Welcome to my ci....Osef t'as un coca ? [Pv Elliot]

My only pretty girl.

Tu lâches un grognement avec l'élégance d’un dromadaire sur lequel on viendrait de marcher sur la patte. De toute façon tu n’avais aucun intérêt à être élégant cette journée-là, alors tu n’irais pas t’emmerder pour rien. Les passants d’Hollywood se retournaient en général sur ton passage, et ce n’était pas à cause de tes cheveux bleus: pour ce voyage en Amerique, tu t’étais teint les cheveux en noir corbeau, comme quand tu étais petit, pour passer inaperçu. Ce qui était donc totalement foiré. Il faut dire qu’être un fils de Dieu, en général, offre une beauté à couper le souffle face aux être non-magiques; ajouté à ceci le fait que ton côté ange accentue la pureté de ton visage -ironie du sort- tu dégageais une aura de pureté qui contrastait absolument avec ton état d’esprit, résumé en cinq mots: Putain, ça fait grave chier. Si physiquement tu donnais l’impression de savoir totalement ce que tu faisais, avec un visage calme et serein, tu étais en réalité totalement paumé. Au point que tu te demandais ce que tu venais faire dans la Ville des stars. Ce dont on devait sûrement te prendre pour.

Tu passes une main dans tes cheveux, provoquant le soupire d’une demoiselle à cinq mètres de toi. Tu te retiens un rictus dégoûté et de lui cracher littéralement à la gueule toute ta haine des cartes routières aussi performante qu’un trombone en gelé. Non. Tu avais promis. Tu avais promis à toi-même que cette fois-ci, tu ne provoquerais pas d’accident sur Terre. Encore. Tu ravales ton caractère d’Elliot et continue de marcher totalement au hasard; mais d’une démarche assurée histoire de ne pas paraître trop idiot. Plus tu marchais et plus tu te disais que t’être teint les cheveux était une idée débile. Oh, ça valait toujours mieux que les cheveux bleus pastel, mais ça n’avait retiré qu’à peine 30% de ce qui faisait qu’on te remarquais facilement. Tes yeux étaient beaucoup trop clairs pour passer inaperçu: ils semblaient capter la lumière et la renvoyer, d’un bleu si limpide qu’il tranchait au centre de tes longs cils noirs. Et d’autre part, ta peau d’une pâleur frissonnante était assez peu crédible pour une Hollywoodien. Et il fallait l’avouer: les bruns aux yeux bleus te faisaient toujours craquer, et c’était bien parce que le premier à t’avoir volé ton coeur était comme ça.

Tu secoues la tête en grommelant dans ta barbe invisible -c’était bien connu, tout le monde a une barbe invisible- et accélère le pas pour chercher ce pour quoi tu étais venu à Hollywood: des informations. Encore. Comme à chaque fois en fait, puisque ton travail exigeait souvent que tu te déplaces de toi-même. La confiance envers les autres n’était pas vraiment ton point fort. La confiance n’était pas ta qualité principale, surtout. Comme beaucoup d’autres adjectifs. Enfin de base tu ne croules pas sous les qualités. Pas aux premiers abords, en tout cas. Au second non plus, tiens.

Tu ranges ton portable dans la poche de ton jean et regardes le ciel. Tu mourrais d’envie de sortir des grandes ailes de plumes blanches -crâneur- et t’envoler tout là-haut. Au moins personne ne t’aurais fait chier à se tourner sur ton passage. Quoique ça aurait été les piafs qui se seraient tournés pour chier sur ton passage. Tout est relatif finalement. Tu ravales à nouveau tes envies prennent vie, du côté de chez vous, talalala tata tada et continues ta route jusqu’à pouvoir trouver un endroit où bouffer. Et là...le drame.
« Elliiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiot !!!! »
Non. Tu ne connaissais personne avec une voix comme ça. C’était pas celle d’Hayley ou Leonor, et Wini n’avait pas une voix aussi aigue. Et les autres filles que tu connaissais n’hurlaient pas ton prénom; elles savaient très bien qu’elles allaient se prendre une beigne. Pourtant cette voix t’étais quelque part familière, alors tu te retournes, pile au bon moment pour te prendre une tornade blonde en pleine gueule. Tu recules instinctivement en t'apprêtant à cracher ton venin, mais elle reste accrochée à toi: lorsqu’elle se détache, bras-dessus bras-dessous, elle te lance un grand sourire qui te refroidit d’un seul coup. Non. Non non non non non. Tu la connais. Tu la connais. Enfin tu le connais. Ton visage se fige en une grimace horrifié: ses cheveux blonds, ses beaux yeux dorés de chats et son sourire malicieux. Non, c’était pas possible. Et le pire du pire, c’est qu’il ne serrait pas ton bras contre son torse. Mais contre deux atrocités de la nature que tu reniais tellement que tu n’arrivais pas à croire que les Dieux ont pu un jour eus l’idée de faire une paire de co*illes 40cm trop haut.
« Qu’est-ce que tu fous ici ! Alors ça va bien ou bien ? »
« Gbl...blmglg »
C’était à peu près le seul truc que tu arrivais à prononcer. Dire que ta crédibilité était à son paroxysme aurait été un pléonasme. La bouche entrouverte et tes immenses yeux clairs plongés dans le décolleté de la demoiselle, tout autres hommes auraient été absorbé par la sexitude que la blonde dégageait et son fabuleux décolleté. D’ailleurs tu voyais des regards noirs fuser dans votre direction. Mais toi, non. Toi, tu te contentes de la fixer avec une vague envie de vomir et de la serrer dans tes bras. Le mélange des deux étant à éviter, tu préfères ne rien faire, à part fermer ta bouche avant qu’elle ne croit que tu imites un poisson.
« Hem. Lyrnaël. Euuh il t’es arrivé...quoi?»
Tu tentes de paraître le moins grossier possible: il s’agissait tout de même de Lyrnaël, tu n’avais pas envie de le blesser. Passant une main gênée derrière ton crâne, tu continues de marcher en ignorant sa poitrine contre ton bras -si tu y pensais, rien ne garantissait que son estomac allait tenir- et les regards jaloux ou ébahis ou autres des passants. A vous deux vous deviez avoir l’air d’un couple de mannequins ou quoi que ce soit de très connu, très beau et très inaccessible. Et très perturbé, pour ton cas.
« Et d’ailleurs tu fais quoi ici? J’savais pas que t’allais sur Terre. Tu viens souvent par là? Mais, euh, ouais, ça m'fais plaisir de te voir. »
Bon ok, tu ne l’avais rencontré qu’une seule fois, mais cette journée t’avais marqué: passer par la fenêtre d’un inconnu, prendre sa bouche quasi devant lui, lui faire à manger et dormir dans le même lit après qu’il ait raconté une histoire d’horreur. Comment oublier, franchement?

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A ta première question lui échappe un petit rire si féminin qu’un frisson descend le long de ta colonne vertébrale, et tu te surprend à prier toutes les divinités pour qu’il ne le refasse plus jamais. Et, si possible, qu’il descende les deux boules vers le haut, ça serait cool.
« Yes ! C’est moiiiiiii, t’as vu la chirurgie comme c’est génial ?»
Non. Tu retiens ton cri du coeur au fond de ta gorge, ne lâchant qu’un grognement avoisinant le hurlement de la baleine échouée sur la plage. Vous continuez de marcher, elle pendue à ton bras en jetant des regards tout autour de vous, lorsque tu poses ta seconde question à laquelle elle répond avec un naturel déconcertant.
«Je suis ici pour une audition ! Pour être acteur dans un film. Bon, je connais à peine mon texte, mais osef ! Je le sens bien ! »
« Ah. »
Terriblement explicite. Tu baisses la tête vers la petite bouille encadrée de mèches blonde -même en fille elle est mignonne la bougre- les sourcils haussés. Si il/elle -oh, peu importe- veut devenir acteur, genre acteur de sexe masculin, avec un torse plat et des c...enfin voila, c’est pas dans ce corps ridicule de minette aguicheuse qu’il allait choper le job. Mais tu te retiens de le dire, puisque tu imagines bien qu’il n’est pas aussi attardé que ça. Enfin. Tu éspères. Très fort.
