a new hope. ❞ (artemalice) ♡

La soirée passa à une vitesse vertigineuse -même pour Alice, qui avait pourtant l'habitude de vivre à cent à l'heure.
Et plus les secondes passaient, plus elle pouvait sentir une connection se former entre elle et chacune des filles présentes autour d'elle. Au fur et à mesure, ses épaules crispées se détendirent, pour la première fois depuis ce qui semblait une éternité. Elle commença à baisser sa garde, presque malgré elle, et un coup d'oeil vers la déesse Artémis lui suffit à comprendre d'où venait un tel sentiment de sécurité qu'elle ne pensait plus pouvoir connaître.

Elle lui adressa un sourire -un peu innocent, qui grimpa jusqu'à ses yeux bleus.

— Merci. »

Alice ne vit plus Artémis avant la fin du banquet, car elle fut accaparée par le reste des Chasseresses qui avaient tellement à lui apprendre et à apprendre d'elle qu'elle en oublia complètement, le temps de quelques heures, tout le chemin qu'elle avait parcouru avant d'en arriver là.

Après le départ des Chasseresses, ce fut comme si rien ne s'était jamais passé dans l'enceinte du Panthéon. Comme si les rires et les exclamations qu'on avait entendues au loin n'avaient été rien de plus qu'un mirage, le fruit d'une imagination collective.

Artémis décida de l'emplacement de leur campement pour la nuit et personne ne trouva rien à redire. Les Chasseresses sortirent des toiles sombres, aussi noires que la nuit et qui semblaient absorber toute la lumière des alentours, rendant les installations quasi invisibles à l'oeil nu. On apprit à Alice comment se servir de chacun des mécanismes à la fois simples et sophistiqués, et une fois le campement installé, trois filles s’accaparèrent la nouvelle recrue en l'invitant à passer la nuit dans leur tente.

Les tentes étaient plus grandes à l'intérieur, permettant à toutes les filles de ranger leurs biens -comme Alice, les Chasseresses possédaient peu de biens matériels en dehors de leurs armes- et s'installer confortablement. On lui donna une tenue pour la nuit, et au moment où on lui expliquait le fonctionnement de leur armure, l'une d'entre elles déboula par la porte d'entrée.

— Va voir Artémis dans sa tente, dépêche toi elle t'attend ! »

Les filles s'excitèrent pour une raison qui lui était inconnue, mais elle n'eut pas le loisir de leur demander ce qui les mettait dans cet état car on la tira presque en dehors de sa tente pour rejoindre celle d'Artémis -différente des autres sans réellement l'être, à l'image de la déesse.

— On m'a dit que tu voulais me voir ? »

Alice prit place sur un coussin -d'abord à genoux, en songeant qu'elle se mettrait en tailleur si le besoin se faisait sentir. Elle ne put s'empêcher de regarder autour d'elle, incapable de rester en place une seconde -il y avait tant de cchoses à voir dans cette tente qu'elle se demandait bien comment Artémis pouvait rester si immobile.

La déesse prit la parole et Alice fit un effort surhumain pour s'accrocher à toutes les informations qu'elle lui demandait d'assimiler. Elle cocha dans sa tête tous les changements qu'elle sentait déjà, et laissa en suspens ceux qu'il lui tardait de tester. Ça la démangeait déjà, de toucher aux armes qui ornaient sagement ses mains et poignets.

Et quand Artémis lui désigna le coffre d'un geste nonchalant, Alice dut se pincer pour ne pas sauter sur ses jambes et se précipiter dessus. Mais une fois le feu vert lancé, elle en oublia complètement ses manières et fondit dessus comme une enfant le jour de Noël.

— Tout ça c'est pour moi ? »

Elle n'avait jamais eu plus dix-sept ans qu'en cet instant. Alice prit entre ses mains l'arc en argent, d'un blanc si pur qu'elle n'avait qu'une idée en tête : voir comment il brillait sous la lune. La fille de Zeus inspecta chaque objet avec minutie, des étoiles dans les yeux. Le carquois contenant un nombre très limité de flèches -qui revenaient une fois qu'elles avaient atteint leur cible, cela ne faisait aucun doute. Les petits couteaux, d'une finesse telle qu'on avait du mal à savoir s'il s'agissait vraiment d'armes. Mais Alice voyait comment les lames brillaient, elles étaient certainement létales si utilisées de la bonne façon. Une dague à porter à la ceinture, élément nécessaire à la chasse.

La demi-déesse déposa les armes à ses côtés et sortit la dernière pièce du coffre ; la fameuse armure des Chasseresses, qu'elles portaient toutes sans exception. Au toucher, elle était bien moins rigide que ce qu'elle avait imaginé en voyait ses paires. Alice passa la main sur la toge renforcée, et se tourna enfin vers sa demi-soeur, qui l'observait avec une expression presque amusée sur le visage.

— Je l'essaye tout de suite ? »

Artémis avait déjà répondu à cette question, mais Alice avait déjà cessé d'écouter à la minute où le coffre avait dévoilé ces merveilles. Elle enfila l'armure par-dessus ses vêtements et fut surprise par la légèreté de l'attirail. Un sourire satisfait se dessina sur son visage lorsqu'elle réalisa une maille sur son épaule droite -la place de Storm, son fidèle compagnon. Elle s'observa en vue directe avant de constater la présence d'un miroir ; et le reflet qu'elle y vit la prit de court.

— J'ai du mal à me reconnaître. »

Ce n'était pas seulement les vêtements. Il y avait quelque chose de profondément changé chez elle -peut-être cette fameuse aura des chasseresses ?
Elle n'avait pas l'air plus âgée ni plus mûre, contrairement à ce qu'elle aurait imaginé. Elle avait juste l'impression d'être figée dans le temps, comme si elle avait finalement atteint le dernier stade de sa vie pour le reste de l'éternité.

— Je ferai en sorte de te faire honneur -à toi et à la Chasse. »