Coeurs : 48 Messages : 157 Couleurs : Law (#003366) & Alpha (#6E0B14) J'ai traversé le portail depuis le : 13/10/2015 et on me connaît sous le nom de : Kenza ❀ (T.Brownie) Mon nom est : Thomas Conner Law Phoenix. Actuellement je suis : Célibataire et hétéro. Il paraît que je ressemble à : Cain (Starfighters) & Hibari Kyouya (KHR) & Ian Somerhalder (IRL) et à ce propos, j'aimerais remercier : My lovely bitch (sign)
Re: » Mind Games || Phoenix Brothers | Ven 25 Mar 2016, 23:28
MIND GAMES
Stelian & Nathanaël & Thomas
Thomas avait le coeur en miette. Il l’était depuis sa première rencontre avec Stelian, et même si c’était subtil, il avait depuis perdu un peu de sa joie de vivre caractéristique. Le revoir dans de telles conditions aggravait considérablement son état, et il sentait le sang battre à ses tempes à une vitesse folle alors que le regard de son frère ne cessait pas de se faire tranchant comme une lame de rasoir. Thomas se sentait à vif, sans son armure de sarcasme. Les mots acerbes de Stelian le perçaient plus profondément encore, et il s’acharnait à refouler sa rage et son chagrin pour garder un minimum de contenance devant lui. Lui qui savait si bien être de marbre même quand tout allait mal. Fut un temps, Thomas aurait pu se vanter de savoir deviner si l’attitude glaciale de son frère était sincère ou toute de toc. Mais depuis leur dernière rencontre -peut-être même depuis quatre ans en fait- il ne savait plus.
▬ Tu joues les chevaliers blancs un peu trop tard, Thomas.
Sa mâchoire se crispe, ses dents grincent. Et malgré cette petite voix dans sa tête qui lui répète d’enterrer sa colère et de hurler enfin ce qu’il a sur le coeur, il y a ce rictus qui pousse au coin de ses lèvres, il y a cette amertume qui lui brouille la vue, et il y a ces mots qui dégueulent trop de rage pour ne pas lui arracher la gorge au passage.
▬ Tu veux vraiment qu’on parte sur ce sujet maintenant ?
Les battements s’affolent encore et la gorge se noue. Parce que derrière leur rancune fraternelle se jouait également le jeu de l’alpha, savoir lequel prendrait enfin le dessus sur l’autre, lequel était le plus légitime. Pendant un temps, Thomas n’avait pas vu de problème à laisser Stelian sur le devant de la scène, mais c’était un acte différent qui se jouait dorénavant. Et s’il avait plus de mal que son frère à rester de glace -car il n’était pas lui- il refusait de le laisser mener la danse. Par colère, par rancune, et par fierté aussi, il fallait l’avouer. Une saloperie de fierté mal placée qu’il ne voulait perdre face à lui.
▬ Nathanaël s'est faite agressée. Je l'ai ramenée ici pour qu'elle se repose.
Pause. Ses traits crispés se muèrent en une expression plus surprise et sa bouche s’entrouvrit légèrement sous le choc. Thomas tourna enfin la tête vers Nathanaël, un éclat d’inquiétude et d’impuissance dans le regard. Et ça lui fendit un peu plus le coeur de la voir dans cet état, habillée d’une chemise trop longue, le visage décomposé, assise sur le matelas comme si ses jambes ne pouvaient plus la porter.
▬ Devrais-je te dire que tu m'as manqué, mon frère ?
Thomas reporta son attention sur Stelian en fronçant les sourcils. Ça l’écoeurait ce self-control implacable. Ça le faisait grincer des dents et serrer les poings. Mais avant qu’il ne puisse ouvrir la bouche pour rétorquer, le rire clair de Nate résonna dans la pièce avant de se briser comme du cristal qu’on laisse tomber.
▬ Pardon. C’est juste que pendant tout ce temps, aucun de vous n’a pensé une seule fois à mentionner l’existence de l’autre ?
