This will hurt | ft. Ketra

This will hurt

Tu ne comprenais pas, non tu ne comprenais pas. Pourquoi ton esprit se jouait de toi, pourquoi avais-tu eu un faible pour une fourmi, alors qu’elle n’avait rien d’extraordinaire mise à part être une lumière. Tu n’arrivais vraiment pas, à avoir les idées claires, et plus les jours passaient, plus la situation empirait. Bordel, comment on en était arrivé là, tu n’en savais rien en fait, tu étais un handicapé mental, et le reste tu t’en foutais. Mais oui, c’était ça la solution, tu étais juste fou alors peut importer ce qui se passait, ça n’avait de toute façon aucune logique. Tu t’étais mis à rigoler, et peu de temps après ça c’était terminé en larme. C’était la première fois que tu rencontrais ce genre de problème. Ou plutôt c’était la première fois, que tu rencontrais un problème, c’était sûrement pour cette raison que tu étais perdu. Tu séchais tes larmes, la pluie faisait déjà son travail, alors pas besoin d’en rajouter. Tu te relevais, accompagné d’un regard incolore. Tu commençais à marcher, puis tu t’étais mis à voler. Tu avais besoin de te détendre, et la meilleure façon c’était d’aider quelqu’un. Tuer une fourmi, pour l’envoyer au paradis, et lui permettre de quitter cet enfer. Après tout, tu étais leurs salvateur, tu ne voyais pas comment on pouvait être heureux dans ce monde teinté de noir.

Tu n’arrivais tout de même pas, à rester calme, et tu n’étais pas encore très alaise dans les airs. Ça restait pour toi, une impression bizarre, de te décrocher complètement de la terre. De plus, c’était très désagréable avec ce maudit embrun. Toujours là, pour te faire chier au mauvais moment. La nature avait dont de t’énerver, tu étais pourtant un elfe, alors un peu de compassion. D’ailleurs, c’était un peu ironique de penser ça, car la compassion, toi, tu ne connaissais pas. Tu étais un peu une coquille vide en soit, rien ne te faisait peur, rien ne te rendait heureux. Tu étais comme coincé dans une boite, ou tu ne pouvais rien entendre, et rien discerner mise à part le néant apaisant. Il n’y avait en fait qu’un stade de ta vie que tu n’avais pas compris, une chose qui n’était pas normal, et pas humaine. Cette lumière, qui était froide comme de la glace, et qui t’avais valu des flammes. Tuer ses parents, la plonger dans les abysses, tu avais réussi, et pourtant tu n’étais pas satisfait. À vrai dire, tu te sentais même mal, et tu ne saisissais pas pourquoi. C’était réellement une question sans réponse, un peu comme l’existence même.

Le temps passait, et toi tu étais toujours dans les airs. Tu cherchais quelque chose, mais tu ne savais pas quoi, l’amusement peut-être ? Une teinte rouge dans cette après-midi pluvieuse ? Ce n’était pas si mal après tout. Tu laissais un sourire en coin se dessiner sur ton visage, oui ça faisait longtemps que tu n’avais pas tué… si longtemps ! Tu commençais donc à accélérer, te dirigeant à toute vitesse vers la montagne. Il y avait des rumeurs, comme quoi des fées y vivaient, et toi contrairement aux autres tu aimais bien les fées, elles étaient plutôt mignonnes, et surtout fragiles. Oh oui, tu en tremblais d’envie, ça allait partir en génocide, tu en avais envie. En soit non, tu n’en avais pas envie, mais tu souhaitais te détendre, tu souhaitais oublier les nombreuses idées sombres qui t’habitaient.

Tu hurlais de joie, quand tu voyais enfin la montagne se dessiner devant tes iris incarnats. Bordel, ça faisait du bien, bordel tu allais t’amuser, en plus il y avait une personne que tu devais absolument tuer dans le tas. La femme de l’autre enfoirée qui t’avait butté, tu t’étais renseigné et apparemment c’était une jolie fée aux cheveux incolore tout comme ta lumière. Tu étais maintenant aveuglé par la vengeance, c’est bien Kali avais-je dit c’est bien ! Tu t’étais ensuite posé sur la montagne, avant d’avancer tranquillement vers le village féerique. Malheureusement, une personne avait brisé ton amusement, oui, une fourmi que tu discernais à peine. Devais-tu la tuer ? Il y avait-il vraiment une question à se poser ? Non, tu y étais allé au talent comme d’habitude, tu avais joué à pile ou face, si elle disait la bonne réponse elle avait le droit de vivre, et sinon, bah… non ! Tu espérais pour elle, qu’elle allait faire le bon choix, c’était dommage de tuer une personne pour aucune raison, surtout que tu n’avais pas envie de la tuer elle, du moins pas maintenant.

