don't bother me with your fucking logic : i'm not gay ❞ (ethanemma ; allen)

don't bother me with your fucking logic ; i'm not gay ❞
PV ✖ Emma-Serah & Allen (guest)

Ce sont les mains qui s'esquissent sur des corps fiévreux, l'amour au out des lèvres, leurs baisers s'étaient répétés dans une étreinte sensuelle alors que ses doigts fébriles tentent de distinguer son propre verre du sien. L'alcool coule à flot dans sa gorge brûlante et il reprend de plus belle leur danse du diable au corps dont il s'était improvisé maître lorsqu'il avait abordé la belle. Les cheveux noirs, la passion dans le regard, et de verre en verre, ils s'étaient retrouvés à ce qu'il y a de plus beau entre un homme et une femme. La vodka aidant, il arrache une dernière gorgée au verre de sa compagne - le sien vide - et un remord le prend soudain d'avoir bu autant. Stop.
Opium se dérobe, et disparaît de la vue de sa conquête aussi vite qu'il était apparu. Il titube, manque de chuter plusieurs fois, et finalement réussit à atteindre le fumoir. Sa gorge le pique, il tousse, mais l'ivresse lui rappelle dans un élan d'inconscience que c'était pas si grave que ça.

» Bourré. Bouge tes grosses fesses et viens me chercher, sale rousse. ❞

Le trop plein d'alcool le fait lire à voix haute le message qu'il venait d'envoyer à la Hottenberg suivit de sa propre adresse - comme si elle ne la connaissait pas. Une blonde toute en jambe s'approche du demi-dieu, cigarette à la main et séduction aux yeux bleus. Il lui sourit, s'approche d'elle dangereusement, et finalement se contexte de lui arracher une bouffée de nicotine avant de fuir.
La première brune sulfureuse croise à nouveau son regard, et comme une évidence qu'il ne contrôlait plus, il oublie son idée première de rentrer pour éviter trop d'ennuis, Emma-Serah, son propre message, et colle ses lèvres à celles d'Andre.

✖ ✖ ✖

7h57
Le réveil sonne. Un oeil carmin s'ouvre, observe l'heure invariablement réglé trois minutes avant huit heures, et une main se tend sur le smartphone doré posé sur la table de chevet noir. Un nouveau message. Ethan encore dans un demi-sommeil, il parvint juste à comprendre qu'Emma lui avait répondu d'aller se faire foutre, dans un vocabulaire qui lui était propre. Sans se rappeler précisément le pourquoi d'une telle froideur, il haussa les sourcils et se tourna vers la masse à côté de lui. Les cheveux noirs lui rappelèrent sa conquête de la veille ; qui finit par remuer légèrement sous le bruit de l'alarme datant d'il y a deux minutes maintenant. Puis se glisse contre le corps encore chaud d'Ethan, extirpant une main des draps froissés.
Un cri d'horreur retentit. Le demi-dieu se propulsa hors du lit comme s'il venait de s'infester d'insectes, attrapa son propre jean et l'enfila à une vitesse dont jamais il ne serait cru capable.

» T'es qui toi ? Qu'es-ce que tu fous là ? Merde! ❞

La main avait tapé son front et il fit plusieurs dizaines de pas autour du lit, la panique l'ayant gagné, cherchant par tous les moyens à se rappeler d'où cette personne venait et comment elle avait atterri ici. Une fulgurance saisit le demi-dieu, qui souleva les draps recouvrant encore le corps du mythologie, pour se prouver l'inconcevable.

» Mais t'es un mec putain ! ❞

L'oeil horrifié, les mains contre ses joues, Ethan pâlit à vu d'oeil.
Et devint presque transparent en se rappelant qu'Emma-Serah Hottenberg pouvait surgir dans sa chambre, d'un moment à l'autre.

