it's more than I can stand (maxime&clyde) | Mar 26 Mai 2015, 12:27
it's more than I can stand maxime & clyde
your cocaine soul
« She's got eyes of the bluest skies As if they thought of rain I hate to look into those eyes And see an ounce of pain Her hair reminds me of a warm safe place Where as a child I'd hide And pray for the thunder And the rain To quietly pass me by »
« Un café. Bien serré, s'il vous plait. »
Clyde ne tourne même pas son regard vers la serveuse qui vient prendre sa commande. Ses mains contre ses tempes, il ferme les yeux et se remémore la soirée de la veille. Celle où il était avec Maxime. Ils étaient juste amis. Leurs vannes permanentes qu'ils se lançaient chacun leur tour pour détourner l'ambiguité qui s'était installée dès le début, et le rire qui masque toute autre forme de relation. Cette affection qu'il se portait l'un à l'autre, il n'avait jamais espéré que ça aille un jour plus loin. Trop loin. Il ne l'aimait pas. Elle ne l'aimait pas. Alors pourquoi ?
Il frotte ses tempes machinalement en réfléchissant à la situation, telle qu'elle était actuellement. C'était compliqué. Trop compliqué. Il savait bien que Maxime n'était pas le genre à collectionner les aventures. Alors pourquoi avait-il fallu que pour sa première fois à elle, ce soit sur lui que ça tombe. Quand elle passe la porte du Bonheur Sucré dans lequel il l'attendait, il ne sut pas quoi dire. C'était pas Clyde, d'avouer si facilement qu'il ne sait pas où il en est. C'était trop lui d'hésiter devant une simple coucherie qui avait trop de conséquences.
« Euh... Salut ? »
Il se retourne, et son café commandé préalablement arrive devant lui. Mais il n'y prête aucune attention, et se contente de rester fixer sur la rousse qui se tenait debout devant lui. Il était parti comme un voleur, ce matin, sans attendre qu'elle se réveille, alors que son corps nue était étendue à côté du sien dans les draps fouillés.
« On se fait la bise ou on s'embrasse ? Aide-moi parce que là, franchement, je sais pas trop... »
Un aveu lourd à prononcer, pour un homme si sûr de lui.
« Et hum... Excuse pour ce matin. Mais c'était... Bizarre ? »
Bien sûr que c'était bizarre. Deux potes un peu trop proches, qui se taquinent en permanence sur le célibat constant de l'un et de l'autre. Un homme et une femme qui avait repoussé avec véhémence leur semblant d'attirance l'un pour l'autre. Et finalement. Ils fautent tous les deux ensemble.
« Dis quelque chose, ça commence à devenir stressant. Sérieux. »
Re: it's more than I can stand (maxime&clyde) | Mer 27 Mai 2015, 14:47
IT'S MORE THAN I CAN STAND
Une odeur de tabac froid embaumait encore la chambre.
À peine réveillée et encore emmitouflée dans sa couette, Maxime fixait d’un œil torve l’écran de son portable. La sonnerie annonçant la réception d’un sms l’avait sortit de cette espèce de léthargie dans laquelle elle était plongée depuis que Clyde avait quitté les lieux. À ce moment là, elle n’avait rien dit ou fait qui aurait pu laisser penser qu’elle ne dormait pas. Les raisons de son absence de réaction étaient très certainement les mêmes que celles du départ du phénix.
Ils avaient merdé. Tout s’était enchaîné si précipitamment qu’elle ne parvenait même pas à se rappeler COMMENT ils avaient dépassé la ligne rouge. Sur le coup, cela lui avait paru presque normal. Mais après avoir gambergé une bonne partie de la nuit, elle ne pouvait s’empêcher de trouver que quelque chose d’étrange s’était installé entre Clyde et elle. Cette espèce d’attirance physique réciproque qu’ils avaient jusqu’alors dissimulé sous leurs vannes à répétition, c’était comme si elle avait subitement refait surface, apportant avec elle tous les malaises qui rendaient la situation presque suffocante.
Maxime passa son avant-bras au-dessus de ses paupières mi-closes et soupira. Elle détestait ce genre de dilemme. Pour elle, tout ce qui est compliqué était à régler d’urgence, car elle avait horreur de rester dans l’attente d’une résolution miraculeuse. Elle retrouverait Clyde l’après-midi même. Ils mettraient les choses au clair une bonne fois pour toute. Tout s’arrangerait d’une manière ou d’une autre.
