Sous un arbre solitaire [Pv : Shenit/Violetta]

La rage. Un sentiment qui semblait tellement ne pas avoir sa place dans ces lieux... Comment pouvait-ont être enrager au beau milieux d'une forêt au semblant enchanté? Le bruit des animaux lointain, des feuilles ballotés par le vent et cette de l'odeur agréable de la liberté. Comment pouvait-elle être fâchée ? Il n'y avait véritablement personne ici, sinon qu'elle même et quelques hybrides un peu trop sauvage pour la vie sociale. Elle était une mage, sa place était dans un laboratoire avec des artifices magiques en tout genre... Ou mieux, pour rester dans les grands classiques, avec une grosse marmite et des ingrédients farfelus. Vraiment, les clicher avaient bien changer au cours des années. Elle ne savait même plus comment elle devait agir, elle qui jusqu'à peu, ce croyait encore une humaine... Et non un être magique. Ce monde de fée était maintenant le sien, bien loin de son portable et son ordinateur... Cela lui manquait un peu, elle avait un semblant de vie sociable grâce à cela. Maintenant ? Elle en était réduit qu'à fuir la ville. De honte, de rage et de jalousie...

Une petite plaine au beau milieu de la foret, rien de très grand ou d'extraordinaire. Mais au beau milieu de cette dite plaine, s'y trouvait un immense arbre. Seul, solitaire, comme si les autres arbres n'osait pas l'approcher. Vu de haut, l'on pourrait croire qu'il était l'exclus de cette forêt. Sans doute car l'arbre était plus immense que tout les autres et aussi qu'il n'était pas de la même 'race' disons. Il était visiblement différent, son bois était plus foncé et plus large. Son feuillage d'un vert sombre, il faisait beaucoup d'ombre à sa base. L'endroit parfait pour s'y reposer un moment. Violetta alla s'y adosser, elle avait mal au pied de toute cette marche en forêt... Surtout, qu'elle ne savait même pas vers ou elle allait. Voulant seulement s'éloigner de la ville... Ou plutôt, s'éloigner des gens. Elle se mourrait de jalousie à voir tout ces gens heureux, avec plein d'amis et d'histoire sympa a raconter. Ce qu'elle avait elle ? Une incroyable incapacité à se faire des amis avec son attitude de merde... Et une histoire à donner froid dans le dos. Sans doute était-elle seulement trop négative, mais elle n'avait pas le sentiment d'avoir sa place ici. Ici ou nul par ailleurs en fait... Partout ou elle allait, les problèmes la suivaient.

De sa robe noir et ses talons hauts, l'on croyait rapidement qu'elle n'avait pas trop sa place en forêt non plus. Ses vêtements un peu cours et révélateur n'était vraiment pas l'idéal pour quoique ce soit de physique à vrai dire. Elle avait l'air d'une succube qui aurait perdue sa route chez le pays des elfes. Qu'est-ce qu'elle foutait là... Mais au fond, ici ou ailleurs... Y existait-il vraiment un endroit pour elle ? Sans doute l'enfer oui... Mais il était triste à dire qu'à ce sentir différente, elle finirait parmi les criminels. Comme si le fait de ne pas être comme les autres était un crime... Voilà bien pourquoi elle était si en colère, voilà pourquoi elle serrait son épée entre ses mains comme une véritable maniaque. Sur le bord de faire une crise et donner des coups sur les arbres, ne serait-ce que pour ce défouler. Mais serait-elle entendue ? Même si elle hurlait, qui ce donnerait la peine de venir ici ? De toute manière... Elle frappait les arbres, il y avait de force chance que des gens vienne la chasser, pour avoir blesser des arbres et la nature. C'est bien l'ironie de son cas, mêmes ces arbres avaient plus de valeur qu'elle en avait. Il y avait bien quoi rire.... Elle rigola un peu, toute seule... Sans personne autour. Ce faire de l'humour que pour soi-même, sans un mot... Était-elle devenue folle ? Au point ou elle en était rendu... Ensuite, elle décida de fermer les yeux un instant... Dormir et oublier ses vilaines pensés auto-destructrice était sans doute une bonne idée.

