Shop time ! [Ashleigh]

« 'Cause I need, I need a hand to hold 
To hold me from the edge
The edge I'm sliding over slow 
'Cause I need, I need Your hand to hold 
To hold me from the edge 
The edge I'm sliding past 
Hold on to me »

L’adolescent regardait l’ensemble. Définitivement, une chemise c’était sans aucun doute mieux pour la jupe. Et un pantalon/pantacourt/shor pour le t-shirt. Vraiment. Il s’arrêta un instant dans sa réflexion, se figeant. Wait. Depuis quand il y comprenait quelque chose en terme de fringues ? Il ne savait pas. Adèle devait lui avoir retourné le cerveau pendant son sommeil. Oui. Ca devait être ça. Il se coupa de ces étranges pensées pour reporter son attention sur Ashleigh. Elle hocha la tête lorsqu’il lui proposa d’aller chercher cette fameuse chemise. Le demi-dieu se leva de sa chaise avec une certaine paresse. Il s’était proposé, alors bien sûr il allait le faire. Pas que ça le fatigue d’avance. Pas vraiment. Il ne savait juste pas où chercher. Bah. Il trouverait bien.

« Heu, oui, s’il-te-plait. Tu as raison, ça irait mieux avec une chemise. »

Feofan hocha la tête. Il passa distraitement une main sur son pantalon, chassant de la poussière qui n’était peut-être même pas là dans une vieille habitude à laquelle il ne faisait plus attention avant de s’éloigner des cabines d’essayage. Il s’arrêta pourtant très avant de se retourner légèrement vers la jeune fille en l’entendant, haussant un sourcil. Qu’est-ce qu’il y avait ?

« Tu veux que j’y aille avec toi ? Ça ne me dérange pas, faudra juste que je me rechange avant de sortir de cette cabine… Puis, c’est un peu pour moi. »

Il haussa les épaules, lui signalant ainsi qu’elle faisait comme elle en avait envie. Elle pouvait venir bien sûr. Comme si ça allait le déranger. Si elle avait envie de rester dans la cabine en l’attendant, même si cette option lui semblait peu attirante, de son point de vue, elle pouvait le faire. Il ne l’obligeait à rien. Si ce n’était à s’acheter des vêtements mais la situation l’obligeait.

« Si tu veux. »

Il retourna s’asseoir sur la chaise qu’il venait tout juste de quitter, avec patience. Ca ne le dérangeait pas d’attendre. Ou plutôt, il avait finit par s’habituer à devoir attendre. Et puis, la patience quand il s’agissait de pourrir la vie de quelqu’un, ça pouvait s’avérer très utile. Il avait cessé de n’en voir que le côté négatif. Jambes et bras croisés, Feofan attendit simplement que sa compagne se change de nouveau. Puis quand il la vit ressortir, il quitta pour la seconde fois la chaise qu’il squattait.

Repartant en exploration dans les rayonnages de vêtements, les deux adolescents étaient à la recherche d’une chemise. Ils en trouvèrent rapidement une qui pourrait s’arranger avec la jupe. Tout allait bien et ils reprirent le chemin vers les cabines. Seulement voila. Tout ce passait trop bien. C’était louche. C’était bizarre. Ce n’était pas normal. Feofan regarda autour de lui une ou deux fois, dans une recherche machinale de la tête blonde qui lui servait de frère. Mais pas de Felix à l’horizon. Il soupira, fermant les yeux un instant. Et cet instant lui fut fatal. Il ne put ainsi pas apercevoir la laisse d’un chien qui trainait là, le chien d’un côté et sa maîtresse de l’autre du petit chemin que formait deux présentoirs. Et ne la voyant pas, il se prit le pied dedans, entamant alors une chute vers l’avant. Avec lui, il entraîna trois pauvres petites choses sans défenses : le chien, une sorte de saucisse sur pattes ridicule qui ne pesait pas bien lourd et qui se fit emporter par le mouvement de la laisse tirant sur son petit cou. Un présentoir, celui qui était juste en face de lui et qui rencontra violemment son menton. Le présentoir alla s’échouer au sol, en même temps que lui, des cintres lui rentrèrent dans le ventre et les côtes avec amour et les fringues le recouvrirent. La troisième victime qu’il entraîna dans sa chute fut évidemment Ashleigh, à laquelle il s’était raccroché dans un bête réflexe de survie, et qui atterrit avec lui sous le présentoir et les vêtements.

Tout c’était trop bien passé jusque là.

Une main sur le menton qui lui faisait un mal de chien, et qui saignait parce qu’il s’était éclaté une lèvre au passage, Feofan se redressa avec difficulté à cause de la douleur. Et du présentoir qui n’était pas aussi léger qu’il ne voulait le faire croire. Avec sa main libre, il écarta les vêtements qui le recouvraient –et qui soit dit en passant étaient plutôt moche en fait vu de près- pour observer les dégâts causés autour. Et s’assurer aussi que la jeune fille avec lui allait bien. Le tout en foutant du sang un peu partout. Evidemment.

