Son, we need to talk - Hermès | Dim 21 Avr 2013, 16:48
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Re: Son, we need to talk - Hermès | Dim 21 Avr 2013, 18:43
Zeus&Hermès « Son, we need to talk »
Debout. Tu dois te réveiller, Hermès, ton père t’attend. Tu marmonnes quelques choses d’incompréhensibles, l’oreiller en bouche et un filet de bave dégoulinant depuis un bon moment visiblement puisqu’une auréole humide se détache aisément du blanc immaculé de tes draps. À peine tu ouvres les yeux qu’un mal de crane carabinier t’oblige à les refermer : la lumière t’es insupportable. Il faut que tu te dépêches, il déteste attendre, ton père, il doit sûrement avoir une course urgente à te faire faire et tu es bien le premier à savoir que le faire attendre pourrais te coûter gros. Fébrilement, tu te redresses, assis au bord du lit, tes yeux mis ouverts et légèrement boursouflés trahissent la soirée que tu as passée. L’impression d’avoir encore quelques grammes dans ton sang fait valser ton cœur et te donne envie de vomir. Bien heureusement, tu trouves le chemin jusqu’à ta fenêtre et t’aères l’esprit quelques minutes prolongé. L’aveuglante lumière te dérange au départ, mais bientôt, tu n’y penses plus, plongé délicatement dans les souvenirs de la veille, tu apprécies t’y perdre. Les souvenirs d’Iris dans sa fabuleuse robe, ses lèvres, son dos, sa chaire … Il ne s’est rien passé, tu t’es fait rejeter. Et tu n’as pas bronché. Tu frappes violemment le rempart qui te sépare du vide et te blesse sans t’en rendre véritablement compte : même les blessures extérieures ne peuvent remplacer les blessures de ton cœur. Tu te sens perdus, toi qui n’avais pas pour habitude de te laisser aller aux sentiments, te voilà la tête ensevelie dessous ce flot interminable. Signe que tu as grandi. Oui, adieu l’enfant que tu étais, celui qui courrait après les filles sans trop d’arrières pensées, enfin … Devrais-je dire adieu à l’ancien Hermès qui taquinait Iris sans but précis, si ce n’est de jouir de sa défaite. Tu appréciais temps ces instants passés à se chamailler, à n’être que … Des enfants. Des êtres (presque) purs aux cœurs fêtards et aux idées burlesques sans passer par celles obscènes. Chaque souvenir était devenu précieux à tes yeux : Iris qui pleure, Iris en colère, Iris jalouse … Il avait fallu quand même te bourrer la gueule pour enfin te rendre compte de tes véritables sentiments. Tu étais amoureux, et tu ne l’avais jamais clamé à qui compte si ce n’est même pas à toi-même. Tu te trouvas idiot sur ce point-là. Idiot … Tellement idiot que tu tremblais. Tes habits empestés l’alcool, tu ne t’étais pas changé. À peine rentré que tu t’étais écroulé sur ton lit, et après un immense effort, tu avais réussi à déposer un drap sur ton corps engourdi. Tant pis pour ton père, il attendra encore quelques instants. Tu te devais d’être présentable, en particulier si c’était pour le travail. C’était ton père, et parfois, tu désirais avoir quelques conversations sortantes du cadre professionnel. Mais comme le Dieu des Dieux n’avaient jamais le temps, tu ne pouvais pas non plus aller le solliciter. C’était sûrement le cadet de ses soucis (sa femme la première).
