{ La partie continue. — Hermès Mercure

**{ La partie continue. — Hermès Mercure** | *Sam 08 Oct 2011, 23:12*

« Le mont Olympe se dressait majestueusement au-dessus de la Grèce en ce début d'après-midi, nimbé d'une auréole lumineuse malgré les nuages noirs qui couvraient le ciel. L'avantage d'habiter l'Olympe était qu'un climat chaud et ensoleillé y régnait constamment, attiré par la puissance divine qui y vivait. Nous étions en automne, et il pleuvait sur le reste du continent, Sanctuary of Heart n'échappant pas à la règle.
Il avait beau faire beau et chaud, cela n'empêchait pas la déesse messagère de s'ennuyer ferme. Elle demeurait allongée sur l'herbe moelleuse et observait son reflet dans un des nombreux lacs qui demeuraient un peu partout sur la montagne, et songeait à ce qu'elle aurait bien pu faire de son après-midi. Pendant toute la durée de la matinée, elle avait été chargée de transmettre un grand nombre de messages de la part d'Héra, mais aussi de quelques Dieux qui avaient besoin d'elle pour de petites commissions. Maintenant que son travail était terminé, elle ne pouvait plus rien faire et s'ennuyait, comme toujours. Habillée d'une toge grecque couleur crème et décorée de fils dorés, elle se demandait encore comment Narcisse avait-il bien pu faire pour mourir aussi stupidement, et lorsqu'elle se surprit à se poser encore cette question, elle soupira et enfouit sa tête dans ses bras. Voilà déjà plusieurs millénaires que cette pensée se répétait, et elle avait fini par comprendre qu'il résultait d'un ennui profond.
Au bout de deux minutes de réflexion -elle eut cependant l'impression que dix avaient passé- Iris décida de se prendre en main et se leva d'un bond, puis déploya ses magnifiques ailes irisées afin de faire un tour sur l'ile céleste. Sa toge se transforma immédiatement en une tenue plus 'normale', c'est-à-dire un short blanc accompagné d'un chemisier à carreaux turquoise sur fond blanc. Au moins, elle passerait plus ou moins inaperçu, dans la mesure où son Aura, elle, se sentirait à des kilomètres. Les grandes ailes dans son dos frétillèrent un peu, comme pour s'étirer, puis elle prit son envol en direction de l'ile, avec toujours autant de gaité. Emprunter la voie des portails était tellement moins amusant que de voler, et c'était pour cette simple et bonne raison qu'elle ne les prenait qu'en cas d'extrême urgence, ce qui revenait à dire jamais.

Un chemin qu'elle connaissait par cœur, depuis le temps qu'elle l'empruntait. Toujours à une vitesse vertigineuse, elle survolait la Grèce en laissant derrière elle son habituelle trainée arc-en-ciel, mais cette fois dissimulée derrière les nuages, empêchant ainsi les terriens de la voir. Iris aperçut rapidement l'ile céleste, engloutie aujourd'hui par les nuages d'orage qui flottaient au-dessus de la Grèce, et elle conclut qu'il ne devait pas faire bien beau, sur Sanctuary of Heart. Elle se posa sur le Grande place d'Athéna -où personne ne remarqua vraiment sa présence- et entreprit une petite balade dans le marché, qui grouillait aujourd'hui encore de beaucoup de monde. Elle entendait des tas de bruits qu'il n'y avait pas sur l'Olympe, notamment les rires des enfants et les cris des marchands, mais aussi le brouhaha qui animait le lieu. Elle se promena au milieu des stands d'un air émerveillé. Toujours, elle découvrait de nouveaux objets, tous aussi fabuleux les uns que les autres, et si elle avait eu de l'argent sur elle, Iris aurait sans doute acheté un grand nombre d'accessoires. Sauf qu'elle n'avait pas une seule drachme sur elle, et continuait d'admirer un collier argent orné d'une simple pierre bleutée aux reflets turquoise, mais cette couleur spéciale avait tapé dans l’œil de la déesse messagère qui soupira en constatant qu'elle ne pouvait rien y faire.
En tournant la tête, elle crut apercevoir une touffe bleue qui lui était plus que familière... Non, le Dieu des voleurs ne pouvait pas être sur l'île, c'était tout bonnement impossible, quoique...
Iris secoua vivement la tête et se tourna rageusement, furieuse à l'idée d'abandonner ce collier qui lui hurlait de l'acheter. Contrairement à Hermès qui volait comme il respirait, sa rivale n'avait pas ce genre d'occupation, et c'était bien cela qui l'énervait en ce moment. Prenant la direction de la grande place d'Athéna, elle s'allongea sur le rebord de la fontaine et passa sa main dans l'eau, regrettant de ne pas s'être mieux équipée pour se promener sur l'île. Quelle idée de venir dans ce maudit marché, où tout le monde faisait tout pour vous tenter !

Ses longs cheveux tombèrent le long de son bras pour venir faire trempette dans l'eau de la fontaine de la place. De toute façon, elle les sécherait plus tard, alors ce n'était pas vraiment un problème. Ses longs doigts se promenèrent dans l'eau pendant dix bonnes minutes, mais quelque chose -ou plutôt quelqu'un- interrompit brusquement le flot de pensées de la déesse messagère. Elle sentit quelque chose la pousser violemment dans l'eau, ce qui lui arracha un petit cri de surprise, mais qui fut bien vite étouffé par l'eau dans laquelle elle tomba.
Elle resta un moment à patauger lamentablement dans cette maudite fontaine, puis elle se mit à genoux, s'appuyant contre le bord de la fontaine afin de se relever. Sa vision était devenue floue et elle peinait à voir qui était l'imbécile qui avait osé la déranger durant un tel moment. Ses longs cheveux turquoise cascadaient le long de son dos, complètement décoiffés, et Iris avait maintenant une tête de psychopathe, loin de son habituelle expression moqueuse. »

**Re: { La partie continue. — Hermès Mercure** | *Dim 09 Oct 2011, 12:46*

- Fait chieeeeeeeeeer !

Hermès n'aimait pas la pluie. Enfin, non, ce n'était pas vrai. Il aimait bien l'eau qui tombait, le bruit des gouttes, ce petit ploc ploc tantôt régulier, tantôt chaotique. La luminosité souvent grise, voire noire pendant un orage violent. Et, surtout, le vent qui avait tendance à régner dans ces moments-là ! Ce qu'il détestait était plutôt l'après-pluie. Quand ses cheveux trempés commençaient à sécher et partaient dans tous les sens. Plus que d'habitude. C'était casse-pied ! Un peu de chaos sur sa tête ne le dérangeait pas, mais trop, c'est trop ! Alors quand la pluie se mit à tomber alors qu'il flânait dans Skyworld, il n'avait pas pu s'empêcher de râler à voix haute.

