Shoulder for a day ⊰ Ginger & Elliot

❥ Avant propos : Ce rp se déroule juste après celui-ci

❥ SHOULDER FOR A DAY.

Elliot & Ginger

❝ Je sais pas où je suis. Quelque part vers la place.
Viens me chercher, Ginger. S’il te plait. ❞

J’étais précisément devant le dernier Game of Thrones quand le téléphone a sonné. Et j’étais vraiment trop plongée dedans pour décrocher dès la première sonnerie. J’attendais de finir l’épisode pour voir qui avait téléphoné et le rappeler dans l’hypothèse où cette personne n’était pas quelqu’un que je n’aimais pas. Mais à la troisième sonnerie, j’ai craqué. J’ai décroché mon portable sans regarder qui était au bout du fil, et j’ai presque hurlé un « Qu’es’ tu veux ? » bien antipathique qui généralement fait trembler les gens qui t’appellent pour te vendre un aspirateur.

Je m’attendais à tout sauf à entendre la voix craquelée d’Elliot.
Juré, la flopée d’insulte que j’avais réservé pour mon interlocuteur se coinça dans ma gorge au moment même où il m’a dit « s’il te plait ». S’IL TE PLAIT QUOI. On parle d’Elliot je vous rappelle, en deuil ou non, ça reste un enfoiré pas foutu de me dire un seul mot gentil.
J’étais restée une bonne dizaine de seconde la bouche béate, sans qu’aucun son n’en sorte, à peser le pour et le contre. D’un côté, il flottait sa race, j’avais pas fini mon épisode, j’avais pas prévu de sortir et le ramener à la maison m’emmerdait vraiment. Mais cette saloperie de bonne conscience qui résistait tant bien que mal au fond de moi s’est manifestée, évidemment. La petite voix me traitait de monstre insensible, et disait que le karma me retomberait dessus si je le laissais moisir sous la pluie.
Etonnamment.
J’ai bougé mon derche.
Et je me suis préparée à sortir, parapluie en main.

Tout le long du chemin jusqu’à la place d’Athéna, je grommelais je ne sais plus quelles insanités à l’encontre du fils d’Hermès qui arrivait à me faire chier même en n’étant pas là. Pendant cinq bonnes minutes au moins je tournai en rond à la recherche d’une touffe bleue qui ferait tâche dans le décor grisé par la pluie. Mais rien à l’horizon. Evidemment.
Je dégainai mon portable, prête à rappeler Elliot et lui dire de se démerder tout seul et qu’il y avait pas marqué « taxi » sur mon front. Mais je ne sais quelle grâce divine me toucha, et j’eus subitement l’idée de jeter un oeil dans une ruelle.

Il était là, planté sous la pluie comme un con. Dans une autre situation, je lui aurais rit au nez parce qu’il avait vraiment l’air d’un clochard comme ça. Mais peut-être que c’était à cause de ses ailes esquintées ou de son air de petit misérable, mais je n’ai pas pu me foutre de lui. Pas comme d’habitude alors.

Je m’enfonçai dans la ruelle, mes bottes en caoutchouc faisant du bruit dans les flaques d’eau et l’avertissant de ma présence. Quand il leva la tête vers moi -et c’est rare qu’Elliot doive lever la tête pour me parler- une légère grimace tordit mon visage.

▬ T’as l’air d’une merde comme ça.

Quoi ? Faut être gentil avec les gens malheureux ? J’étais pas heureuse petite et personne a été sympa avec moi hein, alors merde.

▬ Allez lève ton cul j’ai pas que ça à faire, continuai-je en lui tendant une main pour qu’il s’exécute.

