HÉRA&IRIS ღ « Espérer, c'est démentir l'avenir. »

Contrairement à toutes les autres matinées depuis ma naissance, le doux chant des oiseaux ne me parvint pas aux oreilles. J'avais atrocement mal dormi, pour ne pas dire pas du tout; Artémis avait veillé sur moi toute la nuit, m'avait écouté déballer ma misérable vie dont les problèmes étaient tellement insignifiants que j'en avais presque honte. Mais j'avais eu besoin de parler, surtout après ce maudit bal dont je ne voulais plus me souvenir, où je n'aurais jamais dû me rendre si j'avais su ce qui allait m'arriver. À mon réveil, Artémis était partie; mais je ne pouvais pas lui en vouloir, ses Chasseresses avaient besoin d'elle. Plus que moi, même. L'adorable Déesse de la lune avait pris le soin de m'aider à faire ma toilette, sinon quoi je n'aurais même pas pensé à me déshabiller avant de me plonger dans mes draps. Ainsi, je me réveillai aux premières lueurs du jour, toute propre et emmitouflée dans des couvertures qui sentaient... un parfum dont je ne parvenais même pas à me souvenir. Mes longs cheveux emmêlés traînaient tout autour de moi, et je m'adossai contre la tête de mon lit appuyée contre le mur. Ma tête me faisait un mal de chien, et j'avais la bouche pâteuse à un tel point que ça me donnait envie de vomir. Je pris une grande inspiration et décidai de me lever avant de faire un malaise, puis m'appuyai à tous les objets qui se dressaient sur mon chemin pour accéder à ma salle de bain. L'ambiance dorée et ivoire de ma chambre me donnait mal à la tête, mais je poussai rapidement la porte de la salle d'eau pour me laisser tomber dans la baignoire et me laisser emporter par les effluves des différents sels et huiles de bain qui tombèrent toutes en même temps, portées par le vent.

On ne tarda pas à toquer à la porte. C'était une de ces nymphettes arrogantes à la solde de la reine, qui guettaient chaque occasion possible et imaginable pour que Madame Héra daigne leur accorder un minimum de son attention. Ces filles-là me détestaient. Oui, il y n'y avait pas beaucoup de filles qui m'appréciaient m'enfin, on finit par s'y faire relativement vite. Avait-on le choix après tout ? « Iris ? La Reine voudrait te voir. » Je laissai échapper un vague « Mmmh... » qui se voulait affirmatif et me recroquevillai sur moi-même en prenant soin de faire le moins de bruit possible dans l'eau. Inutile de lui faire comprendre que j'étais morte de trouille à l'idée de rejoindre les appartements de la Déesse du mariage. En temps normal, elles ne venaient jamais me chercher jusqu'à mes appartements; et le seul fait de penser qu'Héra m'avait fait demander suffisait à me refroidir illico. Après tout, lorsqu'Artémis m'avait raccompagnée jusqu'à l'Olympe, j'avais pu croiser l'espace d'une fraction de seconde le regard de notre Reine qui en disait long sur ce qu'elle avait vu, le soir du bal. Autant tout à l'heure j'avais envie de vomir, autant désormais je mourais d'envie de pleurer.

Mes craintes m'ayant coupé l'envie de le baigner, je sortis de la baignoire et me séchai en quatrième vitesse avec l'aide du pouvoir que je partageais avec Hermès – à savoir le contrôle du vent – pour finalement m'habiller de mon habituelle robe blanche qui s'arrêtait au-dessus de mes genoux, cousue avec des fils d'or assortis à mes spartiates préférées. C'était une tenue légère et confortable, que je mettais bien assez souvent à l'Olympe où il faisait toujours très beau. Je me coiffai de mes habituelles couettes qui permettaient à mes cheveux de ne pas trainer par terre et pris une grande inspiration en remettant mes bracelets en place sur mes poignets. Pour la première fois de ma vie, je redoutais réellement une rencontre avec Héra. Cette femme était pour moi un modèle, presque un idéal. La décevoir ne m'était jamais arrivé, car j'avais pour elle une dévotion totale; et je savais que le jour où je lirai cette expression dans ses yeux, je ne m'en remettrai pas. Mes jambes me poussèrent d'elles-même vers ce chemin dont je connaissais la route par cœur, et j'eus à peine le temps de réfléchir. Les questions se bousculaient dans ma tête si bien que j'eus quelques vertiges incontrôlés. Si j'avais pu, je me serais enfuie en courant... mais il fallait que j'assume les conséquences de mes actes.

