A cette station, descente aux Enfers Ω Heylin | Mer 22 Jan 2014, 22:59
A cette station, descente aux Enfers
PV Heylin
Les Enfers présentaient un assez bon reflet de la situation sur Terre : chaque fluctuation démographique que connaissait l'un des côtés était reliée à un équivalent dans l'autre. En temps de guerre par exemple, avec tous les soldats tués, la population humaine connaissait une légère baisse tandis que celle des limbes augmentait exponentiellement. Et avec ce fameux baby boom qui avait eu lieu quelques décennies auparavant, on pouvait affirmer sans trop se tromper que bientôt allait avoir lieu un death boom, un véritable débarquement d'âmes. Ça plus le fait que les mortels étaient de plus en plus nombreux mais qu'ils ne semblaient pas prêts à ralentir la cadence, et on obtient des prévisions bien sombres pour l'avenir... Rien qu'à y penser, Hadès fatiguait par avance. Cette augmentation de la population qui durait depuis un bon moment déjà lui tapait vraiment sur le système : il allait devoir augmenter les effectifs, améliorer l'organisation, solidifier les rangs, rallonger les journées de travail, bref, que des mesures qui allaient faire des heureux. Ne manquerait plus que les employés protestent contre le changement d'administration et il aurait gagné la totale, l'apothéose des ennuis. Non mais, ces créatures faibles à l'existence éphémère ne pouvaient donc pas avoir un peu plus de considération ? Et non contentes de se multiplier à la manière d'un virus, elles se sentaient obligées de se comporter comme tel envers leur hôte la planète bleue. Ce qui faisait qu'en plus de lui fournir de plus en plus de travail, elles détruisaient ce joyau que sa douce épouse Perséphone affectionnait, donc ils l'irritaient deux fois plus – parce que faire de la peine à sa bien-aimée ou risquer de, c'était s'attirer sa colère, il ne voulait pas la savoir malheureuse.
M'enfin pour l'instant, même si le débit d'arrivée de défunts était en augmentation progressive, la situation était plutôt stable. Assez en tout cas pour qu'ils puissent établir une moyenne du nombre de décès, qui s'élevait selon leurs estimations à 1,9 par seconde – soit cent-cinquante-huit mille entrées par jour et cinquante-neuf millions par année. Si les Enfers étaient une destination touristique, elles seraient parmi les plus fréquentées. Sans oublier que la mort ne connaît ni les jours fériés, ni les vacances ou même les week-end, et encore moins le sommeil que les heures nocturnes apportaient puisque le globe était divisé en plusieurs fuseaux horaires qui étaient tous le terrain de chasse des faucheuses à toute heure. C'est donc une immense machine qui tournait à plein régime vingt-quatre heures sur vingt-quatre sept jours sur sept, les employés se relayant à des heures déterminées à la seconde près (ou pas) histoire de ne pas perdre de temps. Le rôle de l'Olympien aux yeux pourpres dans tout cela était non seulement de superviser et de s'assurer du bon fonctionnement, mais aussi de juger les âmes avec l'assistance des trois juges. Autant dire que cela ne lui laissait pas souvent l'occasion de s'ennuyer, pourtant il lui arrivait parfois d'avoir les mains vides de toute tâche à accomplir. Dès lors ses façons de s'occuper étaient diverses et variées : lire, passer un peu de temps seul à seul avec sa femme, se promener, torturer...
Ce jour-là, après avoir effectué le travail prévu, Hadès s'était rendu compte qu'il tenait l'un de ces moments qu'on pourrait dire « de liberté », même si ce n'était pas exact. Alors comment combler le vide des heures qui l'attendaient en s'étalant devant lui ? En prime, la saison était celle pendant laquelle Perséphone assistait sa mère, c'était donc avec cette dernière qu'elle se trouvait. Or il avait beau être une déité au même titre que Déméter, il savait comment elle allait réagir s'il débarquait soudainement en lui annonçant vouloir emprunter sa fille pour le reste de la journée et n'osait pas prendre le risque de ternir un peu plus son image auprès d'elle. Mieux valait abandonner ce projet. Du coup le geôlier des morts hésita longuement entre les choix restants, avant de décider que faire une petite virée ne lui ferait pas de mal. Être un casanier fini c'était bien, mais sortir de temps en temps aussi. Pourquoi ne pas aller voir la situation près de l'entrée, tiens ? C'était la région la plus éloignée de son palais, donc au moins par la suite il pourrait resté cloîtré dans sa résidence pendant environ un mois sans éprouver ni l'envie ni le devoir de ressortir. Et puis, il n'avait pas vu Cerbère depuis un petit moment déjà – ils n'étaient jamais vraiment séparés de par leur lien, mais ce n'était pas comparable à une proximité physique. Moui, l'idée était intéressante. C'était décidé : direction l'Erèbe. Mais avant de retrouver son affilié, le seigneur des ombres fit un crochet par les rives du Styx pour s'entretenir un moment avec les passeurs et prendre quelques nouvelles. Puisqu'il était dans le coin, autant en profiter pour rendre une visite rapide aux postes avancés.
Hadès était encore près du fleuve des esprits, quand soudain des vibrations secouèrent le sol et les parois. À ce moment, il ressentit autant qu'il entendit l'agitation du chien de garde des Enfers. Pourquoi est-ce que Cerbère s'agitait aussi soudainement ? Étrangement, il doutait que c'était par impatience de le revoir. Et si en règle général le Dieu des Enfers ne prenait pas le temps de voir par lui-même qui était l'intrus, ayant parfaitement confiance en la capacité de son fidèle compagnon à effrayer toute personne tombée du monde des humains – que ce soit malencontreusement ou dans un but précis –, cette-fois-ci était une exception. C'était comme s'il avait envie de jeter un coup d’œil. Il se téléporta donc jusqu'à l'entrée, tout près de son lié à la carrure imposante, et posa une main sur la fourrure de celui-ci pour l'apaiser. Cerbère grogna encore un peu mais finit par s'allonger sagement, une position dont le roi profita pour caresser la tête la plus proche sans quitter son chien des yeux, un sourire si léger qu'on ne pouvait le distinguer sur le visage. Cette séance de cajoleries ne dura qu'une petite seconde, suite à laquelle il garda une main sur le crâne velu tout en daignant enfin porter son attention sur l'inconnu. Un enfant, ou un adolescent pour employer le langage humain, rien de bien intéressant donc... Techniquement. Mais celui-là avait quelque chose de particulier, il s'en rendit immédiatement compte, tout comme il se rendit compte que sa particularité n'était pas sans rapport avec sa divine personne.
Eh ben, si on avait dit à Hadès qu'il allait croiser l'enfant d'une de ses tromperies ici... Cependant, ce n'était pas son style de se montrer affecté par ce genre de chose. Par conséquent, sa voix était neutre bien qu'autoritaire et son visage passif quand il prit la parole en laissant son charisme naturel lui permettre de s'imposer d'emblée face au plus jeune.
