Amazing Night {Jasper Matthew Walker}

Lilyanne & Jasper

Je l’observais attentivement avec cette expression de malice qu’offrait mon visage à mesure que j’avais balancé ce long discours qui se voulait convainquant. Je fus cependant répondu par un long silence. Oups. J’avais sans doute causé un froid. Bah, moins un point pour elle pour le sens de l’… La voilà qui éclatais de rire. Ç’en était déconcertant et complètement inattendu. C’était bon signe tout compte fait. Au fond, elle était moins froide que je le pensais. Ça présageait quelque chose de bon. Je me contentai de sourire en guise de réponse à ce rire agréable.

« Tu me .. quoi ? J'aurais bien trop peur de te faire mal voyons. »

Tant pis. Meilleure chance la prochaine fois. J’aurais au moins essayé. Mon expression se changea en un mélange de ténacité et d’espièglerie. Je n’abandonnerais pas. J’étais comme ça, moi. Plus c’était difficile, plus j’adorais ça. Elle finirait bien par voir que j’obtenais toujours ce que je désirais. La ténacité et la détermination qu’on appelait ça. Je ne pouvais compter le nombre de fois où cela avait fonctionné. Enfin, pas avec harcèlement, mais à la longue, on finit par trouver les moyens qui marcheront vraiment afin de faire pencher quelqu’un en votre faveur. C’était simple et compliqué à la fois. Un vrai casse-tête qui me plaisait bien au fond.

« Je m'appelle Lilyanne. »

Un joli nom au passage. Quoi que, je l’aurais mal vu posséder un nom pas très avantageux comme Bertha ou Ginette par exemple. Non, elle, elle se devait d’avoir un nom à la hauteur de ce qu’elle dégageait comme image. On lui avait choisis un nom qui lui allait à ravir. Je me contentais de lui sourire en guise de réponse sans dire mon nom. Allez savoir pourquoi. On aurait dit que j’étais là, mais pas totalement là. Enfin, c’était étrange. Je notai mentalement que je devais avoir l’air d’un idiot à sourire comme ça, mais bon. Tant pis. Néanmoins, j’aurais aimé avoir une présence pour dormir, autre que Shadow bien évidemment. La sienne. Je ne sais pas pourquoi, mais c’est ce que je voulais. Saleté de blessures et de bras hors d’usage. Demain j’arriverais peut-être à mettre un terme à tout ça. Je l’espérais en tout cas. Ça me grugerait une part de mon énergie, mais je m’en foutais un peu. Je voulais en finir avec ce mal là et j’allais y mettre un terme. Quel qu’en soit les conséquences que ça engendraient.

Je reportai mon attention sur elle et remarquai que sa bouche entrouverte laissait très bien voir ses crocs. Elle voulait faire quoi la poupée ? Me dévorer maintenant que j’étais hors d’état de nuire ? Une morsure devait être vachement douloureuse. Néanmoins, la suite s’était plutôt dérouler d’une manière inattendue. J’aperçus une larme couler sur sa joue. J’avais peut-être dit quelque chose qu’il ne fallait pas alors ou dans ce cas, elle se contredisait dans sa façon de penser et d'agir. Je penchais pour les deux options. Étrangement, j’avais envie de la prendre dans mes bras, de la serrer, d’enlever sa peine et de revoir un sourire sur son visage. Et c’est ce que j’aurais fais si je n’avais pas été hors d’état de fonctionner convenablement. J’aurais dit un millier de plaisanteries rien que pour la faire rire. Je n’aimais pas du tout voir cette expression sur le visage de qui que ce soit. Je ne pouvais rien faire et je détestais ça. J’avais aussi probablement dis quelque chose qui ne fallait pas et qui l’avait sans doute blessé. Sur mon visage, toute once de joie venait disparaître. C’était comme si je venais de retirer un masque. C’était une expression que je ne me connaissais pas, mais il était été déplacé de sourire comme un con alors qu’elle, elle est en train de pleuré. J’avais déjà fais ça une fois avec une ex. Ouais… La claque que j’avais mérité à ce moment-là… Faut pas énerver un démon, qu’ils disent. Ouais, bah je l’ai sût après ça. Mais, j’avais recommencé par la suite. C’était marrant tout compte fait.

« En fait, j'ai à faire. Je reviendrai te voir dans quelques heures si tu es réveillé. Charlotte viendra te porter le petit déjeuner. »

Maintenant, je ne comprenais absolument rien de ce qui se passait. Elle était arrivée pour s’étendre et puis, comme ça, sans rien dire, elle s’était aussitôt arrêtée. Mais c’est qu’elle était contradictoire, la poupée ! C’était à ne rien y comprendre. Avais-je réellement fait quelque chose de mal ? Sûrement. Je levai les yeux vers Lilyanne, incertain.

« Mais… Ouais, d’accord. » Répondis-je simplement avant que de longues secondes s’écoulent et pendant ce temps, je me rendis alors compte que je ne lui avais encore pas dit mon nom. Ce devait être le dernier de ces soucis, mais bon. Je ne savais pas trop pourquoi je n’avais pas répondu quand elle. J’étais sans doute tombé dans la lune. J’ajoutai enfin : « Au fait, je me nomme Jasper. Dis, j’ai dit quelque chose qui fallait pas, hein ? Je plaisantais en fait. Je ne voulais pas te blesser. »

C’était en effet la dernière chose que je voulais faire lorsque j’avais fait ma proposition. Ou peut-être que ce que j’avais dis lui avait rappelé des souvenirs et que ça la mettait dans un état pareille ? C’était possible. J’étais très certainement en terrain très glissant. Le tact, c’était loin d’être ma tasse de thé. Qu’est-ce que j’aurais voulu la revoir de bonne humeur. Pour le moment, c’était raté.

« On t’as déjà dis que tu étais vraiment difficile à suivre par moment ? » Je réalisai alors ce qui venait de sortir tout seul de ma bouche. J’aurais voulu les ravaler ces mots-là, mais il était trop tard. Je me contentai de dire seulement : « Excuse-moi. »

Dire tout ce qui pouvais me passer ma la tête n’était pas toujours la meilleure option, mais c’était plus fort que moi. Difficile d’arrêter de longues habitudes en à peine quelque heures. C’est alors qu’un frisson parcouru mon corps, me faisant bouger par la suite. Ce qui déclencha une vive douleur dans mon épaule et qui me fit serrer les dents. Je tentai de camoufler tant bien que mal une plainte. De plus que j’avais froid. Si seulement j’avais pu augmenter la température de mon propre corps.

« Je sais que ça t’offre une belle vue, mais y’a toujours des limites, hein ! » M’exclamai-je à son intention en plaisantant.

Avec mon bras gauche, qui lui était encore en service, je tirai sur le drap et le ramenai sur moi jusqu’aux épaules, ne laissant que ma tête sortie. Je me sentais vraiment comme un gamin qu’on borde et/ou qui doit rester au lit parce qu’il est malade. Je détestais ça. La dernière fois qu’on s’était préoccupé de moi comme ça datait de très longtemps. Je préférais me débrouiller seul, mais quand on n’a pas le choix, on n’a pas le choix. Je regardai Lilyanne en silence avec cet air gamin inoffensif en attendant qu’elle réponde à tout ce que je venais de lui balancer. Si, elle décidait de répondre, évidemment. J’espérais seulement qu’elle ne sorte pas de ses gongs ou je ne sais pas trop. Je m’en voulais un peu. J’étais désolé. Réellement.