Bam. La culpabilité qui lui revint en pleine gueule lui fit l’effet d’un coup de poing dans l’estomac. Thomas en avait à revendre de la culpabilité ces derniers temps, mais en avoir à l’égard de Nate, c’était trop. Et les larmes qui se mirent à rouler le long de ses joues pâles furent les gouttes d’eau qui firent déborder le vase. Thomas jeta un dernier regard douloureux à Stelian avant de s’éloigner de lui pour se diriger vers elle. Doucement il s’accroupit devant elle, et après une seconde d’hésitation, l’une de ses mains vint serrer ses doigts fins tandis que l’autre se posa avec milles précautions sur sa joue. Du bout du pouce, il tenta de chasser les larmes qui coulaient à flots, et avec cette proximité, il remarqua les hématomes qui marquait le visage de son amie, et sa main se serra un peu plus autour de la sienne, tout comme sa propre poitrine semblait se resserrer autour de ses poumons. Et quand sa voix craquelée par les sanglots sembla ébrécher son âme elle-même, il n’y tint plus et se redressa en glissant sa main contre la nuque de Nathanaël pour la ramener contre son torse.
▬ C’est bon, calme-toi je vais t’expliquer, murmurait-il en flattant sa nuque pour l’apaiser.
Il y avait ce mot qu'il avait sur le bout de la langue, ce "pardonne-moi" qu'il crevait de lui dire. Mais il n'y parvint pas, parce que Stelian était là. Et pour ce qu'il avait subit à cause de lui, il savait que s'il s'excusait devant Nate, il allait devoir le faire devant lui également. Et il n'était pas prêt à ça. Finalement, Thomas n’était pas si doué pour jouer les hommes de glace.
Coeurs : 90 Messages : 169 Couleurs : #8BB5D2 J'ai traversé le portail depuis le : 03/07/2015 et on me connaît sous le nom de : elda. Mon nom est : Stelian Calvin « Josh » Phoenix Actuellement je suis : en couple avec une « fille de ». Il paraît que je ressemble à : (tyl) Hibari Kyoya - KhR & Ed Westwick (irl) et à ce propos, j'aimerais remercier : my only one Doudou - T.Brownie (avatar) et Tia-chou (signature)
Re: » Mind Games || Phoenix Brothers | Dim 27 Mar 2016, 17:02
MIND GAMES
▬ Pardon. C’est juste que pendant tout ce temps, aucun de vous n’a pensé une seule fois à mentionner l’existence de l’autre ?
Les syllabes tranchées resonnèrent dans la pièce silencieuse de longues secondes, et l'ambiance se pesait plus que ce que Stelian n'aurait jamais pû imaginer, même en voulant instaurer une atmosphère si morbide lui-même. Pourtant, un ritcus arrogant fleurit sur ses lèvres serrées. Nathanaël n'était plus qu'une vaste blague pour lui depuis son rejet franc, et les paroles qu'elle prononçait l'irritaient autant qu'elles le blessaient. À quel moment aurait-il pu placer dans une conversation qu'il avait un jumeau ? Entre deux positions sexuelles ? C'était risible. Ridicule. Et en même temps, une vérité qu'il aurait volontiers avouer s'il ne s'était pas forgé une armure de glace pour se protéger du reste du monde.
▬ C’est bon, calme-toi je vais t’expliquer.
À ce moment, Stelian ne put réprimer un éclat de rire nerveux, qui se voulait volontiers moqueur si jamais on passait outre le fait que lui-même avait un coeur. Lui expliquer ? Et quoi ? Il n'y avait rien à dire, et s'il y avait quelque chose, qu'il ne le fasse pas en la présence de son jumeau qu'il tuait une nouvelle fois chaque moment où il se présentait devant lui, sans s'excuser de quelque façon. Si Calvin avait eu le tort de ne pas réagir à l'enlèvement de Keira, il considérait Law comme bien plus coupable encore, et de ce qu'il n'avait jamais réussi à protéger - avait-il seulement chercher à le faire.