Tôt dans l’après midi, Maxime foula l’entrée du Bonheur Sucré. Elle balaya rapidement la salle des yeux avant que son regard ne se pose sur la chevelure écarlate de Clyde. Un maigre sourie se dessina sur sa figure alors qu’elle s’approchait de la table où il s’était installé.
▬ Euh... Salut ?
▬ Hey, souffla-t-elle simplement tandis qu’elle prenait place en face de lui.
Elle commanda un café noir à la serveuse qui venait d’apporter la boisson de son vis-à-vis. Maxime n’était pas fan de café habituellement, mais aujourd’hui, il lui fallait au moins ça pour réfléchir convenablement.
▬ On se fait la bise ou on s'embrasse ? Aide-moi parce que là, franchement, je sais pas trop...
La question la déstabilisa. Tout simplement parce qu’elle n’y avait pas pensé. Un petit rire nerveux secoua ses épaules alors qu’elle posa les coudes sur la table, se tenant la tête dans la main gauche.
▬ Je pense pas être moins perdue que toi tu sais. Elle fit une pause et reprit aussitôt. Ni l’un ni l’autre tant qu’on a pas démêlé tout ça j’imagine…
Sa commande arriva ; elle remercia la serveuse d’un hochement de tête imperceptible. Tandis qu’elle versa le contenu du petit sachet de sucre dans sa tasse, elle écouta Clyde s’excuser de sa désertion plus tôt. Elle sourit. Mais ne pipa pas mot.
▬ Dis quelque chose, ça commence à devenir stressant. Sérieux.
Il s’impatientait et c’était bien normal. Elle aussi était plutôt pressée de mettre la situation à plat. Elle porta sa tasse à ses lèvres et but une gorgée avant de grimacer comme un enfant à qui on fait goûter du citron. C’était amer cette merde ! Elle remarqua que Clyde n’avait pas utilisé son sachet de sucre et se pencha vers lui pour le lui piquer.
▬ Je peux ?
Il hocha la tête ; elle se servit donc. Puis elle commença enfin à exprimer sa pensée, alors qu’elle touillait nonchalamment sa cuillère dans sa tasse.
▬ T’excuse pas pour ce matin. À vrai dire ça m’arrangeait que tu sois parti… Disons que j’avais besoin d’un moment pour réfléchir toute seule et mettre un peu d’ordre là-dedans -elle pointa un doigt vers sa tempe.
Elle porta sa tasse à ses lèvres une nouvelle fois, se donnant ainsi le temps d’organiser sa prochaine phrase dans sa tête.
▬ T’imagine bien que ce genre de situation, c’est nouveau pour moi, donc je sais pas trop où j’en suis non plus. Après, il y a au moins deux choses dont je suis plutôt certaine.
Maxime marqua une pause et releva la tête vers Clyde.
▬ Primo, je ne suis pas amoureuse de toi. Je l’aurais remarqué sinon, et toi aussi je pense. Par contre, je ne regrette pas ce qu’on a fait hier soir. Je crois.
Quand elle ne savait pas trop où elle en était, la fille d’Héphaïstos avait pour coutume de suivre sa première impression. Elle fronça légèrement les sourcils, cherchant en elle-même si oui ou non elle s’en mordait les doigts. Et après quelques secondes, la même réponse lui vint en tête et elle secoua légèrement la tête, comme pour appuyer ses dires précédents. Elle termina son café. Et alors que de légères rougeurs vinrent colorer ses pommettes, elle posa la question qui lui brûlait les lèvres depuis tout à l’heure.
▬ Et… Et toi ?
Habituellement, elle n’aimait pas demander aux autres ce qu’ils ressentaient, et préférait attendre qu’ils ne le lui disent d’eux-mêmes. Mais la situation actuelle n’avait rien d’habituel.
Re: it's more than I can stand (maxime&clyde) | Dim 07 Juin 2015, 17:27
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« She's got eyes of the bluest skies As if they thought of rain I hate to look into those eyes And see an ounce of pain Her hair reminds me of a warm safe place Where as a child I'd hide And pray for the thunder And the rain To quietly pass me by »
« Hey. »
Son salut se fait dans un soupir et il se rassure déjà. Maxime n'était pas fâchée contre lui. Pourtant, il suspectait le fait qu'elle aurait eu de quoi. Il s'était tiré, une fois réveillé, alors que le corps nue de Robin était étendue contre lui. De longues minutes il était resté, assis sur son lit, une jambe repliée et le coude posé sur son genou, à observer la rousse dormir. Elle ne semblait pas avoir le sommeil perturbé. Clyde sourit. Et un instant seulement, il se dit qu'elle était vraiment belle, avant de chasser cette pensée trop sentimentale en un détournement de tête. Il s'était levé aussitôt et avait pris le temps de se préparer.
