Oops I did it again » Maxime | Lun 09 Mar 2015, 20:58
Oops, I did it again
Je m'étire de tout mon long sur la terrasse. Qu'il fait bon aujourd'hui ! Rien ne pourrait la rendre nulle, cette journée. Pas d'Hermès en vue, Héra n'a rien à me demander puisqu'elle passe la journée en compagnie de Zeus. En fait, je suis en vacances. Je vous arrête tout de suite, vous et vos pseudos « les dieux foutent rien, ils répondent jamais à nos demandes, ils servent à rien » et d'autres phrases dans le genre que j'ai déjà entendues. Soyons CLAIRS. Je passe mes journées à courir sur l'île (pour échapper à Hermès, des fois, mais pas que), je suis déesse messagère, et je fais mon travail CORRECTEMENT. Puis tous ces droits sociaux que certains ont sur terre, je ne connais pas. Jamais de congés payées, jamais en vacance quand je le veux, je dois toujours être disponible.
Toujours est il que je souhaite profiter au maximum de cette journée de repos.Je saute du haut de mon balcon pour atterrir en douceur sur le gravier blanc qui a recensement été changé (tout le monde ici s'accordait pour dire que le gravier noir n'était pas spécialement quelque chose d'agréable à la vue). La question n'était pas « que faire ? » mais plutôt « où aller » je décide de tourner sur moi même, les yeux fermés, et m'arrêter à un moment, ce que je verrais en premier étant ma destination. Je monte donc dans le ciel, assez haut pour voir l'île (rappelons-le, l'Olympe, c'est sur terre!) et je tourne, je tourne, STOP. J'ouvre les yeux. Voyant un arbre, je décide de recommencer, c'est cool les arbres, mais de là à passer une après midi en cette compagnie peu bavarde... Je ne pense pas. Je tourne, je tourne, STOP. Je rouvre les yeux une seconde fois et vois alors le Castle of Heart. Un large sourire se dessine sur mes lèvres et je prends mon envol en sa direction. Cela fait longtemps que je n'ai pas parlé à des mortels et ça me manque un peu. Il faut dire que les Dieux, c'est cool, mais depuis le temps que je les connais, j'ai vite fait le tour des sujets abordables en leur compagnie. Puis ils sont un peu coincés des fois, aussi. Enfin, tout dépend des sujets, mais ne nous attardons pas là dessus... Je survole rapidement Skyworld et me pose à l'entrée. Les gardes qui d'habitude demandent nom et prénom aux personnes souhaitant accéder à l'intérieur du bâtiment me reconnaissent et me laissent passer. Dans un sens c'est agréable. Cependant je me demande souvent ce que ça fait d'être « normal », de pouvoir entrer dans une épicerie sans que les parents expliquent à voix basse à leurs enfants « C'est Iris » ou de ne pas avoir comme métier messager des Dieux. Puis souvent Hermès vient me chercher et j'arrête de penser à toutes ces choses qui me tracassent.
Je gravis les marches en sautillant, et dévale dans les couloirs à la recherche de quelque chose à faire. Une porte fermée, je l'ouvre, et vois alors une rousse qui semble se pencher sur une drôle de machine. Je m'approche doucement et la regarde faire, en toute discrétion. Après un bon quart d'heure à essayer de comprendre ce que Diable, elle tente de faire, je lui demande. ▬ Tu fais quoi en fait ? J'arrive pas comprendre, pourtant je te jure que j'essaie !
A la tête d'ahuri qu'elle tire, je me rappelle que ça ne se fait pas de ne pas se présenter. Oh, c'est bon, j'ai juste oublié ▬ Moi c'est Iris, messagère des Dieux, et toi t'es qui ?
Je m'accroupis à côté d'elle et l'observe travailler. Je suis pas hyper douée pour ce genre de choses, je l'avoue, et voir les gens faire clignoter une lumière ça m'émerveille. C'est fascinant, tout ce que les mortel peuvent faire pour passer le temps. Certaines inventions sont révolutionnaires et nous atteignent même nous, les Dieux (l’électricité c'est plus simple que la bougie, je me souviens pendant un temps c'était très en vogue sur l'Olympe). Puis d'autres, je n'arrive toujours pas à saisir le concept (les fausses plantes. A quoi ça peut bien servir d'avoir des FAUSSES plantes chez soi?!).
