Perditions musicales [fini]

Ruth regarda le ciel, pas un nuage gris en vue, c'est limite si la pluie lui manquait. Cette eau tombant du sol durement et sur elle. Ça lui manquait, heureusement ça arrivait de temps à autre. L'enseignante alors par ce temps sortait, alors que d'autres voulaient éviter l'intempérie. Ce n'était pas son cas. Elle remonta sur son nez son écharpe rouge, détonnant avec sa veste brune assez élégante qui cachait ses vêtement trop ordinaire. Mais qu'elle avait tout même agrémenté d'un nœud papillon pioché au rayon des hommes. Pourquoi se priver alors qu'elle était une femme, c'était ridicule. Son ruban retenant ses cheveux était blancs avec des motifs presque pas visible sauf quand on s'y attardait. La vampire sourit. Elle s'installa sur la pelouse, heureusement presque sèche. Elle prenait sa guitare sur les genoux. Il n'était pas rare qu'un élève écoute ou lui dise d'aller ailleurs prétextant un truc banale, sur lesquels la dame demandait des preuves. Oui, elle n'allait pas laisser les élèves dicter leurs lois. Surtout par des élèves qui foutaient rien et préférait faire des bêtises. Elle posa sa main sur les cordes. Puis écouta le plus attentivement si elle n'était pas désaccordée. Ce qui demandait tout de même du temps. Surtout pour une femme qui comme Ruth ne pretait pas grande attention à ça. Sauf que là, elle avait voulu bien faire. Pour rendre hommage aux muses. Ou du moins essayer. Elle était tout de même limitée. D'ailleurs elle commença à jouer un morceau, un de ceux qui invitait à boire. L'a prof savait que certains reconnaîtrait, alors elle cessa, non sans regarder autour d'elle. Elle préférait passer sur autre chose. Une vielle chanson qu'elle écourtait alors qu'elle était plus jeune et sur terre. Bloquant un peu ses pensées et ses émotions aux autres télépathe, occupant sa capacité par le même moment. C'était un pouvoir qu'elle contrait souvent, elle utilisait pendant les examens. Afin de vérifier que tout allait bien, et qu'il avait pas de triche.

Elle continuait un moment, passant d'un style à un autre sans en être gênée. Elle se permit même reprendre une musique qu'elle avait entendu comme ça. Que brièvement, inventant un peu le suite, l'imaginant un peu. La transformant en joyeuse fête alors que cette musique était triste, normalement. Mais ça, Ruth l'ignorait totalement. Préférant se fier à ce qu'elle avait entendu, un morceau d'une chanson, ce morceau resterai incomplet. Elle s'accorda un pause. Vérifiant ses doigts quelques minutes. Elle prit un médiateur, une vieux morceau de plastique avec presque effacée, elle remontait à plus d'une cinquantaine d'année. A part cette date, il n'avait rien de particulier. Il permettait juste d'éviter les callosité se forme sur la main de la dame qui adorait l'histoire. D'ailleurs, elle voulait fait l'histoire l'homme en musique, mais comme devait-elle s'y prendre. Il gratta son menton. Sans trouver quelque chose. Elle commençait un début sauvage, comme les hommes des cavernes, la fatiguant un peu, d'ailleurs. Elle souffla, elle devait exprimer la sauvagerie, mais pas trop en faire surtout que l'homme devait se civilisé de plus en plus.

