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 ••• the man who killed his mind ; Ezequiel

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Anonymous
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••• the man who killed his mind ; Ezequiel | Dim 15 Nov 2015, 18:34


the man who killed his mind

Un instant perdue dans le brouillard. Trop court. Ou trop long, peut-être. Le souffle embrumé et la gorge crache le sang. Une remontée trop dure et les poumons abîmés. Et sa petite voix, à l'intérieur de mon ventre me chuchote que tout ira bien. Comme toujours. Elle promet que je ne serai jamais perdue. Comme si tu y pouvais quoi que ce soit, petite chose affreuse. Et la tête me tourne, les griffes rentrées et la peau blessée. Les mains contre le mur et la silhouette courbée dans la rue d'à côté. Vomi. Des cernes sous les yeux et je déambule. Une seconde. Deux. Les paupières qui tombent et la porte qui claque. Mais qu'est-ce qui me rongeait ? Qu'est-ce qui me lacérait, au fond de moi ? Que s'était-il passé cette nuit, avant mon réveil ? Les cadavres jonchés sur mon chemin et le sang tracé. Et merde. Qu'est-ce que t'avais fait ? Les pas sur le bois, le regard fendu, perdu. Le siège se libère devant moi et je m'installe, un coude contre le bar, la tête appuyée contre la paume de ma main. La salive me brûle la gorge lorsque je l'avale. Et l'alcool me semble plus fade. Plus épais.

Le verre casse et un attroupement se forme. Va-t'en, qu'elle me dit celle-là. C'était bien le moment que tu reviennes, toi. C'était bien le moment que tu me harcèles. Sa candeur au bout des lèvres empeste la douceur. Fuis, qu'elle finit par murmurer au creux de mon esprit trop fermé.

Ma vue se brouille et le regard sombre, perdue au milieu du combat. Gravité. C'est beau de voler. La tête baissée et l'aura qui s'éparpillait aux frontières de la pièce tant il m'était impossible de la délimiter. Et leurs voix murmurent doucement, fuient, s'approchent. Que de comportements plus étranges les uns que les autres alors que nous sommes trois à flotter. Et à retomber sur nos pattes. Plus que deux. L'autre s'enfuit presque en rampant dans sa propre ivresse. Le sabre pointé en direction de l'autre. Mauvais choix que de rester sur mon chemin. Un tremblement au bout du poignet. Et le sang décore le bois à mes pieds, le bras retombant contre ma cuisse de  faiblesse. Les poumons me brûlent. Mon sang est infect. Mais que diable s'était-il passé avant que je ne me retrouve au milieu de la rue ?

Misérable. Je l'étais certainement. Le regard froissé et presque vexée de m'être pliée devant un adversaire que je n'avais même pas effleuré. Tout ça pour des séquelles d'une situation que j'ignorais complètement. Et tout ce qu'il me restait de forces, je l'épuisais pour m'attirer des ennuis.

« Bande de cons vous me faites vomir. »

Et sa voix devenait presque insistante, fracassant contre mon crâne ses paroles venimeuses qui me suppliaient de partir. Et elle n'avait pas vraiment tords. Ce n'était pas à moi de décider de ma vie. Ce n'était pas à moi de décider si je te laissais vivre. Sa douceur au fond de mon ventre, sa chaleur si belle me faisait alors immédiatement regretter. Mais bordel qu'est-ce que je faisais là..





Anonymous
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Re: ••• the man who killed his mind ; Ezequiel | Jeu 19 Nov 2015, 12:55



The man who killed his mind
Ezequiel était un habitué de la Taverne de Dionysos. En bon écossais pur souche, il avait acquit cette habitude ancestrale d’aller dans les pubs en tous genres pour aller boire un bon verre de whiskey ou bien participer à quelques bagarres. Parfois les deux dans une même soirée. Que cela pouvait paraître cliché. Mais il s’en foutait pas mal, en vérité, tant qu’il pouvait s’amuser dans le fond. Il n’y avait malheureusement pas vraiment de pub à Sanctuary, et bon dieu que cela pouvait lui manquer parfois, mais s’y était fait et avait adopté en lieu et place la fameuse Taverne. Dans le pire des cas si cela lui manquait tant, il n’avait qu’à descendre sur Terre, il y trouverait son bonheur.

