Fleur de Malédiction •• Zephyr | Dim 22 Nov 2015, 16:01
Fleur de Malédiction
Avec le Dieu du Vent de l'Ouest ♥
C'était le premier nom qui dansa sur ses lèvres.
《 Zephyr. S'il te plaît.》
Sauf que Zephyr ne devait pas la voir ainsi. Pas dans cet état si faible que sa douleur traduisait. Ses membres ne répondaient plus et son corps semblait peser des tonnes. Chloris avait la sensation de brûler vive. Sa respiration était irrégulière et plus le temps s'écoulait plus elle pensait être au bord de l'étouffement. Elle avait le crâne meurtri par des coups de poignards invisibles. La souffrance rongeait son être à petit feu. Une bête noire qui plantait ses griffes dans chacun de ses muscles endoloris. Son âme saignait et Chloris avait l'impression que son coeur allait la lâcher à tout moment.
Mais la Nymphe ne pleura pas. Elle ne cria pas non plus. Chloris s'était résolue à subir seule cette torture. Après tout, c'était son souhait, sa malédiction désormais.
Cependant, l'effroi agrippa ses entrailles lorsqu'elle vit l'aspect de ses bras, de ses jambes puis le reste de son corps. Sa peau était recouverte de tâches blanches, contrastant avec son teint brun. Les flammes immaculées de l'enfer marquaient sa chair fragile. En vain, elle tenta de les effacer ou même de les dissimuler. Chloris observa son reflet monstrueux dans l'eau du lac où elle avait stoppé sa route à bout de force. La Nymphe se trouva affreuse et elle comprenait le rejet de ses consoeurs. D'ailleurs, elle ne leur reprocha pas. Elle représentait physiquement la vanité de l'Homme et ce n'était pas beau à voir. Mais Chloris assuma cette laideur, aussi effrayante qu'elle puisse l'être. Ses orbes devenus sombres, étaient à vous glacer le sang. Et Chloris avait bien du mal à se reconnaître.
Reculant aussi loin qu'elle pu de cette vision d'horreur, la jeune fille enfouit son visage aux creux de ses genoux. Elle essaya de calmer la douleur en respirant à grande goulée d'air, mais c'était comme si elle se noyait dans son propre oxygène.
Ses appels se transformaient en supplices. Pathétique qu'elle était et Chloris détesta ce nouvel aspect d'elle-même. Elle ne voulait pas dégager tant de fragilité.
Soudain elle reconnut sa présence. Chloris pouvait la discerner entre mille les yeux fermés. Juste derrière elle, son aura avait le don de l'apaiser. Mais elle avait si honte de se présenter ainsi devant le Dieu du Vent de l'Ouest. Lui et sa beauté incomparable. La Nymphe désirait tellement être auprès de lui. Mais son souhait était terni par le fléau qu'elle ressentait et le visage odieux qu'elle avait. Chloris paraissait si minable. Et au final, c'était cela le plus douloureux.
Re: Fleur de Malédiction •• Zephyr | Lun 30 Nov 2015, 14:58
Allongé sur le flanc, le dieu observait ces grands yeux bleus qui l'observaient sans piper mot, ses doigts pales glissaient tendrement sur la hanche d'une demoiselle. Un sourire béat flottait sur ses lèvres alors que l'obscurité surplombait agréablement la pièce, il aimait l'observer, la détailler pour graver chacune des courbes de son corps dans son esprit. Il s'allongea un peu plus en plantant son regard bleuté dans celui de la jeune femme, puis glissa très doucement sa main jusqu'au creux de ses reins. Il constata encore une fois combien cette peau était agréable à toucher, combien sa douceur la rendait unique à sa propriétaire. Il approcha son visage de celui de celle qu'il aimait par-dessus tout, puis déposa sur ses lèvres foncés un baisé très chaste avant de s'éloigner de quelques centimètres. Il voulait la contempler encore une fois avant de s'endormir, pour s'assurer de faire de beaux rêves. Il voulait lui dire combien il l'aimait, combien il la désirait à ce moment précis. Leurs corps emmêlés l'un dans l'autre, Zephyr eut un nouveau sourire alors que sa main glissait tranquillement vers le renflement des fesses de la femme de sa vie.
Sa vision se troubla sur les bords, comme un avertissement. Il rêvait. Au moment où cette constatation atteint son cerveau, il émergea de son sommeil profond, chassant ce rêve d'un coup de balais au placard. Il resta étendu sur le dos quelques secondes alors que son cœur battait la chamade, puis l'adolescent se rendit compte qu'il était trempé de la tête aux pieds. Il ferma les yeux plusieurs secondes, mais Morphée ne revint pas le cueillir.
