you're a f*cking liar //feat luciano//

Dylan & Luciano

Ses pieds s'enfonçaient dans la neige épaisse.
Sa détresse grandissait en l'engouffrant dans la noirceur évidente de son âme.
Il n'allait jamais s'en sortir. Il n'est pas question de la tempête de neige qui se préparait au loin. Non. Il s'agissait plutôt de son âme devenue beaucoup trop sombre pour qu'il réussisse à rester sain d'esprit. Dylan n'arrivait pas à remonter la pente, peu importe combien de joie et de bonheur sa fille apportait dans sa vie trop longue. Il voulait mourir pour de bon; ne jamais revenir. Il voulait que tout ça s'arrête enfin. Que sa douleur s'éteigne en même temps que sa vie. Seule sa fille le faisait hésiter et il n'arrivait jamais à se suicider. Alors il avançait, peu importe combien d'obstacles lui barraient encore la route. Peu importe ce qu'il devait faire pour vivre. Il avait encore cette petite flamme de volonté enfouie au plus profond de lui-même. Il suffisait simplement que l'on souffle dessus pour l'amplifier.

Pour l'instant, il bravait le froid et la tempête imminente. Il n'avait nulle part où aller. Dylan, ce policier près de la corruption, tentait de donner un sens à sa vie douloureuse dans cette neige folle. La poudreuse commençait à voler autour de lui, annonçant des vents forts et violents. Il devait se mettre à l'abris. Il devait réfléchir à la tempête qui faisait rage à l'intérieur de lui. Ainsi, celle qui s'annonçait dans les montagnes enneigées de Sanctuary of Heart allait refléter celle qui se déchaînait déjà dans la tête de Dylan. Dans sa tête, mais aussi -surtout- dans son coeur. Ses pupilles bleuâtres repèrent une grotte dans laquelle il pourrait se réfugier. Ses pieds qui s'enfonçaient dans la neige immaculée peinait à le mener vers cet abris.

Une fois à l'intérieur et hors de danger, Dust se rendit compte que son coeur battait la chamade. Il n'avait aucune idée pourquoi. Ses battements résonnaient dans sa tête et il s'assit contre le mur. Ce qu'il ne savait pas encore, c'était que quelqu'un se trouvait déjà là. Et le demi-dieu s'en rendit compte seulement lorsque son regard se posa dans sa direction. Il n'eut pas de difficulté à le voir à cause de la clarté encore présente dehors. Même si le vent soufflait violemment les parcelles blanches et que le ciel se couvrait, la lumière du soleil réussissait à percer un peu. Le policier ne pipa mot. Il avait envie d'être seul avec ses démons et la présence inconnue ne lui plaisait guère. Se mordillant la lèvre inférieure, il décida de simplement l'ignorer. Il n'avait pas la tête à socialiser. Il le faisait bien assez souvent avec Sirena et avec son métier de policier. Nul besoin d'engendrer une conversation anodine avec un inconnu.

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Dylan & Luciano

Le silence règne dans la grotte. Les deux hommes n'osent pas piper mot. Pour dire quoi aussi? Dylan n'a pas la parole facile et il est trop souvent acerbe et sarcastique. À quoi bon?
Pourtant, le policier sait que ce silence finira par devenir lourd et parler restera la seule solution afin d'enlever ce malaise. Il se laisse choir au sol et ramène l'une de ses jambes vers lui afin d'y poser son bras. L'homme paraît calme vu de l'extérieur, mais à l'intérieur, il fait face à une multitude de démons tout aussi noirs que l'obscurité qui régnerait dans la grotte si quelques flammes ne venaient pas les faire fuir. De sa main libre, le demi-dieu vient frotter son visage et dégager ses mèches immaculées de devant ses yeux. Un soupir franchit la mince ligne de ses lèvres, tentant de se résigner à parler. Ça n'était pourtant pas quelque chose de difficile, mais cela demandait tous les efforts du monde pour le vieux policier. Avec 700 années de vie derrière lui, le monstre marin qu'il est n'a pas nécessairement envie de parler à tout le monde. Qu'allait-il lui dire? Dylan n'est pas bon pour commencer un dialogue. Il ne l'a jamais été et ne le sera jamais. Il a passé sa vie à ne pas parler et à encaisser jusqu'à ce que tout déborde.

- Ce feu. Il vient de toi?

C'est tout ce qu'il avait trouvé à dire. Son interlocuteur fixait toujours les flammes devant lui, mais Dylan y avait décelé cette infime étincelle d'attirance que les manipulateur de feu avaient dans le regard chaque fois qu'ils observaient brûler. Tout comme une étincelle d'attirance illuminait son regard bleuté quand il contemplait l'eau. Il ne savait pas pourquoi ça faisait cet effet sur eux.

- Je m'appelle Dylan.