Ce soir-là ne fut pas spécialement une exception. Il avait fermé sa boutique à l’heure habituelle, sans qu’aucun problème ne soit venu détériorer son humeur si facilement changeante, et il avait passé un moment avec sa fille. Après ça, l’envie de sortir un peu s’était fait sentir, et il avait décidé de passer par la Taverne pour boire un coup avant de rentrer chez lui et pioncer. Il était tranquillement attablé, un whiskey glaçon dans une main, lorsque deux poivrots avaient commencé à se foutre mutuellement, d’abord verbalement, et ce fut un spectacle plutôt divertissant, puis physiquement lorsque leurs potes se ramenèrent. L’hippogriffe resta en retrait un instant, le temps de terminer son verre, avant de se jeter dans la mêler avec un certain enthousiasme. Se battre, il le faisait toujours avec un certain plaisir bien que cela lui rappelait parfois les vieilles guerres et sa propre mort. C’est vrai, il avait promit de se montrer plus prudent quand il était revenu. Ca lui sortait si souvent de la tête. Mais il ne craignait pas grand-chose dans une bagarre de taverne.

Soudain, tous se retrouvèrent les quatre fers en l’air, flottant littéralement à quelques centimètres du sol, faisant retomber toute la tension qu’avait put provoquer la mêler. Il fit voyager ses yeux verts dans la pièce à la recherche de la personne qui avait provoqué cela, lorsqu’il se sentit retomber. Atterrissant sur ses jambes, il épousseta négligemment ses vêtements abîmés dans la lutte, avant de se retrouver face à un sabre, pointé sur lui par une femme. Il haussa un sourcil alors que celle-ci semblait trembler, avant de se mettre brusquement à cracher du sang, le sabre abaissé. Eh bien, sur quoi était-il encore tombé, cette fois-ci ? Il se retint de justesse de ricaner en l’entendant les insulter.

« T’as l’air dans un sale état gamine. T’es vraiment sûr de vouloir jouer à ça avec moi ? »

Un sourire maniaque commençait à fleurir sur le visage du démon alors qu’il se rapprochait de la jeune femme. Si elle voulait jouer, ce ne serait pas lui qui dirait non. Mais il n’était pas sûr non plus que ce soit lui qui finisse couvert de sang. Il fallait dire qu’elle semblait mal partie cette gamine. Fallait pas jouer quand on était à moitié crevé.
KC pour Zephyy ♥




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Re: ••• the man who killed his mind ; Ezequiel | Jeu 19 Nov 2015, 18:21


the man who killed his mind

C'était amusant, le sourire qui étirait ses lèvres. C'était amusant, sa voix encore plus rauque que la mienne et son regard si grave et pourtant si convaincu de sa propre déchéance. Il était amusant, au fond. Et je me serais probablement amusée, si je n'étais pas consciente de mon état des plus pitoyables. Et mes yeux le fixent sans réel jugement, d'un air si doux et pourtant si dur. Comme si toute sa décadence résonnait en accord autant qu'en désaccord avec la mienne. On aurait dit un miroir. Un pauvre spectre de ma propre existence. Et nos âmes qui se seraient donné rendez-vous pour témoigner de notre propre image. Pitoyable. Nous l'étions probablement. Des ivrognes qui se battent dans une taverne. J'étais tombée si bas.. J'étais tombée si vite. La plus grande fierté de Sa Majesté avait fini dans le whisky et la clope, à oublier sa piètre existence dans l'espoir d'oublier une âme fière. Une âme juste. Misérable.