"Un jour, tu seras tellement dégoutée du monde que, même toi, mon ange, tu auras envie de te suicider."

Shenit chassa ces pensées du revers de la main. Bon sang de bonsoir, ce que les paroles de sa mère pouvait l'énerver. Pieds l'un devant l'autre, elle entrait dans la forêt. Rage. Déprime. Haine. Sa brulure faisait d'elle tout ce qu'elle n'aimait pas. Elle ne pouvait rester près de Syldän, qui se douterait forcément de quelque chose… Alors elle évoluait là, seule. Les arbres l'apaisaient, mais rien n'était assez fort pour calmer sa colère. Elle frappa dans un arbre et continua sa route. Le chemin était bordé de grandes fougères, les pins semblaient monter vers l'infini. Elle aurait voulu être comme eux, pouvoir toucher le ciel… Mais cela lui paraissait impossible. De jour en jour, son coeur se noircissait, à défaut de ne pas avoir d'autres rayons de soleil que de voir Syldän sourire quand elle-même souriait. Shenit ferma les yeux. La douce mélancolie du chant des oiseaux l'enveloppa. Elle sentit un combat en elle, entre les sons des animaux et le côté sombre de son âme.

Soudain, sur le chemin en terre, en face d'elle, elle vit un homme courir. Sur ses lèvres, elle décelait des mots, sans réussir à les comprendre. Il avait l'air paniqué, effrayé. Quelque chose avait du se passer. Cependant, la nature, elle, n'avait pas bougé. Shenit en tira la conclusion que ce n'était pas grand chose et avança. Elle suivit les pas de l'homme. Très rapidement, elle comprit que cela l'emmènerait à cet arbre. Celui qui cachait autant de chose qu'elle, qui se sentait surement aussi seule qu'elle l'était au milieu de cette petite plaine. Tout ce qu'elle savait de cet arbre, elle le savait par les paroles des villageois. La petite demoiselle n'était jamais venu par ici, recommandation de sa bien-aîmée. Elle aimait de ce fait, le mystère que représentait cet endroit pour elle. Elle avait l'impression de fuir. Non seulement Syl' mais aussi elle-même. Elle avait l'impression de ne faire que ça. Elle avait fuit sa maison, ses parents, le monstre du passage. Et là, maintenant, elle fuyait encore. Elle arriva face à l'arbre.

Sorcière.

Sorcière… Le mot qu'avait prononcé l'homme. Elle jeta un oeil à l'arbre. Grand, magistral, il avait cette allure de roi de la forêt. Il semblait perdu à travers la plaine, mais, de par sa largeur, remplissait l'espace. En dessous de l'arbre, allongée à son pied, une demoiselle aux cheveux roses. Elle sentait la magie à plein nez. La magie incontrôlée, même. Nouvelle dans le coin surement. Si la pluie n'avait pas commencé à tomber, Shenit l'aurait attaqué. Mais de suite, les gouttes qui lui tombèrent sur le corps apaisèrent ses émotions. Elle se sentit renaître. Elle observa la demoiselle. Faut-il fuir ce qui nous fait peur ? Faut-il affronter les choses ? Elle se dit que la demoiselle allait peut-être aussi mal qu'elle. Elle avança vers elle. L'eau autour de Shen' semblait la respecter et épousait ses formes.

Elle se mit dos à l'arbre et s'assit à côté de la jeune fille. Elle ressentait une similitude entre cette dernière et elle même. Avec l'arbre aussi. Elle respira l'air lorsqu'une goutte tomba sur son nez. Elle rit. Elle n'avait pas peur de ce que l'autre pensait d'elle. Shenit était le genre de fille que tout le monde aimait -du moins quand elle était comme ça- mais elle savait rester quelque peu simple. Elle leva les yeux au ciel et regarda les feuilles de l'arbre. Délicatement, elle posa sa main sur la racine du solitaire, juste à côté de celle de la demoiselle qui dormait. Elle soupira.

Les plus forts sont toujours seuls, n'est-ce pas ?

