Play time [pv Eden]

« Pfffiou, j'en ais marre ! »

Elise se laissa tomber sur le banc de la salle qui leur servait de vestiaire, poussant un long soupire avant de s'adosser au mur pour fixer le plafond. Une fois n'est pas coutumes, la demoiselle était en train de se plaindre. Et pour cause ! Elle venait d'enchaîner deux services d'affilés, à cause des vacances. Tu parles ! En plus, même à l'intérieur, il faisait encore très chaud, et elle n'avait pas le droit de mettre sa mini jupe au travail. Question de bienséance selon son patron, question de survie d'après l'une des serveuses avec qui elle s'était plainte. Résultat, elle se retrouvait en pantalon. Pendant toute une journée. Quelle horreur !

Mais le pire, sûrement, c'était l'ennuie. Non pas qu'elle n'avait rien eut à faire, mais aucune de toute la longue liste de tâche de sa journée n'avait était amusante. AUCUNE ! Juste courir, installer des gens, et re-courir, et prendre commande, et re-re-courir, et sourire, et rester debout tout le temps. Bien sûr, comme on parle d'Elise, cette journée n'avait pas était "fatigante" en sois. Juste pas drôle. Ce qui peut être le pire défaut d'une journée.

Pire encore ! Aujourd'hui, c'était le jour où Eden travaillait en même temps qu'elle, et la partie café avait été tellement pleine qu'elle n'avait pas pu lui décrocher un mot. C'est rageant ! Comme d'avoir un gâteau au chocolat juste en face de soit, et de ne pas pouvoir y toucher ! Ou un donuts, ou une part de tarte aux framboises, ou … Bref, vous l'avez compris. Et puis, qu'est ce qu'il faisait ? Le service était finit, les autres étaient arrivés pour prendre la relève du soir, pourquoi ne revenait-il pas chercher ses affaires ?  Elise se remis sur ses pieds d'un bon, pour faire les cent pas dans la petite pièce (quand je disais qu'elle n'était pas fatiguée) avant de renoncé devant le manque d'intérêt de cette méthode. Quitte à y être, autant en profiter pour se changer, et enlever enfin cette chose qu'on nomme "pantalon".

La jeune fille ouvrit la porte du petit placard qui lui était assigné, pour en sortir un short (encore de saison) et un haut plus libre. Par chance, elle avait le droit de garder ses chaussures, c'était déjà ça ! D'un mouvement rapide, et en manquant de tomber, comme d'habitude, elle se débarrassa de son bas si contraignant, puis fit voler le haut, pour les envoyer au fond du sac. Elle enfila ensuite le short, défaisant au passage la queue de cheval qu'elle était obligée de porter, pour ne pas tremper ses cheveux dans tout ce qu'elle servait, et s'apprêtait à se saisir de son haut, quand la porte du vestiaire s'ouvrit en grand. Tourna la tête vers le nouvel arrivant, elle se mit à sourire en reconnaissant la chevelure châtain-rousse en désordre tant attendu. Oubliant jusqu'au fait qu'elle était actuellement en soutif (bon, en fait, elle s'en fou clairement) elle rejoignit son ami en deux grandes enjambées et se plaça devant lui, main sur les hanches, l'air faussement en colère que le demi sourire rendait peu crédible :

« Baah alors ! T'en as mis du temps ! J'ai cru que tu étais partit sans moi  ... »

- Quel accueil, dis donc.

Elise ne comprit pas tout de suite de quoi il parlait, jusqu'à ce qu'il désigne d'un coup de menton -et du regards aussi d'ailleurs- son haut, ou plutôt son absence de haut. Nan mais oh ! Depuis quand faisait-il se genre de réflexion ? Et puis il n'avait même pas daigné expliquer son retard !
Oui, au cas où vous n'auriez pas saisit, la demoiselle et son ami n'en avait strictement rien à carrer de la situation, qui avait déjà du se produire une demi douzaine de fois. Après tout, pour Elise, soutient gorge ou maillot de bain, c'est la même chose, alors s'ils étaient aller se baigner ensemble, il n'y avait plus de problème … Non, en fait, même sans ça, Elise s'en fou.