Je restai un long moment plantée devant la porte. Héra savait quand aucun doute que j'étais là, mais ne sembla pas vouloir me brusquer. Avec un peu de chance, elle avait décidé de ne pas m'enguirlander, qui sait ? ... tu parles, je la mérite cette correction ! On m'avait bien dit de ne pas toucher à l'alcool des mortels, et je n'en avait fait qu'à ma tête, comme d'habitude ! Allez chérie, faut assumer, maintenant. Je toquai timidement à la porte. « Je... peux entrer ? » Et, sans attendre de réponse – quelle conne, je ne demandais jamais la permission d'habitude ! – appuyai sur la poignée pour pénétrer dans la grande suite royale. À l'interieur de la chambre, il y avait une autre pièce, dans laquelle Héra se trouvait toujours lorsqu'elle voulait me voir. Une salle annexe, décorée somptueusement comme toutes les autres et dans laquelle il y avait une énorme coiffeuse. Je traversai la pièce et entrai dans la seconde salle, la boule au ventre. Elle était la, assise dos à moi en face de son miroir, ses longs cheveux détachés traînant contre le dossier de son siège. De là où je me trouvais, il était impossible de voir son visage, ce qui avait pour effet de me stresser encore plus. « Vous avez demandé à me voir ? » Réussis-je à articuler, sans parvenir à contrôler les tremblements qui se firent entendre dans ma voix.

fiche par (C) MISS AMAZING.

« Espérer, c'est démentir l'avenir. »

Iris & Héra

Le bal avait été une belle réjouissance pour toi, bien que cette soirée s'était terminé en engueulade avec le Dieu de la foudre - comme à votre habitude d'ailleurs - tu n'en avais pas moins passé une agréable soirée. Le soleil ne s'était toujours pas levé lorsque tu as ouvert les yeux ; c'était ce genre de matinée que tu appréciais. Tu sortais de la bâtisse sous laquelle tu logeais pour aller te réconcilier avec le soleil durant quelques minutes ; exactement comme si celui-ci pouvait te faire reprendre tes énergies perdues. Ça n'était pas si con que ça en avait l'air au fond. Tu restas à l'extérieur de l'immense demeure une dizaine de minutes, jusqu'à ce que l'étoile de feu réussisse enfin à percer l'horizon de ses rayons dorées. À ce moment, tu décidas qu'il était temps de rentrer. Tu devais faire ta toilette et parler à Iris ; tu y avais songé une partie de la nuit et il fallait vraiment que tu puisses mettre ça au clair avec elle. Tu n'avais jamais aimé qu'on contredise tes paroles et c'était exactement ce qu'elle avait fait, le problème avec cette demoiselle, c'est que tu ne réagissais jamais aussi fortement qu'avec tous les autres qui passaient devant toi ; elle s'était souvent épargner tes colères de par son minois et ses manières de t'amadouer - enfin, c'était ce que tu avais cru remarquer. Tu entras donc dans la salle des bains et tu te laissais emporter dans les aromatiques de fleur que tu arborais à tous les jours ; cette odeur particulière dont tu étais la seule à connaître la recette. Il n'y avait aucune autre déesse qui possédait cette fragrance si particulière à ta personne. Au bout d'une vingtaines de minutes, tu quittas le doux confort brûlant du liquide aromatique alors que ton corps émanait l'odeur des fleurs. Tu te séchas avec une gracieuseté que toi seule ne possédait, puis enfila simplement les mêmes vêtements que d'habitudes ; cette longue robe blanche qui t'allait si bien. Tu ordonnas simplement à l'une de tes nymphes de services d'aller te chercher Iris, sans donner de raisons bien précises ; de toute manière, ça n'étais pas de leurs affaires. Tu voulais l'avoir avec toi dans les plus brefs délais ; et dieu seul sait combien tu pouvais être impatiente lorsque tu étais de mauvaise humeur - chance pour la déesse que tu attendais.

