where the sun don't ever shine. ❞ (hydraemma) ❥ (+16)

HYDRA&EMMAwhere the sun don't ever shine
no matter how hard you try to be good
you can't keep a bad girl down

▬ C'est son dossier médical, avec les coordonnées du médecin traitant en annexe, ainsi que celles de l'équipe de sage-femmes qui se chargeaient l'accouchement.

Le jeune homme se pencha en arrière pour attraper d'un geste nonchalant le dossier qui sortait de l'imprimante, avant de le tendre à mademoiselle Hottenberg qui remit ses lunettes sur le bout de son nez afin de parcourir les données pendant que l'informateur se mettait à taper rapidement sur le clavier de son ordinateur. Tout en lisant les informations que lui apprenaient le paquet de feuilles, Emma sortit sa carte bancaire qu'elle posa sur le bureau afin que l'on encaisse le montant de la marchandise que l'on venait de lui remettre. Les frais que demandaient Elliot Sky-Meltemson étaient exorbitants, mais Emma n'était pas de celles qui comptaient les dépenses pour arriver à ses fins, ou alors elle n'en aurait jamais fini.

▬ Ce sera tout ?

▬ Pour le moment.

Elle rangea le dossier dans son sac et se leva. L'éducation voulait que les hommes fassent de même dès qu'une femme se levait mais visiblement le jeune homme n'avait pas reçu la même qu'elle, alors elle se contenta de quitter la pièce maintenant que son rendez-vous était terminé. Sa voiture était très mal garée, à un emplacement qui n'était même pas autorisé, mais heureusement elle n'était pas restée suffisamment longtemps pour se faire attraper par les forces de l'ordre -ce qui serait un comble pour elle qui travaillait pour la police- et se contenta de jeter ses affaires sur le siège passager avant de prendre la route la plus rapide pour rentrer chez elle.

Depuis aussi longtemps qu'elle s'en souvienne, Emma avait toujours trouvé un malin plaisir à se mêler des affaires qui ne la regardaient pas. Ainsi, lorsqu'elle avait réalisé qu'un réel mystère planait autour de son colocataire, Emma n'avait pu s'empêcher de mener sa petite enquête, faute de ne pas parvenir à obtenir de vraies réponses à ses questions lorsqu'elle les lui posait. Hydra avait toujours été très secret concernant sa vie avant d'entrer dans la police, et s'il répondait sans problèmes à tout ce qui était évident, il restait interdit face aux détails qu'elle ne pouvait pas deviner seule. Elle s'était donc mise en tête –après avoir pris de l'avance sur son travail– de mener son enquête seule, et au terme d'un petit mois elle était parvenue à rassembler plus d'informations qu'elle n'en avait jamais eu après plus d'un an à travailler avec lui.

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NOM(S) - Hauptmann
PRÉNOM(S) - Zephyros Wilhem-Ludwig
NAISSANCE - 26 Octobre - Hôpital de Skyworld
PARENTS - Inconnus
TUTEURS LÉGAUX - (père) Walther Hauptmann - (mère) Rose Hauptmann
FRÈRES & SOEURS - (M) Wolfgang Judal-Erwin Hauptmann
RACE - ~~Inconnu~~ Hybride hydre (pas de seconde race à ce jour)

Elle avait épluché sa nouvelle acquisition pendant près de trois heures. Près des deux tiers du dossier avaient été remplis à la main, faute d'informations connues à l'époque où il avait tiré à l'ordinateur. La plupart des champs indiquaient "Inconnu", et bien qu'une grande partie ait été rectifiée négligemment à la main, il restait encore des zones d'ombre dans ce dossier qu'elle nota sur un post-it qu'elle colla sur la couverture. La partie la plus difficile dans l'étude de cette nouvelle pièce fut sans aucun doute l'étape de déchiffrage de l'écriture du docteur, qui semblait avoir écrit avec ses pieds et un pinceau d'eye-liner bas de gamme.

Elle parcourut les notes qu'elle avait rentrées dans son ordinateur, ainsi que les diverses "pièces à conviction" qu'elle avait amassées au fil du temps. Le dossier médical avait été la plus difficile à se procurer, étant donné qu'il était sensé rester confidentiel, mais après avoir joué de ses relations et fait appel à un professionnel –qu'elle était allée voir dans la matinée– Emma avait fini par mettre la main dessus et, à force de le lire et le relire, avait fini par le connaître par cœur. Elle feuilleta les extraits de journaux qu'elle avait surlignés, qui relataient la mort de Walther et Rose Hauptmann, lesquels s'avéraient être les parents adoptifs de Wilhem et son frère, mais aussi les diverses enquêtes qui avaient été résolues par la suite grâce au nouvel atout de la police criminelle.

Elle rangea les divers documents dans la pochette qu'elle avait prévue à cet effet et s'arrêta au moment où une feuille s'envola du dossier médical. Elle se baissa pour la ramasser et constata qu'il s'agissait d'une feuille de notes manuscrites, dont l'écriture était celle du médecin traitant –qu'elle avait fini par connaître, à force– et qui était absolument indéchiffrable dans l'état. Elle se rassit dans son siège de bureau et tenta de recopier ce qu'il y avait marqué derrière le champ « MALADIES A CARACTÈRE GENETIQUE » du dossier. Au bout d'une heure à se battre avec les pattes de mouche qui se dessinaient devant elle, Emma parvint enfin à obtenir un texte qui l'avança un peu plus sur les détails qu'elle voulait y apprendre, mais hélas pas suffisamment. « Symptômes : maux de tête, fatigue, douleurs musculaires, mal de ventre, fièvre, difficultés respiratoires (ponctuelles). Le patient est atteint d'une maladie orpheline, inconnue à ce jour et sûrement due à une anomalie génétique propre à la race que l'on n'a pas identifiée. »

Elle posa son crayon et retira ses lunettes qu'elle posa sur la table avant de fermer les yeux. Elle s'était toujours doutée que quelque chose n'allait pas chez lui, quand bien même c'était un grand fumeur de substances plus ou moins illicites, il ne pouvait pas présenter les symptômes d'un drogué à longueur de journée. Son dossier social attestait qu'il avait eu des affaires douteuses avec le côté un peu sombre de la ville, mais tout cela ne faisait plus partie de sa vie à ce qu'elle sache. Elle vérifia l'heure, et après avoir décrété qu'il était temps de dîner, ferma son ordinateur et sortit de sa chambre pour rejoindre la cuisine.

– X –

▬ Je ne sais qui sont les plus idiots : ceux qui participent à ces émissions débiles ou les abrutis qui les regardent...

Emma méprisait les émissions de télé-réalité, à un tel point qu'elle ne pouvait s'empêcher de cracher dessus chaque fois que l'occasion se présentait. Les candidats en étaient à leur cinquième dispute sur-jouée depuis le début de l'épisode, et les réseaux sociaux saturaient de commentaires d'adolescentes naïves qui semblaient toutes prier pour que le couple ne casse pas d'ici la fin de l'émission. Après dix bonnes minutes à fixer l'écran sans comprendre si l'affaire était réglée ou non, Emma finit par se tourner vers Hydra.

▬ Ça te dirait de faire un jeu ?

Elle avait réfléchi pendant tout le repas à un moyen de le faire parler sur tout ce qu'elle avait amassé depuis le début de son enquête. Il n'était pas rare qu'un dossier soit falsifié lorsque l'on rentrait dans les services de la police, et au lieu de continuer sur une fausse piste mieux valait s'assurer que ce qu'elle avait appris n'était pas complètement erroné. Elle se leva, réajusta les pans de sa jupe et éteignit la télé en claquant des doigts, comme elle s'était entraînée à faire lorsqu'elle était petite. Elle s'avança jusqu'au bar, se posta derrière le comptoir et entreprit de parcourir leurs bouteilles –la plupart étaient des cadeaux– avant de sortir une grande bouteille de tequila qui trainait au milieu des bouteilles d'alcool plus fort.

