Aymerick | ღ I'm not a fuckin' prize.

Je sais pas exactement ce qui me prends.
L'astre solaire n'est pas encore disparut à l'horizon, alors je n’enfreins pas réellement les règlements de mon père si je sors maintenant. Hein ? Je sais qu'on me désapprouveras sans doute, mais qu'est-ce que j'y peux moi ? J'ai pas envie de me rouler en boule dans mon matelas confortable alors que je devrais me balader en forêt. Papa ne diras absolument rien, puisqu'on est samedi. et que le samedi, j'ai le droit de sortir.

« Certes, mais pas lorsque le soleil est couché. »
« Si tu arrêtais de me bloquer le passage, peut-être que je n'aurais pas à sortir lorsque la nuit serait tombé. Pousse toi de ma fenêtre, Max. »

Je réussis finalement à pousser mon ami, qui est perché sur le toit de la maison. La seule sortie possible, parce qu'entre affronté un hippogriffe de sa taille ou bien les mains de mon père, je me risquerais à l'animal. C'est pas que mon père s'tune brute, c'est juste que je suis sa petite fille, sa petite princesse. Beurk.
Je ferme les yeux et prends quelques secondes, l'air frais me frappe, mais je reste en position, je ne bouge pas et laisse le vent se prendre dans mes cheveux et attaquer mes poumons. Je lâche un long soupire, étirant mes lèvres d'un sourire. Je me penche doucement vers Maximus pour l'embrasser sur le front, comme je le fais régulièrement ; enfin, lorsqu'il m'autorise, parce que je ne me verrais pas forcer un animal de sa taille a faire ce que je veux, hein. Je m'accroche à l'arbre qui est le plus proche et me balance sur sa branche, je suis doté d'une agilité hors du commun, ce qui me permet ce genre de cascade sans me casser la gueule pour autant. PRATIQUE vous me direz, je suis complètement d'accord.
Une légère bourrasque et je me retrouve sur mes pieds dans l'herbe du jardin. Je retire mes ballerines en me demandant pourquoi je les avais enfilé avant de sortir, je les balance un peu plus loin dans l'herbe et commence à courir dans une direction incertaine. Max n'avait pas accepté de m'accompagner, mais je savais qu'il suivrait le moindre de mes mouvements, de sorte à me retrouver en moins de deux secondes s'il arrivait quelque chose. J'aime la forêt. J'aime la forêt quand la lune est sa seule lumière, et semblerait qu'elle m'aime bien aussi.

Au bout d'une trentaine de minutes, j'arrête de bouger et j'écoute. Le moindre bruit, le moindre mouvement. De petits animaux qui se faufilent pour se trouver un abris pour la nuit, j'aime la nature et ce, même si je ne vois pratiquement rien lorsqu'il fait noir. En ce moment, dans ce morceau de forêt, ce n'est pas la joie. Si je serais froussarde, je serais surement en pleure, contre un tronc d'arbre en espérant stupidement que le soleil se lève déjà. HM. Du coup, j'ai pas peur. Je me remet en mouvement, beaucoup plus doucement, j'ai couru quelques kilomètre déjà et mon souffle est court. J'aurais dut emporter de quoi à boire, j'ai la gorge un peu sèche. J'entends un ruisseau un peu plus loin, je m'approche donc dans sa direction. Un mauvais pressentiment, mais je n'y fais pas vraiment attention.

J'enfonce mes orteils dans les feuilles avant de sourire en coin.
Du plus loin que je puisse me souvenir, j'ai toujours aimé la forêt, j'ai toujours aimé cette sensation de liberté.

J'ouvre à nouveau les yeux pour scruter l'obscurité, ce qui n'a pas beaucoup d'effet au vu de la noirceur qui règne dans les lieux. Je me sens observé et c'est dérangeant. D'après moi, ce doit être Maximus qui me surveille pour éviter que je ne fasse des bêtises. Il sait bien que ce n'est pas mon genre, m'enfin .. je n'en ai pas envie pour ce soir. J'ai décidé de m'approcher de la source d'eau pour boire quelques gorgées. Je sais qu'elle n'est pas nécessairement propre et que quelques gens aiment bien se baigner dedans, mais j'imagine qu'à cette heure, ceux qui avaient à se baigner sont déjà parti et l'eau sale est déjà passé.
Non ?
J'aime mieux ne pas y réfléchir, il faut croire.
J'avance doucement entre les arbres, un léger sourire aux lèvres. Mes longs cheveux blonds se balancent dans le vent, il est léger, mais toujours présent. Je lève ma main dans les airs, puis le vent se fait un peu plus fort dans les branches des arbres. Je m'arrête.
Il y a quelque chose de pas normal. Je regarde autour, puis hausse doucement les épaules comme si je n'avais pas senti mon vent se buter contre un objet, et avec certitude, ce n'était pas un arbre, ils n'ont pas la même aérodynamique.

