Can't we just love each other like before? ~ ft. Faelyn

Aucune autre parole ne fut prononcée, alors que Faelyn se levait avec un équilibre précaire. Pourtant, il n'était pas aussi faible sur ses jambes que le pauvre Julian. Celui-ci accepta l'aide de son amant pour se mettre debout. Il sentait à peine le froid mordre sa peau laiteuse. Certes, il se sentait engourdi par celui-ci, mais ne le ressentait pas du tout. Ses jambes étaient lourdes, mais il avança. Lentement, en grimaçant. Il avait été imprudent par amour. Il avait déchiré son propre chandail pour soigner les blessures de celui qu'il aimait. Il s'était donc retrouvé torse nu dans ces conditions extrêmes par amour. Le rouquin agissait toujours dans l'intérêt des autres et ça n'était pas près de changer. Lui avait vécu dehors toute sa jeune existence, mais pas le blond. Il était donc content qu'il se décide finalement à entrer à la maison avec lui. Tous les deux avaient besoin d'une bonne douche chaude et d'un lit moelleux pour les accueillir. Ils avaient besoin l'un de l'autre comme l'on a besoin d'oxygène. Car Faelyn était devenu l'oxygène de Julian. Et celui-ci ne pouvait accepter de vivre sans lui. Ce serait comme le priver d'air: il en mourrait un jour ou l'autre.

Ils avancèrent dans la neige, les ailes de l'ange entourées autour d'eux et le rouquin pressé contre son corps. Ça le déchira de constater que sa proximité le rendait toujours aussi fou. Son coeur palpitait, mais un noeud de douleur habitait son estomac face à la situation actuelle. Il sanglota un peu, passant près de tomber dans la blancheur glacée. Comment pourrait-il à nouveau être heureux? Sa tristesse l'avait détruit bien plus qu'il ne le pensait. Le roux s'accrochait désespérément à son aimé, ne sentant plus ses doigts qui avaient de la difficulté à se plier. Il prit conscience qu'il était près de l'hypothermie et qu'ils devaient retrouver une température plus clémente. Cela leur prit plusieurs minutes, peut-être une heure, avant d'arriver au pied de la montagne où ils retrouvèrent une chaleur conséquente. Cela leur prit encore quelques temps avant d'arriver finalement à la maison du jeune blond. Une fois sur le pas de la porte, Faelyn le lâcha et s'effondra au sol en tremblant. Julian suivit le même schéma, car ses jambes étaient trop engourdies pour le tenir debout. Sauf que lui éclata aussi en sanglot. Il enfouit son visage dans ses mains tremblantes et presque bleues à cause du froid. Son état était quelque peu critique et alors qu'il pleurait à chaude larme, il activa son pouvoir de guérison. S'il l'avait fait plus tôt, ça n'aurait servit à rien. Maintenant qu'il était stable et plus au chaud, il avait jugé bon de l'utiliser.

Certes, ça ne guérirait pas toutes ses blessures, mais au moins en partie. Ses mèches orangées tombaient devant ses mains qui couvraient son visage. Ses épaules étaient secouées par ses sanglots et il en eut marre. L'hybride gifla le sol de ses mains et un éclair de douleur le traversa, mais il n'en fit rien. Il en avait marre de pleurer, ça l'épuisait. Sauf qu'il ne pouvait pas s'en empêcher. C'était plus fort que lui. Alors il leva son regard ambre brouillé par ses larmes vers l'ange et posa sa main sur le sommet de son crâne pour caresser sa chevelure pâle. Un petit sourire triste étira brièvement ses lèvres bleuie par le froid. Visiblement, son pouvoir de guérison ne suffisait pas; il avait besoin d'eau chaude pour réchauffer son corps. Il espéra pouvoir se rendre à la baignoire sans accroc. Il chercha la clé de la maison de Faelyn sur celui-ci avec douceur et l'enfonça dans la serrure par la suite. Julian ouvrit la porte et se traîna difficilement à l'intérieur. Il tenta de se remettre debout et, en appui sur le mur, tendit sa main à son partenaire. Le rouquin savait qu'il n'avait pas la force de l'aider, mais il voulait le faire quand même. Rien n'était plus important que ce blond à ses yeux. Et en ce moment, il ne voulait qu'une chose: se réchauffer et le câliner. Il espérait sincèrement pouvoir le faire...

