Chant et beauté [avec Ketra]

-Pour ce qui est du métier, je n'en ai pas vraiment, je ne fais que des quêtes. Cela me rapporte assez de drachmes pour vivre. Et pour ce qui est de ma mort, vous avez raison, ma mort est même lente et douloureuse. Les humains m'ont considéré comme un monstre, ils m'ont condamné à mort au nom de la Bible, ils m'ont mis au bûcher et m'ont brûlée vive. Pourquoi? Car j'étais en couple avec une autre femme, et que cette pratique était considérée comme un crime contre-nature. Je ne savais pas que j'avais du sang de Dragon Argent dans mes veines, donc je ne pouvais que mourir.

Elle parlait de quêtes en tant que missions à accomplir, ou des quêtes comme les sans-domiciles afin de se nourrir? En la regardant, on pouvait vite comprendre qu'elle parlait du 1er choix, le second n'étant vraiment pas très glorieux. Quand elle parla de sa mort, je ne pouvais pas m'empêcher de me sentir mal pour elle, l'immolation étant l'une des morts les plus douloureuses qui soit. La première pensée qui me traversa l'esprit quand j'entendis la raison de sa mort était que les gens vivaient dans le Moyen-Age ou une autre époque plus arriérée, avant de me rappeler de son âge. En effet, cela semblait plus logique, même si la mort reste bien déplorable. Au final, on peut constater les progrès sociaux des êtres humains au fil des siècles, c'était une bonne chose. En tout cas, c'est dommage pour elle, mais ça lui a permis de rejoindre un monde meilleur, c'est donc un mal pour un bien. Puis vint la logique question réciproque, mais cela ne me dérangeait guère, parler de ma mort ne me faisait plus grand chose à force, vu que j'en avais déjà parlé. Prenant une petite inspiration, je parlais sur un ton neutre.

-Et bien... ma mort date d'il y a 3 ans, la vie sur Terre était bien mais assez monotone, j'étais seul du fait de ma situation sociale et de mes drôles de manies, mais cela ne m'a pas empêché de me sacrifier lors d'une attaque de sans-cœurs à Paris lors d'une remise de diplôme. Je suis le seul qui a été tué, mais je n'ai eu aucune reconnaissance autre que cette résurrection. Je profite donc de cette nouvelle vie, fier d'y avoir le droit. On peut me trouver différent ici aussi, mais j'ai décidé de m'accepter comme je suis, je n'ai pas eu de raisons de changer pour l'instant.

J'abordais un sourire suite à mes déclarations, rien de tel que de se rappeler les raisons de son ascension en tant qu'être supérieur. Au final, mes efforts avaient payé, j'avais eu ma reconnaissance, et tant pis pour les autres, je suis sûr que les gens m'ont désormais oublié, que mes parents ont dû retourner en voyage d'affaires quelques temps après, même si je ne suis jamais retourner sur Terre pour vérifier si cela était vrai. Je continuais donc de m'exprimer, parlant de nos morts respectives.

-Que regrettez-vous dans votre ancienne vie? Des expériences jamais essayées, des choses que vous auriez voulu dire, n'importe quoi. Pour ma part, c'est le fait de ne pas avoir assez profité de la vie, la solitude amicale et sentimentale. J'avais beau venir d'un milieu aisé, je n'avais que l'argent, du coup, je compte bien me rattraper ici.

J'étais en train de faire durer la conversation, mais j'étais curieux de savoir comment les autres anges vivaient cette situation, et pourquoi ils n'avaient pas une once de fierté quand à leur résurrection, c'était étrangement curieux.

Rien que penser à mon décès me fait rappeler toute la souffrance que j'ai subi, tout mon corps qui fond à cause de la chaleur étouffante tout en étant parfaitement impuissante face à cette punition, tous les cris que j'entends que ce soit les miennes ou ceux d'Anaëlle! Bref, cette pensée me fait rappeler de tout ce que j'ai pu subir comme si c'était hier alors que cela datait d'il y a plus de huit siècles.

Après que je lui pose la question par rapport à son sacrifice, Marc répond après une petite inspiration.