« Mais sinon, je viens rarement sur terre et ici, c’est d’un ennuie mortel ! »
« Bah en même temps c’est pas ici qu’on va trouver la technologie magique. Puis y a des moyens de s’amuser ici aussi, t’sais.»
Tu disais surtout ça parce que, à la base, tu es né et a vécu sur Terre. Ta mère elle-même était humaine à ta connaissance -même si quelque fois Leonor t’avais raconté qu’ils avaient des parents pégases; ça, t’y croyais à moitié, mais pourquoi pas- et tu avais grandis loin d’elle à Washington, où tu avais tout appris pour t’amuser, passer le temps et glaner des informations. Puis les meilleurs bars gays du coin mais ça, c’était autre chose.
« Si je le pouvais je te roulerais un patin juste pour le jeu ! Mais bon, vu ta tronche j’ai peur de me bouffer ton repas de midi ! »
Tu manques d’avaler ta salive de travers et hausses les épaules, un petit air déçu et soulagé sur le visage.
« Bah tu fais bien. Pas que j’t’aime pas, au contraire, mais je touche pas ça quand c’est posé sur un corps de nana.»
Tu avais appuyé le mot en posant ton index libre sur les lèvres roses de la demoiselle. Enfin du monsieur. Bref, de la personne au genre apparemment nouvellement variable. Non parce qu’autrement, tu étais entièrement disposer à lui rouler une pelle en pleine rue. Aucun problème. Vraiment aucun.
« N’empêche, je préfère le bleu à la banalité, tu perds -1 point comme dans les Sims ! »
« Oh, j’préfère le bleu aussi, mais je suis suffisamment pas discret comme ça. Promis je retire ça dès qu’on rentre à Skyworld.»
On, parce que c’était hors de question que tu rentres sans lui. Non mais il allait pas passer sa vie dans ce trou quand même, surtout s’il aime pas la Terre. Tu suis ton compagnon dans un studio d’audition, mais rapidement il se crispe et t'entraîne dans les décors. Avant que tu n’ai le temps de placer un “pas avec une fille t’es fou”, il s’écroule au sol en se tordant de douleur. Tu ouvres la bouche comme un poisson humanoïde à teinture noir et regarde autour de toi pour vérifier que personne ne regarde, puis tu t’accroupie pour surveiller qu’il ne fasse pas une crise ou je sais pas quoi de dangereux pour la santé mentale ou physique. Au bout de quelques secondes où la peur de tordait le ventre, il arrête de bouger et se redresse; cheveux courts, torse plat, boules au bon endroit: tu retrouves ton sexy Lyrnaël, poussant un soupire soulagé. Bon, en robe. Faut pas faire ça à ton petit coeur. Ecoutant à peine ce qu’il te dis, tu te places devant lui en suveillant les allées et sorties en faisant attention de bien cacher le blond à la vu des autres.
«Me revoilà ♥»
Tu te tournes vers lui, un sourire en coin au lèvres tout en examinant le -magnifique- spécimen devant toi. Y a pas à dire, Lyrnaël est vraiment canon. Tu pourrais même ajourner son offre de lui rouler une pelle. Mais ça tu préfères le taire, et te contente de le laisser passer vers l’accueil en le suivant docilement. Ton regard assez bas il faut l’avouer; tu veux bien te retenir de lui sauter dessus mais faut pas exagérer quand même.
«Elly, tu veux aller boire un coke ? Le temps que ça commence ! J’ai envie de Coke, donc si tu ne viens pas bah reste à faire le lampadaire !»
Tu hausses encore un sourcil et le suit en fusillant du regard les filles aux alentour le reluquant.
« J’arrive, j’arrive.»
