Faire des mauvais coups en pleine forêt, pourquoi pas? PV Rhéa

~ Let's be dumb in the woods ~
PV ✖ Cédrik & Rhéa

La forêt. Un endroit qu’on pouvait qualifier de relativement dangereux. Non seulement s’y trouvaient les dangers potentiels qu’on trouve dans toutes les forêts (genre des animaux sauvages ou des pervers stalkeurs) mais c’était également le lieu que se disputaient les elfes et les fées depuis ce qui semblait être à Rhéa la nuit des temps. Et puisque le père de la jeune sang-mêlée était décédé dans le contexte de cette guerre, elle était bien placée pour savoir que les bois sanctuariens pouvaient être meurtriers.

En revanche, ce qui était également meurtrier, c’était de se taper l’incruste dans une baston sur le point de dégénérer en jouant les super héroïnes, de se rendre compte après coup que c’était pas une bonne idée (surtout quand les méchants de l’histoire se trouvaient être une petite dizaine) et de fuir vers la forêt plutôt que de courir vers le poste de police le plus proche.
Et pourtant, c’est exactement ce que Rhéa avait fait aujourd’hui. Mais qu’on ne lui jette pas de pierres, la pauvre pensait bien faire après tout. Il fallait juste qu’elle apprenne à réfléchir avant d’agir. À réfléchir BEAUCOUP surtout. Ce qu’elle faisait rarement.
Ainsi donc, la brunette s’était précipitée vers la forêt dès qu’elle avait compris que la bande de brute qu’elle avait osé affronter était sur le point de lui tomber dessus en mode « plaquage de rugby ». Sa première idée avait été de se planquer dans un buisson, ou de grimper dans un arbre, histoire de se dissimuler du regard hargneux de ses poursuivants. Et puis alors qu’elle s’énervait contre les ronces du buisson qu’elle avait élu comme cachette, elle réalisa que l’un des avantages à être elle-même était d’avoir un super pouvoir de camouflage (en dépit d’avoir un super cerveau). Aussi, plutôt que de s’embêter à se cacher dans un buisson épineux qui allait probablement ruiner sa nouvelle veste, elle opta pour l’option de facilité et s’étendit dans l’herbe, se fondant dans celle-ci grâce à son pouvoir de caméléon. Mais aussi invisible était-elle, elle n’en était pas devenue moins consistante, c’est pourquoi si quelqu’un avait le malheur de lui marcher dessus, il arriverait forcément la même chose que si elle eut été visible.

Heureusement pour elle, la bande de costaud ne trébuchèrent pas sur elle ; une fois qu’elle s’était volatilisée, ils avaient bifurqué dans la direction inverse de sa position. Histoire de surveiller de loin la distance qui les séparait, elle garda son motif « pelouse sylvestre » encore quelques minutes et resta allongée par terre.
Bien évidemment, quelqu’un finit par lui marcher dessus et s’écrasa sur elle.

▬ Arf ! Fit-elle en sentant le poids de l’autre personne sur son dos.

Elle releva brusquement la tête afin de vérifier si son cri n’avait pas attiré les autres affreux. Pour l’instant la voie était libre, alors elle désactiva son don de camouflage et jeta un regard par-dessus son épaule pour observer le petit gars qui lui était tombé dessus. Vraisemblablement, il avait du mal à se relever. Rhéa se retourna donc sur le dos, se redressa et le poussa doucement en arrière pour lui permettre de se décaler.

▬ Tu galères un peu dans la vie toi, lança-t-elle avec tout le tact dont elle savait faire preuve (mais sans méchanceté non plus puisque Rhéa était à la méchanceté ce que le caramel est à la cocaïne).

▬ Désolé.

L’adolescente lui jeta un regard amusé et esquissa un sourire amplement suffisant pour savoir qu’elle ne lui en tenait pas rigueur. Puis c’était pas totalement de sa faute non plus hein.

▬ Est-ce que tu as mal?

Rhéa ricana.

▬ T’inquiète, je suis costaude et t’es un poids plume, j’ai rien senti !

Son regard s’attarda sur l’allure du jeune garçon. Des cheveux violets, un style vestimentaire digne de celui des personnages du livre d’histoire illustré de Wendy, une drôle d’attelle au niveau de la hanche et une peluche. Une super belle peluche même. Un peu atypique le garçon quand même, mais qui était-elle pour juger.
Alors qu’elle s’apprêtait à lui dire à quel point elle trouvait son ourson en peluche super cool, des bruits de pas la firent tourner vivement la tête dans la direction qu’avaient emprunté les méchants pas beaux de tout à l’heure.