« Eh bien mortel, que fais-tu encore ici ? Tu n'as pas ta place dans les Enfers, ton heure n'est pas venue. Retournes d'où tu viens, avant que Cerbère ne fasse de toi son amuse-gueule. »
Eh bien quoi ? Ce n'était que pure vérité. Cela dit, il se concentra à nouveau sur son affilié, qui avait émis un léger grognement à l'évocation d'un éventuel repas. Manger cet humain ne le dérangerait pas le moins du monde, ils étaient aussi insignifiants à ses yeux qu'à ceux de son maître – la seule différence étant que lui ne voyait qu'un insecte, tandis que la bête voyait un steak.
Re: A cette station, descente aux Enfers Ω Heylin | Mar 04 Fév 2014, 19:24
Hadès&Heylin
A cette station, descente en Enfer.
Heylin leva le nez au plafond. Il se demandait encore ce qu’il avait bien pu foutre pour atterrir ici. Tapotant légèrement du pied, agacé, il se retourna vers la silhouette qu'il aurait du trouver sur le champ. Elle le suivait partout. Absolument partout. Or, là, elle ne l'était pas. Un sentiment de panique s'empara soudainement de lui, chose rare soit dit en passant. Depuis sa "rencontre" quelques années plus tôt, il n'avait pas été une seule fois séparé d'elle, elle était toujours non loin, il le savait. Et là, il n'avait pas cette sensation de chaleur, de sécurité, que sa présence lui procurait; sa mère, aussi morte soit-elle, lui était devenue indispensable, enfant qu'il est. Et là, là, elle n'était pas là. Il était tout seul. Encore. Cherchant du regard Drink, il se rendit compte que lui aussi manquait à l'appel. Surement était-il avec elle... Il releva le regard, terrorisé. La dernière fois qu'il avait été seul, réellement seul -ou qu'il en avait eu la sensation, du moins-, il était dans cette pièce sombre, aux volets fermés, le cœur à son image. Reculant un peu, il se sentit suffoquer. Personne, depuis son arrivée sur l'Atlantide, ne lui connaissait ce visage. Il en tremblait presque. Il était seul. Encore. Comme avant. Il devait se reprendre, inspirer, expirer, se calmer, respire, aller, respire putain ! Baissant les paupières, il reprit lentement sa respiration avant de rouvrir les yeux et laissa un peu voyager ses mirettes aux couleurs des grands glaciers se balader autour de lui, scrutant les environs.
Il faisait sombre, pensa-t-il. Humide, aussi. Ce n'était pas un endroit où emmener sa copine pour un rendez-vous galant. Avançant avec précaution, il continua son inspection. Cet endroit était bourré d'esprits. Plein, pleiiin de spectres PARTOUT. Il avait l'habitude de les voir, en plus grande quantité qu'on n'aurait pu le croire, sur Terre, mais... Cette concentration là, jamais. Alors les connexions commencèrent à se faire. Plein de fantômes. Un endroit sombre et plutôt inquiétant. Un gros -GROS- chiant qui le regardait avec de grands yeux très intéressés. Plein de grands yeux très intéressés. Six, en fait. Six yeux. Ouais. Tous les chiens ont six yeux. Putain. Eviter le malaise. Vite. Oh mon...
« Cer...Bère...? »
Heylin avala avec difficulté sa salive. Il avait déjà frôlé la crise de tétanie, mais là, c'était le malaise qui pointait le bout de son nez. Cerbère. Cerbère. Cerbère. Putain. C'était officiel. Il était dans la merde (et aux enfers, optionnellement). Heylin avait beau être Heylin, c'est à dire un type trop con pour être effrayé par grand chose, quand on te fout devant un énorme chien à trois têtes qui te regarde avec envie, bah, tu flippes. LOGIQUE. Tu te pisses dessus, tu tombes dans les pommes, tu gueules, BREF, T'AS PEUR tu vois ? Il avait à nouveau du mal à respirer. Se calmer. Bon, en même temps, c'est pas comme si il avait la moindre chance contre lui, alors il pouvait bien se détendre, il allait crever de toute façon... Ha ha.... Ha ha... HA HA HA... Comme si ça allait le calmer.
Il ne bougeait plus, respirait très calmement, quasiment pas, en fait. Panique. Respirer. Se calmer. Allez. Il s'intima l'ordre de ne pas prendre ses jambes à son cou et regarda la grosse bête attendre. Attendre. Il attendait quoi, au juste...? Et puis un type apparut comme ça, par magie, près du... Chien -muté, mais chien, hm- et le caressa tendrement, ce qui, d'ailleurs, fit un peu halluciner Fäne qui avait du mal à suivre. Assez. Juste un peu. Tout petit peu. Et puis il s'arrêta totalement de respirer pendant quelques secondes. Cet homme, là. Il n'était pas mort. Il savait reconnaître les morts, tout de même, c'est pas comme s'il y en avait partout -comme quoi y en a qui font mal leur taff... Hmm...- et qu'il les voyait, leur parlait... Tout le temps. Non, décidément, cet homme était tout sauf mort. Il était bien vivant. Or un vivant, ça n'a rien à foutre dans les enfers -lui il s'est cassé la gueule, ça ne COMPTE PAS-, c'était louche... Et puis... Et puis en fait, il était subjugué. Littéralement. Il était toujours aussi effrayé, voire plus, mais il était subjugué. Avaler sa salive. Contrôler ses tremblement. Cligner des yeux. Respirer. Se calmer. Chose totalement impossible, là, d'ailleurs... Surtout quand l'être posa ses deux rubis sur lui. Il sentit sa nuque se baisser immédiatement, sans savoir quoi faire. Il inspirait naturellement le respect. Et pour une fois, Heylin fermait sa gueule. Chose nouvelle...
« Eh bien mortel, que fais-tu encore ici ? Tu n'as pas ta place dans les Enfers, ton heure n'est pas venue. Retournes d'où tu viens, avant que Cerbère ne fasse de toi son amuse-gueule. »
Il tenta de répliquer -avec désinvolture, naturellement-, mais aucun son ne passa la barrière de ses lèvres. Si respirer lui était difficile, il était logique que cela fut aussi le cas pour ce qui était de parler... Et donc, il dut fermer sa grande gueule. Au moins le temps de se reprendre. Enfin. D'avoir l'illusion de se reprendre. Ouvrant la bouche dans le vide pour la refermer, il dut refaire cette succession de mouvement à cinq reprise avant de lâcher un misérable "euuuh" tremblotant. Il se foutu trois baffes mentalement. Fermant vigoureusement les paupières, il inspira un bon coup avant de rouvrir les yeux, se reprenant en main.
« Bah euh je bonsoir euh......... Je... Tombé... Pardon...? »
...Minable. Secouant la tête pour se reprendre, il se mit à rire jaune avant de définitivement relever la tête vers le dieu -il est pas con, un type, vivant, à la prestance pareille, chez les morts, c'est le roi des morts, TROLOLOL !- et de la baisser calmement en signe de respect.