Soudain, je sens une de mes mèches me tirer sur le crâne, je tourne la tête et me rends alors compte qu'elle s'est retrouvée dans le mécanisme. Si ça continue je vais finir broyée ! Sans trop réfléchir, je tire un coup sec, paniquée. Mes cheveux sont libérés, mais je constate qu'ils sont remplis d'enduit. Et je lève les yeux vers la machine, qui crache une fumée d'une drôle de couleur. Regardant la jeune fille avec appréhension, je demande alors :
▬... C'est normal... ? A sa tête, non. Je peux t'aider... ? Je sais voler si tu veux, je peux t'emmener tout en haut afin que tu voies... ? Ou c'est grave et tout va nous exploser dessus... ?
Je me sens mal, un peu, quand même...
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Re: Oops I did it again » Maxime | Mar 10 Mar 2015, 21:57
"Oops I she did it again..."
« Saloperie de…gnnn….TA MÈRE ! »
Sur ce juron, je tire de toute mes force sur le câble coincé entre les engrenages de la vieille machine que l’on m’a demandé de retaper et qui gêne le bon fonctionnement du reste du mécanisme. J’ai beau tirer de toute mes forces (pourtant j’en ai de la force) mais rien ne viens. Passablement agacée, je m’assois en tailleur en face de l’engin, pose mes poings contre mes genoux et fixe l’objet de mon énervement d’un air de défi. Je souffle sur une mèche de cheveux qui gêne ma vision et commence à imaginer comment me débrouiller pour dégager ce foutu câble sans utiliser un quelconque moyen magique. C’était les règles du jeu que m’a imposé le client plus tôt dans la journée. Il a dit : « j’ai trouvé ce vieux débris dans la cave, je sais pas à quoi ça sert. Essaye réparer ce bidule et de trouver son utilité. Mais pas de magie, ça énerve le chien. » Et effectivement, le chien du client, une espèce de gros dogue impressionnant, semble surveiller mes moindres faits et gestes. Il passe parfois devant la porte et pousse un léger grognement de satisfaction quand il voit que je ne bosse qu’à la force de mes mains. Je n’ai rien de particulier contre les chiens, mais je commence aussi à comprendre pourquoi Blackjack les hait autant. En tout cas, si ce clebs continue de me chaperonner encore longtemps, il se prendra ma clé à molette quelque part. Tant pis pour ce boulot.
Je me reconcentre. Il est définitivement hors de question que je laisse une vieille machine non-identifiée prendre le dessus sur moi. Ma fierté en prendrais un sacré coup. P’têt même qu’Héphaïstos en personne descendrait me renier devant tout le monde. Non, vraiment, c’est hors de question. Je me relève donc et me penche une énième fois sur le mécanisme. Il y a des tas de trucs coincés les uns dans les autres qui empêchent les rouages de tourner correctement. Je me retrousse alors les manches et commence à dénouer ce sac de nœud avec minutie. Généralement, je préfère y aller à grands coups de marteau ou avec une pince coupante, mais la mécanique, c’est aussi une affaire de précision, et parfois il faut avoir autant de patience et d’habileté qu’un artiste joailler. Ainsi donc, perdue dans mon travail, je n’entends pas cette autre personne entrer.
« Tu fais quoi en fait ? J'arrive pas comprendre, pourtant je te jure que j'essaie ! »
Je relève la tête d’un coup en manquant de me la cogner contre le métal rouillé de l’engin et me tourne vers la propriétaire de cette voix. Je dois avoir une sacrée tête de folle -un genre d’ahurie aux cheveux emmêlés- car elle se présente avant même que j’ai pu dire un mot.
« -Moi c'est Iris, messagère des Dieux, et toi t'es qui ?
-Euh…Maxime Kennedy, je réponds machinalement, un peu déstabilisée par l’aplomb de cette fille aux cheveux bleus. Mécano de service… »
Bon, c’est pas aussi glam’ que « messagère des Dieux » mais bon, il faut de tout pour faire un monde comme ils disent.
« Sinon pour répondre à ta question je suis censée réparer ce machin et trouver à quoi ça sert… »
Elle s’accroupit à côté de moi et me regarde travailler, je hausse donc les épaules et reprend là où je me suis arrêtée. Je vient de finir de tout démêler, et je n’en suis pas peu fière. C’est déjà ça de fait. Puis, n’ayant aucune idée de l’utilité de cette machine, je commence à connecter certaines câbles les uns aux autres. Parfois ça ne fait rien, d’autre fois, ça allume un témoin lumineux. Je teste un peu tout et n’importe quoi, mais je note les réactions de l’engin dans ma tête. J’avance certes à tâtons, mais j’avance, c’est un fait. Et quand je trouve enfin comment faire démarrer les engrenages, un grand sourire victorieux se dessine sur ma figure. Je ne me ferais jamais battre par une machine. Jamais.