Combien de temps avait-il passé entre le moment ou elle frappa les yeux et celui ou elle les ouvrit à nouveau ? Le temps était devenue d'une banalité au fil des années, son esprit savait faire le vide pour oublier complètement que le temps passait. Une faculté digne d'une prisonnière, qui avait du passé la majorité de son existence à ne rien faire entre quatre murs. C'était bien l'ironie que maintenant 'libre', elle ne l'était pas vraiment. Si ici, il n'y avait pas de mur autour d'elle, les murs étaient tout de même là... Dans sa tête, de façon imaginaire. Les choses n'avaient pas changés, sa solitude la suivait partout. Un homme était même venu la voir aujourd'hui. Sans doute attiré par une proie facile que pouvait être une jeune femme endormie au pied d'un arbre... Qui sait... Sans doute était Violetta qui avait une vision trop négative des gens. Elle ne voyait que le mal en eux... Jamais elle n'aurait songé qu'il était peut-être seulement curieux de la voir ici. Sans un mot, elle ne fit que ouvrit les yeux. Un simple regard suffit, rien de plus, rien de moins. Un regard qui disait clairement "Ne t'approche pas ou tu va le payer". L'homme le comprit instantanément, surtout qu'elle avait toujours son épée à la main... La menace était très sérieuse, ce dernier fuit aussi vite qu'il était venu. La traitant de toute sorte de chose... Mais cela allait l'affecte très peu. Elle avait l'habitude de générer ce genre de réaction. L'ironie de son cas était sans doute que au fond, elle aurait aimer qu'il ne fuit pas. Qu'il persiste à vouloir de sa compagnie... C'est seulement que Violetta ne connait rien d'autre que l'offensive et l’agression. Ayant été habituée à une mentalité plutôt défensive, car elle en avait marre d'être une victime. Ce qui avait pour résultat se comportement sauvage qui semble détestée tout le monde...

Bah... Au fond qu'importe... Ce n'était pas comme si cela pouvait être pire... Ah tiens, de la pluie... Elle avait sans doute parlée trop vite avec maintenant la pluie qui commençait a tomber. Vraiment elle avait l'impression que personne ne lui laissait de chance. Il devait y avoir quelqu'un a blâmer pour toute la malchance qu'elle subissait. Oh sans doute que sur un point de vue logique, comme lui disait son psychologue... La première personne a blâmer est toujours soi-même... Mais d'un autre coté, n'était-elle pas déjà plutôt très auto-destructrice ? Avouons qu'elle en avait un peu marre de toujours prendre la faute, elle voulait que d'autre la prennent aussi. Sans doute se sentirait-elle mieux si elle pouvait tout mettre sur le dos de quelqu'un...

Bref malgré bien la pluie... Une jeune femme, plus petite qu'elle, venu se mettre à dos à l'arbre d’où elle était. Comme si Violetta n'existait pas, comme si elle était venu ce poser ici pour une raison différente que celle de la rencontre avec elle. La jeune mage la regarda un moment, le regard sans envie, sans passion. Elle la regardait car elle était jolie a regarder... et que le paysage autour la saoulait un peu. Ce n'était pas pour la dévisager, mais Violetta manquait cruellement d'une connaissance des principes moraux et de la sociabilité en général. Elle ne savait pas que fixer quelqu'un était impolie, elle la regardait véritablement et naïvement simplement par curiosité de sa présence... Et aussi car elle était jolie. Elle ne réalisait seulement maintenant que les gens de ce monde de fée, était véritable tous beau et belle... Contrairement au monde humain ou la beauté était quelque chose de rare...

Les plus fort sont toujours seuls ? Voilà ce qui sorti de ses lèvres. Violetta devait avouer qu'elle était plutôt fan de la réflexion et des proverbes. Elle aimait bien les principes un peu philosophique de phrase souvent à double sens. Elle était une mage après tout... Sans doute était-ce dans ses gènes que d'éprouver un intérêt à l'étude et à l'élaboration de pensé. Mais sur la phrase de la jeune femme, elle n'y avait jamais trop réfléchit de la sorte. *Suis-je forte car je suis seule ? Ou seule car je suis forte ?* Peut-être était-ce la raison... Qui sait. Elle y réfléchit un moment, s'avouant a elle même ne s'être jamais vu comme quelqu'un de particulièrement 'fort' au sens propre du terme. Mais plutôt quelqu'un de malin et manipulateur. Mais si seulement les résultats compte, alors oui, peut-être pouvait-elle dire être forte... Hélas, la notion de force n'était que question de point de vue...