Tu courais donc, vers la chose aux cheveux ébène. Tu te plaçais juste devant elle, plongeant tes prunelles dans les siennes. Au moins, elle était plutôt jolie comme fourmi, et elle n’avait pas l’air faible, elle dégageait en plus une aura qui ne te plaisais guère. C’était la première fois que tu ressentais ça, c’étaient peut-être les effets secondaires d’être un démon.

« Salut ! Moi c’est Kali, et toi ? »

Putain, mais pourquoi tu te faisais chier avec ces futilités, tu t’en foutais non ? De son nom, ses origines et autre. Tu reprenais donc, avec une voix amicale qui pouvais paraître un peu froide.

« Bon, je vais aller droit au but, je n’ai pas envie de te tuer donc si tu réponds à ma question je te laisserais vivre. Ok ? »

Tu marquais un moment de pause, pour lui laisser le temps de répondre avant de poursuivre le dialogue.

« Je cherche une connasse, qui est dans ton village. Elle a des cheveux blancs, et des yeux rouges. Son homme m'a transformé en démon, et bien sûr je l’ai tué pour ce qu’il m’a fait, mais en plus je vais tuer ce qui lui est cher, tu comprends ? »

Mais bordel, pourquoi rentrais-tu dans les détails, tu allais l’effrayer la pauvre… Ah bah non en fait tu t’en foutais !

This will hurt

Ketra, Ketra ? C’était donc son prénom, très bien… C’était plutôt original et en plus, tout comme toi, ça commençait par un « K ». Tu souriais, c’était marrant en fait, elle commençait à t’intriguer la demoiselle. La question était, qu’est-ce qu’elle foutait là ? Elle n’avait rien d’une fée, non, elle ressemblait plus à une personne normale. Si tu disais cela, c’était surtout pour ses cheveux, ils étaient si noirs, c’était pire que les abysses à ce niveau-là. Bref, ce n’était pas le moment de la contempler, surtout que tu l’avais gentiment invité à mourir. Elle avait dit une chose étrange toute à l’heure, elle avait affronté la mort ? Elle insinuait qu’elle c’était elle aussi, réincarné ? C’était sûrement ça. Tu comprenais mieux d’ailleurs, pourquoi tu te sentais si mal à ses côtés, c’était sans doute un ange. Il y avait donc une vraie opposition entre les deux camps. Tu soufflais, ça commençait à te soûler toutes ces choses compliqué, bordel il n’aurait pas pu te laisser mourir en paix.

Puis, un instant plus tard, plus précisément à ta dernière phrase, Ketra c’était mise en position agressive, et avait même sortit ses dagues. Elle accompagnait le tout de sa voix agaçante, en disant que ton meurtre n’avait pas lieu d’être. Putain, tu n’avais même pas le droit de t’amuser, déjà que c’était dur de justifier un meurtre, alors si en plus on te faisait chier, tu n’étais pas rendu. La fillette comptait t’arrêter ? Toi le tarer ? Si seulement elle pouvait, si seulement elle pouvait te tuer pour expier tes crimes. Après tout tu ne craignais pas la mort, tu la désirais même. Malheureusement, tu voulais que ta mort soit digne, lente, et surtout atroce. Oui, tu voulais souffrir, crever en explosant tes cordes vocales, ça devait être génial, si génial. Tu te mettais à rire en plaquant une main sur ton visage. Malheureusement, cela n’avait duré qu’un temps. En effet Ketra, avait usé de sa magie, et t’avait une vague si grande, qu’elle pouvait même défier les dieux. C’était quoi ce bordel, tu étais à la fête foraine ou quoi ? Tu n’étais pas venu ici pour assister à un spectacle. Non, en plus l’eau tu détestais ça, putain, ça tu n’allais pas pourvoir la cramer juste à cause de ça.

« Hé ! Ketra, c’est bien ton prénom si je ne me trompe pas. Tu ne veux pas arrêter avec ton spectacle, j’ai pas le temps de jouer. J’ai une fille tu sais, elle m’attend alors je n’ai pas que ça à foutre, tu comprends ? »

Tu te griffais le bras pour contenir ta rage avant d’ajouter, avec une voix calme.