Je n'arrête pas mon chemin, parce qu'il ne faut pas reculer. Je vois finalement le ruisseau dévaler devant mes yeux, un spectacle magnifique. Je me penche doucement au dessus de ce dernier et attrape de l'eau dans mes mains. Je bois doucement, même si je sais qu'un danger est présent. Avec un peu de chance, je ne serai pas une proie acceptable ? Je serre légèrement les dents, je ne me laisserai pas faire, si c'te personne pense que je suis petite et mignonne, et gentille, et p't'être inoffensive en même temps ?

Je prends une nouvelle gorgée, je me sens fixé.

Je ferme les yeux à peine une seconde. La suivante, je suis face à l'arbre qui abrite mon prédateur, je lui décoche une flèche sous les pieds. Ça ne se passeras pas comme il pensait. Maintenant que je sais qu'il est là, je l’aperçois.
Ce n'est pas bon signe, la manière dont il me regarde. Je n'ai pas envie de rester là, mais s'il ne me veux aucun mal, je serais conne de partir a la course, surtout que j'ai encore envie de me cracher les poumons.

« Qu'est-ce que tu veux ? »

Il saute de son arbre et s'approche dans ma direction. Ce n'est pas bon signe, c'est moi qui vous l'dis. Il n'a pas l'air d'être très sympathique, puis il me regarde comme si j'avais l'air d'une bonne proie. Oh. Mon sang, c'est du ketchup, ma peau c'est d'la pâte à modeler. C'EST MOCHE A BOUFFER. Je lui ai demandé ce qu'il me veux et sa réponse ne se fais pas vraiment attendre, on vas dire que c'est un bien pour un mal. J'aurais aimé mieux qu'il me parle pas.

« Ce que je veux ? »

Non, imbécile, raconte moi ta vie. NAN, MAIS JE M'EN BALANCE.
Il avance dans ma direction et j'bouge pas. Je n'ai pas l'intention de me laisser faire, mais si la seule option c'est de prendre mes jambes à mon cou, j'ai pas assez d’orgueil pour ne pas le faire - j'ai pas spécialement envie de finir ma vie en steak pour brute.

« Je ne veux pas grand-chose ma Jolie. »
« J'suis pas ta jolie. »

C'est pas spécialement une bonne idée de répliquer face à quelqu'un qui a l'air d'avoir envie de me croquer, mais c'est mon instinct de survie qui prends le dessus. Je suis pas quelqu'un qui vas se rouler en boule et attendre qu'on me frappe. Si je peux, je vais frapper la première, puis me pousser ensuite - la fuite, c'est toujours la meilleure option quand tu te ramasses devant un .... putain de vampire avec des muscles comme lui.

« Je fais comme toi, je me promène dans une sombre forêt la nuit. »
« C'est évident, et moi j'suis un putain de papillon. »

Il me prends vraiment pour une conne, je les ai vu poussé ses putains de canines à la con. Je sais qu'il n'a envie que de les planter dans ma chair, ce qui n'arrivera pas tant que j'aurai la force de bouger. Il ne m'auras pas aussi facilement. Si ça se trouve, mon père est déjà sur mes traces, quoi que j'aimerais mieux pas. Même s'il fait genre deux mètre de largeur d'épaule, j'aurais peur pour lui devant un vampire détraqué. Je lève doucement ma main, un tourbillon de feuille se forme autour de lui.

Le temps de dissipé la surprise, je suis déjà disparut. Je cours. Je ne sais pas vers où je vais et je n'ai pas le temps de me poser la question. Il faut absolument que je disparaisse, il faut que je me dissimule à ses oreilles, en imaginant que c'est ça son point fort, sinon j'suis morte. Je canalise ma respiration, je grimpe dans un arbre, je saute d'une branche à l'autre jusqu'à avoir le souffle coupé. Je ne bouge plus, j'attends. Je prends de petites inspirations et j'écoute. Il ne devrait pas être loin.

Je sens le vent dans mes cheveux, les longues mèches blondes qui me frappent le visage tellement je bouge rapidement. Tourne à droite, puis à gauche. Je ne veux pas qu'il m'attrape, mais ça ne me prends pas longtemps avant d'avoir le souffle coupé, j'ai peine à respirer. Maximus avait raison, je n'aurais jamais dut sortir hors de la maison, c'était puéril, un désir d'enfant, comme d'habitude. Je lui dirai en rentrant, si jamais je reviens en vie de cette aventure. J'ai peur, et comme à toute les fois où j'ai peur, ma stupidité prends le dessus, elle me pousse à avoir presque du courage, mais je dois puer la peur. Je m'arrête et j'attends. J'attends, quoi ? Je ne sais pas, d'avoir assez de souffle pour faire encore quelques mètre dans cette forêt qui me semble inconnu maintenant.

