free my mind ❞ (maxethan) | Mer 16 Mar 2016, 16:51
free my mind
robin & opium
Ça goutte, ça se fracasse contre le sol mouillé. La pluie contre tes cheveux noirs est l'unique casse du silence interminable dans lequel tu te mues inlassablement chaque fois que tu la vois. Sa longue chevelure blonde t'arrache les rétines, ses yeux bleus rieurs te donnent envie de vomir, et l'éclat cristallin de sa voix insuffle l'horreur à tes tympans. Elle se trémousse devant toi sans jamais te voir, cette petite pute de Londres. Après tout, tu ne l'appellerais jamais par son doux prénom, parce que ça te crispe les mâchoires, t'arrache la gueule, te coûte trop cher, de seulement admettre que tu connais la moindre syllabe de son prénom. Alice. Alice, Alice, Alice. C'est Papa qui lui a donné ? Ça te ferait trop mal. Et Papa, est-ce qu'il l'aime elle ? Autant qu'il t'aime toi ? Si seulement. La moindre parcelle de ta peau partage la sienne, et le sang qui coule dans vos veines est inlassablement le même. Tu refusais systématiquement tout rapprochement avec elle, parce qu'au final, vous ne serez jamais pareils. Tu la détestes, elle te dégoûte, te fait horreur, te débecte et si seulement tu avais pu effacer son existence, l'aurais-tu fait Opium? Jamais. Parce que tu ne la haïssais pas tant que ça au fond ? Si, tu la détestes. C'est la jalousie qui te ronge, McArthur.
Contre la porte de la maison de la Kennedy, tes longs doigts parviennent à peine à sortir un bruit sonore annonçant ton arrivée. Alors, on a plus de force, Opium ? Tu soupires, las de ta propre condition physique, et des sentiments qui rongent ton être à mesure que tu réfléchis trop, un peu dans le vide aussi.
» Dépêche. ❞
Elle ne t'entendra pas. Alors tu donnes un franc coup de pied dans la porte qui te fait obstacle, la tête baissée, le visage trempé. C'est la pluie, vraiment ?
» Dépêche-toi de m'ouvrir cette putain de porte. ❞
Ta carapace se fissure, Ethan. Cours vite retrouver ton armure.
Re: free my mind ❞ (maxethan) | Mer 16 Mar 2016, 21:28
FREE MY MIND ❞
Il devait être tard dans la matinée. Ou tôt dans l’après-midi. Peu importait à vrai dire, Maxime dormait toujours le visage enfoncé dans l’oreiller, dans une position quasi foetale qui traduisait assez bien son état d’esprit. Mal-être. Il s’était tiré. Comme ça sans prévenir. Elle n’avait pas eu le temps de faire honnêtement le point sur ce qu’elle ressentait pour lui qu’il s’était déjà envolé. Et au-delà de l’impression malaisante d’avoir perdu un ami, il y avait aussi cette horrible incompréhension qui demeurait et faisait grincer la jeune fille des dents. Elle se doutait de la réponse à ce « pourquoi ? », mais n’en était pas certaine, et l’incertitude l’achevait. Maxime ouvrit un oeil torve quand le son de la pluie battante qui venait percuter le vélux la tira de son sommeil trop lourd pour être agréable. À trop gamberger, sa nuit s’était résumée à une fatiguante succession de réveils et d’endormissements qui n’avaient eu pour seul effet que lui filer la migraine. La jeune fille roula sur le dos en grognant et posa ses yeux cernés sur une des poutres du plafond. Sur sa joue s'était imprimé le pli de l'oreiller et la mal de tête latent la faisait froncer des sourcil sans même qu'elle le réalise. Son regard accrocha une petite araignée qui remontait le long de son fil et elle suivit des yeux sa progression jusqu’à ce que l’insecte soit hors de vue. Elle souffla, lasse. Elle avait autant envie de sortir se changer les idées -même sous cette pluie- que de se réfugier dans sa couette pour y déprimer tout le reste de la journée. Et ne sachant quelle option lui plaisait le plus, elle restait là, les mains sur le ventre et les yeux vissés sur cette foutue poutre. Jusqu’à ce qu’un bruit sourd venant du rez-de-chaussée ne la fasse sursauter.