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emma-serah & Ethan + Allen

Le monde tourne autour de toi et tes lèvres immobiles s’étirent dans un sourire sensuel. Ton corps bouge au rythme de l’alcool qui se déverse trop rapidement dans ton sang, volant le contrôle de tes mouvements -mais tu étais arrivée à un point où tu ne souhaitais pas spécialement réflechir. Ton esprit voguait avec la fumée de ta cigarette, celle qui ne finissait pas entre tes lèvres, elles qui étaient trop occupées avec les siennes. Vos cheveux bruns qui se mêlaient à chaque baisers, le goût de la vodka sur la langue et la passion sur vos doigts.
Tu n’avais aucune idée de ce que tu avais avalé ni bu, et tu entendais déjà les réflexions exaspérées des femmes de ta vie, et tu leur répondrais toujours la même chose. sur le coup, ça avait l’air d’une bonne idée. Avec toi, tout est une bonne idée, tant que ça te rapproche d’un stade où ta mémoire ne travaillait plus. Ou aucun souvenirs ne pouvait s’accrocher à toi. Le brun s'éclipse et tu lèches tes lèvres, dérobant un verre qui n’était sûrement pas le tien. La liqueur n’avait aucun goût et tu brûlais la gorge, mais tu n’étais pas là pour flatter tes papilles. Ton corps vacille, se colle à d’autres êtres tous plus défoncés les uns que les autres et un léger rire rauque s’échappe de tes lèvres. Tes yeux bleus rencontrent à nouveau celui dont le nom t’échappait, et un sourire carnassier vient décorer ton visage. Bientôt, la déchéance vous étreint.

✖ ✖ ✖

Tu te réveilles au son du réveil, sans bouger tout de suite. Ta conscience revient peu à peu, et tu fais rapidement le constat de la douce migraine qui tiraillait ton crâne. Un mouvement à tes côtés t’informe que ton compagnon d’une nuit s’est éveillé, et tu finis par te retourner pour te coller contre lui, te rendant compte que ta poitrine avait disparue pendant ton sommeil pour laisser place à ton torse plus plat. Un cri te brise les tympans et tu serres la mâchoire en ouvrant les yeux, manquant de t’écrouler là où l’autre brun s’était tenu quelques instants plus tôt. Le temps que tu restitues où vous vous trouviez, l’autre avait déjà enfilé son jean, et tu t’étais appuyé sur ton coude.
» T'es qui toi ? Qu'es-ce que tu fous là ? Merde!
Ton sourcil droit se lève sous son agitation, et tu cherches dans le peu de souvenir qu’il te restait de la veille si tu avais précisé ne pas être une femme -ou plutôt, que ta situation était compliquée- , mais d’après sa réaction, si tu le lui avais dis, il ne s’en souvenait pas. Tu restes immobile, un léger sourire flottant sur tes lèvres en le fixant sans pour autant répondre. Sa main finit par soulever la couette en découvrant ton corps -toujours nu et allongé sur le flanc- et ses yeux laissent transparaître sa terreur.
» Mais t'es un mec putain !
Tu laisses échapper un rire rauque de ta gorge et te redresses, ta main tirant tes cheveux bruns derrière ton crâne, et entreprends de sortir ton portable de ton sac jeté à côté du lit.
» Tu pensais qu’Andre était un prénom de meuf? tu jettes un rapide coup d’oeil à l’écran -4 sms et 3 appels manqués- avant de le reposer sur la table de nuit. En parti. Disons fifty-fifty garçon-fille.
Appuyé contre le mur, tu plies une de tes jambes en tirant sur la couette pour te couvrir un peu plus -l’air était frais et tu ne tenait pas à choper la crève. En entendant des pas s’approcher de la porte, tu tournes la tête, la main tendue à nouveau vers ton sac pour en sortir une cigarette.

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L'écran du smartphone s'éclaira le temps de lui indiquer qu'Emma venait de recevoir un nouveau message. Le timing était parfait, car quelques instants plus tôt son nez était encore plongé dans ses cours, et elle aurait sans doute laissé passer l'appel à l'aide d'Ethan dont le message lui fit lever les yeux au ciel. Est ce qu'il plaisante ou il me demande réellement de venir le chercher chez lui ? Elle ne prit pas la peine de répondre et reposa son téléphone face contre le bureau. Manquerait plus qu'elle perde du temps sur son planning de révisions pour ramasser la carcasse peu fraîche de l'autre débauché. Elle prit le bout de son stylo entre les dents et continua de rabâcher les trois textes qu'elle avait l'intention d'apprendre dans la soirée.
Il y avait mille et une façons de passer son vendredi soir, et Ethan comme Emma avaient fait leurs choix comme des grands. Une chose était sûre, ce n'était pas elle qui allait se réveiller avec une migraine.