Tu déposas ton postérieur sur le siège qui faisait face à ta maquilleuse dans laquelle tu passas plus de quelques minutes à regarder chacun des traits de ton visage sans grimacer. Tu ne te vouais pas un culte, mais presque, tu savais ce que tu valais, simplement. Tu observais les pupilles violettes que tu avais lorsque la présence féminine de la déesse se fit ressentir dans la pièce d'à côté. Elle était derrière la porte et craignait d'entrer, ce qui te fit presque sourire. Tu avais envie de lui rabattre les oreilles comme tu devais le faire ; elle ne t'avait pas écouter, tu l'avais mise en garde pourtant. Elle se doit d'être droite et de respecter tes paroles, de faire attention a ce qu'elle fait ; elle est la messagère d'Héra quand même et avec ce titre, on ne peux pas se permettre n'importe quoi. Surtout pas avec son fils, soit-dit en passant. « Je... peux entrer ? » tu ne répondis rien, tu savais très bien qu'elle ne s'attendait pas à une réponse à ce moment-là. D'ailleurs, elle n'avait jamais réellement demandé ; surtout lorsque tu l'avais fais appeler. « Vous avez demandé à me voir ? » La déesse avait traversé la pièce en un quart de seconde semblerait-il et elle se trouvait juste derrière toi. Tu te tournas doucement dans la direction en la priant de s'approcher silencieusement et d'un geste de main. Tu n'aimais pas les discours pour ne rien dire. Les choses avec toi étaient claires et précises ; d'habitude.

« Je crois que je devrais changer la manière de coiffer mes cheveux. » dis-tu simplement en te retournant vers la glace qui te faisait maintenant de nouveau face.

Presque un soulagement voila le regard de la déesse derrière toi, mais ça n'était pas réellement de cela que tu voulais parler avec cette dernière, c'était beaucoup plus personnel que ça. Tu gardas les yeux rivés sur ta chevelure que tu attachas en chignon à moitié fait sur le dessus de ta tête - bien sûr que tu ne laisserais pas cela comme ça, mais tu ne voulais pas passer deux heures sur ta coiffure, tu voulais principalement parler avec Iris. Tu te retournes donc vers la principale concernée et te lève debout ; tu veux absolument être à sa hauteur, ça ne te fais pas de te sentir inférieure. « Je croyais que tu me faisais suffisamment confiance pour écouter mes conseils, Iris. N'ai-je pas raison ? » Tu ne posais pas réellement une question, tu allais lui faire la morale en plus de cela. Tu savais combien l'alcool des mortels était nuisible pour le système en entier ; ton époux t'en avais fait vivre des vertes et des pas mures, mais cette chose était l'une des plus incontrôlables. Tu détestais les abus, lui passait son temps à abuser des bonnes choses de la vie, tu n'avais pas envie que la déesse fasse pareil.

