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 Je t'aime plus que les pommes de terres, mais... ça s'arrête là.

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Anonymous
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Je t'aime plus que les pommes de terres, mais... ça s'arrête là. | Jeu 21 Juil 2016, 22:36

Nouvelle journée. Pourtant si semblable à toutes les autres. Je lève les yeux vers le ciel, bleu, ensoleillé, piqueté de quelques nuages blancs, capricieux. Je soupire, et m'affale un peu plus sur le banc. Un an que j'ai traversé cet étrange portail, jour pour jour. Devrais-je fêter cet évènement ? Je n'en suis pas si sûr. Et puis, le principe même d'une fête, ce serait d'être avec des gens. Or je ne connais quasiment personne ici. Et de toute façon je n'aime pas les fêtes. Rabat-joie ? Peut-être un peu trop certes. Je balance ma tête en arrière, pour voir ce qui se fait dans mon dos. Tout est inversé. Les pieds sont en haut, les têtes en bas. Les enfants qui glissent du toboggan en riant partent de l'enfer pour monter vers le ciel. Ça semble si facile. Si aisé d'atteindre les étoiles. J'aurais aimé glisser moi aussi. Suivre une ligne toute tracée, courbée. M'assoir au bord du précipice, respirer à fond, comme si 30 centimètres étaient équivalents à 300 mètres. Avoir le coeur battant, de peur, d'excitation. Lever les yeux. Puiser un peu de courage dans le sourire et les gestes de mes parents, ou juste de ma mère, parce qu'elle aura fait le déplacement toute seule, parce que papa était en train d'arroser les plantes du jardin, ou de porter les courses de mamie. Sourire. Me lancer. Vivre 1 seconde de pure euphorisme, sans penser à préparer la chute. Me vautrer lamentablement, pitoyablement. Fondre en larmes alors qu'un autre gosse attends son tour, juste derrière moi. Le laisser râler. Attendre que ma mère vienne me chercher, me relève, me rassure. Et puis recommencer. Comme un poisson rouge qui aurait déjà tout oublié.

Mais la vie, c'est loin d'être aussi simple qu'un tour de toboggan. Personne ne prend la peine de te laisser glisser librement. On te pousse. Parce qu'il y a du monde derrière toi, qui veut monter jusqu'aux étoiles. Et puis, tu n'y accède pas tout de suite. Et si tu y arrives, tu peux t'estimer miraculé. Jusqu'à ce que tu te rendes comptes qu'elles sont surpeuplées, et qu'il n'y a plus de place pour personne, nulle part. Et là, c'est la déception. Tu peux pleurer si tu veux, d'autres l'auront déjà fait avant toi, ça ne les aura pas plus avancés.
Tu as le choix. Faire oublier ce que certains auront appelé "humanité", marcher sur les autres pour atteindre le centre de l'étoile. Ou t'assoir et te dire que de toute façon, tu as fait la plus grosse partie du chemin et que, maintenant, c'est suffisant. Moi ? Je viens juste d'arriver, je n'ai pas encore décidé. Je ne sais pas encore, comment je dois considérer cette nouvelle opportunité.
Un gamin me regarde, penche la tête. Je ne réagis pas. Il me tourne le dos, se penche en avant, jusqu'à ce que sa tête apparaisse entre ses jambes. Il sourit, bêtement. Il me fait un signe de main. Lui et moi, on se voit à l'endroit maintenant. Ou alors est-ce le monde qui est à l'envers ? Je ne peux retenir un mouvement amusé de mes lippes.

Mais finit de jouer. Je me redresse, lève les mains vers le ciel et m'étire disgracieusement. C'est bien joli joli de paresser dans une aire de jeu, mais j'ai autre chose de prévu, pas le temps pour flâner davantage. Je me baisse légèrement, récupère mes affaires contenues dans un ou deux sacs, les jettes sur mon épaule gauche, et me remet en route.
Chloris, une drôle de petite ville. Bruyante, mais étrangement apaisante.
Je plisse les yeux, jette un rapide coup d'oeil aux alentours. Histoire de ne pas me perdre. Ce serait dommage, de ne plus être capable de revenir là où je suis censé emménager. Pas que dormir dehors me pose de réel problème, mais j'avoue que n'importe quoi d'autre que le sol me ferait le plus grand bien.

Je m'arrête dans une petite allée à l'aspect tranquille et relativement déserte. Je regarde l'adresse. C'est ici. Je m'avance jusqu'à une porte en bois. Très commune, c'est ma première impression. Mais ce n'est pas un point négatif. Je me contente de peu de choses, et la décoration ou le prix du mobilier et des lieux ne m'intéresse pas du tout. Tant que ça fonctionne, ça me convient tout à fait, c'est ma philosophie. Je m'apprête à frapper du poing, doigts repliés, deuxième phalanges, quatre doigts. Mais je marque un temps d'arrêt. J'hésite. Peur ? Intimidé ? Non. Je n'aime pas trop les expériences d'un genre nouveau. Je n'aime pas passer d'un endroit que je connais à un lieu une fois visité. Méfiant ? Oui, on peut dire ça.
Je me décide, frappe trois fois. Pas une, pas deux pour se donner un genre, juste trois fois. En théorie, c'est chez moi. Je n'ai pas besoin de demander la permission pour entrer. Mais c'est une mauvaise habitude. Mais on ne sait jamais, peut-être qu'elle ne m'attends pas si tôt. Peut-être qu'elle est avec quelqu'un, il serait mal avisé de la déranger. En tout cas, je trouverais ça mal avisé si elle me dérangeait.

- Sasha ? C'est Ariel. Tu es là ?

On ne se connait pas vraiment, juste assez pour s'être décidé, un an après, que ce serait plus intelligent de payer le loyer à deux.