« Non ? Tu vas t'expliquer ? Toi ? Laisse-moi rire, Thomas. »
Stelian fit les cent pas, autour de Nate et Thomas d'abord, pour finalement se rasseoir sur le fauteuil de cuir au centre de la chambre, sur lequel il était quelques minutes encore.
« Tu vas lui expliquer pourquoi t'étais pas là pour la secourir ? Pourquoi t'as rien pu faire ce soir alors qu'elle était en danger ? »
C'était ses propres crimes qu'il hurlait lui-même, à l'instant. Nathanaël n'était plus que le triste reflet de leurs erreurs mutuelles, et si ses larmes avaient fait trembler le Diable lui-même, la carapace insensible était revenue instantanément. Mais s'était effondrée au principe même d'explications de la part de son frère.
« J'ai été là cette fois. Toi non. »
Et tout d'un coup, la voix résonne plus fort, et l'échange entre les deux frères les coupait du reste du monde, devenu sourd, muet, aveugle. Il s'était relevé, contre sa propre volonté. Ce n'était plus son cerveau qui dictait ses actes, encore moins ses paroles, seulement son coeur qui hurlait sa propre douleur.
« Tu vas lui expliquer aussi pourquoi tu m'as pas cherché une seule fois, alors que moi y a pas eu une minute de ta vie de merde que je ne connaisse pas ? Parce que moi je t'ai surveillé putain, moi j'ai fait attention à toi, parce que moi, malgré tout, je suis pas un putain d'égoïste qui se fout de ce que sa propre famille peut devenir. »
Stelian n'hurlait pas, mais sa voix grave s'était transformé en cri imperceptible s'il n'avait pas déchiré son esprit pour y trouver la sale vérité qui avait fait ce qu'il est aujourd'hui.
« Moi je t'aurai pas laissé crever comme un chien. »
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Re: » Mind Games || Phoenix Brothers | Mar 19 Avr 2016, 19:45
MIND GAMES
Stelian & Nathanaël & Thomas
Il s’en voulait, dieu comme il s’en voulait. C’était comme si tous les choix qu’il avait fait auparavant s’était avérés être les mauvais, comme si tout ce qu’il avait fait pour éviter ce genre de situation n’avait fait que précipiter la chute un peu plus. Thomas serrait les dents avec colère alors qu’il continuait de presser sa paume contre le cou de Nathanaël, peut-être un peu plus fort que tout à l’heure, mais certainement pas assez pour lui faire mal. Tous les traits de son visage étaient marqués de l’ire qu’il ressentait, un peu envers Stelian, beaucoup envers lui-même. Mais honnêtement, si son frère n’était pas maître dans l’art de se montrer détestable, Thomas aurait probablement eu plus sincèrement envie de demander pardon qu’il ne l’avait actuellement.
L’ange déchu se figea doucement dans son geste quand le rire excessivement irritant de Stelian vint éclater contre ses oreilles et érafler le peu de self-contrôl qui lui restait.
▬ Non ? Tu vas t'expliquer ? Toi ? Laisse-moi rire, Thomas.
Il se mordit l’intérieur de la joue si fort qu’il ne parvient même pas à distinguer si le goût métallique dans sa bouche était juste dû à la douleur ou s’il saignait vraiment. Et il s’en foutait royalement d’ailleurs.
▬ Tu vas lui expliquer pourquoi t'étais pas là pour la secourir ? Pourquoi t'as rien pu faire ce soir alors qu'elle était en danger ?
Un éclat de culpabilité passe dans son regard alors qu'il pose les yeux sur Nate, les sourcils douloureusement froncés. Ô combien il voudrait pouvoir la protéger à chaque seconde, comme il voulait protéger Keira ou comme avant, il avait voulu protéger Erin ou Angelica. Mais merde, elle était majeure et vaccinée, possédait des gardes du corps compétents et maîtrisait en plus des techniques martiales auxquelles il avait pu goûter quelques temps auparavant, il n’allait pas non plus passer sa vie derrière elle à s’assurer que rien ne lui arrivera jamais.