« Je suis vraiment désolé. Est-ce que ça va ? »

« 'Cause I need, I need a hand to hold
To hold me from the edge
The edge I'm sliding over slow
'Cause I need, I need Your hand to hold
To hold me from the edge
The edge I'm sliding past
Hold on to me »

Si elle voulait ? Bien sur qu’elle voulait. Plus que tout, sûrement, parce qu’elle ne se sentait tellement pas rester seule dans une cabine à attendre. Juste attendre. Surtout que des inconnus seraient sûrement du genre à la fixer bizarrement en ce demandant pourquoi est-ce qu’elle resterait à la même place sans bouger d’un pouce. Alors elle referma le rideau pour se dépêcher de remettre les vêtements qu’elle portait plus tôt. Ceux qu’on lui avait gentiment prêtés. Rattachant les habits qui figurait sur la liste d’achats au cintre leurs correspondant pour les prendre en main. Elle n’allait pas les laisser là, ce serait bête de devoir refaire un tour et de devoir reprendre le temps de chercher sa taille. Déjà qu’elle était petite –ce qui est normal pour son âge-, et que les gens devenaient de plus en plus grand, c’était un peu compliqué. Il faudrait supprimer la soupe pour qu’ils arrêtent de grandir, on est jamais à l’abris de ne pas pouvoir attraper un article car il est trop haut et de se retrouver à prendre autre chose. Oui, c’est du vécu. Oui, ça arrive souvent ce genre de chose dans le monde des petites tailles.

Et elle ressorti de derrière ce rideau, les articles en mains. Elle était contente, de ne pas avoir à rester seule à attendre, et ça se voyait, c’était clair comme de l’eau de roche. On sort les expressions, oui. Partant en quête d’une chemise, à travers les différents rayons, avec Feofan. Ce dernier qui l’avait gentiment attendu le temps qu’elle se rechange. D’ailleurs, ils avaient très facilement trouver une chemise qui pourrait aller avec la jupe, et tant mieux. Il n’y aurait pas à chercher plus longtemps, parce que le temps passait et que rester trois heures dans un magasin… non merci ! Du coup, la chemise avait rejoint son bras à vêtements, car c’était devenu littéralement ça. Et ils repartaient en direction des cabines. Ashleigh n’avait qu’une hâte : voir si tout ça lui va, payer, changer de boutique et voilà. Elle n’aimait décidemment pas faire les courses, c’était une étrange fille. Si elle n’avait pas un besoin urgent d’habits, elle ne serait sûrement pas venu et serait resté dormir. Dormir était la chose la plus importante qui pouvait trainer dans son esprit, parce qu’elle n’était décidemment toujours pas réveillée. Au moins, elle allait bien dormir le soir, il le fallait bien.

Et elle se sentit étrangement emporter vers le sol, d’un coup, comme ça. Bon, au moins, on pouvait noter la maladresse du blanc de trébucher sur une laisse et accessoirement d’emporter un présentoir et une personne avec lui. Les reflexes, alala. Elle aurait sûrement fait pareil, de l’emporter, si ça lui était arrivé. Là, elle s’était juste retrouver sous des vêtements et tout le bizarre qui allait avec. C’était une sacrée chute. Elle allait sûrement rester un bon moment dans sa mémoire sans vraiment savoir si ça devait être un bon ou un mauvais souvenir. Quelqu’un de censé l’aurait classé en mauvais mais pas elle. Elle n’était pas censée, ou alors c’était vraiment caché. Tomber sur le sol, c’était toujours douloureux. Dégageant les vêtements qu’il y avait sur elle. Il faudra tout remettre en ordre et ça la perturbait un peu.

« Je suis vraiment désolé. Est-ce que ça va ? »

Son regard se tourna vers l’adolescent. Elle allait bien, elle allait vite se remettre, mais… lui. Il saignait, ça faisait peur, ça l’inquiétait parce que ça pourrait s’infecter et que ça devait vachement faire mal. Ce n’était pas à elle qu’il aurait fallu poser la question. Elle se redressa juste, penchant la tête.

« Ça arrive, ne t’excuse pas. Je vais bien mais… faut te soigner ! Tu n’as pas trop mal ? Ça va ? On devrait peut-être se dépêcher de sortir d’ici pour trouver une pharmacie ou ce genre de trucs… »

Elle n’avait pas envie que la blessure s’aggrave, ni qu’elle s’infecte ou peut-être pire ? Il ne fallait même pas tenter d’imaginer ce que ce serait si il se serait pété quelque chose.