Anonymous
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Re: Je t'aime plus que les pommes de terres, mais... ça s'arrête là. | Ven 22 Juil 2016, 21:56

&
Bang Bang
Bang bang, he shot me down Bang bang, I hit the ground Bang bang, that awful sound Bang bang, my baby shot me down»

Je me retrouve devant la grande porte de la résidence et la pousse de tout mon poids. Je reviens de ma dernière séance avec les primaires de Skyworld.  J'ai été leur dumiste durant toute cette année et nous avons préparé avec une assiduité presque inhumaine la kermesse qui se déroulera la semaine prochaine. Pour me remercier -car il faut le dire, j'ai bien galéré à trouver comment capter leur attention, il a bien fallut que je vienne déguisée en fée- ils m'ont offert un magnifique T-shirt orné de traces de mains et  où l'on peut lire, écrit maladroitement en lettres majuscules, « Sasha la meilleure des musisciennes ! ». Il est presque trop à la mode tellement il est oversized, mais il a le mérite d'être mignon.
D'en bas de la cage d'escalier je peux entendre une voix familière. Ariel. Je ne le connais pas beaucoup, mais financièrement parlant, je l'aime déjà énormément. Effectivement, la freelance c'est sympa, mais les pâtes ça devient vite lassant, surtout quand on ne peut même pas y mettre du beurre.

Je monte les escaliers aussi vite que me le permettent le poids mon skate et ma guitare, pour me retrouver derrière lui. Plutôt cocasse comme situation. Je l'interpelle d'un petit « Je suis derrière, en fait » avant de lui serrer la main franchement. Quand j'ai dit à mes amies que j'acceptais une collocation, avec un homme qui plus est, elles sont toutes montées sur leurs grands chevaux. Comme quoi le viol c'est pas drôle et que dans le cas contraire il serait capable de ramener des lépreuses à la maison. Comme à mon habitude, j'ai hoché la tête l'air entendu, pour ne rien changer à ma façon de faire après. Il est très compliqué de trouver colloc quand notre revenu est « ça dépend » et qu'il en est de même pour les horaires. Pour couronner le tout, je suis musicienne, ce qui a fait peur au tiers restant, qui était sûrement effrayé à l'idée de ne pas pouvoir dormir la nuit.

Après lui avoir adressé un sourire un peu gêné, je rentre les clés dans la serrure et ouvre la porte. Je le laisse entrer, puis lui tends le double que je laisse systématiquement sur le radiateur :
« C'est pas cool de la part du proprio de ne pas t'avoir donné de clés, prends mes doubles, j'irais en faire faire dès que j'aurai cinq minutes. Va te poser si tu veux, je peux te proposer.. Du jus. Ou de l'eau. Ou de l'alcool mais je ne suis pas sûre que ça soit l'heure.»

J'attends qu'il me réponde pour lui servir un verre, avant de m'asseoir en face de lui et de prendre un grand verre d'eau.  Je l'observe quelques instants avant de me rendre compte que ce blanc est gênant, et relance la conversation, en checkant la liste des choses à dire que j'ai au préalable réfléchie dans ma tête :
« Je vais faire concis, si tu cherches quelque chose, tu peux ouvrir tous les placards, je ramène jamais personne à la maison, même pas les producteurs, donc tu peux ramener qui tu veux, laisses un mot sur la porte si tu veux pas être dérangé, et.. je crois que c'est tout en fait. » Il est vrai que je ramène peu de gens à la maison. Pas que je ne sois pas sociable. Je préfère simplement aller discuter avec mes producteurs dans un restaurant,  les seuls mecs qui me tournent autour sont mes « fans » et ils me font peur. Puis je vais dans les diverses soirées (mondaines ou un peu louches, je l'accorde), mais n'en organise jamais. Pas chez moi du moins. J’excelle dans l'art d'inviter chez les autres. Je lance un sourire spontané avant de voir celui de Larsen au dessus de l'étagère à Cds. Je lui montre le sol afin qu'il comprenne que ça n'est pas sa place, et il descend tout en réapparaissant. Il jette un coup d'oeil moqueur à mon T-shirt trop grand à l'harmonisation douteuse avant de s'asseoir sur mes genoux en ronronnant, s'agrippant à mes jambes laissées découvertes par la taille de mon short.

« Lui c'est Larsen, si jamais tu vois un bout de corps qui se balade, c'est probablement lui, donc n'aie pas peur. T'en as un, toi ? Euh, de familié, hein, le corps je m'en étais rendue compte. »
© zelda pour cali







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Re: Je t'aime plus que les pommes de terres, mais... ça s'arrête là. | Ven 22 Juil 2016, 22:39

J'avais bien entendu le bruit dans les escaliers. Des pas précipités, lourds. Certainement plus que Sasha. Du moins, si la relation taille/poids n'est pas biaisée par je ne sais quel objet extérieur. Ce qui est le cas. Je m'en rend compte seulement quand le bruit s'arrête, et que sa voix s'élève dans mon dos. Moi qui l'attendais à l'intérieur de l'appartement, c'est une surprise. Je suis donc venu trop tôt. Je pensais qu'elle serait rentrée, je me suis trompé. Ce n'est pas très grave, mais j'aurai quand même préféré ne pas être prit au dépourvu. Enfin. Ce n'est pas vraiment comme si j'avais sursauté.
Je me retourne et lui serre la main à mon tour, en profite pour lui adresser un "Bonjour" très cordial. Sa peau est douce, ses doigts fins, plus fins que les miens en tout cas. Fragiles, et aériens. Elle m'a dit qu'elle était musicienne avant que je prenne la décision d'emménager. Je ne m'y connais pas trop en instruments, mais j'imagine qu'elle doit se débrouiller, avec des mains pareilles.
L'une des raisons pour laquelle j'ai accepté sa proposition, même sans la connaitre plus avant, c'est parce que je n'aime pas le silence. Je ne ne le supporte pas. Le bruit me rassure. Une assiette qui casse, les pieds sur le plancher, la télévision en fond blanc... Ça m'est égal, tant que je n'écoute pas mon sang battre dans mes oreilles. Le silence, c'est la mort. C'est effrayant, oppressant. Il m'empêche de dormir, comme une froide caresse. Il m'angoisse. J'ai peur du silence, comme n'importe quel autre enfant pourrait avoir peur du noir. C'est peut-être un peu ridicule, mais c'est un sentiment viscéral, contre lequel je ne peux rien.
Alors si Sasha est du genre à répéter chez elle, ça me va parfaitement. Pas sûr que je lui dise ouvertement par contre.