▬ J'ai été là cette fois. Toi non.
Et c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Thomas lança un énième regard à Nathanaël, le genre de regard qui dit tout ce qu’il y a dire en l’espace d’une seconde à peine. Il lui promettait de tout lui dire, tout lui avouer, répondre à la moindre de ses questions, mais plus tard, pas maintenant, surtout pas avec Stelian dans les parages. Et il lâcha à son tour un rire forcé avant de se retourner vers son frère, en commençant à taper lentement dans ses mains comme on applaudit ironiquement après un spectacle raté.
▬ C’est bien, bravo ! Je te félicite Stelian, tu veux quoi, une médaille ? Un trophée ?
Il avait la voix fébrile, il ne cherchait même pas à en dissimuler les tremblements alors qu’il haussait le ton.
▬ Ça fait un partout maintenant, égalité ! Tu veux qu’on fasse la belle pour savoir lequel a définitivement le moins de mérite peut-être ?!
Il s’était avancé vers lui avec tellement de rage qu’il aurait peut-être été capable de lui en mettre une ; et s’il n’était pas en position de le voir lui-même, Stelian était parfaitement bien placé pour remarquer la lueur rouge qui s’allumait dans son regard, signe qu’il commençait à atteindre le point de non-retour.
▬ Tu oublies que moi j’ai pas les moyens que tu peux te permettre d’avoir, que moi j’ai une fille putain ! Et jusqu’à maintenant j’ai pas pu me permettre de tout risquer pour te retrouver parce que que ça te plaise ou non, ma priorité c’est Keira, parce qu’elle a que huit ans, que c’est ma gosse, et que j’ai envie d’être un bon père pour elle ! Parce que c’est aussi ça qui fait qu’il y a un truc qui cloche chez nous Stelian, on a eu des parents nuls à chier, et je préfèrerait perdre un bras plutôt que de recommencer les mêmes conneries qu’eux en plaçant mes intérêts avant ma môme, est-ce que tu peux comprendre ça ?
Thomas s’arrêta au bout de sa tirade, hors d’haleine. Il recula d’un ou deux pas, et passa ses deux mains sur son crâne comme s’il allait s’arracher les cheveux, avant de laisser retomber ses bras le long de son corps. Et puis il s’éloigna encore pour aller faire les cents pas, en agitant nerveusement les bras, le regard fou, ne sachant qui ou quoi regarder. Il commençait à perdre pied.
▬ Tu racontes ça comme si j’avais voulu que ça arrive, j’ai jamais voulu ça putain ! Tu crois que ça m’a coûté quoi de devoir choisir entre Keira et toi à ton avis ? Tu crois que je me suis senti comment quand j’ai appris que t’es mort, et que t’es revenu dieu sait comment ?! Mais bordel, tu crois que je me suis senti comment quand, juste après que j’ai mis une balle entre les deux yeux d’Angie j’ai compris que je venais de tout foutre en l’air ?!
Cette fois c’était sûr, à force de se bouffer la joue pour réfréner sa colère, il s’était écorché, il sentait le goût du sang sur son palais. Il se sentait soudainement comme vidé, épuisé, comme si avoir enfin lâché ce qu’il avait sur le corps avait drainé toute sa force. Alors s’arrêta de tourner en rond, il s’arrêta de s’agiter comme un diable et se contenta de fixer Stelian d’un regard qui n’exprimait plus rien à part de la confusion et de la douleur.
▬ On sait jamais clairement ce que tu veux, tu reproches mais le vrai fond du problème t’en parles presque jamais. Alors je te le demande, qu’est-ce que t’attends de moi Stelian ?
Re: » Mind Games || Phoenix Brothers | Dim 24 Avr 2016, 00:28
MindGames
Law;Stelian ;
▬ C’est bon, calme toi je vais t’expliquer.