J’enclenche donc le système afin d’avoir une idée plus nette de l’utilité de la machine. Seulement, il se passe un truc louche. Un bug. Avec des couettes bleues. Qui casse mon beau travail.
…404 Error, le serveur ne répond pas, veuillez redémarrer.
Mon cerveau bugue littéralement tandis que je fixe d’un air abasourdi les volutes de fumée qui s’élèvent dans la pièce. Je viens de mettre quoi, deux bonnes heures à réparer ce truc, et je n’ai même pas eu le temps de voir à quoi ça sert !
« .. C'est normal... ? A sa tête, non. Je peux t'aider... ? Je sais voler si tu veux, je peux t'emmener tout en haut afin que tu voies... ? Ou c'est grave et tout va nous exploser dessus... ? »
Très lentement, je tourne la tête vers elle, un air impassible scotché au visage. C’est mon mode « colère froide » que même Blackjack redoute parfois. J’ouvre la bouche pour sortir une réplique cinglante, mais la machine décide de se faire entendre avant moi et fait une étincelle, puis une autre, avant d’imploser. Pour de vrai. Ce n’est pas un gros « BOUM ! » juste une grosse surchauffe, mais je suis absolument certaine que les câbles ont fondu à l’intérieur.
C’est bon, j’abdique, tant pis pour ce job. C’est pas comme si j’avais tant besoin d’argent de toute façon. Dans un soupir, je range mes affaires et balance mon sac sur mon dos avant de me tourner vers la fauteuse de troubles.
« Bon, je crois que c’est mort cette fois, je fais en indiquant l’engin agonisant de la tête. Mais si tu sais voler, ce serait cool qu’on se tire d’ici et qu’on aille dans un coin tranquille histoire que j’oublie tout ça. Et si tu me payes une glace, je consens à te pardonner. Tu me le dois bien non ? »
Qu’elle soit déesse ou pas, j’en ai rien à péter. Quand on casse un truc, on répare -ou du moins on essaye.
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Re: Oops I did it again » Maxime | Mer 11 Mar 2015, 14:29
Oops, I did it again
En vue de la tête qu'elle tire, oui j'ai fait quelque chose de grave. Elle ferait presque peur, cette tête. Je l'avoue, moi aussi, quand je fais un truc qui requiers toute mon attention, par exemple faire un collier de perles, j'assume pas trop lorsque l'intégralité de ces petites choses se déversent sur le sol car j'ai oublié de faire un nœud au bout de mon fil. Et Dieu sait le nombre de fois où ça m'est arrivé. Tout ça pour dire que même si je suis pas heureuse quand on me passe un savon, je comprends tout à fait. Evidement, je pourrait aller me plaindre à Héra « cette mortelle elle m'a engueulée je suis triste » et on n'en entendrait plus parler -elle ne serait plus en capacité de parler du tout. J'ai cependant, avec le temps, appris à me défendre seule, plus ou moins. Puis elle est rousse, ça doit être assez dur comme ça (ils sont réduits à 5% de la population mondiale, dans 30 ans on n'en voit plus, c'est plus que les bleus, mais pas beaucoup quand même).
▬ Bon, je crois que c’est mort cette fois, Mais si tu sais voler, ce serait cool qu’on se tire d’ici et qu’on aille dans un coin tranquille histoire que j’oublie tout ça. Et si tu me payes une glace, je consens à te pardonner. Tu me le dois bien non ?
Je la regardais avec des yeux suppliants en attendant sa réponse, et à l'entente de celle-ci je suis plutôt fière de moi. Une glace, c'est rien. Remarque, si elle avait demandé une place sur la panthéon j'aurais été dans de beaux draps, c'est pas moi qui me charge de ça. En parlant de panthéon, je sens en elle une très légère odeur de divinité. Soit c'est une demi-déesse, soit c'est une déesse mineure, auquel cas je suis dans la merde car il est déconseillé de saouler les dieux, même quand ils sont mineurs.
