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 Sorry, i'm really sorry ▬ « PV HEYLIN »

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Anonymous
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Sorry, i'm really sorry ▬ « PV HEYLIN » | Dim 19 Juil 2015, 07:48


HEYLIN & LILITH
« Sorry, I'm really sorry »


Cela faisait plusieurs minutes qu'ils marchaient en silence, le soleil avait entamé son déclin au moment où ils posèrent les pieds sur le porche. Son visage était sombre, elle n'avait jamais eu autant envie de s'enterrer vivante ou même de disparaître carrément, elle n'avait plus l'humeur pour jouer comme ils l'avaient fait durant leur séance de shopping. L'adolescente s'arrêta au bord de la porte et déverrouilla - pour une fois qu'elle n'avait pas oublié ses clefs - puis poussa cette dernière d'un coup de pied avant de passer devant le jeune homme sans prendre la peine d'être courtoise envers son invité.

« Ma colocataire ne rentreras pas avant l'heure du dîner, mais je peux faire mon possible pour qu'elle ne rentre que cette nuit. »

La jeune démone lui avait tapé un clin d'œil avec un immense sourire affiché aux lèvres, elle voulait démontrer sa force, elle devait faire semblant d'être forte. « Lilith, tu n'as vraiment pas envie de me parler... ? Si c'est le cas, tant pis. Faisons-nous un resto'. Mais tu sais que je suis là si tu en as envie, d'accord ? » Ce n'était pas le manque d'envie qui lui pesait, c'était l'importance de ce qu'elle avait à dire. Elle poussa ses talons hauts dans l'entrée - pour une fois qu'elle ne laissait pas ses chaussures en plein milieu du salon ou de la salle à manger - puis proposa à son invité de faire la même chose. Elle lui désigna le canapé d'un mouvement simple de bras, parce qu'elle savait très bien qu'il saurait comprendre. Pourquoi ne pouvait-elle pas faire comme si tout allait bien devant lui ? Il était son meilleur ami, il était son confident, il était la personne envers qui elle avait le plus d'amour, il était celui qui la faisait sourire. C'était pour toutes ses raisons qu'elle ne pouvait pas simplement lui mentir. Elle aurait trop besoin de lui, elle avait trop besoin de lui. Elle ne s'admettrait jamais dépendante, mais elle l'était. En passant dans la cuisine, la démone attrapa un dépliant de son restaurant favoris, puis elle trottina jusqu'au salon où elle l'avait laissé en plan. L'adolescente se laissa tomber sur les genoux du demi-dieu avant de lui faire un sourire, de lui énoncer les choix qui étaient à leur disposition. Elle aimait beaucoup ce restaurant, à chaque fois qu'elle le pouvait, elle faisait venir sa nourriture de là. Elle décida du menu qu'elle désirait, puis passa la commande au téléphone après qu'on lui ait dit de qu'on désirait : en spécifiant que le « on » désignait simplement Heylin. Elle l'embrassa sur la joue et se laissa tomber sur le dos, de sorte que ses jambes passaient par-dessus les cuisses de son ami et que son dos entier était collé contre le sofa.

« Tu veux savoir ce que c'est le problème ? Je n'ai pas peur de discuter de ce qui me tracasse avec toi, j'ai peur que tu te fâche, que tu m'engueules, pire ... que tu te tires. J'aime beaucoup ta présence, j'aime tes sourires, mais ... Tu me fais tellement peur, putain, tu ne te rends pas compte ? D'accord. »

Elle n'aurait pas le choix de lui dire, parce que tôt ou tard ce serait une évidence, elle ne pourrait pas lui cacher très longtemps. La démone se donna un élan et jeta ses jambes de l'autre côté afin de descendre du canapé sans se casser la gueule - ce qu'elle ne réussit qu'à moitié finalement - puis s'avança vers l'entrée. En attrapant le sac de fringues qu'elle venait d'acheter, elle en sortie la robe et la serra dans ses mains à plusieurs reprises, comme si cela pouvait lui donner un peu plus de courage. Ce qui n'était pas le cas. A nouveau, elle s'approcha du jeune homme et s'assit sur la petite table de salon. Maintenant assise en face de lui, elle continua d'observer le bout de tissu qui représentait beaucoup plus que cela à ses yeux.