Appuyant ton intention, tu fais quelques pas rapide pour te placer à côté de lui et glisse une main sur sa hanche. Vu les regards noirs que presque tout le monde te lance, au moins le message est clair: propriété privée. Pas toucher, pas envier, pas mater. Vous vous dirigez plus loin pour acheter de quoi boire -tu lui pais d’ailleurs sa bouteille, par un élan de galanterie qui t’est assez inconnu- avant de retourner vous asseoir à une table dans un coin. Quelque part, l’endroit te rappelait les cinéma qu’on trouve partout à Washington. Tu ouvres ta bouteille de café et boit une gorgée.
« Il t’as appelé William Ghery. Comme l’acteur, là?J’croyais que son gamin était mort.»
Tu hausse les épaules; les histoires de stars terriens t'intéressaient franchement pas. Celles sur les Dieux sont tellement plus passionnantes.
« J’croyais que t’étais un demi-dieu. T’en as l’aura, tout ça. Oh, t’en fais pas, question popularité je vais pas hurler sur tout les toits que t’es l’enfant mort de l’autre mec. J’veux dire, j’suis un gosse mort d’Hermès alors bon.»
On est un peu pareil. Tu retiens la fin de ta phrase en continuant de boire ton café.

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Tu n’étais pas doué d’empathie mais tu savais tout de même lire les émotions des autres sur leurs visage; et Lyrnaël n’était pas de très bonne humeur. Tu avais sûrement dis une connerie, alors tu clos tes lèvres et retourne siroter ton café.
« Voyons, tu crois tout ce qu’on te dit ? Je connais bien ma vie, et je ne suis pas son fils tout de même, en fait je n’ai même pas de père, juste une folle en guise de mère. »
Tu lèves les yeux vers lui, un sourcil relevé. Il n’y a pas à dire, tu savais reconnaître les mensonges de la vérité -sinon tu serais quand même une vraie merde dans ton metier en fait. Dans ses propos, le blond détournait la vérité, c’était indéniable pour toi mais, bien sur, la stricte vérité t’échappait. Tu hausses les épaules, préférant ne pas répondre s’il ne voulait pas en parler. Pour les personnes que tu aimais, tu préferais ne pas forcer la chose. Aimais... Tu fermes les yeux et vide ta tête avant de commencer à penser à ça.
«Tu es donc un fils de Hermès, tu voulais donc me voler ma fenêtre ? Tout s’explique ! Mais résultat tu m’as volé mon calbut ! T’abuse !»
Tu ris à voix basse, levant le regard vers lui. C’est vrai que tu étais reparti avec ses sous-vêtements, et comme vous ne vous étiez pas revu depuis, tu n’avais pas eus l’occasion de le lui rendre. Ce qui vous donne une autre occasion de vous revoir, au moins.
« Oh, je suis pas très voleur, tu sais. Enfin, j’ai plus pris le côté information de mon père, on va dire. Messages et voyageurs. Je bosse dedans. »
Tu aurais volontairement balancé certains “voyageurs”, comme tu le disais, par la fenêtre de ton appartement à vrai dire. Surtout les filles. « D’ailleurs faudrait que je te le rende. » En attendant tu gardais le vêtement chez toi, précieusement plié sur une de tes commodes dans ta chambre. Tu avais hésité à le ranger dans ton bureau, puisque c’était la salle la plus sécurisé de ton appartement, mais après tout il n’y avait pas grandes chances pour que la mioche que tu héberges depuis quelques temps vienne fouiller tes caleçons dans ta chambre. Ou alors ce serait très bizarre et tu la virerais rapidement de chez toi, voir la ramènerais par la peau du cou dans la boue.
« Donc t’es un zombie ? T’es vachement bien frais comme un poisson pour un zombie !  »
Une ombre passe sur ton visage, mais tu la chasses rapidement. Tu as déjà passé le cap de ta mort depuis longtemps déjà, et tu étais loin d’être encore suicidaire. Enfin, dans ton cas c’était assez spécial; disons que tu n’avais pas la profonde envie de mourir, mais c’était...par défaut. Mais sur l’Île y a beaucoup trop de gente masculine qui ne soit pas encore passée dans ton lit pour que tu te tues à nouveau; faut pas déconner non plus.