« Je, je vous prie de m'excuser. Je suis tombé je ne sais comment... Mais effectivement, il me semble que je suis encore vivant... »
Ouais. Il lui semblait.
KC
Invité Invité
Re: A cette station, descente aux Enfers Ω Heylin | Lun 10 Fév 2014, 18:53
A cette station, descente aux Enfers
PV Heylin
Les mortels pouvaient se retrouver dans les Enfers pour plusieurs raisons, ce qui découlait de la facilité avec laquelle ils pouvaient perdre la vie tout en étant traducteur de cette faiblesse. Aux yeux des dieux, certaines de ces raisons pouvaient être risibles. Les Hommes pouvaient s'entre-tuer en usant des armes qu'ils avaient inventées sans même avoir d'autre raison que la folie tapie en chacun d'eux, ou bien en accord avec leurs sanglantes lois. Ils se menaient eux-même jusqu'à la tombe, polluant leur environnement jusqu'à faciliter l'apparition de maladies, prenant peu soin d'eux en se gavant de nourriture peu équilibrée ou à force de consommer trop d'alcool ou de drogue, sans oublier que beaucoup se suicidaient parce que leur esprit ne pouvait pas supporter la pression que la société ou les épreuves qu'ils devaient endurer leur infligeait. Mais il y avait aussi les morts naturelles ou accidentelles, la vieillesse finit toujours par les terrasser et on ne peut pas toujours prévoir qu'un serpent très venimeux va nous mordre. Cependant, il arrivait que des habitants de la Terre ou de l'île céleste se retrouvent aux portes du monde souterrain sans pour autant être décédés. Parfois ces gens-là avaient une idée derrière la tête – comme par exemple ce malpoli d'Héraclès qui avait tenté de repartir avec Cerbère – mais, le plus souvent, ils étaient juste un peu maladroits. Enfin un peu beaucoup, c'était quand même quelque chose de trouver l'un des accès menant à l'entrée que gardait Cerbère et de tomber dedans au sens propre du terme.
Cela dit, la journée était placée sous le signe des événements rares : le casanier de service qui daigne sortir le nez ailleurs que dans la cour de son palais – il s'est tout de même aventuré jusqu'à l'Erèbe ! –, Cerbère qui donne l'alerte intrus – ce qui doit se produire une fois par an environ –, Hadès s'était déplacé en personne pour établir un constat personnel de la situation alors qu'en général il préférait ne pas perdre de temps avec ça et, pour finir, ledit invité non désirable était de toute évidence de son sang, la chair de sa chair. Il y avait de quoi penser qu'il avait fait quelque chose de mal et que le karma le rattrapait... Oh, peut-être que c'était l'inévitable sort qui lui échouait pour avoir trompé Perséphone. Quel manque de bol, franchement, mais il ne pouvait pas nier avoir bien cherché cette ironie du sort. S'il n'était pas heureux de voir l'un de ses enfants ? Mhhhh.... Non, pas particulièrement. Le seigneur des ombres s'en voulait beaucoup d'avoir été infidèle, croiser le fruit de l'un de ces accrocs était comme se prendre un rappel anti-tétanique – même s'il n'en avait jamais fait – : la sensation était plutôt désagréable. Une pointe de culpabilité se mêlait à une sorte d'accablement. Mais en même temps, il ne pouvait s'empêcher de scruter ce garçon qui ne lui ressemblait pas, comme pour chercher quelque chose dans ses traits. Son enfant. Pourquoi cette pensée avait-elle quelque chose d'entêtant ? Sans doute parce qu'il devait encore se faire à cette idée, la pilule avait du mal à trouver l'œsophage.
N'allez pas croire que quoi que ce soit se lisait sur son visage pour autant hein. Hadès était passé maître dans l'art de se montrer impassible – bon, en même temps, il avait largement eu le temps de s'entraîner. Ce jeune homme avait beau être son fils – d'ailleurs ce demi-dieu le savait-il ? - , il restait un mortel qui, en prime, n'avait rien à faire ici puisqu'il n'était pas mort. Or faire des exceptions n'était pas dans ses habitudes, alors il allait lui faire le plaisir de faire demi-tour rapidement. C'est justement ce qu'il lui dit à voix haute (à peu près), précisant au passage que sinon Cerbère pourrait bien le dévorer. Une. Deux. Trois. Quatre. Cinq. Cinq fois d'affilée, ce pauvre gosse ouvrit la bouche pour la refermer immédiatement, comme si les mots sautaient sur l'occasion pour s'enfuir à chaque fois. Le brun ne put s'empêcher de voir un poisson aux grands yeux exorbités. Bon, c'était une réaction naturelle, après tout face à un dieu bien des mortels pouvaient être submergés, écrasés par cette aura hors du commun. Se voiler la face en disant que le panthéon et les humains étaient égaux serait faire preuve d'une hypocrisie qu'il n'avait pas, les déités avaient des capacités bien supérieurs tout en pouvant de par leur nature s'imposer aux mortels sans trop de souci et, parfois, cela provoquait un bug chez ceux qui croisaient leur route. Notre roi des Enfers le savait, mais ce n'était pas ce qui allait l'empêcher de le trouver parfaitement ridicule quand l'enfant lâcha un long « euuuh » avant de sortir une phrase sans queue ni tête. Y'avait de quoi se ficher de lui, là, mais en personnage très expressif qu'il était il se contenta de ne rien dire, tandis qu'une pointe de dépit naissait dans son regard vermeil. Cette scène allait continuer longtemps ?
La réponse était non puisqu'au final, le jeune homme se reprit en main et réussit à parler correctement en gardant l'échine courbée avec respect. Tout aurait été pour le mieux, si sa pression ne l'avait pas fait raconter un peu n'importe quoi. Hadès laissa une seconde s'écouler, avant de soupirer doucement. Vu l'état de l'enfant, c'était mal barré, mieux valait faire quelque chose à ce sujet.
« Respires. »
Sa voix avait résonné avec calme, se propageant telle une brise jusqu'au plus jeune pour l'apaiser. Être un dieu avait bien des avantages. Maintenant, ils pouvaient continuer.
« Tu es bel et bien vivant, mais repartir au plus vite serait dans ton intérêt. »
Le bel euphémisme que voilà. Mais alors qu'il parlait, une silhouette attira son attention : une femme, une vampire sans doute. Morte. Elle s'approchait d'eux par derrière le sang-mêlé. Quand leurs yeux se rencontrèrent, Hadès ne put que la reconnaître. Il s'agissait de l'une des femmes avec lesquelles il avait trompé Perséphone. Seulement, au-delà de ce fait, il savait – il sentit à travers le regard de la défunte qui se dirigerait clairement vers le garçon et via ses dons – qu'il y avait autre chose. Ses iris restèrent portés sur elle alors qu'il reprenait la parole.