Les cordes tendues, la musique remplissant l'air autour d'elle. Ruth aurait pu oublier ce qui l'entourait. Sauf qu'elle restait une enseignante, elle ne pouvait se permettre d'insister à boire. Elle pourrait parler d'histoire en même temps qu'elle composait. Enfin, essayer de le faire. Après tout l'enseignante avait appris sur le tas. Sans passer par la case solfège, c'était à peine si elle savait lire une partition, pourtant elle aurait bien voulu en savoir plus. Apprendre de soi-même n'avait pas que des avantages. La vampire continua à chercher son rythme pour entrer dans les diverses âges de la préhistoire, avant le passage à l'écriture. Qui venait des milliers d'années plus tard. Ce qui pouvait se traduire par une certaines longueur dans sa composition, elle devait surtout montrer que l'homme moderne était encore jeune à d'autres civilisations. Elle se grattait le coup, c'est là qu'elle remarquait une jeune fille. Elle avait dansé durant la musique. Ça amusa la dame passionnée d'histoire. Elle sortit un des premiers morceaux qu'elle avait joué, un morceau typiquement espagnol. Souvenir d'un de ses amours perdus. Elle s'amusait à voir bouger la demoiselle. Elle chantonnait un peu emportée, elle chantais pas très bien en cette langue, elle n'était une chanteuse hors pair. Elle savait être juste, c'était déjà bien. Elle rit à la fin de son morceau, impressionnée et amusée par cette demoiselle.

« Je n'ai pas vu une telle danse depuis des années.... Je ne moques pas, jeune fille. Je suis surprise de votre danse, vous avez un sacré truc. On dit que les blancs ne savent pas danse. Je crois que les personnes disant ça, ne vous ont jamais vues. Je suis Ruth Inès Pieter. Quel est votre, chère demoiselle ? »

Comme d'habitude, l’enseignante avait beaucoup parlé. Elle ne pouvait s'empêcher, elle était une femme assez bavarde. Le silence ne lui allait décemment pas. Elle sourit, quand bien même elle était un peu intrusive. Mais que pouvait-on lui dire contre ça. Elle avait joué dans l'académie, déconcentrant les rares personnes étudiant dehors. Ou faisait semblant sous ses yeux verts. Généralement, on ne va pas dehors pour apprendre. Enfin c'était rare. Surtout pour la concentration. La nature n'était pas silencieuses, elle chantait, elle bougeait, parfois discrètement, peu perceptible aux regards des gens. La dame l'avait observé longtemps. Son affilié était chez elle sûrement, en train de dormir, elle lâcha un soupir. Quel gros flemmard, celui-là. Elle rit doucement, bloquer ses pensées aux autres était un automatisme, vu qu'elle fouillait parfois dans les têtes des gens. Son pouvoir servait maintenant que rarement. Souvent dans des cas extrêmes.

« Quels sont vos études ? Car je vous ai jamais vu à mes cours. Donc, je suis un peu curieuse. Je suis enseignante en histoire. »

Ce qui faisait d'elle une espèce de conteuse. Même si elle faisait de son mieux pour rendre son cours passionnant, elle avait quelques failles. Comme toutes personnes dans ce monde. Même les dieux n'étaient pas infaillibles. Elle avait un bel exemple avec son compagnon temporaire de Yoga. Rencontrer Arès, c'était quelque chose qui resterait dans son esprit.

Ruth rit doucement. Elle ne se moquait pas. Ce n'était pas vraiment son but pour moment. Puis elle dénigrait pas sans avoir une raison valable. Elle avait sa fierté. Elle était un peu timide, ça faisait sourire l'enseignante. Elle restait assise la guitare sur ses jambes couverte de sa robe. Elle laissa son souffle chaud se mêler à l'air tiède. Elle se laissa approcher par la jeune fille. Bien qu'il avait des ressemblances. L’enseignante resta tout à fait normale. Elle en avait vu des choses en presque deux siècles. Elle se présentait à elle, enfin. Elle écoutait, sa main étant restée sur le cordes de l'instrument. Des études pour devenir journalistes, elles devrait être dans son cours. Car en apprenant le passé, elle pourra comprendre le présent et peut-être le futur. Elle pouffa quand elle l'entendais dire qu'elle aimait beaucoup bouger. Elle allait être servie avec ce métier. Elle avait peur de danser en public. Elle confirmait son idée. Les yeux verts de la fanatique d’histoire brillèrent. Elle aimait qu'on s'intéresse à sa matière, elle en valait la peine. Elle se leva, mettant la guitare sur le sol et tapotait l'épaule gauche de la jeune femme en face d'elle.