« Yep. J’suis passé sous un train y a cinq ans, et j’ai atterri chez ma mère en Alaska. Sinon je suis né à moitié humain et j’ai grandis à Washington. »
Tu passes sous silence le fait que le train n’était pas un accident. En fait t’en as un peu marre qu’on te répète sans arrêt “oh mon pauvre chéri, pourquoi as-tu fais ça? Tu sais il faut chérire la vie…” et tout les trucs de grand-mères qui t’importent aussi peu que le nombre de fourmis au pied de l’arbre le plus au sud de la forêt. Tu mourrais systématiquement envie de répondre que t’étais pas assez con pour te suicider pour rien et que s’ils étaient à ta place, ils auraient fait la même chose. Mais tu te contentais souvent de fusiller les hommes du regard et...et être beaucoup moins sympa avec les filles. Tu regardes le blond sortir de son sac une pile de papier et le feuilleter pendant ta tirade; puis il te tend du vernis noir.
« Tu peux m’en mettre, je dois jouer le rôle d’un original.»
« Ouais s’tu veux.»
Tu hausses un sourcil en te demandant comment il avait deviné que tu portais souvent du vernis, noir ou bleu, alors que les seules fois où tu le croisais, tu en portais du transparent ou aucun. Dit comme ça, ça fait un peu girly, mais déjà tu emmerdes ceux qui le pensent, et ça augmentait le charisme. Y a des fétichistes des mains, vous savez.
«Tu dois jouer quel rôle pour quel genre de film?»
Tu lui atrappes doucement la main et commences à poser le vernis sur chaque ongles, évitant de paraître trop féminin ou sensuel -Ginger avait hurlé de rire la seule fois où tu l’avais fais devant elle et elle avait faillis s’écraser contre le mur- en touchant ses doigts. Ok, tu assumes totalement d’être gay, mais à Hallowood y en a de pas commodes; et pas question d’utiliser tes pouvoirs sur terre, même si c’est triste. Tu passes la deuxième couche pour assurer l’opacité.
« Mais tu veux devenir acteur ici? Tu devras quitter l’Île, si c’est le cas...enfin, à long terme. Alors si t’aimes pas la Terre...»
Tu évites de montrer ta déception et ta peur dans ta voix. Mettre du vernis sur les ongles d’un mec, ça fait déjà tapette, et t’as pas signé pour être la tarlouze ultime.

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Etant donné le regard que le blond lance sur ses feuilles, tu devines qu’il n’a même pas retenu son rôle. Bizarrement cela aurait dut t’étonner mais venant de lui, c’était assez… normal.
« Plusieurs trucs, mais je vise le rôle d’un mec schizo dans un film de guerre, le genre de truc qui m’intéresse bien ! »
Tu hausses les sourcils, surpris. Autant que tu savais les schizo étaient considerés comme malade mental donc inapte à combattre. Mais tu n’allais pas juger la logique des films, de toutes façon dans 99% des cas il n’y en avait aucun. Tu continues sa manucure sans rien dire, préferant garder tes remarques pour toi-même. «Je veux être acteur juste pour passer le temps, je m’ennuie très vite, puis c’est par pur envie, quand j’en ai marre je reviens à Soh, bien que je fais tout pour m’éloigner de la vieille ! Puis au moins je peux m’amuser ici ! Puis dire que t’es acteur sur Terre dans la plus grande ville, ça ouvre tout !»
Tu hausses les épaules, reflechissant à son argument. Beaucoup d’originaires de l’Île vivaient sur Terre, c’était d’ailleurs pour ça qu’il y avait autant de créatures qui passaient les portails de nos jours, et d’autres qui vivaient sans même le savoir. Mais en principe c’était parce qu’ils aiment la Terre et la culture qu’ils offraient. Personellement, toi qui avait vécu à Washington et beaucoup voyagé ces deux dernières années, tu ne comprenais pas bien ce qu’on pouvaient trouver à cette planète. Bon, ok, certains pays sont splendide, mais d’autres sont tellement pollués que ça te donne envie de vomir rien que d’y penser. Tu secoues la tête une fois la manucure achevée et te lèves, suivant le blond dans son mouvement vers la sortie. Une fois retournés au studio, il atrappe deux badges, l’un qu’il s’enfile et l’autre qu’il t’envoie en main.