Pour en revenir à la situation, le jeune homme s'était mit à soupirer en enlevant à son tour son haut sans gêne aucune, preuve qu'ils n'en étaient plus à ça près, en rochonnant :

- C’est ce gros con de patron qui m’a encore cherché des noises, c’est tout. Je serais jamais parti sans toi, tu le sais non ?

Elise lui tira la langue. Elle n'allait pas le plaindre non plus, elle l'avait fait les huit première fois, maintenant c'était juste une habitude. À la place elle partit récupérer son haut pour l’enfiler en vitesse et s'étirer avec délice pendant que son ami se changeait lui aussi. Elle en profita tout de même pour ajouter, en se laissant tomber sur le banc unique de la petite salle :

« Chacun son tour, moi c'était hier. Et puis, même si c'est pas dans tes habitudes, on sait jamais ! Avec toi tout est possible, toooout ! »

Oui, entre eux, ils arrivaient à réussir l'exploit d’enchaîner deux sujet différents dans la même phrase, en se répondant ainsi, et de se comprendre ! Jamais vous n'y parviendrez, jamais. En fait, de loin, pour les plus rigide d'entre vous, ça doit ressembler à une conversation en « n'importe quoi » du pays des merveilles. C'est sympa aussi à parler, comme langue, mais pas pour cette fois.

Elise attendit plus ou moins patiemment qu'il finisse de ranger ses affaires, écouteurs à moitiés mit, et à peine eut-il finit qu'elle embarqua son sac d'un mouvement vif pour se retrouver à coté de lui, plantée bien droit, un grand sourire sur le visage :

« T'as du temps maintenant, hein ? Oui tu en as, je suis sûr que tu en as ! On va où alors ? Qu'est ce qu'on fait ? »

Mode pile électrique activée ! Cherchez pas, rester une journée sans rien faire d'intéressant, c'est très mauvais pour son cerveau. Déjà qu'il fonctionne pas très bien de manière générale ...

Il était évident qu'Eden était bien plus doué qu'Elise avec un pantalon : déjà parce qu'il en portait des bien plus moulant que ce que la jeune fille pouvait espérer mettre tout en étant libre de ses mouvement, et parce que, lorsqu'il sautait pour le mettre en place, lui, il restait sur ses pieds. Le pire, c'est qu'après cette démonstration d'équilibre, il lança à la jeune fille un regard amusé et un sourire narquois. Vile chose !

- Je te retourne le compliment.

L'hybride sourit, elle aimait bien se savoir imprévisible, car qui tombe dans la monotonie devient triste à en mourir ! Après tout, il fallait de l’inattendu dans la vie. Et puis, ce n'est pas parce que quelqu'un est imprévisible qu'on ne peut pas le connaître par cœur. Non, ce n'est pas incompatible.
La preuve en était que, même après une aussi longue journée, il n'avait pas parut étonner de sa demande de sortir s'amuser, et comme d'habitude, il avait choisit des vêtements simple pour traîner. Faible vampire sans ambitions. L'aventure, c'est en costume de guerrier qu'il faut la vivre ! Pas en civil démunit de couleur ! Mais bon, faut dire que ça lui va bien, alors on va pas s'en plaindre, hein ? Pour la blonde, les couleurs pâles ou sombres ne servent qu'à relever les autres couleurs, pour les faire briller encore plus. Cela n'est pas au goût de tout le monde, mais elle s'en fiche. Elle aime, et c'est ce qui compte. Après tout, un colibri, ce n'est pas fait pour être discret, malgré sa taille relativement petite. Mais l'on s'égare.

Eden avait donc eut le temps de finir de se changer, pliant soigneusement ses vêtements avant de les ranger. Ça aussi, elle avait du mal à saisir, mais là, faut pas chercher très loin, y a pas de raison pour. C'est donc à ce moment qu'Elise passa à l'attaque, posant question sur question, comme à son habitude. Mais le mieux, c'est quand elle se rendit compte que son camarade avait une idée. Une vraie. Une du genre : Viens, tu suis, je veux y aller et je sais que toi aussi, tu en meures d'envie. Et il avait fichtrement raison.