"Et bien... ma mort date d'il y a 3 ans, la vie sur Terre était bien mais assez monotone, j'étais seul du fait de ma situation sociale et de mes drôles de manies, mais cela ne m'a pas empêché de me sacrifier lors d'une attaque de sans-cœurs à Paris lors d'une remise de diplôme. Je suis le seul qui a été tué, mais je n'ai eu aucune reconnaissance autre que cette résurrection. Je profite donc de cette nouvelle vie, fier d'y avoir le droit. On peut me trouver différent ici aussi, mais j'ai décidé de m'accepter comme je suis, je n'ai pas eu de raisons de changer pour l'instant."

Donc, il s'est ennuyé tel un rat mort sur Terre, avant qu'il ne se sacrifie, il y a trois ans, lors d'une attaque de Sans-Cœurs. Et personne ne lui a reconnu en tant que sauveur à part la résurrection. Donc, je pense que les humains ont plus considéré cet acte comme une folie suicidaire que d'un réel sacrifice.

"Les humains devaient donc vous considérer comme un suicidaire pour ne pas vous avoir donné de reconnaissance, et non pas comme un héros. Mais j'apprécie votre acte de bravoure. Saviez-vous vous battre lorsque vous vous êtes sacrifié?"

Cela a dû avoir une influence sur l'attaque en elle-même: s'il savait se battre, le nombre de Sans-Cœurs aurait diminué, mais de peu, sinon seul le nombre de victimes le serait. En tout cas, pour avoir parlé de sacrifice avec fierté, il devait avoir sauvé un certain nombre de cœurs.

Après, il m'a posé une question assez pertinente, dont cela fait longtemps que je n'y ai pas réfléchi.

"Que regrettez-vous dans votre ancienne vie? Des expériences jamais essayées, des choses que vous auriez voulu dire, n'importe quoi. Pour ma part, c'est le fait de ne pas avoir assez profité de la vie, la solitude amicale et sentimentale. J'avais beau venir d'un milieu aisé, je n'avais que l'argent, du coup, je compte bien me rattraper ici."

Je peux penser à certaines choses: le fait de me considérer comme un monstre à cause de mon symbole des fées, le fait de d'avoir dit trop directement à l'homme qui avait tout pour me plaire qu'il n'est pas parvenu à me séduire, certaines choses que je n'ai pas pu faire avec Dimitri avant qu'il ne me trahisse... mais j'ai certaines idées en tête.

"Pour ma part, je regrette le fait que le symbole des fées que j'ai toujours eu à l'épaule me fait considérer comme un monstre, les tatouages étant condamnés par l’Église, considéré comme une marque d'un démon. Il y a aussi le fait que j'obéissais aveuglément à la Bible sans me soucier de nombreux paradoxes à ce sujet et ce que les hommes en font: un Casus Belli et une justification de certaines discriminations."

Il y a les paradoxes bibliques et les paradoxes humains. Les humains utilisent la religion pour faire la guerre et pour discriminer, sauf que la religion est faite pour la paix et l'amour entre tous les hommes. Pourquoi Dieu voudrait-il d'une guerre?

-Les humains devaient donc vous considérer comme un suicidaire pour ne pas vous avoir donné de reconnaissance, et non pas comme un héros. Mais j'apprécie votre acte de bravoure. Saviez-vous vous battre lorsque vous vous êtes sacrifié?

Suicidaire? Je souriais face à ces mots. Non, j'étais juste un être dévoué aux autres, car c'était la seule façon de m'amuser, de me sentir vivant, au travers des autres. Maintenant, j'ai envie de me sentir vivant par moi-même, vivre pour moi et uniquement pour moi, pas pour les autres, j'ai été réincarné, j'ai trouvé la mort, j'ai fait les sacrifices, moi et moi seul, pas eux, moi. Je suis important, je suis Marc, je suis un ange bon sang! Après, l'autre ange avait raison sur ses dires, c'était un acte de bravoure. Cependant, sa question m'intriguait, car il est vrai qu'à part me jeter dans la gueule du loup, je n'ai rien pu faire, juste encaisser. Je lui répondais alors, un air sérieux et plus discret.

-Non.. je n'avais pas mon pouvoir à ce moment là, je n'ai fait que les ralentir, mais assez pour éloigner les gens du danger imminent.

Je restais songeur, peut-être que si j'avais su l'existence de mon pouvoir plus tôt, on en serait pas là, et pourquoi on ne m'a appris la vérité au sujet de ma famille que lors de ma résurrection, j'aurais dû le savoir plus tôt que des gens de ma famille étaient nés ici! Mais si j'avais été au courant de ce secret, je ne vivrais certainement pas cette nouvelle vie. Tant de choix possibles et imaginables, je ne pouvais en faire le tour. Suite à ma question, elle semblait réfléchir, il faut dire qu'en plus de huit siècles, ce genre de question n'est pas forcément facile, surtout que beaucoup de temps s'est écoulé depuis sa mort. Elle me répondit alors avec des arguments de l'époque.