« Dis-moi, connais-tu cette femme ? » Demanda-t-il en faisant un geste de la main dans la direction de ladite morte.
La belle question rhétorique que voilà, mais il verrait bien ce qu'allait répondre l'adolescent.
[HRp : .... PARDON PARDON PARDON ma réponse est nulle à en faire pleurer un bébé désoléééé ;_; si jamais ça ne te convient pas, n'hésites pas à me Mp ! ><]
Invité Invité
Re: A cette station, descente aux Enfers Ω Heylin | Dim 16 Fév 2014, 13:51
Hadès&Heylin
A cette station, descente en Enfer.
Heylin baissa la nuque dans un signe de respect et se reprit. Finalement, il réussit à s'exprimer calmement -ou presque.
« Je, je vous prie de m'excuser. Je suis tombé je ne sais comment... Mais effectivement, il me semble que je suis encore vivant... »
Il sentait ses jambes se dérober sous lui; il flippait grave. Ouais, bien comme il faut. Mais en même temps, se retrouver face au dieu des morts, cela n'arrivait pas souvent, nous dirons. Du genre... Vraiment pas souvent. Du genre... Une fois dans ta vie. Ou plutôt, une fois dans ta mort. God. Et il faisait quoi, là, maintenant ? Il ne détachait pas le regard de ses chaussures, ô magnifiques chaussures, beauté de la création-- Ouh la, ça va plus moi... Avalant avec difficulté sa salive, il se demanda ce que pouvait penser la déité qui se tenait là, non loin de lui, petit mortel qu'il était. Le trouvait-il pitoyable ? Haïssait-il ceux de son espèce ? Ou alors, s'en foutait-il complètement ? Que pensait-il, que ressentait-il...? Rien n'était moins sûr -il était aussi facile à lire que les ténèbres de son royaume. Bien que tenter de comprendre un dieu était peut être la chose la moins intelligente qu'il était possible de faire... A cette pensée, il rabaissa les paupières et esquissa un sourire un chouïa fataliste et désabusé. Il était canon quand il faisait ça - hein, oui, quoi ? Hors contexte ? Mais non mais non...
« Respires. »
Heylin ouvrit grands les yeux et se sentit rougir - l'embarras, que voulez-vous. Il n'avait jamais été dans un tel état jusqu'alors. Fallait dire qu'il n'avait jamais été dans une situation aussi... Critique. Se reprenant comme il pouvait, il se sentit plus calme, subitement. A croire qu'être un dieu, ça avait aussi ce genre de capacité, hein ? Trop balèze. Hadès quoi.
« Tu es bel et bien vivant, mais repartir au plus vite serait dans ton intérêt. »
Oh. Alors il était bien vivant, hein... Good... Et il repartait comment, alors ? Il ne savait pas trop pourquoi, mais il doutait que le lui demander simplement, comme ça, serait très judicieux. Non, en fait, il flippait carrément à l'idée de le faire. Fronçant les sourcils, il releva finalement la tête vers lui avec un brin d'hésitation et d'anxiété. Sa beauté le frappa, c'est vrai, mais plus que cela, son aura, tout son être le submergeait; un dieu, que voulez vous, un dieu. Quelle injustice...! Clignant des paupières comme si sa pupille tentait de s'habituer à une lumière trop importante -paradoxe quand on sait qu'il était très... Noir-, il n'arrivait pas à parler. Pas sans risquer de bafouiller de nouveau et de passer, encore, pour un abruti. Ou un gamin, at choice. Mais voilà, il regretta vite de ne pas avoir plus vite réagi; bientôt, le regad rubis de la divinité s'éleva au dessus de son visage à lui, et, curieux de savoir ce qui l'avait interpellé ainsi, il se tourna vers ce qu'il continuait de fixer intensément.
Haut le cœur. Qu'est-ce qu'elle foutait là, elle, hein ?! Non, non, non !! Il ne la laisserait jamais repartir... Jamais...! Se crispant soudain, les nerfs à vif, à fleur de peau, il lança un regard flamboyant au dieu qui ne cessait de regarder le fantôme de sa mère. Il allait la lui prendre. Il allait la lui prendre et il n'y pourrait rien. C'était injuste. Il n'avait pas le droit. Il avait besoin d'elle, beaucoup trop besoin d'elle... Il n'avait pas le droit...
« Dis-moi, connais-tu cette femme ? »
Le son de sa voix lui transperça les tympans; oui, il la connaissait, bien sûr qu'il la connaissait. Et le regard insistant d'Hadès ne lui disait rien qui vaille. Il semblait faire des connexions ou se poser des question -il n'en savait trop rien en fait, et c'est ce qui l'effrayait d'autant plus. Elle allait s'en aller. Et si elle était descendue pour cela...? Non. Ne dis pas ça, ne pense pas ça, chut ! Il fallait se reprendre, il fallait trouver une solution pour remonter -pour remonter tous les deux. Il était hors de question qu'il ne remonte pas avec elle. Si elle restait, lui aussi (suicidaire powa). Reprenant contrôle de lui, comme après une douche froide, il ré-apprivoisa ce regard qu'il gardait toujours à l'ordinaire, ce regard un peu froid, un peu moqueur, mais surtout ici, ce regard déterminé qui laissait à présager qu'il ne se laisserait plus ébranler de la sorte - ouais, suicidaire powa. Dieu ou pas, il s'agissait là de sa mère, de la chose la plus importante de son monde, avant même le violon et le reste de l'équipage - autant le dire, ouais, il la kiffait grave sa daronne.
« Oui je la connais. C'est ma mère. Et oui, elle est morte, et je peux la voir. »
Alors qu'il allait continuer de s'enfoncer dans sa connerie profonde - ou suicide, selon les points de vue -, une main à l'opacité réduite, blafarde, le coupa dans son élan si durement acquis en s'abattant sur son épaule. Le jeune homme sursauta et l'interpella du regard. Non. Non. Elle n'avait pas le droit de l'abandonner. Pas encore Égoïste de sa part, mais il n'en restait pas moins un enfant, un enfant, un enfant qui galérait à rester debout, à marcher droit, à avancer; il avait tellement, mais tellement besoin d'elle...
« Heylin, s'il te plait... »
Il baissa la tête, serra le point, releva le regard vers le dieu. Il n'avait pas pour autant l'intention de se laisser faire. Mais alors qu'il réfléchissait à toute allure, il murmura :
« Je peux la voir... »
Cela, ce fait, l'interpellait soudain sans qu'il n'en comprenne la raison. Mais bon, là n'était pas la question - il avait juste un peu plus urgent, là. Sa mère lui sourit tendrement, et il prit cela comme un adieu - ce dont il n'avait absolument pas l'intention, et il était prêt à à peu près tout pour cela, là, tout de suite - et elle se plaça devant lui, en signe évident de protection maternelle avant de pencher la tête en signe de respect. Tout en douceur, en délicatesse, une mère - paradoxal pour une vampire sang pur, ouais. Elle était juste infiniment trop bonne et douce pour les siens - mais n'en restait pas blanche comme la neige, comme le croyait son fils. Enfin, le croyait... - et lui adressa un sourire triste. Si elle avait tant tenue à rester là haut, c'était pour Heylin. Mais maintenant ? Elle n'avait plus vraiment le choix. Et d'ailleurs, elle n'avait jamais dit à son fils qui était, et bien... Le père. Son père. Qui se tenait là, devant eux. Elle se demanda soudain si c'était le bon moment - elle n'en aurait de toute façon plus l'occasion.