Comme il l'avait déjà anticipé, Faelyn n'accepta pas l'aide du rouquin. Il en connaissait la raison, mais il n'en fut pas moins blessé. Il referma sa main et détourna le regard. Comme il se sentait mal! Il se sentait comme si son couple n'existait plus et que le blond ne faisait que le supporter. Il ne se sentait pas à sa place et le malaise s'emparait de lui. Julian ne le regarda même pas entrer dans la maison et refermer la porte. Il ne voulait pas être encore plus déçu et ne vit donc pas le sourire ressemblant à une grimace du blond. Le roux sentait qu'il ne tenait plus qu'à un fil; que tout son corps allait flancher d'un instant à l'autre. Il avait mal et voulait disparaître dans le sol. Malheureusement, ça n'était pas possible. Alors il restait là, accoté contre le mur, la tête basse et le regard dans le vague. Il voulait dormir et tout oublier. Il voulait que rien de tout ça ne soit arrivé; que tout soit comme avant à son réveil. Il avait vécu une semaine d'angoisse intense et maintenant, ça ne s'améliorait pas depuis qu'il avait enfin retrouvé ce qui l'angoissait tant: Faelyn. Le simple fait de penser à son nom - et ce même s'il était avec lui - suffisait à lui nouer l'estomac de plus belle.

Julian entendit à peine le blond lui dire qu'il allait dans la douche. Il attendit quelques instants et lorsque la porte se referma derrière le jeune homme, le roux ne put s'empêcher de sursauter. Il daigna alors bouger pour se retourner lentement. Il alla vers le salon, préférant ne pas rajouter de poids à l'ange. Il prit place sur le canapé et fixa le vide pendant un moment avant d'entreprendre de se déshabiller. Cela lui prit beaucoup plus de temps que d'ordinaire, chaque mouvement étant entrecoupé par ses sanglots. Comment avaient-ils pu en arriver à tout ce drame? Vint le moment où le rouquin eut des regrets. Il n'aurait pas dû le laisser aller à la montagne seul. Il aurait dû l'accompagner. Ils auraient évité tellement de douleur et de tristesse. L'hybride se laissa choir sur le dos parmi tous les coussins ornant le canapé. Son bras vint cacher ses yeux alors que les larmes coulaient de chaque côté de son visage. Est-ce qu'ils allaient s'en remettre un jour? À cette pensée, son estomac se noua douloureusement. Et s'ils restaient ainsi brisés à tout jamais? Non. Le roux refusait ça. Il ferait tout en son pouvoir pour qu'ils se remettent doucement sur pieds.

Plusieurs minutes avaient passées. Ou peut-être même bien une heure entière et Faelyn n'était toujours pas sortit de la salle de bain. Julian commença à s'inquiéter, surtout qu'il n'entendait pas le jet d'eau de la douche. Alors qu'il lui avait dit prendre une douche et non un bain. Il se redressa doucement, tentant d'épargner ses muscles endolori. Entre-temps, son corps s'était quelque peu réchauffé et ses membres étaient moins lourds. Une fois qu'il se sentit plus stable sur ses jambes, il avança lentement en direction de la porte close. Une fois à sa hauteur, le rouquin frappa doucement dessus.

▬ Faelyn! Tout va bien?

Son front se posa contre le bois frais de la porte en attente d'une quelconque réponse de la part de celui qui lui avait arraché le coeur de la poitrine. C'est fou comment une seule personne peu chambouler toute une vie...

Julian ne reçut aucune réponse de la part de son amant et son coeur se resserra. Pendant un instant terrible, il paniqua. Sa main se posa sur la poignée de la porte et il ferma les yeux en espérant que celle-ci s'ouvre. Si elle s'ouvrait, il n'y aurait pas de problème et il n'entrerait même pas, mais dans le cas contraire... Le roux inspira un bon coup et tenta de tourner ladite poignée et... elle ne s'ouvrit pas. Elle lui offrit la résistance d'une porte verrouillée et ce n'est qu'à ce moment que le début de panique qu'il avait ressentit s'empara entièrement de son corps avec force. Il savait qu'il n'avait pas la force de défoncer la porte et il jura en secouant la porte qui refusait de s'ouvrir. Il frappa avec force sur le bois qui la constituait. Comment allait-il l'ouvrir? Ses battements cardiaques étaient beaucoup trop rapides et l'hybride dû prendre un instant pour que ses étourdissements diminuent. Puis il tenta d'enfoncer la porte, sans succès. Il ne réussit qu'à se déboîter l'épaule gauche. Serrant les dents sous la douleur qu'il ignora par la suite, Julian eut un éclair de génie. Pourquoi il n'y pensait jamais plus tôt? Il maîtrisait ce bel élément qu'est le feu. Et il allait s'en servir. Il se fichait éperdument de foutre la maison en feu, tant qu'il pouvait sauver l'élu de son coeur.