« T’excuse pas pour ce matin. À vrai dire ça m’arrangeait que tu sois parti… Disons que j’avais besoin d’un moment pour réfléchir toute seule et mettre un peu d’ordre là-dedans. T’imagine bien que ce genre de situation, c’est nouveau pour moi, donc je sais pas trop où j’en suis non plus. Après, il y a au moins deux choses dont je suis plutôt certaine. »
Patiemment, Clyde écoutait la demi-déesse faire le point sur sa façon à elle de voir les choses. Quand elle évoqua le fait que tout cela était nouveau pour elle, la moquerie se dessinait sur le visage du phoenix, avant de disparaître en se rappelant que maintenant, à cause - ou grâce - elle savait. Il se racla la gorge dans un bruit sonore en se fixant cette idée.
« ▬ Primo, je ne suis pas amoureuse de toi. Je l’aurais remarqué sinon, et toi aussi je pense. Par contre, je ne regrette pas ce qu’on a fait hier soir. Je crois. Et… Et toi ? »
Alors que Clyde avait pris la tasse de café noir devant lui, il manqua de s'étouffer nerveusement à la première gorgée alors que Robin venait de lui affirmer qu'elle ne l'aimait pas. Avant de lui retourner la question.
« Mais t'es folle ? Bien sûr que non. »
Clyde hausse involontairement le ton et se ravise aussitôt que les regards de la salle se sont portés vers lui, à l'entente de la voix grave qu'il avait élevée. Il scruta les regards en intimant de se mêler d'autre chose, et porta à nouveau ses yeux sur son amante d'un soir tout en prenant le soin de baisser le volume.
« J'ai pas fait ça parce que je t'aimais. Tu ne pensais pas ça quand même ? »
Malgré les taquineries permanentes, quand Clyde aperçut une lueur d'hésitation dans le regard de la rousse, il se sentit brièvement coupable. Non il ne l'aimait pas. Mais le dire de manière si distincte avait quelque chose de profondément blessant, même de la part d'un homme comme lui. Clyde se tut un instant, elle observa, en silence. Et après tout, elle n'avait rien de moins que les autres. Elle était belle, un visage bien dessiné, des traits fins, et un corps divin qu'il avait pu vérifier minutieusement pour approuver le fait qu'elle n'était pas juste une jolie fille comme d'autres. Elle avait ce caractère volcanique qui attisait sa curiosité, bien plus encore que sa plastique. Clyde revient à la discussion, en prenant un air plus concerné, assurant ses déclarations d'une honnêteté certaine.
« Je ne regrette pas non plus. De toute façon, j'vais pas te le cacher, c'est pas comme si j'y avais pas pensé la première fois qu'on s'est vues. »
Clyde regardait Maxime sans rougir, il était cette homme à la franchise assurée mais qui n'assumait que trop difficilement les sentiments qu'il éprouvait.
« Bon, après, t'as ouvert la bouche, et j'ai compris que t'avais un putain de sale caractère. »
Clyde sourit à son amante, comme si cette pique venait ramener les deux à une réalité plus connue, plus habituelle, pour dérider la tension de leur faute de la veille.
« Je sais que t'y accordes pas trop d'importance mais... Le fait que c'ait été avec moi, ça t'a pas... dérangé ? Je suppose que c'est pas vraiment ce dont tu rêvais pour une première fois. »
Il touille la cuillère dans sa tasse et baisse le regard.
« Je sais que c'est important pour vous, les femmes. Et puis, je t'aime beaucoup, et je suis pas le plus gros salaud de la Terre. Alors ça me ferait un peu chier que tu regrettes qu'on en soit arrivé là. »
C'était définitivement hors de leur relation habituelle.