Je réponds à son sourire nerveux par une mimique qui se veut sympathique. Je m'éloigne pour lui laisser la place et la suit quand elle m'invite à l'intérieur. Je referme soigneusement, pose mes affaires sur le sol, récupère les clefs qu'elle me tend et les glisses directement dans ma poche. S'ensuit la très célèbre formule de politesse "Merci. Je t'accompagnerai si tu veux."
Je réfléchis un instant. Boire. Oui mais quoi ? Dilemme. Me laisser me faire servir ? Pas que ce soit embarrassant, mais c'est loin d'être très courtois. Surtout si l'on considère que je ne suis pas un invité mais un habitant des lieux, à partir de maintenant. Je hausse les sourcils. Enfin, ce n'est pas vraiment comme si j'allais m'en soucier aujourd'hui. Je lui adresse un sourire, encore un, plus aimable que le précédent.

- Je ne dis pas non à un verre d'alcool. On peut toujours se dire que c'est pour fêter le début de notre colocation, si ça te fait culpabiliser.

Oui, l'alcool c'est bien. J'ai une bonne tolérance, donc ce n'est certainement pas un petit verre qui va me faire devenir drôle. Fêter... n'avais-je pas dit que je n'aimais pas cela ? Faire une entorse au règlement, pour une fois, ça ne me fera pas de mal. Et puis, je ne sais pas dire non au vice de la boisson.
Je la suis et m'assois sur le canapé. Mes yeux n'ont pas le temps de de se perdre dans le tour du propriétaire, que déjà, après un bref instant de répit, elle reprend la parole.
Elle va droit au but, c'est une chose que j'apprécie. Mettre les règles en place, d'entrée de jeu, je ne demandais pas mieux. Ramener des gens ? C'est le cas de le dire...
Comme elle a été directe, j'estime que c'est la moindre des choses que je fasse de même. J'essaye d'amener la chose de manière la moins contraignante possible pour elle. Mais le tact et moi, nous sommes de vieux ennemis incompris :

- Entendu. En ce qui me concerne, j'ai peu de choses et j'ai une sainte horreur que l'on fouille dans mes affaires. Enfin... Ce n'est pas contre toi. Et oui, je risque de ramener des gens, c'est c'est ce qu'on peut dire en effet. Le plus simple serait encore que tu me transmettes tes horaires, pour que mes activités n'entravent pas les tiennes.

Éviter de dire "incube" et "sexe" pour l'instant. J'aurai peut-être dû le préciser avant de lui proposer une colocation, mais personnes n'est parfait. Moi encore moins.
Je fronce les sourcils quand je la vois exécuter un geste. Je devine bien vite qu'il ne m'est pas adressé quand une sorte de chat (qui disparait et apparait de ce que j'en vois) grimpe sur ses genoux. Je ris, très amusé par le jeu de mot très probablement involontaire de Sasha. Rire qui a certainement réveillé l'intéressée qui en profite pour sortir de sous mes vêtements pour grimper sur mon épaule. Je tends le bras vers Sasha, la paume vers le plafond. Agile, le petit lézard rose bonbon escalade et s'installe sur la pulpe de mes doigts, pour pouvoir fixer d'un air mauvais mais terriblement mignon ma nouvelle colocataire.

- Luisaile, Sasha. Sasha, Lusaile. Dragon fée. Un peu possessive et très joueuse. Elle mange les petits insectes tels que les moustiques, araignées et parasites en tout genres, partenaire idéale de camping.


HRP:




Anonymous
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Re: Je t'aime plus que les pommes de terres, mais... ça s'arrête là. | Jeu 28 Juil 2016, 18:26

&
Bang Bang
Bang bang, he shot me down Bang bang, I hit the ground Bang bang, that awful sound Bang bang, my baby shot me down»

Malgré le ronronnement régulier de son familier, Sasha tournait nerveusement ses mèches de cheveux à l'aide de ses doigts. Il ne lui était jamais arrivé de se poser autant de questions à la fois. Et si il ne m'apprécie pas ? Ou alors s'il est en réalité un sérial-killer ? Ou bien si je fais la cuisine, que je mets le feu, et qu'il brûle ? Trop de questions comparée à l'accoutumée.
Larsen sembla la réveiller de sa réflexion lorsqu'il croisa le regard du compagnon d'Ariel. Il paru d'abord tout aussi surpris que sa jeune maîtresse, avant de feuler et de se retourner, montrant ainsi son arrière train en signe de contestation. La jeune mage quant à elle tendit un doigt vers la drôle de bête, curieuse, avant de le retirer en se disant que, peut être, cette petite chose avait des dents. S'en suivit un « Enchantée » un peu rapide. Une grande partie des affiliés de l'île comprenaient le langage des habitants et il n'était pas rare d'en voir faire la tête parce qu'on avait oublié l'usage de la politesse à leur égard. Puisqu'Ariel les avait présentées, elle ne devait pas être si débile, Lusaile.

Elle remit Larsen – qui avait commencé disparaître- à l'endroit, le ventre collé au sien, et se mit à le caresser de la tête à la queue, aussi bien pour se calmer elle que pour le calmer lui.
«Je peux commencer ou finir à 5 heure du matin, ou ne pas pouvoir bosser pendant une semaine. N'ai pas peur de me mettre dehors pendant trois heures, je trouverai toujours quelque chose à faire. Si tu es gentil et que tu as peur que je m'ennuie, tu peux mettre ma guitare électrique contre la porte, à l'extérieur. On risque pas de nous la voler, fais moi confiance. »
Bien qu'elle ait été la chose la plus détestable au monde -la preuve que sa mère se soit faite entuber par Apollon-, cette guitare était paradoxalement la chose la plus proche de la demi-déesse. Celle-ci délivrait ainsi une charge de 10 à 20 milliampères à chaque personne qui essayait de la toucher sans le consentement de sa propriétaire. Vouloir la voler, c'était prendre le risque de rester planter au milieu du pallier et de repartir les pieds devants.
« Je pense pas que ça te prendra plusieurs jours, non ? On m'a dit que c'était pas lo.Oh pardon c'est super indiscret oublie j'ai rien dit »
Son tact légendaire venait encore de frapper. Son ignorance dans le domaine de l'amour (l'action et le sentiment) la forçait à utiliser les on dit sans réfléchir. Où plutôt en réfléchissant après. Sasha fourra sa tête dans le pelage de son chat, avant de décider que tout cela était vraiment trop gênant. Elle se leva d'un bond et alla chercher la bouteille de rhum qu'elle avait laissé sur la table, puis se jeta sur le canapé, posa l'alcool sur la table, reprit son chat sur les genoux et dit :
« On va pas tourner autour du pot, on va perdre notre temps. Ca te dit un vérité ou vérité ? » Devant l'air perplexe de son colocataire, elle s'expliqua : « C'est comme un action ou vérité, mais j'ai la flemme de bouger mes fesses, donc tu poses des questions et je réponds, et inversement.  Je n'ai aucun tabous, tu peux me demander ce que tu veux. Toi il y a des sujets à éviter ?»
Elle se servit un verre de Rhum et lui tendit la bouteille. Les limites qu'elle s'imposait en terme d'alcool était relativement raisonnable. Ne s'étant jamais retrouvée à ne plus savoir ce qui s'était passé la veille -et ne voulant pas tenter l'expérience- elle s'autorisait deux verres. Au delà, elle riait et pleurait, avant de s'endormir.