« Je pensais réellement que tu pouvais être digne de ma confiance, tu me l'as prouvé à de nombreuses reprises. Je ne veux plus jamais que ce qui s'est passé hier soir se répète. As-tu compris ? »

Oh les exigences de la reine en plus, comme si cette petite avait réellement mériter cela. Au fond, ce que tu ne savais pas, c'était qu'elle en pinçait pour ton fil - c'était d'ailleurs mieux que tu ignores cette partie de l'histoire. Tu la regardais sans bouger, ton air était loin d'être grave, loin d'être en colère ; il n'y a pas à dire. Iris t'avais connue dans de bien pire circonstances, elle te connaissait assez pour savoir que tu n'étais pas spécialement en colère contre elle, mais tu l'avais prévenue et c'était bien ça le pire ; c'était qu'elle n'avait pas suivi tes conseils. Tu penchais vers la découverte de l'inconnu, c'était d'ailleurs pour cette raison que tu n'étais pas plus en colère. Iris était un peu une enfant qui refusait de vieillir, qui avait besoin de découvrir certaines choses ; celle-ci semblait en avoir fait partie.

« Qu'est-ce que tu as à dire pour ta défense ? » demandas-tu en retournant t'asseoir sur ton siège.

Tu n'allais quand même pas passer toute la journée debout, hein.

Code by AMIANTE

Le poids sur mes épaules s'allégea légèrement. Trop légèrement, puisque je ne le sentis presque pas. Une boule se forma dans ma gorge, et je ne préférai pas répondre, sinon quoi je serais obligée de montrer que j'appréhendais ce qu'elle avait réellement à me demander. Héra n'aimait pas les signes de faiblesses, et sûrement pas les faibles. Doucement, je m'avançai vers elle en essayant de paraître la plus détendue possible, et même si une once de soulagement se sentait dans mon regard, j'étais largement consciente de mon manque de confiance en moi ce matin. Je ne saurais dire ce que ressentait Héra, qui semblait me surplomber malgré sa position assise. Personne ne peut expliquer ce genre de trucs, et même si je la côtoyais quasiment tous les jours, sa prestance me fera toujours autant d'effet. La Reine se recoiffa négligemment, ce qui eut sur moi l'effet d'une décharge électrique. D'habitude, c'est moi qui me chargeait de prendre soin de sa chevelure dorée, et qu'elle entreprenne de le faire seule ne présageait rien de bon. Après, ma frustration me rendait peut-être paranoïaque, mais mieux valait rester sur mes gardes, car Héra pouvait se montrer tellement imprévisible...

Je tressaillis lorsqu'elle se leva. Jamais je n'avais été aussi stressée dans les appartements royaux... normalement, j'y venais en courant, presque heureuse de recevoir enfin une mission de la part de notre souveraine. Le mot « confiance » passa entre ses lèvres parfaites, créant une boule dans ma gorge, qui grossissait au fur et à mesure qu'elle me reprochait mon indécence de la nuit dernière. Ce qui s'apparentait à de la culpabilité me noua l'estomac, mais je ne répondis rien, me contentant de l'écouter en m'efforçant de rester le plus détendue possible. Extérieurement seulement, car au fond il m'était impossible de me détendre. Mes mains se placèrent l'une sur l'autre derrière mon dos, et je les joignis sans tellement savoir pour quelle raison. Elle répéta une seconde fois les mots que je n'avais pas envie d'entendre, comme si une seule ne lui suffisait pas. Je ne pouvais pas lui en vouloir de frapper là où ça faisait mal, mais elle excellait vraiment en la matière, et jamais je n'aurais pensé que la culpabilité puisse laisser un goût si amer au fond de la gorge.

Doucement, je m'avançais vers elle tandis qu'elle reposait son royal postérieur sur son siège confortable. J'avais beau connaître les réactions d'Héra depuis le temps, entendre de tels mots venant de sa part me mettait un coup monstrueux. Ce que j'avais à dire pour ma défense ? Mon sang ne fit qu'un tour, et je serrai mon poignet entre mes doigts, faisant blanchir mes jointures, puis glissai – oui, quand tu traînes des pieds tu t'avances pas, tu glisses – jusqu'à la Déesse qui faisait de nouveau face à son miroir. Je me forçai à ne pas baisser les yeux. Ce serait un outrage à la Reine que sa préférée puisse baisser le regard, même devant elle. Il n'y avait rien à dire pour ma défense, ce qui m'était arrivé était uniquement de ma faute. « Je n'ai rien à dire... c'était un oubli et j'en suis désolée. » Regrettable oubli qui m'avait coûté la soirée qui aurait dû être l'une des plus belles de ma vie. Je me crispai en repensant à ce moment passé avec Hermès, pendant lequel j'avais enchaîné les pires idioties que je n'avais jamais déballées durant mon existence et... stop Iris. C'est pas le moment de penser à ça. Héra avait le don d'empathie après tout, et j'étais certaine qu'elle avait deviné mon anxiété dès l'instant où j'avais mis le pied dans la pièce.

