« I saw your S...six-packs » [Feat Crimson]

♟Un contrat avec le DIABLE
« Oui, bien sûr. »
Le sourire du magicien s’agrandit. Il savait bien qu’elle connaitrait ce jeu – après tout, il était très répandu, dans tous les pays. En tout cas, ses propres paroles semblaient avoir plongées la demoiselle dans une réflexion. Il l’observa patiemment se poser devant lui avec une expression relativement préoccupée. Lorsqu’elle prit la parole, il haussa les sourcils en entendant ce qu’elle avait à dire. Oi, bon, il aurait été présomptueux de penser qu’elle était naïve au point de ne pas se méfier de lui – d’ailleurs cela se voyait à trois kilomètres qu’elle ne lui faisait pas confiance, bien qu’elle ait consenti à jouer le jeu avec lui. Il aurait trouvé cela équitablement drôle si elle avait refusé, mais son expression méfiante avait pour don de le distraire. Elle n’avait pas du tout l’air crédible, en fait. Il sourit d’un air innocent et tendit son paquet de cartes à la jeune fille sans broncher. Après tout, il serait totalement inutile de tricher à la bataille. Ce n’était pas réellement un jeu qui en laissait la possibilité. Mais elle avait raison de ne pas se confier à lui : il était adepte des tricheries et des entourloupes, ça c’était certain.

« Alors, quelque chose te semble louche ? »

Il sourit car il savait que, si l’on parlait du paquet de cartes, la réponse serait négative. Mais quand il était question de l’énergumène en lui-même… c’est sûr qu’il y avait une bonne liste à dresser pour énumérer toutes les choses qui semblaient – et étaient – assurément louches chez lui. Lorsque l’inspection de la demoiselle aux cheveux framboise fut terminée, il hocha la tête doucement et haussa les épaules l’air de dire « je te l’avais bien dit ». Puis, il se laissa tomber en tailleurs par terre souplement, et la regarda avec un sourire en coin.

« On commence ? »

Lorsque les deux joueurs furent installés, la partie put enfin commencer. Crimson, avec ses réflexes inhumains et sa concentration hors-norme, n’eut pas de mal à gagner cette première partie. Il n’avait pas vraiment besoin de s’échauffer pour quelque chose comme cela ; peut être Sybille serait-elle plus efficace pour la seconde partie, mais pour l’instant il était bien parti pour remporter quelques victoires. Il fit un sourire quelques peu mesquin à sa partenaire de jeux.

« J’ai gagné ~ tu as quelque chose à me montrer, je crois. »

Le magnifique magicien fixa la demoiselle, attendant évidemment qu’elle remplisse sa part du marché. C’était une très mauvaise idée d’avoir accepté, vraiment… cela ne serait pas pire que de signer un contrat avec le diable.

#Code by Nao ✖ I  S A W  Y O U R . . . W H A T ?

♟Un contrat avec le DIABLE
« Vous savez que vous avez fait tout cela pour rien ? J'ai montré tous mes pouvoirs déjà et involontairement. Vous avez fait tout cela pour rien. »

Les sourcils de Crimson s’arquèrent d’avantage tandis qu’il la regardait. Tiens, tiens… le chaton montrait les griffes ? L’homme la sonda de son regard doré, mais ne parvint pas à lire son regard. Il semblerait qu’il se soit frotté à un sujet sur lequel elle était inébranlable.  Etrangement, Crimson suivait son instinct – depuis le début de sa proposition – selon lequel justement, il ne connaissait pas tout d’elle. Mais si elle ne lui montrait pas de son propre chef, il ne pouvait pas la forcer à le faire… sauf en utilisant des méthodes peu conventionnelles. Il tomba dans le silence, se prenant à réfléchir. Peut-être que oui, il avait envie de la faire souffrir pour passer le temps. Si elle ne jouait pas le jeu, alors il n’avait aucune raison de le faire également. Halala… que tout cela était ennuyeux. Crimson se savait parfaitement capable de l’attraper sans qu’elle ait le temps de s’enfuir, malgré ses ailes dépliées, pour assouvir toutes ses pulsions les plus sombres ou simplement apaiser sa curiosité. Que faire que faire… le magicien l’observait toujours, tandis qu’elle récupérait les cartes en lui proposant une nouvelle partie. Alors qu’elle se penchait en avant, tout s’ébranla.

