ce n’était pas son intention.  Puis, la lumière commençait à diminuer dans la forêt. Elle senti un sentiment d’urgence. Elle ne voulait pas rester coincé dans la forêt la nuit. On ne sait jamais sur quoi on pourrait tomber. Elle espérait alors que la personne veule bien l’aidé.

Les secondes passèrent et pendant un moment elle eut peur qu’il l’abandonne. En le voyant se tourner pour partir, elle crut qu’il allait simplement la laisser perdue au milieu de nulle part. Mais, elle se trompa.

- Suivez-moi.

Bien qu’elle se sentît intimider par lui, elle fut soulagée de l’entendre parler. Il allait l’aider ! Finalement, il n’était pas si méchant. Il avait simplement l’air d’être méchant. Elle essayait de le suivre du mieux qu’elle le pouvait, mais il était plus rapide qu’elle. De plus, toutes les racines semblaient vouloir la retenir. Un peu plus, et elle pouvait jurer que les plantes étaient vivantes. Tessa regardait l’homme se promener avec aise, et elle pouvait sentir une pointe de jalousie. Pourquoi a-t-il fallu qu’elle soit si incompétente ? C’était pourtant facile et simple. On lève les pieds et on évite les branches. Bien que son cerveau comprît cette logique plutôt simple, visiblement, il n’avait pas envie d’envoyer les commandes à ses jambes. La sortie était plus loin qu’elle le croyait. Elle était beaucoup plus perdue qu’elle ne se l’imaginait. Elle suivit d’aussi près qu’elle le pouvait. Elle pouvait sentir que quelque chose le rongeait de l’intérieur, alors elle fouilla dans son sac, puis sortit une barre de chocolat. Le chocolat remonte toujours le moral des gens. Timidement, elle s’approcha de la personne et tira doucement son long manteau.

- Le chocolat rend la vie un peu plus vivable… Je m’appelle Tessa et vous ?

Bien qu’il n’eût pas l’air de vouloir sociabiliser, elle ne voulait pas non plus laisser quelqu’un être ronger par la tristesse. Elle n’était pas sans cœur. Naive, si, mais pas sans cœur.

Il n’aimait pas le chocolat ! Pendant un instant, les yeux de Tessa restèrent grand ouvert toute surprise. Même lorsque l’homme, Dylan, repris le pas. Il n’aimait pas le chocolat. Impossible ! Comment peut-on détester le chocolat ? Il faisait plus que ne pas aimer, il détestait. Ce n’est pas possible. Ce n’est pas humain. Ne pas aimer le chocolat, pfff. Les paroles de Dylan l’avait tellement surpris qu’elle ne repris pas la marche. Mais, quelques secondes plus tard, elle remarqua que la forêt se faisait de plus en plus sombre et Dylan était de plus en plus loin. Elle essayait de le rattraper, mais il était trop vite. À un certain point, elle dû courir pour le rejoindre.

- Hey, attend moi ! J’ai des petites jambes.

La jeune femme ne pensait pas qu’il allait l’écouter, pourtant il s’était arrêté sec. Il avait complètement arrêté de bouger. Malheureusement, Tessa n’avait pas assez de coordination pour pouvoir s’arrêter à temps pour ne pas foncer sur lui. Elle espérait qu’une branche soit dans son chemin pour qu’elle tombe avant de foncer sur lui, mais pas de chance. Son corps rencontra une force presque immobile. Alors qu’elle lui avait foncer dessus, il ne fit même pas un pas. Les joues rouges comme une tomate, elle recula de quelques et fixa le sol gêné.

- Désolé.

