Coeurs : 174 Messages : 815 Couleurs : #6633FF J'ai traversé le portail depuis le : 01/10/2011 et on me connaît sous le nom de : Naomiie. Mon nom est : Naomiie Alyn. Actuellement je suis : en deuil. Il paraît que je ressemble à : Rachel Entichers de l'artiste Yu-kichi & Originaux de l'artiste Mishima Kurone + (IRL : Amanda Seyfried) et à ce propos, j'aimerais remercier : Moi-même pour l'avatar et Yên pour la créa'.
Sands of Time – Lei & Naomiie & Noah. | Lun 27 Avr 2015, 00:28
Naomiie sourit, ses pas en rythme avec ceux des deux individus qui marchaient de chaque côté de sa frêle silhouette. Elle traversait de sa démarche gracile les rues de Skyworld, plus heureuse que jamais. Cette journée là, elle allait enfin pouvoir faire ce qu’elle souhaitait depuis tant de mois. Elle allait pouvoir présenter les individus qu’elle aimait le plus au monde entre eux. Aaron, son petit ami, avait assez entendu parler des jumeaux Nevenscheinder pour les connaître sans jamais les avoir vus, et c’était tout aussi vrai dans l’autre sens. En effet, en cette journée, Naomiie rayonnait. Une semaine plus tôt, elle avait enfin réglé tout avec Aaron et avait enfin pu terminer son déménagement chez lui, et tout allait pour le mieux. Ces jours-ci, elle était si comblée qu’elle ne pouvait retenir ses sourires omniprésents. Et enfin, enfin, elle allait pouvoir concrétiser tant de choses. Depuis le temps, il fallait qu'elle les présente. C'était comme une manière d’asseoir sa joie, et de lier les personnes qui la rendaient heureuse. Comme elle l’avait expliqué plus tôt aux jumeaux, ils avaient rendez-vous avec Aaron en ville, non loin de son université. Ses cheveux volaient dans le vent tiède de cette après-midi à la météo relativement estivale, ses douces boucles emportées comme les nuées sur le firmament par les agiles mains de l'air caressant sa chevelure. Le ciel s’assombrissait de nuage qui menaçaient les habitants de l’île, camaïeu de gris plus ou moins foncé. L’orage n’était pas loin.
Lors des derniers mois écoulés, beaucoup de choses avaient évolué dans le trio qui foulait la rue en direction de l'académie Apollon. En réalité, leurs liens n’avaient fait que se renforcer, et Naomiie avait vite découvert qu’elle ne pouvait se passer d’eux bien longtemps, comme les membres d’une famille dont on serait très proche. Pour commencer, Lei et elle n’avaient cessé de devenir plus complices. Elle voyait en lui le parfait meilleur ami, à qui elle pouvait se confier de tout et n’importe quoi, même de ses affaires de couple ou du moindre détail insignifiant. Il ne semblait jamais s’en lasser, tout comme elle ne se lassait jamais de voir ses sourires et de rire à ses côtés. Elle avait passé des après-midi chez eux rien que pour parler avec lui, s'amuser, profiter de sa compagnie qui lui était aussi précieuse qu'un trésor. Elle s’était donnée pour mission de leur préparer de vrais repas au moins une fois toutes les deux semaines, et passait donc dans ce laps de temps pour les saluer et leur faire l’un de ses meilleurs repas. C'était devenu à la fois une routine et un petit plaisir pour elle, que de leur concocter des douceurs avec tout l'amour dont elle était capable.
Tandis qu'elle marchait, elle jeta un regard aux deux jeunes hommes qui l'encadraient, présence rassurante dont elle ne se passait plus. Un sourire flotta sur ses lèvres rosées, ses yeux océan pétillants de plaisir. Elle ne se lassait jamais de penser au contraste qui habitait les deux reflets Nevenscheinder, aux personnalités d’apparence si diamétralement opposées, au contraire de leurs beaux visages identiques. Naomiie était comme un juste milieu, qui savait s’adapter parfaitement aux deux, et s'était trouvée une place dans leurs cœurs, comme si un espace unique y avait été créé pour elle.
Durant le temps qu’elle avait passé avec Lei, ce dernier lui avait appris de nouvelles choses au piano, auquel elle avait appris à jouer dans son enfance avec son père. Elle redécouvrit le plaisir de jouer, abandonnant ses gracieux doigts à la musique en riant dès qu'elle faisait une erreur. Cela avait fait remonter à la surface de doux souvenirs, qui à présent ne la chagrinaient plus. C'était comme si cette nouvelle famille qu'elle s'était construite lui avait permis de véritablement tourner la page, et si elle n'avait pas oublié ses parents, penser à eux n'était plus douloureux. Durant cette période, elle se remit à chanter, qualité qu'elle n'avait jamais vraiment cessé d'entretenir. Elle et Lei formaient un duo magistral, alliant leurs deux voix et apprenant des quatre mains, animant la grande maison des Nevenscheinder de leur joie de vivre et de leurs mélodies.
Elle sourit doucement en se remémorant également ces journées calmes, où elle restait simplement assise sur le canapé avec le semi-démon, et qu’elle lui lisait des livres de son timbre doux, tandis qu’il somnolait à côté d’elle – voire sur elle. Elle lui caressait alors les cheveux tendrement, interrompant parfois sa lecture lorsque celui-ci se mettait à ronfler très légèrement sur ses genoux. Parfois, l'impression d'être sa mère lui venait, et elle s'en amusait en lui faisant des remarques à ce sujet. En fait, quand on parlait de Lei et Noah, elle avait sur certains points développé un instinct maternel très prononcé – d’où la décision de leur faire à manger. Certes, ils étaient bien plus âgés qu’elle et sûrement plus débrouillards en un tas de choses, mais parfois elle sentait qu’elle devait leur apporter cette douceur maternelle dont elle débordait.
Elle se souvenait encore de tous ces rires qu’elle avait lus dans son regard écarlate, tandis qu’ils faisaient de longues promenades dans la forêt, la regardant s'extasier devant un couple d’écureuil passant dans les branches; ou encore le sentiment de confort qu’elle ressentait lorsqu’il l’étreignait de ses longs bras robustes. Elle y était à sa place. Elle était si familière avec lui que parfois, elle avait l'impression de le connaître depuis toujours. Elle avait le sentiment que leur rencontre remontait à des années et des années. Lorsque l'on sait que celle-ci regroupe une histoire de princesse et de travestissement, ça peut faire sourire… mais c’était une rencontre tout à leur image. Exceptionnelle. Lorsque ces deux là étaient ensemble, on aurait pu croire au Soleil, chaleureux et lumineux, vivants et accueillants.
A l’antithèse de tout cela, se trouvait Noah. Noah, toujours plus silencieux, calme. Et pourtant, les choses avaient avancé de manière impressionnante depuis leur première rencontre, avec Naomiie. La confiance douloureusement encrée entre eux s’était redéfinie, et s’était progressivement renforcée jusqu’à devenir quelque chose d’extrêmement puissant. Leur jeu de regards n’avait plus cessé, et Naomiie apprenait toujours chaque jour, chaque heure et chaque seconde à lire dans ses yeux, reconnaître ses émotions, comprendre ses états d'âme. Là où d’autres parlaient, ces deux là restaient silencieux. C’était ce qui caractérisait la base de leur lien, mystérieux et solide. Il résidait entre eux une entente particulière, une confiance à toute épreuve et un soutien silencieux qui n'avait pas besoin d'être énoncé. Si son lien avec Lei faisait songer au Soleil, alors avec lui ils correspondaient plutôt à la Lune, comme si depuis le premier soir ils étaient restés liés à cet astre qui avait été l’unique témoin de leur tragique rencontre. Avec le temps, Naomiie avait appris à reconnaître ses manies, ses réponses silencieuses dans la manière qu’il avait de se tenir. Elle avait pris l’habitude de les couver de son regard horizon, ne se lassant jamais de découvrir leurs tiques et expressions. Ses préférées étaient sans aucun doute les fossettes de Noah lorsqu’il souriait, et la tendance qu’avait Lei de se mettre des barrettes dans les cheveux lorsqu’il était chez lui pour ne pas le gêner. Ce dernier aimait d'ailleurs lorsque la jolie elfe le coiffait, ce qu'elle faisait volontiers, s’occupait de ses beaux cheveux avec ses petites manières douces et attentives.