« Allez! Ne m’oblige pas à te faire mal ma jolie. »

Je sursaute. Les branches n'ont pas tellement bougé, ce qui me rassure presque. Si je l'entends, c'est qu'il n'est pas bien loin. L'adrénaline remonte dans mes jambes, je ne sens presque plus la douleur dans mes pieds, je pourrais me remettre à courir, ou simplement attendre qu'il s'en aille. Non. S'il est ce que je pense qu'il est, il ne partiras pas avant d'avoir planté ses crocs dans ma chair - et je ne le désire pas plus qu'il le faut. Je suis la fille d'un elfe forgeron et d'une déesse, il ne m'auras pas tant que je serai capable de tenir debout, ce seras ma ténacité qui le décourageras. Je glisse mon arc jusqu'à ma paume, puis me lance dans le vide, de tire une flèche qui se loge au niveau de son estomac avant de me remettre à courir sans regarder derrière moi.

« Essaie toujours. » criai-je par dessus mon épaule.

Ma vision s'est adapté à la noirceur, je vois maintenant mieux que quelques minutes plus tôt, c'est plus facile de courir sans se casser la gueule. Avec ma flèche dans le ventre, il doit avoir été ralentis, non ? Au moins un peu ? Sinon, j'aurai seulement réussis à mettre mon agresseur en rogne ... Ce qui n'est pas particulièrement une bonne méthode pour s'en sortir. Je ne regarde pas derrière moi, c'est toujours comme ça que les salopes blondes se font avoir dans les films d'horreur, puis je suis pas conne au point de me casser la gueule pour voir derrière, non merci.

Je cours.
J'essaie de courir encore plus rapidement, parce que s'il m'attrape, je ne me ferai pas de faux espoir sur mon avenir, parce que je n'en aurai carrément pas. Je serre les poings et continue de m'enfoncer dans la forêt, parce que j'aimerais encore mieux me plonger dans un puits sans fond qu'être quelques secondes avec celui qui me poursuit. Il est derrière, j'entends ses pas dans les feuilles, dans la terre.
Je l'entends presque grogner jusqu'où je suis. Je ne me retourne pas, sinon je me prendrai les jambes dans les racines et je m'étendrai de tout mon long. Si je reste debout, j'ai une chance de survivre. Si je tombe, je meurs.

Une douleur intense m’atteins la jambe droite, je lâche un hurlement alors que j'enchaine les pas, mais la souffrance passe par dessus ma volonté de survivre. Je m'effondre sur le sol, je fais quelques tours sur moi-même avant de m'arrêter dans l'herbe. J'ai de la difficulté à respirer, je me tourne sur le dos en serrant ma jambe contre moi. Je ne vois pas la blessure, mais elle me brûle comme si on m'avait lacéré la peau a coup de couteau ; et je sais que ce n'est pas ça. Il s’approchera suffisamment de moi pour que je puisse le toucher, et dans cette position je serai en mesure de lui voler sa force vitale pour me régénérer moi-même. Je prendrai alors le dessus, il faut juste que je reste en vie suffisamment longtemps pour le faire.

« J'ai d'autres ressources ma Jolie. »

Cette voix me glace le sang, elle me donne des frissons. J'ai envie d'hurler pour qu'il ne me touche pas, mais ça lui ferait plaisir. Ca lui ferait tellement plaisir que je ne le fais pas, je reste dans le plus grand des silences. Je l'entends s'approcher dans ma direction, il ne vas plus rapidement. Il marche, comme si sa victoire était assurée. J'ai presque envie de sourire. Il se croit infaillible, le bébé vampire. Il n'a jamais eut de proie comme toi, c'est évident. Il s'élance et une douleur atroce cogne dans mes côtes, j'ai tellement mal que je sais que je ne serais pas capable de me relever seule avant au moins quelques heures. En même temps, je sens qu'il s’arrêtera pas là. Il m'attrape, carrément, comme si je ne pesais rien du tout. Il n'a aucune difficulté et me plaque le dos dans l'arbre, je sens les bosses de l'écorce me lacéré sous le chandail. Évidement, en plus, il est obligé de foutre mes fringues en lambeaux. Je serre les dents en appuyant mes mains contre les siennes, comme pour me retenir dans les airs, mais en même temps, je réussis à utiliser mon pouvoir contre lui.
Il ne se rendras pas compte toute suite, mais ses forces vont diminuer et je serai en mesure de guérir ma blessure à la jambe. Sauf que pour le moment, j'ai vraiment mal. Je me racle la gorge en le regardant droit dans les yeux, je lui crache dans le visage et me débat comme une dingue, jusqu'à ce que je me rende compte que ça ne sert absolument à rien.

« Tu le regretteras, c'est moi qui te le dis. »