Re: it's more than I can stand (maxime&clyde) | Mar 09 Juin 2015, 19:32
IT'S MORE THAN I CAN STAND
Anxieuse, Maxime scrutait le visage de Clyde, à la recherche du moindre signe, du moindre tic qui pourrait apporter une réponse à sa question. Mais quand il manqua de s’étouffer avec son café une fois la dite question posée, elle se mordit la lèvre et se fit violence pour ne pas ricaner. Coucherie ou pas, elle aimait toujours autant se moquer gentiment du phénix. D’un côté c’était rassurant. Maxime aurait trouvé ça triste si « l’erreur » -devait-on vraiment qualifier ça d’erreur d’ailleurs ?- qu’ils avaient commise la veille avait instauré entre eux un malaise tel qu’ils ne pouvaient même plus se taquiner comme ils l’avaient toujours fait jusqu’alors.
Le ton qu’employa Clyde pour lui répondre la fit hausser des sourcils. Machinalement, elle tourna la tête et jeta un regard indifférent à ceux qui les dévisageaient, avant de reporter son attention sur le jeune homme.
▬ J'ai pas fait ça parce que je t'aimais. Tu ne pensais pas ça quand même ?
Ça avait le mérite d’être clair. La demi-déesse secoua négativement la tête pour toute réponse. Elle était plus surprise que blessée par les propos de Clyde, pourtant particulièrement durs. Les mots durs ne lui faisaient plus aussi mal qu’ils avaient pu le faire autrefois. De plus, elle l’avait bien dit elle-même en premier lieu, elle ne l’aimait pas. De quel droit alors, aurait-elle pu exiger qu’il en aille différemment du côté de Clyde ?
La rouquine poussa un léger soupir. Elle était soulagée. Soulagée que les choses n’aient finalement pas tant changé. Soulagée qu’il n’éprouve pas plus de sentiments à son égard. Elle n’osait même pas penser aux complications qui se seraient imposées si l’inverse était arrivé. Maxime avait horreur des complications. Clyde se tut, et le silence régna à leur table pendant quelques secondes. Elle regretta d’avoir terminé son café si rapidement car elle n’avait plus rien à présent pour s’occuper les mains et garder contenance. Machinalement, elle posa son menton dans sa main et joua avec le petit morceaux de chocolat encore emballé qui accompagnait sa tasse de café et auquel elle n’avait pas encore touché.
▬ Je ne regrette pas non plus, reprit Clyde. De toute façon, j'vais pas te le cacher, c'est pas comme si j'y avais pas pensé la première fois qu'on s'est vus.
Le rouge lui monta aux joues alors qu’elle posa sur Clyde un regard un peu décontenancé. Puis elle fronça légèrement les sourcils et baissa les yeux vers sa tasse vide. On lui faisait très rarement ce genre d’aveux, et si d’ordinaire, quand un homme lui disait une telle chose, elle avait tendance à s’agacer, là, il n’y avait qu’une sorte de gêne pudique. Et un peu de satisfaction aussi, soyons honnête.
▬ Bon, après, t'as ouvert la bouche, et j'ai compris que t'avais un putain de sale caractère.
Maxime se redressa et fronça à nouveau les sourcils tandis qu’un sourire amusé se dessinait sur son visage.
▬ Hé ! Protesta-t-elle en lui donnant un petit coup de pied sous la table. Sache pour ta gouverne que je suis la personne la plus facile à vivre que je connaisse !
Elle lâcha un petit rire clair alors que Clyde esquissait un sourire qui lui était déjà plus familier. La drôle de tension qui s’était installée à leur table semblait s’être évaporée, et Maxime avait déjà le cœur plus léger. Elle se redressa et s’appuya contre le dossier de son siège tout en s’affairant à déballer la sucrerie qu’elle triturait depuis tout à l’heure. Silencieusement, elle écouta Clyde lui faire part de ses états d’âme et une drôle de pensée la traversa. On aurait dit qu’il était encore plus préoccupé qu’elle à propos de cette histoire de première fois. Elle ricana.
▬ « Vous les femmes ? » On t’as jamais appris à l’école que c’est mal de faire des généralisations ? plaisanta-t-elle avant de croquer dans son chocolat. Tu l’as très bien toi-même, non ? Ça ne m’importe pas tant que ça.
Maxime sentit qu’elle devait préciser sa pensée et continua.
▬ Je veux dire, si ça m’avait dérangé, je n’aurais pas attendu le lendemain pour te le dire et je n’aurais rien fait avec toi en premier lieu. Première fois ou non d’ailleurs. Tu t’imaginais que j’attendais le prince charmant ou bien ?