Maxime se redressa, intriguée, et se leva de son lit pour se diriger vers la fenêtre de sa chambre, qu’elle ouvrit après s’être perchée sur un petit tabouret pour pouvoir atteindre la poignée du vélux. D’une main, elle frotta ses cheveux emmêlés et les dégagea de son visage pour mieux identifier l’origine du bruit, et elle fronça les sourcils quand son regard encore un peu embrumé identifia une chevelure familière.
▬ Y’a une sonnette putain, c’est pas fait pour les chiens tu sais ? Elle haussa le ton pour qu’il l’entende malgré la distance et la pluie.
Et sans accorder trop d’attention à sa réponse, Maxime souffla, sauta de son perchoir en laissant la fenêtre ouverte pour faire entrer un peu d’air frais dans cette chambre étouffante où il s’était passé trop de choses récemment, et prit le temps de troquer le vieux t-shirt qui lui servait de pyjama contre un débardeur blanc et un jean noir -première tenue qui lui passa sous la main. Quand elle fut un minimum décente, elle descendit les escaliers en passant une main dans ses cheveux, tirant sur les racines pour se réveiller un peu, et elle se frotta l’arrête du nez en fronçant les sourcils quand elle ouvrit la porte d’entrée.
▬ Bonjour sinon, elle grogna avec l'ironie dans la voix quand ses yeux fatigués se posèrent sur le jeune homme trempé.
Re: free my mind ❞ (maxethan) | Mer 16 Mar 2016, 21:51
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robin & opium
Ton coeur tambourine encore contre ton torse dans un rythme effréné, et tu préfères largement mettre ça sur le compte de l'asthme que sur le souvenir encore trop présent de la vision angélique qui te paraissait si cassante pourtant. Alice, Alice, Alice. C'était un amour déchirant que tu portais à cette famille que tu n'avais jamais eu sans jamais lui montrer décemment. La chair de ta chair évidemment, que tu pourrissais à longueur de journées par des coups de pute supplémentaires sans que la vie elle-même ne l'inflige à ta demi-soeur. Tu es d'une cruauté accablante, que tu nourris systématiquement en dessinant son visage fin, ses traits angéliques, ses manières imaginées dans ton esprit vengeur. Tu la détestais, autant que tu l'enviais, et d'avantage encore tu l'aimais. Ta tendre et haïe demi-soeur.
» Y’a une sonnette putain, c’est pas fait pour les chiens tu sais ? ❞
Sa voix franche te sort de ta torpeur, et tu lèves des yeux rougis par l'effort - sincèrement ? - vers la famille, la seule peut-être, que tu considérais comme telle. Son regard aussi livide que le tien, malgré les sourires de facade, tu observes Robin dans un silence pesant, comme si les mots que vous n'échangiez pas étaient bien plus lourds de sens que toutes les phrases que vous auriez pu déclarer.
» Bonjour sinon. ❞
Son souffle est faible, et les syllabes prononcés dans les murmures te ramène au fait que, évidemment, il n'y avait pas que toi qui connaissait la souffrance. Tu ne dis rien. Et te contente de poser une main délicate sur la joue de la mi-déesse, la mine grave, la bouche close, le regard doux. Elle avait cette partie de toi que tu ne montrais pas. Tu romps le geste au bout de quelques secondes et la dépasse pour rentrer, sans ajouter rien de plus.
» Je veux bien un café. Noir. Sans sucres. ❞
Ton regard se tourne à nouveau vers elle, qui referme doucement la porte, laissant les deux âmes esseulés entre quatre murs froids, à l'intérieur desquels l'ambiance ne se réchauffait que par la seule affection qu'ils se portaient mutuellement.
» Comme d'habitude, tu sais en fait. ❞
Un sourire doux. Tu te diriges doucement vers le canapé, et le temps que Maxime disparaisse pour accéder à ton caprice habituel, tu es à nouveau seul avec les souvenirs de ton entrevue volée. En fait, t'avais pas fait exprès. Tu ne voulais pas la voir. Tu ne l'avais pas prévu. Donc tu n'avais rien maîtrisé. Elle était apparue devant toi, dans un éclat de rire, au détour d'une rue de Skyworld, et comme un fugitif coupable, tu avais pris soin de te dissimuler aussi vite que possible, le rythme de ton coeur s'étant instantanément accéléré dans une course folle. Tu entends les pas de Maxime se rapprocher. Alors tu ne réfléchis plus.