Je veux bien qu’il soit pas au top niveau moral en ce moment, mais faudra pas non plus que ça devienne une habitude ces conneries.

acidbrain

**Re: Shoulder for a day ⊰ Ginger & Elliot** | *Mar 22 Mar 2016, 19:05*

« keep me safe from my demons »
"ginger & elliot"

Les secondes passent et tu attends, les lèvres entrouvertes et les doigts tremblant sur la coque de ton portable. Seul le silence te répond à l’autre bout du combiné, là où t’étais attendu à entendre la voix amère de ginger jurer; puis elle raccroche. Tu laisses retomber ton bras sur ton genoux, les yeux mornes fixés sur l’écran avec noté ginger. fin d’appel. La pluie s'immisce sur tes cils et tu baisses la tête en rangeant ton téléphone dans la poche de ta veste, tes lèvres tremblant encore de leur récent contacts avec celles de Lyrnaël.
Tu ne savais pas vraiment pourquoi tu l’avais appelée, elle parmi tant d’autres. Elle était loin d’être la plus apte à te comprendre et à te conseiller, et le fait qu’elle habitait chez toi n’y changeait rien. Elle était rude et amère. C’était peut-être ce dont tu avais besoin: quelqu’un qui ne prenne pas de pincettes pour t’envoyer balader, quelqu’un qui se fichait de ce que tu pouvais faire. Tu fermes les yeux, et tu passes une main sur ton visage. Peut-être ue c’était pour ça qu’elle vivait toujours chez toi.
Et pourtant tu étais effrayé de ce que tu pouvais lui dire. De comment lui expliquer ta situation, d’avouer à quel point ça faisait mal, à quel point tu pouvais paraître faible. « pas besoin. » tu soupires pour toi-même, secouant ta tignasse mouillée. Faire semblant, ne rien dire, rire et te moquer. C’était à peu près ce que tu faisais habituellement. Alors pourquoi changer?
Parce que Lyrnaël te rend faible?
Cette pensée te fait te mordre la lèvre inférieur et tu sens tes joues te brûler. Tu ne voulais pas aimer. C’était peut-être trop tard après tout, mais tu voulais tout refouler; parce que c’était plus simple, parce que c’était moins douloureux. Le visage de Sven passe devant tes paupières et tu ouvres des yeux rougis et miroitant. Une vive douleur te fait sursauter, et tu te rends compte que ton poing était serré sur une de tes ailes, et qu’elle saignait.
Des clapotis sous la pluie à quelques mètres te font lever les yeux à ta gauche pour tomber sur une petite silhouette avec des bottes et un parapluie.
« T’as l’air d’une merde comme ça. » « et toi d’une gosse de trois ans. » ta voix était rauque et pâteuse. « Allez lève ton cul j’ai pas que ça à faire »
Doucement tu baisses les yeux vers la main qu’elle te tend, puis l'attrape avec la tienne -celle qui n’a pas ton sang- et t’en sers d'appui pour te relever. La ruelle tourne légèrement et ton dos heurte le mur, te tirant une grimace. Ginger lâche ta main et hausse un sourcil, un « ben ça s’arrange pas tes problèmes d’alcool toi. » glissant de sa bouche. Tu lèves les yeux au ciel en reprenant ton équilibre, répliquant à mi-voix « t’as pas vu ma chambre. »
Tu baisses les yeux sur les pavés avant de les fermer et s’essuyer tes larmes d’un revers de manche. Tu ne savais pas pourquoi tu étais aussi aimable avec elle. Et puis ça devait la perturber.
Tu ne pensais pas pouvoir montrer une fois que tu tenais plus à elle que tu ne voulais le montrer.

(C) MISS AMAZING.

**Re: Shoulder for a day ⊰ Ginger & Elliot** | *Sam 26 Mar 2016, 20:29*

❥ SHOULDER FOR A DAY.

Elliot & Ginger

▬ T’as l’air d’une merde comme ça.

▬ Et toi d’une gosse de trois ans.

Un sourire amusé se fend sous ma capuche alors que je lui tends la main pour le relever. Au moins il en avait assez dans le ventre pour continuer à mal me parler, c’était déjà ça. J’aurais pas vraiment assumé qu’il se mette à me chialer sur l’épaule directement, déjà parce que l’espace vital, c’est notion vachement importante pour moi, donc on respecte, merci bien, mais aussi parce que c’est de Elliot qu’il s’agit, tout simplement. Et ça me ferait vraiment trop bizarre qu’il commence à jouer les madeleines pleureuses sur moi.
D’un geste un peu sec, je le tire vers moi pour l’aider à se relever, mais il lâche ma main trop tôt et titube avant d’aller se vautrer contre le mur. Je lâche un sifflement moqueur, ne sachant pas si je devais blâmer sa récente addiction à l’alcool ou ses problèmes existentiels. Dans le doute, je décide de me confier à mon nez, et puisqu’il porte encore les relents d’alcool frelaté sur lui, je lance une remarque en haussant un sourcil.