Son verre vidé, elle commença :
« On va commencer soft… Tes races, c'est quoi ? »

© zelda pour cali








Anonymous
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Re: Je t'aime plus que les pommes de terres, mais... ça s'arrête là. | Ven 29 Juil 2016, 04:01

Larsen, pas très soucieux des conventions sociales, montre son derrière au dragon fée. Au moins, on peut dire que les affiliées ne se soucient pas de faire bonne impression. Luisaile s'offusque, bat rageusement de ses petites ailes ridicules, sachant parfaitement que le chat ne lui prête pas du tout attention. Elle se lasse, salue vaguement Sasha et retourne se cacher dans mes vêtements. Penser à ne jamais laisser Larsen et Luisaile ensembles sans une fenêtre ouverte au préalable. Deux caractères fiers comme ceux là ne supporteraient pas, ou très mal une vie commune et forcée.

Sasha m'a dit que son affilié avait tendance à disparaitre. Que je ne devais pas être surpris si des morceaux de corps se promenaient dans l'appartement. C'est une chose de le dire. Une autre de le voir de mes propres yeux. Regarder ses mains de jeune fille caresser, toujours dans le même sens, le pelage, le vide, le pelage... Ah, disparaitre. Disparaitre pour de vrai. songeais-je fasciné. Malgré mes 2990 ans, il arrive toujours des moments où je me rends compte que je suis encore bien loin d'avoir tout vu. Larsen étant une nouvelle preuve à ajouter à mon argumentation. Difficile de ne pas sursauter en voyant spontanément apparaitre un morceau d'oreille ou de je-ne-sais-qu'elle-partie-de-son-corps-poilu, même pour moi.

Je l'écoute parler de ses horaires qui sont, de ce que j'en comprends, très aléatoires. Pas pratique ça, si je ne veux pas la déranger, je ne risque pas de pouvoir prévoir quoique ce soit en avance. C'est ennuyeux, parce que j'ai tendance à apprécier un emploi du temps organisé. Mais ce n'est pas vraiment comme si je pouvais me plaindre. Après tout, je m'installe chez elle. A partir de là, j'estime qu'il y a pas mal de choses qui ne sont pas envisageables. A commencer par adapter son emploi du temps au miens. C'est le contraire ou rien.
Ou alors, si je ne trouve pas de solution rapidement, la chose la plus simple sera encore de ne ramener personne ici. Ca risque d'être compliqué. Aaaah, pas encore installé et déjà sujet à des problématiques.

- Tes horaires sont incroyablement flexibles.
constatais-je impressionné.

Je la regarde cacher son visage dans la fourrure visiblement soyeuse de Larsen en retenant difficilement mon envie de rire. J'ai été bête de croire que je pouvais lui cacher ce que je comptais faire avec ces dites personnes ramenées dans notre domicile. Suis-je aussi prévisible ? Ou est-elle perspicace ? Quoiqu'il en soit, elle a au moins le don d'être franche et d'avoir une bonne dose d'humour.

- Ne t'inquiète pas Sasha, ce n'est pas grave.


J'aurai volontiers répondu à sa question en assurant que ça ne prenait en général, pas plus d'une ou deux heures mais elle se lève va chercher la bouteille de rhum et revient, pour me proposer une sorte de jeu dont je n'ai jamais entendu parler. Elle me fait la grâce de m'expliquer, sans doute à cause de ma grimace.
Des sujets à éviter ? Je réponds du tac au tac :

- Ma famille. On évite, au possible.


Oui, je préfère ne pas en parler, de ma chère mère. J'ai un peu joué sur les mots en parlant de "famille" il est vrai, mais au moins, c'est un sujet sur lequel elle ne me posera pas de questions. Le reste, je m'en fiche, je n'ai rien à cacher.

- Démon, incube pour être plus précis et Phénix, cinquante-cinquante. Et toi ? J'ai le droit de cumuler plusieurs question ou je ne peux en poser qu'une à chaque fois ? Celle là ne compte pas hein, sinon c'est de la triche !


Je réfléchis un instant. Que pourrais-je avoir envie de savoir au sujet de Sasha ?

- Hum... Quel travail exerces-tu ?

Banal. Mais elle m'a pris au dépourvu, ma prochaine question sera un peu plus intéressante et gênante. Tant qu'à avoir une discussion sans aucun tabou ou presque, autant s'amuser un peu.




Anonymous
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Re: Je t'aime plus que les pommes de terres, mais... ça s'arrête là. | Sam 30 Juil 2016, 15:00

&
Bang Bang
Bang bang, he shot me down Bang bang, I hit the ground Bang bang, that awful sound Bang bang, my baby shot me down»

Quoiqu'on puisse dire, l'alcool avait un effet positif sur Sasha. Techniquement, elle n'était pas encore pompette, mais se savoir avec quelques milligrammes de ce doux poison dans le sang lui permettait de se sentir plus à l'aise. Heureusement pour elle qu'elle était dans son appartement. Avec un corps si petit, il lui suffisait généralement de deux verres pour être au dessus de la limite autorisée, et au volant, il y avait fort à parier qu'elle perdrait son permis fraîchement obtenu.

Un hochement entendu vint secouer sa tête lorsqu'il lui avoua que la famille était un sujet plutôt compliqué. Il existait sur l'île beaucoup de conflits entre parents et enfants. Plus que sur terre.  Grâce aux siens, elle a avait appris amèrement que des fois, les facteurs de la conception même pouvaient être source de problèmes. Un fait divers parlait également d'une famille d'hybrides menthes religieuse décimée par ses membres. Et personne n'avait voulu en savoir plus pour des raisons évidentes.