— X —

— Entre midi et midi trente, est-ce que ça te convient ?

— Je m'adapte à ton emploi du temps. Je réserve pour deux, ou faut-il un couvert supplémentaire ?

— Juste toutes les deux Sweet Heart, répondit Eleanor Hottenberg, une pointe de rire dans la voix. Texte moi la table que tu as choisie et je t'y retrouve.

Le sac à main dans le creux du coude, deux gobelets dans une main et son téléphone dans l'autre, Emma sortit du taxi et se présenta devant l'immeuble d'Ethan. Elle tapa rapidement l'adresse d'un des restaurants à proximité de l'atelier de sa mère et cala son iPhone entre son oreille et son épaule tout en fouillant dans son sac le double des clés de l'appartement. Leur table fut réservée avant même qu'elle n'atteigne le palier –l'avantage de la fidélité– de la porte et alors qu'elle terminait de rédiger son SMS tout en enfonçant la clé dans la serrure, elle réfléchit à une réplique cinglante à sortir à la nana qui partagerait le lit de son demi-dieu préféré pour la convaincre de partir sans poser de questions.

— Bonjour McArthur, annonça-t-elle en poussant la porte.

Ses pas tracèrent naturellement le chemin vers la chambre, et alors qu'elle ouvrait la bouche pour se montrer le plus désagréable possible, elle s'arrêta dans son mouvement en voyant deux hommes dans la pièce où elle s'attendait à n'en rencontrer un seul. Les yeux verts de la fée s'élargirent de façon infinitésimale et il lui fallut un certain temps avant qu'elle ne reprenne ses esprits et que ses vieux réflexes ne prennent le dessus. Son pouce balaya l'écran de son téléphone de bas en haut et elle pointa l'objectif de l'appareil photo sur eux. Le son du cliché retentit et un sourire satisfait se dessina sur son visage.

— Tu ne nous présentes pas, Ethan ?

Elle était un peu trop mielleuse pour être honnête. Ethan lui-même n'avait jamais dû entendre un ton aussi agréable venant de sa camarade, surtout lorsqu'elle se trouvait à l'entrée de sa chambre. Elle posa les deux gobelets sur la petite commode et se tourna vers son ami.

— Café noir sans sucres, déclara-t-elle en regardant Ethan dans les yeux sans se départir de son sourire. Tu m'avais caché ça.

Elle eut un mouvement circulaire de la main qui eut pour effet d'ouvrir la fenêtre. Emma prit son gobelet de chocolat chaud et s'appuya contre l'encadrement de la porte, en attendant que quelqu'un ne lui explique ce qu'il se passait.
Même si elle avait déjà sa petite idée.

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Tu ne bouges pas d'un pouce lorsque la tête rousse d'une jeune femme émerge du cadrant de la porte, te contentant de tirer une cigarette de ton paquet. Elle se tourne vers toi et tu hausses un sourcil en reconnaissant la cadette Hottenberg -pas que tu la connaissais personnellement mais sa famille avait très bonne réputation à Skyworld- , qui ouvre de grand yeux en te voyant affalé, nu, dans le lit du brun. Passant ta main libre dans tes cheveux, tu lui adresses un sourire ravageur lorsqu'elle lève son portable et le clic caractériel de l'appareil photo te provoque un léger rire rauque.
» Tu ne nous présentes pas, Ethan ?
Glissant la cigarette entre tes lèvres, tu sors du lit en attrapant le boxer au pied du lit -tes vêtements de femmes se changeaient en vêtements d'homme en même temps que ta transformation, ce qui était nettement plus pratique que lorsque tu n'en étais pas capable- pour l'enfiler, ainsi que ton jean; puis tu te retournes à nouveau, la jolie rousse ayant posé ses gobelets.
» Tu m'avais caché ça.
Tu ris devant l'air déconfit du-dit Ethan en enfilant ton t-shirt, et ramasse rapidement tes affaires, dans l'ensemble plutôt regroupés vers la tête du lit.
» Et vu sa réaction, t'es pas la seule à qui il l'a caché. Puis tu glisses ton portable dans la poche avant de ton jean, atrappe un papier dans ton sac ainsi qu'un crayon et griffonnes des numéros dessus; tu glisses à nouveau ta cigarette entre tes doigts, et contournes le lit. De toutes façons j'y vais. Tu le lui expliqueras, chaton.
Tu ricanes en glissant le bout de papier dans la poche arrière du pantalon du brun, tournant la tête vers la rousse au son du claquement sonore contre son fessier, et lui sourit avec un mouvement de main. Ce n'était pas parce que tu foutais la merde dans la journée d'Ethan sous les yeux avares de la jeune femme que tu oubliais tes bonnes manières.
» Miss Hottenberg.
Sans te préoccuper de leurs réactions, tu passes la porte de la chambre, sort de l'appartement, allume ta cigarette et t'éloignes dans la rue.