Je regarde la fenêtre et l'ouvre d'un coup grâce à ma maîtrise du vent. Avoir du style n'est pas donné à tout le monde. Moi j'en ai un peu. Après avoir cranée un peu beaucoup je me retourne vers elle, saute dehors et déploie mes ailes de papillon. Elle reste plantée derrière a fenêtre et je la regarde interloquée. Qu'est-ce qu'elle fait ?! Puis soudain, comme une illumination dans mon esprit : elle ne doit pas savoir voler. Je soupire et lui prends la main, l'aidant à monter sur le rebord de la fenêtre, et tire un coup sec afin qu'elle n'ai pas le temps de se poser de questions style « je saute ou je saute pas ». Nous descendons de quelques mètres en chute libre (pas qu'elle soit lourde, mais d'habitude ça n'est que moi que mes ailes portent) et je nous stabilise environs quinze mètres au dessus du sol. Le château est grand, et c'est dans ce genre de moments que je me rends compte que je suis heureuse de pouvoir voler à ma guise au lieu de descendre tous les escaliers -me connaissant, pas forcément sur les pieds.
J'agrippe sa main comme si ma vie en dépendant (la mienne non, la sienne, si) et dit alors :
▬ Accroches toi bien, si tu tombes je pense pas que tu survives... Et ça me saoulerait, je sais pas ce que ça mange comme glace, les morts. Tu sais toi ?
Intense réflexion ou mutisme à cause de la peur, elle ne répond pas et le reste du voyage se passe sans un mot. J'aurais pu lancer une blague à la Hermès style « si tu trouves pas on essaie, je te lâche et on voit le résultat ». Premièrement, je ne suis pas Hermès, et deuxièmement, je suis pas sûre que de lui dire de pareilles choses feront que son amour pour moi grandira. Déjà qu'il semble être au plus bas... Je réfléchis à l'endroit où nous pourrions nous rendre. Il faut dire que moi les glaces je vais directement sur l'Olympe pour les manger. Malheureusement, je ne peux pas l'amener en disant « coucou c'est moi elle peut manger ici ce soir ? C'est une copine ». D'ailleurs, je ne l'ai jamais demandé pour qui que ce soit, c'est toujours tombé sous le sens, que ce genre de comportement n'était pas admis sur la terre divine. Dans un sens, c'est triste, et pourtant on ne peut pas dire que je l'ai été. Hermès m'a toujours aidé à faire passer plus ou moins bizarrement mon ennuis.
Nous arrivons sur le sol du parc et je lui lâche sa main, m'étire et me couche sur le sol, totalement morte.
▬ Je suis trop fatiguée, on peut attendre un peu avant d'aller chercher ta glace ? Un bourdonnement sourd se fait entendre. J'arque un sourcil, qu'est-ce qui va m'arriver encore ? Je me relève en position assise et me retrouve nez à nez avec un frelon. Je louche, le regardant avec attention durant quelques secondes, et recule, un sourire peu rassuré collé aux lèvres. Je chuchote à ma nouvelle amie : ▬ Tu sais ou pas ? Les frelons aiment pas les couleurs vives, enfin pas les bleus.. C'est pareil pour le roux ou...? je vois au loin une masse bourdonnante se soulever alors je te propose de AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH COUUUUURIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIR
Je me lève rapidement et lui attrape la main au passage. Nous courrons aussi vite que nos jambes nous le permettent, et nous finissions notre course en sautant dans un grand lac. Moi tout ce que je voulais trouver ici, c'était des glaces..
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Re: Oops I did it again » Maxime | Mer 18 Mar 2015, 16:17
"Oops I she did it again..."
Honnêtement, j’aurais pas cru qu’elle ait assez de force pour nous soutenir toutes les deux en l’air. Et mes doutes se sont fait plus concrets lorsque la bleue a chuté -moi avec du coup- avant de se stabiliser à près de quinze mètres au-dessus du sol. Sérieusement, quand je demande à une inconnue de me payer une glace car elle a pété mon travail, j’aimerais ne pas mourir de crise cardiaque parce que l’inconnue en question m’a fait passer du dixième étage au rez-de-chaussée sans passer par les escalier ou l’ascenseur. Trop occupée à me remettre de mon infarctus, j’ai à moitié écouté la blague qu’elle a fait sur les glaces et les morts. Perso, à part peut-être dans une morgue ou dans un laboratoire de cryogénisation, je ne vois pas vraiment le rapport entre de la glace et des macchabées. M’enfin, les dieux, avec l’immortalité, tout ça, ils ont du voir tellement de chose surprenantes que je préfère ne pas trop me poser de question. Mon cerveau de mortelle ne pourrait peut-être pas encaisser les réponses.