"Ou alors c'est parce qu'il sont seuls qu'ils deviennent fort."

Une phrase pleine de réflexion, comme elle les aimait. En même temps, elle en disait un peu sur sa personne involontairement. Car elle ce reflétait très bien dans la phrase qu'elle avait dit. Sans doute aurait-elle été beaucoup plus souple, gentille, aimante, adorable et inoffensive... Si elle avait été bien entourée et avec des supports moraux. Mais tout cela n'était que du passé, elle ne pouvait pas le changer de toute façon. Puis, alors qu'elle réfléchissait, elle sentait l'eau lui couler sur le visage... L'arbre était immense et bloquait en majeur parti la pluie... Mais pas totalement non plus. Aucun doute qu'elle finirait toute trempée d'ici quelques minutes, ce n'était qu'une question de temps. Heureusement, elle portait du noir. Une couleur qui ne change pas, même une fois mouillée. Le vent tant qu'à lui était un second problème, si plus tôt il était agréable, maintenant qu'elle était trempée... Le vent semblait plus frisquet. Elle colla alors ses cuisses contre elle et enroula ses bras autour, logeant ses mains contre ses jambes pour les réchauffer un peu.

"Stupide pluie...."

Elle citait l'évident, elle était un peu inconfortable. Enduré le froid n'était pas quelque chose qui la dérangeait, c'était surtout sembler faible devant quelqu'un d'autre qui la dérangeait. L'on l'avait élever comme un garçon après tout... Apprendre a prendre les coups, ne jamais pleurer et jamais ne montrer de faiblesse... C'était des valeurs qu'elle avait grandit dedans. Non pas qu'elle avait forcément envie de pleurer, mais qu'importe ce qui pourrait arriver elle ne vesserait pas de larme. Par honneur... Honneur à quoi? Aucune idée... Mais sans principe, l'on n'est pas grand chose. Bref... Discuter avec quelqu'un d'autre n'était pas sa tasse de thé. Elle ne savait même pas par quoi débuter. 'Bonjour' ? Mais l'on dit normalement cela comme début de phrase... le dire maintenant semblait déplacer... Lui dire son nom alors ? Mais a quoi bon... Les noms sont si futile à savoir... Surtout le sien. Elles ne risquait sans doute pas de ce revoir après. A voir sa beauté, aucun doute qu'elle devait avoir quelqu'un qui l'attendait quelque part. Violetta elle, avait bien nul part ou aller. Que ce soit ici sous la pluie, ou là bas sous la pluie... Qu'est-ce que cela changeait vraiment. Alors elle décida de faire son asociale. Restant muette et fixant l'eau venu du ciel faire des flaque devant elle. Réfléchissant a des philosophies sur la pluie et sur le cycle de l'eau...

"Ou alors c'est parce qu'il sont seuls qu'ils deviennent fort."

Une théorie intéressante. La vie est un cercle vicieux au fond. La solitude rend l'homme fort. Elle l'oblige à être autonome, responsable, à ne compter que sur lui-même. Mais être fort n'incite personne à l'approcher. Certains le craignent, d'autres voient en lui un rival. Dans tous les cas, on ne s'en sort jamais. Sauf… Sauf si on arrive à passer par dessus son orgueil et à avancer vers les autres. Shenit est de ceux-là. Ceux qui ont une grande prétention mais l'intelligence de l'éviter. Elle regarda la jeune fille à ses côtés se recroqueviller, gêlée par la pluie et le vent. Shen' ne sentait pas tout cela, à l'aise dans son élément. Cependant, elle leva doucement le doigt et pointa la tête de sa voisine. Là, un halo l'entoura et la pluie se mit à l'esquiver, comme si un parapluie invisible se dressait au dessus de sa tête. Shenit sourit.