Le souvenir des longues soirées qu’elle avait passées auprès d’eux, dans cette grande maison qui ne semblait plus si vide, ne faillait jamais à la faire sourire. Pelotonnée contre Lei dans le grand canapé, à rire aux éclats devant les commentaire inopportuns de ce dernier et les critiques cyniques de son jumeau, tout ça avec des boissons chaudes et de grandes couvertures confortables. C'étaient des instants qui la mettaient sur un petit nuage, et parfois Naomiie se demandait si elle ne les avait pas rêvés. Elle se remémorait également ces moments où Noah l’avait patiemment écoutée tandis qu’elle lui parlait des nouveautés dans sa vie, et des quelques sourires qu’elle avait réussi à lui arracher. Ou encore cette fois où il l’avait surprise tandis qu’elle buvait et qu’elle s’était renversée de l’eau dessus, l’obligeant à leur emprunter un T-Shirt dans lequel elle nageait bien comme il faut. T-Shirt qu'elle ne leur avait d'ailleurs toujours pas rendu. Lei avait bien compris pourquoi, et lui prêtait régulièrement ses sweats quand elle était chez eux, dans lesquels elle s'enfonçait avec un sourire satisfait parfaitement enfantin, respirant l'odeur réconfortante propre à leur maisonnée.
Voilà ce qu’était devenu le lien qu’elle entretenait avec ces deux jeunes hommes. Et elle les aimait, les Dieux savent à quel point. Ils étaient pour elle tout ce dont elle aurait jamais pu rêver ; une famille, de meilleurs amis, des confidents. Et, de l’autre côté, elle avait Aaron. Celui qui avait été tour à tour un frère, un ami, et enfin son amant. Son amour pour leur jeune homme n’avait cessé d’augmenter au fil du temps, et elle ne pouvait s’empêcher d’être extrêmement heureuse à chaque seconde qui passait. Elle avait tout ce dont elle avait besoin pour son équilibre parfait. Certes, ses parents n’étaient plus. Mais elle s’était reconstruite, et sa vie était remplie de joie et d’accomplissements. Elle travaillait à présent à mi-temps dans une boulangerie à Chloris, était entourée de gens qu’elle aimait – et puis elle avait rencontré, contre toute attente, sa cousine Eva ! Et elles se rapprochaient toujours d’avantage. Tout était parfait. Le monde formait autour d’elle une harmonie qui n’aurait pu que l’emplir davantage de joie.
Ses chaussures claquant doucement à chacun de ses pas, Naomiie resserra son emprise sur les mains des deux jeunes hommes qui l’entouraient. Elle les regarda tour à tour, puis sourit au firmament couvert. Tout était parfait.
Coeurs : 117 Messages : 286 Couleurs : #400000 & #007C7C J'ai traversé le portail depuis le : 02/10/2011 et on me connaît sous le nom de : MISS AMAZING. (aka Kao'). Mon nom est : Noah Lhyov Nevenscheinder-Kingston. Actuellement je suis : pas intéressé. Il paraît que je ressemble à : Fuwa Mahiro & Kurosaki Tasuku, deux BG pour le prix d'un. ♥ (IRL: Hunter sexy Parrish) et à ce propos, j'aimerais remercier : moi (avatar) + baby Melichat superawesome (gifs) + super gingin (gif signa)
Re: Sands of Time – Lei & Naomiie & Noah. | Lun 27 Juil 2015, 18:02
Noah serra les mains autour du volant. Il semblait concentré sur la route alors qu'ils zigzaguaient dans la forêt depuis plus d'une demi-heure, le regard dur et les sourcils légèrement froncés, creusant une petite marque sur son front qui, contrairement à ce que l'on aurait pu penser, ne faisait qu'ajouter une touche supplémentaire au charme qu'il possédait déjà. Mais l'image qu'il reflétait aux autres était le cadet de ses soucis, au volant de son SUV qui les menait tout droit vers la capitale où Naomiie les attendait, lui et son frère, pour une sortie qui avait l'air de lui tenir très à cœur et qu'ils n'avaient tous deux pas été en mesure de refuser. Lei parce qu'il n'en n'avait de toute manière aucune envie, et Noah parce qu'il n'en n'avait pas été capable.
— Lei, ferme-la.
Il détourna son attention de la route pour jeter un regard furtif à son frère affalé sur le siège passager, et qui n'avait cessé d'exprimer son anxiété depuis que le véhicule avait démarré. Noah avait fait l'effort, malgré son incapacité à trouver les mots pour rassurer, de faire de temps à autres des remarques telles que « calme-toi », « c'est rien » et autres « tout va bien se passer » dans l'espoir de faire retomber le rythme cardiaque de son frère, dont le coeur menaçait de lâcher après plus de soixante-dix ans de bons et loyaux services.
— Si elle a choisi de nous le présenter maintenant, c'est qu'elle sait que ça ne va causer de tort à personne. Tu lui fais confiance, pas vrai ?
Il demanda demanda à son frère son paquet de cigarettes coincé au fond de la boîte à gants, et prit l'une d'elles entre ses lèvres en attendant que Lei ne lui tende du feu. Il avait bu suffisamment de sang avant de monter dans le train, la faim ne serait donc pas un problème même si la journée s'avérait être plus longue que ce qu'il n'avait prévu.
— X —
Noah ne savait réellement pas à quoi s'attendre en foulant les trottoirs de la capitale. Le soleil brillait haut dans le ciel, les oiseaux chantaient et tout le monde semblait tellement heureux que le sang-mêlé se sentait de trop. Il était heureux, au fond de lui, de partager ce moment avec les personnes qui lui étaient les plus chères en ce monde. Même s'il ne parvenait pas à s'en rendre compte lui-même, Noah était heureux. Pas de la même façon que l'était Naomiie, ni de la même façon que l'était Lei, mais il avait ce sentiment qui lui réchauffait quelque part au fond de la poitrine, et il avait récemment appris que c'était ce qui lui arrivait lorsqu'il était heureux. Il avait perdu l'habitude au cours des années passées, et étrangement la sensation lui était revenue au cours des derniers mois, durant lesquels les souvenirs du chaos qu'avait pu être sa vie finissaient peu à peu par être remplacés par de nouveaux événements qui suffisaient à égayer sa vie.
C'était pour cette raison que malgré son angoisse à vivre une journée qu'il n'aurait jamais imaginé vivre un jour, il ne serra pas la main de Naomiie dans la sienne. Il se contentait de lui assurer qu'il était là et pas autre part, et que pour rencontrer son petit ami, il était prêt à sacrifier une journée. Un an plus tôt, jamais il n'aurait accepté une requête pareille, et même s'il se demandait aujourd'hui ce qui avait bien pu pousser Naomiie à l'inviter -la présence de Lei seul aurait été suffisante- il n'avait pas décliné et s'était présenté à l'heure, devant la fontaine où les Nevenscheinder avaient pris l'habitude de retrouver celle qui faisait aujourd'hui partie de la famille.
D'après ce qu'il avait compris, Aaron était étudiant à l'université de Skyworld, et c'était ce qui avait amené le trio à se rendre sur les lieux. Noah avait garé sa voiture sur un parking public, à deux pâtés de maisons du bâtiment ancien qui servait aujourd'hui d'université aux étudiants du monde entier. Naomiie marchait à l'avant, faisant balancer ses bras en rythme alors que ses mains restaient liées à celles des jumeaux, heureuse de faire enfin rencontrer les hommes de sa vie. Petit à petit, Noah commençait à sentir l'angoisse de Lei retomber tandis que la sienne faisait doucement grimper sa pression artérielle. Ils traversèrent un énième passage piéton avant qu'il ne décide de prendre la parole, coupant sans le faire exprès Lei et Naomiie plongés dans une conversation passionnante dont il avait perdu le fil alors que le tonnerre grondait doucement dans le ciel.
— Est-ce que c'est lui qu'on voit arriver là-bas ?
Naomiie et Lei se tournèrent dans un même mouvement vers la direction que désignait Noah du regard. Sur le boulevard d'en face se trouvait un jeune homme d'une vingtaine d'années, doté d'une chevelure rousse qui avait permis à Noah de le reconnaître. Il sembla les voir également à cet instant, et commença à agiter les bras en pressant le pas dans leur direction. Ce ne fut qu'à ce moment que la main de Noah se serra autour des doigts de Naomiie.