▬ T’as pas vu ma chambre.

« Tu viens de me donner une nouvelle raison de ne jamais entrer dans ta piaule dans ce cas, mon vieux. »
Il titube, prend le temps de se stabiliser sur ses deux pieds et baisse les yeux sur les pavés détrempés. Par pudeur -ou par respect si vous préférez, fallait bien que ça arrive un jour- je garde le silence alors qu’il essuie les larmes qui roulent sur ses joues. Ou peut-être que c’est sa morve. Ou les deux, je m’en fous au fond.

▬ Tu vas pouvoir tenir debout tout seul ou t’as besoin d’un déambulateur, grand-père ?

J’avais prévenu, il m’a empêcher de regarder le dernier épisode de ma série, alors il fallait pas s’attendre à ce que je me montre tendre avec lui parce qu’il avait le coeur le brisé et qu’il était allé faire le con je-ne sais-où. Pressée de rentrer, je lui attrape donc la manche et le tire à ma suite, en faisant même l’effort de prendre garde à ce que le parapluie protège un tant soit peu sa petite tête bleue. Quoique, trempé comme il l’est, c’est peut-être pas nécessaire au final. Dommage, pour une fois que j’était prise d’un élan de bonté.
Le son de mes bottes dans les flaques se précipite alors que je presse le pas pour rentrer plus vite à la maison, le froid commençant à me faire frissonner sous mon imperméable. En une vingtaine de minute, nous arrivons finalement jusqu’au grand bâtiment, et je rentre le code dans l’intercom pour que la porte s’ouvre et nous laisse passer. Je lâche la manche d’Elliot quand nous entrons dans le hall, et je replie mon parapluie avant de le secouer un peu pour faire tomber les gouttes sur le paillasson et pas en foutre partout dans les couloirs. Je fais de même pour mes bottes, mon ciré, et j’hésite un instant à le faire également avec Elliot, avant de me dire que les lois de la gravité allaient probablement me rendre la tâche compliquée. Je bascule la tête en arrière pour faire tomber ma capuche et y voir plus clair, et en silence, nous nous dirigeons vers l’ascenseur qui nous emmène jusqu’au dernier étage de la résidence. Toujours en tête et l’ange sur les talons, j’avance jusqu’à notre porte d’entrée et tourne la clé dans la serrure avant de pousser la porte.

▬ Évite de mettre de l’eau partout, c’est chiant après, lui fais-je remarquer en accrochant mon imperméable sur le porte-manteau et en me débarrassant de mes bottes rouges et blanches.

Mon premier réflexe est ensuite de me faire quelque chose de chaud histoire d’arrêter de frissonner ; je me dirige donc vers la cuisine pour m’y faire un chocolat chaud bien sucré avec plein de trucs dedans, comme de la chantilly et des marshmallow.

▬ Tu veux un truc ? je demande à Elliot en passant la tête hors de l’encadrement de la porte.

J’attends sa réponse, hoche la tête en signe de confirmation et quelques minutes plus tard, je le rejoins sur le canapé un plateau dans les mains, deux tasses et plusieurs paquets de gâteaux posés négligemment dessus. J’avoue que c’est complètement cliché de faire ça, mais d’un autre côté, je ne savais pas trop quoi faire d’autre. Je pose le tout sur la table basse avant de m’asseoir en tailleur sur le sofa, en face de lui, une couverture sur les genoux et ma tasse entre les mains. Je prends d’abord le temps de savourer un instant la chaleur qui se dégageait de la porcelaine, et je souffle quelques secondes sur ma boisson pour la refroidir et en prendre une gorgée avant de me lécher les lèvres pour éviter de me retrouver avec une moustache de chantilly.
Ça fait pas très pro’ disons.