« D’ailleurs pour répondre à ta question, tu as raison je suis con. Putain, ça ne sert à rien de la buter, sinon elle va aller en enfer rejoindre son mari. Je vais laisser l’autre souffrir dans sa solitude, en espérant qu’il s’amuse bien avec le diable. »

Tu t’élevais dans les airs pour éviter la vague qu’elle avait invoqué. Bordel, elle était grande, c’était le moins qu’on puisse dire. Ça n’allait pas être facile de l’esquiver, et si elle pouvait créer à l’infini de chose comme ça, tu n’allais sûrement pas gagner le combat, surtout que son élément te contrait parfaitement. Au pire des cas, tu avais ton pouvoir d’illusion, et des milliards de neurones. Mais, il y avait un truc qui clochait, pourquoi pensais-tu à cette fille ? Lorrina était si importante que tu voulusses rentrer indemne pour elle ? C’était quoi ce bazar, tu étais devenue faible à ce point ? Tu t’en foutais de cette fillette, oui carrément, non en fait pas tant que ça… Tu ne comprenais pas, non tu ne comprenais pas.

Tu te reconcentrais sur le combat, et avec une agilité inhumaine, tu te plaçais juste à côté de ton nouveau jouet. Tu posais une main sur son épaule, et tu venais lui chuchoter quelques mots.

« Toute à l’heure tu parlais d’Hadès. Il sert à quoi cet idiot, et pourquoi a t-il voulu faire revivre un enfoiré dans mon genre ? De plus, vu la magie que tu utilises tu dois être puissance, bordel c’était quoi cette vague, c’est la première fois que je vois ça ! »

Tu t’écartais ensuite brusquement d’elle. Tu ne voulais pas finir embrocher, ou du moins pas aujourd’hui. Ce n’était pas tous les jours que tu avais le droit de croiser des gens intéressants. En plus, elle avait l’air puissante, la tuer aurait été du gâchis, alors autant essayer d’éviter cette option. Car après tout, elle avait peut-être l’expérience, pour t’entraîner, ou encore développer ton pouvoir qui sait. Sinon, tu t’étais remis dans ta position initiale, histoire de ne pas trop l’effrayer, et surtout pour conserver une certaine distance.

This will hurt

Obscur, sombre, noir, tout était noir, si noir. Tu posais ta main sur ton ventre, tout en observant le vide qui se dessinait sous tes pieds. Tu ne faisais que l’écouter, tu n’avais fait que d’être gentil, et pourtant elle t’avait attaqué, et pourtant elle t’avait rejeté. Tu étais quoi à la fin ? Un putain de chien ? Non, tu étais un monstre, juste un monstre, uniquement un monstre. Ketra cette salope, avait donc deux pouvoirs à la con, bordel tu allais la tuer, oui, tu n’avais que cette envie. T’avoir envoyé valser avec son vieux vent de merde, elle croyait quoi encore, que tu étais le père noël ? Les fourmis, tu ne les comprenais pas, non c’était impossible, elles étaient toutes aussi impoli et insignifiant. Tu avais perdu ton temps, trop de temps, temps précieux que tu aurais pu passer avec ta douce.

Tu avais donc relevé la tête, tout en la penchant légèrement sur la droite. Tu t’avançais lentement jusqu’à la montagne, accompagné d’un regard incolore, et d’une mine dépitée. Tu ne pensais à rien, enfin si, tu pensais juste à la tuée, tu l’imaginais démembrer. Oh oui, tu allais pouvoir jouer, tu allais t’amuser. Mais bordel, c’était ça oui, tu allais t’amuser, c’était pour ça qu’elle était importante. Tu gloussais silencieusement, avant de céder à un rire diabolique. Tu haïssais le vent, et encore plus l’eau, c’était l’ennemie parfait pour évacuer toutes ces tensions. Et puis, si la vieille fée, dragon voulait te faire la peau, elle avait qu’à essayer, tu adorais la douleur de toute manière. Tu t’approchais gracieusement de ta cible, planant à deux centimètres du sol. Il était temps de voir ce que les anges valaient en combat. Si la légende disait vrai, ou s’ils étaient juste des infirmes.

« Bon tu as fini avec tes babioles à la con ? Je n’ai vraiment pas le temps de m’amuser avec ta magie de primaire. Regarde ce que c’est le pouvoir d’Hadès vu que je suis son fils. »

Bien sûr tu mentais, mais rien ne prouvait dans ta voix ou encore dans tes gestes que tes dires n’étaient que mensonge. Tu usais de ta magie de l’illusion, tu étais assez proche d’elle pour pouvoir la plonger dans les ténèbres du mensonge. Tu créais des orages, tu invoquais des monstres tout aussi terrifiants que les autres. Tu avais même pris le temps d’invoquer des cerbères, bien évidemment rien n’était vrai, mais pour elle ça l’était. Tu faisais attention, de ne pas croiser le regard de Ketra, sinon ton seul atout serait déjoué, et ton plan aurait été un échec.