Coeurs : 98 Messages : 328 Couleurs : IndianRed & violetred J'ai traversé le portail depuis le : 29/01/2012 et on me connaît sous le nom de : misha Mon nom est : Lei Naël Nevenscheinder-Kingston. Actuellement je suis : célibataire. Il paraît que je ressemble à : Toma (Amnesia) + Hunter Parrish (IRL) et à ce propos, j'aimerais remercier : Moi-même
Re: Sands of Time – Lei & Naomiie & Noah. | Sam 15 Aoû 2015, 20:39
D’un certain côté, Lei se trouvait ridicule. A vrai dire il se trouvait comme tel de nombreuses fois au cours de sa longue existence; mais aujourd’hui, il trouvait son attitude particulièrement déplorable. Et pourtant il n’y pouvait rien. Assis à l’avant du SUV de son jumeau, les chevilles croisées, c’était l’intégrale de son corps qui tremblait, aussi bien d’angoisse que d’excitation. Il passait son temps à bouger dans tout les sens, comme si se mouvoir pouvoir atténuer son anxieté -ce qui ne marchait pas du tout- et à parler de tout et de rien -surtout de rien- même à lui-même. En particulier des choses comme “On est pas retard? Je suis présentable? Tu crois qu’il va penser quoi? j’aurais pas du mettre ça”.
— Lei, ferme-la.
Obéissant, le jeune vampire s’était tue à peine dix secondes avant de reprendre ses désagréables déblatérassions. Pourtant il savait qu’il ne devrait pas être celui qui angoissait le plus; et il n’osait pas imaginer l’état mental du jeune homme qu’ils allaient recontrer. Parce que, pour la première fois depuis qu’il la connaissait, Naomiie avait organisé un rendez-vous afin que les frères Nevenscheinder rencontrent Aaron, le petit ami de l’elfe. Ce qui avait frappé Lei, c’était qu’il la connaissait depuis maintenant un bon moment, et il n’avait jamais vu celui qui partageait sa vie, ce qui l’avait aussi surpris. Et culpabiliser: il aurait dut le faire depuis longtemps. Et, gigotant comme un enfant à l’avant de la voiture en direction de la capitale, il devait être plus nerveux qu’un gendre présenté à ses beaux-parents, alors que ça aurait dut être Aaron dans ce rôle.
— Si elle a choisi de nous le présenter maintenant, c'est qu'elle sait que ça ne va causer de tort à personne. Tu lui fais confiance, pas vrai ?
Lei se mord la lèvre en tournant la tête vers son frère, la mine inquiète, tout en hochant la tête furieusement et tirant une cigarette du paquet dans la boite à gant.
— Ouais.
Évidement qu’il lui faisait confiance.
Lorsqu’ils eurent retrouvé la petite elfe, Lei s’était calmé en mâchonnant énergiquement une mèche de cheveux, vieille habitude qu’il avait toujours depuis ses années terriennes. Abordant son sourire idiot, il jetait des regards furtifs à sa princesse et son frère, qui semblaient heureux. Ce qui lui réchauffait le coeur et lui faisait vraiment plaisir. Il savait bien que son jumeau était loin d’être froid ou distant avec lui, mais il le connaissait assez pour savoir que Lei avait la fâcheuse tendance d’être heureux pour deux; Noah n’était pas aussi sociophile que lui, et des fois il se demandait si il allait bien. Mais, là, en regardant son visage décontracté qu’il abordait plus souvent depuis quelques temps, il savait qu’il était heureux. Et ça, ça lui faisait du bien.
En reportant son attention sur la ville tandis qu’ils marchaient ensemble sur les trottoirs, Lei se mit à réfléchir à plein de choses, allant de ce qu’ils allaient manger le soir à ce qui se passerait si le feeling ne passait pas. Déglutissant, il serre entre ses doigts la petite main de son amie, qu’il n’avait pas lâchée depuis leur retrouvailles à la fontaine. Quelque part, il ne voulait pas la lâcher. Après tout, c’était sa princesse, non? Intérieurement, le vampire secoue la tête. Il ne devait pas être égoïste, jaloux, possessif. bref, il devait être altruiste. Tout ce qu’il s’efforçait de montrer tant bien que mal. Juste un peu. Juste sa main.
D’un pas assurés, ils s’approchaient de l’université de Skyworld. Lei n’avait jamais étudié là-bas, mais il connaissait la ville comme sa poche -condition pour devenir agent de police, dirons-nous- aussi reconnaissait-il facilement les alentours. Ils n’avaient pas eus à marcher beaucoup, la voiture étant garée à peine deux pâtées de maisons plus loin, mais ce temps-là avait suffit à faire baisser l’angoisse du démon -et la faire passer à son frère, comme il pouvait le sentir. Lui adressant un coup d’oeil, Lei fit signe à son frère que tout irait bien, joignant son pouce et son index en un cercle approximatif. Apparemment, il ne l’avait pas vu, les yeux fixés de l’autre côté du trottoir.
— Est-ce que c'est lui qu'on voit arriver là-bas ?
Curieux, le jeune homme tourne la tête vers la direction qu’il semblait montrer; en effet, de l’autre côté de la route, un peu plus loin dans la rue, un jeune homme aux cheveux roux semblait les avoir vu aussi. Et étant donné la réaction de Naomiie, il ne put douter qu’il s’agissait bien de son petit ami. Répondant à son geste de main avec un entrain dont il ne se serait pas senti capable quelques minutes auparavant, il abordait à présent un large sourire sur son visage angélique. Pressant le pas de chaque côtés, ils se rapprochaient du passage piéton, les deux jumeaux tenant les mains douces de la jeune fille. Et puis le temps sembla s’arrêter.
Coeurs : 174 Messages : 815 Couleurs : #6633FF J'ai traversé le portail depuis le : 01/10/2011 et on me connaît sous le nom de : Naomiie. Mon nom est : Naomiie Alyn. Actuellement je suis : en deuil. Il paraît que je ressemble à : Rachel Entichers de l'artiste Yu-kichi & Originaux de l'artiste Mishima Kurone + (IRL : Amanda Seyfried) et à ce propos, j'aimerais remercier : Moi-même pour l'avatar et Yên pour la créa'.
Re: Sands of Time – Lei & Naomiie & Noah. | Dim 16 Aoû 2015, 13:49
❝E
st-ce que c'est lui qu'on voit arriver là-bas ? »
L’interrogation de Noah attira l’attention de la jeune fille, qui instantanément tourna sa tête pour regarder dans la même direction que lui. C’est à ce moment que ses yeux tombèrent sur l’éclatante chevelure rousse d’Aaron, qui lui fit des gestes de la main, lui arrachant un grand sourire. Elle sentit une sorte de mélange d’excitation et de stress papillonner dans son ventre, mais déjà Lei apaisait ses maigres inquiétudes en répondant aux signes de l’étudiant qui venait par là. Il se tenait de l’autre côté de la route, et les deux partis se déplacèrent vers le passage piéton le plus proche pour traverser. Elle ne pouvait pas songer que cette journée puisse se passer de manière négative, pas même un seul instant. Rien n’aurait pu prévoir ce qui se produisit ce jour là, sous ce ciel maussade, triste prémonition que personne outre les dieux ne pouvait interpréter.
Tout se déroula en un clin d’œil, si vite que cela en parut irréel. Aaron descendit du trottoir, puis il y eut un assourdissant crissement de pneus, plainte qui aurait pu être la voix de Naomiie si celle-ci avait trouvé le pouvoir de crier. Dans le reflet de ses yeux océan, se déroulait une scène qui déconnecta son esprit de la réalité. L’homme qu’elle aimait était en train de fixer avec de grands yeux le véhicule fonçant vers lui, tentant de freiner désespérément afin de l’éviter, mais emporté irrésistiblement vers l’avant par la vitesse, tout droit sur la silhouette du semi-elfe. Mortel. Inarrêtable. Le temps semblait être en suspens, tandis que les spectateurs involontaires de cet acte tragique écarquillaient graduellement leurs regards, leurs bouches s’ouvrant en des expressions horrifiés, véritables échos de la tempête qui était en train de poindre au plus profond de l'âme de la jeune fille.
Les battements de son cœur lui martelaient les tympans, ses yeux obstinément accrochés à ceux d’Aaron. Elle ne semblait plus répondre à rien. En cet instant, elle ne rêvait que d’une chose. Non… Aussi douce que l’étreinte de leurs mains l’étaient, la jeune fille glissa en avant, ses doigts fins fuyant ceux de Lei et Noah, leur offrant une dernière caresse, semblable à un adieu, pleine de regrets silencieux. Elle semblait voler, dans cet espace temps distendu au centre duquel elle était la seule capable de se mouvoir. Ses pas martelèrent le sol avec une légèreté à briser le cœur, ses cheveux flottant derrière elle comme le voile d’une mariée offerte à la mort elle-même, si fragile et pourtant si forte, magnifique au-delà de tout. Elle tendit ses bras devant en elle, gracieuse qu’elle était, cette pauvre enfant entamant une ultime danse qui aurait su charmer les étoiles même et pliait le temps à sa volonté. Sa fine silhouette entra en contact violemment avec l’épaule d’Aaron, le propulsant en arrière. Un dernier sourire, une dernière étincelle, aussi douce qu’un baiser d’au revoir. Elle ferma les yeux.