Shenit Settlefield. Nouvelle dans le coin, je me trompe ?

Sur Skyworld, quand un nouveau débarquait, on le voyait sur ses traits. Il découvrait le monde, la magie et les habitudes de vie. C'était comme déménager… Mais les coutumes étaient largement différentes. Dans tout ce bazar, on se perd facilement. Néanmoins, il y avait toujours quelqu'un pour accueillir les débarqués. Quand Syldän et Shenit étaient arrivés, c'était une vieille dame qui les avait logé le temps que Shenit guérisse de ses blessures.  L'aïeul faisait à manger, la lavait, la bordait… Elle prenait soin d'eux comme si ça avait été ses propres enfants. Aujourd'hui encore, régulièrement, Shen' lui rendait visite. Ici, c'était sa mère.
Shenit se dit qu'il lui semblait que c'était maintenant à son tour d'ouvrir les bras à nouvel habitant. Et la demoiselle qui se trouvait devant elle avait l'air assez perturbée pour avoir besoin d'aide.

La petite hybride était curieuse de ce que pouvait faire son interlocutrice. Comme un appel à la poursuite de la conversation, elle déploya ses ailes de papillons et rejoignit le bord de la forêt. L'autre pouvait la suivre, le parapluie ne se stopperait que l'averse terminée. Shenit adorait voler entre les grands arbres. Rien que voler tout court… Ses ailes la transportaient, légère, fluide, gracieuse… Elle pouvait voir tout ce qui échappait aux humains d'en bas, aux créatures des enfers ou aux magiciens du sol. Là-haut, dans les airs, elle-seule pouvait observer l'insignifiance de l'être humain, elle-seule pouvait toucher les nuages, elle-seule pouvait savoir ce que c'était d'être elle. Mais voler entre les arbres. Se sentir plus rapide que le vent, évitant chaque obstacle -question de vie ou de mort-, ça, elle adorait. C'était slalom et vitesse, son combo préféré. Parfois, en vol, elle se prenait un oiseau, ou elle croisait un écureuil. Dans ses moments là, elle rigolait. Malgré tout cela, la situation actuelle était la plus excitante. La pluie qui dégouline sur son visage, qui nettoie ses ailes, qui apaise son âme. À l'heure actuelle, elle se sentait parfaitement bien.

Quand elle posa les pieds au sol, elle avait rejoint les derniers arbres de la forêt. Elle cherchait sa camarade du regard, se demandant si celle-ci ne lui avait pas fait faux-bont. Peut-être avait-elle été trop insistante ? Ou trop intrusive ? Elle voulait juste aider… Pas déranger… Elle dérangeait souvent non ? Ne pas y penser. Rester calme… Elle tomba au sol, genou dans la boue. La tête dans ses mains, elle chantonna.

Ferme les yeux, imagine un monde.
✮ It is the only place you can live. ✮
N'aie pas peur, crois en toi.
✮ You're the only you can trust in. ✮
Écoute ma voix, calme toi.
✮ My voice can save you. ✮
Ouvre les yeux, réveille toi.
✮ Life never ends. ✮

Ses paupières s'écartèrent, humides. Ses fesses étaient sales, de la gadoue qui l'entourait. Encore une fois, elle allait pleurer, mais tant que cela lui faisait du bien. Elle était pathétique, elle le savait. Ça la dérangeait, oui. Mais cette forêt avait été témoin de tellement de crises qu'elle n'avait plus aucune pudeur envers elle. Le problème n'était pas là. Là, devant elle, une silhouette. Shenit avait montré sa faiblesse, celle qu'elle cachait. Pas la plus grave, mais quand même. Une faiblesse, c'est le début de la fin. C'est comme tendre le bâton pour se faire battre ou se jeter dans la gueule du loup. C'est con. Elle haussa le menton. Non, elle était forte ! Elle l'était ! Elle était de ceux qui le seront toujours. Voilà, à nouveau, le cercle vicieux reprenait.