▬ J'ai pensé qu'il était peut-être temps qu'on en sache plus l'un sur l'autre, tu ne crois pas ? déclara-t-elle en remplissant les deux verres à shot. Si je devine quelque chose de vrai sur toi, tu bois ; si c'est faux, je bois. Et vice versa.

Emma n'avait jamais été une grande buveuse, et avait toujours jugé qu'une femme qui buvait n'était pas une femme élégante. Sans savoir quelle était sa capacité à supporter l'alcool, elle fit glisser le shooter vers Hydra et posa ses coudes sur le comptoir.

▬ Je commence. Elle fit mine de réfléchir. Hydra est un nom de code que tu t'es trouvé quand tu étais petit.

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▬ Je ne comprend pas pourquoi tu m'as trompée avec Tiffanie, John...
▬ Ma chérie, tu sais qu'ils t'on racontée n'importe quoi, je t'aime trop pour ça !

L'hydre haussa un sourcil, en se demandant si oui ou non les scénaristes avaient été assez stupides pour changer le nom des protagonistes en cours de route. Il prit son crayon et nota donc cette énième incohérence dans son nouveau carnet. Les enquêtes qu'il dirigeait étant toutes à un point mort, la plupart car les analyses étaient en cours, il passait ses journées à s'ennuyer. Son nouveau jouet n'était qu'une étude approfondie de toutes les bourdes scénaristiques des hybrides à ibiza. Wilhem n'avait jamais été fan de ce genre d'émissions, pour ne pas dire qu'il ne supportait rien de ce qui passait sur le petit écran. Il était intimement convaincu que tout était contrôlé -en soi il n'avait pas totalement tort- et surtout, les résumés que les journalistes avaient tendance à faire de ses enquêtes étaient tous destinés à émouvoir le public. Ajoutons à cela qu'un cameraman avait osé lui dire qu'il ne rentrait pas dans le cadre. Néanmoins, ces temps-ci Emma passait son temps à courir partout sans vouloir qu'il n'approche ne serait-ce que sa chambre, il était donc voué s'occuper de lui seul et avait dû trouver une occupation. C'est pourquoi il était depuis huit heure du matin devant l'écran du salon, affalé dans un siège, entrain de regarder la saison intégrale de ce télé-crochet si apprécié des jeunes.

Comme un enfant, il était donc sage comme une image, pas une femme à la maison, pas de drogue, rien. Le jeune homme avait même eu l'intelligence de se faire cuire des pâtes, lui qui d'habitude vouait une haine considérable à tout ce qui se rapprochait de près ou de loin aux tâches ménagères. Qui l'eut cru, l'émission la plus abrutissante qui soit l'avait rendu viable.
Les yeux rivés vers la télévision, il n'entendit pas sa colocataire qui rentrait dans la pièce.

▬ Je ne sais qui sont les plus idiots : ceux qui participent à ces émissions débiles ou les abrutis qui les regardent...

▬ Ceux qui crachent dessus alors qu'elles sont un moyen irréfutable d'aiguiser son esprit. Maugréa-t-il en restant sur son fauteuil. Si Emma comprenait à quel point son corps hurlait pour lui, elle l'aurait sûrement engueulé puis envoyé bouler, il se devait de bouger le moins possible et de rester normal.
D'un claquement de doigt elle éteignit la télévision et ce fut comme un choc pour lui. Toutes les envies refoulées depuis le début de la journée refirent surface et il passa d'un état semi-léthargique à celui d'une homme en manque d'absolument tout ce dont il est possible de manquer ; drogue sexe alcool. D'un coup il s'était rendu compte qu'il avait perdu un jour de sa longue vie. En un mot, il était surexcité.

▬ Ça te dirait de faire un jeu ?

Elle le savait, elle venait d'attiser sa curiosité, assez pour qu'il tourne la tête vers elle avec cet air surpris qu'il n'arborait quasiment jamais. Ayant retrouvé sa capacité totale de réflexion, il se demanda d'abord si elle ne voulait pas simplement lui proposer un scrabble ou un mikado, la connaissant, ce qui l'amusait elle était très loin de ce qui l'amusait lui.
C'est pour cette raison qu'il arqua un sourcil lorsqu'il la vit sortir l'alcool et les shots.
▬ J'ai pensé qu'il était peut-être temps qu'on en sache plus l'un sur l'autre, tu ne crois pas ? Si je devine quelque chose de vrai sur toi, tu bois ; si c'est faux, je bois. Et vice versa.

▬ Pardon ?

Il resta quelques secondes à se demander ce qu'on avait bien pu lui faire, à cette Emma d'habitude si défavorable à tous les plaisir de la vie, avant d'enfin comprendre ce qu'elle voulait. Ce qu'il avait pu être con. Un sourire malicieux vint fendre ses lèvres et il se leva afin de la rejoindre et de s'asseoir sur une des trois grandes chaises qui se trouvaient côté salon.

Tout ce qui se rapprochait de près ou de loin a un jeu alcoolisé à l'issue incertaine l’excitait, ce goût amer qu'ont les interdits lui plaisait et il avait de surcroît une pleine confiance en sa capacité de tenir l'alcool. Il ne pouvait pas tenir moins qu'une femme, c'était impensable. Elle se posa sur le comptoir et il eut le temps de constater qu'en plus de lui proposer un jeu qui lui plaisait, elle était rudement bien habillée ce soir.

▬ Je commence. . Hydra est un nom de code que tu t'es trouvé quand tu étais petit.

Elle était douée la petite, pour obtenir ce qu'elle voulait. Il était évident qu'elle voulait savoir tout ce qu'il ne voulait pas lui dire. Sûrement avait-elle déjà fait des recherches. En clair, il n'avait vraiment rien vu venir. Enfin ça n'était pas plus mal, ça rajoutait un peu de piment à sa vie. Emma n'était pas son fantasme le plus inavoué, mais il faisait parti de ce qu'il désirait le plus ardemment au monde, parce qu'il avait toujours été attiré parce ce qu'il n'arrivait pas à attraper.

▬ Tu es sûre de vouloir jouer à ce genre de jeux, Emma-belle ? Devant son air assuré, il fit glisser ses doigts vers son shot et le ramena à lui, si elle voulait vraiment jouer à ce genre de jeux il n'avait pas à culpabiliser et juste profiter Je sais tout ce que je veux savoir sur toi, je n'ai aucune question à te poser. Néanmoins, je rajoute une seule règle : si tu as à moitié bon, car dans tout ce que tu as il y en a forcément, je bois mon shot et toi aussi.

Il marqua une pause puis continua :
▬ Ca n'est pas un nom de code. Je me permets de te rectifier : C'est un surnom trouvé lorsque j'ai découvert ce qui semble être mon unique race, j'avais environs seize ans.

Hydra prit le verre entre ses doigts et après s'être assuré qu'elle aussi, le but d'un coup sec. Son corps semblait être naturellement disposé à toutes les substances illicites et à leur assimilation. Qu'en serait-il d'Emma ?
Il reposa son verre et lui sourit malicieusement avant d'ajouter :

▬ Mais je t'en pries, continues.