« Tu peux me tutoyer et me nommer madame, bien que je sois pas mariée, j'en ai pris l'habitude. Le journaliste t'ira bien, ça serait un plaisir de te voir à mes cours. Sache que je ne suis pas la plus tendre des enseignantes, mais je sais récompenser les efforts. Joli haut que tu portes. »

Ruth se réinstallait. Histoire d'être plus à l'aise, d'ailleurs ? Elle souleva un sourcil.

« Installe-toi, tu ne vas pas rester planter là et faire concurrence aux arbres. »

L’enseignante disait ça sur le ton de la plaisanterie. Ce n'était pas méchant. C'était un conseil. Surtout qu'elle s'était mise à parler vêtement. Vu que sa colloc s'en fichait un peu. Elle s'était permise de remarquer la chose, parce qu'elle semblait plus apte à faire attention à ce genre de détail. La vampire plus âgée pourrait parler des heures de la mode à travers le temps, une véritable encyclopédie à elle toute seule. Il lui arrivait lors d'événement prévu par l’école de porter des vêtements qui faisaient ancien. Ce qui amusait pas mal ses élèves, mais aussi ces collègues. La seule chose que la dame n'aimait pas trop, c'était le corset. Ou le tortureur, comme elle le surnommait. Un joli surnom pour une chose horrible à porter.

« À part ça, si mes sens ne me trompent pas, tu es vampire. »

Ruth était toujours à l’affût d'histoire, même celle qui semblait un peu inutile. Le passé était important, même si ce dernier n'avait que l'âge d'une adolescente. Puis cette fois, elle avait eu droit à un nom ce qui la changeait de l'inconnue dans la bibliothèque. Elle pourrait la nommer par un nom, pas par un surnom donné à l'arrache. Car la blondinette le faisait parfois, pour s'y retrouver en début d'année. Une centaine d'élèves avec un nom à retenir. Parfois plus.

Ruth avait ce petit sourire, celui qu'elle faisait quand elle était de bon humeur. Elle avait appris pendant ces jeunes années à distinguer les gens, les odeurs. Certains humains avaient un goût horrible. Il en avait fait l'expérience, bien malgré elle. La jeune fille confirmait ses dires. Elle rit doucement. Elle voyait rarement faux. L'enseignante n'était pas plus surprise de voir une humaine devenir une des siens. Mordue. Elle-même pouvait faire ce genre de choses, elle n'en avait aucune envie. Ni aucune opportunité. Elle écoutait patiemment son histoire. Une de plus qui viendrait garnir la bibliothèque impressionnante qui peuplait son esprit. C'est ce que pensais Enzio, en tout cas. Un bon bon enseignant, à défaut d'avoir été une personne correcte. Il avait du avoir une raison pour donner une certaine liberté à sa mordue. Car bien souvent. Les sang-purs traitaient leur mordu comme des esclaves. Alors que l'esclagisme avait été aboli dans la plupart des pays du monde. Ce n'empêchait pas une déviance d'apparaître, mais là n'est pas le sujet. Elle parlait de choses qui se faisait. La plus âgée des blondinette restait silencieuse. Elle était une bonne auditrice, quand elle le voulait. Elle rit doucement à sa relation avec cet homme. Quel étrange personnage. Elle finit par entendre les excuses de cette jeune femme. Elle se contentait de la regarder avec des yeux plein d'affection. C'était son côté protecteur qui faisait sûrement ça. Elle voulait apprendre à faire comme elle le faisait. La fan d'histoire pouffait un peu. Elle était convaincue de son souhait. Elle haussait les épaules. Sa guitare était inutile. Elle était bien à côté d'elle.

« Ce n'est pas quelque chose que j'ai acquis naturellement. C'est un apprentissage. As-tu déjà bu du sang à même le cou, jeune fille ? »

Autant mettre ce qu'elle savait sur le tapis. Elle était passé du ton doux à celui plus professionnel. Sachant ce qu'elle disait. Elle avait appris avec la pire des enseignantes, ce genre de choses. Pour éviter les maladies. Maintenant, elle pouvait distingué une race d'une autre, car elle s'était adapté à l'île et ses étranges habitants. Elle se demandait si elle avait déjà rencontré un homme ou une femme venant d'ici. Car les goût et les couleurs ça se discutait pas.