-Pour ma part, je regrette le fait que le symbole des fées que j'ai toujours eu à l'épaule me fait considérer comme un monstre, les tatouages étant condamnés par l’Église, considéré comme une marque d'un démon. Il y a aussi le fait que j'obéissais aveuglément à la Bible sans me soucier de nombreux paradoxes à ce sujet et ce que les hommes en font: un Casus Belli et une justification de certaines discriminations.

C'était vraiment une autre époque, son quotidien. La vie était basée sur la Bible, croyances par-ci, bûchers par là, tout ça pour un tatouage représentant sa race, tout de même, c'était beaucoup. Les temps ont bien changé fort heureusement, il y a toujours des discriminations, mais elles sont bien moindres qu'auparavant. En ce qui me concerne, j'étais différent juste pour ma richesse, qui n'attirait que les profiteurs que je ne voulais pas. J'hochais la tête, écoutant avec effroi ses dires, restant attentif. Par chance, elle comme moi avons été ressuscité et elle devait en être fier, j'en suis sûr, même si elle cache son orgueil, je restais certains qu'elle était plus heureuse ainsi.

-Je vois, la vie ne vous a pas fait de cadeaux. Par chance, les Dieux nous ont donné une seconde chance afin de vivre une vie meilleure avec des gens qui nous méritent. Les humains peuvent être cruels et stupides, ils n'ont pas la véritable notion des bonnes choses par moment. En tout cas, je pense que nous sommes plus heureux ainsi. Pour ma part, ma nouvelle vie me convient, je parle à des gens, je fais ce qu'il me plaît, je vis, tout simplement, et j'en suis bien content, il ne manque juste que les relations sociales.

Pensant alors à un cas commun qui ne devrait pas en être un, car après tout, c'est le troisième ange que je croise et sur les trois, deux étaient déchus, ça serait dommage qu'elle le soit aussi, mais j'espère qu'elle avait encore ce statut d'ange classique. Rapidement, je l'interrogeais.

-Par hasard, vous n'êtes pas une ange déchue? Non parce que j'ai l'impression d'en croiser à tout les coins de rues, c'est hallucinant. Je ne comprends pas comment un ange peut perdre ses ailes ainsi, c'est révoltant!

Par pitié, faites que ça soit une véritable ange, ça changerait pour une fois!

Marc se met à sourire lorsque je prononce le mot "suicidaire", mais après cela, il reprend un air sérieux et plus discret.

"Non.. je n'avais pas mon pouvoir à ce moment là, je n'ai fait que les ralentir, mais assez pour éloigner les gens du danger imminent."

Je vois. Il savait que cela ôterait sa vie, puisqu'il ne savait pas se battre. Il voulait juste faire en sorte que les Sans-Cœurs soient assez ralentis pour diminuer le nombre de victimes. J'apprécie beaucoup son courage, les Dieux ont dû être aussi admiratifs devant lui pour lui en avoir fait de lui un Ange.

"Je suppose que les Dieux vous ont donné du respect pour ce sacrifice, pour avoir diminué le nombre de victimes alors que vous ne pouvez rien faire pour lutter."

Après tout, il faut être dévoué à la cause humaine pour se sacrifier ainsi. Il devait mériter son statut d'Ange. Après que je lui parle de ce que j'ai regretté, il me dit:

"Je vois, la vie ne vous a pas fait de cadeaux. Par chance, les Dieux nous ont donné une seconde chance afin de vivre une vie meilleure avec des gens qui nous méritent. Les humains peuvent être cruels et stupides, ils n'ont pas la véritable notion des bonnes choses par moment. En tout cas, je pense que nous sommes plus heureux ainsi. Pour ma part, ma nouvelle vie me convient, je parle à des gens, je fais ce qu'il me plaît, je vis, tout simplement, et j'en suis bien content, il ne manque juste que les relations sociales."