«Cela fait presque que t’es ma propriété avec mon prénom sur ton badge !  »
Tu laisses un sourire en coin se dessiner sur ton visage avant de mettre le badge autour de ton cou, le laissant pandouiller autour de ta poitrine. C’est vrai qu’il y avait noté son nom dessus, il n’avait pas tout à fait tord sur ce coup-ci. Tu n’appartenais à personne, tu te disais libre comme le vent, ton élément, mais puisque c’était lui qui te le disait tu préfères te taire. Plus qu’a espérer qu’il ne pense pas au proverbe “qui ne dit mot consent”. Observant les producteurs mettre en place la scène et le décor, tu attends patiemment; Lyrnaël s’appuit sur ton épaule avant de te susurrer  à l’oreille avec une sensualité irresistible « J’espère que tu vas pas me quitter des yeux…»
Ça je risque pas. Tu ne dis rien mais laisse ton regard parler pour toi en le regardant s’éloigner vers la scène. D’ici à ce qu’il soit revenu, tu t’assois calmement sur la première chaise que tu vois, te fichant totalement si elle ne t’était pas destinée.
«  Alors t’en pense quoi Elly ? C’était bien merdique ! »
Tu le regardes revenir vers toi, l’air aussi nonchalant que s’il sortait de chez lui par une journée tout à fait banale, pour reposer son coude sur ton épaule. Ok tu sais que tu es loin d’atteindre le mètre quatre-vingt mais qu’on te rappelle ta taille te vexes toujours un petit peu. Le seul truc bien c’est que tu restes plus grand que la gosse chez toi, et ça, ça n’a pas de prix. Le jour où elle te dépassera, tu la mettras à la porte -enfin tu l’auras sûrement déjà fait d’ici-là de toutes manières. « Baaah je te préfères en version pas schizo. »
« Au moins, je me serais bien amusé !»
«C’est déjà ça.»
Tu lui souris et le suis vaguement, dans un coin du studio en attendant les résultats de l’audition, lui avec son coca et toi ton café. Il s’asseoit sur un canapé posé contre le mur et te regardes alors que tu restes debout comme un abruti, jusqu’à ce qu’il tapote le siège à côté de lui pour t’inviter à t’y installer. «Au fait, tu fous quoi dans ta petite vie ? »
Tu t’installes confortablement, vos épaules se touchant, et sirottes ton café calmement avant de répondre. Ce que tu faisais? Le nom était peu évocateur de la fonction en elle-même, aussi tu préfères donner quelques détails à voix basse, histoire de ne pas alarmer tout les gens autour de vous. « Je suis informateur. Genre “chef des indics”, tu vois le truc? Je sais à peu près tout ce qui se passe sur l’Île, du coup on m'envoie souvent les nouveaux arrivants; j’aide la police, les mercenaires, ‘fin tout ceux qui ont besoins d’infors tant qu’on me pais en retour. »
Tu finis ton café et le lance dans une poubelle un peu plus loin, avant de pousser un petit soupire fatigué; avec nonchalance, tu te tournes, bascules en arrière pour poser ta tête sur les genoux du mage et les jambes croisés sur l’accoudoir de l’autre côté du canapé. Tu passes tes mains dans tes cheveux, les ébouriffants, en tirant une mèche noir pour la fixer avec désolation: les cheveux bleus te manquaient vraiment. Vivement ton retour sur l’Île. «C’est moche le brun.» Remarque tout à fait utile. «De toutes façon c’est un boulot super maléable. J’fais ce que je veux quand je veux, tant que j’ai mes rendez-vous à temps. Toutes sorties  sont bonnes pour des prétextes, donc je suis plutôt tranquille. D’ailleurs j’étais censé travailler, là, avant que tu ne me kidnappe. » Tu lèves ton regardes vers ses yeux, un petit sourire affiché sur tes lèvres. Un jour tu finiras avec le syndrome de Stockholm.