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Emma n'était pas sûre de savoir s'il avait vu clair dans son jeu. Après tout elle avait tenté une approche un peu trop directe en comparaison avec ce qu'elle avait l'habitude de faire. Elle fut tentée de l'obliger à ne lui dire que la stricte vérité mais se rappela quel genre de personnage se trouvait devant elle. Hydra n'était pas du genre à se défiler, pas quand on lui lançait un défi digne de sa personne –l'arrogance était un trait de caractère qu'ils partageaient– et la réelle curiosité dans son regard lui informa qu'elle avait trouvé quelque chose digne de son intérêt. D'une façon ou d'une autre, Emma éprouvait une certaine fierté pour avoir captivé son attention de la sorte. Hydra fit tourner le shooter entre ses doigts tandis que son regard ne quittait pas le sien ; elle regretta d'avoir gardé ses lunettes mais ne bougea pas d'un pouce, même quand il lui affirma n'avoir rien à apprendre sur elle.

▬ Néanmoins, je rajoute une seule règle : si tu as à moitié bon, car dans tout ce que tu as il y en a forcément, je bois mon shot et toi aussi.

▬ Entendu.

Du moment qu'elle obtenait ses réponses, peu importait. Cet excès de confiance en elle allait finir par la perdre, mais si seulement elle le savait...
La réponse que lui fournit son colocataire lui fit réaliser à quel point elle avait eu tort en acceptant cette nouvelle règle. Bien sûr que ses affirmations ne pouvaient pas être 100% justes, l'enquêteur était un professionnel maniaco-perfectionniste qui trouverait quoiqu'il arrive un moyen pour la faire boire. Elle fit promener son propre verre sur la surface du comptoir et ramena ses cheveux en arrière pour dégager son visage. Un silence s'installa entre eux jusqu'à ce qu'il ne réponde à sa question, et elle leva les yeux au ciel.

▬ On peut considérer que tu étais petit à seize ans, n'est-ce pas ?

Évidemment sa réponse ne fut pas reçue comme valable, et alors qu'il coulait un regard vers son shooter, elle le saisit entre ses longs doigts manucurés puis renversa légèrement la tête en arrière pour en vider le contenu. Le luiquide ne tarda pas à enflammer sa gorge et le goût âpre de l'alcool lui resta collé au palais tandis qu'elle se mordait la lèvre inférieure. Les traits de son visage se crispèrent en une moue dégoûtée, et elle reposa son verre à shot sur le comptoir avant de porter une main à sa bouche, débordée par le goût amer qu'avait laissé la tequila sur son passage.

▬ Par les dieux, c'est infect ! s'exclama-t-elle en gémissant. Maintenant je me rappelle pourquoi je ne bois pas...

Elle tendit le bras pour saisir la bouteille et remplir à nouveau les verres vides, puis alluma en même temps la radio de la chaîne hi-fi du salon. Elle changea de station à distance en faisant tourner la molette calée sur les fréquences des stations de la Terre, puis fit de la place sur le bar avant de se hisser dessus. Elle croisa une jambe sur l'autre et posa à nouveau son coude sur le comptoir en bois sur lequel ne traînaient plus que la bouteille et les deux petits verres remplis à ras bord. Elle regarda Wilhem qui avait comme d'habitude pris ses aises et ne se gênait pas à la regarder comme si elle allait finir par enlever ses vêtements à force de se sentir oppressée. Elle fut tentée de lui demander s'il appréciait la vue mais se retint de le faire.

▬ Tu n'es pas enfant unique.

Elle tenta de déchifrer la lueur qui passa dans son regard à cet instant, mais ne parvint pas à mettre la main dessus car il détourna le regard pour vider son verre et le reposer sur la table. Un léger sourire se dessina sur le visage d'Emma, le temps de savourer sa victoire, et elle poursuivit tandis qu'il remplissait lui-même son verre.

▬ Laisse-moi deviner. Tu as un... grand frère ?

Le prénom qu'elle avait lu sur le dossier n'était définitivement pas celui d'une fille. Néanmoins l'information ne lui avait pas permis de savoir si son frère était son aîné ou pas, toutefois son sens de la logique lui avait suggéré que si son nom figurait en lettres imprimées, cela sous-entendait qu'il était déjà présent lors de l'écriture de ce dossier.
Mais si le dossier médical avait été créé lors de l'adoption alors il était toujours possible que son frère soit plus jeunes, il suffisait qu'ils aient un an d'écart.
L'erreur de son raisonnement fut annoncée quand il répondit que son frère était plus jeune. À contrecœur, elle porta le verre à ses lèvres et le vida aussi rapidement que possible, grimaçant de plus belle quand elle eut terminé. Hydra remplit son verre tandis qu'elle s'éventait avec sa main comme si cela allait changer quelque chose.

▬ Toi et ton frère avez été adoptés. Elle leva ses yeux bleus vers lui. J'ai triché, c'est marqué dans ton dossier.

Le dossier profesionnel était la première chose que l'on donnaît aux jeunes recrues pour mieux connaître leurs supérieurs. Ses lunettes commençaient à peser lourd sur son nez alors Emma décida de les retirer, et les posa méticuleusement sur le comptoir du bar. Elle voyait moins net que d'ordinaire mais suffisamment pour encore distinguer les traits de son colocataire et constater que le sujet de la famille était plus sensible qu'il ne le laissait paraître. Elle rangea ces informations dans un coin de sa tête et décida de changer de sujet.

▬ Tu t'es déjà fait tatouer pour une fille. Ta première copine, peut-être ? Elle eut un rire léger, qui l'étonna elle-même. Je ne te jugerai pas, on est tous passés par là.

Elle même avait eu l'initiale de « l'amour de sa vie » tatoué sur le bas du dos, mais l'idée que son colocataire ait eu une copine suffisamment importante pour se faire tatouer pour elle parut soudainement totalement absurde. Trop tard, elle avait parlé.

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Lorsque Wilhem la vit s'exclamer à quel point l'alcool était mauvais un nouveau sourire se dessina sur ses lèvres. Evidemment c'était bien plus violent que tous les coctails auxquels elle avait dû être habituée dans ces soirées mondaines où il ne faut jamais, ô grand jamais être soul. Ces boissons où l'alcool est noyé dans le sucre n'étaient pas son pêcher mignon à lui, qui préférait tout ce qui était plus âpre, plus amer. Il aimait sentir la liqueur descendre le long de sa gorge avant de lui brûler l'estomac et son cerveau s'embuer doucement.
Lorsqu'Emma déclencha la radio il se demanda s'il devait voir un quelconque sous-entendu à cette ambiance qu'elle imposait petit à petit. En fin de compte, il connaissait peu de choses de son jeu de drague à elle. L'hydre l'avait certes vu faire son petit numéro de charme à de nombreuses personnes, mais elle ne s'en servait jamais dans l'optique d'une relation quelqu'elle soit. Par expérience il savait qu'il valait mieux qu'il attende un signal clair avant de commencer quoique ce soit, tant qu'il pouvait se contenir il le ferait. Hydra restait un homme, il supportait mieux l'alcool que la moyenne mais voyait ses capacités de jugement faiblir, comme tout le monde.

Elle s'assit sur le comptoir et comme à son habitude il ne se gêna pas pour décrire toutes ses courbes de ses yeux. Il avait toujours fait ça avec toutes les femmes, mais chez Emma cela relevait plus d'une habitude qu'une réelle intention de la dénuder subtilement-bien qu'une fois que son regard se posait sur son corps il savait tout à fait ce qu'il faisait et profitait allègrement de la vue.

▬ Tu n'es pas enfant unique.

A contre cœur il prit son verre et le vida. Bien que ce genre d'informations ne l'obligeaient à rien, l'idée qu'elle sache maintenant qu'il y avait un second Wilhem le contraria. Serait-il moins unique à ses yeux ? Perdre son authenticité ou sa rareté n'était pas plaisant, surtout pour un être aussi arrogant qu'Hydra. Pure jalousie. Il en avait honte. Il le savait, en plus, que son frère n'était pas comme lui. Il était pire, plus vicieux encore, plus intelligent. Ils se ressemblaient comme ils étaient loin l'un de l'autre. Mais ça n'était pas le fait d'être copié qui l'effrayait le plus. Ce frère était intrigué par tout ce que notre Hydre pouvait avoir, le lui volait sans scrupule sans jamais le lui rendre. Ca avait commencé avec un dinosaure en plastique, ça avait fini avec son ex-petite-amie. En remplissant de nouveau son verre il écouta attentivement la suite des questions.

