Aymerick | ღ I'm not a fuckin' prize.

Il s'approche encore. Son visage s'enfouit à travers mes cheveux, jusqu’à ce que je puisse sentir sa respiration chaude sur ma peau. S'il n'aurait pas d'abord essayé de me tuer, ce petit tour aurait sans doute créer un autre sentiment chez moi, sauf que pour le moment, je ressens un profond dégoût, une sorte de haine, pas complètement dirigé vers lui. On peut dire que c'est compliqué. Il me tient, je n'ai aucun moyen de me battre, mon arc est loin, dans mon dos et le couteau attaché ;a ma hanche est impossible à atteindre.
C'est la fin.
Je tente mon pouvoir sur lui, mais ce pouvoir ne se contrôle pas bien, il fait un peu n'importe quoi.

« OuaisOuais. Ta gueule. Ça va juste être moins pénible, si tu cesse de me faire chier. »

Tu peux être sur que si ma vie est pour se terminer, je vais te faire chier aux maximum, du con. Je suis une emmerdeuse quand je le veux et j'avais vraiment envie de l'être à ce moment-là. Je sais pas si je rêve, mais j'ai l'impression d'avoir du lousse, comme si d'un coup, je pouvais respirer à nouveau. Je lui donne une poussé, il est tellement concentré ailleurs qu'il recule de quelques pas sans vraiment s'en rendre compte.
Merci, facultés magiques.
Je prends discrètement mon couteau, un bruit familier me vient aux oreilles. Je n'ai pas besoin de lever les yeux pour savoir qui approche. Un sourire se dessine sur mes lèvres, un petit rictus triomphant.

« Si tu abandonnes maintenant, tu auras la vie sauve, dans le cas contraire, je ne garantis rien. »

Je parle comme si j'avais l'avantage, avec ce qui approche, je sais que c'est le cas. Je l'entends, son battement d'ailes dans l'air, cette force de bras, il s’attaquera au jeune homme s'il lève la main sur moi à nouveau, je n'ai même pas peur qu'il me laisse tomber. Maximus, c'est le meilleur gardien que je pouvais pas avoir, je crois que je n'aurais surement pas aimé autant avoir un affilié à l'allure de chaton, il ne m'aurait pas aidé autant. Je pointe mon couteau dans sa direction, je ne souris plus maintenant, et même s'il m'a sauté dessus je serais prête à partir sans chichi s'il me laissait tranquille, mais je doute réellement qu'un vampire qui veut mon sang me laisseras dégager. En même temps, a ses yeux, je suis faible, petite et innocente, alors comment pourrait-il se douter que finalement, je suis aussi dangereuse que mignonne ? Il ne le peut pas.

Je ne sais pas pourquoi je reste là à faire la mariole devant quelqu'un qui veut ma peau. Peut-être parce que j'espère naïvement qu'il y aura un minimum d'humanité en lui. Visiblement, je me suis trompée. Ça ne prends pas de temps avant qu'il ne me prouve que ce que je venais d'avancer.

« Arrête de te faire des illusions... »

Je fronce légèrement les sourcils, je suis déçue de la tournure des choses. J'aurais sans doute préféré qu'il me laisse partir simplement, sans faire de problèmes, mais ça n'a pas l'air d'être dans ses plans. Non, j'imagine bien que le sang d'une elfe demi-divine doit être quand même franchement alléchant, bien que ça me dégoutte d'y penser. Le sol remue sous mes pieds, mais je concentre toute mon attention sur le vampire qui me dévisage presque. Une douleur aiguë m'attaque les jambes, me stabilisant par la même occasion. Je ne peux plus bouger, et la douleur est  atroce, je réprime très fortement mon envie de beugler comme une folle.

« Ce qui s'amène, ne me fais pas plus peur que toi. »

Je serre les dents en le voyant, toujours là, tellement confiant. J'ai envie de mourir tellement j'ai mal. Je penche la tête, me rendant compte que ce qui me tiens ... ce sont des bras, des membres cadavériques. C'est dé-gou-tant, et vachement souffrant. Je me penche, malgré la douleur que ce simple geste m'occasionne. À bout de ressource, j'empoigne le couteau qui est toujours dans ma main et commence à trancher monstrueusement les membres qui me tiennent. Ils n'ont pas l'air d'avoir mal, eux, mais leurs os ont l'air fragiles. Un avantage pour moi, ça en fait au moins un.

« Ne viens pas Max, ou il essayera de te tuer. »
« Je dois t'aider. »
« Non ! Attends. »

Il n'y avait pas moyen, il ne se ferait pas blesser par ma faute. HORS DE QUESTION.
Je me levai à nouveau, incapable de bouger plus. Ces trucs refusaient de me lâcher. J'entends Maximus plonger dans les feuilles sur le vampire. Je me sens glisser, profondément, dans un trou noir.

[ ... ]

J'ouvre les yeux, je suis à la maison. Je penche la tête sur le côté et pousse un hurlement strident qui alertera surement mon père. Pourquoi ce connard de vampire est étendu un peu plus loin sur le sofa de ma chambre ?