Le prince charmant, elle n’y croyait qu’à moitié. Peut-être que ça existait, et que d’autres filles l’avaient trouvé, mais en ce qui la concernait, c’était peu probable pour le moment.
▬ Personnellement, tant que ça se passe avec quelqu’un que j’apprécie, ça me convient tu sais. Et pour le coup tu remplis tous les critères, ajouta-t-elle sur le ton de la plaisanterie.
Elle termina sa friandise, et se pencha en avant, les coudes posés sur la surface lisse de la table. Enfin elle inspira un grand coup -ce qui souleva ses épaules au passage- et après quelques secondes de silence, elle demanda simplement :
Re: it's more than I can stand (maxime&clyde) | Mer 24 Juin 2015, 21:52
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« She's got eyes of the bluest skies As if they thought of rain I hate to look into those eyes And see an ounce of pain Her hair reminds me of a warm safe place Where as a child I'd hide And pray for the thunder And the rain To quietly pass me by »
Des gribouillis. Des excuses chiffonnées sur papier glacé qui se froissent un peu plus alors que les deux amants d'un soir se toisent d'un regard malhabile assis l'un en face de l'autre. Des bribes de mots raccrochés les uns aux autres pour une tentative d'excuses - foutaises - sonnant à peu près justes. Mais tout ça n'était rien entre les lèvres de Clyde et Maxime. Parce que c'était le premier acte de la pièce finale, celle où s'ouvre le vrai texte, les répliques justes, et où une certaine franchise vient contraster avec leurs jeux d'enfant habituels.
« Sache pour ta gouverne que je suis la personne la plus facile à vivre que je connaisse ! »
Et si seulement elle savait. Elle demeurait superbe et correcte devant lui, gauche et mal à l'aise, et c'est le désir brûlant qui anime son corps viril qui lui fait face. S'il s'était écouté une seconde encore, il l'aurait emmené loin du ballet dansant qui s'affaire autour d'eux dans un bruit assourdissant, pour couvrir un peu plus cette attirance inéluctable qu'il éprouve pour elle, depuis longtemps, trop longtemps. Il avait joué la carte du meneur de jeu, celui qui ne se laissera pas effriter entre les doigts fins de la rousse et sa passion pour son corps divin. Il masquait perpétuellement son envie irrépressible de la faire sienne, rien qu'à lui.
« ▬ Je veux dire, si ça m’avait dérangé, je n’aurais pas attendu le lendemain pour te le dire et je n’aurais rien fait avec toi en premier lieu. Première fois ou non d’ailleurs. Tu t’imaginais que j’attendais le prince charmant ou bien ? »
Et est-ce qu'une fois, une fois seulement, il avait été question d'amour. Bien sûr que non, ils ne s'en sont pas laissés le temps. Pour qui, pourquoi ? Et si il en avait été question, ça aurait été un goût de danger qui pimenterait le trouble qu'ils animaient l'un chez l'autre. Elle était Maxime, la demi-déesse sauvage qui le faisait brûler d'envie, le phoenix impétueux qui se vantait de n'avoir d'attache pour personne. Orion encore. Mais pas la gent féminine, bien trop dangereuse. Elle le savait. Il avait chuté doucement de ce piédestal soigneusement élaboré.
« ▬ Personnellement, tant que ça se passe avec quelqu’un que j’apprécie, ça me convient tu sais. Et pour le coup tu remplis tous les critères »
Un sourire prétentieux étire ses lèvres parfaitement dessiné, et le compliment prononcé à demi-mot flatte son égo si peu confiant. Jamais il n'avait prétendu être meilleur que les autres. Pas une seule fois il n'avait osé se jauger de quoi que ce soit qui aurait pu montrer une supériorité certaine.
« ▬ Et maintenant ? »
Et cette peur inflexible qui ronge son esprit lui revient en pleine gueule. Maintenant ? Plus tard. Il ne veut pas penser. Il ne veut pas réfléchir. Parce qu'il aurait dit n'importe quoi, des conneries en rafale qu'il aurait sans doute regrettées et camouflé par une énormité supplémentaire. Une moue se dessine sur son visage laiteux et ses traits se tirent sous l'hésitation. Et puis non.