Le temps, cruel et impitoyable, reprit son droit. La délicate fille aux cheveux d’argent se fit happer par le véhicule, fauchée telle une fleur par une avide main ne sachant apprécier la beauté du monde. Son petit corps tomba au sol mollement, semblable à une poupée de chiffon abandonnée par l’enfant qui la possédait. Le choc l’avait envoyée valser, et elle gisait à présent par terre. Dès l’instant où sa colonne s’écrasa au sol, une terrible explosion de son lui lacéra les tympans. Des cris fusaient de toute part, des voix autour d’elle qu’elle ne reconnaissait pas. Tout se mélangeait dans sa tête, incapable de séparer la lancinante douleur physique qu’elle ressentait du reste de ses émotions. Dans ses oreilles, résonnait encore le hurlement des pneus sur la chaussée en goudron, se mêlant au gémissement qui franchissait ses lèvres tâchées d’écarlate. Le tout formait dans sa tête une terrible cacophonie, qui cependant semblait ne plus l’atteindre d’instant en instant. Ces lentes secondes qui s’écoulaient s’accompagnaient d’un étourdissement étrange, et bientôt elle n’eut plus mal. Elle avait l’impression d’être dans une bulle, isolée du monde, son chant et ses images ne lui parvenant que de loin. Elle était comme dans une prison d’eau, un milieu inconnu où tout se troublait et rien ne ressemblait à ce qu’elle connaissait. Elle était perdue.
Tandis que sa vision se brouillait aux lisières de son regard, ce qu’elle voyait prit une acuité presque effrayante. Elle voyait les nuées se déplacer au dessus de sa tête, ce firmament contrarié la surplombant de sa sombre majesté, l’agitation qui l’entourait rythmée par les ombres qui se mouvaient aux frontières de sa vision. A chaque inhalation, elle pouvait sentir l’air qui pénétrait ses poumons tel une tempête de feu, la brûlant de l’intérieur en la forçant à en chercher plus, sans succès. Sa frêle poitrine ne faisait que se soulever plus rapidement, en inversement avec son cœur qui pompait entre ses maigres côtes l’hémoglobine de son corps chaque seconde plus péniblement.
Une part d’elle voulait toujours lutter, une part d’elle qui aimait bien trop la vie. Cependant, plus les secondes de cet instant hors du temps s’envolaient, une terrible lassitude l’écrasait. Elle ne sentait plus rien. Son cerveau tourmenté n’arrivait plus à traiter les informations qui lui parvenaient. Un visage se pencha au dessus du sien, et elle entendit une voix qu’elle connaissait bien, puis une autre. Un sentiment de chaleur gonfla dans sa poitrine, et un lumineux sourire étira ses lèvres, seul mouvement qu’elle pouvait réussir à esquisser. Puis, tout redevint froid, son regard vide s’emplissant de points noirs. Elle perdit contact avec la réalité, mais un seul mot résidait, crié à de nombreuses reprises. Naomiie… C’est mon nom, ça ? Elle ne savait pas. Elle ne savait plus. Elle était si fatiguée… elle ferma les yeux, puis tout devint noir tandis qu’elle plongeait dans l’inconscience.
En cette triste journée estivale, un drame se produisit. L’on pouvait voir, au centre de la rue, au milieu d’une effervescence propre aux badauds, deux jeunes gens allongés sur la chaussée. L’un était un jeune homme aux cheveux de feu, et à ses côtés, une petite demoiselle aux longs cheveux de neige. Leurs corps brisés étaient prostrés côte à côte, la main de l’un posée sur celle de l’autre, leurs bras désarticulés leur empêchant d’en prendre conscience avant qu’un gouffre sombre ne les emporte tous deux. La petite princesse au corps brisé avait un doux sourire aux lèvres, comme si déjà elle pardonnait au monde de l’avoir fait souffrir autant.
Coeurs : 117 Messages : 286 Couleurs : #400000 & #007C7C J'ai traversé le portail depuis le : 02/10/2011 et on me connaît sous le nom de : MISS AMAZING. (aka Kao'). Mon nom est : Noah Lhyov Nevenscheinder-Kingston. Actuellement je suis : pas intéressé. Il paraît que je ressemble à : Fuwa Mahiro & Kurosaki Tasuku, deux BG pour le prix d'un. ♥ (IRL: Hunter sexy Parrish) et à ce propos, j'aimerais remercier : moi (avatar) + baby Melichat superawesome (gifs) + super gingin (gif signa)
Re: Sands of Time – Lei & Naomiie & Noah. | Lun 17 Aoû 2015, 05:42
Il y avait dans l'air une atmosphère qui pesait, comme lorsqu'un orage se préparait. Noah observa le jeune homme faire de grands gestes de la main, et il pensa alors qu'Aaron ne deviendrait jamais plus que « le petit ami de Naomiie » à ses yeux. Si on se projetait dans le futur, sans doute deviendrait-il son « mari », puis le « père de ses enfants », mais dès lors qu'elle s'effacerait de sa vie –car ce jour finirait par arriver tôt ou tard– alors plus rien ne retiendrait Aaron. Noah referma ses doigts autour de ceux de Naomiie, et si le geste pouvait paraître rassurant, ça n'était rien d'autre qu'une façon égoïste de se consoler lui-même. Et quand elle déciderait de le lâcher, alors il n'aurait d'autre choix que de la laisser partir. Intérieurement, il se riait de sa propre naïveté. Il avait voulu jouer les chevaliers pour une fois dans sa vie, lorsqu'il lui avait juré solenellement qu'il ne partirait jamais ; mais si elle décidait de le faire, alors il la laisserait s'en aller. C'était avec lâcheté qu'il lui avait laissé toutes les cartes en main. C'était pourtant une belle journée, alors pourquoi avait-il la désagréable sensation que ce jour allait le condamner ? Noah hocha la tête en guise de salut, tandis que ses compagnons se mettaient à s'agiter à la vue du demi-elfe. Deux secondes plus tard, le feu passait au rouge et Aaron s'engageait tout de même sur la chaussée ; mais ça, personne ne le remarqua car chacun était trop occupé à penser à autre chose tandis qu'autour d'eux le monde continuait de tourner.
Et Naomiie fit un grand pas en avant. Noah ne voyait plus que ses longs cheveux blancs retombant dans son dos, virevoltant au gré du vent qui s'était mis violemment à souffler alors qu'elle prenait tout juste de la vitesse. Le moment sembla figé dans le temps, comme chaque fois qu'il oubliait qu'un monde existait, et qu'il n'était pas seulement question d'eux deux. Il tendit le bras, lentement, comme pour profiter jusqu'au dernier instant. Doucement, sa main fila entre des doigts, tandis qu'elle ne jetait pas un seul coup d'œil en arrière dans sa course vers un avenir qui semblait lui tendre les bras aux dépends de ceux des jumeaux. C'était égoïste de penser de la sorte, mais c'était une pensée qui s'était immiscée si fort que maintenant que l'instant fatidique où elle ferait son choix –même sans s'en rendre compte– était arrivé. Et alors qu'elle lui glissait des mains, qu'elle mettait un pied en dehors du petit monde qu'elle avait créé en enroulant ses doigts autour de ceux des jumeaux, une seule supplication silencieuse s'imposa à lui, le frappant en plein dans la poitrine, douloureuse et horriblement égoïste.
Reste.
La seule requête qu'elle ne pourrait jamais lui accorder. Celle qui germait silencieusement en lui depuis qu'elle était entrée dans sa vie, et qu'il s'efforçait de refouler sans cesse, si bien qu'il avait fini par se persuader qu'il ne le désirait pas si fort. Mais maintenant qu'elle leur tournait le dos, il aurait voulu le lui hurler. Pas parce que les piétons n'étaient plus en droit de traverser, pas parce qu'une voiture arrivait à toute vitesse de l'autre côté de la rue. C'était du pur égoïsme que Noah aurait voulu qu'elle reste. Qu'elle ne parte pas, qu'elle ne les quitte pas, lui comme Lei –mais lui en particulier. C'est tétanisé par la peur de lui-même que Noah assista au triste spectacle qui se joua devant lui, alors que le corps frêle de Naomiie se prenait le capot d'une voiture qui n'avait pas freiné à temps. Le bruit macabre du choc suivi de celui des corps qui tombaient au sol résonnèrent dans les oreilles de Noah, et l'espace d'un instant son cœur cessa de battre.