Heureusement, ce n'était pas une cascade, et le Dieu eut tôt fait de s'abriter sous un porche, proche du marché. De là, il pouvait observer les allées et venues de clients potentiels en attendant la fin de la pluie, qui ne tarda pas. Le temps restait lourd et menaçant, mais au moins il n'y avait plus d'eau qui lui tomberait dessus ! Hermès sortit de son abri et aperçut alors un éclat bleu/vert familier. Par réflexe, il se dissimula aussitôt dans la foule pour mieux observer sa rivale. Il en était sûr, ça ne pouvait qu'être elle ! D'ailleurs, en arrêtant de s'inquiéter pour ses cheveux, il se concentra et détecta son aura, du même genre que la sienne. Qu'est-ce qu'elle fichait ici ? Nul doute qu'elle devait chercher un plan pour lui souffler sa place de meilleur messager de l'univers. Mais il n'allait pas se laisser faire, oh non !

La déesse semblait concentrée sur autre chose, ce qui l'arrangeait bien, car ainsi elle ne faisait pas attention à sa propre aura. Elle abandonna ensuite l'objet qui attirait son attention pour s'éloigner. Hop, Hermès s'approcha aussitôt du stand pour chercher de quoi il s'agissait. Quelque chose qui intéressait Iris était forcément utile pour l'embêter. Il observa les bijoux, choses assez inutiles à ses yeux, et repéra un collier avec une pierre bleue, légèrement turquoise par endroits. Connaissant l'attrait de cette couleur pour la messagère, il en conclut que c'était forcément ce machin qui l'intéressait. Fort bien ! Lui n'avait aucun scrupule à chaparder et il profita d'un moment d'inattention du vendeur pour attirer à lui le collier avec une bourrasque. Hop, il l'attrapa, le dissimula dans une poche de son jean bleu et s'éloigna, l'air de rien. Trop facile ! Au dessus, il portant une simple chemise noire à manches courtes, et des baskets blanches toutes simples. Bien sûr, ses petites ailes n'étaient pas visibles.

Où était-elle passée maintenant... ah là-bas ! Difficile de perdre une déesse, avec une aura pareille ! Allongée sur le rebord de la fontaine, elle semblait rêvasser, probablement à un plan machiavélique pour enquiquiner Hermès. Fort bien ! Il s'approcha discrètement, usant de son agilité hors du commun, même pour un dieu, afin de ne pas se faire repérer et... splaaaaatch il poussa Iris dans la flotte ! Ca ne manqua pas et il éclata de rire en la voyant patauger misérablement dans la fontaine.

- Si tu voyais ta tête ! C'est hilarant ! J'vois que t'es contente de me voir dis donc !

Ouuuuh ses airs de psychopathe l'éclataient, vraiment ! Il gagnait un point pour le coup ! Rien que pour cet instant, ça valait la peine qu'il ait failli finir trempé lui aussi sous la pluie. Avec un peu de chance, il l'avait trop déconcentrée pour qu'elle se rappelle le plan qu'elle mettait au point contre lui. Plus qu'à l'énerver et ça serait bon ! Comment réfléchir en étant en colère ? Impossible, même pour un dieu ! Et en prime, si elle respectait le principe de discrétion des divinités, elle ne pourrait pas vraiment réagir contre lui : impossible d'utiliser leurs pouvoirs à leur maximum sans risquer d'être démasqués.

**Re: { La partie continue. — Hermès Mercure** | *Lun 10 Oct 2011, 00:42*

— Si tu voyais ta tête ! C'est hilarant ! J'vois que t'es contente de me voir dis donc !

Cette voix, Iris la reconnaitrait entre milles. D'ailleurs, c'était bien la dernière qu'elle désirait entendre sur cette planète. Elle releva les yeux et découvrit avec horreur son éternel rival: Hermès. Ses cheveux avaient d'ailleurs une forme bizarre, très différente de d'habitude, et elle devina assez rapidement qu'il avait dû passer un moment sous la pluie, à chaparder par-ci, par-là, comme d'habitude. Elle se releva, ses vêtements devenus maintenant extrêmement lourds, à cause de cette eau qu'elle avait en horreur.
Si elle avait été sur l'Olympe, elle lui aurait envoyé une rafale de vent pleine puissance, qui l'aurait sûrement éjecté jusqu'en bas du mont -enfin, ce n'était pas si certain- sans réfléchir, puisque personne à part les dieux -et quelques humains- ne se doutait de la puissance magique qui y régnait. À Sanctuary of Heart, c'était différent, à un tel point que les divinités se voyaient forcées de dissimuler leur Aura afin de ne pas montrer leur présence, et passer pour des individus normaux. D'ailleurs, elle remarqua bien vite qu'elle n'avait pas pris la peine de cacher la sienne, ce qu'elle fit rapidement après avoir pris un temps de concentration. Maintenant, il ne lui restait plus qu'à régler son compte au Dieu des voleurs.

— Oh toi... Je te jure que tu vas me le payer... marmonna-t-elle en sortant de la fontaine.

D'ailleurs, il attendait l'addition depuis qu'ils se connaissaient. Maintenant, ils avaient deux points d'écart -malheureusement, c'était bel et bien lui qui menait la partie- et Iris ne comptait pas se laisser abattre. Elle avait pris du retard, certes, mais elle allait vite le rattraper. Physiquement, elle avait l'air tout droit sortie d'un lave-linge. Ses vêtements étaient trempés, et son short blanc était devenu quasi-transparent, de même que sa chemise à carreaux -elle aurait mieux fait d'en prendre une noire- et ses cheveux habituellement coiffés en deux longues couettes étaient maintenant lâchés et tombaient dans son dos, frôlant ses mollets, emmêlés comme jamais. Comme quoi, une fontaine pouvait se montrer assez nocif, mine de rien.
Elle se posta face à Hermès et le toisa un moment, réfléchissant à ce qu'elle pourrait bien lui faire. Une idée lui vint immédiatement, comme chaque fois qu'elle voyait le visage de son rival, et elle l'attrapa par le col de sa chemise et le fit basculer par-dessus elle, aidée par le vent qu'elle contrôlait, et il vint faire la même chute qu'elle, tout droit dans l'eau de la fontaine. Elle s'assit contre le rebord et enfonça la tête du dieu aux cheveux bleus à plusieurs reprises dans l'eau, le noyant à moitié. Il en fallait bien plus pour tuer un Dieu, et elle le savait parfaitement... Alors pourquoi se gêner ?