Il l'a senti s'éveiller en lui, une douleur sourde qui lui remontait le long de la colonne vertébrale. Il réussit à s'asseoir très rapidement avant qu'un son simple, mais néanmoins chargé d'émotion franchisse ses lèvres. « Chloris ». Il s'écoula plusieurs minutes avant que le dieu du vent la retrouve, étendue à même le sol près d'un lac. Il s'arrêta à plusieurs mètres d'elle, observant cette nouvelle parcelle d'elle, cette nouvelle facette d'une femme qu'il avait imaginée si bien connaître. Il ne bougeait pas, il ne s'en sentait pas la force. Il sentait sa colère grandir au creux de son estomac comme un feu qu'il ne pourrait libérer que plus tard, bien plus tard.
Contrairement à ce qu'elle pensait, Chloris ne réussit pas à le convaincre de partir, le contraire se produisit, comme si se faire repousser avait fait comprendre à Zephyr combien la nymphe avait besoin de lui. Il franchit la distance qu'il restait entre eux et se laissa tomber assit à côté d'elle. Il attendit quelques secondes pendant lesquels il analysait les blessures de la demoiselle, cherchant un moyen de la soulager autant psychologiquement que physiquement. Il glissa finalement ses mains sous les aisselles de sa douce et la hissai complètement sur ses jambes, de sorte à ce que le dos de Chloris soit contre sa poitrine à lui, leurs têtes étaient à peu près à la même hauteur, ce qui permit au jeune homme d'enfouir son nez à travers les mèches brunes de la femme. Il inspira un bon coup, comme pour s'empreindre de son odeur, puis la serra doucement contre lui.
▬ « Ne me dis pas ce que je dois faire, je déteste cela. dit-il comme un avertissement, même si c'était plutôt une tentative d'humour. »
Puis il attendit, comme le parfait gentleman qu'il pouvait être que lorsqu'il s'agissait d'elle. Elle avait ce don, celui de faire ressortir le meilleur de lui - même et elle ne s'en rendait même pas compte.
Sous son emprise, sa peau frissonna. Ni de peur, ni de douleur, mais de cette étrange attraction qu'elle ressentait à chaque fois que Chloris était en présence de la divinité. Une alchimie qu'elle n'arrivait pas à expliquer. L'amour ? La Nymphe n'osait se l'avouer. Elle qui était attachée aux valeurs de l’honnêteté, préférait se mentir. Et elle ne comprenait pas, Chloris ne se comprenait pas. Tout ce qu'elle savait, c'était qu'être à ses côté lui mettait du baume au cœur. D'ailleurs, elle ne pu empêcher ce sourire qui se dessinait sur ses lèvres. Pourtant, cet instant de joie éphémère laisse place à une grimace de douleur.
Pourtant, un rire nerveux jaillit de ses lèvres pour sa tentative humoristique. C'était une façon quelque peu maladroite de lui faire comprendre qu'il ne la laisserait pas. Elle souhaitait le remercier, mais chaque mot qu'elle essayait de souffler, lui arrachaient la gorge. De plus, elle ne voulait pas lui infliger ce poids. Chloris ne souhaitait pas lui faire subir cette laideur. Et à cet instant, elle s'en voulue d'avoir cédé à son coeur en l'appelant. Elle ne le méritait pas.
Mais faible qu'elle était, Chloris s'autorisa à s'accrocher désespérément à lui. La Nymphe se retourna sous son étreinte et lui fit face, en le serrant davantage contre elle. Son visage s’enfouit dans son torse, à la quête de réconfort. Néanmoins, elle fuit à la fois son regard perçant. Elle ne voulait pas l'affronter. Car Chloris le savait, ce qu'elle avait fait allait guère lui plaire. « Je suis désolée, Zephyr. Désolée que tu doives voir ça. Mais je n'avais pas le choix, je devais le faire. » Ses paroles étaient saccadées, essoufflées de sortir de sa bouche asséchée. Chloris lui devait la vérité.
Mais d'avance, elle connaissait sa réaction en apprenant son choix. Chloris le savait impulsif avec son tempérament de feu et contrairement à elle, Zephyr avait une limite de tolérance. Il n'avait pas le pardon facile, ce qui les différenciaient beaucoup. Pourtant, ça n'empêchait pas Chloris d'aimer l'homme qu'il était. Sauf qu'elle était trop épuisée pour essayer de contenir ses ardeurs et la Nymphe ne souhaitait guère se battre contre lui. Surtout pas lui. « J'ai demandé à Pan de pardonner aux mortels. » Sa voix vibrait de fragilité mêlé au chagrin. Puis elle repensa à son choix. Il n'y avait aucun regret, aucun remord, malgré la douleur qui lui brisait son âme.