« 'Cause I need, I need a hand to hold 
To hold me from the edge
The edge I'm sliding over slow 
'Cause I need, I need Your hand to hold 
To hold me from the edge 
The edge I'm sliding past 
Hold on to me »

Il avait mal. Si on lui demandait ce qu'il ressentait là maintenant tout de suite, c'est ce qu'il répondrait. Il avait mal. Dans le dos à cause du présentoir, dans le ventre à cause des cintres, et à la lèvre à cause du présentoir, encore. Mais surtout à la lèvre. Ça faisait un mal de chien et il était sans doute en train de foutre du sang sur un peu tous les vêtements éparpillés autour d'eux. Ce n'était pas de sa faute pourtant. Il était né comme ça. Feofan savait qu'il pouvait bien passer une journée à faire attention à absolument tout ce qu'il faisait et tout ce qui l'entourait, sa malchance le frapperait tout de même. Ou frapperait les personnes qui l'entouraient. Il ne maîtrisait pas ça. Tout ce qu'il pouvait encore faire était 'maudire' une personne pour que ce soit elle qui soit malchanceuse à sa place. Mais il ne le faisait pas souvent, n'y arrivant même pas toujours sur ce peu de fois.

D'un geste machinal, il essuya avec sa manche le sang qui coulait de sa lèvre, en mettant un peu partout. Il s'inquiéta pour Ashleigh, un peu coupable de l'avoir entraîné la-dedans. Il se déplaça face à elle pour regarder si elle ne s'était pas fait mal par sa faute. Tenter de se raccrocher à elle n'avait pas été sa meilleure idée, l'adolescent en était bien conscient. Avec un certain soulagement, il put constater que non, elle n'avait rien. Il était le seul à s'être fracassé quelque chose.

« Ça arrive, ne t’excuse pas. Je vais bien mais… faut te soigner ! Tu n’as pas trop mal ? Ça va ? On devrait peut-être se dépêcher de sortir d’ici pour trouver une pharmacie ou ce genre de trucs… »

Il cligna des yeux. Se soigner ? Ah ouais. Pas con. Ça lui éviterait de foutre du sang partout. Bon, ses fringues à lui étaient sans doute foutus déjà, ou au moins le haut ça c'était sûr.

« Ouais, t'as raison. »

Feofan se releva, grimaçant un peu à cause de la douleur. En y pensant, il aurait sans doute des bleus, mais il ne s'en formalisa pas vraiment. Il avait plus ou moins l'habitude de se retrouver avec des bleus un peu partout. Une fois debout, il s'épousseta un peu, essuya encore le sang qui coulait toujours, et tendit une main à l'adolescente pour l'aider à se relever. Une fois qu'elle fut debout, il récupéra les vêtements qu'ils avaient choisis jusque là et se dirigea vers une vendeuse qui s'était approchée en voyant ou en entendant la chute. Une fois devant elle, il s'inclina légèrement devant elle.

« Je suis vraiment désolé pour le bazar que j'ai provoqué. Est-ce que vous pourrez ranger ça s'il vous plaît ? Merci ! »

Et très vite, avant qu'elle ne puisse trop régir en fait, il laissa les vêtements dans la boutique avant de sortir en vitesse en prenant la jeune fille par le poignet. Une fois dans la rue, il s'éloigna rapidement de la boutique en tirant l'adolescente avec lui et en cherchant du regard une pharmacie. Il en trouva une dans une rue voisine et s'arrêta devant, légèrement essoufflé. Avant de se tourner vers Ashleigh, se souvenant brusquement qu'il l'avait traîné jusque là un peu contre son gré presque.

« Ah...Désolé. De t'avoir fait courir. »

« 'Cause I need, I need a hand to hold
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Hold on to me »

« Ouais, t'as raison. »

Bien sûr que, oui, elle avait raison. C’était plus important que tout. Elle ne voudrait pas que ça empire, elle se sentirait terriblement coupable. Et elle ne voulait pas non plus qu’il souffre plus longtemps, elle se sentait aussi coupable. Juste pour la simple raison que c’était pour elle qu’ils étaient ici, alors elle considérait que c’était de sa faute. Même si ce n’était pas elle qui était tombée. Elle voyait du noir, un peu partout, très certainement. Ashleigh regardait l’adolescent se relever. Il avait du sang sur lui, ça faisait peine à voir.

Et il lui tendit la main, pour l’aider. Elle l’attrapa, pour se relever. Elle le suivait, comme elle avait pris l’habitude de le faire, alors qu’il se dirigeait vers une vendeuse. Il n’avait pas à s’incliner ainsi. C’était un geste de politesse mais, non, elle aurait du le faire après tout. Ça aurait logique. Et ce n’était pas elle qui était actuellement blessé.