▬ Merde, ils reviennent, grommela-t-elle.

Elle se rendit compte qu’elle ne pouvait pas se camoufler à nouveau et laisser le pauvre garçon tout seul à la merci de cette bande de chacals. Aussi, avec le plus de rapidité,de discrétion et de douceur qui lui était donné d’avoir, elle déploya ses ailes d’ange noires, attrapa son interlocuteur sous les bras et le hissa dans l’arbre le plus proche -de toute évidence, vu sa hanche il n’aurait pas pu monter tout seul.

▬ Ça va t’es bien là ? murmura-t-elle. Désolée mais vaut mieux éviter que ces sales moches nous trouvent !

Perchée dans son arbre, dissimulée entre les feuillages, elle plissa les yeux et observa le crâne chauve d’un des types au sol. Un large sourire moqueur se dessina sur son visage et elle jeta un regard espiègle au violet.

▬ T’as déjà vu un atterrissage parfait ?

Elle n’attendit pas de réponse de sa part et sortit de sa poche une petite sarbacane fait main qu’elle avait fabriqué pendant un cours d’histoire mythologique particulièrement soporifique. D’un geste expert, elle mâchonna un bout de papier qu’elle roula ensuite en boule et souffla avec force dans le petit tube de plastique. La boulette s’écrasa pile sur la tête luisante du chauve.

▬ AAAH ! C’est dégueu, je crois qu'un piaf vient de me chier dessus ! s’exclama-t-il en prenant un ton passablement dégoûté.

Alors que les autres affreux commentaient l’événement, Rhéa était pliée en deux dans son arbre, et se faisait violence pour être la plus discrète possible malgré son fou rire presque convulsif. Une fois la crise passée, elle essuya une larme qui perlait au coin de son œil et avisa ce qu’il se passait en dessous. Visiblement, ils étaient repartis. Mais Rhéa préféra rester sur son perchoir encore un peu, pour être sûre. D’autant plus qu’elle adorait grimper aux arbres.

▬ Le truc avec les sarbacanes, c’est qu’il faut trouver le bon diamètre pour ton tube sinon ça marche pas, expliqua-t-elle à son camarade de perchoir qui n’avait pas l’air d’être le genre de gamin qui fabrique des lance-boulettes en cours. Sinon moi c’est Rhéa et toi ?

Elle aurait pu entamer la discussion comme ça directement aussi. Elle aurait pu…

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▬ Je sais pour la sarbacane, mon ami en fabrique parfois. Et moi c'est Cédrik.

Oh, mais c’est qu’il cache bien son jeu celui-là ! Parce qu’entre son air d’enfant sage, son style vestimentaire pour le moins original et son ours en peluche, Rhéa n’aurait jamais pensé qu’il puisse y connaître quoi que ce soit à l’art subtile de fabriquer des lance-boulettes. Comme quoi, il ne faut jamais juger un livre à sa couverture !

▬ Au fait, qu'est-ce qu'ils voulaient ?

Cédrik pencha la tête sur le côté et Rhéa ne put s’empêcher de penser qu’avec cette bouille de bébé qu’il avait, elle l’aurait volontiers ramené chez elle et offert à sa petite sœur afin qu’elle puisse jouer avec lui. Wendy affectionnant particulièrement les choses mignonnes et colorées, il était certain qu’elle l’adopterait immédiatement ! Enfin, là n’est pas le sujet.

▬ Euh, Rhéa se gratta l’arcade sourcilière en cherchant ses mots, il est possible que ces mecs aient pris part à une baston qui était plutôt inégale par rapport à l’autre camp. Il est possible aussi que j’ai pris l’initiative de m’interposer en criant que c’étaient tous des tapettes s’ils ne jouaient pas à force égale. Enfin il est trèèès probable que ça ne leur ait pas plus. Et voilà le résultat, conclut-elle en esquissant un geste évasif du bras en direction des autres affreux.

Les deux enfants attendirent quelques minutes dans l’arbre que la voie soit sûre.

▬ Je crois que c'est correct, on peut redescendre.

▬ Yep, attends je vais t’ai-

Rhéa n’eut pas le temps de terminer sa phrase que Cédrik avait fait sortir de grosses plantes du sol qui montèrent comme du lierre et lui permirent de descendre tout seul de son perchoir. Rhéa ouvrit de grands yeux alors qu’il entamait sa descente et s’exclama.

