Je serais toujours l'épaule sur laquelle t'appuyer. Alors tu n'as pas à hésiter. [PV Alysssaaa ♥]

▬ Et donc sinon, dis moi, à quel point ça va bien ? On marche correctement, on a aucun vertige ?

Il ne pouvait pas s'en empêcher. Et puis, lentement, il se sentait craquer, il avait envie d'hurler; il avait envie, aussi, de choper toutes les armes qu'ils trouverait et d'aller buter de l'elfe. Bon, les soucis était que, 1) il aurait peu de chance, à défaut de tuer, de survivre et 2) il ne pourrait s'empêcher d'en ressentir quelques remords. Même s'il s'agissait de sa sœur. Bon, nous dirons qu'il le vivrait mieux que pour tous les autres, depuis... Elle. Mais ce n'était pas le moment d'y songer. Il continuait de la dévisager, sachant pertinemment qu'il lui faisait mal -et pour cela aussi, il ressentait déjà un bourgeon de remord qui s'épanouissait lentement au creux de son ventre. Elle sembla lasse de ses questions, de ses insinuations, de lui en somme; ouais, ce qu'il pouvait être chiant, lourd, à l'opposé de ce qu'elle aurait attendu de lui. Ce qui, logiquement, lui faisait assez mal, aussi. Mais bon, ce n'était là que justice; il lui faisait souffrance, il était naturel qu'elle en soit un peu, au moins, vengée.

▬ Ça va. De mieux en mieux.

Elle fronçait les sourcils, concentrée; elle fronçait les sourcils, continuant de le fixer comme elle faisait toujours, dans ce genre de moment. Un schéma répétitif, périodique, commun, dont il s'habituerait peut être -ou non, au vu de leur rareté. Elle le défiait ainsi du regard mais aussi, aussi, lui prouvait qu'elle n'était pas faible, lui faisait voir cet ego auquel il faisait une moue légèrement emplie de dépit, cet ego qui lui permettait de tenir debout, fièrement. Elle le fixait de ses prunelles couleur des océans sans faillir, plongée dans quelques pensées qu'il n'arrivait pas à identifier. Mais au vu de son regard, cela le concernait, à n'en point douter. Et elle ne songeait surement pas à un pays en fleur, en tout cas. Déjà que cela ne lui ressemblait, nous dirons... Pas du tout...

▬ Qu'est-ce que tu cherches à prouver, Shawn ? Que tu es le plus mature de nous deux, le plus réfléchis ? Tu crois que tout le monde ne le sait pas déjà ?

Il en resta bouche-bée. Le plus mature, le plus réfléchi ? Souvent, pas toujours. Ils n'avaient pas le même tempérament, que voulez vous; elle plus impétueuse, lui, plus calme. Mais ce n'était pas cela, qui l'étonnait; c'était de voir ainsi Maïwenn , la fière Maïwenn , li reprocher une pensée qui ne lui avait même pas effleuré l'esprit. Parce qu'en fait, il n'avait jamais médité là dessus. Dardant son regard brillant sur elle, il l'observait sans comprendre. Ce qu'il voulait, lui, c'était son bien; hors, le comportement de la veille, ainsi que des toutes les autres fois qui lui avait précédée, allait complètement à l'encontre de sa simple survie. Alors de son bien... Il cligna des yeux, frappé au vif. Ah. Dispute. D'accord. Et...? Il devait faire quoi, elle attendait quoi ? Qu'il s'y plie, peut être ? Qu'il s'excuse, aussi ? D'avoir peur de la perdre ? Et puis quoi encore ?

▬ Ce que je veux, c'est que t'arrête de foutre inutilement en danger, voilà ce que je veux.

Se rendait-elle compte que s'il la perdait, le monde s'arrêterait de tourner ? Se rendait-elle compte qu'elle était tel un astre autour du quel gravitait les objets célestes ? Se rendait-elle compte de l'importance qu'elle avait, à ses yeux ? Sa famille, c'était absolument tout ce qui l'importait; et, là, il s'agissait de sa sœur. Elle lui était beaucoup, beaucoup trop précieuse. Pourquoi, à son avis, acceptait-il, malgré sa sensation d'étouffer, de rester à la maison ? Pour Mia, pour Ethan ? Ils les adoraient, c'est vrai. Mais voilà. Tous les trois se foutaient en danger dés que ça les amusaient, et lui, lui, cela ne l'amusait pas du tout. Pourquoi, à son humble avis, voulait-il à tout prix les accompagner ? Parce qu'il détestait les elfes ? Mais putain, ce qu'il s'en foutait, de ces elfes ! Tiens, s'ils n'avaient jamais existé, cette conne ne se foutrait pas dans des situations pareilles ! Quoi qu'elle aurait surement trouvé une autre façon de frôler la mort, mais...