▬ Laisse-moi deviner. Tu as un... grand frère ?

Son visage s'illumina de nouveau. L'idée qu'elle se trompe le rassurait. Dieu merci elle ne savait pas tout. Contrairement à la dernière fois il ne prit pas la peine d'ajouter des détails, elle n'eut pour réponse qu'un seul mouvement négatif de la tête. La famille avait toujours été un sujet sensible. Aussi surprenant cela peut-il être, il culpabilisait. Pour ses pauvres parents auxquels il s'était attaché, pour ses pauvres parents que sa connerie avait tués. Jamais on ne le lui avait dit « ça n'est pas ta faute ». Jamais il n'en avait parlé, personne ne savait et ne devait savoir. Honteux. Il se sentait honteux. Il n'attendait maintenant plus rien de personne, ni compassion. Il avait eu ce qu'il voulait. Il n'était plus le malheureux fils Hauptmann, celui qui fait pleurer les mamies avec son histoire horrible, il était Hydra, celui qui alliait réussite et décadence. Wilhem était enfin qui il était.

▬ Toi et ton frère avez été adoptés. J'ai triché, c'est marqué dans ton dossier.

▬ Ca aurait été stupide de ne pas regarder.

Un posa ensuite sa main sur le rebord du comptoir où elle était assise et fit glisser ses doigts le long de sa cuisse à elle. Elle lui claqua la main en guise de réponse. Néanmoins il remarqua qu'elle avait mis plus de temps à réagir, comme si elle réfléchissait pour une fois. Peut-être ce soir allait-il enfin pouvoir profiter un peu de ce corps qui vivait sous son nez sans jamais se laisser toucher ?

▬ Tu t'es déjà fait tatouer pour une fille. Ta première copine, peut-être ? Je ne te jugerai pas, on est tous passés par là.

Il marqua un temps de pause et éclata de rire. Quelle idée saugrenue, il n'y avait que les adolescentes pour avoir une idée pareille. Il décida de marquer le coup dans son esprit à elle, qui n'avait jamais daigné vouloir poser les yeux sur son corps à lui.

▬ Ca n'est pas parce que tu en sais plus sur moi que je suis comme toi, Emma-douce. D'un coup de pouce habile il retira les boutons de sa chemise un à un jusqu'à dévoiler son torse tout entier sous le nez de la rouquine, puis continua : Tu peux regarder autant que tu veux ma jolie, tu ne trouveras aucune initiale ni aucun prénom ancré sur mon corps. Je t'autorises à toucher si ça te fait envie chérie.

Comme pour appuyer ses dires il se leva de sa chaise avec une facilité déconcertante, dévoilant à la jeune fille l'intégralité de son torse joliment dessiné et tatoué. On pouvait distinguer plusieurs phrases en plusieurs langues, qu'Emma savait lire pour la plupart, des dessins tribaux ou des signes aux significations inconnues mais effectivement, aucun prénom ne se trouvait à cet endroit là.
Il se retint de lui avouer qu'effectivement, il avait aimé une femme. Pour ce qu'elle était, et non pas pour son statut de vagin. Il était fou d'elle, sa personnalité comme de son corps, toujours prêt à répondre à la moindre de ses questions ou de ses envies. C'est pourquoi il l'avait laissé partir avec son frère, et n'avait jamais remis la faute sur elle. Elle était l'archange intouchable, la femme parfaite, jamais ô grand jamais il n'aurait pu l'accuser de quoique ce soit, si ce n'est d'avoir volé son cœur à lui. Unique personne dans ce monde à avoir réussi à le faire douter de lui. Elle l'avait rendu faible, Hydra.

A la question « l'aimes tu encore ? » il aurait répondu que non. Elle était devenue l'étoile qui brille dans la nuit, intouchable, ou y pense sans jamais penser qu'on ne pourra la caresser. Elle n'était plus qu'un souvenir qu'on chéri tendrement en sentant son cœur s'effriter, auquel on pense lorsqu'on veut se faire du mal.

Sans prendre la peine de se rasseoir, il écouta la question suivante. Emma assurait qu'il avait fait parti d'un gang, ce qui n'était pas faux. En simple guise de réponse, vu qu'ils étaient de la police il trouvait malsain de parler boulot dans un moment pareil, il but son shot qu'il remplit de nouveau après. Ce ne fut pas utile puisque les deux suivantes l'obligèrent elle à boire son shot. Effectivement, il n'avait jamais été chef de quoique ce soit d'illégal, et n'avait pas non plus fait de prison.

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Emma faisait délicatement tourner le verre à shot entre ses doigts quand elle sentit une douce caresse remonter le long de sa cuisse dénudée. Un frisson lui parcourut le ventre tandis qu'elle s'apercevait qu'il s'agissait de Wilhem qui prenait un peu trop ses aises ; alors la gifle qu'elle envoya sur ses mains baladeuses partit tout seule, et Emma remercia ses réflexes pour avoir réagi plus rapidement que son cerveau beaucoup trop long à la détente. Il retourna à sa position initiale non sans afficher l'air de celui qui a trouvé une faille dans le système, et alors elle continua sur sa lancée en lui lançant un regard noir qui disait qu'ils n'en étaient pas encore arrivés à là. Ses quelques shots de tequila commençaient à lui monter à la tête, si bien qu'elle commença presque à étouffer tandis que l'éclat de rire de son colocataire sembla lui venir de loin. Elle desserra le nœud qui enserrait le col de sa chemise et faisait office de cravate, mais le laissa autour de son cou tandis qu'elle sentait son visage brûler.

▬ Ça n'est pas parce que tu en sais plus sur moi que je suis comme toi, Emma-douce.

▬ Ce n'est pas ce que...

Elle ne poursuivit pas sa phrase car il choisit ce moment pour dévoiler son torse nu derrière sa chemise qu'il déboutonna trop rapidement pour qu'elle lui demande de s'abstenir. Elle enroula distraitement sa cravate autour de sa main, les yeux rivés sur chacun des tatouages qui décoraient la poitrine de son colocataire. Emma n'était pas une de ces jeunes filles prudes qui rougissaient à la vue de chaque centimère carré de peau nue. La Hottenberg avait toujours eu un regard très critique sur tout ce qui se présentait à elle, et ce fut pour cette raison qu'elle ne cilla pas en promenant son regard le long du torse de Wilhem. Elle finit par lever les yeux au ciel pour répondre à ses remarques inutiles et vida son shooter. Le goût de l'alcool était toujours aussi infect, mais au moins il avait le mérite de brûler bien moins qu'au début. Elle eut un léger vertige, et marqua une pause durant laquelle elle passa une main sur son front pour prendre sa température qui était, elle le savait, un peu plus élevée qu'à la normale. Elle laissa tomber son coude sur le comptoir et appuya sa tête dessus.

▬ Tu as fais partie d'un gang.

Emma avait conscience que ses limites finiraient par être atteintes si elle continuait de tourner autour du pot. S'il lui demandait d'où elle tenait de telles informations, sans doute aurait-elle été incapable de formuler un mensonge correct, alors autant sauter les deux pieds dans le plat directement. Il vida son verre qu'il remplit immédiatement, et tandis qu'il faisait de même avec le sien –elle ne se sentait même plus d'attaque pour soulever la bouteille à moitié vide– Emma poursuivit.