▬ Woah, trop cool ton pouvoir ! Est-ce que tu peux invoquer n’importe quelle plante avec ?

Rhéa n’était guère fan de fleurs, mais certains végétaux forçaient le respect à son idée. Genre les cactus, les attrape-mouches, les rafflesia… Bref, toutes les plantes qui dégoûtaient les autres en général, et elle était curieuse de savoir si le garçon pouvait faire pousser une de ces étrangetés de la nature… Cependant, elle ne put avoir de réponse à sa question car à peine arrivé au sol, Cédrik s’effondra par terre dans un gémissement de douleur.

▬ Héééé !

Sans même prendre le temps de déployer ses ailes, Rhéa descendit de son perchoir avec la même habileté que son lémurien d’affilié et courut s’agenouiller aux côtés de Cédrik. Elle commençait à paniquer. Rhéa ne savait jamais quoi faire quand d’autres personnes étaient blessées, et si elle s’en foutait de faire le mauvais choix quand elle était la seule concernée, elle flippait carrément de prendre la mauvaise direction quand il s’agissait d’autrui.

La sang-mêlée regardait frénétiquement autour d’elle, comme si la solution allait poper du buisson d’à côté. De toute évidence, cela ne se passerait pas comme ça. Tristesse.
Elle se pencha vers Cédrik, toujours affolée.

▬ Qu’est-ce qui va pas ? J’peux t’aider ? Tu veux que je te porte ? T’habites où, j’peux t’y emmener ?! TU VAS PAS MOURIR HEIN ?!

Elle savait que stresser et paniquer aux côtés d’une personne blessées n’aidait en rien la situation -c’était même le contraire- mais pour le moment elle n’y pensait absolument pas parce qu’elle était complètement larguée. Encore plus que d’habitude, c’est dire…

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PV ✖ Cédrik & Rhéa

▬ Tu peux m'aider à me redresser.

Ok, au moins il pouvait encore parler, il n’était pas inconscient et n’allait pas tomber dans le coma juste sous ses yeux. Ouf.

▬ Ouais bien sûr !

Rhéa se pencha sur lui et passa son bras derrière son dos afin de l’aider à se relever. Elle se rendit alors compte qu’elle avait affaire à un garçon particulièrement chétif, à comprendre, le genre de personne qu’elle n’avait pas l’habitude de côtoyer. Mais alors pas du tout. Parce que bon, Felix n’était pas un garçon très baraqué, mais il avait tout de même une constitution normale pour un enfant de quinze ans. Et il en allait de même pour toutes les personnes que Rhéa connaissait. Alors oui, rencontrer quelqu’un de fragile, ça la stressait un tantinet, d’autant plus qu’elle flippait de commettre une grosse bourde, connaissant son côté assez bourrin.

▬ Je ne vais pas mourir. Je suis simplement de faible constitution et la douleur m'a traversé le corps à cause de...

Il ne termina pas sa phrase, et Rhéa mit un temps avant de le réaliser. Fronçant les sourcils dans une expression soucieuse, elle pencha la tête sur le côté et continua d’observer Cédrik -il serait bien que la sang-mêlée apprenne un jour qu’il était parfois malpoli de dévisager les gens de la sorte. Ses petits bras se crispaient sur sa peluche, et il gigota sur place comme s’il eut été mal-à-l’aise. Ce qui devait être le cas au fond.
Rhéa n’insista pas. Il y avait énormément de choses auxquelles elle ne pensait pas spontanément, et elle enchainait bien souvent les gaffes pour cette raison, mais s’il y a une chose qu’elle savait en revanche, c’est qu’il ne fallait pas forcer les autres à raconter leur histoire, d’autant plus si celle-ci est douloureuse. Même elle était plutôt bien placée pour savoir ça.
Ainsi, elle se contenta d’offrir à Cédrik un sourire bienveillant et un peu maladroit.

▬ Désolée, fit-elle en se grattant l’arcade sourcilière, un peu penaude, c’est avec mes bêtises que tu t’es fait mal je parie, j’aurais pas du te faire monter dans l’arbre.