Hey bien... Un halo de 'protection' au dessus de sa tête? Même la pluie l'évitait maintenant, elle était si détestée que même la pluie ne l'appréciait plus ? La vache, vraiment ce monde avait l'art de lui ruiner le morale. Mais en fait non, elle regarda un moment la pluie l'esquiver, mais tournant son regard vers l'étrangère, elle semblait être l'origine de ce phénomène. Visiblement par son doigt pointée vers la jeune mage, mais aussi par ce sourire bête qu'elle faisait, visiblement fière de sa bonne action. Elle ce présenta ensuite, maintenant qu'elle avait l'attention de Violetta. Comme cela, sans préambule ou attention particulière, citant juste son nom d'entré. Visiblement certain ici n'était pas aussi soucieux des détails comme pouvait l'être la mage. Malgré tout, cette dernière sembla avoir remarquer qu'elle était nouvelle ici. Sans doute car elle n'avait pas de foyer visiblement... Et que sans doute personne dans ce monde ne savait qu'elle vivait en ces lieux. Aucun doute qu'elle aurait pu demander de l'aide, mais demander de l'aide ? Il ne fallait pas rigoler non plus, elle préférait encore mourir geler que demander de l'aide. Jamais dans cent ans. Heureusement, elle prenait l'aide que l'on lui offrait. Comme on dit, c'est pas poli ne pas prendre les cadeaux que l'on nous offre.

Pour Violetta, comprendre les humains ou créature légendaire... N'avait pas besoin de mot ou de contact visuel. Sa spécialité en tant que mage, était qu'elle pouvait comprendre les gens juste en étant près d'eux. Pas besoin de dire un seul mot, c'était comme si elle pouvait lire dans leur tête. Une sorte de 6ième sens si on veux. Elle ne pouvait pas lire en 'Mot' les pensés des gens, mais elle pouvait en avoir une vague idée. Par exemple, si cette fille voulait la tuer, elle le sentirait bien avant qu'elle ne lève la main sur elle. Si elle avait des intensions envers la mage qui était malsaine, Violetta les auraient sentie. Un avantage qui accentuait son petit coté asocial et distant. Après tout, pour elle, elle n'avait pas besoin de socialiser pour avoir une réaction social. Au début, cette femme semblait emplit de tristesse et de solitude, un peu la raison pourquoi Violetta avait sagement accepter sa présence près d'elle. Mais elle changeait très vite de sentiment. Était-elle bipolaire ? Sans pouvoir lire clairement dans la tête des gens, elle ne pouvait pas réellement savoir les pensés qui poussait cette 'Shenit' a changer soudainement d'émotion. Elle déploya ses ailes de papillons et ce mit bêtement a voler dans les airs. Cette situation était presque trop ironique, sachant que si Violetta devait se comparer a un animal ou un insecte... Elle ce comparerait a une araignée. Devinez maintenant quel est la proie principale d'une araignée ? Tout simplement les misérables insectes qui ce croit tout permit en volant dans les airs. Tôt ou tard, leur liberté leur est volé et même dévorer. Ne sachant jamais que entre deux arbre... Pourrait s'y cacher un piège mortel.

Ce changement de perceptive l’intriguait, la pureté de cette jeune femme et la liberté qu'elle avait de pouvoir être heureuse si facilement la rendait même un peu jalouse. Mais il y avait une chose qu'elle avait comprise avec le temps. S'il y a bien une seule chose qui surpasse la liberté et le bonheur... C'était la patience. A attendre sagement que le bon moment arrive, tout est possible. Il fallait seulement resté attentif et garder ses instincts de prédateur en alerte. Violetta n'avait néanmoins pas vraiment les capacités à suivre une telle créature. Oui créature, car cette Shenit n'avait rien d'humain. Violetta elle l'était, son corps avait aucune capacités particulière... Elle ne pouvait pas voler, elle n'avait pas une rapidité hors norme, ni une force hors norme... Il rien d'hors norme. Elle n'avait qu'un seul outil face à des créatures magiques doté de super-pouvoir... Sa tête.