La souffrance déploya une nouvelle fois les armes. Sa cage thoracique se comprima en un instant, comme si on lui enfonçait un coup de poing en pleine poitrine. Elle se mit à suffoquer contre Zephyr. La respiration haletante et bruyante. Mais Chloris fit du mieux qu'elle pouvait pour se concentrer sur le rythme cardiaque du Dieu aux cheveux argentés. La douce mélodie de son cœur, régulière et forte, résonnait dans ses tympans. Même inconsciemment, il l'apaisait. Peut-être qu'il ne s'en rendait pas compte, mais Zephyr était devenu un pilier de sa vie et si on lui enlevait, son existence s'écroulait.
Sorry pour avoir mit tant de temps à répondre, j'ai eu quelques soucis
Invité Invité
Re: Fleur de Malédiction •• Zephyr | Jeu 24 Mar 2016, 20:11
CHLORIS & ZEPHYR
En observant le petit lac, l'adolescent se surprit à penser qu'elle serait peut-être mieux dans l'eau, que cet élément pourrait mieux supporter son poids et lui donner l'impression de flotter, d'être légère comme une plume. Il avait doucement posé ses mains à des endroits qui ne semblaient pas lui faire mal et flattait doucement du bout des doigts comme il l'aurait fait pour rassurer une enfant ayant fait un cauchemar. Il était loin de se douter que son cauchemar, elle avait bien voulu courir dans ses bras. Il ne bougeait pas d'un pouce pour éviter que son étreinte ne lui cause davantage de douleur, mais il ne pouvait s'empêcher de bouillonner à l'intérieur. Qu'est-ce qui avait bien pu se produire ici ? Elle remua et se tourna finalement vers lui. Alors qu'elle enfouissait son visage contre lui, il glissa ses bras dans son dos pour la serrer un peu plus fort. Zephyr ne comprenait toujours pas et la femme qu'il aimait ne semblait pas vouloir se prononcer sur le sujet, il sentait dans l'air qu'il n'aimerait pas ce qu'elle lui dirait si elle lui racontait. Il ne voulait plus le savoir, mais en son for intérieur, il aurait aimé qu'elle puisse lui faire pleinement confiance, sans craindre sa réaction. Ne devaient-ils pas se faire confiance et pouvoir tout se dire sans avoir peur ? C'est ce qu'il aurait dû être, mais ils n'en étaient pas encore là semblerait-il. Elle ouvrit la bouche et marmonna, à bout de souffle : « Je suis désolée, Zéphyr. Désolée que tu doives voir ça. Mais je n'avais pas le choix, je devais le faire. » Il avait envie de la bousculer, de la secouer, de la sommer de lui dire quelque chose de plus clair, qui expliquerait tout ceci. Il se concentra sur sa respiration, un, deux, trois, quatre. Il ne devait pas se fâcher contre elle, parce qu'elle souffrait, cinq, six, sept.
Il continuait de lui caresser le dos, mais la bombe allait exploser sur lui sans même qu'il ne puisse faire quoi que ce soit. Trois. Deux. Un. Boum. « J'ai demandé à Pan de pardonner aux mortels. » Son regard se fige. Ses battements de coeur s'affolent. La chaleur lui monte au visage. Mais son souffle s'arrête. Il a peur d'ouvrir la bouche, peur de ce qui pourrait en sortir. Il ne veut pas être méchant avec elle, elle ne mérite pas cela, malgré sa stupidité du moment. Mais pourquoi diable quelqu'un voudrait autant souffrir pour un con comme Pan ?
Un spasme douloureux la parcours, elle se plie en deux et sa respiration est saccadée. Il aura tout le temps plus tard de maudire cet imbécile, mais pour le moment, il doit s'occuper d'elle. Il doit la rassurer et lui dire que tout ira bien, parce qu'il est - et qui restera - à ses côtés. L'adolescent se releva péniblement en soutenant la demoiselle avec son pouvoir sur le vent, puis il se glissa rapidement dans l'eau avec sa bien-aimée dans ses bras. Tant pis pour ses vêtements, il la serra contre lui alors que d'un coup, son poids - déjà peu pesant - se fit plus léger dans ses bras.
▬ « Tout va bien, Chloris. Je suis là. »
Il ne le disait pas que pour la rassurer, mais il l'engueulerait plus tard, beaucoup plus tard quand elle irait mieux. Il la serra dans ses bras, un peu plus fort, puis resta dans cette position plusieurs secondes. L'eau montait environ jusqu'à ses côtés, elle était fraîche et bienveillante. Dans tous les cas, il ne l'abandonnerait pas. Elle pouvait faire toutes les bêtises qu'elle voulait, jamais il ne pourrait se résoudre à lui faire du mal, même si une petite dispute ici et là aurait certainement lieu. Pan, ce salopard, il lui ferait payer.