L’eau bouillante te réveilla en douceur. De la buée commençait à se former dans le petit espace clos qu’était ta douche et distraitement tu vins écrire le prénom d’Iris que tu effaças en sursaut. Une claque résonna dans le petit espace où l’air était saturé en eau, tu te l’étais infligé à toi-même dans le but de te réveiller de ce cauchemar dans lequel tu te trouvais. Un rêve bien trop horrible pour attendre la fin. Ton mal de tête empira presque aussitôt et tu vins t’asseoir au fond de ta douche, ta tête cachée dans tes mains. Tu restas ainsi plusieurs secondes qui te parurent éternité. Seule l’eau qui gouttait du pommeau de douche et ta respiration brisait ce silence qui aurait pu t’être étouffant. Tu te remémorais ses paroles encore et encore, le baiser, la chute, et tout qui s’écroula avec nous. Aviez-vous arrêté de jouer ? Tu te le demandais encore. Toi aussi, tu appréciais plus que tout au monde ses mots, ses guerres échangées, ce flot de paroles qui se voulaient plus puissants que celui de la messagère … Tout cela te paraissait si loin, et à présent, tu le regrettais. Hier déjà, tu regrettais tout ça, tu avais tenté de dissimuler ton malaise, mais celui-ci t’avait rattrapé presque aussitôt. Pourrais-tu la regarder comme avant tu étais capable de le faire ? Rien que cette idée te fit frémir, l’air ambiant se refroidissait et encore nu, tu décidas de t’emmitoufler dans l’une des serviettes prévues à cet effet non loin de toi. Tes pas te menèrent donc jusqu’au miroir couvert d’une fine pellicule d’eau que tu balayais d’un seul geste pour faire apparaître plus nettement ton visage si mal au point. Quelques poches traînaient de-ci de-là sous tes yeux d’un bleu presque sans éclat. Celui qui t’avait habité encore hier n’était plus aujourd’hui, quand il allait revenir ? Tu n’en savais strictement rien. Tu séchas rapidement tes cheveux sous une autre serviette et cachais aux regards de tous ce qui prouvait une fête bien arrosée. Puis tu t’habillas : jogging et simple t-shirt te suffisaient pour l’instant. Tu modifieras en fonction du lieu où tu devras te rendre. Tes chaussures mises, tu trocs ton visage meurtri par la fatigue par un sourire et traverses tout le palais pour rejoindre ton père. Tu espères de ne pas trop l’avoir fait attendre et vu son sourire lorsque tu entras, tu sus immédiatement ton incompétence.
Tu le rejoignis, te postant droit devant lui t attendant ses ordres tu arquas un sourcil lorsqu’il prononça ce terme familier :fils. Tu ne l’avais jamais entendu de sa bouche, au grand jamais ! Tu reculas légèrement et sans t’en rendre compte : il t’effrayait. Avait-il su pour l’alcool ? Pour Iris ? Tu blêmis encore plus. Il t’avait pourtant bien averti, avant la fête, de faire attention à cette impureté capable de me mener à ma perte … Tu étais têtu. Trop têtu … Est-ce que tu regrettais ? Va savoir ce qu’il y avait au fond de ta tête … De toute façon, tu n’avais plus franchement l’impression de ton connaître comme autrefois, tu t’étais légèrement égaré vers le chemin du vrai toi et chaque pas que tu faisais te rendait malheureux comme les pierres. Pas manqué … Premier sujet abordé : l’alcool. Pourtant, tu étais bien assez grand pour te diriger seul et prendre les décisions de ton propre chef ! Ton père n’avait pas à te sermonner à ce sujet-là .. Quoi que … En y réfléchissant, tu étais beaucoup plus jeune que les autres dieux, un peu plus vieux qu’Iris, mais pas guère. Tu baissas la tête, conscient de ton erreur et n’ayant point envie de le mettre plus en colère qu’il ne l’était déjà. Puis tu te déconnectas complètement. Une façon de faire que tu avais mis en place pour éviter un conflit plus important. Tu restes présent, mais tu n’écoutes aucun mot de ce qu’il dit, tu attends juste la fin pour t’en aller avec la charge de travail moins lourd après un ‘désolé’ glissé en fin de dispute. Tu étais malin pour voler ta liberté. Mais cette fois-ci, quelque chose clocha. Un mot, non, un prénom heurta tes oreilles et vint immédiatement averti ton cerveau : Iris. Tu reculas encore, trébucha sur un escalier qui maintenait le trône de ton père en hauteur et manquas de t’étaler en bas comme une merde. Tu étais aussi adroit qu’un manche à balai. Tu avais misérablement ouvert tes bras et battu de l’aile pour récupérer ton équilibre volé. Stabilisé, tu restas muet quelques secondes avant de lui adresser ton plus beau et faux sourire « Ahah ! C’est marrant que vous en parliez ! Hier j’ai réussi encore à l’emmerd… Embêter ! Si vous aviez vu dans quel état elle était ! ». Ce n’était pas tout à fait un mensonge, bien heureusement, car s’il avait vu quoi que ce soit, hier, tu étais dans la merde … Il y avait anguille sous roche.