Essayant tant bien que possible de suivre le papillon du regard... Elle la perdit de vu très rapidement. Allant dans la direction la plus "Logique" ou elle pensait qu'elle ce dirigeait. Mais soyons franc, Violetta était a talon haut... Dans une forêt boueuse et humide... En plein jour de pluie... Alors que sous l'épais feuillage de la forêt, il faisait plutôt sombre. De plus avec sa jupe un peu trop courte pour le voyage en forêt... Elle n'avait réellement aucun avantage et était probablement la pire personne dans ce monde pour voyager dans ce genre de route remplit de racine et de végétation capricieuse. Mais une fois de plus, malgré bien qu'elle était a bout de souffle et qu'elle avait de la boue presque sur tout le corps... Elle était sortie de cette forêt de m****.

Heureusement, elle était là ou Violetta avait évaluée qu'elle serait. Juste a la sortie du bois, assise par terre a pleurer comme une gamine. Le principe de "proie et prédateur" ne pouvait être plus explicite que cette instant. Violetta pouvait lire dans ses sentiments qu'elle montrait un peu de résistance a lui montrer ce qu'elle était témoins. Comme si elle savait que lui montrer ses faiblesses était comme signer son arrêt de mort. Enfin, la mort était un peu extrême comme scénario... Mais pour quelqu'un de mal intentionnée comme pouvait l'être la mage, elle n'en faisait que saliver d'avantage. Que devait-elle faire maintenant? Tissée une toile ? En fait oui, mais pas forcément comme l'on ce l'imaginerait. Pour capturer un bête magique, les seuls toiles capable de les restreindre étaient ceux dans la tête. Les intentions qu'avait Violetta? À dire franc, elle en savait rien. Mais cette vulnérabilité l'attirait, inexplicablement... Son sang semblait couler plus vite, son coeur battre plus fort. Comme si cela était plus fort qu'elle... Elle devait sauter sur l'occasion. Allant donc vers elle, un peu a bout de souffle. Car après tout, elle avait couru pour la rattraper... Et venue simplement la prendre dans ses bras. Comme l'aurait fait une meilleure amie envers une personne visiblement en détresse. Devait-elle parler ? Dire des mots ? Toutes deux ne connaissait pas vraiment, et pourtant Violetta agissait presque comme si elles étaient les meilleures amies du monde. Sans doute était-ce la situation presque trop dramatique et le fait qu'elle aussi avait besoin d'un calin. La jeune mage était complètement geler après tout.

"Ne t'en va pas... Je suis si seule..."

Shenit avait raison après tout, Violetta était en effet nouvelle ici. Elle n'avait même pas de demeure ou de vêtement a mettre. Autre que ce qu'elle portait déjà. Ce petit papillon était un des ses tout premier contact avec une autre personne qui voulait enfin lui accorder un peu d'attention. Sans doute car les monstre comme Violetta méritait bien de resté seule. Elle méritait bien sa solitude à dire franc. Mais d'un autre coté, monstre ou pas, elle avait besoin de contact, d'attention et au minimum une cible. A quoi bon être le méchant loup, s'il n'y a personne pour en être témoins. Comme quoi, bon ou méchant, grand ou petit... L'on a tous besoin des autres. C'est une loi qui ne changera sans doute jamais.

"Je suis Violetta et je suis humaine... J'ai aucune idée ce que tu peut être, mais tu m'as l'air gentille... Laisse moi te suivre..."

À ce niveau elle était très honnête. Certainement que l'on pourrait croire que Violetta était une mage et non une humaine... Mais à dire franc, Violetta ne savait même pas qu'être une mage était quelque chose de différent qu'un humain. Après tout, il y avait aucune différence physique, comment savoir? Alors dans sa tête, elle était humaine. Elle avait réellement l'impression de pas être a sa place dans ce monde de magie et de fée. Elle leur était si inférieur, si pathétique... Elle les enviait, en était un peu jalouse. Mais soyons clair, qu'importe la taille, la magie ou l'importance des gens de ce monde. Une fois prit dans la toile de Violetta, personne ne pouvait en sortir... C'était bien son seul avantage, la seule chose qui la rendait terrifiante, malgré bien sa nature humaine. Et l'ironie était bien personne ne pouvait le détecter. Sinon qu'une fois prit dedans. Elle devait juste éviter qu'elle ne quitte le sol a nouveau, ses jolies petite ailes... Majestueuse et enviable... Intriguée, pendant qu'elle tenait la jeune femme dans ses bras, elle venu délicatement posé ses mains dessus l'une des ailes. La toucher, connaitre sa texture... Car après tout, elle n'avait jamais vu d'humain avec des ailes.