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» Tu m'avais caché ça.. ❞

Y avait rien à cacher. Y avait rien à voir. Rien de plus à prouver non plus.

» Et vu sa réaction, t'es pas la seule à qui il l'a caché.. ❞

Mais ta tête toi.
La bouche ouverte mais les traits figés par la consternation, le demi-dieu ne prend même pas la peine d'éteindre la cigarette dans la bouche d'Allen et se contente d'observer la scène, médusé, comme si le moindre mot, quelqu'insulte que ce soit ne franchissait pas ses lèvres fines.

» De toutes façons j'y vais. Tu le lui expliqueras, chaton.. ❞

» Mais ta gueule toi, y a rien à expliquer! ❞

Finalement, c'était sorti. Du fond du coeur, comme si la tape sur les fesses de la part d'Allen avait réveillé le demi-dieu d'un mauvais cauchemar qui semblait se prolonger trop longtemps. Son regard passe d'Emma à son amante - le terme féminin fait moins peur - et quand Andre finit par passer la porte de son appartement dans un claquement sonore, il se dirige précipitamment en direction des toilettes, y laissant tout le dégoût que la situation venait de lui inspirer. Sans se préoccuper plus que de raison de la Hottenberg, qu'il savait certaine de prendre toutes les aises qu'elle voulait, il se lava machinalement le visage pendant de longues minutes et effectua les premiers gestes habituels du matin. C'était symbolique, il fallait commencer un matin comme les autres. Et la présence de la rousse incendiaire quand il revint dans sa propre chambre lui crispa les traits si doux de son visage laiteux.

» Ok... Donc. Euh. C'est pas ce que tu crois. ❞

L'air moqueur évident de la fée le fit soupirer de découragement, quant à son évidente conviction que l'impossible s'était réalisé.

» De ton point de vue ça peut paraître suspect, mais déjà, dans le pantalon... Enfin sous la robe hier y avait rien de masculin, je te le jure. ❞

Ethan ressemblait trait pour trait au mari infidèle venant de se faire surprendre par sa femme. Ça aurait sans doute été moins pire que de se confronter à Emma-Serah et ses certitudes toutes tracées qu'il savait parfaitement lire sur ses expressions tant il la connaissait bien. Un dernier soupir, plus lourd que les autres cette fois, et il vint se placer à son tour contre l'encadrement de la fenêtre, saisissant le café qu'elle venait de lui apporter.

» Pas de blagues foireuses, Hottenberg. L'ensemble de mon corps se porte très bien. ❞

Il finit par se rappeler, au bout du compte, de la photo qu'elle avait sans doute prise de la situation et du pouvoir que cela lui octroyait. La réputation était l'une des nombreuses choses qu'ils chérissaient communément, et s'ils prenaient soin d'être redoutables dans leur alliance, l'un était sûrement l'adversaire le plus dangereux de l'autre quand il s'agissait de refaire ladite réputation.

» Tu vas la détruire, la photo, on est d'accord ? ❞

Ethan savait pertinemment que l'héritière était parfaitement insensible aux pleurnicheries, c'est pourquoi il prit un air beaucoup trop solennel pour le cas présent.

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Emma détourna légèrement le regard lorsque l'homme à la stature grecque s'extirpa des couvertures, juste pour lui laisser le temps d'enfiler des sous-vêtements -ce n'était pas qu'elle était prude, mais Emma avait toujours eu un gros problème avec la nudité- et son attention s'arrêta sur Ethan, dont le visage avait la pâleur d'un cadavre. Il avait vraiment l'air de tomber des nues. Elle eut un rire léger lorsque la troisième personne dans la pièce se permit de plaisanter au sujet du pauvre Ethan qui hurla comme une fillette en recevant une claque sur les fesses.