Le vol s’est plutôt bien passé, même si y’a plus agréable comme moyen de locomotion que d’être baladé par une factrice divine aux couettes bleues qui ne vous tient que par les mains. Promis, dès que je rentre -si je ne meurs pas d’ici là- je m’attelle à la création d’un réacteur dorsal, ou de turbo-rollers, ou de n’importe quel autre moyen mécanique -et écologique tant qu’à faire, j’essaye toujours de faire des machines qui ne risquent pas de polluer la planète- pour permettre aux piétons de savoir voler sans risquer leur vie à chaque fois. On y croit les gars, on y croit. Nous arrivons donc au parc, et après un atterrissage étonnamment délicat, Iris se jette au sol et s’allonge dans l’herbe.
« Je suis trop fatiguée, on peut attendre un peu avant d'aller chercher ta glace ? »
Je hausse les épaules.
« Ça va je suis pas pressée non plus. »
C’est alors que je le vis. Enorme, bourdonnant, menaçant. Bref un frelon quoi, une grosse saleté. Je ne suis pas spécialement insectophobe, mais les frelons j’ai du mal. Sûrement à cause de cette fois où, à six ans, une de ces fourbes bestioles m’a piqué près du nombril. Bonjour pour t’allonger sur le ventre après ça. Bref, j’esquisse une tentative de prévention à l’égard d’Iris, mais celle-ci semble déjà avoir repéré l’insecte. Ou plutôt l’essaim.
« -Tu sais ou pas ? Les frelons aiment pas les couleurs vives, enfin pas les bleus.. C'est pareil pour le roux ou...?
-Tu crois vraiment que je me pose ce genre de question ? Dis tu voudrait pas qu’on se tir-
Voilà. Ce qu’on aurait du faire dès le début. La messagère m’attrape par le bras et m’entraîne à sa suite dans sa course désespérée pour fuir à l’ennemi. Course qui se finit dans le grand étang du parc. Heureusement, avant de finir les fesses dans la flotte, j’ai eu le réflexe de lâcher mon sac sur la berge afin que mes précieux outils ne soient endommagés par l’eau. Vous avez déjà essayé de bosser avec un tournevis rouillé ? Je ne vous le conseille pas alors… Après quelques secondes sous l’eau, nous remontons à la surface. J’aspire une grande goulée d’air avant d’analyser la situation d’un bref coup d’œil. Nous sommes au milieu de l’étang, là où j’ai à peine pied, les frelons ne sont -heureusement- plus à nos trousses, et une famille de canards pas effrayée le moins du monde passe nonchalamment à côté de nous en cancanant, sûrement histoire de rendre la situation encore plus grotesque.
Je retire une feuille de nénuphar qui s’était logée sur mon crâne lors de la remontée et me tourne vers Iris en reniflant.
« Moi qui pensait qu’Héphaïstos était le plus malchanceux des dieux (ben oui, il est moche, sa mère l’a jeté d’une falaise, et sa femme l’a fait cocu devant tout le monde) faut croire que je me suis trompée. T’as jamais eu envie de postuler pour être déesse de la poisse ? »
L’ironie, le meilleur moyen de faire évacuer la colère sans s’énerver. Parce que ouais, finir dans le lac ne faisait pas partie de mes plans pour la journée quand je me suis levée ce matin, donc j’ai un peu les nerfs. Mais je sais aussi qu’Iris n’est pas totalement fautive -les créatures nocives du parc sont la responsabilité de ceux qui l’entretiennent après tout- donc j’essaye de me contrôler parce que c’est pas mon truc de gueuler pour rien.
Je commence à nager vers la rive, sors de l’eau -trempée cela va de soi- et retire mon tee-shirt afin de l’essorer. Je ne connais rien de plus chiant que de porter des fringues mouillées. Ça colle, c’est froid et c’est affreusement gênant. Puisque je porte un bandeau sur la poitrine et un boxer, je ne me gêne pas pour me foutre en sous-vêtements. Dieu merci, il fait beau et le soleil est au rendez-vous, ça ne devrait donc pas prendre trop de temps pour sécher. Mais quand même, merde quoi !
HRP; Désoulée, je fais pas des masses avancer l'action ;w;