Elle finit par le lâcher et bondit rapidement hors de la fontaine, et s'en éloigna un peu, de peur qu'Hermès ne décide de lui faire prendre une énième douche. Elle était tout aussi trempée que quelques instants auparavant, mais puisqu'elle ne comptait pas retourner dans l'eau, elle entreprit un séchage complet, par le biais du vent qu'elle aimait tant manipuler. C'était, certes, nettement moins rapide que sur l'Olympe, où elle pouvait envoyer une seule rafale afin de se sécher complètement, mais elle était obligée de contrôler son pouvoir afin de ne pas attirer l'attention sur elle... ce qui n'était pas gagné, puisque tous les passants avaient les yeux rivés sur les deux imbéciles qui s'amusaient à patauger dans la fontaine. Elle ignora promptement les commentaires du genre « Ils manquent de respect au Panthéon ! » ou alors « Quelle honte ! » Manquer de respect aux Dieux... mais bien sûr ! L'énorme fontaine qui surplombait la place avait été érigée il y avait des millénaires en l'honneur du Panthéon olympien, et puisqu'Iris et Hermès en faisaient parti, on ne pouvait pas tellement considérer cela comme du manque de respect. De toute façon, l'attitude des deux messagers avait toujours été plutôt désinvolte, et s'ils avaient été des habitants normaux, ils ne se seraient pas gênés pour se noyer dedans.
En entendant au loin les cris des vendeurs voulant à tout prix vendre leur marchandises, elle songea une nouvelle fois au collier sur lequel elle avait 'flashé'. Elle se rappelait encore de sa magnifique couleur qui s'accorderait tellement bien à ses yeux qu'elle eut soudainement des remords de ne pas avoir apporté quelques drachmes. Alors qu'elle se séchait sans faire attention à ce que trafiquait son rival, elle lui adressa la parole sans lever les yeux de la mèche de cheveux qu'elle tenait dans la main afin de la brosser à l'aide de ses doigts -quand on a pas de brosse sous la main, il faut bien.

— T'aurais pas de l'argent sur toi, par hasard ?

Iris était bien trop en colère pour lui parler sur un ton plus doux, mais savait parfaitement que c'était justement ce qu'il cherchait à faire: l'énerver. Il ne savait faire que ça, de toute façon, mais elle ne parvenait jamais à contrôler ses actes en sa présence, comme s'il dégageait quelque chose qui la faisait dérailler. Malgré ça, elle avait vraiment envie d'acheter ce maudit collier, mais elle n'en parla pas au Dieu Messager, à cause du mauvais pressentiment qu'elle avait. Si elle lui en parlait, il n'hésiterait pas à aller le chercher afin de la narguer avec... elle le connaissait trop bien pour faire ce genre d'erreur qu'elle avait déjà commis, plusieurs années -peut être même des siècles- auparavant.
Avec le recul, elle constata la stupidité de sa question. Hermès n'avait jamais d'argent sur lui, c'était connu. Il préférait de loin voler sur les étalages, c'était toujours plus amusant et bien moins coûteux ! »

**Re: { La partie continue. — Hermès Mercure** | *Lun 10 Oct 2011, 09:54*

Hermès n'en pouvait plus de rire en voyant Iris dans cet état. Elle si maniérée et si fière de sa beauté, ressemblant à n'importe quelle pouilleuse du bas peuple ! Magnifique, vraiment. Mis à part la pluie, c'était une superbe journée ! Tiens, en prime ses vêtements étaient devenus transparents avec l'eau, de quoi se rincer l'oeil en toute innocence. C'est qu'elle n'était pas mal la déesse, même si le messager disait toujours le contraire pour la provoquer. Question de logique, il était impensable pour lui de faire le moindre compliment à Iris : ç'aurait été limite lui faire plaisir, quelle horreur ! Même s'il lui arrivait d'en penser, parfois, une fois par siècle ou par millénaire, hors de question de le dire à voix haute. Pourquoi ? Difficile à dire. Mais il sentait que, non, peu importe la situation, il ne devait pas dire ce genre de choses. Seulement le contraire !

Ah c'était sublime, vraiment. Il la voyait bien se retenir de l'envoyer valdinguer dans les airs, la cerise sur le gâteau. Obligée de restreindre ses pouvoirs et de ne pas se venger en bonne et due forme ! Magnifique. Comme quoi une simple blague stupide pouvait se révéler superbe et pleine de satisfaction. Elle sortit de la fontaine en le menaçant, comme d'habitude. Ca faisait longtemps que Hermès n'avait plus peur de ça. D'ailleurs, avait-il jamais eu la trouille d'Iris ? Ou de quelqu'un ? Hm... non. De quoi un dieu aurait pu avoir peur de toute façon ?

- Des menaces ? Oooooh arrête je treeeeemble de peur, au secours, j'vais appeler papa à l'aide !

Il lui rendit son regard, extrêmement moquer pour sa part et bien provocateur. Qu'est-ce qu'elle allait lui faire hein ? Lui donner une gifle ? Ce serait drôle, car Hermès n'hésiterait pas à répliquer. Galanterie ? Que dalle avec Iris ! En prime, entre dieux, on peut s'entretuer sans problème, on ne risque rien de grave. Tout l'intérêt d'avoir une déesse comme rivale !

Le messager sentit soudain ses pieds quitter le sol, et pas grâce à lui, sa chemise se froissa - heeeeey sa belle chemise noire ! - et... plouf, il atterrit à son tour dans la fontaine. Ah non, pas de l'eaaaaaaaau ! Bon ses cheveux étaient déjà mouillés, mais c'était pas une raison pour les tremper complètement ! Il détestait ça ! Se débattant comme un poisson sans nageoires - son élément était le vent, pas l'eau, et ça se voyait clairement que c'était pas son truc - il finit par se dégager. Enfin, parce qu'Iris l'avait lâché, mais ça il ne le dirait pas. Il toussa et cracha un peu d'eau, plus pour la forme qu'autre chose, il ne risquait pas d'être noyé, mais ça n'empêchait d'avoir un petit raclement désagréable dans les poumons, et fusilla du regard la déesse qui s'éloignait déjà, sans doute pour échapper à sa juste vengeance.

- Rhaaaaaaa tu vas payer !