» J'ai vu Alice aujourd'hui. ❞
Ta poitrine se resserre, ça fait mal, si mal. En fait non, tu ne veux pas. C'est trop douloureux, trop présent, trop récent. Tes yeux rencontrent ceux de Maxime, qui s'était rapproché de toi. Le silence dure plusieurs minutes cette fois. Elle ne sait pas quoi dire, et toi non plus, en fin de compte. Tu prends sa main entre tes doigts fins, et resserre ton étreinte. Tu ne prononceras pas ce nom que tu savais encore crève-coeur pour elle.
» Aucune nouvelle ? ❞
il n'y avait que Robin pour comprendre les changements de sujet soudain, et elle seule savait comme c'était facile dès que ça te concernait trop personnellement. Mais en fait, tu aurais tout fait pour changer de sujet. Sauf prononcer le nom de Clyde.
Re: free my mind ❞ (maxethan) | Dim 20 Mar 2016, 00:29
FREE MY MIND ❞
Ses yeux rouges et sa main glacée suffirent pour enlever à Maxime le peu d’animosité qui l’habitait et elle se décala sur le côté pour le laisser passer, un maigre sourire flottant au coin de ses lèvres. Comme à chaque fois qu’il venait, Ethan fit comme chez lui en lui demandant un café, et un sourire un peu plus sincère étira la bouche de la demi-déesse quand il lui fit la remarque en se tournant vers elle tandis qu’elle fermait la porte.
▬ Je m’en occupe, se contenta-t-elle de répondre dans un souffle -car elle ne se sentait pas d’humeur à lui dire de s’en charger lui-même.
Il connaissait le chemin vers le salon, alors Maxime se dirigea directement vers la cuisine américaine et démarra la bouilloire. Le temps que celle-ci ne chauffe, elle fit un crochet par la salle de bain où elle s’empara d’une serviette, et éteignit l’appareil en revenant dans la cuisine. Elle versa ensuite l’eau chaude dans la cafetière et se prépara un thé en attendant que la boisson d’Ethan soit prête pour le rejoindre.
▬ Tiens, si tu pouvais éviter de choper la crève et saloper mon canapé par la même occasion ça m’arrangerait, fit-elle en lui lançant la serviette sur la tête pour qu’il sèche un minimum ses cheveux trempés.
Maxime posa les deux tasses sur la table basse et se tourna vers la petite cheminée qui faisait face au sofa pour allumer un feu et réchauffer un peu la pièce glacée. Ayant prit le tour de main depuis longtemps, l’entreprise ne dura qu’une ou deux minutes.
▬ J'ai vu Alice aujourd’hui.
Sa voix était grave et son ton fataliste. Maxime se redressa en époussetant son jean au niveau des genoux et se tourna vers Ethan, l’air inquiet. Elle savait sur quel genre de relation il était parti avec sa demi-soeur, et elle savait à quel point ça le rongeait. Et de se dire qu’il passait peut-être à côté d’une relation aussi chaleureuse et réconfortante qu’elle-même entretenait avec Shama, ça lui fendait le coeur en deux. La rouquine s’approcha pour s’installer aux côtés du garçon et posa sa tasse sur ses genoux qu’elle replia contre sa poitrine, resserrant ses doigts sur ceux d’Ethan quand il vinrent emprisonner sa main. La chaleur de la tasse se répandit contre sa paume et dans tout son bras, lui arrachant un léger frisson.
▬ Aucune nouvelle ?
Son souffle se bloqua dans sa poitrine pendant une demi-seconde, puis elle eut un sourire qui n’atteignait définitivement pas ses yeux et laissa échapper un ricanement amer.
▬ Y’aura plus de nouvelles du tout si tu veux mon avis.
Peut-être que c'était mieux ainsi, mais elle se demandait alors pourquoi c'était si douloureux. Désireuse de changer de sujet à son tour, Maxime se laissa glisser sur le côté afin de loger sa tête contre l’épaule d’Ethan, et elle ferma les yeux.
▬ Ça faisait longtemps, tu m’as manqué.
Et elle resserra encore ses doigts autour des siens pour dissimuler les tremblements qui agitaient sa main.
Re: free my mind ❞ (maxethan) | Mer 23 Mar 2016, 13:04
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Les petits doigts s'entrelacent dans les tiens, plus longs, moins fins, et c'est la chaler à ton coeur qui te décroche un sourire doux, plus apaisé cette fois. Tu t'en rappelles, cette fois là. L'entrevue avec Alice qui s'était improvisé dès lors que tu avais senti son propre corps pleurer, dans une complainte silencieuse qui avait balayé ta haine sans pour autant parvenir à dévoiler une parcelle de tendresse de ta peau. Tu n'avais pas posé une main sur sa peau laiteuse, pourtant dès lors que les tremblements étaient apparus à tes yeux, tu t'étais senti contraint et forcé dans ton amour fraternel de l'écouter, elle qui partage ton sang. Alors quand il y a quelques heures son sourire te revient en pleine gueule alors que sous tes yeux c'étaient les sanglots qui s'affichaient, ce paradoxe furieux te ramenait à ce sentiment premier de vouloir la briser de tes propres mains.