Et son discours qui ne tenait pas la route. Est-ce qu'il m'avait vue, au moins ? Un soupire siffle entre mes lèvres entre-ouvertes et le regard froissé qui nettoie la salle d'un geste de la tête. Ces imbéciles étaient tous endormis sur leur table, un verre à la main, à discuter de tout et de rien, à brailler dans tous les sens. Si bien qu'aucun d'eux n'avait remarqué ce qu'il s'était passé. Si bien que même le barman s'était désintéressé de nous. Un murmure coincé entre les dents.

« Ah, gamine, c'est marrant ça.. »

J'étais pas le héros que j'avais pu être autrefois. D'ailleurs j'étais plus grand chose par rapport à cette époque de brillance. Lorsque les journaux de Londres parlaient de moi comme le plus grand espoir de l'Angleterre. Lorsque ceux de York tremblaient de ne pas connaître la véritable coupable de tous ces meurtres. Comme j'aurais aimé retourné là-bas. Dans ce passé où je pouvais oublier mes crimes. Dans ce passé où je pouvais pardonner mes pêchés. La bonne blague. Je n'étais pas catholique. Ni rien du tout d'ailleurs. Je ne me confessais pas. Je ne me repentais pas. C'était pas pour moi, ces conneries-là. C'était bon pour personne.

Je soupire et m'approche de lui. Pas véritablement comme un défi.. En fait je ne savais pas du tout ce que je faisais. Et la tête levée -il devait au moins faire une demi-tête de plus que moi-, la poitrine haute et le menton insolent. Le regard fixe. Sombre.

« Vas-y montre-moi comme tu es dangereux. J'attends. »

Et la voix au fond de mon ventre me suppliait. On avait l'air bien cons, tous les deux, au milieu de tout, à imaginer être les plus forts. Les plus grands. Les plus dangereux. Le seul record qu'on pouvait peut-être détenir, c'était de ne pas être encore morts de coma éthylique. Quelle classe.





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Re: ••• the man who killed his mind ; Ezequiel | Mer 25 Nov 2015, 18:22



The man who killed his mind
Est-ce qu’Ezequiel était énervé, agacé ? Oui et non. Plutôt ennuyé, au fond. Il était tranquillement en train de s’amuser avec des personnes totalement consentantes, lorsque quelqu’un avait brusquement interrompu les réjouissances. Et pas n’importe qui hein. Mais une pauvre gamine qui se vautrait dans son propre sang, incapable de brandir correctement son sabre. L’ancien pirate qu’il avait été le déplorait. Et pourtant, lui, en dépit de l’état dans lequel elle se trouvait, il voulait jouer avec cette gamine. Une gamine qui n’avait pas l’air d’apprécier l’appellation s’il en jugeait par ce qu’il entendait. Mais y était-il pour quelque chose s’il ne croisait pratiquement jamais de personne de sa tranche d’âge, les dieux étant bien évidemment exclus ?

« Ah, gamine, c’est marrant ça… »

Ca avait en effet l’air de la faire mourir de rire. Si elle savait… Le démon sortit un cigare de sa veste et le coinça entre ses lèvres avant de l’allumer et d’en cracher la première bouffer de fumée blanche. Il attendait. Et elle, elle se redressait. On aurait put comparer cette scène à tellement de choses ; allant de la plus stupide compétition à l’intérêt aussi profond que celle de savoir qui pisse le plus loin, au plus épic des duels des grandes batailles antiques. Mais ce n’était ni l’un ni l’autre. Lui voulait juste s’amuser un peu avant de rentrer chez lui, et elle… Que pensait-elle ? Que désirait-elle ?

« Vas-y montre-moi comme tu es dangereux. J’attends. »

Il haussa un sourcil, moyennement convaincu. Cette gamine, c’était un mystère. Mais puisqu’on le lui demandait si gentiment, il n’allait pas se faire prier.