Hermès sortit à son tour de la fontaine, avec un joli schlock schlock lorsque ses baskets revinrent sur la terre ferme. Il dégoulinait, sa chemise le collait comme jamais et, même si elle n'était pas transparente, c'était loin d'être agréable. Tout comme le jean, rien de pire à porter quand c'est trempé ces machins-là. Et ses pauvres cheveux aplatis sur son crâne... là encore ça allait, mais quand ils allaient commencer à sécher... quel catastrophe. Tiens des bruits autour d'eux. Il n'avait même pas fait attention, trop occupé à râler sur Iris et à préparer déjà une contre-attaque. Il y avait une petite foule qui les pointait du doigt en marmonnant des commentaires inutiles. Boarf, c'était EUX le Panthéon, ils faisaient ce qu'ils voulaient ! Rien d'intéressant chez ces gens, il revint à Iris en serrant les poings, quand celle-ci lui demanda... s'il avait de l'argent ? Pour le coup, il éclata de rire.

- De l'argent, moi ? C'est limite insultant, poule mouillée !

Le dieu des voleurs, avoir de quoi payer quelque chose sur lui... non vraiment, ça frisait la moquerie. Acheter un objet convoité, mais quelle idée quand on pouvait jouer à le voler ? C'était bien plus intéressant d'observer, de chercher le bon moment, et hop, d'attraper sa cible ! Les courses-poursuites avec les vendeurs quand ils arrivaient à voir le vol étaient bien drôles aussi. Bien sûr, il fallait diminuer ses capacités, pour laisser une chance à son poursuivant, sinon c'était trop facile. Enfin bref, voler était toujours plus intéressant et amusant que simplement acheter.

Iris voulait de l'argent donc. Sans doute pour ce fameux collier qu'elle observait si attentivement tout à l'heure. L'heure de la vengeance sonnait déjà ! Il prit un air innocent, limite gentil, mais toujours avec une touche de moquerie qu'il ne réservait qu'à sa rivale.

- Laisse-moi deviner. Ca serait pas cette petite chose qui t'intéresse par hasard ?

Il sortit de sa poche mouillée le collier, faisant osciller la pierre entre eux, bien entendu hors de portée d'Iris. Il veillait aussi à la tenir fermement, pour éviter de la lâcher si un coup de vent essayait de la lui arracher.

- C'est dommaaaaaaaaage, c'est moi qui l'ai ! Un petit collier bien gnangnaaaaaaan comme il faut pour une petite fiiiiifille à sa maman ! Qu'est-ce que j'pourrais bien en faaaaire... ?

Lui qui n'était absolument pas bijou, c'était clair qu'il n'allait pas faire du bien à ce pauvre collier.

**Re: { La partie continue. — Hermès Mercure** | *Mer 12 Oct 2011, 18:33*

« Comme Iris pouvait s'y attendre, Hermès n'avait pas d'argent sur lui, et sembla remarquer la même chose qu'elle au sujet de son statut de Dieu des voleurs. Cela aurait pu être une simple coïncidence, mais ce n'était pas la première fois que ça arrivait, si bien que certains Dieux affirmaient qu'Hermès n'était autre que son alter-ego, ce qui la vexait considérablement. Être ainsi comparée à son pire ennemi était tout de même insultant, mais elle ne trouvait jamais rien à répondre, alors elle s'était toujours contentée de faire la moue et nier tout argument, aussi vrais soient-ils. De toute manière, même si elle ressemblait beaucoup à Hermès, elle connaissait tout de même leurs différences, et c'était de cette façon qu'elle se rassurait elle-même.
Elle ne releva pas le « poule mouillée » qui termina la réponse du Dieu, trop occupée à songer à autre chose, mais alors que son regard turquoise croisa celui de son rival, elle fut parcourue d'un frisson d'horreur. Hermès avait l'air tellement innocent que ça en devenait vraiment bizarre, et Iris préféra rester sur la défensive, sentant un coup venir à des kilomètres. D'ailleurs, ce fut le sourire qui étira les lèvres du garçon aux cheveux bleus qui la fit tilter, car ce rictus, elle le connaissait par cœur. Il avait une idée derrière la tête, et vu cette confiance qu'il paraissait avoir en lui, il avait quelque chose qui lui garantissait d'avoir l'avantage sur elle. Hum... c'était mauvais signe. Ses mauvais pressentiments furent confirmés lorsque Hermès sortit de sa poche un collier argenté, orné d'une magnifique pierre bleue, qu'Iris avait vu quelques instants plus tôt. Elle se mordilla la lèvre inférieur en un geste frustré, car elle se maudissait de ne pas avoir été plus prudente lorsqu'elle s'était promenée dans le marché. Si elle avait su que le Dieu messager se trouvait dans les parages, elle aurait fait tellement plus attention ! Elle se maudissait intérieurement, et le fait qu'il agite le magnifique bijou sous son nez d'un air narquois n'arrangeait pas les choses.

— C'est dommaaaaaaaaage, c'est moi qui l'ai ! Un petit collier bien gnangnaaaaaaan comme il faut pour une petite fiiiiifille à sa maman ! Qu'est-ce que j'pourrais bien en faaaaire... ?
— Commence pas à faire l'imbécile et donne-le moi ! lui ordonna-t-elle d'un ton à la fois autoritaire mais aussi inquiet.

Depuis le temps, elle avait appris à connaitre vraiment Hermès -peut être même plus que les autres Dieux de l'Olympe- et le ton qu'il avait employé en parlant du magnifique collier ne présageait rien de bon... mais alors rien du tout. Iris songea tout d'abord à lui dérober le collier, mais ce serait d'autant plus difficile sachant qu'Hermès était capable d'anticiper ses réactions tellement elle était imprévisible, et elle dût réfléchir à autre chose. User de ses charmes ? Hors de question, Hermès était bien trop immature pour céder à ce genre de choses, et de toute façon, elle était quasi-certaine qu'elle ne lui ferait aucun effet, en constatant le tas de moqueries qu'il lui lançait sans cesse. Jamais une fois, depuis des millions d'années, il ne lui avait fait un seul compliment !
Remarque, elle non plus n'avait pas été plus généreuse, même si, sérieusement, il était vraiment beau gosse, le Dieu des voleurs. Ce genre de pensées, elle les gardait pour elle, car les avouer était impossible pour elle tant sa fierté était grande.
À son grand désespoir, la pluie commençait à tomber à grosses gouttes, d'un coup. La Déesse se couvrit la tête et jura, puis elle regarda autour d'elle, à la recherche d'un endroit où elle pourrait s'abriter, car si ça continuait, ses cheveux allaient avoir une tête pas possible, et en plus de donner une sensation désagréable, cela donnerait une raison de plus à Hermès de se moquer d'elle... quoique, ses cheveux n'allaient pas avoir meilleure tête. Elle soupira et se protégea la tête machinalement avec ses bras et courut vers le porche de l'immeuble le plus proche, qui ne se situait qu'à une vingtaine de mètres de la fontaine. Elle se retourna alors vers Hermès qui se trouvait encore sous la pluie, qui avait redoublé d'intensité en l'espace de quelques secondes. Son chemisier blanc lui collait tellement au corps que l'enlever en serait revenu au même, mais puisqu'elle n'était pas seule, elle se ravisa de le faire. Ce serait lui accorder une trop belle faveur, à l'autre messager ! Avec toute cette pluie, attirer le vent sous ce porche aurait amené toutes les gouttes en même temps, il serait donc stupide de faire une telle chose, surtout que le contrôle de son pouvoir était nettement moins bien assuré, sachant qu'elle devait aussi s'assurer de diminuer sa puissance. Une vraie plaie, comme elle le disait si bien...