« Avant de passer par le portail pour me rendre jusqu'ici, mon père et mon frère ont été abattus par des voleurs. Elle prit une inspiration profonde avant de relâcher toute l'air de mes poumons. J'ai passé un pacte avec Hadès, je lui donnais mon âme contre la vie de mon frère. Je crois qu'il a survécu, je n'ai pas eu le temps de le voir ouvrir les yeux avant de passer par le portail ... Alors je n'en suis pas certaine, mais ... Mon âme lui ... Je lui appartiens tout de même et dans trois ans, je vais mourir. »

L'adolescente ne leva pas les yeux du bout de tissus qu'elle martyrisait entre ses deux mains, parce qu'elle devait passer l'angoisse, parce qu'elle devait absolument cesser de penser à la réaction du demi-dieu. Il n'allait pas bien réagir, elle le sentait et elle ne voulait absolument pas croiser son regard, elle ne voulait pas le regarder dans les yeux.




Anonymous
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Re: Sorry, i'm really sorry ▬ « PV HEYLIN » | Ven 04 Sep 2015, 13:00

« Sorry, I'm really sorry »
Tendue. Elle semblait tendue, déprimée, peut être. Heylin ne songeait que très rarement à ce que les autres pouvaient éprouver – il s'en foutait certainement. Sauf qu'on parlait de Lilith. Et tout ce qui concernait la démone avait tendance à le préoccuper. Alors quand elle semblait aussi morne, qu'elle veuille le dissimuler ou non, l'inquiétude avait tendance à gonfler, gonfler, gonfler, à s'en demander quand cela exploserait. Il continuait de l'observer sans trop rien dire, les mains dans les poches, alors qu'il suffisait que l'on croise son regard pour aisément y lire l'inquiétude et le fait qu'il ne la lâchait pas des yeux, qu'il la dévorait littéralement de ses billes turquoises. Aucun sourire n’effleura ses lèvres à la vue de toute la délicatesse de la brune quand elle ouvrit la porte d'un coup de pied, il l'observait juste faire en silence.

« Ma colocataire ne rentreras pas avant l'heure du dîner, mais je peux faire mon possible pour qu'elle ne rentre que cette nuit. »

Heylin n'eut qu'un haussement de sourcil légèrement désintéressé. Bizarrement il se fichait presque de cette fameuse colocataire. Mais en même temps, si elle arrivait à un moment disons, tendu – il avait comme la sensation que cela n'irait pas en s'arrangeant, cette soirée – cela pourrait être assez problématique... Et chiant. Ils n'étaient visiblement tous deux plus du tout d'humeur joueuse, et l'ambiance s'en ressentait considérablement. C'est ainsi sans un sourire qu'il pénétra dans l'appartement qu'il balaya du regard ; ce n'était pas la première fois qu'il venait, il connaissait un peu l'endroit. Mais pas des masses non plus, il n'était pas pour autant passé beaucoup de fois. Lilith, elle, gardait son éternel sourire – c'est vraiment efficace pour dissimuler, mais le demi-dieu voyait parfaitement dans son jeu. C'était sans doute par fierté, besoin de se montrer forte, qu'elle agissait ainsi, même si cela l'agaçait un peu. Mais il n'allait certainement pas le lui notifier ; lui demander de ne pas être fidèle à elle-même pour le contenter ? Et puis quoi encore ? Il secoua la tête, continuant de la suite. Un fantôme de sourire apparut enfin quand il la vit déposer ses chaussures dans l'entrée, là où ça ne gênerait pas. Ça changeait. Il l'imita, continua de la suivre pour arriver dans le salon où elle lui désigna le canapé. Il s'y affala comme une loque, la tête en arrière, la suivant un moment du regard avant d'aller le fixer dans le plafond quand elle sortit de son champ de vision.