Un self-control longuement dominé qui se brise et une fierté qui s’écroule. Les larmes qui brouillent ta vue disparaissent sous le frôlement de ses doigts. Qui brouillent tes cris intérieurs qui demandent ce qu’il se passe. Une étreinte arrivée trop tard mais qui te fait relâcher les épaules. Une marionnette qui se laisse faire le temps que la douleur psychologique disparaisse. C’est une voix calme qui prononce des mots censés te calmer, te rassurer. C’est une faille dans la confiance aveugle que tu avais en lui et qui s’écorche à chaque minute supplémentaire dont les secondes sont parsemées des mots crus de Stelian. C’est la colère que tu sens monter dans le corps de ton meilleur ami et les provocations directs qui te font réagir. La pression de ses doigts qui augmente autour de ton cou. Chaque détail et chaque réaction que tu connais par cœur et qui t’informe de ce qui va se passer par la suite. Parce que tu vois la culpabilité qui empreigne ses iris. Les muscles de la mâchoire qui se serrent pour ne pas répondre trop vite. Tu t’accroches à son regard en le suppliant de ne pas répondre aux provocations. De ne pas répondre aux mots extrêmement bien choisis pour appuyer là où ça fait mal.
▬ J’ai été là cette fois. Toi non.
Toujours. Il est toujours là. Même quand tu t’y attends le moins. Le réflexe que tu as de tendre la main pour l’attraper par l’avant bras quand il réagit au quart de tour n’aboutit à rien. Tes doigts le frôlent à peine, pas assez longtemps pour le retenir. Les sanglots cessent, les dents grincent, les prunelles retrouvent leur clarté qui balaie toute confusion. Tu es sur le point de faire une chose qui ne te ressemble pas : réagir au quart de tour pour faire taire Stelian. Lui dire n’importe quoi pour qu’il arrête la torture. Mais Law le fait avant toi. Le bruit que font ses mains afin de produire des applaudissements plein de sarcasme te fait grimacer : il va réagir exactement comme Stelian veut qu’il réagisse. Tu es sur tes pieds en quelques secondes. Car la douleur ne compte plus et qu’un autre tour s’apprête à être jouer sur l’échiquier. Il hausse le ton, tu baisses la tête, détestant lorsqu’il est dans cet état. Lorsque tu remarques la fureur qui envahit ses membres tandis qu’il approche de Stelian, tu as le réflexe de faire quelques pas en avant au cas où il déciderait de lui en coller une. Tu sais que tu n’as pas ta place ici, que quoi qu’il se passe, cela les concerne, mais tu ne comptes pas rester sans rien faire si l’un d’eux se prendre une droite.
Même si à tes yeux ils l’ont tous les deux mérités. Tu détournes le regard pendant quelques secondes pour ne pas avoir à affronter la scène qui se passe sous tes yeux. Tu n’as rien à faire ici. Rien à pars tenter de calmer la partie qui met en scène les deux rois.
▬ Law.
Tu l’appelles d’une voix faible mais maîtrisée, essayant de le ramener à la raison. Mais il ne t’entend pas. Tu sais qu’il ne t’entend pas. Parce que qu’il n’arrête pas. Et tu te remémores. Chaque provocation articulée par Stelian. Chaque mot lâché pour faire en sorte qu’il ressente le plus de culpabilité que possible. Leurs timbres de voix qui augmente à chaque phrase dite et qui te donne l’impression qu’ils vont t’éclater les tympans. Tu es la Suisse : en plein milieux d’un continent déchiré par la guerre mais qui ne prend aucun partit. En gros, tu sers à rien. Rien à pars tenter de ne pas péter un câble. Le ton monte, tu restes le plus immobile possible. Tu sais qu’il ne vaut mieux pas l’interrompre lorsqu’il est énervé. C’est cette part de lui qui te fait sûrement le plus peur. Trop impulsive. Quasi-incontrôlable. Presque effrayante. Mais pas assez pour que tu n’interviennes pas à la première occasion qui se présente. Tu te rapproches en quelques pas lorsque tu sens que la colère redescend peu à peu. Tu te places aux côtés de ton meilleur ami mais te retrouve quasiment au milieu des frères sans vraiment t’en rendre compte. Tes doigts s’enroulent autour de son bras avec le plus de douceur possible.