Crimson est un lunatique. Il est totalement inconstant dans sa manière d’être, et pourtant toujours fidèle à lui-même. Il vous arrachera le cœur sans se départir de son sourire, autant qu’il pourrait vous offrir l’un des étreintes les plus délicieusement chaudes et rassurantes. Il ne faisait jamais rien sans raison. Mais après, sa raison était depuis longtemps faussée, et laissait s’écouler d’étranges passions en son sein, ne répondant plus d’aucune règle convenue. Voilà pourquoi il était si incomparablement imprévisible : il était insaisissable comme un feu follet, et le savait pertinemment. Il n’y avait aucune force qu’il possédait dont il ignorait la valeur, et c’est ce qui le rendait si dangereusement puissant. Et c’est parce qu’il était si parfaitement égocentrique qu’il ne craignait jamais de laisser cours à ses actions les plus terribles. Détruire le monde autour de lui ne le gênait pas tant que cela ne le touchait pas directement, et que cela ne lui apportait aucun désagrément. Quel égoïste malade nous avons là… quoique, l’appeler malade ne serait pas correct. A son stade, il a dépassé le point de la simple maladie. Il est fou car il a accepté son esprit démentiel, et il n’est pas la victime d’un quelconque mal. Si mal il existait, c’était probable qu’il en soit la personnification.

Un grognement s’échappa de sa gorge, et il fit craquer ses épaules en les faisant bouger vers l’arrière en de petits ronds langoureux. Ses lèvres se retroussèrent sur ses dents serrées en un rictus étrange, et il plaqua une main sur ses yeux. Un picotement grimpa dans son corps en partant de la base de son dos jusque dans sa nuque, tandis que son système nerveux se mettait en branle. Lorsqu’il retira ses longs doigts de son visage, il était le reflet même de l’insanité. Ses iris dorés vacillaient dans leur orbite veinée de rouge, lançant des regards d’une agressivité extrême au monde autour de lui. Ses dents découvertes semblaient une invitation même à la violence tandis que ses mains se contractaient de manière dérangeante. Sa tête était rejetée en arrière, et il posa ses yeux sur Sybille. Il savait à quoi il ressemblait. Et il savait également qu’il lui faisait peur. Personne de sain ne pouvait observer ce faciès-ci sans en avoir des frissons. Et tout autant qu’il savait l’effet qu’il produisait chez la jeune fille, cela lui plaisait. Immensément. Il fit craquer ses cervicales en penchant la tête sur le côté sans la quitter du regard, puis sourit. Un sourire qui n’avait rien de doux, de gentil ou même d’érotique. Une simple démonstration de plaisir qui ne devait pas être, une joie injustifiée, qui ne trouvait son sens en cet instant que dans l’esprit tortueux du magicien. Alors qu’il la scrutait au travers de son voile de maniaque, il voyait en elle une parfaite proie, un morceau de chair qu’il voulait démembrer de ses propres doigts. Aujourd’hui, il avait envie de sentir l’odeur du sang ses mains. Mais il savait également qu’il ne pourrait pas l’assouvir sur elle. Raison ? Tout simplement parce que tandis que son corps pliait sous les tensions de ses pulsions meurtrières – qu’il n’essayait même pas d’étancher – sa douce brebis avait compris l’étendue du danger que pouvait présenter Crimson et s’était éloignée en déployant ses ailes. Cela l’énervait, vraiment. Elle n’était plus à portée, et il savait qu’à présent elle pouvait lui échapper, malgré ses capacités physiques. Il ne possédait pas la force surhumaine et la vitesse d’autres hommes, les qualités qu’il avait développées étaient à terme d’un entraînement sans faille et d’un travail précoce dans un milieu où la puissance physique était obligatoire pour survivre. Mais elles n’avaient rien d’inaccessible à tout humain s’entraînant aussi assidûment que lui.

Il se redressa sur ses longues jambes et l’observa au loin. Cette agréable rencontre était terminée. A présent, Crimson avait envie de s’amuser de manière différente. Au moins, il avait eu l’occasion de voir le choc puis la peur se répandre sur son visage lorsqu’il l’avait observée de ses yeux emprunts de démence. C’était particulièrement délicieux de lire les expressions de détresse de ses interlocuteurs. Il aimait réellement le tourment de gens.

« Adieu, petite fée. »

Il lui lança un dernier sourire, son visage reprenant des accents plus naturels, le masque du Crimson habituel, souriant et supérieur. Puis, il pivota sur ses jambes et partit en courant sur ses pieds nus dans la forêt en de longues foulées mesurées. Il se glissa entre les ramures estivales des arbres verdoyants et disparut du champ de vision de la jeune sang-mêlé. Quant à lui, il pensait déjà à autre chose. Il était en chasse.  Lorsqu’il rentrerait au cirque ce soit, ses mains seraient souillées un peu plus, et il se sera toujours plus enfoui dans la dépravation constante dans laquelle il se vautrait chaque jour de son existence.

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