- Il y a une fête foraine qui s’est installée pour quelques jours pas très loin, ça te dit d’y aller ?

Les yeux de la blonde se mirent à briller. Fête foraine, attractions, jeux, ballons, nourriture ! Bien sur qu'elle voulait ! Elle le suivit joyeusement jusqu'à dehors, évitant d'exploser dans son lieu de travail, pour pas être retenue plus longtemps, mais laissa libre cours à sa joie dès qu'ils furent dehors :

« Pourquoi poser cette question, bien sur que ça me dit ! On va à la fête foraaaaaine ! »

Elise se mit à sautiller sur place, avec un très très très grand sourire. Défaillance cérébrale, c'est normale. Quelques secondes plus tard, elle secoua vigoureusement sa tête, faisant voler sa chevelure blonde pour la remettre en place, et reprendre son calme au passage, avant de revenir à un sujet sérieux :

« Au fait, elle est où ? Nan, en fait, ne dis rien ! Vas-y, je te suis ! »

Si Elise avait un équilibre instable, elle avait hérité d'un très bon sens de l'orientation, et connaître la destination signifiait souvent qu'elle allait vouloir prendre les raccourcis les plus inimaginable du monde. Autant éviter ça aujourd'hui … Pour le moment.

Lui et Elise, ils connaissent le principe maintenant : marcher tranquillement, c'est pour les faibles. A peine lancé, Eden attrape la main de la jeune hybride en rigolant, et tout deux se mettent à courir dans les rues, slalomant au milieu des quelques piétons ayant le malheur d'être de sortie à ce moment là. Ils ne sont pas à leur maximum, bien entendu, le but est de pouvoir traverser la ville comme ça, pas de finir en train de décéder dans un coin deux cents mètres plus loin. Malgré tout, ils ont tout les deux la chance d'avoir une vitesse supérieur à la moyenne, lui parce qu'il est fée, elle parce qu'elle est mi-colibri. En bref, les gens ont juste le temps de voir passer deux forment plus ou moins colorées, qu'ils ont déjà tourné dans la rue suivante.

Autour d'eux, l'air s'emplit rapidement d'une musique joyeuse et inratable pour quiconque a eut une enfance digne de se nom : la musique des jeux, de la foule et des rires qui accompagne cet univers coloré et lumineux qu'est la fête foraine.
Eden l'avait lâché depuis un moment, se concentrant sur sa course, et accélérant encore au fur et à mesure qu'ils s'approchaient, mais la blonde n'était pas à la traîne, loin de là ! Il se tourna quand même pour vérifier, et Elise lui fit un grand sourire moqueur. Jamais il n'arriverait à se débarrasser d'elle, jamais. Elle accéléra elle aussi, se retrouvant à son niveau. Elle avait compris plus ou moins où il allait, plus besoin de suivre !

Il arrivèrent quelques instant plus tard sur la place, plus pleine encore que les jours de marché, car emplie de stand et d'attractions diverses. La folie ! Elise sourit, Eden aussi, comme toutes les personne présente devait le faire d'ailleurs, et main dans la main, ils s'engouffrèrent dans ce petit monde hors du temps.
Eden s'arrêta au milieu de l'aller, et la blonde en fit de même. Comme lui, elle avait des paillettes pleins les yeux, et regardait la multitude d'animation autour d'elle.

- On fait quoi en premier, dis, dis ?

L'hybride se retourna vers son ami, tout sourire, avant de regarder autour d'elle.

« Huuuuum … Ça ! »

Elle indiqua spontanément la direction des plus hauts manèges qui dépassaient des stands. Chaises volante, mini circuit de montagne russe, que du bonheur !

« On commence par ça, et après on mange ! »

Oui, parce qu'Elise, elle a tout le temps faim, mais Elise, au bout de ses presque dix-huit ans d'existence, elle a compris que, manger AVANT les attractions, c'est pas forcément la meilleur des idées. Alors maintenant, Elise, elle joue d'abord, elle mange ensuite.