« Boire le sang de vampire est dangereux, sauf dans ton cas celui de ton maître. Il y a ce qu'on appelle les Symfonias, autrement nommé calice dans les romans de fictions. C'est assez rare à trouver. Savoir que ça existe est important. Ça dépent des préférences des vampires. Les races, ont un goût spécial, mais chaque individu est différent à sa manière. Si tu mords deux fées par exemples, la base du goût sera la même, c'est dans la nuance qu'elle se différencieront. C'est goût de base qui m'as conduit à reconnaître les odeurs, d'abord des vampires. Question de survie, la folie est commune pour les vampires qui se boivent entre eux. Mais hors de question de parler de ce lien Somfonia comme un vulgaire objet dont se servait les humains autrefois. »

Ou d'une insulte d'un québecquois. Ou choix, mais ça c'était qu'un détail.

La vampire pouvait voir ses réactions. Elle s'en amusait. Vraiment peu de temps qu'elle était à mordre pour se nourrir. Ce geste, il ne pouvait pas la tromper. Une main qui venait vérifier le cou. Elle sentait bien que cette histoire allait durer un moment. Parler de ses choses, c'était normal. Pour une mère devant un enfant, ou un maître face à son mordu. Elle tirait bien les oreilles de celui qui l'avait transformé. Il savait pas certaines choses. C'était excusable. Mais pas lui dire pour le sang de vampire. C'était une grosse erreur. Qui aurait pu tourner mal, très mal. Le fait qu'elle ai déjà bu était un bon signe. Elle pouvait poser des bases sur ça. C'était mieux que partir de zéro. Pas qu'elle n'avait la patience. Pour faire son boulot. Ce côté de sa personnalité était essentiel. Elle rit doucement quand elle disait ne pas reconnaître les différences races. Sauf celui des demi-dieux. Car elle avait bu beaucoup. Puis la jeune demoiselle s'interrogeait sur les Symfonia. Elle sourit. Comment expliquer ce genre de lien à un nourrisson. Car pour l'enseignante c'était un peu près ça à ses yeux. Elle se grattait le menton, songeuse.

« Bien entendu, je vais tenter d'expliquer ce lien. C'est quelque chose d'impossible à contrer. C'est comme si tu étais attiré par un aimant par cette personne. Et aussi, plus aucun sang à part celui de Symfonia ne semble bon. Comme si tu buvais du jus de tomate. Les mordus, comme toi, en ont un. Les vampires de sang-pur peuvent en avoir trois maximum. C'est parfois une attraction si forte qu'elle se transforme en amour. Ce qui est souvent le cas. Pas toujours, c'est fréquent. Je dis ça, car moi j'ai été amoureuse des miens. La perte est horrible, comme si on arrachait une partie de ton âme... »

C'était peut-être pour ça que Ruth était seule sur l'île. Elle se demandait comment une demoiselle comme elle pouvait se lier avec une personne, peut-être un demi-dieu, vu qu'elle semblait les apprécier. Ce qui la fit rire un peu. Même si les pensées avaient été négatives un peu plus tôt que ça. Elle se sentait prête à aborder les préférences. Elle respirait doucement, calmant son rire. Passer d'une émotion à une autre n'était plus vraiment de son âge. Elle devait faire de son mieux pour qu'elle saisisse le principe. Pour l'aider. Peut-être que cette petit trouverait une personne pour combler sa faim, indifféraient de l'amour. Décidément. Elle était parfois vieux jeu. Mais que pouvait-elle y faire contre ça ? Pas grand chose.

« Dis-moi ce que tu pense du demi-dieu ou déesse que tu as bu, le goût. Après je tirerai mes propres conclusions. Mais aussi les sensations, est-ce que ça t'as plu. Tu peux le quantifier avec des chiffres, si tu le souhaites. »

C'est une conversation tout à fait normale. Mais d'autres oreilles pouvaient la juger effrayante. Mais elle s'en fichait. C'était important pour ce qu'elle voulait avoir, c'est à dire le flair qu'elle avait. Comme celui d'un vieux flic. Comme le disait les jeunes.