« Je sais pas. On remet ça ce soir ? »
Un sourire gêné s'affiche sur la bouche du phoenix et il frotte une main sur sa chevelure rouge pour témoigner de son incapacité actuelle à prendre une quelconque décision.
« T'façon on va pas jouer aux amoureux. Si ? »
Il était peu assurée et il était certain que Maxime le savait, rien qu'à la vue de ses mimiques aléatoires. Et puis quoi ? Se tenir la main, se balader amoureusement dans les jardins, flâner dans les rues de la ville en portant les sacs de Mademoiselle, ce n'était pas lui. Ça ne l'a jamais été et ça ne le sera jamais.
« On va pas se jurer fidélité, mariage et bébé. »
Il lui prend la main. Sans calcul ni préméditation. Et soutient son regard, celui qu'il avait fantasmé trop de fois.
« On va pas faire comme si rien ne s'était passé. Mais on va pas non plus s'empêcher de vivre chacun de notre côté. Enfin je pense. »
Re: it's more than I can stand (maxime&clyde) | Sam 04 Juil 2015, 18:43
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La question s’était révélée indispensable, quand bien même Maxime ne voulait pas y penser. La fille d’Héphaïstos avait toujours eu des rapports compliqués avec le temps. Hantée par le passé, désireuse de profiter au mieux du présent, et pas du genre à s’inquiéter du futur. Mais il y a toujours des moments où il faut s’en inquiéter, du futur, et c’est bien une des choses qui l’agaçait profondément dans la vie. Prévoir, anticiper, c’était pas son truc.
Et maintenant...?
Elle s’empara du verre d’eau qu’on avait servi avec son café bu trop vite et le porta à ses lèvres. Depuis qu’elle s’était installée à la table du phénix, elle avait la bougeotte. La gêne couplée au stress lui faisait presque l’effet d’une trop grande dose de sucre, et il fallait absolument qu’elle ait de quoi s’occuper les mains pour garder contenance et ne pas se mettre à taper du pied frénétiquement ou gigoter sur place comme un enfant hyperactif.
▬ Je sais pas. On remet ça ce soir ?
Ce fut au tour de Maxime de s’étrangler en buvant. Tout en reposant son verre sur la table, elle jeta un regard ahuri à Clyde.
▬ C’est une blague ou… ?
Bien sûr que l’idée de répéter l’acte lui était déjà passé par la tête depuis ce matin. Mais elle ne s’attendait pas à ce que Clyde le lui propose aussi directement. La simplicité de ses mots avait quelque peu déstabilisé Maxime, et c’était là un vrai comble pour la rouquine qui avait toujours eu la simplicité pour credo. En réalisant cela, elle se passa une main sur le visage et un sourire mi-amusé mi-exaspéré souleva les commissures de ses lèvres.
▬ Non rien, laisse tomber -elle décala sa main sur le côté afin que celle-ci n’obstruât plus sa vue et elle leva les yeux vers Clyde- j’avais zappé que le tact et toi ça fait deux.
Son sourire ne s’effaça pas alors qu’elle scrutait la gêne apparente du phénix. Au fond ils étaient aussi indécis l’un que l’autre.
▬ T'façon on va pas jouer aux amoureux. Si ?
▬ Bien sûr que non, répond-elle dans un souffle.
▬ On va pas se jurer fidélité, mariage et bébé.
Maxime ricana.
▬ Oh mon dieu, je ne veux même pas imaginer ça !
Surtout qu’entre ses cheveux à elle, et les siens à lui, le bébé en question rendrait certainement les autres aveugle tant ses cheveux seraient flamboyants. Il était d’utilité publique que rien de tout cela n’arrive un jour. Encore un peu perdue dans cette drôle de pensée, Maxime sentit soudainement la main de Clyde sur la sienne. Elle leva ses yeux noisette vers le regard doré qui la fixait un peu trop intensément pour que son cœur ne rate pas un battement.
▬ On va pas faire comme si rien ne s'était passé. Mais on va pas non plus s'empêcher de vivre chacun de notre côté. Enfin je pense.
Elle resta silencieuse un instant. Son léger sourire restait accroché à ses lèvres alors que son regard se perdit un peu dans le vide, et son esprit dans ses pensées. Elle resserra doucement ses doigts autour de la main de Clyde.
▬ Non, non… T’as raison. C’est mieux comme ça je pense.