« Heylin, remonte. »
Le jeune homme ouvrit de grands yeux et la fixa. C'était assez évident : non. Ouh la, cela allait se montrer bien long... Et elle commençait à douter de la patience du souverain des enfers. Alors, elle prit un ton un peu plus autoritaire et recommença, appuyant bien sur l'importance de ses dires.
« - Heylin, remonte. - Non. » Il regarda le dieu un instant et réitéra ce qui se rapprocha plus d'une supplication qu'autre chose. «J'ai besoin de toi... »
Oui, il avait besoin d'elle, beaucoup trop besoin d'elle, putain ! Il ne voulait pas qu'elle reste là, qu'il la perde - alors qu'il avait enfin sa mère, alors qu'il était enfin heureux, il ne voulait pas. L'équipage était formidable, oui, mais ce n'était pas sa mère. Ils l'aideraient surement à se relever... Mais combien de temps cela prendrait-il ? Il eut peur.
« J'ai tellement besoin de toi...»
Angoisse. Peur viscérale. Perte d'équilibre. Rester debout, à tout prix.
KC
Invité Invité
Re: A cette station, descente aux Enfers Ω Heylin | Mer 19 Fév 2014, 15:55
A cette station, descente aux Enfers
PV Heylin
Hadès n'avait jamais vraiment connu ou passé de temps avec ses parents – quoi que, est-ce que les années que lui ainsi que ses frères et sœurs ont passé dans l'estomac de Cronos comptaient comme être avec lui ? -. De ce fait, lui et les relations fils/parents... Ce n'était pas trop cela. Après il ne serait pas contre avoir un enfant avec Perséphone – mais le destin ne semblait pas être de leur côté à ce sujet – et osait croire qu'il ferait un meilleur père que le Titan qui n'avait rien trouvé de mieux que d'avaler ses enfants pour seule activité familiale, en revanche le roi des morts ne savait pas trop comment cela se passerait avec ses enfants illégitimes. Enfin, pour le coup il avait les occasions de le découvrir, la période y semblait propice. Cependant, en plusieurs millénaires d'existence, il avait largement eu le temps d'en apprendre un peu sur les rouages d'une famille. Ainsi, il savait que même si on coupait le cordon ombilical d'un bébé dès sa naissance, cela ne voulait pas dire que le petit n'aurait pas du mal à se détacher de sa mère. Certains pouvaient ressentir le besoin d'être près d'elle, même une fois atteint l'âge adulte elle leur était indispensable. Dans ce cas, vouloir le séparer de sa génitrice pouvait très vite se transformer en bataille de volonté, le fils ne voulant absolument pas laisser faire quitte à se montrer aussi borné et capricieux qu'un véritable enfant. Ce devait être encore plus vrai dans le cas d'un vampire fils de sang pur ou de quelqu'un capable de voir les fantômes, puisque pour le premier son parent est immortelle et pour le second... Eh bien, elle est déjà morte. Du coup, ils avaient plus de mal encore à imaginer s'éloigner de cette rassurante et chaleureuse présence maternelle qui parfois donnait naissance à un complexe d’œdipe.
Cela dit, Hadès sentait qu'ils étaient très mal partis : après avoir vu le fantôme de la vampire le jeune demi-dieu reprit du poil de la bête, comme si on venait de le bousculer brutalement. À côté de lui Cerbère expira bruyamment tandis que, sous son regard impassible, la défunte chercha à apaiser ce jeune homme ; en vain, puisque le bleu des yeux du garçon fixa dans le rouge des siens. De toute évidence, il était prêt à se heurter à une déité même sans l'accord de sa génitrice. Pour quelle raison ? Sans doute avait-il réalisé qu'aux portes du monde souterrain avec le dieu des Enfers à proximité, un mort n'avait que très peu de chances de retourner à la surface. Cependant, cette intervention lui permit au moins d'apprendre comment il s’appelait. Heylin, hein ? Son ancienne amante le salua, ce qu'il reçut avec un léger et lent mouvement du chef, puis s'en suivit un dialogue de sourd durant lequel l'autorité parentale de la vampire ne suffit pas à convaincre Heylin. Le brun resta spectateur, se contenant de songer à la situation et à ce que les réactions de son fils pouvaient lui apprendre. Ses conclusions ? Pour commencer, c'était encore un enfant qui n'arrivait pas à lâcher sa mère. Étrangement il visualisa sans mal un petit jeune effrayé par le monde, en train de se cacher tout en s'accrochant fermement aux jupes de la seule personne qui avait toute sa confiance. Ensuite, il eut l'impression que le garçon et sa mère s'étaient déjà vu et parlés à maintes reprises, or pour cela il fallait soit qu'elle soit morte alors qu'il était déjà assez âgé, soit qu'il avait pu converser avec son fantôme. Et puisqu'ils ne semblaient pas être en plein milieu d'émouvantes réunions, étrangement le juge pencha plus pour la seconde hypothèse – un tel don ne serait pas si étonnant chez l'un de ses enfants. Enfin, une petite voix lui souffla que ce sang-mêlé ne savait pas qu'il était face à son père.
Enfin bref, tout cela allait tourner au trop long si ça continuait, surtout s'il ne sortait pas du rang de simple témoin. Avec toute la patience légendaire qu'on lui connaissait, c'était bien la dernière chose que souhaitait Hadès. Alors peu avant qu'un court blanc s'instaure dans la conversation, il décolla lentement sa main de la fourrure de Cerbère et abaissa le bras avant de se diriger vers eux, s'arrêtant à trois ou quatre pas. Son regard se porta sur la défunte pour la remercier silencieusement d'avoir fait de leur liaison un secret. Si leur fils lui-même n'était au courant de rien, il y avait peu de chances que qui que ce soit d'autre le sache. Puis le chthonien reporta une nouvelle fois son attention sur le jeune homme, profitant du fait qu'ils soient plus près pour observer avec détachement son faciès. À cette distance, on pouvait distinguer de très légères ressemblances... Mais il ne devait pas s'égarer.