Une seconde. Ce fut celle de trop qu'il fallut aux Nevenscheinder pour s'élancer derrière elle. Si l'un comme l'autre avaient esquissé le mouvement un peu plus tôt, peut-être n'en seraient-ils pas là, agenouillés au sol comme les deux pauvres garçons auxquels ils étaient réduits. Il y avait comme un mur dressé entre le démon et la réalité. Les mouvements, les bruits autour de lui semblaient comme étouffés par une couche isolante, le gardant enfermé pour mieux se confronter au coup que venait de leur jouer le sort. Il voyait Lei éloigner la foule sans réellement le voir, il entendait les quelques personnes encore réactives appeler les secours sans réellement prêter attention à la signification de leurs paroles.
— Naomiie ? Et il semblait que sa propre voix lui venait de loin. Écoute-moi... Reste, je t'en supplie, Naomiie. Reste avec nous.
Il n'osa pas la toucher, et se contenta de dégager une mèche pâle de son doux visage, en lui caressant la joue pour lui rappeler qu'ils étaient encore là, qu'elle ne devait pas partir maintenant. Lentement, une tâche de sang se mit à couler le long de l'asphalte, et Noah devina sans même tourner la tête qu'il s'agissait de celui de son compagnon et non pas celui de l'elfe elle-même. Lei tomba à son tour au sol, et alors les sirènes de l'ambulance se mirent à hurler et on n'entendit plus qu'elles au milieu du silence de mort qui régnait dans le grand boulevard.
— X —
Les jumeaux patientèrent dans la salle d'attente comme deux prisonniers dans le couloir de la mort. Il régnait une atmosphère ralenti, hors du temps qui semblait s'écouler plus lentement que jamais. Les minutes semblaient des heures et les heures semblaient des jours entiers. L'un faisait les cent pas sans un bruit tandis que l'autre se tenait assis dans une chaise, la tête entre les mains et les pensées qui s'emmêlaient plus que jamais. Autour d'eux, une poignée de personnes dans le même état demeuraient immobiles, ou murmuraient entre eux pour la plupart, tandis que les infirmiers et médecins traversaient le couloir pour en appeler certains, laissant les autres dans leur état d'attente insoutenable que seul le désir d'obtenir des réponses maintenait éveillés.
— Monsieur Neven... Nevenschn...
Noah se leva de son siège en faisant racler les pieds contre le sol, et Lei se précipita sur le médecin qui venait de les appeler. Il les invita à le suivre dans une autre pièce, et les deux frères le suivirent sans protester. Noah jeta un coup d'œil vers Lei, avec qui il partagea son inquiétude en silence, dans un jeu de regards qu'ils comprenaient mutuellement. Le docteur les laissa entrer pour refermer la porte derrière eux, et Noah comme Lei restèrent debout au centre de la pièce. Noah sentit tous ses muscles se contracter tandis que l'impatience se faisait sentir au fur et à mesure que le médecin prenait son temps pour leur annoncer ce pour quoi ils étaient là. Le professionnel finit par les inviter à s'asseoir, mais les jumeaux déclinèrent l'offre et tous furent finalement contraints de rester debout.
— Mademoiselle Alyn a subi de multiples lésions, autant externes qu'internes...
Noah prit une grande inspiration tandis que le médecin énumérait les différentes blessures dont souffrait Naomiie. Il croisa les bras sur son torse et prit son menton dans l'une de ses mains, attendant que vienne le verdict tandis que la liste semblait ne pas vouloir s'arrêter. Côtes cassées, bassin fracturé, genou déboîté, poumon perforé... À chaque nouvelle lésion s'ajoutait un coup dans le cœur de Noah, comme chaque fois qu'il ne se montrait pas à la hauteur dans sa mission qu'était d'empêcher sa pauvre elfe de souffrir.
— Abrège et venons-en aux faits déclara-t-il, coupant le médecin dans son discours.
Noah ferma et ouvrit ses poings, qui avaient commencé à fumer à force de contenir la colère qui l'animait. Le médecin regarda tour à tour son carnet de notes puis les deux frères ; l'insoutenable attente avait fini par avoir raison de leur patience et tous deux sentaient leur sang bouillir dans leurs veines. Après une pause trop longue, le médecin finit par prendre une grande inspiration pour leur annoncer la nouvelle.
— Elle a succombé à ses blessures pendant l'opération. J'en suis profondément navré.
À nouveau, le temps s'arrêta. La nouvelle eut le même effet que s'il venait de leur remettre entre les mains une grenade dégoupillée. Le temps qui précèda l'explosion permit à Noah de nier ce qu'il venait de lui être annoncé, de refuser de croire ce que le charlatan de docteur venait de lui dire. À quoi bon être médecin si l'on n'était pas capable de soigner ceux qui le méritaient ? Puis vint le moment pour la grenade d'exploser. Une chaise alla s'écraser contre le mur et vola en éclats dans un bruit assourdissant, rompant alors la barrière dressée entre les songes et le monde réel. Noah s'élança contre son frère et le balança violemment contre le mur opposé au médecin, pauvre bouc émissaire dans une histoire qui ne le concernait plus. Il hurla au médecin de foutre le camp et se tourna ensuite vers son frère pour capter son attention et l'empêcher de faire une connerie. Il remarqua en croisant son regard que les pupilles écarlates ne reflétaient rien d'autre qu'une tristesse si profonde qu'elle sembla lui lacérer le cœur, tandis qu'elle s'ajoutait peu à peu à la sienne.
— Ça suffit, Lei.
Il renforça la pression contre le cou de son frère, qui se débattait comme un beau diable enfermé à son insu. Sa voix n'était plus qu'un murmure tandis que doucement sa propre grenade interne se mettait à exploser. Il entendit son frère se mettre à hurler, et alors il sentit ce qui restait de son cœur tomber en lambeaux.
Coeurs : 98 Messages : 328 Couleurs : IndianRed & violetred J'ai traversé le portail depuis le : 29/01/2012 et on me connaît sous le nom de : misha Mon nom est : Lei Naël Nevenscheinder-Kingston. Actuellement je suis : célibataire. Il paraît que je ressemble à : Toma (Amnesia) + Hunter Parrish (IRL) et à ce propos, j'aimerais remercier : Moi-même
Re: Sands of Time – Lei & Naomiie & Noah. | Mer 02 Sep 2015, 21:22
La voiture allait trop vite. même si le temps semblait avoir ralenti, le démon voyait parfaitement les traits tirés du chauffeur qui n’allait, sans doute, pas réussir à s’arrêter. Ses yeux écarlates étaient posés avec effroi sur le rouquin au milieu du trottoir, qui tournait doucement la tête sans s'apercevoir qu’il passait sûrement ses derniers instants. Lei aurait voulu crier. il aurait voulu l’avertir, lui dire de reculer: faire quelque chose. Pourtant, debout sur ce morceau de trottoir, son corps restait immobile et ne semblait pas vouloir se mouvoir. Il fallait faire quelque chose. N’importe quoi.
C’est en sentant la petite main frêle de Naomiie que le sang du vampire se glaça dans ses veines. Ô Dieux qu’il regrettait ce qu’il venait de se dire. Tout mais pas ça. Il avait trop vite compris ce qui allait se passer, trop vite anticipé l’avenir proche, trop lentement réagit. Il n’avait, pour ainsi dire, pas réagit. Son corps entier se figeait alors qu’il sentait les cheveux soyeux de l’elfe effleurer sa main, effleurer ses doigts. Il aurait du les attraper. Il aurait du tendre la main pour saisir son ultime chance de la savoir saine et sauve. Mais le temps l’avait immobilisé assez longtemps pour que, impuissant, il fixe la petite fille courir, s’enfuir de son emprise pour aller s’écraser, tel un frêle papillon, contre le capot de la voiture. Il voyait chaque détails. Chaque partiels de son corps tomber, chaque mèches de cheveux s’envoler. On aurait dit un ange, figé par le temps, figé dans la mort.
Il n’y avait plus rien autour de lui qui comptait, que la jeune fille étendue au sol. les passants auraient pu le pousser, le battre à mort, il aurait gardé les yeux rivés sur elle, se repêtant inlassablement le même mot dans sa tête prête à exploser. Non. Non. Non. Elle n’avait pas le droit. Elle n’avait pas le droit de s’élancer comme ça, de les laisser là, tout les deux, assister à son vain sauvetage. Parce qu’il savait qu’elle l’avait fait pour lui. Et il savait qu’il n’allait pas survivre. Pourtant la seule pensée qui lui venait à l’esprit vis-à-vis du petit ami de sa princesse était d’une monstruosité dont il avait honte. Elle vallait mieux que lui. Il se trouvait tellement dégueulasse, tellement ignoble, que jamais il n’aurait eus le courage de répéter ses pensées. Pourtant il aurait du les assumer, hurler haut et fort que rien, rien ni personne ne pouvait valoir la vie de la jeune fille. Et quelque part au creux de son thorax, il crut entendre un craquellement.