Sans entendre l'avis d'Eden -puisque de toute façon, il a intérêt à être d'accord- Elise se dirige droit vers la file d'attente de l'attraction la plus proche (les chaises volantes) qui est, de manière extraordinaire, fort courte. Et ça tombe bien ! Elle s'enfile, son ami à sa suite, et patiente quelques minutes en discutant joyeusement, levant de temps en temps les yeux pour voir le manèges tourner de plus en plus vite. Elle veut y être ! Mais d'une force !

Enfin, le manège redescend, les gens se détache, et la file avance assez pour qu'ils puissent monter dans les dernières places libres. L'hybride, de par sa nature, et son caractère, n'a pas le moins du monde le vertige, et dès que le mécanisme se met en marche, soulevant ses pieds à plusieurs mètres du sol, elle ne peut empêcher un sourire immense de barrer son visage.
À peine le manège entame-t-il son premier tour à vitesse réduite que la blonde se tourne vers le rouquin, criant un joyeux et énergique :

« C'est partiiiiiiiit ! »

Ce qu'il y a de bien entre Eden et Elise, c'est que peu importe la situation, ils trouvent toujours quelque chose de drôle à faire ou dire, qui amuse l'autre au passage. Par exemple en ce moment, le manège n'avait même pas fait un quart de tour et n'était monté que de trente centimètres, mais déjà les deux amis étaient mort de rire et totalement déconnecté d'une quelconque forme de réalité. Oui, la maturité, c'est nul, point !
Quelques secondes plus tard, le manège commença a prendre doucement de la vitesse, gagnant petit à petit quelques mètres de hauteur. Le vent qui se créé dans le mouvement chassa les mèches du visage de l'hybride, qui ferma les yeux en souriant doucement pour apprécier cet instant serein et silencieux. Bien sur, elle avait l'habitude de la sensation de vol mais … C'était différent. En vol, elle devait sans cesse être en mouvement sous sa forme animal, ou en chute libre sous sa forme humaine, sans parler de la forme intermédiaire qu'elle ne maîtrisait pas encore. Alors être normal et profiter ainsi de cette sensation de flottement … Non, vraiment, elle ne pouvait sans lasser.
En rouvrant les yeux, la vision de son complice, bras écartés au vent et l'expression riante lui arracha un sourire amusé.

Et puis l'instant sérieux se termina, tandis que la vitesse augmentait de plus belle, et que les chaises se penchait doucement sous je ne sais qu'elle loi physique, au sommet du pilier. Encore rien de vraiment fou, bien sur, mais déjà le coté amusement reprenait le dessus, et elle se joignit à Eden pour faire plus de bruit que tout les autres « passagers » réunit. À coté d'elle, elle entendit son ami crier, au dessus de leur rire et du bruit du manège :

- Plus vite, plus vite !

Elle sourit, se préparant à réitérer la demande, mais elle n'en eut pas besoin. Qui sait si le gérant l'avait entendu ou si c'était tout simplement prévu, mais ils accélérèrent encore, à tel point que le monde déjà flou autour d'eux se mua en un vague bord coloré sans forme ni fin. Ils tournaient, encore et toujours, et le vent sifflait à leurs oreilles tendis que la jeune fille était plaquée en arrière par la vitesse. C'était exquis.

Et puis le manège ralentit, et la blonde se sentit un peu déçu. Mais juste un cours instant. Parce qu'ils ne descendaient pas, cela ne pouvait signifier qu'une chose ! Et avant même que le manège ne reparte, en arrière cette fois ci, Elise avait déjà retrouvé le sourire pour apprécier l'effet de rotation qui la faisait filer en arrière à toute vitesse. Quelques cris s'élevèrent tout autour de l'attraction, et l'hybride se joignit à eux, mais avec un cri de joie pour sa part.

Elle se sentait tourner un peu, nul doute qu'une fois au sol, ses premiers pas ne la porterai certainement pas droit. Mais elle était aussi sur que cela ne l'empêcherai pas de courir vers la prochaine attraction, même si cela signifié se prendre un mur en pleine poire !