Tu continuas à te comporter comme tu avais l’habitude de faire, et ce, malgré le vide qui te dévorait de l’intérieur. Tu passas inconsciemment ta main dans tes cheveux bleutés tout humide avant d’enchaîner « Qu’elle est la mission du jour, Pap… Zeus ? » oups, la bourbe ! Ces mots familiers plus le trouble qui t’habitait te faisait faire n’importe quoi ! Tu avais failli gaffer deux fois aujourd’hui ! Dès le travail terminé, tu te jurais de regagner tes appartements et de ne plus y bouger avant le prochain job. Avait-il seulement un travail à faire ? Il t’avait abordé d’une façon bien étrange, d’habitude il en venait directement au sujet et là … C’était Iris qui l’intéressait ? Toi et elle ? Non, tu devais te faire des illusions. Au alentour du grand dieu ton père, il n’y avait aucun paquet, aucun papier, rien. Juste lui et les sièges imposants. Illusion ou réalité ? Tu préférais l’illusion et enchaînas donc « Que dois-je aller vous chercher, en cette si belle matinée ? »
(C) MISS AMAZING
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Re: Son, we need to talk - Hermès | Mar 23 Avr 2013, 23:26
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Re: Son, we need to talk - Hermès | Mer 24 Avr 2013, 12:27
Zeus&Hermès « Son, we need to talk »
Moins sobre que toi ? La soirée te semblait si lointaine que tu n’en avais aucune idée. Était-elle réellement plus adroite ? Dans tous les cas, tu te rappelas encore de ce baiser échangé qui donna naissance à de délicieux frissons le long de ton corps quelque peu humide. Au fond de toi, c’était une soirée inoubliable, ou plutôt devrais-je dire, une soirée presque inoubliable. Vous aviez dansé main dans la main, yeux dans les yeux. Tu pouvais encore ressentir son corps chaud contre le tien, sa robe douce frottant délicieusement contre ton apparat, son souffle chaud et son parfum alléchant … Tu désirais cette femme, le nier était mentir à toi-même. Si seulement le temps s’était arrêté comme tu l’avais demandé … Lorsque ces douces lèvres avaient touché les tiennes, lorsque vos langues s’étaient mêlées dans une danse endiablée. Tu frissonnas de nouveau en fermant les yeux. Puis tu te statufias. Venait-il de prononcer ce que tu redoutais tant ? Une discussion père-fils … Tu en avais tellement rêvé durant ta première centaine d’années qu’à présent tu en étais effrayé. De quoi voulait-il parler ? Tu n’avais rien à lui dire, tu avais toujours gardé pour toi ce qui n’avait rien à voir avec ton travail et c’était auprès de ton demi-frère Apollon que tu avais trouvé oreille à l’écoute. Jusqu’ici, tu ne t’étais confié qu’à lui seul, tu lui avais comté toutes tes aventures et tes mésaventures, tes joies et tes tristesses. Il était le gardien de tes actes plus ou moins barbares vis-à-vis de la fille qui te faisait tourner la tête depuis peu. Quoique cet Amour soit beaucoup plus vieux que cela … Il devait bien le savoir, depuis le début même ! Et c’était sûrement pour cette raison qu’il t’avait presque obligé à aller au bal, comme une marraine la bonne fée. Vêtements et accessoires : il avait tout prévu ! Tu lui en voulais … Pourtant, il n’avait rien fait de mal, le pauvre : il t’avait juste poussé à aller t’amuser, tu étais si jeune et en temps normal, parfait pour ce genre de soirée. Tu n’étais qu’un adolescent encore désorienté, ses hormones en travail. Tu étais pitoyable. Pitoyable d’haïr ton frère qui n’avait voulu que ton bien. Comment aurait-il su que la soirée allait se passer ainsi ? Que vous alliez tous deux partager deux verres, puis un troisième pour ta part et que tu allais te prendre un râteau monumental ? Personne ne pouvait le savoir, même pas ton fort père qui te tendait le bras pour que tu ailles t’asseoir. Tu t’exécutas, encore fiévreux et en nage. Seuls les battements de ton cœur percutaient à tes oreilles, ton ouïe pourtant si fine sembla te faire défaut. Tu te remémoras le dernier acte et tu fermas les yeux justes un instant, instant qui te parut une éternité.