▬ Est ce que tu en étais le chef ? Ça n'était pas vraiment une affirmation, mais il secoua la tête et elle vida rapidement son shooter. Alors tu as fait de la prison.

Pourquoi enchaînait-elle les questions de cette manière ? Elle grimaça et s'éventa avec sa main, soudainement victime d'une bouffée de chaleur soudaine qui était sûrement très en rapport avec l'énième verre qu'elle avait vidé sans transition. Elle regarda le liquide transparent s'écouler de la bouteille tandis qu'Hydra en versait le contenu dans son shooter, et eut un soupir qui ressembla à s'y méprendre à un gémissement. Elle tendit le bras et manqua de renverser l'alcool sur son chemisier en vidant le verre d'une traite.

▬ J'étouffe, il fait trop chaud... grommela-t-elle.

Emma fixa son regard sur la fenêtre la plus proche et eut son habituel mouvement de main visant à l'ouvrir. Sans succès, cette fois-ci. Elle répéta le geste plusieurs fois avant de se mettre à hurler après son pouvoir qui n'était jamais là quand elle avait besoin de lui. Emma se laissa tomber sur le comptoir et continua a agiter la main, avec moins de brutalité, dans l'espoir que la fenêtre qui se trouvait à trois mètres du bar ne daigne s'ouvrir. Mais le mobilier avait décidé d'être capricieux, alors elle se redressa et se laissa tomber du comptoir. Ses jambes flanchèrent au moment où elle atteignit le sol, mais elle se rattrapa avant de tomber sur le meuble sur lequel elle était perchée.

▬ Oops ! s'exclama-t-elle, la voix haut perchée. Attends-moi une minute, je vais prendre l'air.

Lentement mais sûrement, elle se redressa pour atteindre sa posture naturellement droite, et s'avança comme si elle était seule, roulant exagérément des hanches en suivant le rythme d'une musique qu'elle ne connaissait pas. Elle trébucha sur le tapis, se rattrapa avant de tomber et éclata de rire tandis qu'elle atteignait la fenêtre pour l'ouvrir en grand. Elle se pencha sur le rebord et regarda la vue qu'elle avait sur la Grande Place d'Athéna, depuis le huitième étage de l'immeuble. Elle ferma les yeux et prit une grande bouffée d'air avant de se laisser tomber en arrière et revenir dans l'appartement, les cheveux légèrement décoiffés et les joues rosées. Emma joua avec la cravate enroulée autour de ses doigts et revint au niveau du bar où l'attendait son colocataire, dont la tenue ne semblait lui faire ni chaud ni froid.

Elle s'appuya sur le comptoir et essaya de grimper dessus avec le plus d'élégance possible. Mais visiblement ses bras ne semblaient pas être d'accord avec l'effort qu'elle leur demandait de fournir, alors Emma retomba les pieds au sol, la mine contrariée. Elle fit une nouvelle tentative vaine et s'adossa contre le comptoir, les bras croisés tandis qu'elle réfléchissait à une solution pour remonter sur son perchoir. Elle renversa la tête sur le côté, et regarda Hydra avec tellement peu d'expression dans les yeux que ça en devenait presque perturbant, pour elle qui était de nature caractérielle.

▬ Tu m'aides à remonter ?

Elle vit la surprise passer dans les yeux de son colocataire, qui s'effaça aussi rapidement qu'elle était arrivée. Cela n'empêcha pas la demoiselle de partir dans un fou rire, émettant ainsi un son qu'il n'était pas coutume d'entendre entre ces murs. Une fois qu'elle fut calmée, elle s'éventa avec ses deux mains et tira sur le col de sa chemise sans pour autant la déboutonner. Elle avait un minimum de tenue, tout de même.

Where the sun don't ever shine

En prenant une stagiaire Wilhem savait qu'il aurait un jour ou l'autre à répondre à des questions quant à sa véritable histoire si la dite stagiaire se montrait assez compétente pour sa personne. On lui avait déjà proposé d'autres sous fifre mais elles ne présentaient pas de capacité particulières qui auraient fait qu'il les aurait choisies elles plutôt que d'autres. De naturel sûr de lui il se vantait beaucoup moins à propos de son passé et de son innocence de jeunesse qu'il considérait comme de la connerie pure et dure. C'est pourquoi il avait soigneusement évité toutes les questions jusque là. Il était évident qu'elle avait fait des recherches, Emma avait beau être douée elle n'était pas voyante. Toutefois cela ne dérangeait pas notre enquêteur, il avait déjà pour une enquête fait des choses un peu illégales car lorsque l'on fait les choses dans le cadre de la loi, la fin ne justifie pas les moyens. De plus pour un jeu pareil il voulait bien faire quelques concessions.

Il la regardait vider ses verres d'une traite, ce qui était la meilleure façon pour elle de finir par dessus les toilettes en un rien de temps ou encore de finir bourrée. Néanmoins il ne l'en informa pas, principalement car elle ne l'écoutait jamais. C'est pour ça qu'il ne fit qu'esquisser un sourire quand elle lui expliqua qu'elle avait trop chaud et tenta pitoyablement d'ouvrir la fenêtre. Ce qui échoua lamentablement. Les deux coudes posés sur le rebord, la tête entre les mains il la décrivait du regard, son regard descendit le long de son cou, puis de sa poitrine, pour s'arrêter là où la chemise barrait son chemin. Elle le faisait rire, cette fille qui avait en ce moment tout d'une bleue. Loin de lui l'idée de se moquer d'elle, elle avait le mérite de pimenter sa vie et avait fortement attisé sa curiosité. Si bien qu'il n'avait aucune idée de comment finirait cette soirée peu banale.

Lorsqu'Emma manqua de rejoindre le sol de trop près en sautant de son perchoir Hydra fronça les sourcils, s'il voulait en obtenir quelque chose il fallait qu'elle soit entière. Il se contenta de lire le dos de la bouteille de tequila en attendant sa partenaire qui de toute évidence était déjà bien pompette, et qui pensait que prendre l'air aiderait son cerveau à aller mieux.

Elle revint quelques minutes plus tard, le visage rougit par le froid et l'alcool. Il la dévisagea avec surprise lorsqu'elle lui demanda de l'aider à remonter sur le comptoir puis qu'elle se mit à éclater de rire. On riait peu ici, et lorsqu'un riait très souvent c'était au dépend de l'autre. L'ambiance était très spéciale, en partie à cause des phéromones d'Hydra qui empestaient partout. Le peu d'invités qui franchissaient le pas de la porte avaient pour la plupart du mal à s'habituer à cette ambiance et il fallait bien souvent leur proposer de sortir pour qu'ils reprennent leurs esprits convenablement et puissent avoir une conversation normale avec leur hôte ; qui était Emma la plupart du temps, Hydra n'invitait que peu de gens et lorsque c'était le cas c'était rarement pour parler affaires. Du moins pas dans le sens général du terme.

Wilhem attendit alors qu'elle se calme et que son souffle se stabilise. Il se leva alors de toute sa hauteur et vint se poser en face d'elle. Comme à son habitude, il la surplombait d'une bonne dizaine de centimètres. L'Hydre passa ses mains au niveau de la taille de sa colocataire avant de se pencher afin de lui susurrer à l'oreille :
▬ Tu sais que c'est dangereux, ce genre de petits jeux avec moi, non ? Pourquoi l'as tu proposé ?

