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 » trapped in your messy heart (james)

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» trapped in your messy heart (james) | Mer 27 Juil 2016, 00:24


stop haunting my hurt soul
PV ✖ James & Aelicya

Les odeurs de cigarettes mal éteintes dans un cendrier humide qui retient trop bien les effluves cendrées, les relents de vieux plats cuisinés jetés aux ordures avec une négligence sans faille, les cris des gamins qui hurlent et courent sur les pavés de la rue d’en bas : dès le réveil cette envie de vomir te gagne encore. Par des faits concrets cette fois. La silhouette longiligne s’étire au creux du lit presque pourri, même lit encore qui accueillait volontiers des ébats déjà-vu avec des inconnus. Celui-là grogne, au petit matin. Parce que tu t’agites sans prévenir, que tu râles toi-même contre le monde entier qui s’agite et bouscule le train de vie miteux et désolant que tu mènes depuis maintenant sept mois. Sept long mois. Tirant ta carcasse abîmée hors du lit, un bruit feutré signale la robe d’hier avec laquelle tu te rhabilles. Le simple réflexe de te renifler achève ton dégoût matinal et tu accours près des toilettes rendre l’ensemble des excès de la veille aux égoûts.
Le regard que tu réserves à ta conquête est la définition même du mépris et du dédain. En pénétrant à nouveau dans cette pièce froide, où le corps de ton amant s’étale sans la moindre considération pour toi dans un sommeil profond, ça te revient en pleine gueule.
La première fois.
La première fois que tu as fait ça depuis James, c’était exceptionnel. L’usage du sexe pour simplement se détourner du vrai problème et de la décrépitude évidente de ton existence pour un sacrifice absurde. Sous prétexte que tu n’étais pas assez bien pour lui, tu avais disparu de la surface de leur planète, à tous, pour t’engouffrer dans un monde de vice et de débauche. Un soir seulement.
Puis deux, parce qu’on t’avait invité encore.
Puis trois.
Et ça faisait maintenant un peu plus de sept mois. Tu as arrêté de compter au bout du trente-deuxième amant. Et rien que l’idée de faire le bilan, tu déglutis.

» Comme d’habitude, je ne te rappelle pas ?

Le grognement qui émane du pieu acquiesce à ton interrogation. Une simple question rhétorique. Peut-être que Keith s’en mordra les doigts, lui aussi. Comme tous les autres, ceux chez qui tu t’offres sans aucune gêne mais qui n’auront jamais ton numéro griffonné sur un bout de papier laissé sur le coin d’une table, entre les restes de tabac et la bouteille de vodka. Une suffisance te persuade que oui, il le regrettera. Comme les autres avant lui.
Les pavés mêlés aux talons de seize équivalent à ton corps qui titube sous le regard médusé, parfois empli de pitié des passants. Mais tu ne fais plus attention depuis que le seul regard que tu désirais vraiment depuis des années s’était détourné de toi.
Tu manques de chuter. 
Tu vacilles encore.
Et treize heures plus tard, tu recommences.

Dans une boîte que tu connais bien maintenant. Les videurs t’embrassent comme s’ils étaient des amis chers depuis l’enfance. Tu souris malicieusement. Parce que tout le monde sait ici que tu n’es pas là pour te poser des questions. Seulement laisser couleur dans ta gorge l’alcool trop fort, renifler les limbes de nicotines qui s’évaporent pour entretenir le cancer de tes poumons, embrasser des bras volages pour mieux être accompagnée au petit matin. Tu fuyais la solitude dans une course désespérée qui frôlait le pathétique. La musique assourdissante, le boum boum affolant qui fait battre ton coeur, qui manque une frappe, avant qu’un bras ne te tire vers l’extérieur. Il est beau. Il est brun. Il lui ressemble mais tu ne le connais pas. Alors tu l’embrasses. D’un baiser fiévreux, aguicheur et qui aurait fait rougir les moins farouches. Et quand il t’entraîne au dehors de l’établissement, tu ne dis pas oui - mais encore moins non. Alors tu souris, encore. Et tes pas suivent les siens alors que l’air arrive jusqu’à ton cerveau pour le rafraîchir un tant soit peu. Tu titubes, là aussi. Un éclat de rire alcoolique résonne dans toute la petite rue branchée de Skyworld. Tu ris aux éclats. L’enfant déchue qui savoure sa propre perdition, c’était innocent, plein de vices, et malheureux à la fois. Le rictus nerveux qui éclate au grand jour.

» Allez on y va. 

Ta main tire celle de ta conquête du soir, mais le geste est hasardeux et tu ne l’attrapes pas. Trop tard, ton corps est lancé vers l’avant. Alors tu n’as d’autre choix que de regarder devant toi.
Mais tu n’aimes pas ce que tu vois.
Le halo de lumière dans la nuit trop sombre. Tout geste s’arrête. » Non...
La négation est à peine soufflée dans un murmure ivre comme si le simple fait de la prononcer le ferait disparaître de ton environnement. Tu détournes le regard honteux. Avant de te ressaisir. Et de faire face autant que tu peux.

» Pousse-toi.

Ne me dis pas pourquoi tu es là. Ne me dis pas que ce n’est pas pour moi.
(C) MISS AMAZING.
 
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