Elle continuait de le regarder, la tête haute, fière. Être la cadette était-il si difficile que cela...? Il ne soupçonnait en rien les pensées qui assaillaient l'esprit de la jeune femme; il avait beau si bien la connaître, ils avaient tous deux des recoins sombres de leur être dont l'autre n'aurait même soupçonné l'existence. Bien qu'il aurait été plus simple pour lui de deviner ce que cacher les rouages de son esprit en cet instant qu'elle, qu'elle n'aurait put, elle, imaginer certains faits à son sujet à lui. Comment cette haine feinte. Et il continuait de s'enflammer, sans parvenir à éteindre l'incendie, sans parvenir à se contrôler, à se calmer, à lui parler posément comme il le faisait d'habitude; tout le monde, tout le monde est exposé à ses sentiments, à ces bourrasques qui vous bousculent et vous envoie valser, tout l monde peut perdre les pédales, tout le monde peut s'énerver... Et Deavon, ce n'est pas un dieu.

▬ Ce que je veux, il haussait un peu la voix, tentant de se calmer, ce qu'il n'arrivait que moyennement à faire, c'est que j'arrête de flipper comme une malade parce que, à tout moment et sans raison, je peux te perdre, toi, et Mia, et Ethan, que vous êtes tellement, mais tellement cons, que j'en tremble, parce que, Alyssa, ce que je veux, c'est garder ceux que j'aime en un seul morceau ! Tu peux le comprendre, ça ?!

Se calmer. Elle continuait de le défiait, fièrement. Il en pouvait plus. Et puis, sans criait gare, elle s'écroula. Ou plutôt, elle s'exclama, avant de s'écrouler.

▬ Tu veux entendre quoi, hein ? Que j'ai mal ? Oui. J'ai mal. Que j'ai été imprudente ? Oui, je l'ai été. Que maintenant, j'ai juste envie de m’effondrer et de pleurer ? OUAIS, SHAWN ! OUAIS, J'AI ENVIE DE ME LAISSER TOMBER .. DE PLEURER ....... Putain .. tu comprends rien.

Il se tut. Écroulée au sol, à genoux, elle pleurait; fait tellement, mais tellement incongru qu'il ne sut que faire sur le moment. Elle avait déjà explosé, avant cela, mais il ne se souvenait pas qu'elle se soit physiquement écroulée de la sorte. Et finalement, comme il fallait s'y attendre, elle gagna. Il ravala sa colère, et s'accroupit près d'elle. Amusant de constater à quel point elle pouvait en faire à peu près tout ce qu'elle désirait, à compter du moment qu'elle en prenait réellement conscience et qu'elle exploitait ce fait. Bon, sauf que là, ce n'était pas vraiment son idée. Mais cela aurait pu, écoute... Hmmm non. Pas Maïwenn.

Il caressa une coupure légère sur sa joue du pouce, tendrement, avant lui redresser le menton avec tout autant de précaution. Plus qu'à espérer, maintenant, que la crise était passée et qu'elle ne l’assommerait pas sous le coup de la rage. Non pas qu'il ne l'aurait pas mérité, mais disons qu'il aimerait évité autant que faire se peut.

▬ Je suis désolé.

Bien sûr, comme si ces simples paroles allaient l'apaiser. Mais il ne pouvait dire autre chose, après tout; c'était la stricte vérité, il était désolé. Dégageant une mèche de cheveux qui barrait le visage de la jeune fée, il lui adressa un sourire qui s'accordaient à ses dires puis ajouta, dans un soupire :

▬ Rentrons.

Quelques secondes, puis il ajouta :

▬ Je ferais en sorte que maman te laisse tranquille, d'accord ? Tu as été... Assez réprimandée pour aujourd’hui, je pense.

Se redressant, il lui tendit une main afin de l'aider à se relever. Il désirait à tout prix vite quitter cet endroit -trop risqué, surtout pour elle, dans cet état. Mais si un seul de ces salopard pointait le bout de son nez... Il exploserait probablement plus vite que le bouquet d'un artifice.

L'adolescente ne fut plus capable de se tenir sur ses deux jambes, elle s'effondra dans les feuilles mortes des arbres en fixant attentivement le sol. Elle ne pleurait pas, les larmes roulaient simplement sur ses joues, tombaient dans les feuilles. Elle ne sanglotait pas, rigide comme une planche de bois, bien qu'elle aurait eut envie de se jeter sur son frère pour lui faire comprendre sa douleur refoulée, elle ne le faisait pas. Maïwenn en avait vu des vertes et des pas mûres durant sa vie, mais elle ne s'était jamais laissé tombé aussi bas. Jamais elle n'avait eut mal à en crever comme aujourd'hui. Jamais elle n'avait eut autant envie de disparaître quelques minutes, juste ne plus être, l'espace d'une heure. La demoiselle ferma les yeux, elle ne souhaitait pas croiser le regard furieux de son grand-frère sur sa personne. Il ne pouvait pas comprendre ce qu'elle ressentait, ce qu'elle pensait. Il ne pouvait même pas savoir combien ce pouvait être important pour elle, de pouvoir s'identifier à quelque chose, outre qu'à un membre de sa famille. Elle ne voulait que se faire reconnaître en tant que fée, est-ce mal ? Au lieu de se faire félicité de protéger les leurs, on la grondait pour être sortie la nuit. Au lieu de lui dire, qu'elle faisait bien en essayant de regagner leur terre d'origine, on lui disait qu'elle risquait sa vie. Alyssa avait dans la tête qu'elle crèverait tôt ou tard, que ce soit d'un elfe, de vieillesse, d'un accident. Elle n'en avait rien à faire, mais elle ne voulait pas qu'on oublie son passage sur cette île, qu'on oublie pas qu'elle s'était battu pour sa race, qu'elle était un pilier pour ceux qui était dans le besoin. Il ne comprenait pas qu'elle avait besoin de se sentir comme une fée, parce qu'elle n'avait plus le seul critère des fées qui les différencies des autres. Elle n'avait plus d'ailes. Bien qu'elle faisait semblant de rien, ça lui pesait la conscience. Elle avait besoin qu'on sache qu'elle était là, quand d'autres ne l'étaient pas.