Les yeux toujours dans le vague, elle joua distraitement avec la main du phénix, cherchant ses mots, se torturant le cerveau pour sortir quelque chose d’intelligent. Et puis finalement non. L’essentiel avait été dit, alors pourquoi s’emmerder à préciser les choses un peu plus ? L'ambiguïté, même sous-jacente, avait été au cœur de leur relation depuis le début après tout. Et ambiguïté n’est pas une chose que l’on précise.
Maxime laissa échapper un ricanement si léger qu’on eu dit un soupir. Elle releva la tête vers Clyde, un sourire ironique dessiné sur le visage.
▬ Alors ? Chez toi ou chez moi du coup ?
Elle avait déjà oublié si elle était sérieuse ou si ça n’était qu’une énième vanne stupide.
Re: it's more than I can stand (maxime&clyde) | Mar 16 Fév 2016, 13:29
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▬ Alors ? Chez toi ou chez moi du coup ? »
Un rictus. Discret. Doux. Presque invisible. Mais bien là.
▬ Chez moi. »
C’était inhabituel. C’était trop rare. Clyde affirme, avec une assurance qu’il découvrait à mesure que l’échange tendu entre lui et Maxime se déridait, et frôlait presque le naturel. Dieu qu’elle était belle, sous son rire naissant et son insolence d’enfant, dans un corps de femme devenue adulte trop tôt et qu’il savait encore aussi innocente que y a dix ans. Il savait tout ça. Il n’avait jamais rien dit, pas une seule fois laissé transparaître ce qu’il pensait d’elle.
▬ C’est plus propre et mieux rangé. C’est à se demander qui est l’homme célibataire de nous deux. »
Sa confiance assise, Clyde recule sa chaise et balance nonchalamment en prenant appui sur le pied de la table. Dans une auto-suggestion permanente, il se persuadait qu’il n’avait rien à perdre à rester naturel et tot à gagner à faire comme si de rien n’était. Mais tout était différent, il en était convaincu, et avait trop de mal à faire comme si c’était la Maxime de toujours, ce « pote » avec des seins de femme et dont l’image s’était construire peu à peu dès l’instant où il avait reculé à en faire avant toute chose une relation trop ambigüe pour lui.
▬ On est à l’intérieur. On peut pas fumer. Et je craque. Donc je te propose qu’on passe directement aux choses sérieuses maintenant. »
Les joues rougies de Maxime lui indiquait sans erreur possible qu’elle s’était imaginé qu’il parlait de sexe. Les mots choisis ayant eu l’effet escompté, il se demanda un instant s’il pouvait insister sur la légèreté du ton et pousser le vice jusqu’à la limite tactile. Trop rapidement pour ne pas y avoir songé, il s’approcha de son amante encore assise sur sa chaise et l’ambiguité de son humour le mena à frôler les lèvres de la rousse des siennes. Sans l’embrasser, il ne réduisit pas la distance et baissa la voix, d’avantage pour créer une intimité qui n’appartenait qu’à eux que pour réellement jouer l’amoureux.
▬ Après tout, c’était sympa hier soir. »
Le silence qui suivit cette phrase aurait pu être gênant s’il n’avait pas été accompagné d’un sourire juvénil du phoenix, qui ne tarda plus ensuite à faire volte-face en direction. Les questions d’homme ayant été balayées par les regards échangés, il reprenait l’attitude de gamin qu’il avait forgé auprès d’elle pour éviter toute question de sentiments.
▬ Bon tu viens ? Ou je te laisse ici et c’est toi qui paye tout. »
À croire que ce à quoi il avait tenté d’échapper l’avait finalement rattrapé.
Re: it's more than I can stand (maxime&clyde) | Mar 23 Fév 2016, 01:54
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▬ Chez moi.
Difficile de faire plus concis. La réponse de Clyde balaya le doute d’un revers de la main aussi direct que lui. Et c’était un tourbillon de nouveau sentiments qui montèrent chez Maxime, accélérant son rythme cardiaque, embrouillant ses tripes et lui laissant un goût d’incertitude sur le bout de la langue. Elle avait joué la facilité depuis le début de leur échange, se contentant de répondre à Clyde avec le même ton qu’il employait. Un peu comme une enfant décidée à ne pas perdre la face devant un ami trop taquin. Après tout c’était plus ou moins le résumé de leur relation -du moins jusqu’à hier soir. Des enfantillages. Mais à force de jouer sur les mots et de pousser les limites du jeu jusqu’à la frontière du réel, il était évident qu’il viendrait le moment où ils réaliseraient trop tard que le pas de trop avait été franchi. Et c’étaient ces deux petits mots sortis de la bouche du phénix qui avaient finalement mis Maxime devant la réalité toute nue. Ils ne jouaient plus désormais.