Il avait au moins la décence de se présenter. Lui-même n'aimait pas être dans le néant. Ça lui foutait trop la trouille, car ça lui rappelait à quel point son âme s'engouffrait rapidement dans ce néant de ténèbres. L'elfe étend sa deuxième jambes, mais se retrouve inconfortable à cause de son arme de service. Il l'avait toujours sur lui même si elle ne servait pas à grand chose. Elle le rassurait. Elle le rattachait à la vie. Et pourtant. C'est une arme et elle a le pouvoir de donner la mort, mais pour Dylan, elle le raccrochait à la vie. Il y avait encore de bonnes gens en ce monde qui méritaient d'être sauvés. À commencer par lui. Cependant, il ne pouvait pas grand chose pour lui-même. Il était torturé.
Il lui sembla que le silence qui était retombé était plus inconfortable encore qu'au début. Lentement, il repoussa un pan de son long manteau noir pour libérer son arme à feu de son holster. Il la posa le plus près possible de lui et rajusta son étui afin d'être confortablement assis. Du moins, aussi confortablement que possible.

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Dylan & Luciano

- Luciano, enchanté Dylan.

Il n'avait pas prit longtemps avant de répondre à la mini-présentation du policier ce qui le rassura. Il y avait des gens avec qui converser était juste impossible. Genre Dylan quand il n'en avait vraiment pas envie. Cependant, en ce moment, il n'y avait rien d'autre à faire et s'il devait passer du temps seul avec quelqu'un d'autre autant entamer une conversation. En espérant juste que rien ne vienne bousculer la tranquillité de cette grotte. Jetant un coup d'oeil dehors, l'elfe constata que la tempête était encore plus dense que tout à l'heure. On ne voyait plus rien. C'est à peine s'il distinguait à deux pieds de l'entrée de la grotte. Cette tempête s'annonçait vraiment violente et longue. Dust soupira, mais se résigna à ne pas être seul pour se perdre dans ses pensées macabres. Ce qui le fit se retourner vers l'autre homme fut l'éternuement de celui-ci. Il y en avait un qui aurait un vilain rhume. En même temps, ça n'était pas étonnant puisqu'il était un utilisateur du feu, ce qui contrastait vachement avec la température extérieure. Le policier le vit trembler un peu à cause du froid alors que lui-même écartait les pans de son long manteau. Il crevait presque de chaud dans cette grotte chauffée. Pourtant, Dylan ne fit rien et ne dit rien. Il s'en fichait de la santé du bonhomme. Il ne le connaissait même pas, de toute façon.

- Vous êtes policier ?

Sa question ne le surpris pas vraiment. Il s'en doutait puisqu'il avait lentement dégagé son arme de son holster pour la poser contre le sol près de sa jambe. Il s'était attendu à avoir des questions par rapport à elle. Et l'évidence même qui se révèle lorsque l'on porte une arme est que l'on est policier. Pourtant, plusieurs criminels en possédait une aussi. De façon illégale, mais tout de même. Dust caressa du bout des doigts son arme de service, son regard se perdant dans les flammes du feu de camp au milieu de la grotte. Sa voix s'éleva toute seule et n'exprimant rien d'autre que la lassitude.

- En effet, je suis policier. Depuis trop longtemps.

Il était las. Las d'être pour les forces de l'ordre. Oh, il adorait son métier, mais ça le rendait parfois las de constater à quel point le monde est souillé. Tous ces efforts pour quoi? Rien. Chaque fois qu'il arrêtait quelqu'un, un autre criminel voyait le jour. Ainsi va la vie. Pourtant, ça ne plaisait pas à Dylan qui était déjà au bord du gouffre à cause de son vécu. Il avait vécu trop longtemps à son avis. 700 années, c'est beaucoup trop longtemps pour n'importe qui. Il n'imaginait même pas Silas qui avait presque 2000 ans. La vie devient longue et lassante au fil des siècles qui passent. Il ne savait pas combien de temps il lui restait à vivre, mais il espérait fortement ne pas atteindre l'âge de son ami. L'elfe lève ses prunelles bleutées vers Luciano en se demandant comment il pouvait poursuivre la conversation. Si sa fille avait été avec lui, tout aurait été beaucoup plus simple, mais il était seul et devait réfléchir à ce qu'il pourrait dire. Et malheureusement, le policier réfléchissait déjà beaucoup trop. Il n'avait aucune foutue idée de comment continuer la conversation. Rien d'étonnant quand on pense au fait qu'il déteste faire la causette. Sa main gantée vient cacher son oeil gauche alors qu'il lâche un «tch!» agacé. Il dégage ensuite ses mèches de son visage et reporte son attention sur l'autre homme.

- C'est le pire métier du monde.

Dust avait lâché cette phrase complètement aléatoirement. Même s'il pensait que c'était le pire métier du monde, il ne l'aimait pas moins. Il était simplement parfois mitigé par le travail qu'il faisait. Côtoyer des pourritures à chaque jour ou presque n'était pas ce que l'on pouvait considérer comme un bon métier. Pourtant, l'envers de la médaille était qu'il sauvait des vies. Et ça, ça n'avait réellement pas de prix pour lui.

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