« Heylin, n'est-ce pas ? Me tromperai-je en affirmant que tu as la capacité de voir les esprits ? Si tu le peux, c'est parce que ton sang est particulier. »
Rapide regard vers la vampire. Fallait-il lui révéler son ascendance du tac au tac ? Pour commencer, voulait-il seulement qu'Heylin le sache ? Alors là. En tout cas, il était sûr d'une chose : qu'à l'instant, il n'avait pas spécialement envie de le lui révéler. Mais quoi qu'il arrive, à un moment donné, l'enfant allait sans doute le deviner par lui-même. L'indice qui venait tout juste de partir allait sans douter l'y aider tiens, c'était rare qu'Hadès lâche une phrase pareille juste comme ça, sans arrière-pensée. M'enfin, en attendant que les corrélations se fassent dans son esprit, il enchaîna.
« Ce n'est pas contre toi, mais ta mère devra rester ici, quoi que tu en dises tu ne peux rien y faire. Écoutes-la et remontes, que chacun retrouve sa place. La cohabitation entre les morts et les vivants est à éviter, elle met en péril l'équilibre. Mais je conçois que tu puisses avoir besoin de temps pour lui faire tes adieux et je t'en accorderai. »
Il aurait presque pitié de les forcer à se séparer ainsi, s'il connaissait ce sentiment. Après tout, à ce stade, c'était limite si ça ne revenait pas à arracher un gosse aux bras réconfortants de sa génitrice, alors qu'y rester était justement nécessaire à son bon développement, surtout en l'absence d'une figure paternelle qui souvent représentait l'autorité et la sécurité. Dans le cas d'une mère célibataire, ces rôles retombaient automatiquement sur les épaules de la maman qui devait en plus gérer l'affection qu'elle offrait à son enfant de manière à ce qu'il ne soit pas en manque. Seulement ce n'était justement pas le cas. Le fils de Cronos pouvait être compréhensif à la limite, mais son devoir était de s'assurer que l'équilibre n'était pas rompu, sciemment laisser une morte remonter serait y faillir. De plus, à son avis Heylin était de toute évidence en âge de marcher sur ses propres jambes. À être resté trop longtemps si près de sa génitrice, il devait être devenu incapable de s'imaginer vivre sans elle. Non pas que c'était son souci, Hadès n'arrivait déjà pas à se comporter comme un père avec lui actuellement alors être touché par le besoin qu'avait son fils de garder sa mère près de lui – sans même parler de lui faire une fleur exceptionnelle et les laisser remonter tous les deux – relevait de l'impossible.
[HRp : bon ben.... Encore une fois, désolée de la qualité -vlan- mais j'espère que ça t'ira X'D]
Invité Invité
Re: A cette station, descente aux Enfers Ω Heylin | Dim 02 Nov 2014, 14:35
Hadès&Heylin
A cette station, descente en Enfer.
Heylin perdait l'équilibre, sa vue se brouillait. Il ne pouvait pas. Alors que cette femme lui offrait un regard doux, qu'elle lui disait au revoir. Elle allait le laisser tout seul. Encore. Il ne voulait pas, il... Il avait peur. Il était complètement terrorisé. Il se faisait un peu pitié, mais il s'en foutait. Parce qu'il avait tellement, tellement peur sans elle. Il avait beau avoir dix-huit ans, il restait un enfant, au fond. Un enfant insupportable et chieur,, mais un enfant. Le spectre maternel lui caressa tendrement la joue -ou du moins essaya, traduisant sur sa joue un courant d'air frais. Il se mordit la lèvre. Il savait qu'il ne gagnerait pas. Il savait qu'il remonterait tout seul. Il le savait, mais il continuait de se débattre dans le vide. Même face au regard déterminé de sa mère.
Heylin devinait parfaitement ses pensées. C'était normal pour un mort de rejoindre les enfers. Et c'était normal pour un enfant d'un jour se séparer de ses parents. Il fallait juste grandir, quand bien même c'était effrayant. Parce que c'était le court des choses. C'était la vie, un point c'est tout. Lui, là, ce dieu, il ne le vivrait jamais. Mais les mortels, c'était différent. Les mortels devaient naître, grandir, vieillir, perdre et gagner, rire et pleurer, tout cela pour finir par disparaître. Quand bien même cela faisait mal. Et tiens, dans tes dents.
Et puis la déité en eut assez de simplement observer leur pseudo dialogue, et s'approcha. Près. Pas tellement, mais trop pour un dieu. Sauf que l'esprit de conservation du jeune sang-mêlé c'était fait la malle, et il lui lança un regard meurtrier. Réaction de la mère ? Elle leva les yeux au ciel. C'est pas comme si elle pouvait lui en coller une, de toute manière. Et puis la déité sembla s'en moquer complètement -paye ton vent- et coupa court à toute forme de protestation en lançant une réplique plus ou moins... Énigmatique.
« Heylin, n'est-ce pas ? Me tromperai-je en affirmant que tu as la capacité de voir les esprits ? Si tu le peux, c'est parce que ton sang est particulier. »
A) il n'aimait pas qu'un inconnu -oui bon, techniquement tout le monde sait qui est Hadès, mais c'est un inconnu quand même- l'appelle par son premier prénom. B)...Mais c'était quoi cette réplique à dormir dehors ? Le vampire, toujours son air renfrogné de gosse en pleine crise d'adolescence, haussa un sourcil. Ouais, merci, il était au courant. Sauf qu'il était long à la détente, donc il percuta pas tout de suite -et puis au moins ça lui permit de ne pas couper la parole au dieu, chose qui aurait pu avoir des conséquences fort fâcheuses.
« Ce n'est pas contre toi, mais ta mère devra rester ici, quoi que tu en dises tu ne peux rien y faire. Écoutes-la et remontes, que chacun retrouve sa place. La cohabitation entre les morts et les vivants est à éviter, elle met en péril l'équilibre. Mais je conçois que tu puisses avoir besoin de temps pour lui faire tes adieux et je t'en accorderai. »
Fäne se mordit la langue, et sursauta en sentant une vague glacée s'abattre sur son épaule. Il lança un regard au spectre de sa mère, sa main plus ou moins sur son épaule. Il se mordit violemment une nouvelle fois la lèvre. Ah non, il chialerait pas. Merde. Et encore moins devant cette enflure -on aime tous Heylin. Il baissa les yeux. Il avait compris. Même s'il n'était toujours pas d'accord, même si ça faisait mal. Il ne gagnerait pas. La vampire le lu dans son regard. Elle lui offrit un doux sourire, ces sourires réconfortants, ces sourires qu'il ne verrait plus jamais.