Toi, elle, sur le balcon. L’air frais, les flocons pâles descendant du ciel d’une façon délicieuse. Vous vous embrassiez et puis elle se met à ‘pleurnicher’. Tu l’observes silencieusement, son visage est si beau que tu as envie de caresser sa joue si douce. Elle a raison … Tu t’arrêtes, t’avances jusqu’au balcon et fais mine de l’avoir mené en bateau comme tu as si bien l’habitude de faire. Mais c’est trop gros. Ce mensonge est si énorme que sur ton visage, ton sourire a sonné bien faux. Tu entends encore ses excuses sonner dans ta tête. Elle ne s’était jamais excusée auparavant et ce n’était que maintenant que tu t’en rendais réellement compte. Trop occupé hier par tes prises de mal-être. Puis tu ouvres les yeux. Tu as bien pâli. Le silence régnait et tu n’avais pas répondu à ce que te disait ton père. Avais-tu au moins écouté ? Tu plongeas ton regard bleu sans éclat dans le sien pétillant. Qu’attendait-il ? Pourquoi souriait-il autant ? Toi qui étais si mal en point, une boule naquit au fond de ta gorge et te yeux se mirent à te piquer brutalement. Sans t’en rendre compte, une larme perla sur ta joue, comme hier. Toutes ces émotions que tu avais gardées au fond de toi tout ce temps devenaient insoutenables. Pourquoi hier ? Pourquoi pas les autres jours où tu avais bu avec ton frère ? Les fois où tu ne tenais presque plus debout et que tu riais à gorge déployée ? En y réfléchissant, elle n’avait jamais été à tes côtés, dans ces moments entre frères … Peut-être avait-elle été le déclenchement de tout ceci, de ton mal-être ? Tu semblais tellement perdu que tu ne sus contenir ton jeu du regard avec ton père. Tu n’avais plus envie de sourire et tu ravalas tes pleurs. « Je … » tu t’arrêtas. Plus rien ne voulait sortir de ta bouche, et en un rien de temps, tu te recroquevillas sur ta chaise comme quand tu étais enfant. Tu regrettas ton passé. Celui où tout te semblait facile, que tu embêtais Iris encore et encore sans te soucier de ce sentiment qui habite les plus âgés. Comme Iris, tu ressentais le besoin de t’amuser encore, de ne pas te soucier des trucs d’adultes comme vous l’aviez tous deux fait jusqu’à présent. L’arrivée de ta fille … Le bal … Tout ceci avait été le déclenchement de ce doute immense. Tu avais envie de ne plus jamais revoir Iris. La fuir. La fuir autant que possible, ne plus rencontrer son regard embrumé. Dans un flash-back, tu la revus perdue, et tu te sentis encore plus mal. Son regard pourtant si pétillant avait lui aussi était couvert d’un voile. La Iris que tu aimais, c’était celle qui se fâchait lorsque tu exécutais les pires farces de ton répertoire, pas celle qui ne souriait plus.
Tes pieds sur ta chaise, les bras entourant tes genoux qui te permettaient de cacher ton visage, tu restas là sans rien dire plus. Incapable de prononcer un mot sans bégayer et faire taire les tremblements qui t’habitaient. Tu étais pitoyable. Tu en oubliais la politesse, tu étais devant Zeus et toi, tu trouvais le moyen de paraître lamentable devant lui. Ton père. Tu devais lui faire honte, tu te demandais même si tu n’étais pas un imposteur, un faux fils quoi. Qui sait, il t’avait peut-être juste adopté pour rajouter un dieu dans son conseil … Tu n’étais pas digne d’être son fils, lui qui était si fameux et si grandiose par rapport à toi, misérable et incapable. Tu serras les dents et fermas les points à t’en enfoncer les ongles dans la chair. En fait, tu ne te reconnaissais plus, voilà tout. Où était l’enfant extraverti et pénible que tout le monde connaissait ? Tu avais grandi, et grandir te faisait peur. « Il ne s’est … Absolument rien passé … » mentis-tu finalement, après ce silence de plombs. Zeus n’était pas assez idiot pour gober ce genre de mensonge, Iris ne l’avait pas été. Tu étais mal, très mal, et tu ressentais le besoin de partir loin de sa vue …