Les yeux scrutent le paysage. Affreux. Les regards terrifiés et les lèvres ouvertes, le cœur à sang et les poumons vidés. Leurs âmes perdues, damnées, figées dans leur bêtise. Figées dans le temps et dans les flammes. Le bruit est incessant et fracasse contre mon crâne une idée très claire. Ils ont oublié la vie. Ils ont oublié leur propre religion. Ils ont oublié les mots inscrits, plaqués contre le papier vieilli. Et ils font hurler leurs propres âmes de leurs actes. Quand l'ont-ils donc perdue ? Dépourvus d'humanité et de bon-sens, dépourvus de beauté, ils fanent dans les flammes. Et disparaissent avec le bruit, le vacarme dans la nuit. Quand ont-ils donc choisi de se perdre dans l'ombre ? Et le souffle court ils se laissent noyer dans la terreur. Misérables. Et là-haut, ils tomberont de si loin. Là-haut, vous ne serez point tranquilles. Se sont-ils laissés tomber si facilement dans la mort. Si facilement sans savoir ce qui les torturerait plus tard.
Et dans leur déchéance s'envolaient des anges, des lumières perdues au milieu de l'ombre qui retrouvaient alors le ciel. Des anges partis pour une chaleur plus douce, une douceur plus belle, une beauté plus juste. Ils dormiraient alors en paix, le mal derrière eux et la peur enfuie alors que leur corps demeurerait tranquille à jamais. Des anges qui n'avaient rien demandé.
Mais repartez donc ! Avec vos armes et vos hurlements. Repartez donc dans la mort qui vous attend tous, repartez donc avec vos yeux de sang et vos discours de haine. Repartez donc loin de nos anges aux sourires fendus. Loin de nos âmes aux cœurs déchirés. Nous qui prônons la paix ne voulons pas de votre guerre. Nous qui prônons l'amour ne voulons pas de votre haine. Nous qui prônons la confiance ne voulons pas de votre peur. Et jusqu'à mon dernier souffle je prônerai mes valeurs sans vous renvoyer les vôtres. Jusqu'à mon dernier battement de cils je serai intangible. Jusqu'à mon dernier battement de cœur, je demeurerai.
Je prie pour nos âmes. Je prie pour nos cœurs. Je pris pour nous tous.