M'autorisant un léger soupir, je relâchai mon poignet endolori. Les marques de mes ongles s'y voyaient, mais je n'en tins pas compte et m'emparai d'une brosse qui traînait sur la maquilleuse, puis saisis la longue chevelure claire de la Reine. Par habitude plus qu'autre chose, j'entrepris de peigner les fils légers et soyeux qui lui servaient de crinière. Ce geste eut l'effet de me détendre, comme chaque fois que je m'autorisais un instant avec Héra. Ce genres de moments que nous ne connaissions que toutes les deux, que l'une avait accès aux pensées de l'autre sans gêne – même si ça ne marchait que dans un sens au fond – et sans cachotteries. Lui cacher ce qui était arrivé la veille était dangereux, car elle finirait bien par l'apprendre un jour... et si ça n'était pas moi qui le lui révélait, je pouvais dire adieu à la confiance qu'elle m'accordait. Cette pensée me fit tressaillir, et elle dût sûrement le sentir elle aussi. « Votre soirée s'est-elle déroulée comme vous le vouliez ? » Je m'aventurais peut-être dans un terrain glissant, mais il fallait trouver un moyen d'avoir cette conversation que je redoutais depuis hier soir. Sa réponse dépendrait de l'attitude qu'avait eu son époux, et par conséquent déterminerait son humeur je suppose. Si elle se mettait en colère, je ne pourrais encore une fois m'en prendre qu'à moi-même. Mais il le fallait, assurément.

fiche par (C) MISS AMAZING.

« Espérer, c'est démentir l'avenir. »

Iris & Héra

On ne contredis pas la reine de l'Olympe. On ne te contredis pas, toi. Tu regardais la déesse qui était à présent en face de toi, sans plus rien dire. Certes, tu espérais qu'elle puisse avoir réponse à tes questions, mais ça ne semblait pas être le cas. Tu lui avais simplement demandé ce qu'elle avait à dire pour sa défense avant de retourner t'asseoir sur ton siège, sans même la quitter des yeux. « Je n'ai rien à dire... c'était un oubli et j'en suis désolée. » Hm. Tu te contenta d'hocher la tête en regardant le reflet de la déesse dans le miroir qui était maintenant à quelques centimètres devant toi, il n'y avait pas à dire, Iris était beaucoup mieux que lorsque Zeus lui même faisait cette .. erreur, comme elle l'avait si bien nommée. Tu regardais attentivement les traits de la jeune femme derrière toi, tandis que ses expressions changeaient doucement, tu ne pouvais que suivre le court de ses émotions. Lorsqu'elle sortis finalement de cette semi-transe de souvenir, tu étais toujours là, dans le plus grand des silences à observer le visage de la déesse. Elle venait d'attraper une brosse a cheveux qui avait été déposer sur la coiffeuse, puis commença à doucement peigner chacun des cheveux dorés qui arboraient ta tête. Tu ne réagis pas spécialement mal, la laissant simplement faire ce qu'elle souhaitait. C'était toujours elle qui te peignait de toute manière, c'était .. comment pourrait-on appeler ça. Un rituel, peut-être bien. Tu n'avais jamais l'impression d'être bien coiffée si ce n'était pas elle qui peignait tes longs cheveux blonds. Un frisson te parcouru le dos, juste avant que tu n'oses lever les yeux à nouveau vers la déesse aux cheveux bleus. « Votre soirée s'est-elle déroulée comme vous le vouliez ? » De là, un éboulement de souvenir qui revenait jusqu'à tes oreilles. Tu serras légèrement les dents en regardant Iris, qui se tenait toujours droit derrière toi, mais tu ne savais pas quoi répondre à cette question.

