Re: free my mind ❞ (maxethan) | Mer 27 Juil 2016, 18:15
free my mind
robin & opium
Le coup de trop. Comme une glissade que tu n'avais pas prévue, un point de chute passé inaperçu. Tu te casses la gueule magistralement alors qu'elle répond par une affirmation. Et tu écarquilles les yeux surpris. Bafoué dans ta suprématie, tu t'attendais à tout sauf oui, je l'aime plus que toi. Ça fait mal, plus que tu ne l'avais cru. Toi l'intouchable, ta position t'avait installé une place suffisamment confortable pour ne pas avoir à douter du moindre mec qui arrivait dans un monde dont tu te croyais maître. Le sien, en l'occurence. Une exclusivité auto-proclamée, et le simple fait de mettre en doute cette certitude te plonge dans une vexation que tu ne te connaissais pas, une remise en doute, en question, de tout ce que tu avais bâti entre elle et toi.
» Ah bon ? ❞
Dans un semblant de rire nerveux qui s'étouffe quand tu te redresses, poussant Maxime à faire de même, tu ne lui adresses pas le moindre regard. Tes yeux restent détournés, et tu te lèves simplement. Sa Majesté est blessé dans son orgueil, alors il boude. Tu ne dis plus rien. Ramasses tes affaires silencieusement, lentement, comme pour appuyer la tension volontairement instaurée pour la faire culpabiliser d'avoir touché ton égo sur-dimensionné. Une fierté malsaine et narcissique qui te pousse à refuser sèchement, froidement la proposition.
» Non merci. ❞
Pourquoi soudainement l'ambiance avait changé ? Parce qu'il était question d'amour ? Remettre en place le demi-dieu qui s'efforce de masquer sa fragilité par une prise de la place exacerbée, c'était la seule de tes limites que tu ne pouvais pas dévoiler, même à elle. Tu enfiles ta veste lentement, et poses enfin sur elle les yeux glacials. Tu lui en voulais, assurément. Mais probablement plus à toi-même, d'avoir fixé des idées façonnées par ton seul amour propre dans ton cerveau pour les répercuter sur la réelle affection qu'elle pouvait te porter. Tu finis par t'approcher d'elle, attendrissant tes traits, parce qu'après tout, elle restait Maxime. Tu prends son visage entre tes mains, et tes lèvres frôlent les siennes sans les toucher jamais. C'était pas fait exprès, involontaire. Sans démonstration d'aucun sentiment. Ça t'avait semblé presque naturel.
» À plus tard. ❞
Plus un seul regard avant de franchir la porte et la refermer sur toi.
Re: free my mind ❞ (maxethan) | Mer 03 Aoû 2016, 00:31
FREE MY MIND ❞
▬ Ah bon ?
Boum. Deux petits mots, tellement anodins, et pourtant qui font l’effet d’une détonation dans les entrailles quand il sont prononcés avec un tel tranchant. Ce fut au tour de Maxime d’avoir les yeux qui s’écarquillent sous le coup de la surprise et elle tourna la tête vers le fils de Zeus, son sourire vacillant –avant qu’il ne s’éteigne pour de bon quand elle ne pu croiser du regard cette paire d’yeux grenats qu’elle aimait tant et qui lui réchauffaient le coeur habituellement ; habituellement, mais pas maintenant. C’était comme si tout d’un coup la chaleur de la pièce venait d’être balayée, comme si un violent coup de vent froid venait de s’engouffrer par la fenêtre et d’éteindre toutes les lumières, de bousculer tous les objets –comme si tout avait valdingué en quelques secondes à peine, et ça lui donna d’affreux frissons dans l’estomac à Maxime, parce que ça lui rappelait inéluctablement à cette époque où sa vie n’avait été que bonheur avant que tout ne se brise en l’espace de quelques secondes à peine.