▬ Alors, je commence en reposant ma tasse sur mes genoux, tu vas m’expliquer un peu ce qu’il se passe dans ta tête en ce moment là ? Pas sûre que ce soit très sain de s’arracher les plumes comme ça là -je désigne ses ailes abîmées du menton avant de reporter mon attention sur son visage. D’ailleurs faudrait désinfecter, imagine tu chopes la grippe aviaire ! j'ajoute en grimaçant.

On sait jamais hein, en plus c'est contagieux cette merde.

acidbrain

« keep me safe from my demons »
"ginger & elliot"

Tu ne pensais pas pouvoir montrer une fois que tu tenais plus à elle que tu ne voulais le montrer.. Serrant la mâchoire, tu viens enfoncer tes doigts dans tes bras en t'étreignant dans une vaine tentative pour te tenir chaud. « Tu vas pouvoir tenir debout tout seul ou t’as besoin d’un déambulateur, grand-père ? » Tu lèves les yeux au ciel avant de les poser sur elle, le regard plein de reproche sans pour autant être agacé. Peut-être que tu n’en avais pas la force, après avoir autant pleuré. Quelque part dans ton estomac, la honte te grignotait; pas que tu considérais qu’un homme ne devait pas pleurer -au contraire, tout le monde a besoin de se vider de ses émotions- mais tu devais avoir l’air tellement faible que ton égo souffrait. Tu avais juste à espérer que personne de ton entourage ne t’avais trop vu ou ne viendrait te remémorer cette période de ton existence.
La petite fée te tire par la manche de ta veste trempée et tu la suis sans dire un mot, reconnaissant de son effort pour te couvrir avec son parapluie -quand bien même tu était trop grand pour elle et déjà considérablement mouillé. Alors vous marchez dans les rues pavées et tu commences doucement à reconnaître le quartier, le chemin pour rentrer, jusqu’à te stopper devant l’immense bâtiment dans lequel vous viviez. Ta colocataire se charge de taper le code de l’entrée et tu rentres précipitamment dans le hall, tenant la porte à la demoiselle avant de secouer tes ailes pour en retirer l’eau. La douleur que cela te procure te tire une grimace, mais tu serres le poing, baisse la tête et marche vers l’ascenseur, Ginger sur les talons. Le silence pendant la monté te parait plus apaisante que dérangeante. Comme lors d’une prière, comme le matin, comme le silence de la nuit. Tes yeux fuient leur reflet dans le miroir au fond et tu t’appuis contre le mur, tes ailes tombante et dépliées -l’ascenseur devait bien faire deux mètres de long- jusqu’à atteindre le dernier étage. Alors vous sortez dans le couloir et tu fermes les yeux, écoutant le cliquetis de la porte lorsqu’elle s’ouvre avec le double des clefs de la fée. « Évite de mettre de l’eau partout, c’est chiant après » tu laisses échapper un grognement de ta gorge pour faire signe que tu avais entendu, sans évoquer le fait que cet appartement t’appartenais et que tu étais censé y faire ce que tu voulais. Après tout elle avait raison. Tu t’arrêtes sur le palier après avoir fermé la porte, tournant le dos au petit miroir mural et retires ton sweat pour le poser à côté de l’imperméable de Ginger. Après t’être déchaussé, tu te diriges vers la salle de bain pour y attraper une serviette et retirer ton débardeur, et revient dans le salon lorsque tu entends sa voix sortir de la cuisine. « Tu veux un truc ? » « Mmh. Un chocolat chaud s’te plais. »