Il attendit un coup, qui ne vint pas, elle était soit trop choquée, soit d'accord. Wilhem la souleva alors du sol afin de l'asseoir sur le comptoir. Posant ensuite ses mains de chaque côté de ses cuisses il s'appuya sur ses bras afin de se pencher vers elle et de la regarder droit dans les yeux. Ses yeux jaunes dans les siens, ce regard dominant et assuré. Il était tout à elle. Si elle voulait l'arrêter elle pouvait le lui ordonner.
Loin de lui l'idée de lui faire du mal ou de la forcer à quoique ce soit qui la choquerait à vie. L'hydre aimait les femmes comme on apprécie une œuvre d'art, on en profite sans jamais la casser. Il savait poser lui même des limites, d'autant plus que ce soir il était en compagnie d'une personne spéciale. Wilhem savait pertinemment qu'à précipiter les choses il ne ferait que la bloquer d'avantage, elle qui était méfiante envers tout contact de sa part.

La fée pourtant ne lui ordonna rien. Un mince sourire vint fendre les lèvres de l'hydre et il s'approcha un peu plus, sentant le souffle légèrement alcoolisé d'Emma sur son visage. Le mythologique remonta ses mains doucement le long de ses hanches toujours habillées et sentit la jeune fille frémir lorsqu'il atteignit sa taille, il stoppa alors tout mouvement. Elle ne rechignait pourtant pas. Hydra s'attendait tellement à ce qu'elle l'envoie paître qu'il en fut déstabilisé mais retrouva vite ses habitudes : après tout elle avait beau être Emma, elle restait une femme. Il s'approcha de nouveau de son oreille et lui demanda de nouveau, plus clairement cette fois-ci :
▬ Tu es totalement bourrée, tu es tétanisée de peur ou alors, aimes-tu ça, Emma ?

L'hydre se rapprocha de son cou et vint alors lui le lui embrasser doucement. Il cherchait, tâtonnait, se demandant jusqu'où il pourrait aller ce soir sans se prendre la gifle du siècle. Pas qu'il avait peur d'avoir mal, Hydra avait rarement peur pour lui, il avait peur de la briser elle. Après tout il n'avait aucune idée de ce qu'elle avait vécu avec son ou ses exs, il ne savait même pas si elle était vierge ou non -chez lui ça apparaissait comme une évidence mais elle était une véritable énigme dans ce domaine là.

HYDRA&EMMAwhere the sun don't ever shine

Elle commençait à s'impatienter quand il décida finalement de se lever pour la rejoindre derrière le bar. Hydra posa les mains de part et d'autre de sa taille, et se pencha sur elle pour lui demander à quel jeu elle jouait. Elle ne retint pas le sourire amusé qui étira ses lèvres et se contenta de lever les yeux au ciel, comme si la réponse était évidente.

▬ C'est toi qui a dit que tu savais tout sur moi, alors je n'ai pas besoin de répondre, si ?

Il la souleva sur le comptoir et ne quitta pas sa position tout de suite. Ses mains quittèrent sa taille pour venir se poser de part et d'autre de ses cuisses, l'enfermant dans une cage dont elle ne pouvait pas sortir à moins qu'il ne l'ait décidé. Ce fut toutefois jusqu'à ce qu'il plonge son regard dans les siens, lui offrant alors le contrôle de son esprit tout entier. Il suffisait qu'elle ordonne pour qu'il obéisse, et jamais Wilhem ne prenait le risque de le faire, à moins d'avoir le contrôle entier de la situation. Elle se contenta de le fixer, les yeux à hauteur des siens, en proie à un combat intérieur entre sa raison et tout le reste. Une infime partie d'elle, dont la capacité à raisonner n'était pas encore embrumée par les effets de l'alcool, luttait pour lui faire ouvrir la bouche pour ordonner à Hydra d'arrêter son manège. Mais il y a des choses bien plus fortes que la raison et c'était précisément la raison pour laquelle l'être humain prenait de si mauvaises décisions quand les bonnes étaient à portée de main. La réalité était triste.

Son absence de réponse fut perçue comme un feu vert, et Wilhem fit alors remonter ses mains pour reprendre contact avec son corps, séparé de lui par la fine couche de tissu d'une chemise qui commençait à peser trop lourd. Un frisson la parcourut quand il effleura sa taille sensible, qu'elle détestait que l'on touche autant qu'elle adorait ça. Elle serra les doigts autour du comptoir, pas suffisamment pour qu'il ne le remarque, et secoua la tête pour faire tomber ses cheveux dans son dos, libérant l'accès à sa gorge. Elle fut secouée d'un rire léger tandis que le souffle de l'hydre dans son cou la faisait frémir.

▬ Peur ? De quoi pourrais-je avoir peur, dis moi ?

Il déposa d'abord quelques baisers légers dans le creux de son cou, semblables à des plumes qu'on laisserait tomber sur sa peau hypersensible. Emma éclata d'un rire presque enfantin, tandis que le contact la chatouillait et qu'elle penchait la tête sur le côté pour faciliter l'accès à son cou. Elle sentit les mains de Wilhem remonter le long de ses hanches et posa les siennes au niveau de la base du cou de l'hydre, pour finalement faire glisser sa chemise ouverte sur ses épaules. Elle réalisa alors ce qu'elle était en train de faire lorsque le morceau de tissu alla rejoindre le sol, et redressa la tête pour tenter de voir ce que faisait son colocataire et employeur, qui avait le visage niché dans son cou. Elle finit par prendre une grande inspiration tandis qu'il continuait sa route d'un geste expert.

▬ Je meurs de chaud... soupira-t-elle en faisant la moue. Est-ce que tu pourrai– Oh !

Elle plaqua ses mains sur celles de Wilhem qui venaient de toucher un point sensible de sa taille. Doucement, elle le força à éloigner ses doigts en les faisant glisser jusqu'à ses hanches et s'assura qu'elle restent à leur place avant de décoller des propres mains pour les poser sur le torse de son colocataire afin de le pousser à reculer. Il ne bougea que de quelques centimères, suffisamment pour qu'ils puisse se voir mutuellement mais pas assez pour lui assurer qu'il en avait fini avec elle. Elle joua distraitement avec le premier bouton de sa chemise, tout en réfléchissant à ce qu'elle avait envie de dire, puis une lueur amusée passa dans ses yeux vert forêt.

▬ Je n'avais pas fini, déclara-t-elle en se mordant la lèvre pour éviter de repartir dans un fou rire. Je suis plus intelligente que toutes les filles que tu connais. Et plus belle. Et aussi plus riches, mais ça c'est facile.

Elle ne se retint pas plus longtemps et partit dans un fou rire qu'elle seule pouvait comprendre. Elle chercha à tâtons son vert à shot et ne parvint à atteindre que la bouteille, qu'elle attrapa pour finalement constater qu'ils ne pourraient remplir plus que deux ou trois verres. Elle avait toujours ses jambes de part et d'autre de son employeur mais c'était comme devenu normal maintenant que l'alcool avait complètement anihilé ses capacités de réflexion. Elle remplit maladroitement le petit verre posé à côté de son royal postérieur et posa finalement la bouteille sur le comptoir.

▬ Est-ce que je ne viens pas de dire quelque chose à propos de moi ? fit-elle remarquer après mûre réflexion. Elle regarda à nouveau son colocataire dans les yeux. Will, il fait vraiment, vraiment chaud.

Elle avait cette petite moue un peu triste de la gamine qui a un problème et qui ne sait pas comment le régler. Elle attrapa le verre et secoua un peu la main pour attirer son attention.

▬ Alors, monsieur Hauptmann. Qui doit boire ?