« Ne vient pas pleurer si je t’arrache les entrailles par accident, gamine. »

Et sa main, au ongles un peu trop longs, un peu trop courbés, un peu trop durs, un peu trop griffes, alla s’enfoncer dans l’épaule de la jeune femme. Il était temps de jouer maintenant, et trop tard pour regretter.

D’un mouvement vif, il envoyait sa jambe dans les siennes pour la faire tomber, et récupérait son arme. La sensation du pommeau dans sa main lui rappela des souvenirs qu’il préféra laisser de côté pour l’instant.

« Tu n’as pas besoin de ça gamine. C’est fait pour les grandes personnes. Et puis, avec uniquement les mains c’est plus amusant. »

Pouvait-on seulement parler de mains dans son cas, alors que la peau des siennes devenaient inconsciemment plus dures pour se protéger ?
KC pour Zephyy ♥




Anonymous
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Re: ••• the man who killed his mind ; Ezequiel | Mer 25 Nov 2015, 19:31


the man who killed his mind

Mais qu'est-ce que je foutais là ? Putain, qu'est-ce que je foutais là ? Le regard embrumé et les lèvres gercées, le souffle court. Et la fatigue qui engourdissait déjà mes membres. Il y avait peut-être un million de façons de s'enfuir, même avec un peu de dignité, alors pourquoi il fallait que je reste ? Cette sensation qui naissait dans ma poitrine et qui me prenait les tripes. J'avais besoin de ça. J'avais besoin de me sentir vivante; douloureuse. C'était pas vraiment parce que j'aimais ça.. ni pour rien du tout en fait. Seulement ce besoin incessant de sentir que j'existe toujours. Que je ne me suis pas effacée au travers du décor. Que j'étais vraiment là. Et à dire vrai, je ne me sentais pas vraiment là. Les griffes qui se plantent dans mon épaule m'arrache un souffle court et les dents serrées, le regard sombre. Je tombe. Mon poids se fige au sol et mon sabre parti avec. C'est pas ça qui allait gêner tiens. C'était plutôt le fait que je me sentais mille fois plus lourde que la dernière fois que j'ai eu à me battre.. Quelle plaie.

Je ne sais pas ce qui était le plus amusant. Que j'aie l'air d'une truite échouée ou qu'il ait l'air d'un enfant qui fanfaronnait. Là, ça commençait à m'amuser. Et un sourire à peine esquissé au bord des lèvres, ma jambe contre ses chevilles, d'un coup fort, sec. Il tombe. L'épée me revient entre les mains après être tombée en morceaux. Je roule sur le côté et passe une jambe de l'autre côté de son corps. Assise alors sur lui, l'épée rangée dans son étui et les mains sur ses poignets. C'est que j'avais du mal à le tenir, en plus de ça.

« Alors toi t'as pas besoin de tes griffes. »

Et tu m'obligeras pas à utiliser mes crocs. C'était hors de question que tu sortes de l'ombre. C'était mon combat. Pas celui d'un monstre enragé qui prenait plaisir à tuer des petites vieilles dans la rue. Et pourtant ça bouillait là au fond. Ça bouillait parce que ça voulait sortir. Ouais que ça voulait sortir. Plus que tout même. Et la voix qui s'inquiétait. Tout ça, c'était énervant. C'était peut-être pour ça, que je buvais trop. C'était fatigant de vivre dans un corps solitaire avec deux âmes de plus. C'était fatigant de les avoir toujours sur le dos à me chuchoter ce qui était bien ou pas. Et le regard alors froissé, fixe sur son visage fermé.

J'avais même pas remarqué la couleur de ses yeux. Je devais être sacrément perchée. Je comprenais même plus vraiment ce qu'il se passait. Comme si je n'étais plus véritablement actrice de mon propre monde. Ce n'était pas spécialement désagréable. Surtout dans l'état dans lequel se trouvait mon corps.. Fuis. Fuis maintenant. Ben tiens.