— Miss Hottenberg.

— Monsieur.

Elle n'eut même pas l'occasion de se demander comment son nom s'était retrouvé dans sa phrase qu'il avait déjà claqué la porte derrière lui. Au même moment, Ethan se précipita dans la salle de bain et elle pinça le nez de dégoût en repensant à la fois où elle avait dû lui tenir les cheveux pendant qu'il faisait son affaire. Lorsqu'il revint, Ethan n'était pas plus frais et elle leva les yeux au ciel en gardant son air moqueur sur le visage.

— Ta parole n'a pas vraiment de valeur quand tu es dans cet état.

Elle haussa les sourcils l'air de dire « désolée ! » alors que le sourire dessiné par ses lèvres parfaites disait clairement qu'elle ne l'était pas le moins du monde. La fée sortit de la chambre pour rejoindre le salon, et posa son sac à l'entrée juste après en avoir sorti une boîte de comprimés qu'Ethan connaissait par cœur.
La citrate de bétaïne devenait sa meilleure amie tous les samedis matins.

— Tu vas la détruire, la photo, on est d'accord ?

Emma leva les yeux vers lui, et derrière ses longs cils, ses pupilles vertes brillaient d'une lueur qui était beaucoup trop joyeuse pour être rassurante.

— Oui bien entendu, c'est pour ça que je l'ai prise.

La demoiselle déverrouilla son téléphone et tomba immédiatement sur son dernier cliché. Pour un peu elle se féliciterait d'avoir pris une photo d'une telle qualité, ce n'était pas tous les jours qu'on avait l'occasion de le faire.

— Je m'appelle Emma Hottenberg je te rappelle. Elle tourna l'écran vers lui pour qu'il puisse admirer son travail. Et comme je suis une amie en or, je te la ferai encadrer.

Emma s'installa sur le canapé et observa longuement Ethan avant d'éclater de rire.
Depuis qu'ils s'étaient retrouvés côte à côte dans l'amphithéâtre le jour de la rentrée du second semestre -le moment où elle avait intégré la faculté de droit- Emma était persuadée de l'homosexualité de celui qui voulait se prendre pour un homme à femmes. À côté de ça, il niait tout en bloc depuis qu'elle lui avait fait part de sa pensée et aujourd'hui toutes les preuves ne faisaient que lui donner raison.

— Ethan, si tu as des problèmes avec ta sexualité on peut en parler... fit-elle en se mordant les lèvres pour arrêter de rire.

Emma prit une grande inspiration pour calmer son hilarité, et au moment de lever les yeux vers Ethan, elle ne put s'empêcher de partir à nouveau dans un fou rire. Elle lui demanda un verre d'eau entre deux respirations et posa une main au niveau de son sternum comme ça cela allait l'aider à s'arrêter.

— Tu sais ce que je pense du déni ; ça va finir par te faire souffrir et je ne voudrais pas que ça t'arrive.

Là, il avait le droit de lui dire qu'elle était une connasse. S'il le faisait, elle n'allait même pas lui en vouloir.

— Je pense que tu es tellement dans le déni que tu t'es persuadé qu'il s'agissait d'une femme, alors que ton corps a dû naturellement se diriger vers un homme. Elle marqua une pause, fière d'avoir pu adopter une attitude sérieuse, puis observa une deuxième fois la photo. Et quand on y regarde de plus près, je peux te comprendre. J'ignorais que tu avais bon goût Ethan, surtout après avoir vu l'état des filles qui sont passées dans cet appartement...

Emma lui tendit son iPhone en souriant.
De toute façon il était de notoriété publique qu'Emma avait toujours eu un petit quelque chose pour les bruns aux yeux clairs.

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» Ethan, si tu as des problèmes avec ta sexualité on peut en parler... ❞

Le demi-dieu ferme les yeux, désabusé, et sait pertinemment que toute tentative de dissuasion s'avérait inutile à l'instant présent.