Un câlin. Le premier réel contact avec la demoiselle dont Shenit ne savait toujours pas le nom. Un contact plein de chaleur, qui réclamait de la compagnie. Un contact qui pour Shen' voulait tout dire. Sur le coup, elle voulut l'inviter chez elle. Mais que dirait Syldän en voyant son ange avec une demoiselle si atypique -et Dieu sait que c'était les préférées du papillon- et si… inconnue ? Peut-être la laisser chez la vieille dame qui l'avait recueilli quelques temps auparavant serait une meilleure idée ? Il fallait voir.

Violetta était son nom. Elle se disait humaine. Mais elle ne l'était pas. Elle puait la magie à plein nez. Ce qui voulait dire que soit elle jouait le jeu, soit elle maitrisait mal sa magie. Shen' pensait qu'elle pouvait l'aider avec les bases. Jeune, avec son ex-futur fiancé, elle avait les rudiments des breuvages ensorcelés : remèdes, philtres, potions… La vieille dame était aussi une mage et avait aidé She-She a dirigé l'eau à l'aide d'un grimoire qu'elle lui avait offert. Shen' pourrait le transmettre.

C'est d'accord. Je te présenterais quelqu'un, elle t'aidera à comprendre qui tu es.

À dire vrai, Shen' avait un drôle de pressentiment, pas forcément mauvais mais ignoblement biscornu. La contemplation de la demoiselle la dérangeait. Elle touchait ses ailes. Et toucher les ailes d'un papillon, c'est comme, je sais pas, toucher les seins d'une fille. Assez intime en gros. Néanmoins le papillon se laissait faire. Elle était naïve, et trop confiante. Mais pour savoir ce qui cloche, il faut noyer le poisson. Tout à coup, elle se leva, attrapant dans la foulée la main de la jeune fille. Elle courut à travers les bois, pour ne pas voler. Elle arriva devant une petite maison.

Shenit en ouvrit la porte. Elle avait hâte de voir ce que pouvait faire sa camarade. Elle courut dans toutes les pièces et en sortit toutes sortes d'artefact et d'objets étranges. Des grenouilles, des boules de cristal, des cartes, des chandeliers. Elle rapporta des pots pleins de formol, un grimoire, une table, un chaudron, un tapis, des bougies. Tout ce qu'il fallait pour que n'importe qui fasse le plus beau des tours de magie. Magie ancestral, magie traditionnelle ou magie moderne, elle avait de quoi tout tester, de quoi tout montrer.

D'un côté, le papillon voulait aider la demoiselle, de l'autre, elle voulait la tester. Elle lui indiqua qu'elle avait trois heures. Trois heures pour prouver ce qu'elle valait, trois heures pour montrer qu'elle était digne de confiance, digne d'apprendre la magie d'un grimoire d'une des plus puissantes magiciennes de ce royaume. Cependant, Shenit savait que Violetta avait le pouvoir de la manipuler, qu'elle agissait comme cela. Elle avait préalablement agité un sérum de vérité, qu'elle avait préparé il y a de ça un long moment. Grâce à cela, elle pourrait enfin savoir. Mais il y avait autre chose.
Shenit avait réservé une surprise à son invité. Au bout des trois heures se déclencherait un message d'eau. Le but ? Demoiselle Violetta devra retrouver Madame Shenit en ville. N'importe où. Mais pas ici. Ici, il n'y avait personne. Ailleurs, il y avait une couverture humaine et magique. Maintenant, déguerpir d'ici.

Je décolle. A plus tard mademoiselle. J'attend de voir tout ce dont tu es capable.

Shenit franchit le pas de la porte. Elle la referma doucement et déploya ses ailes. Son âme se sentit aussitôt déchargée. Plus de méfiance. Elle s'envola..