Le rouquin posa sa main droite sur la poignée de la porte et se concentra. Les flammes lichèrent ses doigts sans lui faire mal et la poignée commença à fondre dans sa main. Après quelques longues secondes, elle lâcha et la porte s'entrouvrit. Il la poussa vivement pour poser les yeux sur un terrifiant spectacle. Faelyn était dans la baignoire. Une baignoire remplit d'une eau rougeâtre. Et Julian savait trop bien que c'était une tentative de suicide. Il se précipita vers lui qui était à moitié conscient maintenant, pour plonger sa main droite - car sa gauche ne servait à rien- dans l'eau tachée de sang pour en sortir une première main. Il la relâcha et empoigna l'autre pour y voir la profonde entaille dégoulinant de rouge. Il sentait la colère commencer à monter en lui et il songea pendant un instant qu'il avait ressentit la colère plus souvent en cette soirée que dans sa vie entière. Le rouquin a pour habitude de tout prendre en riant - ou presque - et il ne se fâche jamais, mais l'ange avait le don de le faire sortir de ses gonds. Il aurait préféré que ce ne soit pas le cas, mais il fit avec. Cependant, cet acte immonde lui donnait envie de le frapper, mais il devait le sauver en premier lieu. Il avait perdu pas mal de sang et le roux ne pouvait pas le laisser dans cet état. Il grimaça alors qu'il tentait de lever son bras gauche, mais ça lui était douloureux. Il lâcha donc la main de Faelyn et utilisa celle-ci pour poser l'autre sur le rebord du bain. De cette façon, il lorsqu'il reprit la main ensanglantée du blond, il put la poser dans sa propre main gauche afin de la tenir et poser son autre main sur la plaie. Il se concentra au maximum sur son pouvoir de guérison, sachant pertinemment qu'il ne pourrait que refermer le plus gros de la plaie. La blessure nécessiterait quand même quelques soins après coup, mais le plus important était que le liquide vital ne s'en échappe plus.

Après plusieurs longues secondes, Julian vérifia l'entaille et elle semblait ne plus saigner. C'était parfait. Une vague de soulagement l'envahi, mais il n'en avait pas encore fini. Il déposa la main de son amant dans l'eau et après avoir rapidement scruté les alentours, partie à la recherche de la fameuse lame de rasoir qui avait servi à lui couper les veines. Serrant les dents et pinçant les lèvres, ses doigts glissaient dans le fond du bain depuis plusieurs instants avant que ses doigts n'effleurent l'objet de convoitise. Il l'empoigna pour la sortir de l'eau. Le simple fait de voir le morceau de métal suffit à faire monter une autre vague de colère en lui. Il l'emprisonna entre les doigts de sa main gauche avec une grimace, car forcer lui faisait atrocement mal. Une fois que l'hybride fut certain de la stabilité de sa poigne, il posa son poignet droit contre le coupant de la lame. Lui allait couper perpendiculairement, ce qui n'affecterait pas beaucoup ses vaisseaux sanguins et il ne saignerait qu'un peu. Mais assez pour ce qu'il voulait faire. Il donna un coup sec, sectionnant sa peau qui se mit à saigner immédiatement. Il lâcha la lame qui retomba dans l'eau rouge de la baignoire et posa presque violemment son poignet contre les lèvres entre-ouvertes du blond. Julian mettait assez de pression pour qu'il ne puisse pas tourner la tête et échapper au sang qui devait goûter lentement sur sa langue.

▬ Bois. C'est un ordre.

Probablement pour la première fois de sa vie, la voix de l'hybride était dure, froide et sans appel. Il n'avait pas intérêt à refuser, car ça allait barder pour lui. Il l'avait provoqué et aucun doute qu'il l'avait trouvé. Le rouquin n'acceptait pas son geste ce qui faisait se bousculer tristesse, peur, douleur et colère au creux de son ventre. Il n'aimait pas se sentir comme ça et veillerait à ce que ça n'arrive plus jamais.