Where the sun don't ever shine

Pour une fois il était idiot, pour une fois il ne savait pas tout. Cette situation mêlait en lui l'excitation d'une situation parfaitement contrôlée et la frustration d'une ignorance qui pouvait être fatale à ce petit jeu. Hydra avait beaucoup de défauts bien plus nombreux qu'il ne le pensait, mais il restait un homme qui jamais n'oserait violer une femme. Et sa plus grande peur ce soir était bien de donner à sa douce Emma cette sensation. Ce mâle dominant acceptait tout le plaisir qu'une relation pouvait lui offrir, néanmoins il ne se sentait fier de lui seulement lorsque sa partenaire sentait ce plaisir elle aussi. Scientifiquement parlant, il était possible de ressentir de telles choses lors d'un viol, mais il n'aurait pour rien au monde passé une nuit avec elle pour passer ensuite le reste de sa vie à se faire haïr.

▬ Peur ? De quoi pourrais-je avoir peur, dis moi ?

La première question qui se faufila dans la tête de l'Hydre fut se rend elle compte ?. Si effectivement elle était trop bourrée pour se rendre compte du caractère sexuel de ce jeu morbide il en serait effectivement très vexé. Lui qui y mettait du sien pour conférer à Emma ce romantisme qu'il savait si important à ses yeux de princesse. Il n'arrêta cependant pas d'embrasser son cou pour lui répondre, estimant que s'il lui disait pourquoi elle devait avoir peur, elle risquait d'effectivement être effrayée.
L'hydre était dans un état que l'on pourrait qualifier de second. L'alcool rendait son cerveau instable, il se mettait à réfléchir très vite pour ensuite ne plus penser à rien si ce n'était à leurs deux corps bien trop près pour qu'il puisse rester tranquille. Sa respiration chaude et irrégulière décrivait un homme à bout. Il se retenait, il voulait à la fois continuer ce jeu dangereux sans rien de plus et aller plus loin. Ses besoins de bête luttaient contre son esprit cartésien qui lui disait de profiter de chaque parcelle de corps qu'il pouvait toucher. Ce supplice s'accentua lorsqu'elle lui dit qu'elle crevait de chaud pour ensuite le repousser. Il mit une fraction de seconde à se remettre de ces deux ordres contradictoires et l'écouta.

▬ Je n'avais pas fini, Je suis plus intelligente quetoutes les filles que tu connais. Et plus belle. Et aussi plus riches, mais ça c'est facile.

Wilhem soupira doucement et la vit remplir son verre pour ensuite continuer.

▬ Alors, monsieur Hauptmann. Qui doit boire ?

Il posa ses deux mains sur le haut des cuisses de sa partenaire, constatant qu'elle ne rechignait pas il devina qu'elle en était bientôt à cette ligne à ne pas dépasser. Un verre et elle était parfaite, encore deux et elle perdait absolument tout contrôle, encore trois et elle vidait ses tripes sur la tapisserie hors de prix qui décorait leur appartement. Ludwig laissa ses mains là où elles étaient et répondit :

▬ Nous le devons tous les deux, chérie.

Il attrapa la bouteille et la finit d'un coup sec. C'était amère, ça brûlait, sa tête le suppliait d'arrêter, mais il aurait pu aller bien plus loin pour éviter à Emma de regretter cette soirée, car ça n'était pas fini qu'il voulait déjà recommencer. En voyant la tête déçue qu'arborait sa colocataire, il s'avança de nouveau vers elle et la regarda intensément dans les yeux :

▬ Mais si cela peut te rassurer, actuellement tu es la plus attirante, intelligente et riche. Mais la richesse n'est pour moi pas un facteur de réussite. Il est certes plus agréable de faire certaines choses dans un lit matelassé mais un lit deux places convient aussi, tu me suis ?

Il devina un mouvement de recul de la part d'Emma et avant de remonter ses mains plus haut sur ses cuisses il ajouta :
▬ Mais ne t'en fais pas, dans tout ce que tu feras, j'irais à ton rythme. Tu es belle, Emma, je ne veux pas te blesser.

L'Hydre reposa ses lèvres sur son cou et recommença à l'embrasser, s'approchant un peu plus sans pour autant l'écraser. Il dégagea d'un geste expert le peu de cheveux qui le dérangeaient dans sa progression et remonta doucement sur son cou en le couvrant de bisous, puis posa sa main sur ses hanches. Attentif au moindre de ces gestes, de ses frémissements, s'attardant là où ça semblait lui plaire. Il alla jusqu'à son oreille qu'il vint mordiller doucement. Elle était tout à lui, enfin. Hydra s'approcha encore plus afin qu'elle puisse poser ses mains sur son torse à lui, se sentir à elle aussi, parce qu'il voulait lui faire découvrir ce qu'il espérait serait la plus belle chose de sa vie.

Aucune pression sur son torse ne vint lui demander de se reculer, il releva donc la tête et de sa main forte il prit délicatement la joue d'Emma afin de la guider. La tête de la jeune fille se pencha naturellement sur le côté et leurs lèvres se touchèrent doucement avec toute l'innocence et la candeur d'un premier baiser. Il ferma ses paupières et ramena la main qu'il avait portée à sa joue sur ses hanches et la soumit un peu plus de sa grandeur. L'Hydre, voulant s'assurer qu'elle ne souffrait pas de cette position, passa son second bras dans le creux du dos d'Emma afin de la soutenir et sensuellement fit jouer ses doigts sur ses hanches. Pour la première fois depuis une éternité il n'attendait pas plus. Leurs deux cœurs battaient à l'unisson dans un rythme soutenu, doucement le baiser devenait plus passionné. Il menait la danse de peu, et c'était tout ce qu'il lui fallait.

HYDRA&EMMAwhere the sun don't ever shine
no matter how hard you try to be good
you can't keep a bad girl down

Emma n'était plus que le mélange de sensations qu'elle s'interdisait de ressentir avec lui. L'alcool mêlé à la chaleur embrumaient ses sens et l'empêchaient de réfléchir clairement, de repousser les doigts de l'hydre sur sa peau et ses lèvres contre son cou. Elle s'empêchait de désirer qu'il la dévore toute entière, mais cette infime partie d'elle qui le voulait s'était depuis longtemps propagée comme un cancer dont on ne peut se débarrasser à moins de détruire la totalité des cellules une par une. Elle sentit à peine le dernière verre passer, tandis que ses mains sagement posées sur les épaules de son colocataire ne demandaient qu'à explorer chaque parcelle de peau tatouée qui lui était offerte ce soir. Un sourire satisfait se dessina sur son visage tandis que son regard ne quittait pas celui d'Hydra, brûlant de luxure et empli de désir pour elle. Malgré le rapport dominant qu'il lui imposait en permanence, Emma ne pouvait ignorer l'ascendant qu'elle avait sur lui, et qui contre toute attente éveillait en elle une satisfaction différente de ce dont elle avait l'habitude, qui venait se nicher dans le creux du ventre et qui remontait doucement à la tête.

▬ Wilhem Hauptmann aurait un côté romantique, qui l'eut cru ?

Emma se mit à rire avec élégance tandis qu'il reprenait son insoutenable progression le long de sa clavicule, remontant pour dessiner les contours de sa mâchoire délicate. Elle serra les larges épaules entre ses mains, et lentement son buste ploya sous le poids de l'hydre. Un soupir s'échappa de ses lèvres alors qu'elle se laissait doucement enfiévrer par caresses expertes d'un homme qu'elle peinait à reconnaître. Pour la première fois depuis le début de la soirée, l'alcool n'était plus le seul à blâmer. Elle se mordit la lèvre inférieure pour s'empêcher de gémir et pressa son corps contre celui de son employeur tandis que ses ongles s'enfonçaient dans le torse musclé à mesure que ses mains glissaient jusqu'à la naissance de ses abdominaux. Et Hydra, impitoyable, continuait à stimuler tous les endroits sensibles de son corps, comme s'il avait toujours su quelles parties étaient les plus enclines à faire tomber sa garde. L'idée aurait dû l'effrayer, pourtant Emma ne s'était jamais sentie plus en confiance.