Ma seconde vie me convient également. C'est celle qui m'a fait goûté à l'immortalité, celle qui m'a donné un grand savoir par une grande réflexion, celle qui m'a permis de connaître des milliers d'expériences, que ce soit moi qui les subisse ou les autres qui m'en parlent. Par exemple, j'ai un moment côtoyé les Vampires, mais j'ai connu certaines personnes qui ont trop côtoyé les Vampires qui qui en sont devenu un aussi. Je leur donne donc le principal conseil d'immortel: quoiqu'il arrive, il ne faut jamais penser au suicide, car cela pourrait rendre l'immortalité inutile.

Il me pose ensuite une question que je ne m'attendais pas qu'un ange puisse me poser. Et c'est ce qui me fait tenir à la vie: les surprises de la vie. C'est la crainte des immortels de ne plus être surpris par la vie.

"Par hasard, vous n'êtes pas une ange déchue? Non parce que j'ai l'impression d'en croiser à tout les coins de rues, c'est hallucinant. Je ne comprends pas comment un ange peut perdre ses ailes ainsi, c'est révoltant!

Non, je ne suis pas déchue. Je suis toujours une véritable Ange. Mais il faut que vous sachiez que les Anges déchues ne perdent pas tous leurs ailes en plumes: ces ailes sont devenues noires, et c'est ça qui différencie les Anges déchus des autres Anges."

J'ai vu beaucoup d'Anges déchus et ceux qui ont toujours des ailes en plumes ont des ailes noires de ténèbres.

-Je suppose que les Dieux vous ont donné du respect pour ce sacrifice, pour avoir diminué le nombre de victimes alors que vous ne pouvez rien faire pour lutter.

Je ne pouvais m'empêcher de me sentir fier. Oui, j'avais sauvé des gens, j'ai sacrifié ma vie pour le bien des autres, sans savoir que les Dieux allaient me donner une seconde chance. Tout ça pour des personnes qui n'ont pas reconnu ma mort comme étant héroïque. Leur vie actuelle, ils me la doit, et qu'ai-je eu comme remerciement? Rien, on m'enterre et on passe à autre chose. Je l'ai mal pris, certes, et ma fierté en a pris un coup, un énorme, à tel point que je me réfugie en elle. C'est de là d'où je tiens ma force et le courage d'aller de l'avant. C'est pour cela que je pense que les anges sont des êtres supérieurs. Je ne connais pas toutes les races qui peuplent ces terres, bien que je n'avais jamais vraiment fait d'efforts pour le savoir. D'une part, je devrais peut-être m'ouvrir au monde et constater le nombre de races que les anges surplombent, mais d'un autre côté, je n'ai pas envie d'être déçu en permanence. Quand je lui avais demandé si elle était un ange véritable et non un ange déchu, Ketra semblait surprise, comme si ma question était inhabituelle.

-Non, je ne suis pas déchue. Je suis toujours une véritable Ange. Mais il faut que vous sachiez que les Anges déchues ne perdent pas tous leurs ailes en plumes: ces ailes sont devenues noires, et c'est ça qui différencie les Anges déchus des autres Anges.

J'étais rassuré, des anges existaient bel et bien, je n'étais pas le seul. Certains anges ont aussi leurs ailes noires, les confondant alors avec des démons, de la pire espèce. Du coup, ces anges ne valaient pas mieux qu'eux, au final. Après, il faut voir les circonstances dans lesquelles mes déchus semblables ont perdu cette distinction honorifique. Que la vie devait être triste pour eux. Regardant alors Ketra, j'exprimais un sourire.

-Je vois, ceux avec des ailes noires ont vraiment été puni pour leurs actes, tandis que ceux qui n'ont plus d'ailes ont pu les perdre autrement que par leur déchéance. En tout cas, ça me rassure un peu, j'avais l'impression de ne voir que des anges déchus.

J'avais, sans m'en être rendu compte, perdu beaucoup de temps en discutant avec elle. Elle n'était pas désagréable, mais je voulais absolument me rendre dans les grottes le plus tôt possible, afin de trouver quelques pierres précieuses et continuer mon business. Préparant mes ailes, je m’apprêtais à m'envoler.

-Ma foi... je dois y aller, si je reste trop longtemps, je n'aurais plus rien pour moi dans les grottes, et j'aimerais aussi éviter de tomber sur des sans-coeurs. En tout cas, je vous souhaite une bonne journée, mais vous aurez peut-être l'occasion de me revoir, je reviens souvent dans les montagnes pour mon travail, et j'ai promis de rendre visite à quelqu'un par ici, enfin, c'est une longue histoire avec une fée comme vous, en partie, qui gardait des enfants.