« Ca ira, Heylin. Je sais que ça ira. Elle caressa ta joue.Tu n'es plus tout seul, pas vrai ? Tu as l'Atlantis. Et pas que, pas que ! N'oublions pas Drink non plus, il a besoin de toi. Et puis, tu rencontreras de nouvelles personnes. Aaah j'aurais voulu voir ma belle fille, moi ! »
Elle se mit à rire doucement, une lueur de tristesse dans le regard. Mais elle n'était pas triste, pas vraiment. Elle s'y était préparé. Elle savait où il était tombé, et elle était descendue sciemment. Il fallait qu'elle parte, parce que c'était dans l'ordre naturel des choses. Parce que son fils devait grandir, aussi. Elle ne pouvait pas être un poids. Elle ajouta, un peu embêtée :
« Oh et puis, je t'en supplies, arrête de faire l'imbécile et de risquer ta vie pour rien, d'accord ? Je veux pas te revoir avant longtemps, compris ? Les enfers, tu y reviendras quand tu auras dépassé les quatre-vingt ans. »
Heylin retenait difficilement ses larmes. Non. Il avait envie de lui dire non. Et puis, en plus, il était incapable d'arrêter de faire le con. Mais ça elle savait. Et cela l'inquiétait un peu. Même si sa présence ne le calmait pas nécessairement avant -mais alors sans elle, qu'est-ce que cela serait ? Elle le prit tendrement dans ses bras -ou du moins, encore une fois, essaya. Puis elle s'éloigna un peu, devant un jeune homme silencieux, aux yeux humide, qui faisait du mieux pour se contenir. Puis il leva les yeux vers elle. Et il éclata en sanglot. Il avait franchement honte, cette fois, mais il n'arrivait plus à s'arrêter. Ça y est, il devait faire le deuil. Il devait lui dire au revoir. Petit à petit, il se calmait. Il tenta un rire qui se transforma en hoquet, et il poussa un juron. Puis il releva les yeux vers sa défunte mère.
« ...Soixante dix ? Peut être même la cinquantaine ? En fait non. Ce sera déjà un exploit si je dépasse la vingtaine. Tu sais que je suis trop doué...»
Le regard courroucé de la vampire parla de lui-même. Okay, sa gueule. Et voilà. Il n'avait jamais connu son père, sa famille maternelle le détestait -et avait essayé de le tuer, accessoirement-, et il perdait sa mère.
« Au revoir... Maman.»
Cela faisait mal. Cela faisait mal, putain ! Il leva les yeux vers elle, et murmura à nouveau au revoir. Voilà. Son seul parent partait.
...Et le deuxième la lui enlevait. Il cligna des yeux, releva son regard glacé vers la déité. Enfin, son regard au couleur des glaciers avec des yeux rouges d'avoir pleuré, plutôt. Ce qui tuait assez l'effet en fait. Il ouvrit la bouche, la referma. Et se releva -tiens, quand s'était-il écroulé ?- rapidement, fixant toujours le dieu. Attends. Ce qu'il avait dit, juste avant... Non... Non non, non. Non. C'était la fatigue, les larmes, qui lui faisaient faire de drôles de connexions. Des connexions logiques totalement absurdes. Mais en même temps, il savait que son père était un dieu. D'ailleurs, il trouvait le comportement de sa famille maternelle, au vu de cette information, encore plus stupide. En plus, il voyait les esprits. Et là, quelques minutes plus tôt -qui se rapprochaient des dix minutes en fait- -voire plus- -il savait pas trop- il avait sorti cette remarque. Que son sang était particulier, et que cela expliquait qu'il voyait les esprits... Non. C'était pas le moment. Il chialait sa mère là, c'était pas le moment d'avoir la rage contre son père -si, il l'avait pensé, même s'il y croyait à moitié. Bon même si, à l'heure actuelle, il semblait que son père, c'était justement celui qui lui enlevait sa mère. Double raison d'avoir la haine. La vampire sembla lire dans ses pensées, comprendre les rouages qui l'enclenchaient dans l'esprit de son fils. Elle ne savait pas si elle devait éloigner les soupçons, les confirmer, ou ne rien faire. Son devoir à elle était de partir, à présent. Mais elle sentait qu'elle devait faire une dernière chose, en tant que mère. Alors, quand le jeune homme lui lança un regard incrédule, elle se contenta de hocher positivement de la tête, puis recula d'un pas. Elle devait à présent rejoindre le monde des ténèbres.
« Vous... Vous êtes... »
Il hésita. Devait-il dire "père" ? Et puis il appréhendait un peu la réaction -et la réponse- de son vis-à-vis. Il apprécierait presque de se planter et que le dieu lui rie au nez -...bon c'était pas son genre, mais le tuer sur place non plus, juste pour ça, non ? Et puis bon. Géniteur serait certainement plus... Plus... Vrai...? Il inspira, prit son courage à deux mains, le tout avec un regard pas franchement amical.
« Vous êtes mon géniteur ? »
KC
J'ai battu tous mes records de retard là, c'est bon. Je. JE SUIS DÉSOLÉE. QQ (ok j'avoue, je savais pas quoi faire à la fin)(et j'aime pas mon poste accessoirement)(je suis désolée QQ)
Invité Invité
Re: A cette station, descente aux Enfers Ω Heylin | Dim 04 Jan 2015, 00:11
A cette station, descente aux Enfers
PV Heylin
Perdre. Voilà un mot, un fait, une réalité prépondérante dans l'existence des mortels. Ils y étaient fatalement destinés ; destinés à souffrir de ce qui finirait par leur échapper, quand bien même ils souhaiteraient le garder à leur côté. Cela faisait partie intégrante d'eux, de leur personnalité, de leur vie. Même les vampires, créatures capables de traverser les âges sans en être affectées, étaient loin d'être invulnérables. « Pour toujours » était donc une notion à la limite vide de sens pour les terriens et les sanctuariens, malgré tout ils s'en servaient régulièrement, de manière plus ou moins consciente. Parce qu'ils étaient incapables d'imaginer certaines choses se terminer ? Pourquoi donc, parce qu'elles n'avaient jamais commencé, parce qu'ils y étaient tellement habitués ou attachés qu'ils l'interprétaient comme immortelle ? Le roi des Enfers s'amusait parfois, lorsqu'il s'ennuyait fermement, à se pencher sur certaines questions touchant plus les humains que ses semblables et lui-même. Mais souvent il ne 'y attardait pas, à cause de différences fondamentales qui le freinaient rapidement dans son élan : si les mortels étaient l'image même de l'éphémère et du changeant, les déités étaient contraire immuables. Il leur arrivait évidemment d'avoir des sauts d'humeur, de commettre parfois une entorse à leur quotidien, mais au fond ils étaient quasiment les mêmes qu'à l'époque de la Grèce antique. De plus, leur espérance de vie était si grande et leur rôle si spécifique qu'ils n'avaient pas la même expérience que les êtres sur lesquels ils veillaient.