— Sérieusement, donne le moi ! hurla-t-elle à l'intention d'Hermès.

Le bruit de la pluie avait peut-être masqué ces paroles de l'oreille du Dieu, mais toujours était-il qu'elle occupait le seul porche disponible, les autres étant tous remplis de Sanctuariens ayant eu la même idée qu'elle. Si elle avait été à sa place, Iris aurait préféré occuper le même porche que son éternel rival plutôt que de se mêler au commun des mortels... pas qu'elle ait un complexe de supériorité, mais c'était qu'embêter un immortel était toujours bien plus attrayant... La Déesse du vent s'adossa alors au mur et essora ses longs cheveux qui étaient tellement gênants quand ils étaient détachés ! Cependant, elle ne les aurait coupés pour rien au monde tant elle y tenait, et le fait qu'elle en prenne un soin fou depuis plusieurs millions d'années y était pour quelque chose, assurément. Elle pouvait s'en vanter, de sa cascade turquoise ! »

**Re: { La partie continue. — Hermès Mercure** | *Ven 21 Oct 2011, 10:58*

Hermès adorait quand Iris sentait qu'il préparait un mauvais coup. Il pouvait presque voir les rouages de sa tête tourner à toute allure, cherchant ce qu'il avait en tête, sans parvenir à savoir quoi. Mais le meilleur restait le moment où elle finissait par comprendre. Le mordillement de la lèvre, geste typiquement Irisien qui montrait sa frustration et, dans un sens, qui était une première victoire pour le Dieu. En plus, il était mignon ce mouvement. Et oui, elle aurait dû faire attention ! Dans une guerre, relâcher un instant sa garde pouvait être mortel. Bon, pas pour eux, mais dans leur décompte de point ce n'était pas rien. Elle avait peut-être oublié qu'il était toujours là, mais ça l'avait bien arrangé. Et avec ce coup-ci, elle ne risquait pas de refaire cette erreur. Quoi que... s'il suffisait de lui mettre un beau bijou sous le nez... bon à noter !

Le messager éclata de rire en entendant sa rivale lui ordonner de lui rendre le collier. Il lui lança un regard purement moqueur rempli de malice.

- Moi, faire l'imbécile ? Jamaaaaais voyons ! J'vais pas te le filer, t'as rien pour me payer, ce serait du vol ! Je croyais que tu n'aimais pas ça hum ?

Il le savait parfaitement bien oui. Elle voulait toujours être honnête, payer ce qu'elle prenait, et blablabli et blablabla. Quel intérêt ? Ils étaient des Dieux, ils pouvaient faire ce qu'ils voulaient chez les mortels, et voler ne tuait personne. En plus, c'était toujours très amusant et tellement plus intéressant qu'un simple échange honnête. Mais non, il fallait qu'elle fasse sa gentille. Bien sûr, Hermès ne manquait jamais une occasion de se moquer d'elle sur ce sujet, comme tant d'autres, même si au fond de lui il s'en fichait. Tant qu'on ne l'enquiquinait pas sur sa nature de Dieu des voleurs, Iris pouvait bien payer ce qu'elle voulait, ça ne lui posait pas de problèmes particuliers. Mais dès qu'il y avait moyen de se moquer d'elle hein... !

Et voilà que la pluie se remettait à tomber. Mais c'est pas vrai ! Saleté de temps ! Il allait ressembler à un hérisson après ! Déjà que c'était bien parti pour... Rha et Iris qui récupéra le seul porche disponible pour s'abriter ! Cruel dilemme : se mêler au commun des mortels ou devoir supporter la fin de l'orage avec sa rivale ? S'imaginer un instant coller à des hommes et des femmes si faibles et ennuyants fit frissonner le Dieu un instant. Non, mieux valait supporter Iris de plus près plutôt que ça ! Le temps qu'il se décide, les gouttes avaient triplé de volume et il était déjà complètement trempé... grmpf.

Hermès se hâta de gagner le porche d'Iris, rangeant le collier dans une poche de son jean, et la poussa sans ménagement.

- Fais-moi de la place la grosse ! Quand est-ce que tu reprends ton régime ? T'en aurais bien besoin !

Il se secoua la tête pour retirer une partie de l'eau de ses cheveux, éclaboussant sans état d'âme la déesse, qui galérait avec les siens. Il n'avait pas entendu sa seconde phrase avec le bruit de la pluie dans ses oreilles. Le messager se mit ensuite à essorer comme il pouvait les manches de sa chemise noire, qui le collait autant que la blanche collait à Iris. Tiens, d'ailleurs c'était une vue plus qu'intéressante pour le coup. Limite elle aurait été nue, ça serait pareil. Au moins, la sienne étant noire, ce n'était pas aussi transparent, même si elle lui collait tout autant à la peau, au point de bien dessiner ses muscles, certes fins mais très bien proportionnés.

L'abri incertain du porche était assez petit, Iris n'avait pas choisi le plus grand, et, s'il voulait éviter d'autres gouttes, Hermès était obligé de la pousser, ce qu'il ne se gênait pas de faire, mais elle ne risquait pas de se laisser virer aussi facilement.

- Tu prends trop de place, j'reçois des gouttes ! Attends, un bon coup de vent bien tranchant et hop, plus de cheveux de 10 kilomètres de long, on aura plus de place ! J'suis sûr que ça t'irait presque bien, t'aurais presque l'air normal et plus hideuse tu sais !

Il lui fit un grand sourire tout à fait sérieux. En apparence. Intérieurement, il savait très bien qu'elle hurlerait et n'accepterait jamais un truc pareil, ce qui était le but. Ce serait dommage de couper une chevelure pareille, si rare et toujours bien entretenue. On y glisserait les doigts avec plaisir. Mais ça, bien sûr, hors de question de l'avouer. Faut pas rêver !