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Sa réaction était encore plus surprenante que celle que tu imaginais. En fait tu ne savais même pas si tu imaginais quelque chose en particulier, mais tu pensais qu’il allait soit te jerter salement, soit ignorer totalement ta tête sur ses genoux. Mais sa réaction était assez surprenante pour que tu hausses les sourcils avec un petit sourire en coin. Il passe une main dans ses cheveux en regardant autour de vous, comme s’il cherchait quelque chose sur quoi poser le regard. Au bout de plusieurs secondes de ce qui te semblait être le stress, il finit par baisser les yeux vers toi, les joues rouges -adorable.
«Et si on bougeait, tes super gros mec.»
Tu retiens un ricanement mais obéis et te relève; pour ta taille et ton âge, ton poids était dans la norme étant donné la masse musculaire dont tu étais doté -avoir été stripteaseur demande un sacré corps tous comptes fait- mais tu préfères ne rien dire. De toute façon il t’avais déjà vu presque nu la dernière fois, il savait très bien que tu n’étais pas gros. Devant son sourire narquois tu te lèves et le suis, quelques pas derrière en le regardant s’éloigner. Au bout d’à peine quelques mètres, tu manques d’hurler de rire et colles une main contre ta bouche pour te retenir lorsque le blond se vautre par terre. «Tu vois, tu m’as coupé la circulation du sang là ! »
Tu laisses échapper un petit rire en t’approchant de lui, les mains dans les poches, et t’accroupies à côté de lui. «Je te fais tant d’effets que ça?» Tu ricanes et l’aides à se relever, en profitant pour le dépoussiérer à l’aide de petites tapes bien placées -c’est-à-dire principalement sur les fesses- puis sursautes lorsque des cris sur-aigües surviennent derrière vous. Un sourcils haussé, tu te retournes par curiosité pour apercevoir un attroupement presque exclusivement féminin autour de l’entrée, où tu parvenais à peine à voir une touffe de cheveux -la rage d’être petit. « Euh c’est qui?» La seule personne à côté de toi qui était susceptible de te répondre était Lyrnaël, mais il n’avait visiblement pas entendus. Sans doute parce que vous aviez parlé en même temps, en fait. Avant que tu ne comprennes ce qu’il t’arrive, et ce que le blond foutait, il t’attrape par le bras et te tire vers une fen- ah non, une fausse fenêtre qui s’ouvre. Un placard en fait. Un placard. « T’es rapide, toi.» Tu ricanes doucement, complètement plaqué contre lui entre les murs de l'armoire. En général une situation de ce genre gênait les gens, toi tu t’en foutais totalement. Disons qu’avec toutes les expériences que tu avais vécu, te faire enfermer dans un placard avec un homme tenait presque du quotidien. Quoique actuellement, ton sourire était un peu gêné. Enfin, dans le noir ça se voit pas des masses.
« C’était qui le type? J’ai pas vu j’suis trop petit.» Que tu l’avoues toi-même était quelque chose d’assez rare puisque, tu haut de ton mètre soixante-huit, tu complexais légèrement -surtout à côté du géant blond au nom kilométrique avec qui tu travaillais quelques fois. Et Lyrnaël n’était pas non plus petit, étant donné que tu lui arrivais à peu près en dessous du nez. Enfin, actuellement, tu avais plutôt le nez fourré dans son cou, les bras de chaques côtés de son torse et vos jambes entre-mêlés. Heureusement que tu étais ni claustrophobe, ni agoraphobe. Tu serais déjà mort sinon, là.
«On est un peu serré. pas que ça me gêne, mais...t’es pas claustro’ au moins, hein?»
Tu n’avais vraiment aucune envie de gerer une crise de stresse, déjà qu’il avait pas l’air très à l’aise. Tu tentes de bouger pour te mettre dans une position plus confortable, mais ne parviens qu’à tomber encore plus contre lui; et dans le noir, tu n’avais aucune idée de la tête qu’il tirait. « Euh. Pardon. » Heureusement qu’il ne te voyait pas non plus. Sinon il aurait bien rit en voyant le rouge sur tes joues.

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