« La soirée était magnifique. Le nuit fut horrible, je dirais. »

Ceci dis sur un ton nonchalant, tandis que tu cessais de regarder la jeune femme dans le reflet de la glace. Tu n'étais pas en colère, mais tu étais encore moins heureuse de repenser à ce qui s'était passé. Tu avais toujours été la voix de la raison, pourquoi n'écoutes-t'on jamais tes conseils ? Tu serras légèrement tes mains l'une dans l'autres en relevant les yeux dans sa direction, qu'est-ce qu'elle avait derrière la tête ? Ce n'était pas ce sujet là, ce n'était pas de ça qu'elle voulait te parler.

« Dis-moi, Iris .. Pourquoi me demandes-tu cela ? Ta soirée s'est elle mal terminée ? »

Une pointe de délicatesse n'aurait pas été de refus, mais en ce moment, tu étais un peu à fleur de peau. Tu avais simplement poser la question sans arrière pensées, sans même te demander si c'était les bons mots à employer. Les yeux plongées dans le regard azuré de la demoiselle derrière toi, tu te demandais à quoi cette dernière pouvait bien réfléchir. Tu ne l'avais que entre-vue dans cette soirée, que le bref instant suffisant pour que la déception soit déchiffrable dans ton regard. Tu quittas la déesse des yeux pour retourner la tête vers la porte d'entrée, qui se situait dans la pièce adjacente. Tu détestais qu'on écoute aux portes, et d'autant plus lorsque cette porte était la tienne. Tu fermas les yeux quelques dizaines de secondes afin de bien analyser les intentions de cette personne juste là, à quelques mètres de vous deux. On écoutait votre conversation. Qui avait dont l'audace de s'imisser dans votre intimité à toutes les deux ? Tu pris une grande inspiration en tournant la tête vers l'autre pièce, du coup, tes cheveux glissèrent des mains d'Iris pour revenir tomber dans ton dos. Tu levas la main dans les airs pour éviter que la déesse ne répondes à ta question alors que deux oreilles indiscrètes étaient non-loin et écoutaient chacune de vos paroles. Tu ne tenais pas à ce que les confidences de ta petite « protéger » soient révélés à tous et chacun. « Si tu ne quittes pas ma chambre dans la seconde, je jure par Zeus que je me ferai un plaisir de régler ton compte. » Il n'y avait rien d'autre à dire. À peine ses mots furent sortis d'entre tes lèvres que la personne qui se postait derrière la porte s'était enfuis en courant.

« Continuons. » dis-tu à voix haute.

Non, tu ne reposerais pas ta question, la jeune femme devait avoir eut suffisamment de temps pour réfléchir à sa réponse avec cette interruption involontaire de ta part. Maintenant, tu voulais comprendre ce sentiment d'anxiété qui émanait très peu discrètement de chez la déesse. Elle n'était pas à l'aise en ta compagnie et ça ne pouvait que t'énerver d'avantage que tu ne l'étais déjà.