Leurs lèvres s'effleurèrent, et le temps sembla rester en suspens l'espace d'une demi-seconde pendant laquelle il semblait lui demander la permission d'aller plus loin. L'instant suivant, elle avait remonté ses mains jusqu'au sommet de ses épaules et s'accrochait à sa nuque pour ne pas tomber à la renverse. Le geste n'était pas nécessaire car il l'empêcha de se déséquilibrer en maintenant fermement ses hanches contre son bassin. Les doigts d'Emma se perdirent dans la chevelure ébène, et elle ramena son visage contre le sien, pour approfondir ce baiser qu'elle avait souhaité si fort sans jamais accepter l'idée que le désir parfois dépassait la raison. Au fond d'elle demeurait cette petite voix qui tentait de la raisonner, de lui rappeler qu'elle s'apprêtait à faire une bêtise ; mais refouler les sentiments contradictoires à l'égard de Wilhem avait fini par avoir raison de sa capacité à réfléchir de manière rationnelle.

Emma rompit le baiser avec une précipitation qui aurait dû la ramener à la raison. Haletante, elle enfouit son visage dans le cou d'Hydra et laissa ses deux mains retomber sur les avant-bras du jeune homme. Elle resta immobile, et il lui semblait alors qu'il retenait son souffle, comme dans l'attente d'une réaction de sa part. Elle décida malgré elle de lui laisser le bénéfice du doute et ferma les yeux, se laissant le temps, dans la mesure du possible, de mettre ses idées au clair, mais aussi d'apprécier les effluves d'un parfum qu'elle pensait connaître par cœur et qui aujourd'hui provoquait des sensations frissonnantes dans le creux de son ventre. Après un laps de temps qui sembla durer indéfiniment, Emma laissa ses mains glisser plus bas pour atteindre celles de Wilhem, dans laquelle elle entrelaça ses doigts pour finalement les guider jusqu'en dessous de sa chemise. Elle ne sut pas bien si les mains d'Hydra étaient gelées, ou si c'était simplement sa peau qui était brûlante, mais le contact entre les deux la fit gémir, et elle tourna la tête pour finalement céder à la tentation et déposer un baiser dans le cou de son colocataire. Ses mains se détachèrent de celles d'Hydra pour amorcer une remontée le long de son torse, effleurant ses abdominaux du bout des doigts, sous lesquels elle pouvait sentir les muscles se contracter un à un à mesure qu'elle poursuivait sa progression. Elle mordit gentiment sur son épaule et fut secouée d'un rire léger tandis que les mains d'Hydra poursuivaient leur progression le long de sa taille. Emma avait beau tenter de se persuader du contraire, rien ne lui seyait mieux que la parure du Diable.

Where the sun don't ever shine

Il la tenait collée à lui de son bras musclé, subtile domination dont elle était la prisonnière. Leurs lèvres se recherchaient, comme deux âmes sœurs trop longtemps séparées, enfin elles se retrouvaient. Leurs langues valsaient, il menait la danse, elle le suivait docilement. Il en avait rêvé si fort, ce baiser, ce désir hardent au fond de son être, ce cauchemar qu'était l'idée de mourir avant d'avoir pu l'embrasser était révolu. Elle était à lui, ce corps quasiment parfait qui n'avait fait que le narguer depuis le début de leur relation.
La coupure fut brusque, il se recula assez afin de pouvoir la regarder dans les yeux. Les joues rosées par l'alcool et l'excitation Emma était encore plus désirable qu'elle ne l'avait jamais été. L'Hydre reprenait son souffle doucement tandis qu'elle fourrait son nez dans son cou. Un mince sourire étira les lèvres de Wilhem et il pressa un peu plus ses mains contre le dos de sa partenaire afin de sentir son corps tout entier contre lui. Il le lui avait dit, il lui laisserait le temps, il avait passé tant de temps à l'attendre, il était pour elle passé du plus affreux des monstres au plus doux des agneaux.

Quelle fut sa surprise lorsqu'il sentit les longs doigts de sa colocataire le guider vers l'endroit qu'il n'avait même pas eu l'audace d'imaginer pouvoir toucher un jour. Le message était passé. Sans que leurs regards se croisent ils avaient signé un nouveau contrat, pour un soir. Il la laissa embrasser son cou parfumé et fourra son nez dans ses cheveux roux en la redressant assez pour qu'elle ne souffre pas du manque de stabilité. La douce caresse qui remonta le long de son torse musclé mit tous ses sens à l'affût, il peinait à maintenir une respiration calme, ses muscles se contractaient comme répondant à des ordres inaudibles. Les ongles de sa colocataire rentrèrent doucement dans sa chair, lui signalant ainsi qu'elle n'en était pas à sa première fois. Qu'importe, il ferait en sorte que cette soirée soit cette renaissance, encore une fois il voulait être le meilleur à ses yeux. Il s'offrait à lui comme il la désirait.

Doucement il caressait ses hanches du bout des doigts. Elle se retenait d'hurler, il le sentait à ses muscles à elle, aux aguets, à chaque endroit sensible elle se collait un peu plus à lui, le suppliant silencieusement d'arrêter et de continuer. De sa main libre l'hydre retira le premier bouton de sa chemise, commençant par le bas, dévoilant au fil de ses caresses un ventre parfaitement dessiné. Il les retira un à un, doucement sans jamais baisser le regard, faisant confiance à ses gestes experts et ses doigts trop habitués. L'inspecteur s'avança de nouveau afin de l'embrasser sur le coin de la bouche, lui mordit délicatement les lèvres avant de revenir chercher franchement un énième bisou passionné.

Arriva le dernier bouton qu'il détacha d'un geste presque hâtif, il se retint cependant de toucher quoique ce soit. Il retira la main qu'il avait jusque là gardé sur ses hanches afin de la porter sur le haut de son dos. L'expert d'une pression vint dégrafer le soutien-gorge et aussitôt la rapprocha de lui d'une pression douce mais ferme, l'obligeant un peu plus à se soumettre à son étreinte. Leur baiser s'estompa et doucement il recula sa tête afin de regarder Emma dans les yeux. L'hydre lui demandait une fois encore s'il pouvait continuer, parce que de tous ce qu'il possédait elle était la chose qu'il lui importerait le plus de briser.
Il la maintenait près de lui, cambrant encore plus cette silhouette si parfaite, il vint caresser sa joue avant de l'embrasser innocemment tout en caressant sa joue. Wilhem fit descendre lentement sa main au niveau de sa poitrine, s'arrêtant à chaque sursaut de la part de sa colocataire, la rassurant avec son souffle lent. Elle n'avait qu'à se laisser guider.

Ludwig sentait le souffle court de sa partenaire, son cœur battait la chamade. Il se recula assez pour laisser à la jeune fille la place de se nicher dans son cou et prit sa main afin de la poser entièrement sur son torse au niveau de son cœur à lui qui avait reprit un rythme rationnel. L'hydre passa sa seconde main dans son dos afin de l'enlacer doucement et de lui caresser le dos.
▬ Tu es belle Emma, ne t'inquiètes pas tu es ce soir parfaite à mes yeux.Dit-il d'une voix rassurante et posée. Fais moi confiance.

Ce soir il n'était plus cet inspecteur tyrannique volage et cruel, il était son prince à elle, rassurant et dominant, à l'écoute de chacun de ses mots. Très certainement ce dont elle avait toujours rêvé.

» wind of change. ❞ (hydraemma) ♡
» Une course à dos de cerf dont l'arrivée change subitement ∞ Raphaël
» (tout simplement des chiens qui disparaissent au fil de l'eau sur Brest et vont pourrir au loin très loin de Brest dont il ne reste rien) | L E O N A

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