Inquiétude inquiétude inquiétude. Son cœur était lourd, il y avait aussi comme un poids dans son estomac. Il avait envie de bouger dans tous les sens et de se défouler, de risquer sa peau là tout de suite, histoire de penser à autre chose. Il voulait vraiment, vraiment que cela s'arrête, que cette sensation se calme enfin. Sauf que non, et la nausée n'était pas loin non plus. Ses paupières se baissèrent, il souffla un bon coup, rouvrit les yeux et baissa lentement la tête quand il entendit les pas de la brune revenir. Elle s'installa sur lui qui se contenta d'hausser un sourcil mais de garder le silence. Bien, qu'elle fasse comme chez elle, il ne dirait rien. Bon elle était chez elle, mais on aura compris l'idée. Encore une fois, son sourire l'exaspéra un tout petit peu mais il retint la moue qui allait dessiner ses traits pour lui en renvoyer un aussi – peut être un peu plus sarcastique. Il l'écouta énoncer les possibilités avec un intérêt quelque peu forcé – son estomac passait en quarante-unième plan, là – avant de se décider. Un coup de téléphone rapide, un baiser sur la joue qui le fit hausser un autre sourcil et avoir un léger sourire (enfin !), puis elle finît par s'allonger. Il la regarda faire en écarquillant légèrement les yeux. Qu'elle s'installe, qu'elle s'installe, il dira rien.

« Tu veux savoir ce que c'est le problème ? » c'était juste ce qu'il attendait depuis qu'ils étaient partis, même s'il lui avait dit qu'il serait patient. « Je n'ai pas peur de discuter de ce qui me tracasse avec toi, j'ai peur que tu te fâche, que tu m'engueules, pire ... que tu te tires. »

Il papillonna des yeux. Pourquoi...s'en irait-il ? Pourquoi l'engueulerait-il ? Si elle avait besoin de lui, il resterait à ses côtés. Il ne s'enfuirait pas. Qu'est-ce qui l'inquiétait comme ça... ?

« J'aime beaucoup ta présence, j'aime tes sourires, mais ... Tu me fais tellement peur, putain, tu ne te rends pas compte ? D'accord. »

Non. Non il ne se rendait pas compte qu'il lui faisait peur, bien sûr que non. Il fronça les sourcils, peut être un peu perplexe, en l'écoutant. Pourquoi... Pourquoi disait-elle avoir peur de lui ? Elle avait peur qu'il s'en aille, bien. Elle avait sûrement peur de le perdre. Sauf qu'il n'arrivait pas à voir dans quelle dimension, quelles faits le pousserait à s'éloigner d'elle. Et puis, la seule raison pour laquelle il aurait pu s'enfuir l'enchaînait plus encore à elle. Alors quoi ? Il n'arrivait pas à imaginer, il ne voyait pas ce qu'il se passait. Il y a bien des choses qu'on ne peut en effet inventer.

« Avant de passer par le portail pour me rendre jusqu'ici, mon père et mon frère ont été abattus par des voleurs. J'ai passé un pacte avec Hadès, je lui donnais mon âme contre la vie de mon frère. Je crois qu'il a survécu, je n'ai pas eu le temps de le voir ouvrir les yeux avant de passer par le portail ... Alors je n'en suis pas certaine, mais ... Mon âme lui ... Je lui appartiens tout de même et dans trois ans, je vais mourir. »

Il l'écoutait sans rien dire, alors qu'il sentit subitement quelque chose se briser en lui. Hadès. Son père. Trois ans. À cause de son père – qu'importe le pacte qu'elle avait réalisé – Lilith allait crever dans trois ans. Il en oublia de respirer pendant quelques secondes, la fixant juste désespéramment, espérant presque qu'elle ne se rétracte pour dire qu'il s'agissait d'une blague. D'une très mauvaise blague. Sauf que non. Non, c'était la réalité, la putain de réalité, tout ce qu'il y avait de plus réel. Celle qu'il aimait – ah, il le disait enfin ! – allait mourir de par la main de son père. Un long silence s'abattit alors qu'il sentait juste son monde s'écrouler. C'est dangereux, d'aimer, vraiment. Il retint difficilement ses tremblements, leva la main, mais cessa son mouvement. Difficilement, il avala sa salive, la scrutant, dessinant mentalement ses traits, encore et encore, comme si déjà il faisait de son mieux pour la graver à jamais dans son esprit. Sauf qu'en même temps, il refusait d'accepter la réalité. Il amorça un autre mouvement, voulant précipitamment se relever, mais s'arrêta promptement. Il avait pensé qu'il ne s'enfuirait pas. Elle avait peur qu'il s'enfuit, et voilà qu'il s'apprêtait à le faire alors même qu'il lui avait assuré qu'il ne le ferait pas, alors même qu'il était celui qui avait tout fait pour qu'elle parle. Il s'enfonça un peu dans le dossier du canapé, mais ne lui lança pas le moindre regard. Il avait besoin de se reprendre, là, tout de suite.