— Non.
Le cours du temps reprend et les deux frères s’élancent sur la route, leur pas martelant le sol, la peur tordant leur ventre à chaque centimètres franchis. Lei avait autant l’impression de voler, que d’être arraché de toutes parts. Il poussait les passants sans remords, seul la crainte de voir le visage pâle et sans vie de la jeune fille occupait son esprit.
— Police, laissez-passer!
Plus un reflexe desesperé, son cri avait fait plus d’effet qu’il ne l’aurait pensé. La foule autour de lui reculait légèrement, et il ne se rendait pas compte des murmures paniqués lorsqu’il s’écroula à terre à s’en écorcher les mains, juste aux côtés de l’elfe. Il n’y avait trop de sang. Trop de sang partout. Et ce n’était même pas son instinct de vampire qui parlait, pas la soif de sang qui lui retournait l’estomac: c’était sa dernière part d’humanité, cet profonde angoisse qui faisait trembler ses mains alors qu’il les tendait vers celles de sa princesse. Il voyait à peine son frère caresser les cheveux de Naomiie en lui murmurant des conseils incertains. Le sang battait contre ses tempes, ses yeux écarlates vides d’émotions, il caressait sa tête en se balançant nerveusement.
— Ça va aller. Ça va aller. C’est qu’une égratignure, ne t’inquiète pas, ça va aller, ça va aller, tu vas t’en sortir. Tout va bien.
Il ne savait pas s’il disait ça pour elle, ou pour lui. Qui était-ce censé rassurer: la jeune fille presque morte, ou le démon au bord de la crise. Sa respiration était sifflante et saccadée, et la foule autour d’eux n’arrangeait rien. Laissant la haine s'immiscer dans son esprit -contre qui? Contre Aaron? Ou contre lui-même?- il redressa la tête, les yeux brillant d’une folie familière mais pourtant si triste, les doigts tremblant osant à peine toucher la peau délicate de l’elfe et une vague de chaleur se dégageant du jeune homme. — LA FERME.
Les couloirs de l’hôpital semblait vide. Lei savait bien que c’était faux et que des dizaines de personnels et de patients parcouraient les couloirs autour d’eux, pourtant il avait l’impression que rien n’existait à part son jumeau assis, la tête entre les mains, et les tic, tic, tic de l’horloge. Il sentait que s’il s’arrêtait de marcher ne serait-ce qu’une seule seconde, il allait détruire l’objet innocemment accroché au mur. Au lieu de quoi il tournait en rond, la tête rentrée dans les épaules et les mains enfoncées dans les poches de son sweat. Son stress faisait augmenter son taux de colère et il se retenait à peine d’exploser et tout faire brûler: seul la présence de son frère le maintenait calmé, même s’il se demandait comment pouvait-il gérer la situation avec autant de calme. Tous comptes fais, c’était lui le plus mature des deux.
— Monsieur Neven... Nevenschn...
Avant qu’il n’ait eus le temps de réussir à prononcer correctement leur noms de famille, les deux jumeaux s’étaient rués vers le médecin qui les invitait à entrer dans une pièce voisine. Obéissant, ils s’executèrent en restant debout au milieu de la pièce presque vide: il n’avait pas la foi de s’asseoir, pas envie de prendre ses aises alors que Naomiie dormait plus loin. Statue immobile de presque deux mètres, Lei dévisageait le docteur avec une curiosité impatiente. Il avait juste envie qu’il leur dise qu’elle dormait et les attendait dans la pièce d’à côté.
— Mademoiselle Alyn a subi de multiples lésions, autant externes qu'internes... — Abrège et venons-en aux faits
Lei jeta un regard qu’il voulait neutre à Noah, pourtant il sentait lui-même l’horreur alarmante dans ses yeux inquiet. l'énumération des blessures de la jeune fille avait presque finis de détruire le coeur du sang-mêlé, pourtant il croyait en la petite lueur d’espoir. Du moins il essayait de s’y raccrocher. Pourtant, son regard suppliant d’agonie agressé au docteur ne parut pas faire changer le destin. Il n’y avait plus de pitié nul part.
— Elle a succombé à ses blessures pendant l'opération. J'en suis profondément navré.
Le monde entier autour de lui sembla se briser en mille morceau. C’était faux. Faux. Faux. Faux. Faux. Faux. Elle n’avait pas le droit. Elle n’avait pas le droit de partir comme ça, de leur lâcher la main au milieu de la rue pour s’élancer vers les étoiles. La terreur et la tristesse aurait du l’abattre, couper ses jambes et le faire pleurer dans les bras de son frère. Au lieu de quoi, il renia. Tout. Renier ce qu’il venait d’apprendre, renier la mort de sa princesse, et, plus que tout, renier la petite part d’humanité qu’elle avait tant bâtie de ses petits doigts de fée.
— C’est faux.
Les yeux écarquillés de désespoirs du sang-mêlé se posait successivement sur le docteur puis son jumeau, perdu et effrayé; et c’est en voyant les yeux fermés et le visage anéantis de Noah que tout explosa. En commençant par la chaise, qui, impuissante, vint s’écraser contre le mur. — C’EST FAUX. Ses yeux agrandis par la folie, son corps réchauffé par les flammes, il laissait la colère prendre possession de son corps, dirigé par dépit sur le pauvre docteur. Plus qu’un instinct animal qu’il avait tâché de cacher cinquante ans, plus que le vampire délirant dont il avait si honte. Brusquement, il se retrouva plaqué contre le mur, continuant de hurler.
— Ça suffit, Lei.
La pression contre son cou s’accentua, finissant par le faire baisser les yeux vers celui qui le maintenait contre le mur; la tristesse dans les yeux de son frère, la peine alarmante qui s’y cachait tout au fond. Pourquoi? Il ne voulait pas. Il ne voulait pas que son frère soit triste, il ne voulait pas le voir blessé. Et pourtant, ce regard meurtri détruisit le peu de coeur qui lui restait. Son cri de colère se mua en cri d’agonie, et de ses yeux, les larmes se mirent à perler.
— Elle avait pas le droit.. Noah..
Sa voix se brisa sur le prénom du blond, désormais seul accroche qui le maintenait à la vie. Il cessa de s’agiter, lâchant toute l’énergie dont il avait fait preuve, pour s’abandonner à l’ignoble fatigue qui l’avait rongé jusqu’alors. Les larmes coulaient à flot sur ses joues pâles que plus jamais Naomiie n’embrasserait. A cette pensée, le sang-mêlé se mis à geindre, passant ses bras dans le dos de Noah pour s’accrocher désespérément à son haut, la tête enfouie au creux de son cou. Dieu qu’il était fatigué. Il voulait juste tout lâcher.
Coeurs : 117 Messages : 286 Couleurs : #400000 & #007C7C J'ai traversé le portail depuis le : 02/10/2011 et on me connaît sous le nom de : MISS AMAZING. (aka Kao'). Mon nom est : Noah Lhyov Nevenscheinder-Kingston. Actuellement je suis : pas intéressé. Il paraît que je ressemble à : Fuwa Mahiro & Kurosaki Tasuku, deux BG pour le prix d'un. ♥ (IRL: Hunter sexy Parrish) et à ce propos, j'aimerais remercier : moi (avatar) + baby Melichat superawesome (gifs) + super gingin (gif signa)
Re: Sands of Time – Lei & Naomiie & Noah. | Lun 21 Déc 2015, 19:26
Ce n'était pas dans son intention de faire souffrir son frère. Mais ses mains serraient malgré lui cette étreinte autour de son cou, comme si cela allait les apaiser tous les deux. Il n'osa pas regarder son frère dans les yeux, et cacha son visage dans ses poings refermés sur le col de son jumeau. Il sentait que Lei se mettait à sangloter, et ne trouva pas le courage nécessaire pour lever les yeux, et essuyer les larmes qui roulaient le long de ses joues. À quoi bon, de toute manière c'était comme si elles ne cesseraient jamais de couler. Doucement mais sûrement, alors que la voix de Lei semblait le bercer, Noah relâcha de son frère qui enroula ses bras autour de lui. Maintenant, c'était à eux de faire face, personne ne serait là pour le faire à leur place.
— Elle a dit...