» Ça faisait longtemps, tu m’as manqué. ❞
Tu ne réponds pas, te contente de te pencher légèrement pour que son assise se prononce d'avantage, et tu répète ce geste en posant ta propre tête contre la sienne Des longues minutes de silence où l'un et l'autre vous apaisiez mutuellement, peut-être toi un peu plus qu'elle. Puis finalement, tu lui prends vivement la tête et agite ses cheveux de ton poing malicieusement, sans pour autant lui faire mal d'une façon quelconque.
» Arrête cette mine trop sérieuse, Kennedy, t'es à deux doigts de me faire chialer. ❞
Le sourire rieur laisse place à des éclats de voix que tu voulais briseurs d'une tension trop palpable. Ta main revient sur sa joue.
» T'en trouveras d'autres, t'inquiète pas. Même si c'est con qu'il se soit barré sans que tu saches si tu l'aimais ou pas. ❞
Tu te retiens de faire une bague plus douteuse pour soupçonner Clyde d'être parti avec une autre femme. Mais finalement, peut-être que ça la blesserait plus qu'autre chose. Maxime ne t'en avait pas que trop peu de fois, suffisamment pour que tu saches qu'il signifiait plus qu'une simple amitié à ses yeux, pas assez pour que tu détermines toi même si c'était un amour véritable ou non.
» On a le coeur trop fragile pour aimer quelqu'un j"crois. ❞
Ça sonnait comme de l'ironie mal placée, mais en fait peut-être que ça signifiait plus que ça. Une seule et unique fois toi-même tu avais aimé. Pas de cet amour destructeur que tu vouais à ta demi-soeur, pas non plus celui que tu réservais à Maxime, et encore moins d'autres femmes passés entre tes bras avant elle.
» Moi je t'aime, ça devrait compenser. Sois honorée. ❞
Un sourire taquin, avant que tu ne reprennes Maxime dans tes bras et la ramène contre ton torse. Elle était bien plus que ton garde-fou, autre chose qu'une simple confidente. Tu saurais pas mettre de mots là-dessus, définitivement.
Re: free my mind ❞ (maxethan) | Sam 26 Mar 2016, 02:03
FREE MY MIND ❞
C’était agréable, c’était chaleureux, c’était tout con. Ceux qui prônaient qu’ils fallait être amoureux pour avoir des papillons dans l’estomac pouvait aller se faire voir car les chatouillement qui commençaient à s’agiter dans le ventre de Maxime était bien réels, et n’avait rien à voir avec ce qu’elle avait pu ressentir avec Clyde. Ça n’était pas cette sensation qui faisait battre son coeur trop vite et qui l’assommait à moitié avec le stress, c’était bien plus doux. Un genre de douceur réconfortante qui s’installait progressivement dans son coeur, comme une perfusion de bonheur, une petite bulle de sérénité dans laquelle ils étaient seuls au monde, tête contre épaule et main dans la main. Le silence régna dans la pièce pendant plusieurs minutes, interrompu ponctuellement par le crépitement du feu dans la cheminée, et par le son de la pluie qui tapait contre les carreaux. Mais même la pluie n’avait plus l’air aussi déprimante quand Ethan était là. La respiration de Maxime commençait à s’apaiser, et confortablement installée comme elle était, elle aurait pu se rendormir sur lui s’il n’avait pas décidé de bouger à ce moment là.
Soudainement, elle sentit qu’il se mit à frotter du poing contre son crâne, emmêlant encore plus ses cheveux. Maxime poussa d’abord un petit cri de protestation qui finit par se muer en rire. Et putain, c’était vraiment trop con, mais ça lui fit un bien fou de rire après ces jours de léthargie déprimante. La main d’Ethan revint se poser contre sa joue, et la jeune fille planta son regard ambré dans les yeux carmins de fils de Zeus tandis que son rire se fondit en un sourire apaisé.