▬ Ca suffit. Thomas, on se détend.
Un ton clair, plus ferme que ce que tu ne l’avais voulu au départ. Tu ne l'appelles jamais par son premier prénom. Première fois. Pour le secouer. Lui rappeler que t'es toujours là. Tu lui fais les gros yeux l’air de dire qu’il était en position de faiblesse face à Stelian vu le contexte. Un pas de travers et vous vous retrouveriez entourés de gardes prêts à vous raccompagner. Ton regard qui semble avoir retrouvé le semblant de clarté que celui de Law avait perdu se pose sur ton amant d’un soir. Tu ne comptes pas faire l’arbitre. Tu ignores tous d’eux. Tu n’as aucune carte en main. Mais tu dois calmer le jeu. Alors, Joker.
▬ Stelian, je sais que tu ne me dois rien mais ne réagit pas à ça. Je sais, il n’était pas là mais toi, tu l’étais. Et c’était suffisant. Je ne serais jamais capable de te remercier comme il le faut et je te dois probablement la vie, mais ce n’est pas une raison pour faire en sorte qu’il se sente coupable. Pas de cette façon.
Protection. Tu défends Thomas de façon superficielle, avec les mots qui te viennent à l’esprit. Un goût d’amertume te prend à la gorge. Tu te sens trahie. Tu avais accordé au flic une confiance absolue, tu attendais la même chose en retour. Au lieu de ça, tu te retrouves avec tout un épisode de sa vie manquant au puzzle. Bien joué. Tu es dégoutée. Tout est remis en question. Tu as perdu la manche, tu avais une mauvaise main. Dommage. Stelian quant à lui ne perd sûrement pas son titre de gagnant dans la partie. Juste une part l’estime que tu avais pour lui suite à des paroles qui n’auraient jamais dû être prononcées. Mais à ce stade, il est au même niveau que Law pour toi. Tu te racle la gorge et passe ton tour. Tu abandonnes.
▬ Je n’ai aucun droit de me mettre entre vous compte tenu de ma position actuelle. D’ailleurs je n’aurais jamais dû me retrouver dans cette situation. Quoi que vous ayez à régler en ce moment, vous n’allez faire qu’empirer les choses. Il est tard, vous êtes exténués et sous les nerfs, ça ne va rien améliorer. Mais c’est entre vous. Je m’excuse pour ce que j’ai eu à vous faire subir ce soir.
Dernière pression autour de son bras pour lui dire de faire disparaître toute idée noire de son esprit. Il n’était plus question de réveiller toute la maison. Ton regard ne se détache pas de celui du PDG que tu essaies de déchiffrer du mieux que tu peux. Mais les muscles hurlent à la mort et l’esprit empli de contradiction n’arrive pas à décerner quoi que ce soit. Alors tu laisses tomber. Tu n’accordes même pas une seconde à Thomas. Rien à pars un contact fictif. La nuit s’est jouée de ton esprit comme jamais auparavant. Tu n’es pas prête de l’oublier.
▬ Stelian. Je regrette. Excuse-moi pour le dérangement, ça ne se reproduira plus.