« Je suis vraiment désolé pour le bazar que j'ai provoqué. Est-ce que vous pourrez ranger ça s'il vous plaît ? Merci ! »

C’était les seuls mots qu’il avait prononcé avant d’attraper la blonde par le poignet, sortant en vitesse de la boutique. Ça l’avait un peu surprise, elle ne s’y attendait pas. Et c’était assez drôle, parce qu’elle l’avait aussi embarqué dans la boutique, d’il y avait quelque minutes, en l’attrapant ainsi. Comme quoi, tout se répète d’une manière ou d’une autre. Elle se laissait courir à sa suite, ce n’était pas comme si elle avait le choix, de toute façon. Elle était un peu entrainée, mais ça ne la dérangeait pas, bien qu’elle n’avait pas une très forte endurance. Ashleigh et le sport, une grande histoire de haine, et ça se voyait. Elle était totalement essoufflée et, un peu, épuisée. Au moins, ils étaient devant une pharmacie et c’était le plus important. Il fallait soigner cette blessure, il le fallait. Elle avait mal pour lui, vraiment.

« Ah...Désolé. De t'avoir fait courir. »

Heu, oui ? Avait-il décidé de passer son temps à s’excuser ? C’était la manière d’être d’Ashleigh, voyons ! Peut-être que ça se transmet à force de vivre avec elle, peut-être ? Ce serait gênant, dans ce cas.

« C’est moi… qui devrait m’excuser. On ne serait pas venu ici pour moi, tu ne te serais pas blessé. »

Ça la stressait de penser ça, de savoir ça. Elle reprit son souffle, lentement mais sûrement. Réfléchissant à ce qu’il faudrait faire pour soigner cette blessure, d’ailleurs. Ailleurs que la lèvre, ça aurait été plus simple mais là. Il faudrait au moins désinfecté et demander conseil, c’était le mieux.

« On ferait mieux d’entrer… et, mon poignet ? »

Ça la dérangeait un peu, oui, qu’il la tenait. Mais bon. Elle avança vers la porte d’entrée pour la tirer de son autre main, pour y entrer.
Et elle se sentait terriblement mal, terriblement coupable et idiote.

« 'Cause I need, I need a hand to hold
To hold me from the edge
The edge I'm sliding over slow
'Cause I need, I need Your hand to hold
To hold me from the edge
The edge I'm sliding past
Hold on to me »

Ses poumons se vidaient et se remplissaient à une vitesse folle. Sa gorge lui brûlait d’avoir couru trop vite trop brusquement. Sa lèvre saignait toujours en tâchant peu à peu le haut de son t-shirt. Son dos lui rappelait encore sa précédente rencontre avec un présentoir à vêtement. Bref, Feofan se sentait actuellement carrément trop bien. Vive l’ironie. Il prenait son temps pour reprendre sa respiration en dépit de l’irritation que cela provoquait dans sa gorge. Pourtant, il s’excusa tout de même auprès d’Ashleigh pour l’avoir fait courir comme ça, sans prévenir. Mais bon, il avait jugé ça un peu nécessaire pour échapper à la vendeuse après le coup qu’il lui avait fait. Rien de vraiment méchant, mais rien d’agréable non plus.

« C’est moi… qui devrait m’excuser. On ne serait pas venu ici pour moi, tu ne te serais pas blessé. »

L’adolescent haussa les épaules. En fait, ça ne changeait pas grand-chose en réalité.

« Non pas vraiment. Ce genre de choses m’arrivent tous les jours, que tu sois là ou pas. C’est comme ça. »

Il ne pouvait pas lutter contre ça. C’était quelque chose de totalement indépendant à sa volonté. Il n’avait pas choisi d’être malchanceux, tout comme Felix n’avait pas choisi d’être chanceux. C’était juste comme ça. Le résultat du hasard, même si parfois il se disait que s’il avait hérité de la malchance, c’était sans doute parce qu’il avait déjà un peu la poisse à la base. Avant même de naître en fait.

« On ferait mieux d’entrer… et, mon poignet ? »

Ah oui c’est vrai. Il avait légèrement oublié ce petit détail. Il lâcha donc le poignée de l’adolescente et la suivit à l’intérieur de la pharmacie. Parce qu’il allait être temps de faire quelque chose pour sa lèvre quand même. Feofan se dirigea vers une des caisses libres  en sachant déjà ce qu’il devait prendre. L’habitude ? Oui, totalement. Il ne comptait plus le nombre de genoux écorchés, de bleus, d’os cassés, de plaies ouvertes et de brûlures qu’il avait put amasser durant ses quinze années d’existence. Donc bon, une lèvre éclatée ça faisait un mal de chien c’est vrai, mais ça ne le déphasait pas plus que ça. Il espérait juste ne pas avoir à passer à l’hôpital si jamais la plaie était un peu trop profonde.

« Je voudraisdu désinfectant et des compresses s’il vous plait. »