Lorsqu'elle entendit le nom « incube » la jeune mage sentit un frisson lui parcourir le dos.  Avec tout ce que l'on entendait sur les démons en général, associée à cette réputation de marie-couche-toi-là, il était difficile de partir sans à priori. Loïs réfléchit quelques secondes, puis conclut que s'il ne l'avait pas encore violée, et qu'elle ne se sentait pas plus excitée que d'habitude, c'était que son nouveau colocataire ne devait pas être plus dangereux que n'importe quel homme. Puis elle se voyait mal le mettre à la porte avec pour seul prétexte « tu me fais peur ».

« Tant que tu ramènes pas des MST volatiles, j'imagine que tout va bien. Et je ne crois pas avoir rencontré de démons avant toi. Par contre le côté Phénix c'est super cool ! Les mythologiques avaient toujours fascinés Sasha. Ou même les hybrides de manière générale. Pouvoir changer de corps et obtenir des facultés nouvelles, ça semblait tellement magique. Après quelques secondes de réflexion intense, elle fit enfin le rapprochement : Tu peux te transformer ou c'est un mythe ? WAH MAIS CA VEUT DIRE QUE T'AS PEUT ÊTRE L'AGE DE MA MERE. Faut surtout pas que mes parents l’apprennent , c'est leur grande phobie, que je côtoie un mec de leur âge. Enfin il y a peu de chance que tu les vois de toute façon. » Elle balaya cette pensée d'un geste de main. Avec son bon caractère, elle ne leur avait toujours pas pardonné de lui avoir mentit si longtemps. Ou de lui avoir dit la vérité aussi tôt. Malgré les nombreuses tentatives de leur part pour recontacter leur fille, elle se contentait des formules de politesse. Cela faisait maintenant plus d'un an qu'elle était partie, et le seul appel qu'elle avait accepté avait duré dix secondes. Je ne suis pas morte, je n'ai besoin de rien, au revoir.

La demi-déesse hocha ensuite la tête lorsqu'il demanda si plusieurs questions pouvaient être posées. Ce jeu venant de sortir de l'imagination de sa conceptrice il y a quelques minutes, les règles n'étaient pas définies, ce qui était plutôt sympa.
Larsen s'assit entre les deux participants, ce qui permit à Sasha de remonter ses jambes contre son torse et d'enrouler ses bras autour.
« Moi je suis mage… Elle laissa quelques secondes de blanc, ne sachant pas si avouer ce genre de chose, c'était l'accepter, puis se décida : et fille d'Apollon. Concernant mon métier, en langage administratif ça s'appelle Freelance dans les domaines des arts et des spectacles. En plus clair ça veut juste dire que je me démerde avec mes instruments et mes compétences artistiques, en solo, en groupe, pour faire les balances aux concerts ou encore des cours aux maternelles. D'où l'emploie du temps un peu nul. Tu travailles toi ?»

Son regard se posa sur l'écran noir de la télévision éteinte, avant de continuer ;
« On va continuer dans les questions pas originales, mais je suis pas assez pompette ou crevée pour avoir des idées de fou. T'as des pouvoirs cools ou te te contente de trucs un peu nuls qui servent à rien ? Pas la peine de me retourner la question, le seul que j'ai en plus de mon arme c'est l'empathie inversée. Paye ta classe »

Cette faculté spéciale avait souvent été un problème. En effet, Sasha refoulait quasi-systématiquement toutes les émotions qui la traversaient à ses interlocuteurs. Elle avait plus d'une fois prise au dépourvue, incapable de gérer ses émotions et celles des autres, ce qui rendaient des fois les conversations impossibles.  De plus, toute personne en connaissance de ce pouvoir pouvait aisément lire dans Sasha comme dans un livre ouvert. Triste sans raison ? C'est Sasha ? Un sentiment de honte inexpliqué? Encore Sasha. Un jour peut être, une excitation incontrôlée ? Toujours Sasha.

© zelda pour cali







Anonymous
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Re: Je t'aime plus que les pommes de terres, mais... ça s'arrête là. | Mar 02 Aoû 2016, 04:01

La franchise de Sasha avait quelque chose de vraiment... vraiment franc. Elle ne mâchait pas ses mots une seule seconde, et quelque part, cette attitude me convenait parfaitement. Quel meilleur moyen d'être sûr de ne pas avoir de soucis que celui d'être tout à fait honnête ? En tout cas, cette entente allait sans aucun doute nous éviter pas mal de problème du genre "Non mais, j'étais pas au courant !" assez banal et agaçant.

Le fait qu'elle n'ait jamais rencontré de démon avant moi est à la fois un avantage et un inconvénient. D'une certaine façon, elle n'aura pas eu l'occasion d'être traumatisée par je ne sais quel confrère fêlé. D'un autre côté, je suppose qu'elle doit partir avec pas mal de préjugés en tête. En espérant que rien de tout ce qu'on a pu lui raconter n'influence son jugement de manière irraisonnée à mon égard.
Personne n'avait jamais associé les mots "Phénix" et "super cool" pour me désigner, d'aussi longtemps que je puisse m'en souvenir. Sa remarque me fais sourire. Je ne suis pas particulièrement sensible aux compliments ni à la flatterie, mais chez elle tout à l'air atrocement spontané, je pourrais presque y croire.
Et puis je ris, encore, je vais finir par croire qu'elle est drôle, parfois à son insu. Bien sûr, la question me paraît non pas idiote, mais adorable, enfantine. Je n'aime pas particulièrement les enfants ceci dit, mais il s'en dégage une méconnaissance et une innocence qui m'amusent.

- Je peux me transformer partiellement et entièrement en Phénix, ce n'est pas un mythe ! Et je ne sais pas quel âge à ta mère donc c'est difficile à dire mais je pense que c'est possible. Moi j'ai 2990 ans et toi ? Enfin, ce n'est pas comme si nous avions une relation amoureuse, ils n'ont pas à s'en faire, toi non plus d'ailleurs.