Elle l’avait vu en plus son attelle, mais n’y avait pas prêté plus d’attention que cela. Boulet, va.
Cédrik la rassura sur son état, lui promettant que ça n’était pas grave et qu’il s’en remettrait bien assez tôt -et en étant celle qu’on rassure, Rhéa se sentit encore plus bête. Elle était impressionnée par le calme du violet il faut le dire. Soit ce garçon avait un mental d’acier, soit il était malheureusement habitué à de telles crises de douleur. Cette pensée fit frissonner la jeune fille qui se prit soudainement de compassion pour lui.

Rhéa changeât de position et s’installa en tailleur sur l’herbe. Machinalement, elle en arracha quelques brins avec lesquels elle joua quelques instants. La voix de Cédrik la sortit alors de ses pensées.

▬ Tu as de belles ailes. Tu es un ange ?

Elle leva le nez vers le garçon et sourit.

▬ Yep ! Enfin, à moitié puisque mon père était un démon. D’où la couleur d’ailleurs… Et toi ? Non, non, laisse moi deviner -elle posa sa main sur sa bouche à la manière d’un célèbre détective anglais- vu ton pouvoir sur les plantes, je dirais, elfe ou fae. J’ai raison ?

Rhéa avait un jour nourri l’espoir de devenir détective, comme son frère, quand elle avait aux alentours de douze ans. Même si elle avait du tirer un trait sur cette carrière envisagée (car oui, quand on a la discrétion d’un rhinocéros, difficile de filer les gens discretos) il lui restait tout de même l’immense savoir qu’elle avait acquis en s’entraînant pour être une reine de la déduction. Et apprendre à reconnaître les races des autres à partir de petits détails en faisait partie, même si elle n’était pas non plus experte en la matière.

▬ Et sinon, t’as quel âge ? J’veux dire, j’arrive pas trop à deviner, t’as l’air tout chétif alors que t’es plutôt mature, ça me perturbe !

Elle fit une légère pause, le temps de souffler sur un brin d’herbe pour en produire un son de sifflet, et reprit.

▬ T’imagines, si ça se trouve on a le même âge et on va dans la même école ! Ce serait plutôt drôle… D’ailleurs tu vis où, à Skyworld ?

La curiosité était très certainement son plus vilain défaut mais c’était aussi ce qui faisait son charme. Contrairement à beaucoup de jeunes de son âge, Rhéa n’était blasée de rien, et voulait toujours en savoir plus.

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PV ✖ Cédrik & Rhéa

Rhéa fut définitivement rassurée quand elle vit le sourire de Cédrik quand celui-ci lui répondit qu’il était effectivement un fae. Sa crise de douleur semblait être passée, et Rhéa s’en trouvait bien aise, car non-seulement elle n’aimait pas voir les autres souffrir -sauf s’ils le méritaient, ce qui n’était pas le cas ici de toute évidence- mais aussi car si cela recommençait, elle ne saurait toujours pas quoi faire.

▬ Haha, j’ai deviné, comment je suis trop forte ! Call me sensei !

Cependant, elle n’avait apparemment pas deviné que le garçon était également un vampire. Mordu il faut croire puisqu’il avait dit « depuis peu ». Rhéa était assez bien placée pour savoir que ça n’était certainement pas une partie de plaisir de se faire vampiriser. Son propre frère en a été victime après tout.

▬ Oh, fit-elle en calmant son ardeur.

Elle scruta le visage de Cédrik. Derrière ses traits enfantins et un peu las, il y avait quelque chose qui ressemblait à de la honte.

▬ Tu sais, commença-t-elle en s’approchant de lui, c’est pas parce que tu t’es fait mordre que tu deviens un monstre hein. Mon grand-frère s’est fait vampiriser, et même si ça été chiant au début, il s’en sort maintenant, et plutôt bien je pense. Faut pas avoir honte de ce que tu es.

Le garçon lui révéla ensuite son âge ainsi que d’autres détails que Rhéa lui avait demandé plus tôt. Elle s’écria.

▬ Mais ouais mon gars, j’ai quinze ans aussi ! Si ça se trouve on est dans la même école et on s’est jamais croisés avant c’est dingue ! De coup je vais faire gaffe lundi prochain héhé !

Elle se gratta l’arrière du crâne, pensive.

▬ Ça doit être sympa de vivre dans un village elfique… J’vais pas me plaindre, je vis à Skyworld avec mes frangins donc c’est plutôt tranquille, mais on se fait tout de suite engueuler quand on grimpe aux arbres c’est relou… C’pour ça que je viens dans la forêt parfois !