Julian vit son propre sang ressortir de la bouche de Faelyn après qu'il aie tenté de tourner la tête afin de se soustraire à son poignet ensanglanté. Il pouvait comprendre que le jeune homme n'aime boire son sang, mais il ne lui donnait clairement pas le choix. Le roux savait que ça ne l'aiderait pas à être mieux - seul le temps le pourrait -, mais ça lui redonnerait les forces qu'il avait perdu à cause de la perte de sang qui était tout de même conséquente. Pourtant, maintenant que sa blessure était refermée, il ne mourrait pas. Il pinça les lèvres lorsqu'il dut se rendre à l'évidence que sa tactique ne fonctionnerait pas. Il relâcha la pression sur sa bouche, mais il n'en avait pas finit avec lui. Avant qu'il ne puisse dire ou faire quoi que ce soit d'autre, le blond lui adressa la parole.

▬ Julian... je ne veux pas que tu me sauves. Je veux juste mourir, tu comprends ça ?

Et avant qu'il ne puisse répondre à sa question, il se laissa engloutir par l'eau sanguine et ce fut ce qui fit déborder le vase du rouquin. C'en était assez. La colère lui engourdissait presque les membres et avec son épaule déboîtée, ça ne serait pas facile. Il enfonça de nouveau sa main droite dans l'eau de la baignoire pour empoigner le bouchon retenant le liquide. L'hybride n'attendit pas que la baignoire se vide pour empoigner la crinière pâle de l'ange et le relever. Sans tendresse aucune, il fit pencher sa tête vers l'arrière et le colla à son torse, de sorte qu'il pouvait planter son regard dans le sien tout en l'empêchant de bouger. Il savait que le blond n'avait pas assez de force pour se défaire de son emprise. Ses prunelles ambres scrutait son visage avec dureté.

▬ Non, je ne comprends pas. Le suicide n'est pas une solution et ça ne le sera jamais. Le suicide fait plus de mal que tu peux le penser. Y'a des gens qui t'aiment dans ce monde. Y'a des gens comme moi qui ne veulent pas te voir mourir; qui veulent t'aider à te battre et à te relever. La vie est chienne, mais c'est pas nouveau. Faut pas s'arrêter à ça. Quand la vie te fout une baffe, tu l'envoies chier et tu te relèves, bordel!

Les larmes coulaient à flots sur le visage du jeune rouquin, mais il était envahi par la colère.

▬ Tu sais que si tu réussis à vraiment mourir par le suicide, je vais te haïr le restant de ma vie? C'est ce que tu veux, Faelyn? Moi, non. Ce n'est pas ce que je veux. Je ne veux pas haïr la personne que j'aime plus que tout, parce que ça me ferait perdre confiance en l'amour et c'est une chose tellement belle pour la gâcher.

Sa respiration était saccadée, mais Julian gardait son calme. Son regard dur pouvait maintenant contempler les prunelles pâles de l'ange. S'il ne comprenait toujours pas ses paroles, il ne savait pas ce qu'il ferait. Il ne le savait pas et ne voulait pas le savoir.

▬ Tu es tellement borné. Tu es fixé sur ton envie de mourir alors que tu devrais être fixé sur cette envie de vivre. Ne suis-je pas une assez bonne raison pour continuer ta vie? Ne m'aimes-tu pas assez pour vouloir me rendre heureux?

Le rouquin finit par lâcher la chevelure de Faelyn qui retomba mollement dans le fond du bain maintenant vide de toute eau. Puis l'hybride laissa aller cette envie qui n'avait fait que grandir depuis qu'il avait passé le pas de la porte. Sa main droite vint gifler la joue de son partenaire avec assez de force pour lui faire tourner la tête et pour que sa main y reste estampée.

▬ TU PENSES À MOI DANS TOUT ÇA? TU PENSES QUE J'AI ENVIE DE TE VOIR DISPARAÎTRE? SALE PETIT ÉGOÏSTE!

Les sanglots plus que la colère pouvaient s'entendre dans sa voix et Julian se laissa choir sur le dos sur le sol froid de la salle de bain en posant sa main sur son épaule déboîtée qui lui lançait atrocement. Son corps fut secoué de sanglots incontrôlables.