**Re: { La partie continue. — Hermès Mercure** | *Dim 20 Nov 2011, 11:19*

« Le plus étonnant dans cette histoire, c'etait sûrement qu'Iris venait de faire une découverte des plus déplaisantes. Hermès, qui avait rejoint le porche sous lequel sa rivale s'était abritée, avait une chemise trempée jusqu'au bout, et qui lui collait à la peau comme jamais, dévoilant.... une musculature plutôt développée. Depuis quand était-il aussi musclé ?! Ce n'était pas normal... elle qui le connaissait depuis la nuit des temps, jamais elle n'avait fait attention à son physique. Petite, elle trouvait que les garçons étaient tous moches, en particulier Hermès, puisqu'elle le haïssait plus que tout au monde. Parmi tous les Dieux, il avait été le premier à venir l'embêter, en lui tirant les cheveux, lui mettant la tête sous l'eau, lui écrivant dessus quand elle dormait... de petites crasses juvéniles qui le faisaient bien rire, et qu'elle s'empressait de lui faire payer. Leur croissance s'était stoppée à une allure d'adolescents de seize ou dix-sept ans, et leur mentalité n'avait pas dépassé ce stade non plus ! On aurait pu croire que les millénaires passés leur avaient fait le don d'une maturité plus développée que ça, mais finalement, ils étaient aussi immatures que deux gamins incapables de vivre sans embêter l'autre; parfois pour rire, parfois juste pour faire le mal.
Pour en revenir au sujet principal, Iris était presque choquée par de telles tablettes du coté d'Hermès, qui avait toujours été, à ses yeux, un garçon tout frêle. Elle secoua la tête et fut réveillée par son éternel rival qui lui envoya des gouttes d'eau pour tenter de se sécher les cheveux, en secouant frénétiquement sa têtes la manière des animaux.

— Sèche-toi autre part, tu vois que tu m'envoie de l'eau ?!

En vérité, ce qui énervait Iris, c'était que le messager avait l'avantage sur elle, puisqu'il possédait un objet qu'elle convoitait. À cause d'un simple caprice féminin, elle avait perdu cet supériorité dont elle aimait faire preuve, et abandonner maintenant aurait revenu à céder son point. Ça, c'était impossible, évidemment. Hermès continua sur sa lancée de remarques désobligeantes pour s'attaquer maintenant à la longue chevelure de la Déesse, menaçant de les lui couper avec un bon coup de vent bien tranchant. Lorsqu'elle entendit ces mots, la messagère céleste ramena ses cheveux dans ses bras d'un mouvement protecteur et alla s'adosser contre le mur, loin de son rival. Elle lui affirma que s'il osait faire un truc pareil, il allait lui payer très cher, en lui tirant la langue dans un geste bien juvénile, avait de frissonner en pensant à la possibilité qu'il mette son idée à exécution.
En attendant, elle commençait à avoir froid, et un Dieu pouvait tomber malade, même s'il ne pourrait jamais en mourir. Elle se rappelait qu'une fois, les deux s'étaient fait le pari de rester une journée en Sibérie, et ils avaient tous les deux attrapé une angine blanche, les clouant au lit pendant cinq jours. Ces cinq jours avaient paru durer une éternité, et Iris avait tellement mal partout qu'elle de rappelait n'avoir eu qu'une seule envie: se tirer une balle dans la tête. Plus jamais elle ne voulait tomber malade, et ce n'était pas gagné avec ses vêtements trempés ! La transparence de son chemisier blanc témoignait bien de ce fait, et elle s'empressa de l'ôter. Qu'elle soit à moitié nue ou habillée de ce vêtement venait finalement au même, alors pourquoi s'en encombrer ? Elle se laissa glisser contre le mur pour finir assise sur le carrelage gelé qui tapissait le sol; ses longs cheveux retombaient sur ses petites épaules en faisant office de protection contre le froid. Une mince protection, certes, mais une protection quand même. La pluie n'avait jamais été le genre de temps que la Déesse portait dans son cœur, et était à ses yeux déprimant. Ce qu'elle adorait par-dessus tout, c'était l'après pluie, et encore plus quand il y avait un arc-en-ciel. La couleur mettait toujours plus de gaité, et pour un peu elle aurait bien déployé ses ailes pour rentrer. Malheureusement, Iris comme Hermès étaient coincés sur l'île céleste, à cause des trop nombreux témoins qui reconnaitraient sans qu'un doute les particularités des messagers qu'étaient les ailes irisées et les chaussures ailées.

C'était malin, à présent elle se mettait à trembler ! Finalement, retirer son haut n'était pas une si bonne idée que ça, et le remettre maintenant n'aurait fait qu'empirer les choses, puisqu'il était gelé. Parfois, oui, il lui arrivait de se maudire intérieurement, et de tout son cœur. Elle replia ses jambes contre sa poitrine et posa sa tête sur ses genoux, avant d'éternuer à deux reprises. Voilà, elle commençait à tomber malade, et même si un petit rhume n'était pas bien grave, c'etait quand même embêtant... Utiliser sa maîtrise du vent était formellement interdit dans la mesure où il y avait, encore une fois, beaucoup trop de témoins. Maudits soient ces petits mortels... ne pouvaient-ils pas rester tranquillement chez eux ?! Elle pouvait parler, puisque contrairement à Sanctuary le Heart, l'Olympe était aujourd'hui baignée dans un soleil digne du moins d'Août.

— Va me chercher un truc, j'ai froid, déclara-t-elle en levant les yeux vers Hermès.

Même si elle était presque aussi frigorifiée qu'en Sibérie -presque, car jamais personne ne pourrait imaginer ce qu'elle avait vécu du haut de cette montagne, elle ne pouvait de résoudre à aller voler un truc, alors si c'était Hermès qui le faisait, ça ne revenait pas au même. Il n'y avait aucune logique dans son raisonnement, mais si ça lui permettait de garder l'esprit tranquille, tout allait bien. Après, il ne fallait pas que le messager l'entraine avec elle dans ses "courses", ou ce serait bien plus embarrassant. Le marché n'était à quelques mètres de là, et la pluie commençait à se calmer. Avec un peu de chance, le soleil déciderait de pointer le bout de son nez, et Iris aurait le droit à son arc-en-ciel. »

Hermès sourit et se secoua de plus belle à la remarque de sa rivale. Rien que pour l'embêter, ça valait le coup d'être trempé. Il tenta tout de même d'arranger un peu ses cheveux qui commençaient déjà à se hérisser, mais sans succès, comme toujours. Tant pis, il faudra attendre qu'ils soient secs et daignent retomber gentiment. D'ailleurs en parlant de cheveux, curieusement Iris ne sembla pas apprécier sa suggestion de passer chez le coiffeur aérien. Le plus drôle était qu'elle pensait vraiment qu'il le ferait vu sa manière de protéger sa chevelure dans ses bras. Remarque... oui, il en était capable. Après tout, ça repousse, et c'est pas comme s'ils manquaient de temps ! Il éclata de rire sous la menace puéril de la déesse.