Bienvenue dans ma friendzone Sasha, elle t'es exclusivement réservée pour l'instant, elle accueillera peut-être d'autres membres, peut-être pas ceci dit.
Je l'écoute, intéressé par la réponse. Une mage ? Je n'ai jamais vraiment compris ce dont il s'agissait. Ce sont des humains dit "normaux" capables de faire des choses "paranormales" ? Au risque de passer pour un imbécile, je préfère demander et avoir une vraie réponse au moins une fois dans ma vie :

- Je suis très mal renseigné sur les Mages, qu'êtes-vous capables de faire concrètement ?


Fille d'Apollon, rien que ça ? Je pourrai presque rougir de ma pauvre filiation si je ne m'en contrefichais pas royalement. Entre une prostituée et Apollon, il y avait tout de même un immense fossé. Enfin, ce n'est pas comme si on avait le choix de sa famille, ce n'est pas vraiment un critère pour savoir si quelqu'un est respectable ou non. Donc même si je suis surpris et, disons-le, impressionné, j'estime qu'il n'y a pas ici matière à débattre.
Freelance, quel drôle de métier, je n'en ai jamais entendu parler. Sans doute parce que je n'y connais absolument rien en art ? C'est très probable.

- Pardon... je vais sans doute te paraître idiot mais en quoi ça consiste faire "les balances aux concerts" ? J'avoue ne pas mettre beaucoup intéressé aux domaines artistiques ces dernières années, je suppose que j'ai raté pas mal de choses de ce coté là. Moi ? je soupire, J'essaye des trucs par-ci par là, mais ce n'est jamais très concluant. Pour l'instant je m'essaye dans le domaine de la médecine, infirmier, mais je pense que je vais bientôt abandonner, ce n'est pas fait pour moi.

Prendre soin des autres, les écouter, les rassurer... Non pas du tout mon style. Mais difficile d'abandonner mon poste sans avoir un autre projet. Pas de rentrée d'argent, pas de toit. Et comme mes ambitions sont actuellement au point mort, j'essaye de faire des efforts et d'éviter le plus possible le contact avec les malades.
Empathie inversée ? Wow moi qui en manquait cruellement, ça risque d'être amusant et très étrange.

- J'avoue que c'est assez particulier, mais ce n'est pas forcément mal si ? Concernant mes pouvoirs, je peux voler, maîtriser le feu et donc le créer, me transformer en phénix et euh... Ah, oui, mes blessures guérissent plus vite que la normale. C'est tout. A moi de te poser une autre question, huummm... Tu as un/une petite amie ?

Je profite d'une pause pour me pencher vers la table et me remplir un verre de rhum que je porte ensuite à mes lèvres et sirote tranquillement.

- Quelqu'un en vue ou même pas ? Ne prend pas la peine de me demander, je suis célibataire et je ne cherche pas la vie de couple, absolument pas. Ça ne m'intéresse pas et je doute franchement que qui que ce soit puisse me supporter.

Oui, surtout en matière de sexe, ça, ça pose souvent problème. Hyperactif, Nympho ou je ne sais quoi... non, juste incube. Et c'est génétique, dommage pas vrai ?

HRP:




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Re: Je t'aime plus que les pommes de terres, mais... ça s'arrête là. | Jeu 04 Aoû 2016, 22:22

&
Bang Bang
Bang bang, he shot me down Bang bang, I hit the ground Bang bang, that awful sound Bang bang, my baby shot me down»

D'un geste encore précis, la jeune mage remplit son verre après avoir dégagé son torse en reposant ses jambes à terre. Elle n'était pas encore éméchée, il y avait du progrès. Il avait fallut quelque temps avant que la jeune mage comprenne réellement comment boire sans se retrouver à rouler sous la table après vingt minutes.
Elle sirota lentement le rhum et s'arrêta lorsqu'elle sentit l'alcool tourner dans sa tête, il valait mieux éviter de passer leur première soirée, elle à vomir dans les toilettes, lui  à lui tenir les cheveux (si on supposait qu'il était un brin courtois).
L'odeur commença à devenir acre dans ses narines, et Sasha reposa le verre sur la table basse.

« Ca fait beaucoup quand même, 2990 ans. Pourquoi tu continues à compter ? Perso j'en ai 19. » Dix neufs ans que le monde la supportait. Et personne n'avait encore eu la brillante idée de la tuer, compte tenu du nombre de fous furieux qui peuplaient l'île, c'était tous les jours un exploit d'être en vie. Il lui arrivait souvent de réfléchir, couchée sur le sol, les doigts entremêlés dans l'herbe, le regard perdu dans l'immensité du ciel. Et elle questionnait l'infini « comment ça se fait qu'on arrive à vivre tous ensemble ? ». Aucune réponse ne lui semblait correcte, et elle cherchait, encore et toujours, parce qu'il y avait des moments où elle se demandait ce qui au fond la retenait de ne pas mettre un uppercut à la mamie qui lui avait volontairement envoyé sa canne dans le nez.

« Qu'est-ce qu'on fait ? En général on est assez doués pour la maîtrise des éléments ou tout ce qui réside dans le contrôle mental. La plupart ont l'empathie, la télékinésie, ou alors une maîtrise parfaite des herbes dans le but de te faire tomber raide mort ou amoureux. » Voyant son partenaire perturbé à l'annonce du nom du Dieu, elle s'empressa d'ajouter «  Tu sais, fille d'Apollon ça veut juste dire qu'il a espéré noyer son chagrin dans ma mère, j'ai en soit rien de plus que qui que ce soit, si ce n'est le sang d'un mec qui vit à l'étage au dessus. » Dit-elle en désignant le plafond du doigt. A force de haïr son père biologique, Sasha avait fini par lui trouver des excuses, et contrairement à ce que les mots affreusement crus pouvaient laisser paraître, la musicienne n'en avait plus rien à faire. Après tout, elle n'avait rien demandé à personne, elle.