▬ T'en trouveras d'autres, t'inquiète pas. Même si c'est con qu'il se soit barré sans que tu saches si tu l'aimais ou pas.
▬ Bah, fit-elle en reniflant nonchalamment, mieux vaut ça, j’aurais moins assumé qu’il se barre si j’avais étais sûre de mes sentiments je pense.
Elle haussa les épaules, un peu désabusée, avant d’ajouter :
▬ Pour le moment ça me sape un peu le moral qu’il soit plus là, mais ça va passer, j’imagine. T’inquiète pas pour moi.
Maxime souffla sur une mèche qui lui tombait en travers du visage et se redressa pour s’asseoir en tailleur en face d’Ethan.
▬ On a le coeur trop fragile pour aimer quelqu'un j’crois.
La rouquine jeta u regard curieux, un peu concerné au jeune homme. Elle savait plus ou moins qu’il avait eu une histoire sérieuse avec quelqu’un fut un temps, mais n’en connaissait pas les détails, et jusqu’alors, elle avait toujours hésité à lui poser la question, de peur de l’embêter. Silencieuse, elle le laissa continuer.
▬ Moi je t'aime, ça devrait compenser. Sois honorée.
Un petit rire, léger comme un souffle, s’échappa d’entre ses lèvres et elle laissa à nouveau les bras d’Ethan la ramener contre lui. Elle sourit, et se redressa juste assez pour pouvoir déposer un baiser sur sa joue avant de mieux s’installer. Sa tête vint reposer contre les clavicules du jeune homme, et elle passa un bras sur son abdomen, sa main agrippant son tee-shirt du bout des doigts.
▬ Je t’aime aussi, souffla-t-elle. Même si t’as un caractère un peu à chier parfois.
Maxime profita encore quelques instants du calme qui régnait dans la pièce. Mais la remarque d’Ethan lui trottait encore dans la tête, et la question commençait à lui brûler le bout de la langue. Alors au point où ils en étaient, elle se lança tout simplement, en levant le visage vers lui.
▬ Il s’est passé quoi pour toi ? Quand t’es tombé amoureux j’veux dire.
Machinalement, elle entortillait ses doigts au bout d’une mèche de cheveux roux, et pendant un instant elle songea à passer chez le coiffeur sous peu de temps. Elle lui demanderait son avis plus tard, préférant lui éviter d’esquiver sa question.
Re: free my mind ❞ (maxethan) | Lun 28 Mar 2016, 15:41
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Le bras de la rouquine s'agrippe à son t-shirt, et naturellement, McArthur poursuit un mouvement de recul pour se coucher sur le canapé, entraînant naturellement Robin contre lui. N'importe qui aurait pu entrer à l'instant dans la pièce et s'imaginer l'ambiguité entre les deux âmes. Pourtant, rien au monde ne le pousserait à se détacher d'elle, dans quelque terme que ce soit. Ethan n'était jamais seul. Quoiqu'il se passe, il prenait soin de fuir la solitude et de se raccrocher aux relations souvent fausses qui le rappelait à sa condition, et la popularité qu'il entretient l'empêche de se morfondre sur ses propres craintes. Malgré toute l'affection qu'il pouvait lui porter, chaque fois qu'elle avait évoqué le nom de Clyde, son coeur se fermait dans un automatisme égoïste, et il lui était important de fuir une conversation bien plus gênante que ce qu'il aurait cru. Il n'aimait pas ce type. Dès l'instant où son prénom avait été prononcé. Au moment où le rouge était monté aux joues de la Kennedy et que ce n'était pas pour le petit prince. Ce n'était pas la jalousie mordante d'une femme qu'il voulait s'approprier pour lui seul. Ce n'était pas non plus l'envie d'être à la place du Phoenix dans le coeur de Maxime, parce qu'à l'évidence, dans l'auto-persuasion permanente, il passait avant lui. Et quand Robin laissait ses sentiments la trahir en fronçant les sourcils à l'instant, l'idée le conforta dans sa suprématie.
» Même si t’as un caractère un peu à chier parfois. ❞
Un rictus vient éclaircir son visage, et il passe ses deux bras par dessus le dos de la demi-déesse. L'enfermant dans une étreinte doucement possessive, fixant le plafond quand elle prononce la deuxième question.