Tes yeux reflètent une sincérité qui aurait fait fléchir les plus nobles. Parce que tu les penses vraiment tes mots. Mais tu ne sais même pas ce que tu veux vraiment dire. Tu regrettes quoi? La nuit à l’hôtel? Le toit? Law? Vous? T’en sais rien et tu ne prends pas la peine d’y penser. Parce que tu pars ; tu quittes la pièce sans vraiment réfléchir d’avantage. Tu sais pas ce que tu fais, comment tu vas rentrer, où tu vas, mais c’est toujours mieux que de rester là bas. Tu te sens plus faible que jamais. Parce que tu as perdu plus qu’une part d’innocence cette nuit. Tu as réalisé que ta carte fétiche était à double tranchant. Tu as réalisé que la carte qui semblait gagné à tous les coups n’était pas aussi parfaite que cela. Trois pions, un jeu. T’es la première à tomber. Game Over Nate.
Coeurs : 48 Messages : 157 Couleurs : Law (#003366) & Alpha (#6E0B14) J'ai traversé le portail depuis le : 13/10/2015 et on me connaît sous le nom de : Kenza ❀ (T.Brownie) Mon nom est : Thomas Conner Law Phoenix. Actuellement je suis : Célibataire et hétéro. Il paraît que je ressemble à : Cain (Starfighters) & Hibari Kyouya (KHR) & Ian Somerhalder (IRL) et à ce propos, j'aimerais remercier : My lovely bitch (sign)
Re: » Mind Games || Phoenix Brothers | Mar 03 Mai 2016, 22:49
MIND GAMES
Stelian & Nathanaël & Thomas
Ça brûle la gorge, ça arrache la peau et fait saigner le coeur. Tous ces mots qu’il vient de lui cracher à la gueule –des excuses, des justifications bateaux à ses yeux coupables. Il les regrette autant qu’il est soulagé d’avoir enfin exprimé ce qui lui pesait dans la poitrine. Parce qu’au fond, il y a toujours cette colère, cette rancune envers Stelian qui semblait –volontairement ou non, Thomas n’aurait su le dire– lui mettre sur le dos plus de torts qu’il ne devait en porter ; comme si lui n’avait presque rien à voir là dedans. Est-ce qu’il lui avait demandé de se justifier pour cette fameuse nuit au manoir Barrow où il avait plus brillé par son inaction qu’autre chose ? Non. Pas encore en tout cas, mais vu comme c’était partit cela ne saurait tarder.
Et puis il y a cette main qui s’enrouler autour de son bras avec une douceur surprenante au vu de la situation ; et il y a cette voix trop faible et pourtant claire et posée qui résonne à son oreille.
▬ Ca suffit. Thomas, on se détend.
Comme un enfant qu’une mère vient apaiser, Thomas cesse de faire les cent pas, il s’immobilise, arrête de se mouvoir comme un fou errant. Ses épaules s’affaissent, le pli qui barre son front se détend ; mais la colère continue de luire dans ses pupilles ceci dit.
▬ Stelian, je sais que tu ne me dois rien mais ne réagit pas à ça. Je sais, il n’était pas là mais toi, tu l’étais. Et c’était suffisant. Je ne serais jamais capable de te remercier comme il le faut et je te dois probablement la vie, mais ce n’est pas une raison pour faire en sorte qu’il se sente coupable. Pas de cette façon.
Il ne dit plus rien, son souffle tremblant est la seule chose qui franchisse le rempart de ses lèvres à l’heure actuelle. À croire que les rôles ont été échangés ; ce n’était plus lui qui la rassurait elle, c’était elle qui le défendait lui. Quelque part au fond de lui, un bout de sa fierté s’en vit ébréchée, pas parce qu’il ne voulait pas être défendu par une femme contre Stelian, mais parce qu’il ne voulait pas être défendu tout court. Ils étaient jumeaux merdes. En quoi six minutes d’écart à la naissance avait pu creuser un ravin aussi béant entre eux ?
▬ Je n’ai aucun droit de me mettre entre vous compte tenu de ma position actuelle. D’ailleurs je n’aurais jamais dû me retrouver dans cette situation. Quoi que vous ayez à régler en ce moment, vous n’allez faire qu’empirer les choses. Il est tard, vous êtes exténués et sous les nerfs, ça ne va rien améliorer. Mais c’est entre vous. Je m’excuse pour ce que j’ai eu à vous faire subir ce soir.