Elle hoche la tête et retourne dans la cuisine, alors tu attrapes des couvertures pour les balancer sur le canapé et te réfugies en dessous, les yeux rivés vers la table basse. Quelques minutes passent avant qu’elle ne revienne avec un plateau sur lequel trônaient vos tasses et des gâteaux, et tout à coup, tu te sens à la maison. à Washington DC. Comme si tu étais revenu à l’époque où, du haut de tes 8 ans, tu avais encore des parents -adoptifs, certes- souriant qui prenaient soin de toi; et les fois où tu te sentais mal, tu te réfugiais sous des tonnes de couvertures avec ta mère, des gâteaux et du chocolat, et elle te racontait des histoires, te donnait à manger et ignorait le monde, jusqu’à ce que ça aille mieux. Et a la pensée de ta seconde mère et de son sourire lumineux, tu sens ton coeur se réchauffer, en même temps que tes mains récupèrent la chaleur de la tasse que Ginger te tend.
« Alors, tu lèves la tête vers la bouille d’enfant en face de toi, tu vas m’expliquer un peu ce qu’il se passe dans ta tête en ce moment là ? Pas sûre que ce soit très sain de s’arracher les plumes comme ça là. D’ailleurs faudrait désinfecter, imagine tu chopes la grippe aviaire ! » Ta mâchoire se serres et tu baisses la tête vers le liquide chaud qui paraissait subitement très interessant. Tu savais bien que tu allais devoir passer par là, mais tu ne savais pas par où commencer. Mon meilleur ami est mort alors j’ai fais une rechute n’était pas vraiment une bonne phrase d’accroche. J’me suis mutilée façon ange était pas terrible non plus. Tu fermes les yeux un instant, et la douleur des blessures sur tes ailes paraissent parvenir à tes nerfs d’un coup sec. C’était comme si, quelque part, tu les entendais hurler dans ta tête. Tu ouvres la bouche, ne sachant que dire, alors tu te concentre sur la seconde partie. « Je désinfecterais tout à l’heure. Je sais pas si ça repoussera, mais je pourrais les rentrer quand elles seront rétablies, je pense.. » Tu penses. A vrai dire tu n’en savais rien, peut-être qu’à force de les détruire, elles ne pouvaient plus disparaître. Ce qui serait horrible, à vrai dire, de ne plus pouvoir les cacher, étant donné leur taille. Et tu savais qu’elles ne pouvaient pas se contracter lorsqu’elle étaient blessées; alors tu passerais certainement encore quelques jours chez toi à y prendre soin.
En ouvrant les yeux, tu croises le regard de Ginger posé sur toi; alors tu inspires un grand coup et poses ta tasse sur la table basse. Et tu prends le courage qu’il te manque à deux mains. « Tu te souviens d’Ethan? Il était passé plusieurs fois à la maison pour venir me chercher, et on était quasi tout le temps ensemble depuis que j’étais arrivé sur l’Île. » Tu jettes un coup d’oeil vers le meuble près du téléphone, avec le cadre photo toujours retourné, face contre la table. « La fée de la photo. » Ton regard retourne dans celui de l’autre fée, et tu sais parfaitement qu’elle peut y lire une peine immortelle. « Il a fait une chute mortelle il y a trois jours. » Tu inspires -une inspirations saccadée par les sanglots que tu ravales- une main venant cacher ta bouche, les yeux clos. Et lorsque tu continues, ta voix tremble beaucoup plus que ce que tu n’aurais désiré. « Je. J’étais allé voir Lyrnaël. Parce qu’il le connaissait et j’avais besoin de le lui dire, mais. Je sais pas, j’ai. j’ai. » les mots s’étouffent dans ta gorge et ton front se plisse. Incapable de dire plus, tu baisses la tête, les mains dans les cheveux, et te mords la lèvre pour ne pas pleurer.

(C) MISS AMAZING.

❥ SHOULDER FOR A DAY.

Elliot & Ginger

▬ Je désinfecterais tout à l’heure. Je sais pas si ça repoussera, mais je pourrais les rentrer quand elles seront rétablies, je pense..