» Ha. Ha. Ha. T'es hilarante Hottenberg. ❞

Il ferma les yeux face au fou rire d'Emma et partit dans la cuisine chercher du café supplémentaire pour lui, et le thé d'Emma - qu'il achetait toujours par habitude, depuis le jour où Mademoiselle a décrété qu'il devait toujours en posséder - après avoir avalé la citrate de bétaïne qu'elle lui avait trop gentiment donnée entre deux moqueries. En revenant avec le plateau et les deux tasses négligemment installées dessus, il posa vivement le plateau sur la table basse devant le canapé et s'affala presque aussitôt sur le fauteuil derrière lui.

» Je pense que tu es tellement dans le déni que tu t'es persuadé qu'il s'agissait d'une femme, alors que ton corps a dû naturellement se diriger vers un homme.. ❞

Ses yeux se posent sur la photo prise il y a quelques minutes encore, et il retint son dégoût le poing contre sa bouche. Il verse le lait puis l'eau chaude dans le tasse contenant déjà un sucre et le sachet, et termina par lui, le café noir sans sucre supplémentaire après une cuite trop forte.

»  Et quand on y regarde de plus près, je peux te comprendre. J'ignorais que tu avais bon goût Ethan, surtout après avoir vu l'état des filles qui sont passées dans cet appartement.... ❞

» Euh excuse-moi ? C'est la fausse vierge effarouchée qui fantasme sur son colocataire qui me parle de déni ? ❞

Sans lever les yeux vers la Hottenberg, habituée aux piques acerbes de l'Opium, qu'il termina son entreprise en tendant la tasse de porcelaine vers elle.

» T'as vu deux beaux mecs dans un lit, à moitié nus, ça y est, tes hormones de pré-pubère sont en ébullition. ❞

Par habitude, il touille la cuillère dans la tasse de café, alors qu'il n'y ajoutait jamais ni sucre ni lait. Ethan se replongea dans le fauteuil, une jambe pliée, et but une gorgée.

» Vieille fille frustrée. ❞

Un sourire moqueur et malicieux vint fleurir son visage, tandis qu'il observait le moindre trait d'expression de la fée. Il prenait toujours un plaisir particulier à l'observer, d'abord par pure envie, et ensuite par curiosité. Parce que finalement, Emma-Serah avait un charisme et une maîtrise d'elle-même qui rendaientt chacune de ses expressions plus charmantes encore que n'importe quel autre femme de son entourage.

» Mais tu sais bien que je suis toujours là pour te libérer de cette frustration, chérie. ❞

Un clin d'oeil. Ils savaient tous les deux ce que ça voulait dire.

» Quoique... J'ai peut-être pas les yeux suffisamment clairs, hein? ❞

Son sourire s'étire. Quand il ne s'agissait pas de ses propres confessions, Ethan avait toujours toutes les informations concernant Emma qui pourraient s'avérer utiles dans un avenir plus ou moins proche. Et il connaissait chaque prénom des hommes qui auraient pu lui faire de l'ombre aux yeux de la douce Hottenberg.

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Elle compta mentalement les secondes à partir du moment où il commença à verser l'eau chaude dans la tasse de thé où reposait déjà son sachet de thé. Elle faillit lui rappeler qu'elle voulait le faire infuser à part mais il ouvrit sa bouche plus vite qu'elle. Emma leva les yeux au ciel et se pencha pour attraper la tasse qu'il avait déjà poussée vers elle.
S'il croyait qu'elle allait rentrer dans son jeu il se mettait le doigt dans l'oeil.

— Je ne fantasme pas sur mon colocataire, répliqua-t-elle d'un ton sec. Et ne change pas de sujet, c'est de tes fantasmes inavoués dont on parle, ma psychanalyse viendra plus tard.

Oh non, elle n'allait pas oublier qu'on parlait de lui.
Un silence s'installa entre eux jusqu'à ce que les deux minutes nécessaires à l'infusion ne s'écoulent et qu'elle retire le sachet de l'eau avec une précision presque mathématique. Elle posa une cuillère dans le breuvage et mélangea pour qu'il prenne une couleur homogène, et au moment où Ethan reprit la parole, elle leva les yeux au ciel.

— C'est gentil de proposer, mais tu perds ton temps Ethan, même dans tes rêves ça n'arrivera jamais.