« Tu... Pourquoi tu as fais ça ? »

Question conne ; parce qu'elle l'aime son frère.

« Pourquoi... Putain Lilith, pourquoi t'as fait une connerie pareille ?! »

Quelle connerie ? Être prêt à se sacrifier pour quelqu'un qu'on aime, c'est pas exactement ce dont il serait capable ? Si. Sauf que là, c'est Lilith qui l'avait fait. Lilith, putain, pas un abruti fini, pas une gamine dont il en avait rien à foutre. Lilith, juste, un de ses centres de gravité, un énorme fragment de son univers, sa moitié. C'était pas un anonyme qui allait mourir pour quelqu'un qu'il aime, c'était celle qu'il aimait qui mourait dans trois ans, c'est à son enterrement à elle qu'il irait, c'est sur sa tombe qu'il se sentirait crever. C'était son sourire qui s'éteindrait, son éternel sourire qui cachait tout, son rire moqueur, sa chevelure brune et son parfum entêtant ; c'était ses habitudes un peu exaspérantes, ses étalages et ses retards, ses excuses à moitié pensées et ses éclats de rire, encore et encore. C'est des sanglots qu'on ne sent pas couler le long de ses joues, c'est essayer de respirer sans vraiment y arriver.

« Je veux pas te perdre... »

La peur le tenaillait, la peur lui bouffait le bide. Il avait oublié comment c'était de vivre sans elle.




Anonymous
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Re: Sorry, i'm really sorry ▬ « PV HEYLIN » | Dim 20 Mar 2016, 19:13


HEYLIN & LILITH

Il n'y aurait jamais de bons moments, elle n'aurait pas le choix, elle ne pouvait pas faire autrement, elle devait lui dire ce qui l'attendait. Dans trois ans, je vais mourir, mon amour. L'adolescente observait le visage fermé du garçon qui faisait battre son cœur, elle sentait son sang circuler difficilement dans ses veines comme si elle n'arrivait même plus à pomper cet oxygène comme il le fallait. Comment pouvait-elle lâcher une telle bombe entre eux sans risquer de tout briser ? Cette révélation était comme le dernier coup de hache donné sur un arbre, leur relation allait tomber, se fracasser alors qu'elle venait à peine de commencer à être claire pour elle. Au dernier moment, elle détourna le regard, parce qu'elle se sentait incapable de le regarder en lançant cette grenade dans son camp. Elle se sentait faible de lui avouer, ne serait-il pas moins malheureux de croire qu'elle était morte accidentellement ? ou même parce qu'elle avait fait une bêtise de trop ? Elle commença, ses mots s’enchaînant avec réflexes sans même qu'elle ne puisse cesser sa progression douloureuse. Son cœur se serrait, ses battements s'accéléraient et sa respiration s'était comme figé dans le temps alors qu'elle prononçait les derniers mots de son monologue. « dans trois ans, je vais mourir. » Elle fixait silencieusement ses ongles comme s'ils étaient la huitième merveille du monde, parce qu'elle était faible et anéantie.

Lilith sentait son regard azur planté sur elle, ses propres biles violettes étaient couvertes d'un voile translucide et humide qui menaçait à chaque seconde de se libérer sur ses joues blanches. Décidément, elle faisait peur à voir d'un coup, comme si le poids du monde s'était écroulé sur elle, qu'elle n'arrivait plus à se tenir debout sans souffrir de son mal-être. En sentant son mouvement, la démone se poussa sur le côté, une première larme glissant difficilement sur sa joue en laissant cette trace humide typique de ce type d'émotion. La jeune femme réussit à s'asseoir difficilement et plia ses genoux contre sa poitrine, tellement fragile dans cette position, elle tentait désespérément de se donner assez de courage pour attendre son départ avant de pleurer toutes les larmes de son corps, mais il s'enfonça davantage dans le canapé comme à contre-cœur.