Il fut surpris de constater à quel point sa voix était brisée. Il ne s'était jamais senti aussi faible, aussi vulnérable. Il ferma les yeux, ravalant les larmes que Lei versait à sa place. Il frappa à deux reprises dans le dos de son jumeau, juste pour lui montrer qu'il était là pour lui comme ils l'avaient toujours fait. Noah et Lei n'avaient jamais affronté la mort ensemble ; ils avaient toujours fait ça seuls de leur côté. Mais ce n'était pas le genre de choses qu'ils désiraient partager l'un avec l'autre. Aujourd'hui, tous deux auraient préféré ne pas avoir à le faire.
— Elle a dit qu'elle ne nous laisserait jamais souffrir.
Ses mots n'avaient pas exactement été ceux-là. Mais peu importe, il se rappelait encore de sa voix qui le lui disait, plus rassurante que tout ce qu'il lui avait été donné d'entendre auparavant. Elle seule suffisait à éclairer un monde trop noir, aujourd'hui plongé dans une obscurité qui laissait les deux orphelins sans une seule once d'espoir de retrouver le chemin qu'elle traçait pour eux. Il frappa de son poing désormais libre contre le mur, et laissa tomber son front contre l'enduit blanc, serrant d'avantage Lei contre lui. Sa poitrine se soulevait avec peine tant il avait du mal à respirer, et on lisait sur son visage une expression de profonde douleur, tandis que son frère continuait de trembler entre ses bras.
— C'est pas arrivé. Ça ne peut pas être arrivé.
Il fit trembler la cloison en frappant dessus. La marque que laissa son poing sur le mur ne le fit pas vaciller, et il se contenta de laisser son bras retomber le long de son corps, peu importe combien d'os il s'était brisé dans le processus.
— Pourquoi elle a fait ça, Lei ?
Répéter la question qu'il lui avait déjà posée ne rimait pas à grand chose. C'était même complètement idiot quand on y pensait, mais avaient-ils réellement la tête à penser à ça ? Le monde avait perdu toute logique depuis qu'elle l'avait quittée, et la raison même qu'ils avaient de respirer semblait alors perdre son sens. Noah frappa à nouveau sur le mur et se détacha violemment de son frère, et traversa la pièce d'un pas hâtif, avant de s'arrêter devant la porte pour l'ouvrir, puis de se raviser.
— Qu'est ce qui lui a pris, bordel de merde ?!
Il mit un coup de pied dans la table, qui éclata en morceau juste à côté de Lei. Il aurait continué si seulement il restait des choses à casser dans la salle. Son rythme cardiaque se mit soudainement à accélérer, et il attrapa son crâne entre ses mains, de la même manière qu'il l'avait fait la première fois où il l'avait rencontrée.
— Elle a sauté sous les roues de cette caisse, pour le sauver. Ça n'a servi a rien putain, elle est morte pour rien !
Et il lui suffisait de passer une main sur son visage pour remarquer qu'il était trempé de larmes. Ces traîtresses qui n'avaient pas manqué la première occasion pour s'échapper.
Coeurs : 98 Messages : 328 Couleurs : IndianRed & violetred J'ai traversé le portail depuis le : 29/01/2012 et on me connaît sous le nom de : misha Mon nom est : Lei Naël Nevenscheinder-Kingston. Actuellement je suis : célibataire. Il paraît que je ressemble à : Toma (Amnesia) + Hunter Parrish (IRL) et à ce propos, j'aimerais remercier : Moi-même
Re: Sands of Time – Lei & Naomiie & Noah. | Sam 30 Avr 2016, 02:05
Depuis que ses souvenirs revenaient en vagues, Lei savait que sa nourrice lui avait un jour confié qu’il était l’aîné de quelques minutes -c’était peut-être un mensonge, il n’en savait rien. Et un aîné, pour lui, c’était quelqu’un qui devait montrer l’exemple, le plus fort des deux frères, celui toujours là pour guider. Pourtant, là, dans cette salle d’hôpital glacée, il n’avait rien d’un grand frère. Il n’avait rien de fort, rien de solide. Dévasté, vide et terrifié, sans doute. Anéantis? Sûrement.
Ses doigts tremblaient sur le tissu et les larmes ne voulaient plus s’arrêter. Il n’essayait même pas. C’était normal, non? Les pensées se bousculaient dans sa tête mais rien n’était clair, rien n’était plus omniprésent que la réalité qui arrachait son coeur du bout des griffes. Naomiie était morte. Décédée. Partie. Pouf, envolée. Il se mord les lèvres jusqu’à sentir le goût du sang sur sa langue, sa vision brouillée et son torse en feu. Il avait peur, il avait mal, il s’en foutait. La main de son frère dans son dos le fait inspirer une grosse bouffée d’air entrecoupée de sanglot et il ferme les yeux quelques instants, tentant de faire le vide dans sa tête.
— Elle a dit qu'elle ne nous laisserait jamais souffrir.
La voix brisée de Noah achève le coeur du vampire et fait trembler ses lèvres. Ils étaient à deux dans la douleur, à deux dans l’horreur, à nouveau réuni. Et lui qui pensait que plus rien ne pouvait déclencher leur malheur. La peine de son jumeau semble se superposer sur la sienne, et il se dit que ça doit être ça, l’empathie. Entre jumeaux, c’était différent, mais tout aussi puissant. Le nez enfoncé dans son cou, son souffle chaud sur sa peau, il laisse les larmes couler au fur et à mesure que toute la tragédie atteint sa raison. Et lorsque Noah le sert contre lui, il ferme les yeux et referme son étreinte. Je suis là. On est là. On sera toujours ensemble. C’est promis.
— C'est pas arrivé. Ça ne peut pas être arrivé.C’est le cas, Noah. C’est le cas.Pourquoi elle a fait ça, Lei ?
Il avait senti le mur trembler derrière lui et avait serré les paupières. Tout ce qu’il voulait c’était que ce cauchemar s’arrête. Qu’ils retournent à la maison et que Naomiie sonne le lendemain matin pour sortir en ville. Mais il savait, il savait que c’était fini, parce qu’il a déjà vu la mort tant de fois que, même si ça faisait mal, même si ça paraissait irréel, inconcevable, c’était là et ça arrachait l’âme avec les dents. Et quelques secondes il se demande si Noah aussi, lui, a déjà vécu ça. La mort, par centaine, par millier, un nombre inimaginable de vie gâchées par une gâchette trop de fois enclenchée. Et à cette pensé une énième larme coule sur sa joue, et Lei se fait violence pour oublier. Alors quand Noah s’écarte brutalement de lui, il lève la tête, perdu, ses doigts cherchant quelque chose à quoi s’accrocher -une vie, un espoir, une étoffe, des doigts, n’importe quoi- avant de passer ses manches sur ses joues. Lui, il s’arrête au niveau de la porte et Lei sent la colère, le déni, son jumeau brûler de désespoir.
— Qu'est ce qui lui a pris, bordel de merde ?!
Il sursaute au ton de son frère et se laisse tomber contre le mur, les yeux rivés au plafond. Comme ça, c’était un peu comme si les larmes arrêtaient de tomber. Les yeux fermés, les lèvres tordues, les poings fermés, il ne réagit pas lorsque la table vole en éclat, lorsque la colère de Noah explose dans la pièce. C’était normal, non? L’un réagissait avec calme, l’autre par la folie. L’un s’exprimait par la colère, l’autre par les larmes. Ça avait toujours été comme ça, entre eux.
— Elle a sauté sous les roues de cette caisse, pour le sauver. Ça n'a servi a rien putain, elle est morte pour rien ! Et chaque mot lui fout un coup dans la poitrine, chaque partielle de vérité, chaque raisonnement brusquement tragique. Et dans son malheur, c’était un bout de rage à l’égard d’Aaron qui surgit au milieu, une espèce de colère monstre comme il en avait peu ressenti depuis cinquante ans. Il avait tout prit. Ce bâtard leur avait tout prit et il s’était enfui en crevant lâchement. Il savait bien que c’était injuste de le penser. Injuste de voir les choses comme ça. Mais comment faire quand il n’a rien d’autre qu’un jumeau déchiré pour se rattacher?
— Errm, messie- — Non. Sa voix était froide et sans appel, mais ses yeux étaient vide lorsqu’il les pose sur le médecins. Et ses mots ne sont plus qu’un souffle désemparé lorsqu’il termine ses propos. S’il vous plais.
Laissez-nous exploser maintenant avant que tout empire et qu’on les rejoigne au ciel trop tôt aussi. Ça, il le garde pour lui, parce qu’il espère être le seul assez instable pour le faire. Et comme s’il voyait un regard lourd de jugement, le médecin baisse la tête, la hoche doucement et sort en fermant la porte. Alors Lei se laisse glisser au sol et se remet à pleurer, à l’unisson avec les larmes de son jumeau.
— Elle était si jolie. Elle. Naomiie, elle méritait pas ça. Pas de finir sous un camion.