Je grimace. D’une part, j’préférerais vraiment qu’il désinfecte tout ça au plus vite –j’suis sérieuse pour cette histoire de grippe aviaire hein, je sais que j’suis plutôt du genre résistante aux microbes mais quand même, si je pouvais éviter de trop pousser sur mon métabolisme ça m’arrangerait pas mal– et d’autre part, l’idée de voir Elliot se trimballer pendant je ne sais combien de temps avec ses ailes pendantes et à moitié déplumées n’était pas des plus plaisantes ; c’est un spectacle que je m’épargnerais bien volontiers à vrai dire, disons que j’ai beau me foutre un peu de tout, je reste pas des plus à l’aise devant ceux qui se retrouvent dans une situation plutôt pathétique –encore plus quand il s’agit de quelqu’un que j’ai plutôt l’habitude de voir en pleine forme et toujours prêt à m’embrouiller. Le malaise.

Il ouvre les yeux et prend une grande inspiration avant de poser sa tasse et de me regarder dans le blanc de l’oeil. Quelque part, je sens qu’il va répondre à ma question, et j’ai pas besoin de m’appeler Einstein pour deviner que ce qu’il va me dire dans les prochaines minutes ne va pas être super agréable à entendre. Je renifle, je gigote un peu sur place, feignant de m’installer plus confortablement alors qu’en réalité je suis juste carrément pas à l’aise. Elliot et moi, on a jamais fait dans le sentimentale, à s’occuper des problèmes de l’autre et tout, et là c’était un peu une première pour moi qui n’ait jamais consolé personne de ma vie –pas même ma mère quand elle se faisait plaquer par ses mecs, c’est dire.
Mais bon, comme on dit, ce qui ne tue pas vous rend plus fort, alors je ferme ma gueule et j’écoute.

▬ Tu te souviens d’Ethan ? –je plisse les yeux quelques secondes le temps de me rappeler le visage associé à ce nom familier ; un instant plus tard, je revois un type aux cheveux violets avec un air assez ironique constamment collé au visage. J’acquiesce donc, l’engageant à poursuivre.– Il était passé plusieurs fois à la maison pour venir me chercher, et on était quasi tout le temps ensemble depuis que j’étais arrivé sur l’Île. La fée de la photo.

Je tourne le regard vers le cadre photo qu’il désigne du regard, et je constate que celui-ci est retourné face contre table, et y’a quelque chose qui s’agite dans mes entrailles, un truc que j’ai très rarement ressenti, et plutôt désagréable. Je crois que je vois déjà où il va en venir.

▬ Il a fait une chute mortelle il y a trois jours.

Et voilà, j’le sentais venir à des kilomètres. Dans mon ventre, ça fait une boule, et j’ai un peu de mal à déglutir. Je sens que mon visage se détend et perd de son air agressif naturel : mes sourcils cessent de se froncer, ma moue se fait moins marquée…J’comprends pas trop, ce type, je l’ai croisé que quelques fois, j’ai jamais sympathisé avec lui, et pourtant, c’est comme si ça me peinait d’apprendre sa mort alors que j’en ai jamais rien ciré de ceux que je connait pas. Est-ce que c’est le fait de voir Elliot si mal que ça me touche ? J’sais pas, ça me gave. J’avale une boule de salive, en hochant la tête en signe de compréhension, et ça me fait mal à la gorge.

▬ Je. J’étais allé voir Lyrnaël. Parce qu’il le connaissait et j’avais besoin de le lui dire, mais. Je sais pas, j’ai. j’ai…

J’attends la suite, silencieusement, mais le reste de sa phrase s’étrangle au fond de sa gorge, et c’est comme s’il allait se mettre à me chialer sur les genoux –non merci buddy, j’sais qu’on est en pleine session de rapprochement mais on va y aller progressivement s’il te plaît. La tête penchée sur le côté et un sourcil arqué, je lui laisse encore un instant de répit le temps qu’il se ressaisisse et me balance la suite, mais celle-ci ne vient jamais. Alors j’enfile encore mes gros sabots pour bien mettre les pieds dans le plat comme il faut, et je sors la première hypothèse qui me vient à l’esprit.

▬ Tu lui as sauté dessus ?

J’suis pas totalement débile hein, j’ai remarqué qu’il y a un truc un peu bizarre entre eux –chez Lyrnaël c’est flagrant, chez Elliot beaucoup moins, mais quand on vit sous le même toit que lui on finit quand même par remarquer deux trois trucs.