Une fois la réalité distordue, tu laissais la colère pénétrer ton corps, et tes ailes sortir entièrement de ton corps. L’herbe qui se trouvait autour de toi, s’enflammer rapidement, et se propager sans attendre. Tu entourais ton ennemie d’un mur de flamme, et tu t’allongeais ensuite tranquillement sur la terre brûlée. Tu observais le ciel, tu t’imaginais les astres, et comptais les habitants de l’au-delà. Puis, pris d’ennui, tu avais usé de ta voix pour interpeller l’autre.

« La vieille, je sais que tu peux voler, ou encore éteindre mes flammes. Bon, tu peux même me tuer, c’est la meilleure chose à faire je pense d’ailleurs. Mais, je te laisse une dernière chance, car tu es quand même une personne âgée je te dois le respect. »

Tu marquais un temps de pose, avant de reprendre en hurlant.

« Où est l’autre connasse ? Je n’ai pas les nerfs, il faut que je me défoule, et je n’ai pas envie de te tuer. Après tout, tu as l’air de maîtriser tes pouvoirs, et tu pourrais m’enseigner. Alors putain, dis-moi ou elle est. »

Tu croisais les bras, attendant patiemment sa réponse. Tu étais prêt à mourir, puis bizarrement à ce moment tu avais pensée à Lorrina, et pourtant tu ne savais pas réellement ce que cette fille représentait pour toi. D’ailleurs représentait-elle quelque chose ? Tu ne savais pas, de toute manière, tu étais trop enragé, et tu étais dans l’incapacité de réfléchir. Ketra, à toi de faire le bon choix. Avec un peu de chance vous deux, vous pouviez vous en sortir indemne.

This will hurt

Tu jouais avec elle, tu aimais ça. Ça faisait longtemps que tu n’étais pas autant amusé, tu allais même pouvoir mourir avec un peu de chance. Tu appréciais en tout cas te moquer d’elle, elle avait l’air susceptible, malgré sa grande sagesse. C’était une fourmi intéressante, tu ne pouvais le nier, la seule chose qui te chagrinait, c’était qu’elle ne tremblait pas, elle n’avait pas peur. Mais bon, tu ne pouvais pas tout avoir, c’était déjà bien d’avoir un adversaire plus fort que toi. Tu l’avais fait rire aussi, c’était remarquable pour un être de ton genre, faire rire en disant la vérité. Elle se moquait d’elle-même sûrement, être si pathétique, ça ne devait pas être simple tous les jours.

Tu étais donc allongé, pour regarder le spectacle, voir combien de temps tu allais pouvoir la tromper avec tes simples illusions. Il te suffisait juste de ne pas la regarder dans les yeux, et tu pouvais gagner un peu de temps. Ce qui était dommage, ce que tu ne connaissais pas ce qui la terrifiais, sinon tu aurais pu jouer avec ça, et encore plus t’éclater. Après tout un peu de divertissement de temps en temps, ça ne faisait pas de mal. Ketra répondait ensuite à ta question, qui bien évidemment ne se finissait pas un non ferme. Elle baissait dans ton estime quand elle citait qu’elle n’allait pas te tuer, bordel un combat ou tu étais sûr de ne pas mourir, ce n’était même pas la peine de le commencer. Tu apprenais tout de même, que c’était une fée, ange, dragon, chose bien étrange. Un dragon ? Putain c’était cool ça, au moins tu ne pouvais pas la brûler elle avait de la chance. Tu n’avais donc que le pouvoir d’illusion, c’était si ironique.

« Oh putain oui, je veux te voir en dragon. J’adore ça, ils sont grands et tous mignons, et ils crachent des flaflames, que rêver de mieux. Alors, vole, vole petit oiseau. »

Tu te mettais à rire, avec un peu de chance tu allais pouvoir la faire rager. Puis, tu voyais que son fameux toutou fuyait comme si de rien n’était. Tu l’observais, et bientôt l’autre te disait de ne pas le suivre. Objectif ? C’était quoi déjà ton objectif ? Tu en avais rien à foutre, tu voulais juste te détendre. Tu profitais donc de ta rapidité d’elfe pour rejoindre le chien, et de lui faire un petit coucou. Tu le caressais un peu, avant de te reculer immédiatement.

« Il est tout mignon, je me demande s’il est bon. »

Un grand sourire se dessinait sur ton visage, et même si la pluie t’empêchait de le griller, tu avais juste à attendre un peu avant de le déguster. Tu prenais donc le chien par le cou, avant de t’envoler dans les cieux.

« Jouons un peu Ketra, tu veux bien ? »

Tu riais, c’était le moment de la voir enrager, bordel tu avais hâte de la voir en mode dragonnet. Mourir par un dragon, c’était trop classe, beaucoup trop classe. Tu créais bien évidemment des illusions, plus précisément trois cerbères, qui fonçaient en direction de l’autre conne. Tu voulais voir comment elle allait pouvoir gérer tout ça.