« Tu vois moi j'avais envie de passer une soirée calme.. »

Et c'était raté. Je savais même pas comment j'étais arrivée dans cette rue. Je savais même pas comment j'avais fini au bar. Et je me rappelais même plus comment j'avais fini à le chevaucher. La bonne blague.





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Re: ••• the man who killed his mind ; Ezequiel | Jeu 03 Déc 2015, 10:17



The man who killed his mind
Le démon était plutôt sûr de lui. Trop en fait, et pas assez méfiant. Comme avant en fait. Un vrai casse-cou, trop fier, trop certain de sa force, trop sûr de sa victoire. Pour la force, soit. C’était quelque chose qu’il fallait bien admettre. On ne survivait pas à plus de six cents ans de guerre, de conflit, de conquête et de révolution en étant faible. Fallait pas déconner. Mais pour la victoire, il devait plutôt faire un peu plus attention. Il n’était en aucun cas invincible et il était le mieux placé pour le savoir. Mais peut-être que l’alcool et la fumée avaient occulté ce léger détail ? Peut-être bien oui. Après tout, il était tellement fier de lui, là. Debout, son adversaire sur le sol et son arme dans sa main encore humaine. Oh ouais, il était fier, et trop sûr de lui. La dernière fois qu’il avait été comme ça, trop sûr de lui et à se croire invincible, il était… Comment dire ?

Il était mort.

C’est con hein ? La seule différence c’est qu’à l’époque, il n’avait pas une seule goutte d’alcool dans le sang.

Bon okay. Juste une bière. Enfin bref, il était pas pété comme un coing comme maintenant quoi.

Complètement paumé qu’il était, il ne vit pas la jambe qui faucha ses chevilles, et le choc de son crâne contre le sol eut au moins le mérite de le faire revenir sur Terre. Sans mauvais jeu de mot. Et aussi de lui donner la gueule de bois avant l’heure, accessoirement. Sans compter que le whisky dans ses veines ajouté au choc le laissa dans le blanc un petit paquet de secondes. Résultat, quand il y vit de nouveau clair, ce fut pour constater que c’était lui qui était par terre maintenant, et l’autre gamine au-dessus. Bah tient. On avait dit quoi un peu plus tôt sur le fait d’être trop sûr de lui et tout ça ?

Il grogna, pas vraiment contente de se retrouver là. Non pas que le fait d’avoir une nana au-dessus de lui le gêna en soit. Mais là le parquet n’était pas agréable pour un sou. Et puis c’était une baston là ! Pas une partie de jambes en l’air.

« Alors toi t’a pas besoin de tes griffes. »

Son regard vert la fixa un instant, analysant la phrase. Ah. Peut-être qu’il n’était pas encore totalement remit du choc. Il tourna la tête pour aviser la main devenue très griffue, et lui rendit son apparence d’origine. Avant de faire une constatation des plus ennuyantes. Et totalement hors sujet.

« Merde. J’ai encore niqué un gant. Lacie va gueuler. »

Pas que sa fille lui fasse spécialement peur. Mais l’entendre lui faire la morale à propos de prendre soin de ses affaires était chiant. Particulièrement chiant. C’était à sa mère de faire ça. Même s’il ne l’écouterait pas d’avantage, au moins c’était un peu plus normal.
…Non mais à quoi il pensait là ? Sans vraiment faire gaffe aux mains censées le tenir, il leva ses deux bras pour retirer tranquillement le gant sacrifié au combat. Il ne lui en restait qu’un. Le swagg.

« Tu vois moi j’avais envie d passer une soirée calme. »

Il reposa ses yeux sur la môme. C’est vrai qu’elle était là elle. Assise sur lui. Il l’avait oublié. Un ricanement lui échappa. Il devait être sacrément perché.