» Il s’est passé quoi pour toi ? Quand t’es tombé amoureux j’veux dire.❞
» Trop de trucs.❞
Un silence pesant s'installe simultanément avec l'air grave sur le visage d'Ethan. Une seule et unique fois, il avait aimé une femme. L'idée même d'y repenser, avec les doutes qui s'accompagnent d'une crainte inavouée de ne pas avoir été aimé à la même mesure en retour tape sa poitrine. Sa mâchoire se crispe et ses dents se serrent.
» T'es chiante avec tes questions. Je peux pas te mentir à toi. ❞
Il lève autant qu'il le peut la tête vers elle, sans se redresser et affirmant un peu plus son étreinte sur elle, et lui affiche un sourire aussi paisible qu'il le peut. Mais McArthur ne dupait plus personne dans ces instants là, et certainement pas Maxime.
» En fait j'ai pris peur. Je pense qu'elle m'a trompé, mais j'en suis toujours pas sûr à l'heure actuelle. Du coup bah, comme un con, j'ai fait pareil aussi. ❞
Trop de choses tournent dans sa tête, le sourire d'Alice, son souvenir à elle, la crispation de Maxime provoquée par l'autre con. Ses yeux rougissent mais ne vacillent pas, et il ramène machinalement une mèche noire contre son oreille.
» Je l'aimais vraiment. Mais je sais pas si c'était pour elle, ou parce qu'elle m'aimait en retour. ❞
L'égoïsme flagrant, le narcissisme à son apogée. Et la dépendance affective ronge ton âme, Opium.
Re: free my mind ❞ (maxethan) | Mer 30 Mar 2016, 23:37
FREE MY MIND ❞
Maxime se laissa entraîner par le geste d’Ethan quand celui-ci s’allongea, dos contre l’assise du canapé, et elle croisa les bras sur son torse avant d’y enfouir sa tête, ne laissant que ses yeux dépasser afin de garder le contact visuel avec lui. Elle savait pertinemment qu’elle avait touché un point sensible, il suffisait de voir la tension crisper son visage pour le deviner. Mais pour une fois, la fille d’Héphaïstos n’avait pas voulu se retenir de poser la question pour ne pas l’embarrasser. Elle voulait savoir. D’abord parce qu’ Ethan comptait beaucoup pour elle et qu’en prenant connaissance de ce genre de choses, elle avait l’impression de mieux le comprendre encore. Et aussi par intérêt personnel, peut-être pour comparer avec sa propre situation puisque jusqu’à maintenant, « l’amour » dans ce sens du terme était une notion bien floue -voire inconnue- pour elle. Le silence se fit un peu plus pesant, à nouveau.
▬ T'es chiante avec tes questions. Je peux pas te mentir à toi.
Un petit sourire vint éclairer quelque peu son visage et elle releva la tête et posa son menton contre ses bras, ancrant son regard dans celui d’Ethan qui s’était également redressé. Il souriait lui aussi, mais elle connaissait trop bien sa figure et ses attitudes pour ne pas remarquer que c’était du tic. Le genre de rictus qu’on voulait serein pour apaiser ceux qui s’inquiètent, alors qu’à l’intérieur tout s’effrite de parts et d’autres. Elle-même s’était trop souvent cachée derrière une telle façade pour ne pas la reconnaître quand elle se trouvait sous ses yeux. Elle sentit ses bras resserrer leur étreinte dans son dos, et elle retint son souffle instinctivement pendant quelques secondes, sentant la réponse tant attendue arriver enfin.
▬ En fait j'ai pris peur. Je pense qu'elle m'a trompé, mais j'en suis toujours pas sûr à l'heure actuelle. Du coup bah, comme un con, j'ai fait pareil aussi.
C’était con en effet. Et c’était bien un truc dont elle était capable également. Peut-être pas au point d’aller jusqu’à la tromperie, mais au fond, si Clyde n’était pas parti avant, peut-être que ça aurait été elle à prendre la fuite. Qui sait la réaction qu’elle aurait pu avoir s’il avait décidé d’une relation sérieuse entre eux ?
▬ Je l'aimais vraiment. Mais je sais pas si c'était pour elle, ou parce qu'elle m'aimait en retour.
Maxime garda le silence, détourna le regard une seconde en tapotant distraitement du bout des doigts contre son bras avant de poser à nouveau les yeux sur lui.
▬ L’un ou l’autre, on s’en fout au final non ?
La demie-déesse prit le temps de se redresser en appuyant ses mains de part et d’autre du corps d’Ethan et approcha son visage du sien, ses cheveux glissant de son épaule pour se fermer comme un rideau de feu sur un côté de son visage.