Elle se posa un instant. La question de la condition de Cédrik la turlupinait toujours assez méchamment, et elle voulait tenter de l’apaiser un tant soi peu à ce sujet. Elle chercha ses mots quelques instants. Récemment, elle avait lu un livre -si si, ça arrive parfois- dans lequel se trouvait plein de leçons de vie assez intéressantes à propos desquelles elle se serait fait une joie de débattre avec l’auteur. L’une de ces leçons se prêtait parfaitement à la situation.

▬ Pour revenir à ton problème, j’ai lu une fois « on peut se considérer victime de ce qu’on est, ou apprendre à s’en servir ». J’imagine qu’il faut pas tout prendre au pied de la lettre, mais dans ton cas c’est pas totalement inutile nan ? J’veux dire, t’as largement le temps d’apprendre à te contrôler, alors te bile pas. Au pire un ami de la famille est un vampire aussi alors si jamais, je peux lui demander des conseil !

C’était la première fois de sa vie que Rhéa jouait les psy de comptoir. Mais au fond, si habituellement elle défendait les autres avec ses poing, si pour une fois, elle pouvait aider autrui avec sa tête, ça n’était pas plus mal…

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PV ✖ Cédrik & Rhéa

▬ J'apprécierais beaucoup d'avoir des conseils ! Merci beaucoup. Même si j'ai pas tout compris ce que tu as dit, haha.

▬ T’inquiète, je suis pas certaine d’avoir tout compris non plus, haha, répondit la jeune fille en se passant une main sur l’arrière du crâne, un peu gênée.

▬ Tu es vraiment gentille, Rhéa. Et drôle.

Rhéa s’immobilisa un instant et ouvrit de grands yeux ronds sur Cédrik, surprise. C’est que ça n’était pas tous les jours qu’on lui faisait des compliments, et elle ne s’y attendait pas du tout. En général, on ne la trouvait pas spécialement drôle, mais plutôt lourde –sauf Wendy mais elle compte pas de toute façon. Ses joues prirent une teinte plus rouge alors qu’un sourire embarrassé et satisfait à la fois s’étira sur son visage alors qu’elle donna une légère tape sur l’épaule du jeune garçon pour se donner un peu contenance.

▬ Mais non tu dis des bêtise hahaha !

Au fond, elle était vachement contente quand même.

▬ T’es plutôt cool aussi en tout cas ! Promis si on se croise dans les couloirs à l’école j’oublierais pas de te faire coucou !

Cédrik amorça un mouvement pour se relever, et rapidement la mi-démone l’imita en bondissant sur ses pieds. Comme un chat qui venait d’achever sa sieste, elle s’étira de tout son long et fit craquer ses vertèbres pour réveiller un peu son corps engourdis, avant de jeter un oeil à sa montre. Mince, c’est qu’il commençait à se faire tard mine de rien. Il allait falloir qu’elle commence à rentrer chez elle, déjà parce qu’à la télé était programmé un super film qu’elle voulait voir à tout prix ce soir là, mais aussi –et surtout– parce qu’elle était sortie tard un peu trop souvent ces derniers temps et qu’il fallait qu’elle se calme un peu sur les horaires avant qu’Orion ne se fasse trop de cheveux gris à force de stresser à cause d’elle.

▬ Tu sais par où aller pour sortir de la forêt ? Parce que moi, non.

Elle tourna la tête vers le fae et pinça les lèvres pour contenir un sourire qui aurait pu être un peu trop fier aux yeux de son nouvel ami.

▬ Et bien il se trouve que oui, très cher !

Elle fouilla dans sa poche et en sortit un bout de papier probablement issu d’une page de cahier savamment déchirée.

▬ J’me suis perdue plein de fois dans les bois quand j’étais petite, alors ma frangine m’a appris à faire comme le Petit Poucet et à toujours laisser une trace derrière moi pour retrouver mon chemin. Comme j’avais les autres gogolitos aux fesses tout à l’heure j’ai du prendre un truc pas trop voyant non plus, mais on devrait pouvoir rentrer sur Skyworld si on suit ces papiers ! Expliqua-t-elle en brandissant le bout de feuille sous son nez. C’est euh…mon contrôle de maths que j’ai reçu ce matin en cours. Enfin c’était haha.

Elle s’en foutait, c’était une sale note de toute façon.

▬ Allez tu viens ? On y va ! Après tu pourras rentrer chez toi tout seul depuis Skyworld, si tu y vas tous les jours pour l’école, nan ?