« Faut pas venir à la taverne le soir dans ce cas. C’est remplit de poivrot. »

Est-ce que ça voulait dire qu’il en faisait partit ? Vu son état, ouais. Carrément. Mais la gamine était aussi bourrée que lui. Ah tient. Question con du soir.

« Pourquoi t’es bourré gamine ? »

Et lui, pourquoi il demandait ça ? Il était pas censé la frapper ?
KC pour Zephyy ♥




Anonymous
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Re: ••• the man who killed his mind ; Ezequiel | Mar 08 Déc 2015, 20:37


the man who killed his mind

Ses paroles tournaient dans ma tête sans jamais trouver aucune signification. Gamine, qu'il répétait toujours. C'était pas vraiment le problème de me faire rabaisser mais plutôt celui de la répétition qui grinçait à mes oreilles. S'il voulait jouer.. Il était pas comme les autres, pas vraiment cadavre mais pas vraiment vivant. Un zombie comme on l'a tous été à cette époque de conserves de fayots périmés. Mais combien d'années t'avais vécu, toi ? Combien d'années t'avais du endurer, et combien tu en encaisserais en plus de celles déjà derrières ? C'était une question récurrente pour moi. Je me demandais toujours quand est-ce que la mort allait surgir, elle qui était si imprévisible. Trop imprévisible. Quel serait le prochain cadavre qui me regarderait de ses yeux vides, qui m'accuserait de les avoir tués ? Je ne pouvais plus les voir. Lui non plus, je ne voulais pas le voir. D'ailleurs je ne voulais voir personne. Alors qu'est-ce que je faisais là ? Pourquoi est-ce que j'étais si proche alors que j'aurais aimé être si lointaine ?

Un soupire siffle entre mes lèvres. J'étais pas bourrée. Ou alors juste un peu plus que d'habitude. J'avais juste perdu le fil de ma vie, le fil de mes pas, de mes pensées. Je les avais senti glisser sans les rattraper. Et tout a disparu en même temps que mes souvenirs écorchés par le temps.

« Je sais pas, le vieux.. Je sais pas. »

D'ailleurs, qu'est-ce qu'on faisait tous, là, à se bourrer la gueule ? Qu'est-ce qu'on faisait tous à se détruire avec le sourire ou en faisant la gueule, à se meurtrir un verre à la main ? Peut-être que lui, le vieux, il savait pourquoi il était là. Peut-être que tous ceux autour, qui nous regardaient, ils savaient aussi pourquoi ils étaient là. Moi, j'en savais rien. J'avais peut-être pas envie de savoir. Il y avait d'ailleurs très peu de choses que j'acceptais de voir. Hormis peut-être ce qui était impossible à nier.

Et là, ce qui était impossible à nier, c'était que le vieux, il avait repris le contrôle de son esprit endormi par l'adrénaline et l'alcool. Peut-être que sa vieillesse le fatiguait et que son vieux dos en avait pris un coup. J'en savais rien, moi, des effets de la vieillesse. J'étais jeune, moi.

Il aurait peut-être été séduisant avec des cheveux gris ?
Ou un sourire plus doux.

« On dirait qu'on s'est tous égarés ici, le vieux. De toutes les sales gueules que je vois ici, y en a pas une qui ait l'air dans son assiette. »

Mon regard nettoie la salle, d'un coup bref, une ronde rapide histoire de vérifier mes propos. C'était facile de juger les cernes, les rides, les yeux qui tombent et le rire nerveux qui se coince dans leur gorge. C'était facile de juger des misérables, des pauvres types qui avaient raté une partie de leur vie. C'était facile de voir leur détresse, tant que je pouvais renier la mienne. D'ailleurs ça aurait été si simple si tu n'avais pas été là pour me la rappeler sans cesse. Ta voix agaçante au fond de mon ventre.

« Toi aussi, t'as une mine pitoyable. Et toi, t'es bourré pour quoi, le vieux ? Ta femme t'a quittée et tu noies son absence ? »





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