Puisque les actions valent plus que les mots, elle se leva rapidement pour aller chercher sa guitare. Elle tituba un peu avant de marcher droit. La combinaison de l'alcool et de ses problèmes de tension (relatifs au trois quart des femmes) ne l'aida pas à trouver le chemin le plus court entre le canapé et la porte sur laquelle elle était posée, bien qu'il soit minime en raison de la taille de l'appartement. Loïs se rassit sans aucune grâce dans le canapé, sa guitare sur les genoux :

« Normalement ça se branche, mais la mienne c'est aussi ce qui me sert d'arme -elle fit le signe des guillemets avec la main qui ne tenait pas le manche- donc ils ont pensé à m'en refiler une sans fils. Elle désigna ensuite les trois boutons circulaires qui ornaient la caisse : Pour faire très clair, je ne choisirai pas la même forme de son en fonction de ce que je veux faire. Sa main vint habilement tourner les trois boutons, joua un accord, qui ressortit extrêmement saturé : Ca c'est si je veux te tuer les oreilles avec du hard-rock. Elle rebidouilla les boutons, et cette fois-ci le son ressorti bien plus doux et rond : Ca si je veux te faire pleurer avec une balade. Et bien faire les balances au concert c'est exactement pareil, sauf qu'on a des machines qui font deux fois ma taille, et qu'on gère plusieurs instruments à la fois ! Si ça t’intéresse, je peux toujours t'emmener avec moi, on a toujours besoin de gens de toute façon et ça paie pas trop mal ! »

Sa voix s'était soudainement réveillée, et ses yeux pétillants visaient ceux de son colocataire. C'était bien plus facile de parler de sa passion que de parler d'elle-même, la musique à ses yeux était sans défauts ni fausses notes. Dans le monde de Sasha, les duels d’intérêts se réglaient en sonates, les pleurs s'arrêtaient au attaques des cuivres.

Un son métallique disgracieux se fit entendre lorsqu'Ariel posa sa dernière question, s'en suivit un fou rire incontrôlé de la part de Sasha qui n'avait même pas réussi à bloquer les cordes de son instrument, laissant le son désagréable continuer jusqu'à son étouffement. Après quelques secondes, elle reprit une gorgée de rhum, s'essuya le coin de l'oeil avec son T-shirt trop grand et répondit :
« La musique est un monde d'hommes, ils sont autour de moi toute la journée, et à force de les voir se gratter les couilles et me mettre des chiquettes après, je crois que je suis devenue pas-sexuelle. Ou alors j'ai pas encore trouvé celui qui me fera changer d'avis. On dit que les âmes sœurs finissent toujours par se retrouver, la mienne a du louper son bus. »

Son verre à moitié vide reposé sur la table, Sasha commença à faire l'éventail avec sa main libre :
« Merci c'était drôle comme question. A moi ! Son regard s'illumina d'une lueur de défis : T'es plutôt du genre à aller vite en besogne ou t'aimes bien te faire désirer ? »

On avait dit qu'on pouvait tout demander, pourquoi se priver ?


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Re: Je t'aime plus que les pommes de terres, mais... ça s'arrête là. | Lun 08 Aoû 2016, 02:35

C'est en buvant que je me rend compte que je n'aime pas le goût du rhum. Mais je continue quand même de le porter à mes lèvres, trop peu soucieux de l'avis de mes papilles gustatives. L'envie de finir ivre est sans doute plus forte que celle d'arrêter de m'infliger cette torture inutile. Et puis, je n'ai pas envie de passer pour un enfant capricieux. Elle a déjà la bonté de partager ce qu'elle possède, je ne vais pas lui cracher à la figure.

- Probablement parce que je ne suis nostalgique ? Enfin, non pas vraiment... On va plutôt dire que ça me rappelle que j'ai survécu jusque là sans me faire tuer. Et puis quelque part, c'est bien la preuve que la terre continue de tourner comme si de rien n'était, malgré tout. C'est un brin déprimant en fait.

Se dire que ce ne sont pas les actions, de nous, petits êtres, qui sont celles qui influencent l'univers est en effet une pensée déprimante. Pourquoi vivre si la vie n'a pas d'impact ? C'est une question que je me suis souvent posée. Et, à défaut d'y trouver une réponse je me contente de vivre au jour le jour et d'envisager des projets pour un éventuel futur. Peut-être que si je croise Hadès, je lui demanderai "Pourquoi on finit toujours par mourir ?" il me répondra probablement que c'est une affaire de Dieux et que je n'y comprendrais rien. Il aura probablement raison, ce qui ne m'empêchera pas de m'énerver. Bref, stérile, comme tout.

- Ce doit être quelque chose, je me suis toujours demandé ce que ça pouvait faire contrôler l'eau.

Et pour cause, en tant qu'élément contraire et pire némésis, avoir un contrôle sur elle me rendrait probablement plus orgueilleux que je ne le suis déjà. Ce doit être effrayant aussi, peut-être pas. J'ai du mal à imaginer. Mais de ce qu'elle m'en a dit, Sasha ne contrôle pas les éléments alors lui poser la question ne servirait probablement à rien.
Quant à sa remarque sur Apollon... j'avoue que dit comme ça, c'est tout de suite moins impressionnant. Mais il reste tout de même un Dieu, immortel, immuable, peut-être même omniscient. A moins d'en rencontrer un personnellement, je ne vois pas comment en apprendre plus sur ces derniers, même si j'imagine que ce serait une expérience très très enrichissante. Surtout s'il me laisse l'affronter dans un combat amical. Je vais perdre, c'est sûr, mais j'aimerai bien.

Je regarde Sasha se lever, tituber et revenir, une guitare à la main. J'écoute ses explications, focalisé sur ses mains et sa voix, concentré sur tout ce nouveau vocabulaire et informations qu'elle me délivre. Pas sûr que je m'en souvienne le lendemain, mais au moins, j'aurai essayé.
Je n'ai jamais vraiment apprécié l'école, mais c'est un peu différent, c'est plus ludique, alors je fais mine de m'y intéresser, après tout, je lui ai demandé. La différence entre les sons m'impressionne.

- Aah je vois ! Eh bien, pourquoi pas ? Mais je te préviens tout de suite, à part porter des choses je ne te serai pas d'une grande aide.

Ça me forcerait à sortir un peu et à passer du temps avec elle, dans son univers et pas dans notre lieu de vie commun. Ce sera toujours mieux que de jouer les infirmiers.
Je relève les yeux pour croiser son regard. Et j'ai l'impression de ressentir une sorte d'enthousiasme. Le même qui brille au fond de ses prunelles ravies. Empathie inversée ? Ça promet d'être bizarre, tout compte fait...

Sa remarque me fait sourire. Âme-soeur... Un mot si souvent entendu mais jamais prononcé. Une croyance dont la niaiserie m'a toujours dépassé.