C’était des gémissements plus que des paroles, des implorations plus que des affirmations.
— Il nous l’a volée en l’embarquant avec lui.
Et il y avait ce ton amer et venimeux dans sa voix, au fur et à mesure que ses yeux rougeoyaient et que ses crocs s’allongeaient.
Coeurs : 117 Messages : 286 Couleurs : #400000 & #007C7C J'ai traversé le portail depuis le : 02/10/2011 et on me connaît sous le nom de : MISS AMAZING. (aka Kao'). Mon nom est : Noah Lhyov Nevenscheinder-Kingston. Actuellement je suis : pas intéressé. Il paraît que je ressemble à : Fuwa Mahiro & Kurosaki Tasuku, deux BG pour le prix d'un. ♥ (IRL: Hunter sexy Parrish) et à ce propos, j'aimerais remercier : moi (avatar) + baby Melichat superawesome (gifs) + super gingin (gif signa)
Re: Sands of Time – Lei & Naomiie & Noah. | Ven 30 Juin 2017, 02:41
Il aurait voulu détester Aaron. Diriger sa haine envers lui était la chose la plus facile à faire. Le blâmer pour tous leurs maux était le raccourci le plus évident, la solution à tous les problèmes. S'il ne faisait pas partie de la vie de Naomiie, si son existence même était remise en cause, alors jamais il n'aurait traversé la route au moment où la voiture passait. Jamais il n'aurait été inconscient au point de traverser sans regarder. Jamais elle ne se serait élancée derrière lui. Jamais elle n'aurait pris l'impact à sa place. Jamais elle ne serait morte.
Mais il faisait partie de sa vie depuis bien plus longtemps qu'eux, sa place était plus légitime que la leur. Et si l'on allait dans ce sens, peut-être même qu'il la méritait plus qu'eux. Qu'avaient-ils fait, les Nevenscheinder, pour avoir le droit de marcher à ses côtés ? D'être là lors de ses derniers instants ? Si l'on allait encore dans ce sens-là, peut-être que si elle ne les avait pas connus, elle n'aurait pas cherché à les rencontrer ce jour-là, à cet endroit-là. Peut-être qu'elle et Aaron auraient emprunté une autre route, moins fréquentée et plus tranquille. Peut-être qu'elle ne serait pas morte.
C'était facile de haïr. Noah l'avait fait toute sa vie, parce qu'elle était aussi éphémère que l'amour mais qu'une fois partie, ne laissait pas une plaie béante qui prenait le temps d'une vie pour cicatriser. Et qu'est ce qu'elle était longue, la vie.
— Je l'aurais tué s'il n'était pas mort.
Sa phrase n'avait aucun sens, mais ses pensées n'en avaient pas plus. Haïr un garçon qui était mort ne leur apporterait rien.
— J'arrive même pas à le haïr. C'était à cause d'elle. Je me déteste, pour pas avoir réagi à temps.
Il tourna les talons et posa une main sur la poignée de la porte.
— On rentre à la maison, Lei. On n'a plus rien à faire ici.
Non, ils n'avaient rien à faire ici. Dans un premier lieu, ils n'avaient rien à faire dans sa vie. Mais ils avaient cherché à rester, et maintenant c'était elle qui était partie.
— X —
Il jeta un dernier coup d'oeil à son frère avant de se baisser pour soulever la cage de verre. Ils étaient deux à le faire, et cela semblait suffire car personne n'osa leur faire l'affront de leur proposer de l'aide.
Ils allaient l'accompagner jusqu'à sa tombe, mais jamais les choses n'auraient dû se passer de cette manière. Ce n'était pas comme ça qu'il avait imaginé les choses. Il s'était vu, une fois, l'accompagner jusqu'à l'autel. Lei à son bras gauche, et Noah à son bras droit. Elle aurait eu un sourire énorme -ce sourire qui prouvait qu'elle ne pouvait être plus heureuse, et Noah en était persuadé, elle aurait fait une mariée magnifique. Peu importe qui l'attendait au bout de l'allée, si elle décidait que c'était la personne qui lui fallait, alors les Nevenscheinder l'y accompagneraient. Pour le plus beau jour de sa vie, ils auraient été là.
Mais ce n'était pas comme ça que les choses s'étaient passées. Il sentit les muscles de sa mâchoire se contracter alors qu'il songea que jamais Naomiie Alyn ne serait mariée. Qu'elle ne serait jamais la maman idéale qu'elle aurait dû être. Qu'elle ne vieillirait pas jusqu'à mourir dans son lit, à quatre-vingt ans après une longue vie remplie d'aventures, de bonheur et de rires.
Non, tout ça elle n'allait pas le connaître, parce qu'ils l'enterraient aujourd'hui.
Les Nevenscheinder déposèrent le cercueil transparent à leurs pieds, et Noah eut le loisir de contempler une dernière fois le doux visage de celle pour qui il aurait donné sa vie s'il avait pu. La voir dans une robe blanche, le visage encadré par les centaines de fleurs qui décoraient l'habitacle, déclencha une douleur vive dans la poitrine de Noah. Peu importe quel genre de robe elle aurait porté, Naomiie aurait fait une mariée magnifique.
Noah ferma les yeux lorsque l'oracle prononça la première prière en elfique, la langue maternelle de la jeune fille. Il porta trois doigts à ses lèvres et déposa un dernier baiser à l'intention d'un ange parti trop tôt.
Coeurs : 98 Messages : 328 Couleurs : IndianRed & violetred J'ai traversé le portail depuis le : 29/01/2012 et on me connaît sous le nom de : misha Mon nom est : Lei Naël Nevenscheinder-Kingston. Actuellement je suis : célibataire. Il paraît que je ressemble à : Toma (Amnesia) + Hunter Parrish (IRL) et à ce propos, j'aimerais remercier : Moi-même
Re: Sands of Time – Lei & Naomiie & Noah. | Mer 03 Jan 2018, 23:19
Sands of Time — This is goodbye. —
Il sentait la colère de son frère autant qu’il avait vécu la sienne, et le voile rouge se mêlait à l’impression que ses poumons s’enflammaient. Peut-être parce que, plus que le deuil, il était mortifié par la voix de Noah. Sa colère s’ajoutait à sa propre tristesse pour laisser un vide au creux de son ventre et l’envie de pleurer jusqu’à s’endormir. Ses dents se rétractent et son regard vacille, il perd sa colère et son émotion pour ne ressentir que du vide. Rien. Il lui manquait une petite main pour s’accrocher à la sienne, et il se sentit soudain terriblement glacé.
— Je l'aurais tué s'il n'était pas mort. J'arrive même pas à le haïr. Je me déteste, pour pas avoir réagi à temps.
Il lève des yeux vitreux et sa lèvre frémis. Il le comprenait tellement. Tellement. Il en a vu des gens mourir devant lui, il a senti la peine d’être incapable de ramener les autres à la vie, mais personne ne l’avait laissé aussi anéanti que Naomiie.
— On rentre à la maison, Lei. On n'a plus rien à faire ici.
Parce que c’était fini. Tout était fini. Il se relève, emboitant mécaniquement le pas de Noah, et ferme derrière lui la porte avec un arrière-goût de fatalité.
//
Elle était magnifique. Elle paraissait presque vivante, juste endormie, au milieu des fleurs qui ne faisaient qu’approcher la beauté qu’elle dégageait. Sa robe aussi blanche et immaculée que ses cheveux, ses pommettes un peu rosées, et dans sa cage vitrée, elle avait l’air d’être une princesse. Une princesse endormie prête à se réveiller au moindre baiser d’un prince, et Lei, à ses côtés, attendant patiemment qu’elle se redresse et lui sourie. Quand bien même elle était déjà une princesse, et n’avait pas besoin de prince. Mais elle n’était pas vivante, et sa poitrine restait immobile. Le costume paraissait lourd sur ses épaules; il aurait préféré le porter en d’autre occasion. N’importe quelle autre occasion. Il aurait voulu s’enfuir, ignorer la cruelle vérité, mais c’était l’heure des adieux. Ses doigts effleurent le verre un cours instant, et il s’étonne de sentir les larmes lui monter aux yeux. Il pensait les avoir déjà toutes usées, chaques nuits depuis l’accident. Sa main cherche celle de son frère et s’y agrippe, cherchant une chaleur qu’il est effrayé de ne jamais trouver à nouveau. Il n’a pas envie de dire au revoir. Il n’a pas envie d’enterrer Naomiie. Il n’a pas envie de voir son jumeau détruit. Il n’a pas envie de tourner la page. Mais il n’avait pas envie de la voir mourir, et c’est trop tard. Elle est déjà partie.