- T'es vachement crédible, bouuuuuuuuh qu'est-ce que j'ai peuuuur ! Rien que pour voir ce que tu ferais, j'ai bien envie de tester !

Un vent léger émana du dieu des voleurs, juste ce qu'il fallait pour menacer les cheveux d'Iris. Mais il n'alla pas plus loin, le but était de faire peur, pas de vraiment passer à l'acte. Et puis, s'il essayait vraiment, ça l'obligerait à démolir le porche, pour ne pas dire toute la ville. Connaissant Iris, elle ne se laisserait pas faire et ça pourrait vite finir en bataille. Certes, ça l'amuserait, mais alors au revoir l'anonymat et bonjour le savon de son père s'ils venaient à détruire la ville pour une histoire de cheveux... d'accord, Zeus était habitué à leurs chamailleries, mais ya des limites quand même ! Sur Terre, ça pouvait passer pour des catastrophes naturelles, après tout des cyclones c'était pas ce qu'il manquait là-bas, mais ici... curieusement, c'était moins évident.

Oh, quelque chose d'intéressant lui coupa ses pensées. Iris se déshabillait ? Bon ça changeait pas grand chose vu l'état de la chemise, mais c'était toujours sympa de mater en toute liberté. Hermès avait beau être un grand gamin, il n'en restait pas moins un mec, et même s'il préférait faire l'andouille, regarder une jolie fille n'était pas exclu de sa vie, ni le reste d'ailleurs. Tandis qu'elle s'asseyait, lui restait debout, en se retenant de renifler. Il ne faisait pas chaud du tout, et porter une chemise trempée n'était pas recommandé. Ca sentait le rhume à plein nez... bon il ne risquait pas de rechoper une maladie grave, comme celle de Sibérie - quel pari stupide quand même... en plus personne n'avait gagné - mais ça restait désagréable. Apparemment, Iris n'était pas mieux vu comment elle tremblait. C'était toujours ça ! Et elle éternua la première, haha ! Oui, le dieu messager trouvait des victoires n'importe où. Et puisqu'elle avait commencé, il pouvait arrêter de se retenir, elle avait cédé avant lui, parfait.

Hermès laissa donc un magnifique "ATCHAAAAAAAAAAAAAAAAAAB" franchir ses lèvres. Ah ça faisait du bien ! Puis il baissa les yeux vers Iris en l'entendant, avant de rire.

- Un truc ? Mais à vos ordres votre Seigneurie impériale.

Puisqu'elle voulait un truc, il allait lui en filer un ! Tant pis pour le froid, de toute façon il avait déjà chopé le rhume, ou autre chose, alors un peu plus un peu moins... Il retira sa chemise noire et la laissa tomber sur Iris avec un "sprotch" bien humide. Il avait beau l'avoir un peu essorée, elle restait encore pleine d'eau, bien humide et dégoulinante.

- Et une chemise pour son altesse, une ! Ca va mieux maintenant ?

Il ne pouvait pas s'empêcher d'avoir un grand sourire très bête, celui qu'ont les gens qui sont fiers d'avoir joué un sale tour à quelqu'un. Elle n'avait rien précisé après tout ! Et au fond il n'y avait pas une grande différence avec ou sans sa chemise : il faisait froid. La pluie se calmait par contre, alors avec une peu de chance il sécherait à l'air libre, ce qui serait plus pratique sans vêtements sur le dos.

A côté, les mortels observaient ce couple très étrange qui s’exhibait ainsi. Les hommes regardaient Iris, penchant la tête pour mieux apercevoir ses formes appétissantes, certains semblaient même hésiter à venir la voir, tandis que les femmes lorgnaient le torse et les abdos d'Hermès. Même en paraissant jeune, sa bonne musculature donnait envie à des femmes plus âgées que lui, en apparence. Ah les mortels...

**Re: { La partie continue. — Hermès Mercure** | *Mar 31 Jan 2012, 00:23*

« Ceux qui disent toujours du bien des femmes ne les connaissent pas assez ; ceux qui en disent toujours du mal ne les connaissent pas du tout. »

« Après avoir laché un... élégant éternuement qui fit grimacer la déesse messagère, Hermès baissa les yeux vers elle et sourit. Le genre de sourire peu rassurant venant de celui qu'elle considérait comme le mec le plus ignoble que la planète n'ait jamais porté. Son « à vos ordres votre Seigneurie impériale » fit sursauter Iris. Bien sûr, c'était trop beau pour être vrai: au lieu de trouver un vêtement sec, il lui balança sa chemise aussi trempée que l'était celle de sa rivale. Elle se protégea le visag avec ses bras, dans un réflexe qui ne lui servirait à rien puisque le haut trempé ne fit que lui tomber innocemment dessus. Elle toisa tour à tour la chemise, puis son propriétaire, avant de saisir le morceau de tissu gorgé d'eau du bout des doigts en l'agitant mollement devant elle comme s'il s'agissait d'une toge empoisonnée.

▬ Ahah... tu te trouves drôle, hein ? lâcha-t-elle en roulant des yeux. Un vrai gam- 'tchoum ! Roh, fais chier !

À cause de ces gamineries, voilà qu'elle était tombée malade ! Enfin elle pouvait parler, puisqu'elle non plus n'avait pas su quand s'arrêter. Après tout, la vie sans Hermès serait bien monotone... quoique tellement plus tranquille ! Pourquoi avait-il fallu que les deux messagers ne sachent pas se supporter ? Iris avait entendu un jour –une conversation entre deux nymphes lui semblait-il– que beaucoup se demandaient comment se ferait le travail si ces deux Divinités parvenaient à travailler en coopération. Sauf que c'était bien plus facile à dire qu'à faire ! Personne ne savait à quel point Iris trouvait Hermès insupportable, et vice-versa. Ce genre de querelles tellement profondes qu'elles avaient su durer depuis la nuit des temps.... C'était une des nombreuses raisons qui différenciaient les Olympiens aux simples mortels: ils étaient bien plus persévérants. Enfin n'était-ce pas toujours l'avis de ceux qui se situaient tout en haut de la chaîne ? Ceux qui n'avaient pas peur de la mort, puisqu'ils n'auraient jamais à l'affronter.
En parlant des mortels, Iris jeta un coup d'oeil vers ceux qui se trouvaient autour d'elle et pût constater qu'ils avaient tous les yeux rivés sur cet étrange duo qui venait de se déshabiller tranquillement. Ça ne devait pas être bien commun dans cet endroit où la plupart des passants étaient des quarantenaires au physique désavantageux ou des familles venues se promener. La Déesse ramena ses jambes vers sa poitrine histoire de ne pas laisser le privilège à ces vieux –elle pouvait parler !– pervers sans aucun état d'âme. Elle eut même la foi de se couvrir avec la chemise d'Hermès, bien plus opaque que son propre chemisier désormais transparent qui gisait pitoyablement à ses côtés. Et l'autre imbécile qui se pavanait devant les vieilles qui se faisaient un plaisir d'admirer la musculature naissante du gamin au cheveux bleus.