- Tu sais Sasha, attendre ça n'apporte rien. Tu ne deviens pas meilleure à la guitare en regardant les autres jouer. Si tu ne te prends pas en main toi-même, que tu attends que quelqu'un vienne te voir pour t'épouser, j'ai bien peur de te voir patienter encore un moment. Pas que tu ne sois pas jolie ou même sympathique, mais les princes charmants n'existent pas. Il faut savoir prendre les devants. Oui, tu vas être rejetée, ça fait partie de l'apprentissage. Mais ce sera bien moins frustrant que de regarder passer d'éventuels candidats. je me pointe du doigt Imagine ! 2990 ans et je ne me suis jamais marié ! Tu ne veux pas finir comme ça n'est-ce pas ?

Mon cas était un peu particulier mais me prendre pour exemple détendrait probablement l’atmosphère que j'avais involontairement alourdie.
Et puis j'éclate encore de rire, parce que sa question me surprend. Je passe une main dans mes cheveux et reprend d'un ton joueur :

- Aaaah ! J'ai envie de dire "Secret professionnel" mais je suppose que je n'ai pas le droit ! En vérité c'est vraiment variable. Ça dépend du moment, du contexte, du lieu, de l'individu... Du temps depuis lequel je n'ai pas couché. Mais je crois que je suis du genre à "me faire désirer" comme tu dis. Et toi ? Il n'y a pas de raison que je sois le seul à subir ce genre d'interrogations ! A moi...

Je réfléchis un instant. Plus de question de chercher à la connaitre, mais à la taquiner, c'est bien plus distrayant, sans taper dans le grossier si possible. Je ramène mes jambes et m'assois en tailleur, les mains sur les genoux.

- Voyons voir... Et si tu me parlais de ce prince charmant ? Comment est-il ? Attention "parfait" n'est pas une réponse possible je veux une description détaillée de cet être pour lequel tu sembles si patiente !




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Re: Je t'aime plus que les pommes de terres, mais... ça s'arrête là. | Dim 14 Aoû 2016, 23:21

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Bang Bang
Bang bang, he shot me down Bang bang, I hit the ground Bang bang, that awful sound Bang bang, my baby shot me down»



La mage laissa sa tête retomber en arrière, scrutant le plafond. L'alcool avait rosé ses joues et elle passa le dos de sa main sur son front pour se rafraîchir un peu. Si on ne lui avait pas appris les bonnes manières, il y  aurait eu fort à parier qu'elle se serait mit en tenue d'Adam. Mais il  était là, et elle tenait encore un peu à son égo.

Un hoquet sortit de sa bouche à l'entente du secret professionnel. Elle se retint de justesse de demander « ah parce que ton pénis c'est ton outil de travail ? », après tout, peut-être que la médecine possédait des faces cachées. Il y avait plusieurs courants artistiques, alors plusieurs courants de médecine lui ne lui sembla pas illogique. De toute manière, elle n'avait pas vraiment envie de savoir si il se servait effectivement de sa beauté et de ses attribue avec ses patients.

Elle se blottit sur l'appuie bras du canapé, remonta ses jambes vers elle. La position ne lui convenant pas, elle décida de se mettre les jambes sur le dossier, la tête par terre.
« Je crois que je vais arrêter de boire, j'ai l'impression d'être le cul sur un radiateur et je vis finir par rouler sur la table… Ou sous, je sais jamais. On dit rouler sur ou sous la table, quand on est bourrés ? J'ai jamais compris cette expression, perso j'ai jamais roulé où que ce soit en ayant bu.»
Un vif coup d’œil en direction de la table basse lui permit de conclure que si elle devait rouler en compagnie de ce meuble là, elle devrait le faire dessus, car elle était vraiment trop basse pour passer en dessous. Sasha prit soin de noter dans sa liste intérieure que si elle voulait rouler, il faudrait tout d'abord retirer les verres et la bouteille à moitié pleine, car l'odeur de l'alcool ne lui plaisait pas, surtout si elle était accrochée à la moquette. Puis les bris de verre risqueraient de la blesser, et  malgré le fait qu'elle soit en compagnie d'un médecin, l'idée ne lui plaisait guère.

« J'espère pour moi que je ne vivrai pas 2990 ans, j'ai été hyper triste à la mort de mon rat de compagnie, alors j'ose pas imaginer si tous mes potes trépassent avant moi… ce que j'attends d'un homme ? » Elle fronça les sourcils, avant de hausser les épaules « qu'il m'aime. Et si possible qu'il me viole pas... » Elle se redressa sur ses deux mains, afin de pouvoir apercevoir son interlocuteur plus facilement : « Dis, une question, tu t'es déjà dit dans ta tête que un viol c'était la faute de la fille qui s'habillait trop voyant, ou pas ? Si tu penses que oui dis le moi pas, sinon je te parle plus jamais de ma vie, et même si je risque pas de vivre plus de 100 ans, ça risque d'être compliqué si tu cherches quelque chose ici. » Elle se laissa retomber la tête à l'envers : « Qu'il m'aime, soit sincère, car la vérité c'est important, et ouvert d'esprit, au final ça serait déjà bien. »

Larsen semblant s'être calmé, il vient s'asseoir sur le ventre de Sasha, qui continua dans son monologue :
«Et toi, la femme idéale, en omettant le fait qu'elle est plusieurs, elle est comment ? Si mentalement tu t'en fous, tu peux physiquement, j'ai rien dit la dessus car j'en ai aucune idée. »

Son cerveau commençait à tourner sérieusement et elle ferma les yeux, avant de porter ses mains sur son front. On aurait dit qu'on le lui serrait dans un étau. D'un signe de main à Larsen, qui s'inquiétait, elle lui fit comprendre que tout allait bien, si ce n'est la faible lumière du coucher de soleil qui lui donnait la migraine.

Pas grande, pas grosse, pas habituée, la jeune mage n'avait rien d'un bûcheron alcoolique, et son corps le lui faisait comprendre à chaque fois qu'elle osait le contredire. Elle avait de la chance de ne jamais s'être réveillée sans aucun souvenir, néanmoins, elle s'était déjà réveillée l'estomac au bord des lèvres. Elle trouva la force de se soulever, un éclair de génie lui avait fait parvenir que l'alcool lui descendait dans la tête plus facilement avec sa position, et elle resta comme ça, dans le sens inverse de la marche, les jambes en tailleur, son chat au-dessus.



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Je t'aime plus que les pommes de terres, mais... ça s'arrête là.
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