Bref, Hadès ne comprenait pas les humains. Enfin pas toujours plutôt, tout dépendait du sujet. En ce qui concernait Heylin, il parvenait à comprendre – de manière intellectuelle – ses réactions. On était en train de le priver de sa mère mine de rien, sans doute était-ce quelque part comme la tuer devant ses yeux ; or on devinait à ses réactions qu'il n'était encore qu'un enfant, trop peu sûr de lui pour avoir le cran d'affronter le monde sans la présence rassurante de sa génitrice, trop immature pour accepter qu'on lui retire ce pilier de son existence. Pour accepter que quelqu'un ait le droit de lui arracher sa mère, de la perdre. Le jeune demi-dieu ressemblait à ces gamins qui n'osaient pas retirer la troisième roue de leur bicyclette de peur de tomber, et se tenaient à leurs parents pour marcher. Allait-il avoir du mal à retrouver un équilibre, à se débrouiller en étant un peu moins dépendant ? Probablement. N'oublions pas que son quotidien allait subir un changement brutal et important, alors une période d'adaptation allait être nécessaire. Perdre, souffrir, puis se relever tant bien que mal en titubant maladroitement – ou rester à terre en se demandant pourquoi cela faisait si mal. Voilà l'une des particularités des humains qui les rendaient complexes : ils s'attachaient, s'aimaient, tout en sachant que ce qui les attendait au bout du compte avait peu de chances d'être un heureux événement. À croire que ce que ces liens leur apportait en valait le risque. En valait la peine.
Et Heylin avait été naïf, s'il avait cru pouvoir emprunter le chemin des Enfers avec elle au moment de sa mort. Tôt ou tard le cycle naturel des choses aurait ramené ce spectre égaré dans les limbes, jusque là il avait juste fait une fleur à un infortuné. Mais d'un autre côté, personne ne pouvait lui en vouloir si ce qu'il se passait actuellement l'affectait. Tout était parti d'une maladresse, puis tout s'était enchaîné rapidement, et maintenant le voilà qui perdait un être cher sans pouvoir y changer quoi que ce soit. Alors Hadès n'allait certainement pas l'empêcher d'exprimer ses humeurs tout comme il ne ferait pas marche arrière, qu'importe le nombre de regards meurtriers (regards qui soit dit en passant l'effrayaient beaucoup, oui oui ceci est du sarcasme) que son fils lui envoyait. Il se contenterait d'attendre un peu en les observant, parce que le chthonien était bien luné et qu'il pouvait comprendre ce besoin de passer de derniers instants ensemble, même si ce n'était pas intuitif. Et aussi, parce que le sang-mêlé semblait bien décidé à être imperméable à tout ce qu'il pourrait lui dire, preuve étant qu'il ne sembla pas relever l'indice énorme qu'il avait lâché quant à leur parenté. Bah au pire ils repartiraient chacun de leur côté sans qu'il ait deviné quoi que ce soit, dans un cas ou dans l'autre, la vie du geôlier des morts n'en serait aucunement impactée. Ce n'était pas toujours palpitant d'être un dieu, pour ne pas dire rarement (cf le premier paragraphe de ce post).
Pourtant, la scène dont il était spectateur était des plus émouvantes : un enfant qui dit adieu à sa maman, c'était un véritable déchirement à voir. Le souci était qu'Hadès ne savait absolument pas comment compatir, même pour faire semblant. Disons qu'il était authentique, cela lui faisait une qualité au moins, le souci était qu'au-delà de ne pas ressentir la moindre sympathie envers son rejeton, notre brun aux iris vermeils était carrément impassible à tout (enfin je dis ça, mais le simple fait qu'il reste sagement dans son coin en leur laissant tout le luxe de s'épancher en larmes et en paroles touchantes prouvait qu'il était clément envers eux, sisi). Même quand l'adolescent fondit en larmes et s'effondra sur le sol il se contenta de le regarder quelques secondes, les paupières mi-closes et une expression indéchiffrable sur le visage, avant de se focaliser sur la défunte pour voir sa réaction. Fallait toujours qu'il n'affiche rien, avouez que c'était frustrant. Lorelei de son côté usa de toute sa maternelle tendresse pour apaiser au mieux la détresse de son enfant (faut dire que vu l'utilité du père hein, encore heureux qu'un des deux parents se bouge), sans pour autant chercher à fuir le dénouement approchant ou à mentir. Juste à le soutenir, et à lui faire comprendre qu'il avait encore devant lui une longue vie à savourer. Elle était aussi rationnelle et douce qu'à l'époque où notre fils de Cronos l'avait rencontrée – et il lui était reconnaissant de canaliser autant le jeune homme, parce qu'il avait le pressentiment que sa patience aurait été mise à rude épreuve sinon.
Au final, la vampire calma assez Heylin pour qu'il accepte de lui dire au revoir. Hadès pensa alors que cette histoire touchait à sa fin, cependant juste après, le demi-dieu lui adressa un regard indiquant clairement le contraire. En le remarquant le monarque lui rendit son regard, en attendant qu'il formule enfin la pensée naissant sous son crâne blanc. Il avait sa petite idée sur ce que ça pouvait être, soupçon qui fut confirmé lorsque le jeune homme se tourna vers sa mère après s'être relevée, mais se contenta de garder le silence en attendant que son interlocuteur ne rassemble le courage de l'exprimer à voix haute. Après un long stade d'hésitation, les mots sortirent enfin. Incertains, vagues, mais surtout emplis d'animosité. L'Olympien ne cilla aucunement, mais l'entendre le dire – enfin le demander – rendait la chose soudainement bien plus réelle. Comme s'il se réveillait d'un demi-sommeil durant lequel il faisait un rêve très réaliste. Quelques secondes s'écoulèrent sans qu'aucun bruit ne vienne fracasser le silence pressant, avant qu'il ne se décide enfin à répondre de sa voix trop posée pour contenir la moindre émotion.
« Il t'aura fallu du temps, pour le comprendre. » Il adressa un bref regard à son ancienne amante. Ce n'était que pour avoir un aperçu de son expression, Hadès ne lui en voulait certainement pas d'avoir confirmé les doutes d'Heylin. S'il ne voulait pas qu'il sache la vérité il aurait commencé par ne pas le lancer sur la bonne piste, et de toute façon, à chacun était dû la vérité. Ensuite, il porta une nouvelle fois les yeux vers la chair de sa chair. « C'est exact. Il y a de cela dix-huit ans Lorelei et moi t'avons conçu, mais je te mentirais en disant que tu étais prévu. » Or il n'était pas un menteur, enfin pas fondamentalement disons. Ce n'était probablement pas facile à entendre, mais la vérité était là : cet enfant n'avait pas été désiré. Ce qui ne voulait pas dire qu'il n'avait pas le droit de vivre, mais le dieu n'était pas assez tendre pour adoucir ses paroles en y ajoutant un accessoire pareil. À la place il lui laissa une seconde pour avaler cette pilule amère, avant d'ajouter « Aurais-tu quelque chose à me dire ? ». S'il posait cette question, ce n'était pas par hasard. Hadès pouvait presque sentir la colère du métis lui brûler la peau. De toute façon il doutait que ses paroles modifient la donne ou puissent l'affecter, donc pourquoi ne pas lui donner une occasion de se vider de son sac ?
HRp : ROHLALA la fin de mon Rp est nulle à faire chuter une licorne de son pont arc-en-ciel. Désolée QwQ. Si jamais ça ne te va pas, n'hésites pas à me le dire et je modifie !
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