Fly me away... Wait! WAIT! (PV Iris)

Lit. Froid. Faim. … ?! J'ouvre un œil, deux, grogne envers les volets que j'ai oublié de fermer hier soir et enfouis ma tête sous mon coussin en pestant contre le monde qui a décidément un truc contre moi. Je regarde furtivement mon réveil et essaie de décrypter les chiffres. 6H45. Les rouages dans ma tête fument déjà, je sais que je dois penser à un truc, mais de là à dire quoi.... Je râle de nouveau -j'en profite, personne n'est là pour me dire que je raconte n'importe quoi. J'aurais dû le marquer sur ma main, je le SAVAIS. Je réfléchis à cette chose que je sais super importante. Puis soudain. Révélation.

Je me jette hors de mon lit et m'étale de tout mon long, les pieds dans la couette. Je me débat violemment contre le drap et arrive enfin à ma petite commode, où je prends la brosse et me coiffe avec énergie. C'est fou comme l'envie de ne pas faire quelque chose me réveille, le matin. D'habitude je suis là entrain de traîner des pieds ; voire dormir, car je suis une lève tard. Mais non. Hermès a expliqué hier vouloir me traîner « jesaispasoù » et cet endroit me tente pas. Je l'aime bien, mais il a le don pour me mettre dans des situations pas possible, et j'ai pas envie de me mettre dans des situations pas possible aujourd'hui. Du moins, pas si ça n'est pas moi qui l'ai choisi.

J'enfile ensuite une robe blanche en sautillant, avec une seule idée en tête : aller loin, et vite. Je me fais deux couettes désordonnées avec mes cheveux bleus et saute par la fenêtre (c'est toujours plus rapide que de passer par la porte) et vole en direction de Chloris. Il faut bien que je trouve quelqu'un pour m'accompagner car à l'heure où nous sommes je n'ai aucune idée de où aller. Sans compter que si l'idée vient de moi, je donne peu de temps au bleu pour me retrouver, j'ai l'impression qu'il connaît tout de moi -c'est flippant je le conçois.

Peu de fenêtres sont ouverte à cette heure, mais heureusement pour moi je mets peu de temps à trouver un signe de vie. Quel est l'idiot qui se lève si tôt ?! Néanmoins, ça me profite à moi, c'est déjà ça. Je rentre comme une mal-élevée et voit alors un jeune homme qui semble s'être réveillé y a pas longtemps. Je me pose derrière lui et fixe la boite de céréales qu'il semble lire avec passion. Je plisse les yeux et arrive alors à déchiffrer le rébus qui se trouve sur la dite boite. Je crie alors, fière de moi :
▬ Lait C raie hâle C bond ! Les céréales c'est bon ! Il était trop facile celui là !

Ne prenant pas la peine de regarder sa tête, je commence à lui expliquer le pourquoi du comment en espérant qu'il soit du matin :
Ca te dit un voyage ? Gratuit ! Je t'accompagne ! -silence, peut-être qu'il réfléchit, ou alors il comprend pas, moi je continue- Super t'es chouette comme mec, j'aime bien quand les gens m'écoutent ! Tu veux aller où ?

Je le regarde de haut en bas et remarque alors qu'il n'est pas encore dans son plus simple appareil mais presque. Je porte mes mains à mes  hanches et râle pour la forme :
Bon, tu te dépêches ? On y va bientôt j'ai plus trop de temps là ! Ah, au fait, moi c'est Iris, messagère des Dieux. Et toi ?

Manquerait plus qu'Hermès arrive maintenant.