Je décollais du sol, en attendant ses dires, si elle n'était pas curieuse quand à mes dernières déclarations, je m'envolerais en direction de mes grottes, mais si elle avait des questions supplémentaires, je resterais sur place encore quelques temps.

Après que je lui dis la différence entre les Anges déchus et les Anges véritables, il exprime un sourire.

"Je vois, ceux avec des ailes noires ont vraiment été puni pour leurs actes, tandis que ceux qui n'ont plus d'ailes ont pu les perdre autrement que par leur déchéance. En tout cas, ça me rassure un peu, j'avais l'impression de ne voir que des anges déchus."

Oui, c'est exactement cela. Les ailes en plumes blanches de Marc se mettent à sortir de son dos et il commence à s'envoler.

"Ma foi... je dois y aller, si je reste trop longtemps, je n'aurais plus rien pour moi dans les grottes, et j'aimerais aussi éviter de tomber sur des sans-coeurs. En tout cas, je vous souhaite une bonne journée, mais vous aurez peut-être l'occasion de me revoir, je reviens souvent dans les montagnes pour mon travail, et j'ai promis de rendre visite à quelqu'un par ici, enfin, c'est une longue histoire avec une fée comme vous, en partie, qui gardait des enfants."

Une minute... une Fée qui garde des enfants qui habite dans les montagnes... est-ce Zélia? Une voisine et amie de longue date? Il commence à décoller du sol, restant un peu sur place. Donc, j'en profite pour lui demander si c'est bien de cette personne que je parle.

"Attendez, cette fée dont vous parlez, ne s'agit-il pas de Zélia Burberry, par hasard?"

Après tout, Zélia est assistante maternelle afin d'être toujours disponible pour sa petite sœur, avant sa fugue. Il s'agit d'une Fée pure et elle habite près de chez moi. Donc, il est envisageable que ce soit elle.

Je préparais mon envol, allant bientôt partir travailler et récolter des pierres, quand je me fis interrompre par Ketra qui semblait avoir quelques mots à dire.

-Attendez, cette fée dont vous parlez, ne s'agit-il pas de Zélia Burberry, par hasard?

Je me stoppais net. La connaissait-elle? Après tout, ces deux personnes vivaient dans la montagne, ce n'était pas impossible qu'elles se soient déjà parlées. Redescendant légèrement afin de toucher le sol de mes pieds. Je me demandais bien ce qu'elle était devenue, et ce qu'elle faisait surtout. Je ne l'ai plus vu depuis ce rendez-vous dans un café, j'aimerais bien en prendre un autre avec elle ou ne serait-ce que passer du temps avec elle. Malgré son caractère assez franc, elle était plutôt agréable, et puis c'est l'une des rares personnes qui m'avait fait sortir, peut-être même l'une des seules personnes avec qui je souhaiterais rester en contact pour l'instant. Me retournant alors vers Ketra, je lui adressais alors la parole.

-En effet, c'est elle, vous la connaissez? Elle est venue dans ma boutique par accident et a soi disant voulu se racheter par un rendez-vous, mais c'est une histoire assez banale en soit, même si je pourrais vous la détailler. Après, elle ne pensait pas capable de me voir dans les montagnes, mais je pense qu'elle a tort à ce sujet.

Je n'allais pas non plus trop rentrer dans les détails pour l'instant. Si jamais elle me demandait des détails, je les lui donnerais sans souci. Cette femme pourrait m'être plus utile que prévu, au final. Quitte à perdre un peu de temps de travail, je pense que celui-ci pourrait être bien rentabilisé pour mon bien-être.

Marc se stoppe net, surpris de cela. Je pense que je dois le prendre pour un oui. Il m'adresse la parole à nouveau.

"En effet, c'est elle, vous la connaissez? Elle est venue dans ma boutique par accident et a soi disant voulu se racheter par un rendez-vous, mais c'est une histoire assez banale en soit, même si je pourrais vous la détailler. Après, elle ne pensait pas capable de me voir dans les montagnes, mais je pense qu'elle a tort à ce sujet."

Je vois. Elle a rencontré Marc par accident, sûrement à cause des caprices d'enfants. Ce doit être difficile d'être assistante maternelle. Et elle a voulu se racheter auprès de lui et elle ne pensait pas capable de le voir dans les montagnes. Je ne pense pas lui dire où elle habite, mais je compte parler de mon lien.