▬ C'est pas parce-que des vieilles te matent que ça veut dire qu'il y a quelque chose à regarder... lança-t-elle dans un sourire angélique.

Elle avait beau traiter Hermès de gamin, on ne pouvait pas vraiment dire qu'elle valait mieux. D'autant plus qu'elle était toujours la première à répondre à ses provocations... Enfin là n'était pas le sujet. Pendant qu'ils étaient en train de se faire lorgner par une bande de vieux pervers, le rhume approchait à grands pas et ce ne serait pas étonnant de voir, le lendemain, deux Divinités clouées au lit. Heureusement, personne ne savait -en principe- quand les Dieux passaient une phase humiliante de leur histoire, sauf les plus célèbres -comme le coup foireux qu'Héphaistos avait fait subir à sa femme et son amant- et encore. Iris regarda la pluie baisser légèrement d'intensité, mais sans vouloir s'arrêter. Elle avait hâte qu'un arc-en-ciel se pointe, car après tout, c'était son domaine. La Déesse éternua une nouvelle fois et bailla avant de s'adosser contre la pierre froide du mur. Le rhume avait l'air de s'empirer au fur et à mesure que le temps passait, et elle sentit son visage s'enflammer à cause de cette fièvre qui venait de la prendre brusquement. Enfin pas tant que ça puisque je m'y attendais depuis un moment, à force de rester en soutif avec un temps pareil. Mais bon, elle n'allait pas le montrer à Hermès... ça lui ferait bien trop plaisir de savoir qu'il résistait mieux qu'elle au froid... pour l'instant. « Allez mon grand, avoue-le que t'as la tête qui tourne autant que la mienne ! » pensait-elle. Iris se leva et le poussa en dehors du porche.

▬ Allez, maintenant qu'on en est arrivés à ce stade, l'abri ne sert plus à rien !

Les gouttes de pluie se faisaient senti malgré la chemise qu'elle portait par-dessus les épaules ; pas la sienne, qui était restée par terre, mais bien celle d'Hermès avec laquelle la Déesse s'était recouverte un peu avant. Toujours derrière lui, occupée à le ramener de force vers la fontaine située au centre de la place, Iris réfléchit à un moyen de déclencher son état fiévreux. Vilaine Iris ! Mais d'après elle, ça ne pouvait pas être pire que ce qu'il lui faisait subir. Soudain, le souvenir de l'objet qui reposait au fond de la poche du jeans de son rival la fit tilter. Ah oui, il fallait récupérer ce collier coup de cœur avant qu'il ne continue à le souiller avec sa bêtise ! Hm... duper le Dieu des voleurs n'allait pas être une chose facile. Et puis foutre une main dans cette poche serrée ne serait pas bien discret. Le forcer à le sortir pour lui dérober ? C'était la plus évidente des solutions, mais encore fallait-il parvenir à lui faire sortir ce maudit bijou ! Utiliser son physique comme le ferait n'importe quelle fille bien fichue demeurait une idée qui passait à la trappe, puisqu'Hermès restait le pire gamin de la planète et que, à ce qu'elle sache, il ne la trouvait pas à son goût. Si seulement elle savait qu'elle pourrait faire de l'effet même au pire des insensibles, elle aurait peut être tenté quelque chose de ce côté. Ou pas finalement, Iris était bien trop immature pour le faire consciemment.

Toujours est-il que la messagère continua de pousser son rival jusqu'à la fontaine dans laquelle il l'avait plongée quelques instants plus tôt, et n'hésita pas à faire appel à un peu de vent pour l'accompagner dans son mouvement. De la triche ? Être un mec musclé contre une fille frêle n'était pas de la triche ? Non... ben c'était pas si grave. Juste un peu... si peu que même Hermès ne pouvait le deviner. Enfin stupide comme il était, il ne le remarquerait sans doute même pas.
Bien sûr, elle préparait quelque chose. Suffisait de connaître Iris un tant soit peu pour le deviner... et ça, Hermès la connaissait. Oh oui, bien plus que quiconque sur cette planète ! Après, restait à savoir pourquoi ? Le pousser dedans ? Bof, ça manquait d'originalité et en plus, il était déjà super trempé. Elle laissa la question en plan et ils finirent par manquer de cogner le rebord de pierre. Iris força le garçon à s'asseoir dessus et rapprocha son visage du sien, afin de bien se faire entendre à travers le déluge qui les entourait.

▬ Ça me plaît pas plus que toi d'être coincée sur l'île, surtout en ta compagnie, mais je te laisserai pas tranquille de toute la journée parce-que tu me dois des vêtements, puisqu'à cause de toi les miens sont complètement fichus ! déclara-t-elle en rapprochant discrètement sa main de la poche d'Hermès. Si je me ramène comme ça sur l'Olympe... oh et puis, tout ce que t'as à comprendre c'est que tu dois me passer des fringues décentes !

La Déesse recommença à avoir des vertiges. « Non Iris, c'est pas le moment de t'écrouler sur lui... t'es si près du but ! » se disait-elle tandis que ses doigts avaient presque atteint l'interieur de la poche serrée. De toute manière, elle était si peu discrète qu'Hermès la cramerait à coup sur. N'empêche que ça ne coûtait rien d'essayer. Il fallait juste qu'elle tienne bon face à ce mal de crâne terrible. Montrer un signe de faiblesse devant Hermès, et puis quoi encore ? Plutôt crever ouais ! Là, Iris avait envie de fermer les yeux et dormir. Mais en dessous dnelle de trouvait son rival, et s'écrouler dessus lui procurerait un tel sentiment de supériorité qu'il en était hors de question. »

**Re: { La partie continue. — Hermès Mercure** |

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