Thomas détourne le regard pour le poser sur la chevelure blonde de Nathanaël. Elle ne le regarde pas, il n’y a que ses doigts autour de son bras qui se serrent un peu plus. Pourquoi tu t’excuse pour nous Nate ? Pourquoi tu t’excuse après ce qu’il t’est arrivé ? Pourquoi tu t’excuse, alors que c’est toi la plus blessée de nous trois ?
▬ Stelian. Je regrette. Excuse-moi pour le dérangement, ça ne se reproduira plus.
Elle lance un regard à Stelian ; pas un seul à Thomas ; et elle quitte la pièce en enfonçant ainsi un pieu de plus dans le coeur déjà meurtri de l’ange déchu. Il avait déjà perdu trop de gens par sa faute, alors la perdre elle, non. Non, non jamais. Ce serait la chute de trop, celle qui ferait qu’il ne s’en relèverait peut-être pas –pas tout seul tout du moins. Et comme s’il venait de recevoir une décharge électrique, Thomas retrouve ses esprits et sort de cette espèce de léthargie quand Nate disparait de son champ de vision. Il lance un dernier regard à Stelian, un peu comme un dernier appel. Et puis finalement non. Il sait trop bien comment ça va finir.
▬ On est loin d’en avoir terminé fais-moi confiance Stelian, lâche-t-il finalement d’un ton si posé qu’il s’en voit surprit lui-même.
Et comme elle avant lui, il quitte les lieux.
✗ ✗ ✗
▬ Nate !
Sa voix a résonné dans la rue que la nuit a rendue obscure. Elle l’a entendu, c’est évident. Pourtant elle ne se retourne pas. Elle ne se retourne pas et c’est tout son être qui tremble d’avance à l’idée qu’elle ne se retourne jamais plus.
▬ Nate putain, écoute-moi !
En quelques larges enjambées, Thomas prend Nathanaël de vitesse et s’arrête devant elle pour la forcer à piler également. C’est à peine s’il elle lève les yeux pour le regarder, et là tout de suite, il aurait presque préféré la laisser s’en aller et rentrer chez lui sans rien dire, attendre que les choses se tassent et s’excuser plus tard, essayer de recoller les morceaux une fois l’ouragan passé. Mais il y a au fond de lui cette culpabilité que Stelian a su faire émerger avec ses mots, et il préférerait mourir que de lui donner encore raison en la laissant seule dans les rues la nuit, surtout dans cet état.
▬ Écoute, il souffle, je comprends que tu m’en veuilles, je comprends que t’ai envie de m’en foutre une et te barrer sans plus de cérémonie, mais –il reprend son souffle; c’est dingue de voir à quel point chaque mot lui demande une énergie quasi titanesque– je te lâcherai pas tant que je serais pas certain que t’es chez toi en sécurité.
Il laisse couler une seconde, puis deux, et voyant qu’elle n’a absolument aucune réaction, il reprend.
▬ Alors si tu veux nous faciliter la tâche à tous les deux, monte dans la voiture. S’il te plait.
Et à son grand soulagement, c’est ce qu’elle fit. Le trajet jusqu’au loft de la Andersen fut probablement le plus pesant que Thomas ait jamais été donné d’endurer. Un silence lourd comme une chape de plomb et des regards qui mettent un point d’honneur à ne pas se croiser. Et quand la portière claque derrière elle lorsqu’elle descend du véhicule sans prononcer un seul mot ou lui adresser un seul regard, ses doigts se crispent sur le volant et sa mâchoire se sert si fort qu’il sent à nouveau le goût du sang dans sa bouche. Il attends encore dans l’obscurité. Et c’est seulement lorsqu’il voit les lumières s’allumer dans l’appartement de Nathanaël qu’il démarre le moteur et rentre chez lui.
Sauf que même avec la présence de Keira et d’Alpha dans la maison, il ne se sentait plus vraiment chez lui justement.