"Oui, il s'agit d'une voisine et d'une bonne amie. Je suppose que c'est à cause des caprices d'enfants qu'elle est entrée dans votre boutique et qu'elle a voulu se racheter."

Je pense que les caprices d'enfants sont légions. Que ce soit bénigne ou pas. Elle n'aime pas qu'on parle de ce qui se passe dans sa vie, donc je vais éviter de lui donner trop de détails, de pourquoi elle est assistante maternelle, par exemple. Elle me raconte souvent en secret, en sachant pertinemment que je ne suis pas une rapporteuse.

Oui, il s'agit d'une voisine et d'une bonne amie. Je suppose que c'est à cause des caprices d'enfants qu'elle est entrée dans votre boutique et qu'elle a voulu se racheter.

Pas de doute possible, c'était bien elle, et, par chance, je suis tombé sur sa voisine. Ceci dit, je ne lui demanderais pas où elle habite, cela ne se fait pas et surtout, je viens de la rencontrer. En tout cas, elle devait habiter non loin d'ici, ce qui signifie que Zélia y était aussi. Je me demande bien la tête qu'elle fera lorsqu'elle me verra ici. Je dirais qu'elle sera étonnée de voir une telle beauté en ces lieux, j'en suis même sûr. Je répondais donc à Ketra de manière spontanée.

-C'est tout à fait ça, à la base, elle voulait nettoyer les dégâts mais j'ai refusé. On a ensuite passé le samedi après-midi ensemble, on a discuté de tout et de n'importe quoi, c'était très agréable, c'est dommage que ça soit passé si vite.

Je soupirais légèrement. Il faut avouer que j'avais grandement apprécié le moment, malgré son côté mystérieux. Il n'est pas facile de lui faire décrocher quelques mots sur sa vie, je peux le garantir et le comprendre. Reprenant la parole, je continuais.

-Elle est assez mystérieuse en soit, elle parle rarement d'elle. Zélia m'a juste dit qu'elle vivait seule dans la maison familiale, je suppose que ses parents doivent être en voyage.

C'est, du moins, l'option que j'espérais le plus pour elle. Si ça se trouve, elle devait avoir de la fratrie quelque part et qui vit ailleurs. En tout cas, j'étais curieux de voir ce que Ketra allait me répondre. Allais-je en apprendre davantage sur elle? En tout cas, dès qu'elle arrêtera de parler de la belle fée, je m'envolerai afin d'enfin aller travailler.

"C'est tout à fait ça, à la base, elle voulait nettoyer les dégâts mais j'ai refusé. On a ensuite passé le samedi après-midi ensemble, on a discuté de tout et de n'importe quoi, c'était très agréable, c'est dommage que ça soit passé si vite."

Je vois. Elle devait vraiment se sentir responsable. Ils ont passé le samedi après-midi ensemble, sûrement pendant un des temps libres de Zélia, et ils ont discuté pendant un moment. J'ignore si Zélia apprécie Marc, mais si son aura lui plaît, ce serait le cas, tel que je connais ses pouvoirs.

"Elle est assez mystérieuse en soit, elle parle rarement d'elle. Zélia m'a juste dit qu'elle vivait seule dans la maison familiale, je suppose que ses parents doivent être en voyage."

Je secoue la tête. Ses parents ne sont pas en voyage: ils sont morts. La mère par les Sans-Cœurs, le père par Hadès. Mais elle déteste qu'on parle de son passé, donc je préfère ne rien dire à Marc. Je suis certaine qu'elle sera déçue de moi si je lui dévoile une partie de sa vie. Donc, je préfère faire une prévention assez vague.

"En fait, elle déteste qu'on parle de sa vie. Donc, je ne vais rien vous dire. Mais je peux vous dire que ses parents ne sont pas en voyage. Si vous désirez aller chez elle, vous ne verrez jamais ses parents. Je ne vous dirai pas pourquoi, mais je préfère vous prévenir."

Est-ce que retirer la proposition la plus souhaitable est assez? Ou est-ce que c'est trop. Je commence à avoir tendance à dire que c'est trop, que j'aurai dû dire qu'elle déteste que l'on parle de sa vie et c'est suffisant. Je pourrais attiser sa curiosité, et il pourrait insister. Mais ce qui est fait est fait, il ne reste plus qu'à connaître la réaction de Marc.