Emma se redressa porta la tasse à ses lèvres. Elle détestait boire le thé froid et préférait le terminer suffisamment rapidement, quitte à ne pas finir sa tasse lorsqu'elle se trouvait trop occupée à discuter. Ethan avait cette façon de la fixer qui la forçait à se demander si quelque chose n'allait pas chez elle. Cela n'installait jamais de malaise entre eux –ils avaient tous deux cette exubérance qui les empêchait de ressentir ce genre de sentiments– mais cela suffisait parfois à la forcer à se demander si quelque chose n'allait pas chez elle.

— Non, peut-être pas assez.

Elle savait que se braquer était la meilleure façon de lui donner raison. Alors elle arborait un sourire aussi narquois que celui de son vis-à-vis et porta à nouveau la tasse à ses lèvres. Son téléphone vibra pour annoncer un nouveau message entrant et après avoir vérifié l'identité de l'expéditeur, reporta à nouveau son attention vers Ethan.

— Et si ton péché mignon ce sont les hommes, je t'avoue que j'aurais un peu de mal à me faire à l'idée de partager.

C'était un peu chacun son tour. Ils avaient fonctionné comme ça dès l'instant où l'un avait compris ce que cachait l'autre. C'était trop facile de faire bonne figure devant tous les autres mais quand on rencontrait quelqu'un de la même trempe que nous, c'était tout autre chose.

— Donc non, McArthur, j'ai peur que ce ne soit jamais possible entre nous. Elle fit tourner la petite cuillère qui tinta contre le rebord de la tasse en porcelaine et eut un sourire léger. Maintenant si tu me racontais ta soirée ? J'aimerais bien comprendre ce qui t'a fait changer de bord.

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» C'est gentil de proposer, mais tu perds ton temps Ethan, même dans tes rêves ça n'arrivera jamais.. ❞

Un éclat de rire malicieux, et si elle avait répondu différemment, Ethan aurait eu son deuxième choc trop fort de la matinée. La première fois qu'il l'avait vue, dans l'amphithéâtre qui leur servait de salle pour leurs cours, il s'était imaginé débuter un jeu de séduction avec l'inaccessible. Et quand ils se sont parlés, il avait silencieusement renoncé, parce qu'il n'était pas pour elle, et qu'elle ne serait jamais pour lui. Trop de similitudes dans leur jeu d'apparence, aussi faussement maîtrisée que soigneusement contrôlée, et ce serait définitivement trop étrange de coucher avec quelqu'un qui vous ressemble trop dans vos manières.

» Et si ton péché mignon ce sont les hommes, je t'avoue que j'aurais un peu de mal à me faire à l'idée de partager. ❞

Un deuxième éclat de rire, et il reposa la tasse sur la table devant lui.

» Tu vois que tu fantasmes sur moi, Madame montre déjà de l'exclusivité.. ❞

Ses yeux se reposent sur elle, et c'était un défi permanent que de ne jamais baisser le regard face à celui trop intense d'Emma-Serah. Une rivalité insidieuse sur celui qui avait le plus de pouvoir avait été débuté à leur première rencontre, vite abandonné par ces mêmes similitudes qui avaient relégué Ethan dans la catégorie de ceux qui ne la posséderaient jamais.

»  Donc non, McArthur, j'ai peur que ce ne soit jamais possible entre nous. ❞

» Quel dommage, je suis sûre que tu serais une femme comblée avec moi pourtant. ❞

Parfois, c'était à se demander s'il plaisantait où s'il était sérieux. Mais les sourcils haussés et le rictus aux lèvres rappelaient constamment à sa reine préférée qu'il n'irait jamais contre sa volonté de fer.

» Maintenant si tu me racontais ta soirée ? J'aimerais bien comprendre ce qui t'a fait changer de bord. ❞

Un haut le coeur revient le heurter, et il lève les yeux au ciel.

» Arrête tes conneries jamais j'ai changé de bord. T'es folle. ❞

Ethan se frotte la tête pour la métaphore, et tente de se rappeler ce qui avait bien pu conduire la situation à se produire ainsi.