Il eut un rire nerveux, à moitié étranglé, qui la fit froncer des sourcils tandis qu’une lueur d’inquiétude se mit à briller dans le regard de la jeune fille, et sans un mot elle se recula pour le laisser se redresser, cherchant désespérément à croiser son regard ; mais c’était peine perdue, il n’avait pas l’air d’avoir envie de la regarder, lui. Dans un silence de plomb, elle l’observa rassembler ses affaires, et ce fut un tourbillon de questions sans réponses qui affluèrent dans l’esprit de la rouquine sans qu’une seule d’entre elles ne dépasse le seuil de ses lèvres tremblantes ; qu’est-ce qu’il te prend ? pourquoi tu fais ça ? pourquoi ça me fait mal comme ça quand tu détournes le regard ? c’est ma faute, c’est ça ? Peut-être qu’elle n’y comprenait clairement rien aux hommes après tout. Peut-être que c’était pour ça qu’elle semblait assez douée quand il s’agissait de dire ou faire ce qu’il ne fallait pas, au point de les faire fuir.
▬ Non merci, lâcha-t-il d’un ton si froid qu’une boule se noua au fond de sa gorge –et puis il y eu son regard, ô par les dieux, son regard, qu’elle n’avait jamais si glacial quand il se posait sur elle, si bien qu’elle se sentit geler sur place. Ou fondre sur place. Ou se briser sur place encore, elle savait pas trop.
Si elle n’avait pas été témoin du départ de Clyde, assister à celui d’Ethan –parce qu’il partait, elle le sentait du fond de son coeur jusqu’à ses tripes– était pire que tout. Et le pire dans tout ça, c’était qu’elle n’était toujours pas foutue de comprendre le pourquoi du comment de ce brusque changement chez son ami. En plus de la faire se sentir plus bête que n’importe qui, ça lui donnait l’impression d’être incapable de comprendre ceux qui étaient lui étaient chers –pour une mage douée d’empathie, c’était un comble ; pour Maxime plus précisément, c’était comme si elle portait en elle le pire défaut du monde ; encore une nouvelle brique apportée à l’édifice de son dégoût pour elle-même.
Elle tenta néanmoins. Sa petite main tremblante se leva presque d’elle-même pour s’agripper à la veste d’Ethan, telle une supplication silencieuse pour l’inciter à rester –elle était prête à oublier les dernières minutes sur le champs s’il redevenait son Ethan dans la seconde et que tout revenait comme avant ; cela n’aurait été qu’un mauvais rêve que l’on chasse d’un battement de cil alors. Mais à la place, il fit un geste qu’il n’avait encore jamais eu à son égard. Il enferma d’abord son visage dans l’étau de ses mains douce et tièdes –quoique tout semblait froid pour Maxime à l’heure actuelle– et il approcha son visage si près du sien que pendant une minute, elle cru qu’il allait l’embrasser et son coeur loupa un battement quand il s’arrêta à un souffle d’elle ; s’il avait poussé le vice jusqu’à y déposer un baiser, il en aurait explosé son pauvre coeur déjà bien malmené. Mais c’était pas normal entre eux, ça sonnait faux. Les yeux plongés au fond du regard d’Ethan, la fille d’Héphaïstos cru y déceler une trace de nonchalance, celle qui vient lorsqu’on fait les choses mécaniquement sans y penser plus que ça ; et qu’il puisse ressentir de la nonchalance, quand elle-même se sentait presque au bord de la crise de nerfs, ça lui donna des bouillonnements dans le ventre qui remontait jusque dans sa gorge et lui donna un goût amer sur le palais : c’était la colère qui remontait, celle qu’elle éprouvait contre elle-même depuis longtemps, mais aussi contre lui depuis cinq secondes à peine.
▬ À plus tard.
Elle n’eut pas le temps de réaliser qu’elle avait lâché sa veste sous le coup de la surprise qu’il avait claqué la porte sans un regard en arrière. Et ce fut seulement lorsque le silence retomba d’un coup, amplifié par le bruit de la pluie qui battait dehors contre les carreaux, qu’elle réalisa que l’étrange chaleur qu’elle sentait sur ses joues n’était que celle de ses larmes qui roulaient dessus avant d’aller s’écraser plus bas, sur ses genoux, sur le sofa, au sol. Cela faisait pourtant un moment déjà qu’elle avait cessé de pleurer quand ça n’allait pas.