▬ M... Mais... Mais... Mais pourquoi?!
J'arque un sourcil, puis soupire. En fait c'est un homme normal, j'ai beau lui parler, il comprend rien. C'est désespérant, navrant, décevant, déconcertant. J'ai franchement l'impression de parler dans le vent, sans vouloir faire de jeux de mot foireux sur Eole. Le jeune homme se relève sans trop de grâce (enfin, je comprends, moi aussi le matin je suis pas gracieuse) et je constate alors qu'à taille normale, il me dépasse d'une tête. Instinctivement je me mets sur la pointe des pieds afin de grappiller quelques pauvres centimètres.
▬...Deux secondes j'arrive...
Passant ma main dans mes couettes (et remarquant au passage que quelques nœuds se sont formés lors de ma course dans les airs) et je m'assieds sur le sol froid en attendant son retour. J'ai déjà vu plus réactif... Je réfléchis, c'est le fait qu'il soit en calbut qui l'a rendu aussi rouge qu'une Héra en colère ? J'aurais dû le rassurer, après tout j'ai déjà vu Hermès à poil. Puis toutes les statues des grecques le représentant sont dénudées. Ils étaient très loin de la réalité, mais du coup j'ai l'habitude. Depuis quand le messager a des boucles ?! Cependant je sens bien un changement de comportement entre nous deux, ces derniers temps (comprendre ce dernier siècle) on est plus... je sais pas, plus proches mais moins amis, plus facilement gêné. Aussi il rentre au calme dans ma salle de bain quand je me lave ! Enfin, tout ça pour dire que les hommes nus ça me gêne pas trop.

Le temps de réfléchir, la fée revient, et je m'assieds sur une chaise pour l'écouter :
▬ Bon on recommence tout là! Prends une chaise, assieds toi. Puisque tu me posais la question, voilà, j'm'appelle Coban. Maintenant faut vraiment que tu me dises d'où te vient cette idée de voyager avec moi à l'improviste parce que putain j'y piges que dalle..! J'sais pas on s'connait pas...

Je pose mes coudes sur la table et pendant que je me sers, après sa propositions, de céréales « trop bonnes pour mon métabolisme » je lui explique :
▬ Parce qu'Hermès me suit ! Et si l'idée vient de moi, je suis quasiment sûre qu'il va me retrouver ! Oh elles sont chouettes ces céréales, à l'Olympe on en mange pas beaucoup. Tout ce qui est industriel les dieux aiment pas... En fait, tout ce qui est mortel, ils aiment pas. Un jour tu devrais aller visiter, c'est super beau ! Après si t'es comme moi du genre à tout casser dès que tu touches un truc... c'est moyen. Bon, t'as pigé ? Puis pas grave, on se connaît maintenant, tu sais où j'habite ! T'es prêt à venir ou pas ?

Je n'attends pas un signe d'approbation de sa part que déjà je saute sur mes jambes, empoigne le reste de mes céréales et le prend pas le bras, avant de sauter par la fenêtre. Heureusement qu'il vole, j'avais oublié ce détail. Volant à une vitesse convenable, je le tiens toujours au cas où il aie envie de partir, et nous amène au portail qui mène sur terre. Je pose les pieds à terre, sur le carrelage froid. Personne n'est encore là et c'est tant mieux, je n'aime pas faire la queue.
▬ T'as une idée de lieux ? J'espère, car sinon moi je pense aux enfers et on se retrouve là bas. Et c'est pas super drôle, comme endroit, alors dépêche toi !

Pour aller où l'on veut, il suffit de penser à l'endroit où l'on veut se rendre. En vrai, c'est un coup de pression, car moi même je ne suis pas fan des enfers (c'est froid moche ça fait peur et des gens bizarres se baladent là bas).
Je tire son bras délicatement mais fermement et passe le portail. Reste plus qu'à voir où on arrive.

Une chose qui n'a pas changée avec le temps, c'est la lumière qui apparaît avec les portails de téléportation. La dernière fois que je l'ai prise en pleine gueule ça revient à... perpette. Faut dire que nous les Dieux, nous avons la possibilité de nous téléporter, c'est plus rapide et moins fatiguant. Bien que je préfère voler, se rendre sur terre à l'aide de ses ailes est super fatiguant.
J'ouvre les yeux et vois alors un gang de motards qui nous regardent avec de grands yeux ronds. Racistes. Ils aiment pas le bleus c'est ça ! Prête à leur faire un cour sur l'acceptation d'autrui, la fée me sort de mes pensées en hurlant :
▬Putain cours!

Je suis instinctivement le mouvement et il me tire jusqu'au trottoir. Faut dire que moi j'suis toujours un peu perdue... J'ai l'habitude de me faire traîner partout alors évidemment à chaque fois que je fois prendre des intiatives je suis un peu perturbée. Hermès fait de moi une assistée et il paiera pour ça. Enfin, ça n'est pas la question.