» Je t'ai appelé au secours non ? C'est ta faute si j'en suis là, du coup, tu sais bien que tu peux pas me laisser tout seul. ❞

McArthur plonge son visage dans ses mains et crispe ses traits, décortiquant chaque minute qu'il parvenait à se remémorer à propos de la soirée d'hier soir. Il se souvient des longs cheveux noirs qui se mêlent aux siens, sur la piste de danse, un verre de vodka - tequila?- à la main, et des baisers qu'il avait échangé avec une femme.

» Je sais que j'ai ramené une femme ici, pas un mec. J'ai vérifié avant de sortir de la boîte, tu crois quoi ? ❞

Ethan soupire, et tire une cigarette du paquet de Winston rouge sur la table de basse. D'un pas félin, il se redresse et s'approche de la fenêtre, mettant la cigarette entre ses lèvres et tirant la première taffe allumée, soufflant la fumée blanchâtre en direction opposée à la Hottenberg.

» Après je me rappelle pas de grand chose. Mais je suis sérieusement sûr que c'était bien une nana quand on a couché. Sur la tête de Maxime. ❞

Tournant son regard vers elle, il la fixe sérieusement, d'avantage pour chercher toutes les preuves non évoquées du contraire que pour lui imposer une lourdeur d'atmosphère.

» Il m'a traumatisé ce... con. - il se retint de donner une insulte à la communauté gay à laquelle il n'appartenait définitivement pas. Mange avec moi s't'eu plait. Pour te faire pardonner de m'avoir laissé dans une sale situation. Puis d'abord tu m'écoutes ? Lâche ton portable, plutôt que d'espérer un SMS d'un membre de ton harem. ❞

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Elle aurait pu user de son pouvoir pour lui faire avouer la vérité. Ce n'était pas difficile, même si cela impliquait qu'elle enlève ses lentilles de contact. Elle aurait pu le faire, mais elle voyait que c'était difficile pour lui de voir les choses en face, il était inutile d'en rajouter une couche. Emma-Serah pouvait se montrer clémente lorsqu'il le fallait.

— ... Sur la tête de Maxime.

— Par les dieux, est-ce que tu t'entends parler ? s'exclama-t-elle, horrifiée. Même moi je n'ai jamais juré sur la tête de James.

Ce n'était pas peu dire. Elle prit une grande inspiration et toussota légèrement pour faire descendre sa voix de l'octave qu'elle avait prise sous le coup de la surprise. Il y avait peu de choses qu'Emma ne s'autorisait pas à faire et jurer sur la tête de l'un de ses proches en faisait partie ; peu importe combien elle était certaine de ses dires, il était hors de question de tenter le sort. Elle baissa à nouveau les yeux vers l'écran de son téléphone posé sur la table de basse, et ce geste eut pour effet de réveiller Ethan.

— Qu'est-ce que tu veux que je réponde à ça ? Je n'ai plus huit ans. Si tu crois pouvoir m'atteindre tu peux aller voir ailleurs.

Elle se rappelait de cette joyeuse époque où sa phrase de répartie favorite était « la bave du crapaud n'atteint pas la blanche colombe » mais encore une fois, elle avait huit ans quand elle faisait ce genre de remarques alors elle préféra s'abstenir pour ne pas se contredire. Par réflexe plus que par nécessité, elle passa encore les doigts sur son écran tactile et décida finalement de reposer son téléphone.

— Je déjeune avec ma mère aujourd'hui, même si j'avais voulu d'un tête à tête avec toi, ça n'aurait pas été possible.

Elle changea de position et reprit sa tasse de thé entre les lèvres tant que le breuvage était encore chaud. Elle ne désira pas s'étaler plus au sujet de sa mère, Ethan savait qu'elle n'avait que très peu l'occasion de la voir à cause de leurs activités respectives –mais celles d'Eleanor en particulier– alors chacun des moments où elle pouvait ne serait-ce que lui parler avaient une importance particulière aux yeux d'Emma.

— Mais nous avons jusqu'à midi, si tu veux. Et le déjeuner ne durera qu'une demi-heure, je suppose que si tu as encore besoin de ma compagnie il y a moyen que l'on s'arrange.

Dans le fond, elle ne pouvait pas le laisser tomber. Elle avait beau dire le contraire, elle estimait suffisamment Ethan McArthur pour se libérer et lui accorder le temps qu'il lui fallait.

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