Il s'adressa à elle et sa voix était brisée, tendue. Elle lui faisait mal à entendre, elle savait que c'était à cause d'elle qu'il souffrait présentement. Qu'il souffrirait, dans quelques années. Elle réussit finalement à concentrer son regard sur lui, sur ses yeux qui semblaient la fuir. Elle n'avait pas voulu lui infliger cela, mais elle ne voulait plus mentir. Elle avait menti durant toute sa vie, mais elle ne voulait plus le faire, pas avec lui. Azilys avait besoin d'avoir confiance en quelqu'un, assez confiance pour révéler la moindre de ses pensées, assez confiance pour pouvoir se donner complètement. Elle prit une grande inspiration en réalisant que le temps s'était figé, qu'elle avait de la difficulté à avaler les grandes goulées d'airs qui remplissaient ses poumons. « Pourquoi... Putain Lilith, pourquoi t'a fait une connerie pareille ?! » Ce n'était pas une connerie. C'était la seule chose qu'elle avait faite dans sa vie dont elle était réellement fière, dont elle n'avait aucun regret. Elle aurait simplement voulu le revoir avant de mourir, le revoir sur ses deux jambes, le revoir lui sourire avec cet air désespéré, parce qu'elle faisait encore une bêtise.

▬ « Tu ne me perdras pas vraiment, Heylin. Je serai toujours quelque part là-dedans. dit-elle en appuyant doucement sa main contre son torse, à l'emplacement du cœur. À condition que t'en ait un, bien sûr. »

Elle aurait voulu qu'il sourie, elle aurait voulu n'avoir rien dit du tout. Pourquoi fallait-il toujours qu'elle complique les choses entre eux ? Ne pouvait-elle pas simplement l'aimer sans le faire souffrir comme cela ? Sa main était figée au niveau du coeur de la personne qu'elle aimait, elle ne bougeait pas. C'était la première fois qu'elle le touchait depuis qu'ils avaient haussé le ton. Il ne pouvait pas lui faire de reproche, parce qu'il avait voulu savoir.

Lilith tira doucement sur le chandail que portait Heylin, un certain sourire aux lèvres. Elle balança la robe noire derrière le divan, comme pour effacer ce qu'elle venait de dire. Non, elle n'avait pas l'intention de le laisser filer cette fois, elle n'avait pas l'intention de le faire sombrer. La démone était une bête de plaisir, elle n'avait pas envie de passer les dernières années de sa vie à se faire démonter avec l'homme qu'elle avait le plus aimé (de ce type d'amour là) dans sa vie. Si elle chassait suffisamment sa peine, il serait certainement capable de faire la même chose. Certainement. Elle se mordit la lèvre, chassant ses pensées obscures. Il lui fallait se concentrer sur le présent, sur ce qui se passait maintenant, ni demain, ni dans trois ans, simplement le moment là, avec lui.

Elle s'activa et grimpa sur lui, se retrouvant à califourchon sur ses cuisses. Elle regarda la surprise dans ses yeux, puis elle n'arriva plus à déchiffrer ce qui se passait dans cette petite tête là. Elle voulait qu'il oublie, qu'il pense à elle, mais pas comme la morte qu'elle serait. Normal, non ?

▬ « Pense au moment présent, arrête de t'en faire pour le futur. On traversera le pont quand nous serons rendus à la rivière. » dit-elle en se penchant lentement vers son visage.

Les larmes avaient disparu de ses yeux violets, elle ne ressentait plus sa peine des dernières minutes, un petit moment de faiblesse qui avait disparu à présent. La jeune femme était un mystère, elle avait toujours été très déconcertante à cause de sa capacité à passer d'une émotion à une autre en moins de deux minutes. Elle l'embrassa doucement afin de voir s'il était réceptif ou s'il fallait réellement gâcher cette soirée. En glissant ses mains sur la nuque de son meilleur ami, de la personne sur cette île qu'elle aimait le plus, une de ses mains s'attarda dans ses cheveux alors que l'autre continua sa descente en direction du dos, puis elle caressa du bout des doigts sa peau.




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