▬ Aimer quelqu’un pour qui ça ne sera jamais réciproque c’est trop triste et ça sert à rien.
Et doucement elle se rallongea sur le flanc, à ses côtés, sa main s’accrochant à son épaule.
▬ Moi je pourrais pas aimer quelqu’un qui ne m’aime pas, ça me fait trop peur.
Alors que sa prise sur son épaule s’affirma un peu plus, Maxime alla nicher sa tête contre le cou d’Ethan et ferma les paupières. Ce genre de contact avaient le don de l’apaiser plus que raison, probablement car elle en avait manqué à une époque où elle en aurait eu bien besoin. Elle avait eu assez de pensées négatives pour la journée, songea-t-elle un instant, et l’envie de passer à un sujet plus léger se fit pressante. Une pensée traversa son esprit, et étira un léger sourire sur ses lèvres, ses yeux toujours clos. Elle laissa quelques secondes s'écouler avant de parler.
▬ J’te préviens si Requiem rentre et nous trouve comme ça c’est toi qui lui explique, souffla-t-elle, amusée par l’idée.
Re: free my mind ❞ (maxethan) | Dim 10 Avr 2016, 16:44
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Un rire léger s'échappe de ses lèvres quant l'extrême expédition de Maxime se retourne comme réponse à l'évocation simple de la seule femme qu'il ait aimé d'un amour profondément sincère, il en était sûr. Parce qu'elle était la seule avec qui il s'était posé la question d'amour. Parce qu'Emma était l'intouchable, Nathanaël le coup de coeur trop superficiel, Valhalla l'inconnue fantasmée. Et Maxime ? Si seulement une seule fois il s'était posé la question ? Peut-être qu'il l'aimait trop pour l'abîmer d'avantage, finalement. Et puis il y avait eu Clyde. L'étincelle dans ces yeux, les seuls qui le comprenaient sans même qu'il prononce un mot de sa souffrance, les seuls à se poser sur lui doucement, sensiblement, et qui l'apaisent en un battement de cil.
» Même si t’as un caractère un peu à chier parfois. ❞
Un rictus vient éclaircir son visage, et il passe ses deux bras par dessus le dos de la demi-déesse. L'enfermant dans une étreinte doucement possessive, fixant le plafond quand elle prononce la deuxième question.
» Aimer quelqu’un pour qui ça ne sera jamais réciproque c’est trop triste et ça sert à rien. ❞
» N'essaie pas de la dénigrer par pure jalousie Kennedy, ça ne marchera pas. ❞
Le rire s'étouffe dans un rictus, et sa main passe dans la chevelure rousse, ses doigts se promenant entre les mèches négligemment emmêlées par le réveil difficile.
» J’te préviens si Requiem rentre et nous trouve comme ça c’est toi qui lui explique ❞
» J'ai jamais joué le rôle de l'amant dans le placard, mais je veux bien essayer, ça peut être marrant. ❞
Et puis le nom de Clyde revient dans son esprit. Puisqu'il avait été question d'amour, le phoenix s'est imposé comme une évidence dans la conversation. Quand bien même elle aurait voulu l'esquiver, ses sentiments mêlés aux ressentiments du demi-dieu, les cartes s'abattaient sur la table.
» Moi j'étais jaloux. ❞
De Clyde. Mais c'était une évidence. Et bien sûr qu'elle le comprendrait. Le ton grave, la mine inexpressive, le passage du rire aux larmes en une seconde passagère, et ses yeux se relèvent vers le plafond. Il savait pertinemment qu'ils avaient sauté le pas, et la simple idée qu'elle ait pu aimer un autre homme plus que lui tiraillait ses entrailles et lui serrait la gorge.
» Tu l'aimes plus que moi ? ❞
La tête penchée, le regard fixé sur Maxime avec un sourire doux, quelque peu inquiet de la réponse mais, il voulait savoir. Parce qu'elle était la seule. La seule avec qui il posait les questions honnêtement. La seule qui ne lui mentirait jamais. La seule pour qui son exclusivité était sacrée.
Re: free my mind ❞ (maxethan) | Ven 01 Juil 2016, 15:59
FREE MY MIND ❞
▬ N'essaie pas de la dénigrer par pure jalousie Kennedy, ça ne marchera pas.
Un rire amusé s’échappa de la gorge de la jeune fille pour s’échouer contre le cou d’Ethan.
▬ Mince, moi qui était sûre de mon coup, sa voix s’était faite plus légère, plus ironique, alors qu’elle continuait la vanne lancée par le fils de Zeus.
