{Hayamel ♥}"It's forbidden, but let me forget and I'll forgive you and myself"

Ah, quelle merveilleuse journée aujourd'hui ! C'est la première fois qu'elle commence si bien depuis quelques temps. Tu te sens de bonne humeur. Ombre soupire. Un Amel de bonne humeur est souvent synonyme d'ennuis. Car dans cet état d'esprit, tu cherches gaiement à faire chier ton monde. Mais bon, d'abord, il y a l'entraînement. Le tien, et celui d'Ombre qui doit répéter toute la journée ses numéros avec Lyvion. Tu prends sa tête entre tes mains et déposes un gros poutou sur son museau. Elle ronronne avant de gronder.

∞ T'arrêtes de me faire du charme, dis ?
∞ Moi, faire du charme ? Jamaaaaiiiis ♥

Et tu quittes ta caravane pour te rendre au chapiteau en sifflotant. Tu ne croises pas June, c'est vraiment ton jour de chance. Pourtant en tant que Madame Loyale, elle n'a pas grand chose à répéter, à part son texte et ses entrées. Elle doit être en train de dormir, encore. Ou alors elle est encore fourguée avec Lyvion, à lui réclamer des cookies. Ou peut-être qu'elle fait la tournée des victimes avec Crimson... quand bien même, elle peut faire ce qui lui plaît tant que ça ne te concerne pas. Tu arrives donc dans le chapiteau, sur l'arène, où d'autres artistes, dont Freya, s'entraînent aussi. Ah le cirque, cette grande famille... tu as de la chance tout de même, d'être tombé sur eux, quand bien même il soit maudit. Tu as un foyer, un métier, un salaire, tu es nourri logé et blanchi -enfin à moitié à tes frais. Que demander de plus ? Il est rare que tu sois d'un si bon état d'esprit, vraiment.

Tu passes plusieurs heures à répéter tes numéros, avec quelques pauses pendant lesquelles tu plaisantes avec telle personne, tu charries une autre. Certains posent sur toi un regard intrigué, voir même inquiet. Oui, un Amel de si bonne humeur c'est peu courant. Et te connaissant, ils trouvent cela flippant. Cela t'amuse d'autant plus. Tu aimes charrier, faire chier le monde, mais aussi effrayer les gens, c'est vraiment divertissant. Enfin là ce n'est pas volontaire. Quand tu sens ton estomac gargouiller, tu mets fin à ton entraînement. 13h. Il est déjà super tard, dis donc ! T'as la flemme de faire la bouffe, mais encore plus de marcher jusqu'à Skyworld. Oh, il doit bien rester deux ou trois conserves dans tes placards. Tu reviens à ta caravane pour manger, remplissant la gamelle d'Ombre, au cas où Lyvion ne l'ai pas déjà nourrie. Bon, ce n'est pas ce qu'on peut appeler un repas fameux, mais tu t'en contentera. Au pire, tu passeras faire un tour au marché pour acheter une pomme, une vraie. En attendant, tu as une douche à prendre.

Un peu plus tard, vers 16h.

Te voilà en route vers Skyworld. Tu ne sais pas quoi y faire exactement. Mais déjà tu as envie d'une pomme bien juteuse. Et puis, tu passeras peut-être à la librairie, voir ce qu'il y aurait d'intéressant comme nouvelle lecture. Ce n'est pas ton passe-temps favori, mais des fois c'est bien, de lire. Ombre est restée au cirque, pour une fois. Tu vas pouvoir faire chier autant de monde que tu veux sans avoir à subir ses réprimandes dans ta tête. Tu aimes beaucoup ta panthère, mais tu apprécies aussi la solitude des fois. Enfin... tu arrives au quartier des commerçants. Bon, une librairie, où y'a-t-il une librairie... ah ! Tu entres dans le magasin, faisant retentir la petite cloche reliée à la porte, annonçant ton arrivée. Tu fais u rapide tour du magasin avant de ressortir, les mains vides. Nan, finalement tu n'as pas envie d'acheter un bouquin. Tu veux une pomme.

Tu te diriges donc vers le marché, à la recherche d'un bon marchand de fruit, un digne de ce nom. Cela te rappelle tes petits tours exercés avec Crimson, il y a un moment. Qu'est-ce que tu as pu t'amuser ce jour là ! Tu regardes les étales un à un, détaillant avec minutie chaque produit, jusqu'à trouver ton bonheur. Tu payes ton dû et repars avec ton met favori. Tu fais un tour au parc, le temps de manger ta pomme. Et puis ça te permet de délier tes muscles, qui protestent un peu. Et puis soudain, tu penses à une personne que tu n'as pas vu depuis un certain temps. Que devient-elle ? Tu as brusquement envie de lui rendre visite. Si elle n'est pas chez elle, eh bien tant pis, tu iras faire chier quelqu'un d'autre. Tu continues donc ta route en direction du quartier des habitations.

Tu ne sais pas quelle heure il est quand tu arrives devant sa porte, mais tu t'en fiches. C'est bien le genre de personne chez qui tu rentrerais n'importe quand, juste parce que tu sais que ça la fera enrager. Tu poses une main sur la poignée et appuies. Un sourire étire tes lèvres. Comme à son habitude, elle n'a pas fermé à clé. Ah, cette chère Hayley ne changera jamais là-dessus ! Tu entres sans bruit, la cherchant du regard. Tu t'arrêtes au milieu de la salle de séjour. Tiens, elle n'est pas ici... dans sa chambre peut-être ? Plutôt que de dépenser de l'énergie inutilement, tu décides de faire connaître ta présence.

∞ Hayleeey ? C'est Amel ! Je passais dans le coin et j'ai eu envie de venir voir comment tu t'emmerdes bien toute seule. Ça te dérange pas si je te fais chier un peu ?

Tu t'affales sur le canapé. Tu souris au souvenir qui surgit. C'est ici même que tu l'as rencontré la première fois, avec Lyvion. La petite idiote s'était affalé juste comme tu viens de le faire, mais sur vos jambes. Ahlàlà, cette démone est vraiment amusante. Toujours à essayer de te dominer, de te prouver qu'elle est la plus forte, qu'elle est plus méchante que toi... elle se donne un genre, mais malgré ses efforts, c'est souvent toi qui gagne. Tu lisses ta chemise bleue, qui fait ressortir tes prunelles, assortie à ton jean bleu clair. Tu portes tes mitaines préférées, celles en cuir noir. Face au silence hausses un sourcil.

∞ Hayley ? l'appelles-tu à nouveau, en te demandant ce qu'elle fabrique. Tu fais la sieste ou quoi ?

C'est bizarre, elle aurait déjà du te hurler dessus, en te demandant comment se fait-il que tu sois là, te disant que c'est pas poli d'entrer chez les gens comme ça. Mais là, rien... pas le plus petit signe de protestation. Peut-être qu'elle n'est pas là ? Mais sa porte est ouverte pourtant. Ça ne lui ressemble pas. Elle dort ? Ou serait-elle malade ? Aphone ? Oh, tu imagines bien sa tête : elle qui essaie de te contredire mais sans voix. Néanmoins, c'est plus drôle quand elle peut protester. En l'attendant, tu attrapes une grappe de raisin, qui repose dans un petit bol sur la table basse, et commences à le manger.