Son grand frère s'était approché d'elle. Maïwenn n'avait pas bouger d'un pouce, se concentrant tellement fort sur les feuilles devant elle. Il caressa doucement sa joue, une brûlure s'intensifia, mais elle ne se dégagea pas pour autant. Elle sentit sa main glissé le long de son menton pour lui relever la tête, mais même si la tête suivit le mouvement, ses yeux fuyait une seconde avant de se retourner vers lui.
Elle s'attendait a un autre grondement de sa part, mais ses gestes étaient trop doux. Ils ne s'engueuleraient plus sur ce lieu, du moins, pas en ce moment.

« Je suis désolé. »

La gamine eut envie de lui répondre qu'il faisait bien de l'être, mais elle ne dit rien. Son moral n'étant pas au mieux de sa forme, elle se contentait d'acquiescer silencieusement. Elle aimait son frère, beaucoup, mais elle le préférait et de loin lorsqu'il était comme ça. Tendre, affectueux. S'il fallait qu'elle se mette dans tous ces états à chaque fois, ce ne serait pas de la tarte.

« Rentrons. »

Elle n'avait pas le choix. Elle n'avait pas envie de rester là de toute manière.

« Je ferais en sorte que maman te laisse tranquille, d'accord ? Tu as été... Assez réprimandée pour aujourd’hui, je pense. »
« Je crois que je l'ai assez été pour une vie entière. »
« A condition que tu cesses de faire des bêtises, gamine. »

La jeune femme ferma les yeux une seconde, celle d'après, son frère lui tendait sa main. Elle soupira un bon coup avant d'attraper la main de son aîné, elle n'avait pas envie de se lever, mais elle ne pouvait pas continuer à se mouvoir dans les feuilles. Elle inspira et suivant ce mouvement, elle balança la majorité de son poids vers l'avant pour se remettre sur pied. Ce n'est pas la joie. Maïwenn fut prise de vertige dès la position verticale complété, elle regretta immédiatement ce mouvement. Elle prit une nouvelle inspiration, puis se poussa légèrement sur ses genoux pour tenir son propre poids d'elle-même. Mission possible, étonnement. L'adolescente se dégagea un peu de la prise de son frère, qui l'avait aidé a tenir debout depuis son levé.

« J'aimerais être toi. »

Autant dire que sa propre existence était merdique. De la bouche d'Alyssa, c'était un peu difficile à croire. Elle ne s'était jamais réellement rabaisser aux yeux des autres, elle préférait garder ses doutes pour elle-même. La demoiselle leva les yeux vers son aîné et soupira, encore une fois, elle pensait réellement ce qu'elle venait de dire.

« Tu es toujours parfait aux yeux de maman. Tu n'as pas besoin de chercher les embrouilles pour qu'on s'occupe de toi. Tu n'as pas une vengeance personnelle envers les elfes comme moi, tu n'as pas cette haine qui pèse, cette douleur constamment sur le cœur. J'ai besoin de traquer ces êtres, comme un vampire a besoin de sang. Je ne sais pas pourquoi, mais c'est comme ça. Maman ne comprends pas, elle ne me comprendras jamais de toute manière. Mais toi, tu es parfait. Le parfait grand-frère, le parfait garçon, surement le parfait petit ami sans doute, le parfait ennemi, le parfait ami .... »

C'était difficile pour Maïwenn de réellement dire le fond de sa pensée une bonne fois pour toute. Elle n'entendait aucun bruit autour, ce qui ne la rassura qu'à moitié. C'était quand même étrange que la forêt soit sans un bruit, comme si on tentait de les épiés. Elle plaqua sa main contre son front et serra les dents. Une migraine atroce venait de la frapper, au point où elle dut s'accrocher à son frère pour ne pas perdre pied.

« Wow ..... »

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Hors-rp ~
Ne t'en fais pas. x) On peut le continuer comme dire qu'ils arrivent à la maison tel quel. Ton choix. Sinon, on en referas un. (c'est obligé, sinon je pleure)