Code by AMIANTE

Ah, mauvaise question. Bien qu'elle ne réagisse pas spécialement mal, je savais pertinemment que ma question avait ravivé en elle certains souvenirs qu'elle aurait préféré mettre de côté. Mais au moins, cette interrogation eut le don d'en entraîner une autre, et la Reine décida de me retourner la question à sa manière. Mal terminée. Oh oui, bien sûr qu'elle s'était mal terminée, puisque j'avais fini en pleurs sur un balcon, sous les flocons de neige qui tombaient sur l'île comme pour me rappeler la froideur avec laquelle j'avais tout bonnement jeté Hermès alors que ce dernier méritait tellement plus. Artémis elle-même avait mis fin à sa soirée rien que pour me raccompagner sur l'Olympe, et je n'avais toujours pas pris le temps de la remercier pour tout ce qu'elle avait fait pour moi et rangeai dans un coin de ma tête l'idée de passer la voir dès que mes pseudos peurs concernant Héra se seraient dissipées. « Mal terminée... je pense que- » Elle ne me laissa pas terminer, et leva la main pour me demander de me taire. Ses cheveux soyeux me glissèrent des mains et elle se tourna vers la porte. Bien sûr, elle ne m'aurait pas ordonné de ne plus dire un mot sans raison valable, cela allait de soi. D'où nous étions, il était impossible de savoir qui se trouvait devant la porte et depuis quand il nous écoutait... tant mieux pour lui – ou elle certainement – car je n'aurais pas donné cher de sa peau si par malheur la Reine avait eu vent de son identité. Tout le monde savait à quel point Héra savait se montrer créative en terme de châtiments...

fiche par (C) MISS AMAZING.

« Espérer, c'est démentir l'avenir. »

Iris & Héra

Tu donnais des instructions claires, on ne t'écoutait pas, tu te fâchais. C'étais la suite logique des événements, mais pas spécialement avec Iris. Cette demoiselle était hors du commun et bien que tu y tenais comme si elle était ta propre fille, tu ne déclinerais pas si on avait véritablement une correction à infliger. Cependant, tu doutais en arriver à ce point un jour avec la déesse, ces gestes étaient calculés, tu n'avais jamais été déçue par ses agissements, par ses paroles. Elle était, sans contrepartie, une des femmes que tu appréciais le plus par son savoir vivre et ses manières. Elle était ta préférée, et ce n'était pas un secret, ça ne l'avais jamais été d'ailleurs. Tu empêchas la demoiselle de parler pour éviter qu'on épis vos confidences, la présence de quelqu'un, tu l'avais ressentis, ce petit sentiment d'anxiété qui s'était logé au fond de ce coeur qui écoutait à ta porte, lorsqu'il ou elle, prit ses jambes à son cou, tu reportas enfin ton attention sur la belle aux cheveux bleus. Elle venait de reprendre tes cheveux en main tandis que ton regard était toujours posé sur elle, tu pouvais lire son anxiété à travers les mouvements qu'elle faisait avec tes cheveux en les peignant, et ça ne te plaisait déjà pas. « J'ai passé la majeure partie de la soirée avec Hermès. » D'accord, ils passaient la majorité de leurs temps à s'emmerder ces deux-là, mais ça n'était pas ça le problème, car si c'aurait été le cas, les échos de leurs « bagarre » se seraient rendu jusqu'à tes oreilles. Tu n'étais pas le reine pour rien, parfois, tu te sentais même un peu comme la maman qui doit gronder ses enfants (alias la majorité des dieux), contre le papa qui ne fiche rien pour arranger les choses (alias zeus). Tu ne parlas pas, attendant simplement que la suite des choses viennent d'elles-même, bien que tu n'avais pas l'intention d'attendre les événements durant trois heures.

Les changements d'émotions que vivaient la déesse commençaient à te donner mal au coeur, manière de parler bien sûr, elle t'étourdissait, mais tu continuais de la regarder, un peu plus insistante cette fois. « C'est peut-être un peu prétentieux de ma part de vous dire ça, mais je pense que je suis amoureuse. » Un léger sourire apparût sur tes lèvres tandis que ton regard se posait une nouvelle fois sur la tête bleue qui se détachait du décor, c'était amusant comme situation. Qui aime bien châtie bien, à ce qu'on dit. Tu fus même capable de voir, à partir de la glace devant toi, que les joues d'Iris commençaient à prendre une teinte beaucoup plus rose que la normale, elle te fit automatiquement pensée à Aphrodite, bien qu'elles étaient assez différentes toutes les deux. « Il ne s'est rien passé hier soir. » Tu acquiesças, toujours assez silencieuse malgré les circonstances. Ce sentiment d'amour, cette intensité te faisait penser à - de cela des années - l'amour intense que tu vouais à Zeus ; amour existent encore aujourd'hui, mais vous étiez beaucoup moins fort que jadis à ce sujet.