▬ J’comprends pas pourquoi tu chiales à cause de lui, il t’a pas repoussé et traité de sale pédé quand même ?

Parce que vu ce que je sais, ça ne me paraitrait pas logique comme réaction –c’est pas en insultant son crush lorsque celui-ci vous tombe dans les bras que l’on s’attire les meilleures chances de pécho, j’dis ça, j’dis rien. Sauf si ce con ne s’assume toujours pas ; dans ce cas ce serait un vrai coup de pute de la part du blondinet, et je ne manquerais pas la moindre occasion de lui rappeler à quel point c’est pathétique.

▬ C'est lui la grosse tafiolle s'il a fait ça, je rajoute avec l'espoir un peu maladroit que la remarque le fera au moins ricaner un peu.

Y’a que moi qui traite Elliot de sale pédé ici.

acidbrain

elliot x ginger

shoulder for a day

Y a un trop gros silence dans l’appartement mais t’arrives pas à articuler un seul mot. T’as vraiment pas envie de craquer devant elle mais tu sais que t’as pas vraiment le choix. Parce que y a plus personne. Ca te tue de l’avouer, mais t’as plus qu’elle parce que t’as tout perdu ou tout gâché. Mais t’es trop têtu pour finir ta phrase et trop fier pour laisser couler les larmes alors t’attends en serrant les dents. « Tu lui as sauté dessus ? »
T’aurais levé les yeux au ciel si seulement elle avait tort. Mais c’était exactement ce qu’il s’était passé: tu t’étais jeté sur lui pour foutre en l’air votre amitié dans un élan de sentiments dont t’ignorais même l'existence. Des sentiments. Des sentiments. Le trucs que tu repousses depuis trop longtemps parce que c’est pas fait pour toi, parce que t’avais aucune envie d’aimer quelqu’un. Tu tenais à ta liberté sexuelle. Mais peut-être que pour lui ça pouvait être différent. T’avais envie de t’étrangler rien que de penser comme ça.
« J’comprends pas pourquoi tu chiales à cause de lui, il t’a pas repoussé et traité de sale pédé quand même ? » Tu secoues brutalement la tête en remontant les épaules. Il avait pas eu le temps, tu t’étais lâchement barré avant. Effrayé de faire face à sa réaction. Effrayé de l’entendre te dire non parce que vous étiez que des amis, après tout.
T’es pas capable d’avoir une relation saine, une fois dans ta vie.
Qu’est-ce qui cloche avec toi?
« C'est lui la grosse tafiolle s'il a fait ça. » Tu secoues les épaules dans un rire d’une demi-seconde avant de te resserrer encore un peu contre toi, les yeux rivés sur ta tasse. Tu clignes des yeux pour chasser les larmes. tes doigts tremblent. « Non. » C’était tellement rauque et brisé que tu prends une grande inspiration et t’éclaircis la gorge une, deux fois, et recommence. « Non, l a..il a pas eu le temps. J’suis partie avant. » Tu renifles bruyamment, un peu écoeuré mais t’as pas le coeur à te moucher. « J’ai pas eu l’courage d’attendre qu’il me rejete les yeux dans les yeux, ou d’rire en disant que j’déconnais sur le coup de l’émotion et maintenant j’ai tout foutu en l’air. » T’avales quelques gorgé de chocolat et ton visage se crispe -pas par le goût- quand tu te penches pour reposer la tasse « Pourquoi j’suis pas capable d’avoir des relations normales, putain? Ca fini toujours avec du cul. » tu renifles. « Ou avec toi. L’un ou l’autre c’est pas super sain. » T’esperais qu’elle savait que c’était ta fierté qui parlait d’elle, parce que c’était la relation la moins compliqué que t’avais pour le moment.

**Re: Shoulder for a day ⊰ Ginger & Elliot** |

» {William&Roxas} You're the shoulder to cry on
» It's already over, now ☆ Hayley&Elliot
» may i help you ? ✿ (ginger & chrysanthe)
» Welcome to my ci....Osef t'as un coca ? [Pv Elliot]
» ♯ginger — si je reste, là où j'irai

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