Elle s’attendais à quelque chose. Qu’il lui dise quelque chose, mais il semblerait que quelque chose avait attiré son attention. Elle dirigea son regard au même endroit que celui de Dylan, mais elle ne voyait rien. Il n’y avait que des arbres et la noirceur qui s’étendait. Elle fit un pas vers la direction du regard de Dylan, mais soudainement elle fut prise par les émotions de ce dernier. Son estomac et son cœur chaviraient. Était-ce à cause de ce qu’il y a dans les bois ? Une couche de peur s’ajouta dans la tempête d’émotion. Un frisson parcouru le long de sa colonne vertébrale et pendant un moment elle se demandais ce qu’elle devait faire. Elle n’était pas assez forte pour affronter un animal. Pourtant, pour des raisons inconnues, elle prit son courage à deux mains et fit un pas devant Dylan. Là. Elle pouvait voir le regard bleu de l’animal. Bleu comme le ciel. Comme la mer. Puis, la peur se transforma en curiosité. Quel animal se cachait là, tapis dans la noirceur. Elle avait aussi de la difficulté à reconnaitre les émotions de l’animal, peut-être parce que c’est un animal. Toutefois, elle fit un autre pas, mais visiblement, ce n’était pas très apprécier par l’animal. Un grognement se fit entendre et elle figea. Pourtant, malgré la peur qui était plus que présente, elle essaya encore de mieux voir ce qui se cachait dans les arbres. Doucement, pour ne pas faire de bruit et pour ne pas faire peur à l’animal, Tessa essaya de s’asseoir devant l’animal. Mais, elle tomba comme flatte comme une crêpe devant le regard bleuté de l’animal. Ce dernier se leva d’un bond et c’est à ce moment qu’elle réalisa à quel point elle était idiote. Elle n’aurait pas dû bouger ! La fourrure blanche comme la neige semblait briller à travers les arbres, malgré la noirceur. Elle leva les yeux brièvement et pendant un instant, elle crut avoir une crise de cœur. Le renard blanc était bien plus gros qu’un renard ordinaire. Il se tenait devant elle et reniflait ses cheveux. La grosseur de l’animal l’intimidait tant, qu’elle avait peur de bouger. Le museau du renard se promenait sur la nuque de Tessa et le nez mouiller du renard la chatouillait, mais elle resta immobile, trop effrayer de même respirer.

La peur. C’est la seule chose que Tessa pouvait ressentir. Elle sentait cette émotion dans tout son corps. La sensation de la peur parcourrait son corps avec une vitesse grand V. La panique se fit ressentir bien plus lorsqu’elle fit un faux pas et qu’elle tomba aux pattes de l’animal. La détresse l’empêcha de bouger. Ce n’était pas de la peur qu’elle ressentait, mais de la terreur. Son visage perdu toutes ses couleurs et elle devint aussi pâle qu’un fantôme. La jeune femme était tellement apeurée, elle ne remarqua même pas que Dylan s’était déplacé, même le renard n’avait rien remarquer. Ses prunelles bleutées étaient concentrées sur la brune et rien ne pouvait rediriger son attention. L’animal senti d’abord le cou de la jeune femme. Elle eu peur un moment, car il aurait été facile pour le renard de simplement mordre et brisé son cou avec la grosseur qu’il avait. On aurait facilement pu le confondre avec un gros loup, avec sa carrure. Il était haut sur patte et large. Mais son visage appartenait définitivement à celui d’un renard. Son long museau fin appartenait à la famille des renards. Tessa n’en avait aucun doute. Même qu’au fond d’elle-même, sans savoir comment elle pouvait avoir cette connaissance, elle savait qu’il était un renard. Puis, il arrêta de grogner. La peur se transforma en curiosité. Pourquoi avait-il arrêté de grogner ? Puis, elle senti quelque chose de froid et humide sur sa joue. Sa langue ! Il l’avait liché ! La surprise évidente dans son visage, elle leva la tête vers l’animal et soudain, en plongeant son regard dans le sien, elle senti quelque chose se passer. Elle n’avait plus peur du tout. Un sourire se dessina sur les lèvres de la petite femme et le renard devint enjouer. Il avait presque l’air d’un enfant. Il courait autour de la jeune femme et frottait sa tête sur le menton de Tessa.

- Tu sais que tu es mignon comme ça ?

Tessa se redressa et tendit sa main et caressa le pelage doux du renard. Quelques feuilles étaient emprisonnées dans son pelage et aussi délicatement que possible, elle lui enleva.  Elle avait presque complètement oublié Dylan, jusqu’à ce que le renard décida de mettre ses pattes sur les épaules frêles de la brunette. Le poids de l’animal causa la chute sur le dos de la jeune femme. Puis, elle vit Dylan. Les larmes coulaient le long de ses joues et elle sentit son cœur pincer. Elle posa une main sur le renard qui semblait comprendre le message et descendit de Tessa. Lentement, incertaine de ce qui pouvait bien se passer, elle offrit un mouchoir. Ce n’était pas parce qu’il n’aimait pas le chocolat qu’elle n’allait pas l’aider un peu.