Tu ne lâchas aucun soupire, malgré l'envie, puis continua de regarder la jeune femme. Tu savais qu'il ne s'était rien passé, tu ne lisais pas de culpabilité à travers elle, et c'était bien un des sentiments forts. « Comme je n'étais pas sûre de ce que je ressentais pour lui, j'ai préféré le repousser et on en est restés là. » En acquiesçant, tu fis à nouveau un sourire, qui ne pris pas de temps avant de disparaître. Qu'est-ce que tu pourrais bien dire à la déesse ? Que voulait-elle entendre était plutôt la question à poser. On ne peut jamais faire semblant longtemps, impossible. Tu repensais à ton histoire, tandis qu'elle marquait un temps d'arrêt. Tu n'aurais jamais été capable de supporter Zeus si ça n'était que des mensonges, c'était ce sentiment de papillons dans le ventre - comme le décrivent beaucoup - ces sourires en l'entendant, qui t'avait fait rester, ça et le fait que tu sois déesse du mariage, mais surtout cet amour qui te faisait encore l'aimer malgré tout. Et tu n'étais pas une femme faible parce que justement tu restais avec lui, tu savais qu'au fond, il t'aimait plus que tu n'osais le croire. Tu te mordis légèrement la lèvre inférieur en levant les yeux vers la déesse, tu ne savais quoi dire sans la comparer à ton histoire, tu croisais les doigts tellement fort pour que le fils ne soit pas comme le père, s'ils venaient à avoir une histoire amoureuse entre les deux. « On est rentrés chacun de notre côté. Artémis m'a raccompagnée mais je ne sais pas quoi faire... » Tu lui fis un sourire réconfortant, comme jamais tu n'avais été capable d'en faire. L'amour, n'est jamais quelque chose de simple, alors autant lui faire comprendre maintenant.

« Sache, Iris, que l'amour n'est jamais simple, claire. Ce sentiment te feras pleurer autant qu'il te rendra heureuse, mais je crois que tu mérites amplement d'être aimée. Tu ne pourras pas faire semblant, même si c'était ton souhait le plus grand, maintenant que tu sais ce que c'est, que d'aimer. »

Tu la regardais à travers la glace, en te mordant très légèrement la lèvre. En même temps, ce n'était pas tous les couples qui étaient comme le tien avec des fâcheux hauts et de fâcheux bas, certains restaient plus stable que d'autres. Tu ne souhaitais que, pour elle, ça fonctionne bien, qu'Hermès soit capable d'aimer autant qu'elle pouvait le faire. Parce qu'un amour à sens unique n'était pas spécialement ce qui avait de plus amusant. Un sourire aux lèvres, tu décidas de cesser de penser à tes petits malheurs quelques minutes pour te concentrer sur les émotions de la demoiselle. « Et .. tu penses qu'il t'aime en retour ? » demandas-tu avec un sourire un peu moqueur aux lèvres. Tu avais envie de la faire rougir, c'était quand même assez amusant, et ça te changerait les idées. En même temps, Hermès ressentait peut-être quelque chose aussi envers la demoiselle et si c'était le cas, ils feraient sans doute le couple le plus divertissant qui soit. Aux vues de comment ils sont l'un avec l'autre, tu n'as même pas de difficulté à t'imaginer leurs querelles stupides pour des raisons tout aussi stupides. Même rien que cette image te fait étirer un sourire, puis tu reposes ton regard violet vers la jeune femme. Tu ne dis rien, tu joues la carte de la patience là, mais elle s'épuise rapidement celle-là.

Code by AMIANTE