▬ C’est plus propre et mieux rangé. C’est à se demander qui est l’homme célibataire de nous deux.
▬ Je t’emmerde Jones, rétorqua-t-elle en croisant les bras sur la table, un sourire ironique dessinant ses lèvres.
Sans se départir de ce sourire, elle observa silencieusement Clyde se reculer sur son siège pour se balancer dessus. Il affichait cet air suffisant et amusé qui avait généralement le don de l’énerver plus qu’autre chose, et son attitude nonchalante donnait l’impression que tout était déjà réglé. Sans même s’en rendre compte, la rouquine se laissa aller quelques secondes à contempler les traits de son amant, ses épaules se décrispant au fur et à mesure que ses yeux suivaient les courbes de son visage. Quand il reprit la parole, elle revint à elle en clignant brièvement des yeux ; elle pensa alors qu’il y avait quand même quelque chose qui avait changé entre eux. Jamais elle ne l’avait regardé de la sorte, avant.
▬ On est à l’intérieur. On peut pas fumer. Et je craque. Donc je te propose qu’on passe directement aux choses sérieuses maintenant.
Une seconde, puis deux, puis trois défilèrent avant que Maxime ne réalise le sens des mots de Clyde ; son visage s’empourpra aussitôt. Perturbée par une telle franchise, elle ouvrit la bouche pour répondre, n’importe quoi tant qu’il s’agissait de le faire redescendre un peu. Mais elle n’eut le temps de rien dire, car ses mots s’enfoncèrent dans sa gorge avant même de franchir ses lèvres, alors que le phénix se pencha au-dessus d’elle, bien trop rapidement. Elle fut si surprise que son souffle se bloqua dans sa poitrine, et pendant un instant, elle cru avoir senti ses lèvres effleurer les siennes, si légèrement qu’elle se demandait presque si elle l’avait rêvé. Elle était comme pétrifiée, son ventre se tordant sous l’effet du stress et de la surprise, et si son regard ne s’était pas posé sur le sourire narquois de Clyde elle se serait probablement encore perdue dans une absence contemplative. Elle fronça les sourcils après sa remarque, sentant qu’il attendait une réponse de sa part, malgré la formulation hasardeuse. Et Maxime rougit davantage.
▬ Je... Bon sang, je déteste quand tu fais ça ! Elle grogna finalement en laissant tomber sa tête entre ses deux mains, alors que Clyde s’était déjà relevé.
Il avait ce don pour la perturber chaque fois qu’il ouvrait la bouche ou faisait un mouvement, s’en était insupportable. Déjà qu’elle était loin d’être la plus à l’aise en ce qui concernait les rapports humains, Clyde n’arrangeait pas les choses en jouant avec ses nerfs comme il le faisait. Et plus ça allait, plus elle se sentait décontenancée face à lui. Tout allait trop vite, tout était confus, et elle avait du mal à le suivre.
▬ Bon tu viens ? Ou je te laisse ici et c’est toi qui paye tout.
Maxime émit un grognement fatigué avant de soupirer et de se lever de sa chaise, laissant quelques drachmes dans le petit pot prévu à cet effet qui avait été apporté en même temps que la note de son café. Elle renfila sa veste en jean en tirant sur le col plus par habitude que par réel nécessité, et ne se priva pas de lancer un regard en biais à Clyde alors qu’elle passait devant lui pour sortir du salon de thé.
▬ C’est toi qui va me le payer si tu continue à faire ça là, elle bougonna. Et je t’interdit de rigoler ! ajouta-t-elle devant le sourire amusé qui commençait à dessiner les lèvres du phénix.
C’était étrange de voir comment parfois, on aurait dit que rien n’avait bougé entre eux, et comment à d’autres moments tout était différent. De quoi lui filer la migraine. La porte du Bonheur Sucré se ferma derrière eux et la fraîcheur du climat poussa la fille d’Héphaïstos à enfoncer ses mains dans ses poches.
▬ Il fait chaud chez toi au moins ? Fit-elle en se tournant vers Clyde tout en fourrant son nez dans son col.