▬ Tu penses que ça va tout arranger, mais ça va simplement me détruire. Tu penses que tu es un monstre simplement parce que tu es devenu un vampire, mais ça ne change rien au fait que tu es quelqu'un de formidable et de terriblement trop gentil pour mon pauvre coeur. Je veux ravoir ce garçon enjoué et humoristique. Je veux revoir ton visage rougir alors que je te complimente ou alors que nous faisons l'amour. Je veux...

Sa voix se casse et il extériorise son angoisse et ses sanglots. Julian crie sa douleur émotionnelle et ses pleurs résonnent dans la pièce. Jamais il n'avait vécu une telle détresse qu'à ce moment et ça lui faisait peur. Il avait complètement éclaté.

Ses pleurs lui déchiraient la gorge. Jamais, il n'aurait cru être aussi à terre qu'en ce moment, à hurler sa douleur et sa détresse au plafond de la salle de bain. Il n'arrivait plus à voir quoi que ce soit à cause des nombreuses larmes qui s'échappaient de ses yeux. Il souffrait beaucoup plus mentalement que physiquement malgré sa blessure à l'épaule. Julian hurlait jusqu'à en perdre la voix; jusqu'à ce que plus rien ne puisse sortir de sa gorge écorchée. Il sut que Faelyn était maintenant à ses côtés seulement quand il l'attira contre lui, car il malmenait sans le savoir cette épaule déboîtée. Son gorge au vif et sa voix presque éteinte, le rouquin tenta de crier de nouveau, mais n'arriva qu'à émettre un gémissement douloureux. L'hybride n'entendait plus rien à part les échos de sa voix ce qui enterrait les déblatérations de l'ange. De sa main droite et intacte, il repoussa vivement le blond pour rouler sur le côté et agripper son bras meurtrit.

Puis plusieurs questions défilèrent dans son esprit embrouillé. Il voulait simplement vivre avec la personne qu'il aimait plus que tout, heureux, sans prises de tête. Le rouquin se recroquevilla sur lui-même alors que son corps tremblait terriblement. Il ne savait plus quoi faire ni quoi penser. Les paroles ne semblaient pas toucher Faelyn et il en avait franchement marre de parler dans le vide, alors qu'il lui sortait les meilleurs raisons qu'on pouvait trouver. Des raisons en béton et qui reflétaient ce qu'il voulait. Il voulait aussi lui faire comprendre que le suicide n'était pas une solution, mais bordel! L'ange était vraiment trop borné pour sa santé mentale. Il avait alors lâché prise en laissant libre court à sa détresse devenue immense à force de parler à quelqu'un qui ne voulait rien entendre. Ça le mettait hors de lui, comme l'avait prouvé sa gifle. Julian ne voulait pas faire peur à son partenaire, mais il n'avait pas eu le choix pour le faire réagir.

▬ Si c'est pour me répéter les mêmes choses, je préfère rester loin de toi.

Le roux avait eu de la difficulté à parler à cause de sa voix horriblement rauque.

▬ Je ne veux plus entendre ces paroles dénigrantes et vides de sens. Tu es sourd à mes paroles et je n'en peux plus.

Julian lui parlait en lui faisant dos et ne semblait pas vouloir se retourner vers lui. Il ne voulait plus le voir, ça lui faisait trop mal. Et il avait eu assez mal pour la journée. En plus, son épaule commençait à devenir insupportable et il ne pouvait pas l'arranger lui-même. Après être resté plusieurs minutes ainsi, refusant toute aide possible de la part de son amant, l'hybride daigna enfin se rasseoir pour se mettre face à lui. De sa main libre, il essuya les nombreuses larmes qui avaient inondées son visage. Il put finalement voir le blond et lorsqu'il posa les yeux sur sa joue enflée et rouge, il baissa les yeux, prit de honte d'avoir ainsi frappé son partenaire.

▬ Je... Je suis désolé de t'avoir frappé, mais j'avais le sentiment que c'était la seule chose qui te ferait réagir.

Il posa de nouveau sa main sur son bras endolori.

▬ Je me suis déboîté l'épaule en voulant défoncer la porte... Tu voudrais me l'arranger, s'il te plait?

Et il attendit une quelconque réaction de sa part, s'attendant au pire.