La joue appuyée contre son épaule, elle ferma les yeux quelques secondes, le temps de profiter de la caresse de sa main dans sa crinière de feu –elle avait toujours aimé qu’on joue avec ses cheveux, et ce depuis qu’elle était toute petite. Un soupir plus tranquille se faufila entre ses lèvres au fur et à mesure que les secondes s’égrenaient. Elle était contente qu’il soit venu. Sa présence rendait les choses plus facile, un peu moins lourdes à supporter. Et elle savait que si lui n’était pas venu, elle ne l’aurait pas appelé –trop peur de déranger, trop peur d’être un poids, quand bien même elle n’hésitait jamais à soutenir ceux qui pouvaient le lui demander ; c’était la reconnaissance qui venait lui réchauffer le coeur, doucement mais sûrement. Ethan avait ce don de l’apaiser et la rassurer sur ses angoisses sans même le faire exprès ; peut-être parce qu’ils se ressemblaient sur certains points et que les bons mots lui venaient plus facilement ? Elle n’en savait trop rien. Maxime avait toujours été du côté de ceux qui ressentent plutôt que de ceux qui savent, après tout. C’était dans sa présence, dans ce qu’il était : un peu fissuré sur les bords, juste assez pour qu’elle se sente en confiance vis-à-vis de ses propres fêlures, mais ô combien réconfortant ; avec lui Maxime ne se sentait jamais seule –et les dieux savaient à quel point elle avait souvent besoin d’être rassurée à ce sujet.
▬ Moi j'étais jaloux.
Le ton grave qu’il venait d’employer la fit froncer des sourcils, et elle se redressa sur un coude pour mieux pouvoir le regarder, une lueur d’incompréhension au fond des yeux. De Clyde ? Pourquoi ? Elle n’y voyait aucun raison pourtant –aucun qui ne lui paraisse logique dans tous les cas. Voilà pourquoi la fille d’Héphaïstos avait toujours favorisé la logique rationnelle des machines. C’était trop compliqué d’être humain.
▬ Tu l'aimes plus que moi ?
Pendant quelques secondes, la jeune fille décrivit son visage du regard, son air doux, ses yeux dans lesquels elle discernait l’inquiétude qui pointait ; un sourire tendre et quelque peu hésitant étira les coins de ses lippes.
▬ J'sais pas. Peut-être oui, elle souffla tout bêtement –peu être oui, parce qu'elle les aimait d'une façon différente l'un et l'autre et que c'était difficile de comparer dans sa tête.
Doucement elle changea de position pour s’asseoir entre lui et le dossier du sofa, ses jambes passant par-dessus son ventre, et de ses deux mains elle vint se saisir de celle d’Ethan qu’elle laissa reposer contre ses cuisses alors qu’elle jouait machinalement avec ses doigts.
▬ J’veux dire, y’avait une espèce d’attirance bizarre entre lui et moi –j’y comprends toujours pas grand chose d’ailleurs– et même s’il m’a pas laissé l’occasion de tomber amoureuse ou quoi, c'est vrai que c'était la première fois que j'ai ressenti un truc pareil alors ça m'a marquée j'imagine. Mais en même temps, toi…c’est pas pareil. C’est plus... particulier.
Maxime gardait les yeux baissés sur leurs mains enlacées ; elle cherchait un peu à éviter son regard, parce qu’elle n’avouait que bien trop rarement ce genre de choses est ça la mettait mal à l’aise, d’autant plus quand elle n’était pas fichu de mettre une étiquette concrète sur la nature de l’affection qu’elle éprouvait pour lui.
▬ En vérité je comprends pas trop comment je t’aime non plus mais je sais que t’es tout aussi important pour moi…T’es plus spécial on va dire, fit elle finalement en levant le nez vers lui ; un ricanement léger fit naître un sourire maladroit sur ses lèvres. Désolée, j’suis carrément nulle pour dire ce genre de trucs.
Elle jeta un coup d’oeil à l’horloge murale et réalisa, après que son ventre ne se soit bruyamment manifesté, qu’elle commençait à avoir sérieusement faim –elle n’avait qu’une demie tasse de thé dans l’estomac depuis la veille après tout. Son sourire se fit plus franc, plus joyeux –plus comme d’habitude– et ses yeux noisette avaient reprit de leur éclat.
▬ Dis, t’as pas faim ? Tu veux que j’te fasse un truc ?