▬Mais ils sont malades!!! Attends tu crois que je peux envoyer un message à mon mentor pour lui dire que j'suis absent pour la journée?

J'hausse les épaules, après tout ce qu'il fait ne me regarde pas. J'ai toujours trouvée le concept de « mentor » assez bizarre, je ne supporterais pas que quelqu'un se calque sur moi comme ça, en fait... De nouveau on vient me sortir de mes pensées et une dame bizarre vient l'habiller de façon bizarre et le photographier. J'aime pas trop les photos, sur terre des gens comme nous c'est pas super bien vu à ce que j'ai cru comprendre. Les histoires de sorciers, de vampires et tout ça leur fait peur, j'imagine que pour bien l'accepter faut être bercé dedans dès l'enfance. Mine de rien, je suis entrain de passer pour une fille pas super agréable, je ne fais que me plaindre !
▬... Pardon Iris, je pensais pas que le Vietnam était aussi galère... j'ai vu ça dans une brochure et j'trouvais ça cool... Mais bon j'ai pas eu le temps de choisir bien aussi..! 

Le Vietnam ? J'y aurais jamais pensé ! Enfin ça aurait été dur d'y penser sachant que je connaissais pas avant il y a deux minutes. J'ouvre de grands yeux ébahis devant tant de changement. C'est moche, faut se l'avouer, mais super intriguant. Les voitures semblent ne pas savoir où aller, les mobylettes coursent des monstres invisibles. Il y a beaucoup de bruit, plus que quand Héra et Zeus s'engueulent, c'est pour dire !

▬Iih! J'pense qu'on devrait se bouger avant de cuire sur place..!

J’acquiesce d'un mouvement de tête et lui prend la main afin de le guider, même si je suis incapable de dire ce que l'on doit faire ou où on est. Voyant le soleil qui est bien haut, j'en viens à la conclusion qu'il doit être midi. Il fait beau, chaud, et quand il est midi, on fait quoi ? On mange. Je m'approche d'une dame qui semble attendre quelque chose sur un banc et lui demande alors
▬ Bonjour ! Dites, vous sauriez où trouver un restaurant ? J'ai faim et... J'ai faim.
La vieille dame plisse les yeux (sans vouloir faire de jeux de mots stupides avec le fait qu'elle soit asiatique) et me répond alors :
▬ Oh, il y a un très bon restaurant sur la cinquième avenue ! Vous tournez trois fois à gauche puis une fois à droite et vous y êtes ! Vous saurez trouver ?

Je hoche la tête et la remercie d'un grand sourire-il sont tous trop sympa ici!-, puis reprends la main de Coban afin de l'emmener grailler :
▬ J'ai la dalle, pas toi ? Ouais je comprends ça doit faire au moins longtemps que t'as rien mangé.
Je continue à raconter ma vie, soit il est très intéresse par ma personne, soit il est très bien élevé, car lui au moins il ne me dit pas de me taire. Ou alors je suis la première déesse qu'il rencontre et il a simplement peur du courroux d'Héra, ce qui en soit est légitime.
Au bout de quelques minutes de marche, je m'arrête, visiblement nous sommes perdus. J'arque un sourcil et décide d'aller voir un groupe de jeunes hommes qui sont sûrement disposés à nous aider. La rue est sombre, mais il n'y a pas de raison pour qu'ils ne m'aiment pas, après tout, j'ai les cheveux bleus !
▬ Désolée de vous déranger ! Vous saurez où est la cinquième avenue... ?
L'un deux se lève, il doit bien faire deux têtes de plus que moi et me regarde avec un sourire que je définirais de... Bizarre :
▬ J'en ai aucune idée poulette, mais une chose est sûre, c'est que c'est pas ici, et c'est pas ici qu'il faut venir en compagnie de son copain.
▬ Ah, c'est pas mon copain, c'est quelqu'un qui m'accompagne ! Dis-je, il est spécial ce mec quand même ; je sais pas, on demande pas comme ça aux gens avec qui ils sont en couple. Puis il fait peur un peur.